haut les mains (donne-moi ton cœur) → andrea

Pour pouvoir revenir sur le devant de la scène, je dois enchaîner les entraînements. Par chance, j’ai retrouvé la passion qui m’animait à mes débuts. Et quand je parle de chance, je pèse mes mots. Avec mes journées à la boutique, certains de mes week-ends à Green Bay, pour trouver le temps que je veux pour pratiquer, je dois parfois me rendre tard au vélodrome. Tard ou tôt, tout dépend de mon emploi-du-temps. Aujourd’hui, il s’avère que c’est l’option tard que j’ai choisi. Au point même qu’en terminant mon dernier tour de piste, je remarque que tout le monde est déjà parti : encore une fois, je serais celle qui fera la fermeture des lieux. C’est dans cet endroit que j’ai perfectionné mon talent et grâce à ceux qui y travaille que je suis devenue championne du monde junior. Ce n’est pas rien. Je m’y sentirais toujours bien et je crois qu’avec toute cette histoire derrière moi, ce titre, j’y aurais toujours ma place.
Sur le chemin du retour, je décide de m’arrêter à la station service. Mon réfrigérateur est vide et à cette heure-ci, c’est bien le seul endroit ouvert et où je pourrais trouver de quoi manger. Je ne serais pas longue et en moins de temps qu’il en faut pour le dire, je serai chez moi, attablée à regarder le début d’un film sur mon téléphone. Arrivée sur place, je gare mon vélo le long du bâtiment et l’attache comme je peux. Je doute que quelqu’un viendra me le prendre à cette heure-ci, mais ma conscience me pousse tout de même à le faire. Je pousse la porte et salue rapidement la caissière, avant de me rendre au fond de l’établissement. Ce n’est pas la première fois que je viens ici, alors je sais exactement où se trouve ce que je cherche. Malgré ma concentration sur la composition des aliments, j’entends ce qui se passe au niveau de la caisse. Je tourne rapidement la tête pour en avoir le cœur net et en voyant l’arme que tient l’homme, je me cache derrière une pile de boîte de conserves. Malheureusement.. dans mon geste, j’en fais tomber une au sol, accidentellement. « Merde.. » Dis-je, à voix basse. L’homme, qui n’a visiblement pas la lumière à tous les étages, avait déjà oublié que quelqu’un était rentré avant lui et qu’il n’était donc pas seul avec la caissière ici. Là, ça lui revient en pleine face et il me demande de venir là. Pour la course rapide, je crois qu’on repassera. Avant de venir vers lui – ou plutôt vers eux, j’hésite à prendre une boîte de conserve dans mes mains. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est sûrement mieux que rien pour assommer quelqu’un. Tenant un minimum à ma vie, je décide d’être raisonnable et de finalement m’approcher d’eux avec les mains en l’air. « Je n’ai rien vu. Je ne dirais rien. »

Est-ce que je suis surprise de me retrouver dans une telle situation ? Pas tellement.. Pourtant, en un an, je pensais que la roue avait tournée et que seulement des belles choses étaient à prévoir pour moi. Peut-être que c’est la vérité et qu’il ne s’agit là que d’une erreur de parcours. C’est peut-être pour cela que je me sens en confiance, que j’ai l’impression que les choses vont vite s’arranger, malgré cette boîte de conserve qui met à mal ma cachette en tombant sur le sol. Il me demande de venir et j’obéis. Néanmoins, je ne suis pas sa priorité, puisqu’il reste focalisé sur la caissière. Ce manque d’attention me permet de baisser l’une de mes mains, de temps en temps, pour pianoter sur l’écran de mon téléphone. Je jette un rapide coup d’œil dessus, à la fin de ma saisie, et vois que j’ai bien réussi à faire ce que je voulais : appeler les secours. Je renfonce l’appareil dans ma poche, comme il y était avant. Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer qu’ils ne prendront pas cela pour un canular et qu’ils enverront du monde rapidement. Le braqueur demande un sac à la caissière, qui se trouve dans l’incapacité de lui venir en aide. Soudainement, il se souvient de ma présence et se tourne vers moi. Il pointe son arme dans ma direction et avec l’image de cette scène, mon cœur rate un battement. J’essaye de me ressaisir assez vite, car je ne peux pas le laisser prendre le dessus sur moi. « Et s’il y a un traceur dedans ? » Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais.. Plaisanter à ce sujet, dans une telle situation, ça ne pouvait que l’énerver d’avantage. « Ce n’était qu’une supposition. Il est clean. Prenez-le. » Dis-je, tout en le retournant pour le vider de mes affaires. Par chance, mon porte-feuille se trouve dans la poche arrière de mon pantalon : sans le voir au sol, il n’aura peut-être pas l’idée de le demander. Gagner du temps, maintenant, c’est sûrement ce qu’il y a de mieux à faire. « Pourquoi venir à la station service de West Bay ? Il y en a des plus grandes ailleurs, avec sûrement plus d’argent. » Si la personne au bout du téléphone n’a pas encore raccroché, il est important de parler et de donner des détails – voire même d’obtenir des informations –, sans donner l’impression au braqueur de le faire.

