se défouler un peu (josh)

se défouler un peu
crédit/ tumblr ✶ josh

Aujourd'hui, j'ai volontairement fait traîner les choses au musée. Quand j'ai eu l'occasion de partir, je me suis proposée auprès d'un collègue pour le suppléer et j'ai fait cela plusieurs fois. Pourquoi ? Parce que ce midi, j'ai ressenti le besoin de me défouler et naturellement, j'ai repensé à la conversation que j'avais eue avec Josh. Bien sûr, avant d'aller à la salle de sport, j'aurais pu rentrer à l'appartement. Mais j'étais convaincue que si je faisais cela, alors je ne trouverais pas le courage pour ressortir. En plus, par chance, j'ai trouvé une tenue de sport dans mon casier – sûrement que je l'ai amené là un jour, dans l'espoir peut-être de trouver la motivation pour faire un peu de course à pied ou que sais-je d'autre un midi. Dix-neuf heures approchant à grands pas, je décide de préparer mes affaires pour prendre la direction de la salle de sport. J'aurais peut-être dû envoyer un message à mon colocataire, puisque je ne suis même pas sûre qu'il soit encore là-bas. Tant pis, au point où j'en suis, il sera plus simple de voir directement sur place maintenant. Lorsque je sors du musée, la nuit commence doucement à tomber. Presque inconsciemment, je laisse mes pas se faire plus longs et plus rapides, dans l'espoir d'arriver plus vite au lieu de travail de Josh. Arrivée sur place, je pousse la porte et tombe dans un endroit relativement calme. Il y a bien quelques sportifs que je détaille au loin, concentrés sur leur machine, mais à l'accueil, il n'y a personne. « Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Josh ? » Je commence à me demander si je ne me suis pas portée la poisse en pensant qu'il pourrait être absent. Par chance, après quelques secondes, la silhouette du jeune homme fait son apparition. « Tu es là, super ! » Un sourire s'installe naturellement sur mes lèvres. Sa simple présence me rassure. « Comme il est un peu tard, j'avais peur que tu sois déjà rentré à l'appartement. » Et si ce n'est pas le cas, rien ne dit qu'il n'avait pas le projet de partir bientôt. Pour rentrer ou pour sortir. « Tu te souviens de notre conversation au sujet d'une séance de boxe ? J'y ai réfléchi et je me suis dit que c'était le bon moment. Si c'est toujours bon pour toi, bien sûr. » Dis-je, ne voulant surtout pas qu'il se sente obligé.

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crédit/ pedretti ✶ @riley carvalho

C’est seulement à l’heure du déjeuner que la journée de travail de Josh commence ce jour-là. La salle de sport étant ouverte avant l’aube et fermant après le coucher du soleil, la plupart des employés travaillent régulièrement à horaires décalés. Ça ne dérange pas le jeune homme, lequel doit simplement adapter son emploi du temps à un planning souvent différent. Avoir une matinée, un après-midi ou même une journée de libre, ça a quand même pas mal d’avantages. Ça lui laisse le temps de faire d’autres choses. Mais bien sûr, il n’est pas toujours agréable de se lever bien avant tout le monde ou de rentrer après la tombée de la nuit. Heureusement, comme Josh aime ce qu’il fait, ça aide. En plus de donner plusieurs cours dans l’après-midi, le brun a aussi fait sa propre séance de sport, et pris une pause pour aller grignoter un bout dehors. Il est en train de rire dans la salle réservée aux employés lorsque l’un de ses collègues le prévient qu’une jeune femme l’attend à l’accueil. Un peu étonné, il rejoint l’entrée et un sourire se forme sur ses lèvres. « Ah, c’est toi, salut ! » Même s’ils vivent ensemble, ils ne se sont pas encore croisés de la journée. Ce n’est pas si rare que ça arrive avant la fin de la soirée d’ailleurs. « Non, aujourd’hui c’est moi qui fais la fermeture, j’ai commencé assez tard. Que me vaut l’honneur de ta visite ? » C’est la première fois qu’il voit Riley ici. Mais sa réponse n’est pas très étonnante, puisque c’est lui-même qui lui a proposé de faire un tour à la salle de fitness à l’occasion. Il ne l’attendait pas ce soir, mais ça lui fait plaisir. « C’est cool que tu sois venue ! Bien sûr que c’est toujours bon pour moi. J’ai le temps avant que ce soit l’heure, ça va le faire. Tu as apporté des gants ou tu veux que je t’en prête ? » Quelques instants plus tard, les deux colocataires sont dans l’espace réservé à la boxe. « Des questions avant qu’on commence ? Enfin, tu te débrouillais déjà bien à l’appartement. »

