[Mois du Challenge - Team Brindleton Bay] - Y'a le feu au lac !!! (Noah et Nyssa)

Cette histoire de télé-réalité commençait à faire son petit bonhomme de chemin dans l’esprit de Nyssa, qui se faisait doucement et sûrement à son rôle. Heureusement, on ne lui demandait pas réellement de lire ou d’écrire quoi que ce soit, elle était simplement censée faire semblant, pour les caméras. Après un réveil matinal, elle avait ainsi passé quelques instants dans son salon, à tapoter sur son ordinateur. C’était un peu surréaliste de devoir se concentrer à ce point pour quelque chose qui n’était pas réel, mais il fallait croire que son esprit de compétition la poussait à bien faire, pour les caméras. Alors elle s’amusa à écrire la même phrase, en boucle. Parfois, elle ajoutait un commentaire ou une réflexion de sa composition, mais ce n’était pas très important de toute façon. Personne n’aurait accès à ses écrits, il fallait juste qu’elle ait l’air de prendre du plaisir à la faire. Et du plaisir, elle en avait ! Un petit sourire en coin, quelques rires de temps en temps pour ponctuer son activité, on aurait dit une parfaite habitante de Brindleton Bay, puisque c’est ainsi que s’appelait le quartier.
Au bout d’un moment, on lui demanda de déposer l’ordinateur, et d’aller plutôt s’occuper de son jardin à l’extérieur. Et à peine fut-elle arrivée dehors qu’elle fut distraite - toujours sous les ordres extérieurs - par un chaton qui rôdait sur le trottoir, entre sa maison et la maison voisine. Sans hésiter, elle se rua sur l’animal, pour lui offrir des câlins et lui parler comme à un bébé. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle repéra l’agitation qui provenait de la maison voisine.
Un incendie, vraiment ? Aussitôt, elle se redressa, le visage plus sérieux. Ignorant les instructions des Maîtres du Jeu, elle se mit au pas de course pour rejoindre la porte d’entrée, puis l’intérieur de la maison où la fumée commençait à se propager. C’était un véritable désastre dans la cuisine. Entre l’eau éclaboussée sur le plan de travail, les fleurs piétinées, et les flammes qui jaillissaient de la cuisinière, on aurait dit une scène de film catastrophe. Mais rapidement, elle repéra le dispositif lance-flamme, et comprit qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène. « Attends ! Je vais... » Couper le gaz ? Non, les maîtres du jeu le lui interdirent. Ils lui ordonnèrent plutôt de se saisir du petit aquarium pour en verser l’eau contenue sur le feu. C’était une mauvaise idée, pour plein de raisons différentes. Déjà, mettre de l’eau dans de l’huile chaude était sûrement la dernière chose à faire. Et en plus, il y avait un poisson en plastique dans l’aquarium ! « Je vais éteindre le feu avec ça. » Elle attrapa un verre d’une main, et le plongea dans l’aquarium pour repêcher le poisson, et un peu d’eau pour qu’il puisse survivre. Une fois l’animal sauvé, elle lança l’eau de l’aquarium sur les flammes, qui redoublèrent de volume. Vraiment, la pire des idées... D’ailleurs, touchée par les flammes grandissantes, sa manche pris feu. Il ne manquait plus que ça ! Prise de panique, elle sortit en courant de la maison - tout en hurlant - pour aller se jeter dans la piscine. Et ce n’est qu’en refaisant surface qu’elle entendit la sirène des pompiers. « Ouf, sauvés ! » Toujours dans sa piscine, elle flottait sagement à la surface, tout en observant les alentours... Bien sûr, l’échelle n’était pas en place. « Tu veux bien descendre l’échelle, s’il te plaît ? Je me sens un peu bête, et je ne voudrais pas finir piégée comme une sims, ce serait bête. Haha. » Sérieusement ? Cette dernière phrase lui avait été dictée, et elle se sentait encore plus idiote, sur le coup. Parce qu’en plus de jouer des rôles de Sims, ils devaient ignorer le fait qu’ils étaient des Sims. Mais apparemment, ils pouvaient parler du jeu, ce n’était pas interdit...

Franchement, cette scène était un véritable sketch. Mais c’était sûrement ce dont ils avaient besoin pour les caméras. Nyssa avait un petit doute sur le fait qu’ils soient réellement en sécurité en jouant ainsi avec le feu, mais elle était suffisamment habituée aux situations dramatiques pour ne pas trop s’en inquiéter pour l’instant. Même lorsque Noah se mis à souffler sur les flammes, elle resta dans son personnage en ‘hurlant à la mort’, comme on lui disait de le faire à l’oreillette. Sauter dans la piscine, c’était aussi une action qu’on lui avait dictée, et à sa grande surprise, l’eau n’était pas trop fraîche.
A sa suite, elle vit Noah sortir de la maison, recouvert de suie - ou ce qui ressemblait le plus. Qu’est-ce qui lui était arrivé dans cette maison ?? Elle n’en savait rien, et s’en inquiéterait plus tard. Pour l’instant, il était temps qu’elle sorte de la piscine, si possible avec une échelle. Mais visiblement, Noah - ou ceux qui le contrôlaient - ne l’entendait pas de cette oreille, et elle le vit faire des signes en direction du ciel, stupéfaite. « Super, les bugs aussi sont réalistes... » Elle l’avait murmuré pour elle plus qu’autre chose, mais ça s’était entendu dans son micro puisqu’elle se prit quelques remontrances dans les oreilles. Était-ce déjà la fin de son personnage ? Elle espérait bien que non, mais rien n’était moins sûr...
Noah s’était assis sur sa chaise pliante, et elle était toujours dans la piscine. Alors, sur ordre des maîtres du jeu, elle se mit à nager normalement dans la piscine, comme si que tout allait bien. « Heureusement que les pompiers sont arrivés ! Ce sont de véritables héros, je me souviens de la fois où ils ont sauvé mon chat. » C’était complètement surréaliste comme réplique, mais évidemment, c’était ce qu’on lui avait soufflé. Après ses petits dérapages, elle sentait que ses minutes étaient comptées et que son cas serait vite réglé si elle ne respectait plus le script à la lettre.