Avec la caissière, nous ne semblons pas à l'aise avec cette situation. En réalité, ce n'est pas illogique, car qui aimerait se retrouver avec une arme braquée sur soi ? Par contre, ce qui l'est, c'est le côté novice qui se dégage de ce braqueur. J'espère pour lui que c'est la première fois qu'il fait cela. Sinon, je n'ose même pas imaginer comment c'était dans l'autre station service où c'est arrivé, si c'était bien un lieu similaire à celui-ci. Le mélange de toutes ces émotions fait que je prends mon temps avant de composer le numéro des secours. Par chance, j'ai le temps de le faire avant qu'il ne reporte son attention sur moi. Moi ? Qu'à moitié, puisque c'est mon sac qui l'intéresse. Après une plaisanterie à laquelle nous aurions pu nous passer, je lui tends et il en fait de même vers la deuxième femme présente ici pour qu'elle le remplisse de billet. L'appel en cours – du moins je l'espère –, j'essaye de rattraper le temps manqué en posant des questions bien précises : pour obtenir des informations sur ses actions, mais aussi pour aiguiller les secours s'ils nous écoutent. Pour suivre mes actions, la caissière pose une question à son tour. Celle-ci reste sans réponse et elle nous met un peu plus dans le pétrin, puisque c'est à partir de là qu'il nous demande de poser nos téléphones, à un endroit où il pourra les voir. Merde. Les choses se passaient plutôt bien pour l’instant – aussi bien que ça peut l’être lors d’un braquage. Mais là, s’il découvre qu’un appel est en cours, à destination de la police du coin, il risque de plutôt mal le prendre. Enfin ça, c’est si mon appel a bien abouti à quelques choses. Ce serait quand même dommage que ce ne soit pas le cas, ça voudrait dire que nous parlons dans le vide depuis tout à l’heure et surtout, que personne n’est en chemin pour l’arrêter. Je ne sais pas s’il est vraiment méchant et s’il compte faire autre chose que prendre cet argent. Néanmoins, ce n’est pas une raison pour se dire que ce n’est pas si grave s’il arrive à s’en sortir. Rien que le fait qu’il se promène avec une arme devrait être une raison pour le coffrer. Je m’avance doucement vers lui et donne mon téléphone, comme demandé. Je pose volontairement l’écran contre le meuble, histoire qu’il n’est pas l’occasion de voir ou pas si celui-ci s’éclaire. « C’est votre voiture dehors ? Est-ce que vous êtes venu avec ? » Dis-je, alors que je viens de reprendre mes distances. « C’est une jolie voiture. Qu’est-ce que c’est comme marque ? » Je m’adresse à lui, mais pas seulement. Si la rouquine peut m’aider à donner des détails, je ne dis pas non. Et pour qu’elle comprenne de quel véhicule je parle, je donne à voix haute la plaque que j’arrive à déchiffrer de ma position. « Celle-là, avec la plaque "HUZ517". »

Je le sais très bien : poser des questions, n’est pas forcément la meilleure des idées. Mais pour l’instant, c’est la seule chose que je vois possible. Pour aider les éventuelles personnes qui se trouvent au bout du téléphone à comprendre ce qui se passe et surtout, pour me détendre un peu. C’est la première fois que je me retrouve dans une telle situation – je souhaite à personne de passer par là, même pas à Micah – et j’ignore ce qui va se passer une fois que la rouquine aura vidée l’argent de la caisse. Est-ce qu’il va simplement partir, comme si de rien était, alors que nous avons vu son visage ? Ou va-t-il en finir avec nous ? Non, ce n’est pas possible. On dirait peut-être que je suis optimiste, mais je crois surtout