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crédit/ tumblr ✶ josh

Venir sans même envoyer un SMS à Josh est risqué, mais maintenant que je suis en route, c'est trop tard. Dans le pire des cas, j'aurais fait un détour pour rien et ce n'est pas si dramatique. Surtout qu'à cette heure-ci, avec les fins de journée pour certains et les débuts de soirée pour les autres, je n'ai pas vraiment l'impression d'être seule dans la rue et ça me rassure. Par chance, peu de temps après mon arrivée à la salle de sport, j'apprends que mon colocataire est toujours là. Encore mieux, il a un peu de temps pour moi et va pouvoir m'aider à me remettre à la boxe. À sa question sur les gants, je ne peux m'empêcher de grimacer. Mince.. je me pensais préparée et je ne le suis finalement pas. « Malheureusement, je n'ai que ma tenue. » Et une bouteille d'eau, mais rien qui ne me sera utile pour remplacer des gants de boxe. Naïvement, je me suis dit que je n'en aurais pas besoin. Surtout pour une première séance. Mais si vraiment je me plais à refaire cela, alors je verrais pour investir dedans. Et si je finis par me rendre compte que ce n'est plus fait pour moi, alors je pourrais toujours les donner à Tegan — non pas pour qu'elle se batte avec la première personne venue, mais je me dis qu'à son école, avec d'autres costumes et accessoires, ça peut toujours servir. Les quelques détails réglés, nous nous dirigeons vers l'espace dédié à la boxe. « Est-ce que tu as des conseils à me donner ? » Peut-être que pour cela, il est important pour lui de savoir pourquoi je suis réellement ici et ce que je sais déjà au sujet de la boxe. Néanmoins, que ce soit l'un ou l'autre, je ne sais pas si je suis encore prête à en parler. Il faudrait que je trouve la force de le faire, dans l'espoir que cela se transcrive dans chacun des coups que je ferais. Plus je parlerais et moins j'aurais à me retenir. « Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui font cela ? Beaucoup de femmes ? » Dis-je, alors que je viens enfiler les gants qu'il m'a apportés. Je ne me suis pas intéressée à cela plutôt et pourtant, de nouveau face à un sac de boxe, je ne peux m'empêcher de me demander si les autres femmes sont venues ici suite à la même tragédie que moi. Ce serait triste, mais malheureusement pas étonnant.

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crédit/ pedretti ✶ @riley carvalho

« C’est déjà bien. » Mais comme la tenue n’est pas suffisante, Josh prend son sac pour en sortir des gants. « Ils sont propres. » En plus d’avoir beaucoup d’affaires - normal pour un professionnel -, le jeune homme en prend soin. « Si jamais tu décides de continuer, tu auras aussi besoin d’un protège-dent, d’une protection pour poitrine, d’un protège-tibias… Et quand on fait de la Muay-Thai, il faut des coudières et des genouillères en plus. Ça aide à progresser en plus d’être des prorections. Mais je commence à t’encombrer de détails inutiles. » Tout en parlant, Josh commence à s’équiper. Il ne va peut-être pas faire une séance de boxe, mais il aura potentiellement besoin de faire des démonstrations. « L’un des premiers conseils qu’on donne, c’est de se détendre. Un muscle contracté est moins rapide et ça permet aussi d’être plus endurant. » Désormais équipé, l’entraîneur sportif se tourne à nouveau vers Riley, sourire aux lèvres. « Ensuite, il ne faut pas oublier de travailler doucement. C’est important de prendre le temps de comprendre et d’analyser les techniques de boxe. Plus on se concentre à peaufiner chacun de ses mouvements et plus les progrès seront importants. » Ils sont désormais devant un sac de boxe. « Un certain nombre, oui. Il y a toujours plus d’hommes à vouloir apprendre à boxer, mais avec les collègues on a régulièrement plusieurs clientes à la fois. » Et ça lui fait toujours plaisir, car il trouve que le domaine reste encore trop masculin. « Tu t’essayes à la discipline, ou tu penses continuer un peu dans ce domaine ? » C’est peut-être un mélange des deux, remarque. Mais le brun est à la fois content et intrigué par le choix de sa colocataire et amie.