Nyssa aussi aurait bien voulu sortir de la piscine, comme tout le monde, en se hissant sur le rebord. Avec ses vêtements, nager était assez inconfortable, et elle se demandait déjà si on allait l’obliger à rester avec sa tenue mouillée. Mais pour l’instant, il était question de son chat imaginaire - quoique pas vraiment, c’était un vrai matou tigré qu’on lui avait donné. « Il s’appelle Moustache ! Mais je crois qu’il s’en fiche ; il ne réagit pas spécialement quand on l’appelle. » Comme un chat, donc. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil de Brindleton Bay. Elle allait ajouter une remarque sur les chiens et les guitares, mais s’arrêta net lorsqu’on lui parla à l’oreillette. Les maîtres du jeu commençaient à marchander, à conditionner sa ‘survie’ à des règles bien spécifiques qu’elle devait accepter. Avant qu’elle ait pu répondre, cependant, Noah débloqua l’échelle. Et elle fut libre de sortir, sans l’accord de la prod qui pestait à leurs oreilles. « Ouf ! Je ne vais pas rencontrer mon créateur tout de suite. Merci ! » Ça, c’était elle. Mais l’esprit et le sarcasme dont elle faisait preuve avaient fini par laisser les voix dans son oreillette bouche-bées. Un petit sourire narquois s’affichait sur ses lèvres, dès lors qu’elle n’était plus face aux caméras. Mais de toute façon, les caméras n’en avaient plus après elle.
D’une manière assez sordide, elles s’étaient redirigées vers Noah qui... prenait une douche, à l’air libre, à côté de la piscine. Loin d’être voyeuse, elle détournait le regard de façon assez prononcée pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. « J’ai donné pour la douche, je vais me changer ! » Se changer où, exactement ? Elle n’en était pas sûre, mais on lui disait d’aller dans la chambre de Noah. C’était une pièce qu’elle n’avait jamais vue de sa vie - on lui indiquait le trajet à l’oreillette pour qu’elle n’ait pas trop l’air de chercher -, et pourtant, elle découvrit des vêtements qui lui étaient réservés dans le dressing. Curieux... Mais elle ne posa pas plus de question, et les enfila, sans oublier le fameux tour sur elle-même !
Une fois au sec, elle retourna dans la cuisine. Les pompiers étaient partis, mais le désastre était toujours là. De la suie partout, de l’eau, même de la poussière. Elle soupçonnait vaguement la prod d’en avoir un peu trop rajouté. Mais alors qu’elle pensait devoir s’occuper du nettoyage, on lui ordonna plutôt de récupérer le faux poisson rouge, toujours dans son verre d’eau. « Tu feras attention. Ta cuisine est un peu sale... » Et sur indication de son oreillette, elle fit une grimace en se pinçant le nez. Loin de vouloir aider pour le ménage, cependant, son personnage trouva bien plus gratifiant de remettre de l’eau dans l’aquarium, et y relâcher le poisson rouge.

Oh, wow. Nyssa ne s’attendait certainement pas à entendre des propos misogynes, de façon si décomplexés, sur un programme censé passer à la télévision. Et si son sang n’a fait qu’un tour, elle a tenté de relativiser en voyant que Noah n’était pas non plus à l’aise en les disant. Qui aurait pu croire qu’elle se retrouverait dans une situation pareille ?
Son personnage n’avait pas non plus l’air d’apprécier les tendances de son interlocuteur, et elle relèva rapidement les yeux pour voir apparaître des petits signes négatifs au-dessus de leurs têtes. Des hologrammes, sûrement, mais c’était plutôt impressionnant. « C’est vrai qu’elle est bonne en ménage. Mais tu devrais apprendre à la connaître un peu mieux avant, peut-être que vous vous trouverez autre chose en commun ? » Finalement, la brune s’estimait plutôt chanceuse d’avoir hérité d’un rôle de femme à chats, sans histoire de couple ou de colocation. Si elle avait dû subir, et sourire à travers toutes ces conneries, elle n’aurait pas donné cher de la peau de son personnage.
Enfin, le jeune homme proposait de commander une pizza, au milieu de cette cuisine sinistrée. Ce n’était peut-être pas une mauvaise idée, puisqu’elle commençait à avoir faim, mais elle n’était même pas sûre qu’on leur apporte une vraie pizza. « Très bonne idée ! Je meurs de faim ! » Elle laissa le jeune homme passer la commande sur l’écran tactile, et alla s’asseoir sur le canapé. Sans rien, ni lecture, ni aucune autre activité qui aurait pu le justifier. A l’oreillette, on lui laissa simplement comprendre que son personnage était fatigué. Il était d’ailleurs largement probable qu’elle quitte la maison et retourne ‘chez elle’ avant de pouvoir goûter à une part de pizza. « Tu es guitariste, c’est ça ? Tu me joues un morceau ? » Le dire en baillant, ça fait un peu moins envie. Et selon le style de musique que Noah décidera de jouer, cela pourra influencer le temps qui lui restera avant de repartir.