qu’il en est incapable. Depuis le début, il fait les choses à l’envers, alors pourquoi, tout d’un coup, son braquage deviendrait propre ? Il a oublié de vérifier si l’endroit était vide de clients, il n’a pas pris de sac avec lui, il nous a laissé nos téléphones suffisamment de temps pour qu’on appelle les secours. Est-ce que je continue ? Je ne pense pas que ce soit nécessaire, puisqu’il n’a pas été le seul à faire des erreurs. Mais celles-ci sont maintenant corrigées. Je l’espère. L’homme ne répond pas à mes nouvelles questions. Je devrais peut-être me taire, sûrement même. Néanmoins, je ne trouve rien de mieux que de rajouter une dernière phrase. « Je vois. Elle ne doit pas être si bien alors. » Je ne sais pas exactement pourquoi, mais ne rien dire donnait l’impression que je l’interrogeais dans un but bien précis. Bien sûr, ça, c’est uniquement ce que je pense. Je suis presque sûre que ça ne lui a pas traversé l’esprit à cet homme. Maintenant que je me tiens face à lui, les mains en l’air, mon téléphone posé loin de moi, je ne sais pas trop quoi faire. L’unique occupation reste à regarder la caissière qui s’active avec le sac. Est-ce que cette caisse est sans fond ? Je trouve que cela y ressemble. Depuis tout à l’heure, elle le remplit de billets et cela n’en fini pas. C’est peut-être un stratagème. Ça l’est sûrement. Au loin, nous commençons à entendre une sirène. Je ne peux m’empêcher de lâcher un soupire de soulagement et pourtant, j’ignore si elle se dirige vers nous ou vers une autre urgence. Égoïstement, j’ai envie d’y croire. Je serais même prête à croiser mes doigts – ainsi que mes orteils – pour que cela arrive, mais j’ai comme l’impression que la situation ne s’y prête pas trop.

Une sirène retentit et je ne peux retenir le soupire qui cherche à sortir de mon corps. C'est bon, c'est terminé. Nous allons pouvoir rentrer chez nous et cet homme va passer la nuit en garde-à-vue, voire même en prison – j'ignore à quelle vitesse une personne coupable passe de l'une à l'autre. Malheureusement, ce n'est pas aujourd'hui que je vais l'apprendre, ou du moins, pas dans les minutes à venir. Puisque le son que je pensais pour nous file finalement à toute vitesse vers un autre endroit. Vraiment ? Tous les bandits de la ville ont décidé d'agir en même ou quoi ? Il fait nuit, je pensais que c'était calme un peu partout, mais il faut croire que je me trompais. Finalement, peut-être qu'il n'est pas si idiot, peut-être qu'il savait ce qui se passait ailleurs et qu'il ne serait donc pas inquiété. Doucement, je commence à baisser les bras et à me dire que la meilleure option reste celle où la caissière lui donne l'argent et où il part, sans se retourner vers nous pour nous faire du mal. Néanmoins, ce n'est pas exactement ce qui se passe, puisque la rouquine vient sortir une arme. Quoi ? Je ne comprends plus rien. D'où elle vient ? Depuis combien de temps l'a-t-elle ? Sait-elle s'en servir ? Qu'est-ce que je fais là ? J'aurais peut-être dû m'en tenir à mes fonds de placards pour mon repas et ne jamais venir ici. Mais.. maintenant qu'ils ont l'air bien occupés tous les deux, c'est peut-être l'occasion pour moi de m'échapper. Ou alors, c'est encore un peu risqué. Après tout, ne connaissant pas leurs niveaux respectifs avec une arme, je ne suis pas à l'abri d'une balle perdue. La scène semble durer une éternité, alors qu'en réalité, elle ne doit pas être plus longue que quelques minutes. Lorsque la caissière lance son arme sur le jeune