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crédit/ tumblr ✶ josh

Il est inutile de mentir, Josh s’en rendra rapidement compte. Surtout si ça concerne des gants que je n’ai pas. Cependant, je ne m’attendais pas à ce qu’il me prête les siens. Comme quoi, avoir un colocataire coach dans une salle de sport a certains avantages. Je les récupère et les enfile, alors qu’il me liste tout ce que je pourrais avoir besoin les prochaines fois, si je décide de revenir, bien sûr. La liste est longue et ça me fait légèrement rire. « Après ça, je deviens une Transformer ? » Je ne sais pas trop si je vise juste, mais une fois le tout porté, j’ai comme envie de croire que l’on s’en rapproche sûrement. Josh me demande si j’ai des questions et je ne peux m’empêcher de m’intéresser aux conseils qu’il pourrait me donner. Tout en l’écoutant, j’enfile les gants, prête à me lancer quand il me donnera le feu vert. Selon lui, je dois me détendre. Ça ne sera peut-être pas facile au début, mais à mesure que les minutes défileront, je pense que les choses finiront pas se faire naturellement. Je dois aussi prendre mon temps. Pour ça, je peux parfois être douée. Mais parfois moins.. et à la boxe, malheureusement, quand un coup part, il part. À la fin de ses précieux conseils, je le questionne sur le nombre de femmes qui pratiquent ce sport. Selon lui, il y a en a de plus en plus, même si les adeptes restent majoritairement des hommes. « Je crois qu’en ce moment, j’ai besoin de me défouler un peu et je me dis que la boxe devrait m’aider dans ce sens. » Dis-je, alors qu’il me demande si je me vois continuer dans ce sport après. « Et puis, depuis environ un an, je me suis un peu laissée aller niveau sport. Ça pourrait aussi être l’occasion de changer cela. » Autant lier l’utile à l’agréable. Surtout que certains soirs, je suis quasiment sûre qu’il est plus agréable de se retrouver face à un sac de boxe, qu’avec un point de côté car tu as essayé de faire le tour du parc en courant. « En bonne compagnie qui plus est. » Si ce n’est pas ici, c’est sûrement à l’appartement que nous nous serions vus. Peut-être que faire des choses ensemble, en dehors des murs de la colocation, n’est pas une si mauvaise chose.

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Un rire s’échappe des lèvres de Josh. « Bizarrement, quand tu as dit ça, j’ai tout de suite visualisé… Mais c’est sûr que le résultat peut être assez drôle à observer, en fait. » Le jeune homme ne se soucie pas souvent de ce dont il a l’air une fois équipé pour un sport en particulier, mais les photos peuvent parfois donner des souvenirs rigolos. Au final, le sport peut apporter beaucoup de bonnes choses, parfois bien au-delà des résultats classiques qu’on imagine le plus souvent (une camaraderie et des moments de partage, par exemple). Mais ça demande forcément des efforts et comme Riley réclame des conseils, Josh ne se montre pas avare là-dessus. Ça aide à progresser et à atteindre un certain résultat, et il est là pour ça. « C’est sûr, c’est l’un des meilleurs sports pour se défiler ! Le crossfit aussi, c’est pas mal du tout dans son genre. Une séance à deux à l’occasion, ça peut se faire. » L’idée est lancée l’air de rien, car l’entraîneur sportif sait que ça ne plaît pas forcément à tout le monde. Mais s’essayer à différents domaines a toujours été son truc et il se dit qu’en duo, c’est forcément plus attractif qu’en solo. « En retour, tu pourrais m’initier à un nouveau jeu de société » suggère-t-il en riant, car c’est souvent dans les plans de la jeune femme au sein de leur colocation - ça aussi, ça donne des moments de partage et de rires, parfois de stratégies et d’alliances. Mais en attendant, ils sont concentrés sur l’activité physique. « Ça peut te faire que du bien de reprendre un peu, c’est sûr. Au moins, ça n’a pas l’air trop compliqué pour toi… Mais à deux, c’est toujours mieux, on est d’accord ! » Il lui adresse un sourire, avant de se mettre en position devant le sac. « N’oublie pas ta garde. Les gens ont parfois tendance à baisser un peu les mains, mais garde-les bien au niveau inférieur de ton visage. On va revoir les bases vite fait. Droite. Uppercut. Crochet. » Josh ponctue chacun de ses mots d’une démonstration claire sur le sac de boxe. « Mais on va commencer sans le sac d’abord. J’ai ça ici… Et tu pourras taper vers moi. » Le brun désigne l’objet dont il se sert pour parer les coups lors des cours hors confirmés. C’est suffisamment dur, mais ça ne fait pas mal pour autant lorsqu’il n’y a pas de gants. « Tu peux commencer… Droite, uppercut, crochet. Puis tu peux faire un enchaînement dans l’ordre que tu veux, n’aie pas peur de me faire mal. » Il est censé parer les coups, se mettant face à elle pour qu’ils commencent.

