Don’t Let Me Down - Edgar ♥

 

« It's time for you to GROW UP ! »

Edgar & Newton

Tu n'arrives pas à dormir. Tu toupines depuis quelques minutes, voir heures, t'en sais rien. Et encore un tour à gauche. Décidément tu te sens à l'étroit dans ce lit, t'as pas le souvenir que c'était comme ça avant ? En même temps, tu n'as pas dormi dans ce lit depuis quoi.. cinq ans. Depuis tu as eu le temps d'en voir des lits, qu'ils soient confortables ou non. Tu as pourtant gardé un bon souvenir de ce lit, le tien, enfin celui chez tes parents. Dans ta mémoire, il te semblait plus .. confortable. Ouais, c'est exactement le mot. Là, il te fait l'effet inverse, t'as l'impression qu'il désire te virer. Te montrer la sortie. T'expulser de cette pièce et pourquoi pas de cette ville ? Ou alors c'est ton impression, ton envie qui resurgit… trop de pensée philosophique, surtout à cette heure. Tu ne sais même pas quelle  heure il est. Cherchant ce qui te sert de réveil ou alors de téléphone. Oui, tu n'es pas du genre addict à ton téléphone comme la plupart des « jeunes » de cette époque. Tu l'as oublié une fois dans un bar et tu t'en es rendu compte seulement cinq jours plus tard. Pour dire qu'il ne te manque pas. Tu n'as jamais compris la dépendance des gens à ce petit appareil. Ok, il sert à rester en contact, mais c'est aussi bien d'être dans le mystère, dans l'illusion. Ou alors tu vis dans un autre siècle, une époque bien trop résolue auprès des gens qui t'entourent. Tu finis par souffler et chercher cet appareil de malheur, ton réveil affiche trois heures du matin. C'est logiquement une heure ou les gens dorment, pas toi. Tu dois être encore à l'heure d'un autre fuseau horaire. Tu ne sais pas trop lequel. Un où tu étais bien mieux, ou tu te sentais à ta place par exemple. Ouais car là tu n'as pas l'impression d'être à ta place. Ton retour. Vos retrouvailles, bon sang t'as envie de t'arracher la tête. Ton problème, c'est que tu penses trop, beaucoup trop, surtout depuis ton retour. Qui l'aurait cru, toi qui pense. C'est une première, mais tout ça c'est de sa faute. Elle est revenue s'infiltrer dans ta vie et tu sais pas quoi faire de tout ce merdier. Tu ne sais pas non plus dans quel bordel tu t'es empaqueté. Tu n'aurais pas dû lui redonner la boîte et encore moins lui demander de te retrouver… Parfois tu es vraiment le roi des cons. Tu ne pouvais pas, ne rien faire, ne pas te montrer et rester tapis dans l'ombre ? Ouais, non ce n'est pas ton genre, il a fallu que tu la « recontactes », que tu lui montres que tu es de retour en ville. Le truc, c'est que tu n'es pas revenu pour elle, alors pourquoi ce besoin de lui montrer que tu es là ? Surtout quand on voit ce que tu as ressenti le jour ou t'es perdu dans son regard, après cinq ans, t'avais l'impression d'être en enfer, tellement tu souffrais de l'intérieur. Tu ne connais pourtant pas l'enfer, mais tu doutes qu'ils s'éclatent tous et qu'ils soient en paix intérieur. C'est plutôt le contraire, surtout si tu fis à ce qui se passe dans la superbe série d'Eric Kripke. Dont tu tairas bien sûr le nom, pas que tu sois un fan de la première heure de cette série, mais il t'est arrivé de t'y perdre, pendant tes moments d'égarement et d'ennui. Tu reconnais que cette série à de quoi plaire et reste attractive, mais bon la télé ce n'est pas ta passion première. T'es plus du genre à t'amuser dans la nature, profiter des gens et de ce qu'ils peuvent t'offrir plutôt que d'abrutir devant un écran. Du bruit se fait entendre, te redressant légèrement. Tu sens tes sourcils se froncer, tes parents dorment, t'en es certain. Ils sont du genre à se coucher tôt, pour avoir une bonne nuit de sommeil et vu l'état de ta mère, tu doutes qu'elle fasse la bringue jusqu'à pas d'heure. Tu cherches qui ça pourrait être, voyant que ta porte s'ouvre… une silhouette s'y engouffre. Tu réagis pas. On pourrait venir te tuer que tu resterais là, à la porter du psychopathe qui pénètre ces lieux. Il te manque vraiment une case. Tu l'entends s'esclaffer avant de s'étaler sur ton lit. Levant les yeux au ciel. Il est vraiment impossible. « T'as vu l'heure Lenormand ? » Et il continue de rire, attrapant ton visage de ses deux mains et plaquant ses lèvres au coin des tiennes. Tu comprends à peine ce qu'il dit, mais il a l'air… heureux. Il prend place à côté d'toi. « Tu mérites que j'boude ! Tu m'as même pas invité ! Ça valait l'coup j'espère ! » Ouais parce que toi aussi t'aurais aimé participer à ce qu'il a bien pu faire ! Y a pas de raison qu'il soit seul à faire la fête ! Surtout que tu ressens les besoins d'expulser et de te lâcher.