homme, je sursaute. Ok. Ça, c'était inattendu. Il n'est pas mis KO, mais ça nous laisse un peu de répit. Du répit pour quoi ? C'est encore abstrait. Si seulement les forces de l'ordre pouvaient arriver. Néanmoins, c'est bien connu : ils ne sont jamais là quand on en a vraiment besoin. Malgré la situation, j'essaye de réfléchir un peu. Qu'est-ce qui est à faire dans un tel moment ? Rien ne me semble très judicieux. Rien hormis donner un coup de pied dans l'arme qui se trouve au sol – on ne sait pas, quand il aura retrouvé ses esprits, le braqueur pourrait avoir envie de la ramasser et de s'amuser avec une arme dans chaque main. Alors qu'il se déplace de quelques centimètres, la porte s'ouvre. Par réflexe, je relève les deux mains vers le haut, bien haut. Il me faut un peu de temps pour comprendre qui se trouve face à nous : la police. Le braqueur n'est plus, il est désormais un voyou arrêté. « C'était un peu risqué. » Dis-je, à l'attention de la rouquine, alors qu'on nous dit que nous pouvons maintenant nous détendre un peu. « Maintenant, vous aurez une bonne anecdote de boulot à raconter. »

Il est grand temps que tout cela se termine. Ça fait maintenant combien de temps que nous sommes ici ? Une heure peut-être ? Je comprends que je suis loin de la réalité lorsque mon regard se pose au loin, sur l’horloge accrochée au mur, et que finalement, seules quelques minutes se sont écoulées depuis que je suis sortie de ma cachette – à cause de cette satanée boîte de conserve. Je crois bien que prendre son mal en patience, dans une telle situation, est très compliqué. Comment accepter tout cela alors que nous ignorons comment les choses vont se terminer ? Qui sait, peut-être que demain matin, nous nous retrouverons dans la partie "faits divers" du journal local et que nous ne serons même pas là pour le lire. C’est là le pire scénario, mais je ne peux m’empêcher d’y penser, surtout quand je vois la rouquine sortir une arme. À ce moment précis, je suis bien loin de la réalité : j’ai comme l’impression d’être figurante d’un film d’action ou policier. Si l’homme était calme jusque là – sûrement un peu perdu par ce qu’il faisait –, j’ai peur qu’il commence à péter un câble et que les choses dégénèrent rapidement. Il ne faut pas forcément avoir toute sa tête pour venir braquer une station service, alors nous ne sommes malheureusement pas à l’abri de ce qu’il pourrait vouloir faire en réponse à ce geste. Par chance, si on peut vraiment appeler ça comme ça, la jeune femme lance son arme sur le voyou, l’assommant légèrement et nous laissant donc un peu de répit. Lorsque je vois l’arme au sol, je ne peux m’empêcher de donner un coup de pied dedans pour éviter de laisser l’opportunité au braqueur de se retrouver avec deux pistolets en sa possession. Soudainement, les choses s’accélèrent et un groupe armé rentre dans l’établissement pour contrôler le braqueur. Est-ce que mon appel a finalement fonctionné ? Peut-être. Je reste quelques minutes statique, le temps que les policiers fassent leur travail. Je suis ensuite libérée, tout comme la caissière à qui je m’adresse. « Peut-être qu’une future carrière de footballeuse m’attend. » Autant plaisanter un peu de la situation. Ce geste est venu comme cela et il ne se reproduira peut-être jamais – je l’espère, car je n’ai pas envie de me retrouver dans une telle situation une seconde fois. « En effet. Je venais pour un repas rapide, mais je crois que j’ai perdu l’appétit avec tout cela. » Nous allons bien