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crédit/ tumblr ✶ josh

Depuis plusieurs mois, voire même années, le sport n’est plus présent dans ma vie, plus comme avant. Quand j’étais petite, je prenais plaisir à aller à la gymnastique, puis à la danse pour me défouler un peu, mais surtout pour passer un moment privilégié seule, loin de mes frères. Avec les années, j’ai continué à avoir une activité physique. Disons juste que c’était moins fréquent, seulement à l’école et quelques mercredis après-midi. À l’université, c’est devenu de plus en plus rare. Il y a bien eu ces quelques cours d’auto-défense, mais c’est tout. Alors maintenant que je suis posée – je crois, il pourrait être bien que je trouve le moyen de me défouler quand j’en ressens le besoin. Je ne sais pas si ce sera dans la boxe que je trouverais cela, ou dans n’importe quel autre sport de combat, mais comme mon colocataire travaille ici, il aurait quand même été bête de passer à côté d’une session d’essayages. « Si ce n’est que ça, ce sera avec plaisir ! » Dis-je, alors qu’il me propose d’échanger cette séance de sport contre une initiation à un jeu de société. Ce n’est pas exactement la même chose, mais je suppose que nous ne pouvons pas être bons partout. Maintenant équipée et en place, Josh me propose de rependre un peu les bases. Lorsqu’il parle de ma garde, je lève naturellement les bras à hauteur indiquée. Puis je l’observe donner quelques coups dans le sac, essayant de me remettre les différents gestes en tête. Après la théorie, la pratique. Plutôt que de faire cela dans le sac comme lui, il me propose de lui donner des coups – pas directement sur lui, mais l’idée est là. « Je ne veux pas te faire mal. » Je ne sais pas si j’ai vraiment à m’inquiéter, ou plutôt, s’il a à le faire. À côté de lui, je suis sûrement un poids plume, du genre de ceux qui ne pourraient même pas blesser avec leur coup le plus fort. Sûr de ce qu’il me fait faire, je l’écoute et commence à taper dans ses outils, dans l’ordre qu’il m’a donné avant que je commence. Doucement, je me remets dans le rythme et je finis par retrouver une certaine confiance. Au point même que j’essaye de nouveaux enchaînements, avec des coups un peu plus appuyés. C’est étrange, mais je me revois quelques années avant, avec la même motivation : celle d’avoir mon ancien petit ami face à moi et de lui faire comprendre le mal qu’il m’a fait. Je m’emporte un peu, peut-être même un peu trop et ça, je le comprends lorsque l’un de mes coups, placé un peu haut, vient toucher Josh. « Je suis désolée. Est-ce que ça va ? » Dis-je, alors que je viens automatiquement m’arrêter. « Il faut croire que ça revient vite. »

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« Alors va pour l’initiation au jeu de société, un de ces quatre. » C’est un peu son truc, à Riley. Et celui de Josh, c’est la boxe. Au final, c’est un peu comme un échange de bons procédés et ça semble convenir à tout le monde. En attendant, c’est l’heure du sport et le jeune homme fait une petite démonstration à sa colocataire. Il est certain qu’elle retiendra bien les gestes de base et, au moment où ils se mettent en place, Riley s’avère effectivement être plutôt douée. « T’inquiète pas, au pire j’ai l’habitude de prendre des coups. » Pendant quelques minutes, il la laisse s’entraîner, suivant chacun de ses mouvements. Il bouge un peu plus rapidement, pour l’inciter à accélérer le rythme. Les gestes sont précis, efficaces. La jeune femme a commencé en douceur, mais elle semble prendre petit à petit la confiance. « Très bien, continue ! » Régulièrement, Josh l’encourage. Il sait à quel point c’est important pour rassurer et aider ceux avec lesquels il s’entraîne. D’ailleurs, Riley se débrouille bien, au point qu’à un moment il n’esquive pas assez rapidement et se prend le gant sur la figure. « Aoutch... » Mettant la main sur sa mâchoire, le brun grimace légèrement. Il masse légèrement l’endroit touché tout en remuant les muscles de la mâchoire. « Ça va, t’en fais pas. C’est pire sur le ring en plein combat… Mais je dois admettre que tu as une bonne droite. » Laissant finalement retomber ses bras, Josh esquisse un sourire. « En tout cas, tu fais ça comme une cheffe ! C’est peut-être pour ça que je me suis laissé surprendre, c’est pas vraiment bon signe pour mes réflexes mais tu assures. » Non qu’il l’ait sous-estimée, mais il ne s’attendait définitivement pas à ce qu’elle l’atteigne et il aura probablement un bleu le lendemain - rien de bien grave, mais un petit souvenir inattendu au final. « Tu veux qu’on passe sur le sac de boxe ? Vu le potentiel, ce serait sûrement une bonne idée que tu continues… Je veux dire, sur plusieurs séances, si ça te tente. »

