vie alternative (could not ask for more - noah) mois du challenge

Les mains posées sur son ventre arrondi, Abby observe les environs d’un air pensif. Petit à petit, le projet de Noah prend forme. Ils ont travaillé très dur pour en arriver jusque là, et ça continue. C’est encore loin d’être terminé, mais les progrès déjà réalisés sont très encourageants. « On pourrait peut-être disposer les tables différemment, qu’est-ce que tu en penses ? Je pense qu’on pourrait gagner de la place comme ça. » Tout en réfléchissant à haute voix, la future maman se laisse tomber sur une chaise à peu près propre. Sa grossesse étant bien avancée, ça comporte forcément quelques inconvénients physiques. Mais elle ne pourrait pas être plus heureuse. Seulement, ça la frustre un peu de ne pas pouvoir travailler et aider son mari comme elle le voudrait. « Tu vas me chercher un verre d’eau, s’il te plaît ? J’ai trop chaud et je suis un peu fatiguée. » Les bouffées de chaleur, c’est encore une autre histoire. Mais globalement, la grossesse d’Abby se passe plutôt bien. C’est seulement qu’elle ne tient plus debout aussi longtemps que d’habitude, et elle ne peut rien porter de lourd non plus. « Thanks, honey. » Prenant le verre que Noah lui tend, la Wade se désaltère. Ça lui fait du bien. « Ça va ? T’as l’air fatigué aussi. » Elle ne sait pas trop si c’est le fait d’avoir quitté l’armée - pour leur plus grande joie - ou le stress de monter sa propre pâtisserie, mais son mari a pris du poids depuis quelques mois. Alors ils sont deux dans ce cas, c’est plutôt marrant (même si au début, Abby a beaucoup maigri à cause des nausées). « Viens t’asseoir un peu à côté de moi, ça va te faire du bien » demande-t-elle, tendant une main pour l’attirer vers elle.



Assis à côté d’elle, Noah ne semble pas se relaxer pour autant. Il assure pourtant ne pas être trop fatigué, même s’il souligne qu’il y a beaucoup de choses à penser. « C’est normal que tu sois stressé. » Elle-même l’est, mais pour des raisons différentes. Elle a confiance dans ses capacités de pâtissier et d’entrepreneur, avec la ferme intention d’être derrière lui pour l’aider à tout gérer. Mais entre son propre travail, la grossesse et tous les autres changements majeurs dans leur vie, ça fait forcément beaucoup. Pourtant, la future maman ne demanderait rien d’autre. Dans les moments où les hormones ne se montrent pas trop capricieuses, elle resplendit, épanouie. Son mari, lui, est soulagé d’être revenu de l’armée. Mais des traces restent et aujourd’hui, pour son nouveau travail il se fait beaucoup de souci. « Hey… Tu t’en fais trop. Si jamais pendant l’été la disposition convient mais pas pendant l’hiver, on prendra tout simplement le temps de changer, hein ? Remettre un peu à neuf une fois ou deux fois par an, ça fera pas de mal. » Avec douceur, elle pose une main sur sa jambe qui tressaute, tic qu’elle connaît trop bien. Puis de son autre main, elle attrape celle dont le jeune homme se mordille nerveusement les ongles. « On est ensemble. Tout va bien se passer. Et même s’il y avait un imprévu, on ferait face ensemble comme d’habitude. » Elle dépose un baiser sur sa main. « Et puis tu vas finir par me transmettre ton stress. Tu voudrais pas que bébé Wade le ressente, hein ? » Elle lui adresse un sourire complice, posant la main de son mari sur son ventre arrondi, dans lequel grandit doucement la précieuse vie à naître. Leur bébé, tout petit être dont ils attendent la rencontre avec impatience.

La suggestion d’Abby semble apaiser un peu Noah, même s’il a toujours l’air préoccupé. Alors elle fait de son mieux pour le rassurer. Et même si ce serait peut-être pour l’aider, elle ne lui a pas parlé de sa récente prise de poids. Ses beaux abdominaux ont fondu, mais à elle ça lui est bien égal. Et comme son propre ventre s’arrondit, elle se verrait mal faire la remarque (même avec tact) à son mari. Elle met ça sur le compte du stress et c’est tout à fait compréhensible. « C’est normal. Je suis là pour toi. On a promis de toujours s’entraider… Et ça, c’est mon rôle. » Elle aussi, elle a beaucoup de chance de l’avoir. Alors tendrement, elle lui caresse la main. Le mariage n’est peut-être pas facile tous les jours, mais ça en vaut largement la peine. « Le prochain rendez-vous, c’est dans quinze jours… Et c’est bien ça, on va savoir si c’est un garçon ou une fille, j’ai tellement hâte. » Bien sûr, ça ne change rien dans les faits. La métisse serait tout aussi heureuse, l’essentiel étant que leur bébé soit en bonne santé. Mais elle est quand même impatiente de savoir s’il faut qu’elle achète de petites robes ou pas. « Et ensuite, il faudra penser à organiser la baby shower. Lou avait proposé de m’aider, ce sera pas de refus ! » Tous ces petits projets réjouissent beaucoup le coeur d’Abby. « Commencer à penser prénoms aussi… Quand on saura si c’est un garçon ou une fille. » Avant, inutile de se battre là-dessus, même si la Wade a déjà quelques petites idées. Ils ont encore plusieurs mois pour se décider et organiser correctement leur toute nouvelle vie, parce que ce ne sont bien sûr pas les préparatifs qui manquent.

