it's a real date ; nathaniel

❝ It's a real date ❞
Nina & Nathaniel

 J’ignore pourquoi c’est sorti ainsi. Mais je crois que j’en avais besoin. Cela fait un petit moment que je n’ai pas vu Malone non plus. Il serait temps d’y remédier et puis il connait mon histoire, il saura aussi me conseiller. Pour autant, j’ai eu envie de me confier à la rouquine. Je me sens à l’aise pour lui raconter cette partie de ma vie. Je n’en suis pas fier. A vrai dire, j’en ai même honte. Ce sont des traditions tellement archaïques, vieillissantes. Lorsque je pense à tout ce que les femmes subissent au nom de la tradition ou encore de la religion : mariage avec des mineurs, excision, inceste etc .. Ma famille n’en est pas là, mais je n’accepte pas cette manière de penser. Heureusement que je suis parti pendant toutes ces années. Alors j’explique tout ça à Nina. Elle me pose alors une question qui me laisse un peu sans voix. Que répondre ? « Je ne sais pas. Je crois qu’au fond de moi, il y aura toujours un petit espoir mais comment leur pardonner ? Ils ont envoyé Olivia devant ma porte. C’est comme s’ils avaient envahi mon intimité, ma vie privée. Même toi tu n’es pas venu chez moi, alors qu’elle … » Je marque une pause. La colère prend le dessus. Je sens que Nina est perdue dans ses pensées, comme si notre conversation la poussait un peu dans ses retranchements. Elle se penche sur la rambarde, et je lui laisse son espace en restant calé en arrière. C’est ce moment qu’elle choisit pour s’ouvrir un peu à moi. J’écoute attentivement et prends tout ce qu’elle accepte de me donner. J’avais compris que la vie de Nina n’avait pas été facile mais j’étais loin de m’imaginer ça. « Tu n’as pas d’autre famille ici à part ton père finalement » Elle a dû se construire seule, c’est l’interprétation que j’en fais. « On ne choisit pas sa famille. En revanche, on peut choisir ses amis et les gens avec qui on veut passer du temps, avec qui on veut être » Doucement, la roue entame sa descente et nous sortons de l’attraction. La température a légèrement chuté, même si, ne l’oublions pas, les saisons sont inversées. C’est quelque chose qui m’avait frappé. J’étais tellement habitué aux hivers gelés entre New-York et Londres, qu’il a fallu se forger une nouvelle routine en arrivant ici. Je la prends dans mes bras, un geste qui devient de plus en plus naturel « Tu veux faire les attractions qui décoiffent ? » lui demandé-je en souriant.

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Nina & Nathaniel

J’apprécie ce petit moment, partager un peu sur ma vie, ce que je peux ressentir. Et c’est d’autant plus agréable lorsque Nina en fait de même. J’ai compris il y a bien longtemps qu’elle se protégeait derrière des kilomètres de béton, ne laissant entrer que quelques chanceux. Sa manière d’éviter de souffrir. C’est le genre de mécanisme que l’on utilise lorsqu’on a été trop souvent blessé ou déçu. Et je devine assez facilement que c’est le cas de la rouquine. Alors je prête une oreille attentive à son discours, enregistrant le plus d’informations possibles, avare de la connaitre davantage. Côté famille, elle n’a pas été épargnée, bien au contraire. J’ai un pincement au cœur pour elle. Elle a appris seule et cette carapace lui a certainement permis d’avancer coûte que coûte.
Une fois à terre, je la prends contre moi et lui propose de passer à autre chose : les manèges à sensation. Elle est assez taquine. J’aime ce côté d’elle. J’aime tous les côtés à vrai dire. C’est ce qui est le plus perturbant dans cette histoire « Tu sembles penser que je vais me défiler. Je reconnais que je ne t’ai pas donné la meilleure première impression mais je peux t’assurer que je suis bien parti pour rester … » Une sorte de promesse que je scelle en l’embrassant. Je veux la rassurer, lui faire comprendre que je n’ai pas l’intention de me barrer ou de l’abandonner, à moins qu’elle ne décide de me jeter. Mais la décision viendra d’elle. Je lui tends mon bras et nous prenons la direction des chaises volantes. Encore une fois, la seule référence que j’ai, ce sont les images des films et autres reportages que j’ai vu à la télé. Mais je n’ai jamais participé. La file d’attente est un peu plus longue mais nous sommes surtout concentrés sur les participants et leurs cris. Un sourire aux lèvres, je me tourne vers Nina « On peut faire demi-tour si tu as la frousse … » Elle ne m’apparait pas comme quelqu’un prenant facilement peur mais j’ai également envie de la taquiner un peu « Je te ferai signe quand je serai tout en haut » Qui aime bien châtie parait-il. Le manège tourne dans tous les sens. C'est assez impressionnant à voir et je m'imagine déjà, riant à gorge déployée. J'ai l'estomac plutôt accroché alors je ne suis pas inquiet de ma réaction. Je pense qu'on va passer un sacré moment avec Nina. J'espère que nous aurons l'occasion de forger encore plus de souvenirs.