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crédit/ tumblr ✶ josh

Le meilleur moyen pour bien terminer cette journée est cette séance de boxe. Je n'ai pas la vie ou le boulot les plus éprouvants du monde, mais il est parfois important de réussir à se couper de tout cela et à faire en sorte d'extérioriser toutes les petites choses qui peuvent s'accumuler au quotidien. Étant mon professeur plus que mon colocataire ce soir, Josh se propose pour se tenir face à moi et pour encaisser les coups. Je ne suis certainement pas la personne qui a le corps le plus effrayant, mais tout de même, je ne voudrais pas le blesser et ce n'est pas parce qu'il a l'habitude que ça reste une bonne raison pour le faire. Quoiqu'il en soit, nous n'avons visiblement pas d'autres options et puisqu'il semble savoir ce qu'il fait, je le laisse diriger cette séance d'entraînement. À mesure que le temps passe et que je donne des coups, il m'encourage. Emportée par tout cela, l'action et le fait qu'il soit derrière moi, l'un de mes gants sort de sa zone et vient toucher la mâchoire de Josh. Aussitôt, je m'excuse. Il ne m'en tient pas rigueur, conscient que c'est quelque chose qui arrive et surtout, que ce n'était pas volontaire. Alors qu'il masse légèrement sa joue, il complimente ma gestuelle et remet en cause ses réflexes. Même si je ne venais pas ici pour cela, c'est toujours plaisant de voir qu'on s'en sort dans un domaine – malgré les années où je n'ai pas pratiqué. Pour la suite de ma séance, il me propose de passer sur le sac de boxe. « On peut. » Visiblement, il craint que mon geste se reproduise et je ne peux pas le blâmer pour cela : si je n'ai pas réussi à contrôler juste avant, nous ne sommes pas à l'abri que ça se reproduise. « Je pense que je vais t'écouter. J'ai l'impression que ça me fait vraiment du bien. » Ça ne fait que quelques minutes et pourtant, j'ai déjà la sensation d'être un peu plus légère, plus libre dans mon esprit. Nous nous dirigeons vers le sac de boxe qu'il me montre, mais avant de laisser mes coups reprendre, je me permets de lui poser une question. « Est-ce qu'il t'arrive de faire de la compétition ? » Avant l'autre jour, je n'avais pas conscience qu'il faisait de la boxe, alors il n'y aurait rien d'étonnant à ce que je sois passée à côté de ça aussi. Je récupère la bouteille que je traîne avec moi depuis tout à l'heure et je bois une gorgée d'eau. « Ce coup-là, à l'époque, j'aurais aimé l'offrir à quelqu'un d'autre. » Avec Josh, je me sens en confiance. Pourtant, depuis le début, je tourne un peu autour du pot, sans jamais évoquer le sujet sensible. Peut-être que c'est le bon moment. Peut-être que ça pourrait être bien que j'en parle avec quelqu'un, surtout que j'appréhende de croiser mon ancien petit ami à chaque coin de rue depuis que je suis revenue à Island Bay.

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C’est donc le moment de passer derrière le sac de boxe. Riley semble le suivre sans trop poser de questions, et elle affirme que cette séance lui fait beaucoup de bien. Josh hoche la tête en signe d’approbation : il n’est pas étonné. Nombreuses sont les personnes à lui dire ça, et la raison est simple, ça fait partie des choses qui aident à se défouler. « On a l’impression qu’on évacue beaucoup de choses… Physiques bien sûr, mais aussi dans la tête. » Et n’est-ce pas un peu ce que la plupart des gens cherchent en faisant du sport ? C’est une manière de prendre soin de sa santé, sous différents aspects. « Je suis content que ça te fasse du bien. » Il est content aussi de l’avoir invité. Ils se connaissent depuis de nombreuses années et ils sont désormais colocataires, mais ça leur permet de passer un peu plus de temps ensemble et sans doute de découvrir différentes facettes de l’autre. « Pendant mes études et quand je venais de finir, je faisais pas mal de compétitions. Puis ça s’est raréfié petit à petit. La dernière… Ça devait être il y a un peu moins d’un an. Il y en a une grosse à Rotorua l’année prochaine, j’y réfléchis. Mais l’ambiance des compétitions… Ça peut être un peu spécial. Il faut avoir envie de s’accrocher, on va dire. C’est pas forcément ce que je préfère. » Le jeune homme cherche certes à s’améliorer et à se surpasser, néanmoins il estime que ça peut se faire de bien d’autres manières. Mais ça lui fait plaisir de parler de sa passion, et il réalise assez vite que ce genre de moments peut le rapprocher de Riley plus encore qu’il l’aurait cru. Quand cette dernière avoue qu’elle aurait bien aimé offrir son dernier coup à quelqu’un d’autre, Josh jette un regard dans sa direction. Il n’est pas réellement étonné, parce que la pratique (ou le désir) d’un sport de combat résulte parfois d’un problème réel dans la vie de tous les jours. « Quand tu dis à l’époque, tu veux dire quelqu’un du passé ? » Par cette question, le brun veut s’assurer que ce n’est pas un souci actuel que la jeune femme rencontre. « Au pire… Tu peux penser à cette personne, en frappant le sac de boxe. Ou pas du tout, si tu préfères la mettre aux oubliettes. » Comme il ne sait pas de quoi il est question, Josh marche un peu sur des oeufs et ne voudrait pas commettre d’indélicatesse. Il sent simplement que c’est un sujet sensible. « On peut faire une pause, si tu veux ? »