et c’est le principal. Mais rien ne dit que je ne penserais pas à tout cela plus tard, dans mon sommeil ou à chaque fois que je passerais dans le coin. « Malgré tout, je nous trouve chanceuses. De tous les braqueurs, nous sommes tombées sur celui qui n’avait clairement pas la lumière à tous les étages. » S’il avait été un minimum organisé et sûr de ce qu’il faisait, ce braquage aurait duré bien moins longtemps et surtout, il ne se serait sûrement pas soldé par une arrestation. Enfin.. je dis ça, mais je ne suis pas une experte. Peut-être que je me trompe et que quelqu’un d’un peu plus expérimenté n’aurait pas fait mieux. Qui sait, avec deux femmes comme nous en face, visiblement pleines de maîtrises et d’idées pour s’en sortir, ça doit mettre un sacré coup. Je rigole bien sûr, même si pour le coup, on s’en est vraiment bien sortie à deux.

Est-ce que cet arrêt à la station service était vraiment nécessaire ? Pour manger ce soir, j’aurais certainement pu trouver quelque chose dans l’un de mes placards ou même au fond de mon réfrigérateur. Cependant, en passant devant ce bâtiment, j’ai pensé que ce serait plus simple de se trouver quelque chose à juste réchauffer – après une journée passée loin de chez moi, je n’avais pas envie de me prendre la tête. Mais maintenant, je me dis que ce n’était pas une bonne idée. Est-ce un message envoyé par je-ne-sais-qui, pour que je continue à m’appliquer en ce qui concerne mon régime alimentaire ? Si c’est ça, c’est un peu cruel : il y avait mille autres façons de le faire. Par chance, nous sommes en vie ! Même si l’appétit n’est plus vraiment là. Malgré ça, la caissière me propose de prendre ce que j’étais venue chercher à la base. Je ne suis pas certaine que ce soit correct, mais cela pourrait peut-être palier mes peines. Une partie du moins, car je ne pense pas que tout cela sera oublié dans la nuit – même si ça n’a pas duré si longtemps. Et puis, ce n’est pas si bête. Car même si ça ne me sert pas ce soir, ça pourra toujours être utile un autre jour. « Ça pourrait rester entre nous sinon. » Elle n’y est pour rien, mais cela ne veut pour autant pas dire que son patron ne lui remettra pas la faute de ce braquage sur elle. Alors si en plus, elle a laissé une cliente partir sans payer, même si ce n’est que pour un plat, il risque de lui tomber encore plus dessus. Si c’est mieux pour tout le monde de faire ainsi, alors autant garder le silence sur cela. Quand sera-t-il de l’inventaire ? Est-il vraiment fait ? Et dans le pire des cas, nous pouvons toujours remettre la faute sur ce braqueur. N’étant pas très doué et bientôt en prison, il peut bien prendre cette responsabilité aussi. Être enfermé un peu plus longtemps que prévu ne pourra pas lui faire du mal – à lui et à tout le monde –, mais je doute qu’une boîte de conserve ou un plat surgelés pèse lourd dans la balance. L’un des agents de police revient vers nous et nous annonce que nous sommes maintenant libres de partir, même s’il faudra penser à passer au commissariat pour faire nos dépositions. Après tout cela, je crois que cela attendra demain pour ma part. Là, j’ai juste envie de rentrer chez moi et de m’y enfermer. Néanmoins, avant de partir, je décide d’accepter sa proposition et de glisser un repas rapide dans mon sac. « J’espère que si nos chemins se recroisent un jour, ce sera dans de meilleures circonstances. » Dis-je, un fin sourire sur les lèvres, avant de m’éloigner et de récupérer mon vélo à l’extérieur pour reprendre mon chemin.