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Nina & Nathaniel

Il est temps de revenir à notre mission principale, la fête foraine. Nous avons fait des attractions plus calmes, et à présent, nous passons à autre chose. On s’installe dans la file d’attente. Ca ne devrait pas durer très longtemps et j’observe le déroulé. Je lui indique qu’on peut faire demi-tour si elle a la trouille. Je m’amuse un peu, je reconnais. Nina n’a pas l’air d’être effrayée facilement. Pas pour ça en tout cas. Et puis, elle me le rend bien. Je lui tire la langue, d’une manière très mature, il faut bien le dire et secoue la tête. « Pas mon genre ! » et j’ajoute « Je ne sais pas. On peut faire les auto-tamponneuses ? Il paraît que c’est assez drôle » Encore une fois, je spécule. A la télé, ça avait l’air sympa, c’est l’occasion ou jamais de tester. Finalement, vient notre tour. On s’installe et le forain en charge nous attache. Il fait de même avec tous les participants pour s’assurer de notre sécurité. Et nous décollons enfin, nous tournons plutôt. La machine accélère à chaque tour. Les premiers cris se font entendre et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire ! C’est franchement énorme comme attraction. J’ai l’impression d’avoir de nouveau cinq ans. Le tour se termine rapidement, trop rapidement presque. Nous libérons la place et j’ai un sourire plaqué sur le visage. Je me sens léger et ça fait du bien ! « Direction les mini voitures ? » Je prends sa main et nous reprenons notre chemin. Nous passons alors devant le tir à la carabine. Les prix sont assez intéressants et je me dis que ce serait chouette de donner un souvenir à Nina. Je m’arrête devant et me tourne vers elle « Ca ne prendra pas longtemps » Le forain me donne la carabine et les plombs. J’abaisse le canon, et mets le premier projectile. Je la referme et cale l’arme contre mon épaule. L’utilisation d’arme à feu est courante aux États-Unis et tous les membres de notre famille avait un permis de port d’arme. La réglementation est très différente à Island Bay et ce n’est peut-être pas plus mal. Je n’ai rien contre ça, tant que leur utilisation est réglementée (même si à mon goût, pas encore assez). Toujours est-il que je n’en ai pas peur, ce qui serait probablement la pire chose. Une arme n’est dangereuse que lorsque l’on s’en munit. Mais bon, il s’agit ici de plomb. J’éclate tous les ballons, mes réflexes reviennent quasi instantanément. Je repose soigneusement la carabine et me tourne vers Nina « Tu peux choisir ce que tu veux » J’espère ne pas lui avoir fait peur.

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Nina & Nathaniel

Franchement, je ne regrette pas d’avoir choisi cette attraction. C’était super ! Le rire de Nina m’a également prouvé qu’elle a apprécié. Une fois sur la terre ferme, nous nous dirigeons vers les auto-tamponneuses. Sur le chemin, un stand attire mon attention : le tir à la carabine. Je me dis que c’est l’occasion de gagner un petit quelque chose pour Nina. Je pourrais lui offrir, j’ai les moyens, peut-être même trop mais je pense qu’elle n’est pas du genre à accepter facilement un cadeau, surtout s’il est onéreux. Alors, je le remporterai à la sueur de mon front, comme on dit. Je récupère facilement mes réflexes et les quelques ballons finissent éclatés. Nina semble surprise par ma performance. Une fois la carabine rendue, je lui explique « La fête foraine non, mais j’avais un permis de port d’arme à New-York, comme toute ma famille. C’est coutume dans nos familles d’apprendre à tirer. Très républicain comme manière de penser, si tu veux mon avis La rouquine opte pour une énorme peluche et me tire un sourire. Ca valait le coup. Les petites étoiles dans ses yeux. Elle fait une remarque assez pertinente. Je réfléchis quelques secondes. « Ca te dit de revenir demain soir ? Comme ça, je te ramène chez toi avec ton nouveau meilleur ami » j’ajoute en désignant l’énorme panda. C’est vrai que cette peluche est immense. Heureusement je ne conduis pas un cabriolet. Mon SUV est pour le coup très approprié à la situation. Je lui offre mon bras et nous reprenons le chemin du parking. « J’ai passé un super moment ! La fête foraine, ça vaut le coup. Et peut-être qu’une fois adulte, on l’apprécie d’autant plus » L’occasion de découvrir de nouvelles choses. J’aimerais tellement faire plus avec Nina : des musées, ciné, mini-golf ! Et pourquoi pas, partir à l’étranger. J’ignore si elle a déjà quitté Island Bay mais j’adorerai lui faire découvrir New-York ou bien l’Europe. Peut-être qu’un jour, ça lui plairait aussi. Mais tant que l’ombre d’Olivia et de ce mariage arrangé planera au-dessus de nos têtes, je pense qu’elle ne se laissera pas complètement aller. Je peux le comprendre et moi, je ne compte pas baisser les bras. Elle vaut la peine qu’on se batte pour elle. On arrive à ma voiture et j’ouvre le coffre. « Il sera bien là, ne t’en fais pas » Je la taquine légèrement. Mes mains atterrissent sur ses hanches et je l’attire contre moi pour lui voler un baiser. « Merci d’avoir passé l’aprem avec moi. » Et je compte apprécier chaque moment qu’elle voudra bien m’accorder.