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Le sport peut être aussi bénéfique qu’une thérapie, ce n’est un secret pour personne. Du moins, ça ne l’est pas pour moi et étrangement, j’ai toujours préféré cette option à celle de consulter quelqu’un. Pourquoi consulter ? Même quand je suis tombée enceinte, mes parents n’ont pas jugé cela utile. Comme si voir un psychologue pouvait faire de nous des personnes étranges. Pourtant, je suis sûre que ça m’aurait fait le plus grand bien : j’aurais pu lui parler de tout cela, de cette grossesse et de ce qui l’a amené. Je ne sais pas si cela m’aurait empêché de faire de la boxe et je ne le saurais certainement jamais, ce qui est important, c’est que malgré tout cela, j’ai réussi à me construire une vie et à être satisfaite de celle-ci – en partie au moins. « Si tu décides d’y aller et que tu as besoin de quelques supporters, tu pourras compter sur moi. » Dis-je, alors qu’il répond à ma question concernant la compétition. N’étant que débutante dans ce sport – même si j’ai eu l’occasion d’en faire en Australie aussi, je ne peux pas vraiment dire si je serais bonne pour encourager quelqu’un ou même si j’apprécierais le faire, ça et regarder un combat entre deux personnes. Comme l’a souligné Josh, c’est différent de taper dans un sac que sur quelqu’un. Même si la volonté n’est pas de blesser, mais de montrer la technique, je suppose que c’est quelque chose qui reste dans un coin de la tête : et si ce coup-là est mauvais ? Et puis, c’est peut-être bête à dire, mais la boxe est un sport principalement masculin et on ne sait jamais ce que l’égo peut faire chez les gens. Certains n’ont pas de mal à poser et ranger les gants à la fin du combat, qu’ils soient ressortis vainqueurs ou non, mais pour d’autres, c’est forcément plus compliqué. Cherchant volontairement à faire une pause, j’ose enfin aborder le sujet que j’évite depuis plusieurs jours maintenant : j’aurais pu évoquer ce qui m’a amené à la boxe lorsque nous nous sommes retrouvés dans sa chambre et pourtant, je ne l’ai pas fait. Prudemment, le jeune homme se risque à quelques questions. Je pourrais me braquer, de peur de lui révéler des détails qu’il ne faudrait pas, mais j’ai mis ce sujet sur la table et il semble accepter d’être à l’écoute, c’est sûrement le bon moment. « Oui, quelqu’un du passé. Quelqu’un du lycée. » Même si je décide de m’ouvrir un peu, je ne peux pas lui balancer tout ce qui s’est passé lors de l’été avant notre dernière année. « C’est pour cela que je suis partie. C’était mieux comme ça, pour tout le monde. » Bien sûr, j’omets volontairement ma grossesse. Chaque chose en son temps, surtout que cela n’a plus vraiment d’impact sur ma vie, puisque je n’ai pas gardé cet enfant – cette petite fille. « Je dis ça, pourtant, je suis presque sûre que je resterais impuissante si mon chemin recroisait le sien. » Dis-je, ironisant la situation. Parfois, il est plus facile de dire les choses que de les faire vraiment.