Depuis qu’elle sait qu’elle est enceinte, Abby trouve qu’elle est plus épanouie. Bien sûr, elle a eu des nausées, la fatigue, les envies, la perte puis la prise de poids… Pire encore, il y a les habituelles inquiétudes liées au bébé : est-ce que tout se passera bien ? Est-ce qu’il ou elle sera en bonne santé ? Est-ce qu’elle sera à la hauteur ? Est-ce qu’elle saura apprendre à être une bonne mère ? Tous les futurs parents se posent des questions, mais dans ces moments-là, la métisse a l’impression que ses doutes et ses angoisses sont insurmontables. Heureusement, elle a à ses côtés un mari merveilleux, qui préfère s’occuper d’elle plutôt que d’aller s’amuser avec ses copains, qui la fait passer en priorité et qui est aux petits soins pour elle depuis l’annonce de sa grossesse. « Je me souviens très bien que c’est Lou qui t’a aidé pour ton costume, oui… Et c’était vraiment une bonne idée. Je sais pas face à quel genre de mari je me serais retrouvée devant l’autel, sinon » plaisante-t-elle pour le taquiner un peu, lui envoyant un baiser. Tellement de bons souvenirs et tellement de beaux projets, parfait mélange d’une vie à deux déjà bien entamée et du renouveau annoncé par des changements majeurs. « Tout le monde sera le bienvenue pour mettre la main à la pâte. Avec Charli et toutes mes soeurs en plus, ça va faire du beau monde… Donc non, je sais pas encore comment je vais organiser tout ça, mais je suis sûre que tout le monde aura plein de bonnes idées et que je n’aurai même pas besoin de mettre la main à la pâte. Je serai assise tranquillement, un cocktail sans alcool à la main, à diriger les opérations et à donner mon avis sans bouger le petit doigt. » L’image la fait beaucoup rire, mais elle est certaine que soeurs, belles-soeurs et meilleure amie ne la laisseront pas trop s’agiter. « Tu seras là, pour la prochaine échographie ? »

« Oh… C’est adorable de ta part. » Mais si Abby compte bien faire de son mieux pour aider, soutenir et épauler Noah, ce sera en réalité bel et bien lui qui sera aux commandes. Mais son mari manque de confiance en lui-même, alors il faut qu’elle soit là pour lui en insuffler. « Et… Est-ce qu’à la nuit tombée, quand la pâtisserie sera déserte, tu m’embaucheras pour faire ta serveuse personnelle ? » Sourire malicieux sur les lèvres, la jeune femme adopte volontairement un ton enjôleur. Elle adore taquiner son mari et faire des allusions. Elle en profite, maintenant qu’elle peut le voir tous les jours, car elle a du temps à rattraper de toutes ces missions où il devait s’absenter longuement. Évidemment, elle se réjouit aussi beaucoup qu’il soit là pendant sa grossesse, qu’il puisse l’aider et assister à chaque étape à ses côtés. « Bien sûr que je veux de toi. Je veux toujours de toi, tu le sais bien. » Même quand ils se disputent, elle a du mal à rester fâchée trop longtemps. Elle a du mal aussi à ne pas dormir à côté de lui, sans compter que pendant des années elle a eu peur de perdre son militaire de mari. « Moi aussi, j’ai hâte de voir à qui il ou elle va ressembler. J’adorerais que ce soit un mélange de nous deux… Les métissages, c’est toujours joli hein ? » Un bébé à moitié Wade et à moitié Hallenstein, Abby a l’impression qu’il ne pourrait être que beau. « Merci, d’être là. » Littéralement aussi, car elle pousse un soupir de plénitude quand il commence à la masser doucement. Elle apprécie, toujours. « Et si on commençait à rentrer ? Je suis un peu fatiguée, tu pourrais peut-être me faire un vrai massage ? » Oui, elle réclame de l’attention, pendant sa grossesse. Doucement, elle glisse une main sur celle de Noah, espérant qu’il accepte sa proposition.