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crédit/ pedretti ✶ @riley carvalho

« Merci, c’est gentil ! » Si Josh se tâte à participer à la fameuse compétition à Rotorua, il se dit que ça peut être sympa d’avoir une amie comme supportrice. Ça rend toujours les choses plus agréables, surtout dans un moment qui peut être aussi compliqué que monter sur le ring devant un nombre important de spectateurs. « Je garde ça dans un coin de ma tête et je te tiens au courant. » Le jeune homme ne prendra sans doute pas sa décision tout de suite, il a encore le temps avant que les inscriptions se clôturent. En attendant, eux-mêmes font une pause dans leur séance et la conversation commence à prendre une tournure différente, plus personnelle, plus délicate aussi. Josh n’est peut-être pas le plus fin psychologue qui puisse exister au monde, mais il sent bien que ses paroles coûtent un effort à Riley. Il reste silencieux pendant quelques instants, histoire de lui laisser le loisir de s’exprimer autant qu’elle le désire. C’est un sujet important, il le sent, et les propos de la jeune femme viennent confirmer son intuition, plongeant le brun dans une réflexion profonde. « Je suis désolé que tu aies dû t’en aller à cause de quelqu’un. » Et de quelque chose qui s’est mal passé, sans doute, même si Josh ne sait pas trop comment formuler ça. Mais exprimer un minimum de compassion était à ses yeux la première chose à faire, la plus naturelle aussi. « Ça t’a… Été bénéfique, de partir ? » Riley dit que c’est mieux pour tout le monde, mais était-ce réellement le cas pour elle ? « Si c’était quelqu’un du lycée… J’ai dû le connaître ? Enfin, je demande pas de nom hein, et c’est sans doute mieux comme ça. » Tous les deux, ils se connaissaient bien avant de partager le même appartement. Ils se sont côtoyés pendant des années, pas forcément de près, mais ils étaient loin d’être des inconnus. « Du coup, tu penses qu’il y a un risque que tu le croises à nouveau aujourd’hui ? » Le néo-zélandais tente de faire le point sur la situation. Il ne peut pas nier qu’il s’inquiète un peu, peut-être parce qu’il n’a pas beaucoup d’informations, peut-être tout simplement parce qu’il est attaché à sa colocataire et amie. « Si j’étais avec toi à ce moment-là, je peux te garantir que je resterais pas impuissant, perso. » Mais il ne peut pas être tout le temps avec elle. Il n’est pas son garde du corps attitré, et d’ailleurs elle n’a peut-être même pas vraiment besoin de lui. « Je suis sûr que ça va t’aider, les cours. Tu voudrais continuer ? »

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crédit/ tumblr ✶ josh

À force d’accumuler les choses, je crois que j’ai besoin d’extérioriser et malheureusement, c’est sur Josh. Enfin.. malheureusement est un bien grand mot. Puisque le jeune homme est à la hauteur de ce qu’il reçoit comme informations et je me sens naturellement en confiance avec lui. « Je ne sais pas. Disons que le problème a été remis à plus tard. » Et ça, je m’en rends compte seulement maintenant. En Australie, j’ai fait en sorte de reprendre le contrôle de ma vie, puis je suis partie à l’étranger pour le plaisir et quand je suis revenue à Island Bay, j’étais heureuse de le faire. Mais les mois se sont écoulés et la peur qui s’était effacée commence doucement à se refaire une place. Après tant d’années d’absence, j’étais contente et enthousiaste à l’idée de faire ma vie ici, que j’en ai longtemps négligé le fait que je pourrais potentiellement le croiser dans la rue. Seulement, à force de me balader ici, à repasser devant des endroits où j’avais l’habitude de me rendre en tant que lycéenne, j’ai compris qu’il pouvait le faire aussi – s’il est toujours en ville : je n’ai jamais cherché à prendre de ses nouvelles après tout ça. « C’était quelqu’un du lycée, oui. Et tu as dû le connaître, au moins de vue. » Il est un peu plus âgé que nous, alors il ne faisait pas forcément partie de son groupe d’amis. Néanmoins, comme je passais du temps avec lui, à certaines pauses notamment, Josh n’aurait aucun mal à le remettre. Alors que Josh continue la conversation, je réponds à ses nouvelles questions, aussi honnêtement que possible. « Peut-être. Je n’y pensais pas vraiment avant, mais Island Bay reste une petite ville et s’il est encore ici, alors je ne suis pas à l’abri de le croiser dans un bar ou à un carrefour. » Et pour le coup, je ne sais pas vraiment comment je pourrais réagir. La violence fait sûrement partie des options, mais je ne suis même pas sûre que ce soit la meilleure chose à faire. Elle n’a jamais résolu les problèmes et malgré ce qu’il m’a fait à l’époque, comme je n’ai jamais déposé de plainte, je pourrais facilement avoir plus d’ennuis que lui. « Je pense que je vais continuer. Ça me fait du bien et sans même parler de cette personne en particulier, je crois que j’ai besoin d’évacuer pas mal de choses en ce moment. » À cela s’ajoute le fait que c’est du sport et que c’est grandement recommandé pour la santé. C’est tout bénéfique pour moi, alors il serait dommage de passer à côté. « En plus, tu es un très bon enseignant ! » Dis-je, un large sourire sur les lèvres. Certes, le jeune homme est mon colocataire et je pourrais simplement vouloir le flatter, mais ce n’est pas ça, pas que ça : Josh est passionné par son métier et ça se voit.

se défouler un peu
crédit/ pedretti ✶ @riley carvalho


« Je vois. Peut-être qu’à ce moment-là, c’était nécessaire. » Il est souvent conseillé de ne pas remettre les problèmes à plus tard, mais parfois il n’y a pas d’autre véritable solution. En plus, ils n’étaient que des adolescents, à l’époque. « J’espère que ça va mieux depuis. » De ce que Josh voit, Riley a l’air heureuse, elle aime son travail, elle partage son appartement avec une joyeuse bande de lurons dont il fait partie. Mais il ne sait pas très bien pour le reste, les choses plus personnelles, le côté sentimental, car ils ne discutent pas forcément de ce genre de choses. C’est peut-être la première fois qu’une de leurs conversations part en confidences, et le jeune homme réalise que ça les rapproche. Quand sa colocataire affirme qu’il devait connaître au moins de vue la personne en question, Josh se contente de hocher la tête en signe d’assentiment. Le reste ne le regarde pas, de toute façon. « Tu as raison, c’est tellement petit ici. On se croise… Facilement les uns les autres. C’est totalement par hasard que j’ai retrouvé mon amie d’enfance il y a quelques semaines, je t’en avais peut-être déjà parlé. » Mais ce n’est pas le sujet de toute manière. Finalement, le brun revient à ce qui les a tous les deux amenés ici à la base : la boxe. « Ça fait toujours du bien ! On se défoule comme il faut. » C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Josh aime le plus le sport. C’est un passionné, et ça se ressent chez lui. Le compliment adressé par Riley le fait sourire. « Merci… Tu vas me faire rougir ! » Il se relève donc, tendant une main à la jeune femme pour qu’elle vienne à sa suite. « Alors on s’y remet ? Encore quelques minutes, puis on discutera de la suite ? » Se retrouver à nouveau l’un face à l’autre, ou encore devant un sac de boxe, pour la fin d’un entraînement classique. L’entraîneur sportif est content, et il espère que son amie poursuivra sur sa lancée car ça ne pourra avoir que des effets bénéfiques sur elle.

se défouler un peu
crédit/ tumblr ✶ josh

Est-ce que c’était nécessaire à ce moment-là ? Peut-être. Je ne sais pas. Disons que le test de grossesse qui a suivi cette nuit-là a quelque peu bousculé les choses. Je ne voulais pas avorter, je ne m’en sentais pas capable, et mes parents ne voulaient pas que je vive une grossesse ici : la solution a été toute trouvée et j’ai fait mes valises pour l’Australie. Si j’avais dû rester à Island Bay durant cette période, suite à cet incident, est-ce que je me serais relevée de la même manière ? Je l’ignore et c’est une question qui restera sans réponse pour le reste de mes jours. Et puis, il est inutile de vouloir redessiner le passé. Maintenant, je dois avancer et me préparer à l’éventualité où mon ancien petit ami se trouvera sur mon chemin un jour. Comme le dit Josh, Island Bay est une petite ville où il est facile de se croiser, alors ce n’est qu’une question de temps maintenant, avant que tout cela n’arrive. En parler, c’est déjà un bon début. Ça ne solutionne pas tout, mais je sens que ça me fait du bien. Je devrais peut-être le faire un peu plus, car mes parents et Tegan sont les seuls au courant de toute l’histoire. Maintenant Josh sait qu’il s’est passé quelque chose, mais il n’a pas encore tous les détails. Peut-être qu’il ne les aura jamais ou peut-être que je trouverais le courage de lui parler un autre jour. Assez d’émotions pour aujourd’hui et surtout, chaque chose en son temps. Là, il est l’heure de reprendre le sport, comme le souligne le jeune homme. Après le compliment que je viens de lui faire, il ne peut pas passer à côté de la fin de l’entraînement qu’il me réserve, ça serait ternir son image. « Oui, allons-y ! » Dis-je, après l’avoir suivi pour revenir vers le sac de boxe. « Histoire que l’on mérite un peu le repas qui nous attend à la colocation ce soir. » Parmi les trois autres membres de la fine équipe, j’ignore si l’un d’eux se sera décidé à cuisiner pour tout le monde. Dans le pire des cas, nous pourrons toujours voir pour faire quelque chose à deux. Commander comme la dernière fois par exemple.