welcome back (malone)

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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Ce soir, je ne travaille pas chez les Weaver — pour se rattraper de plusieurs jours d'absence, Connor a visiblement voulu passer la journée avec ses garçons et les emmener dans un parc d'attractions. Alors une fois la boutique fermée, je prends la direction de mon appartement. Avec le temps passé chez eux, à South Bay, après l'école, j'ai presque l'impression de ne plus connaître le chemin dans ce sens-là. Néanmoins, lorsque mon regard se pose au loin, sur une supérette que j'ai déjà visitée, je décide de m'y arrêter pour faire quelques courses : toute l'après-midi, j'ai pensé à ce que je pourrais manger en rentrant et forcément, je me suis faite un peu saliver. Rien de bien fou en soi, puisque je dois quand même coller au régime alimentaire imposé par mon sport, mais quand on a une idée en tête et que l'on sait que nous n'avons pas le nécessaire, à moins de l'acheter, chaque produit poser dans le panier est un vrai régal. Mes courses terminées, je reprends la route jusqu'à l'appartement, assise sur la selle de mon vélo. Depuis le jour où je me suis faite percuter, je suis un peu plus sur la réserve à chaque intersection où je passe. Néanmoins, cela ne m’empêche pas d’utiliser le moyen de transport que je connais le plus et avec lequel je suis le plus à l’aise – parfois, je me demande comment j’ai fait pour rester loin d’un vélo pendant plusieurs années. Il ne me faut que quelques minutes pour rejoindre l’immeuble et le local où je range quotidiennement mon deux-roues. Je récupère mon sac de sport – utilisé en grande partie ce matin – et mon sac de courses. Ni une, ni deux, je monte les marches deux par deux et arrive à l’appartement en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Seulement, lorsque je pousse la porte, je remarque que la lumière est déjà allumée. « Malone ? C’est toi ? Tu es rentré ? » Depuis plusieurs jours, je n’ai pas vu mon colocataire et pour être honnête, je ne pensais pas le voir aujourd’hui non plus – c’est bien ce qui m’inquiète. Je serre un peu plus le sac en toile entre mes doigts, comme si une grappe de tomates pouvait assommer quelqu’un. Par chance, je n’aurais pas à en arriver là, puisque le jeune homme se montre. « J’ai bien failli faire une crise cardiaque. Par chance, tu es moins méchant qu’un cambrioleur ! » Je soupire un peu, avant de lui offrir un tendre sourire. Je viens déposer toutes mes affaires et lui offre une petite accolade. « Comment vas-tu ? » S’il n’était pas là dernièrement, ce n’était pas pour rien. Sa santé n’était pas au rendez-vous de ce que j’ai compris. Cependant, Malone n’est pas entré dans les détails au téléphone et ça se comprend.

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Cela faisait plusieurs jours que Malone était absent, qu'il n'était pas rentré à la colocation. A la base, il allait simplement faire son bilan pour surveiller que son état ne se dégradait pas et au final, ce qui ne devait être qu'une formalité s'est transformé en hospitalisation. Afin de ne pas inquiéter Andrea, Malone lui avait envoyé un message pour lui prévenir que suite à quelques soucis de santé il allait devoir rester en observation à l'hôpital et qu'il n'avait pas encore de date de sortie. Ne pouvant pas cacher que sa santé était fragile, le jeune homme avait averti la jeune femme dès son arrivée à l'appartement sans pour autant rentrer dans les détails, non pas qu'il en avit honte, mais il avait inutile de lui faire peur avec sa pathologie et puis hormis ça, il n'était surtout pas du genre à se plaindre, il connaissait les risques et il avait été forcé de s'y résigner très rapidement.

Après une semaine d'hospitalisation, de surveillance accrue, le personnel médical avait accepté de laisser sortir le jeune homme mais avec un suivi encore plus soutenu que précédemment. Son état était préoccupant et les médécins avaient tâchés de le lui faire comprendre tout en prenant des pincettes. Une fois de plus, la greffe avait été évoqué à demi-mot sans que le sujet ne soit réellement mis sur le tapis. Bien que cette opération pourrait permettre au jeune artiste de mener une vie tranquille, il y avait tous les risques qui allaient de paire avec.

C'est en début d'après-midi que le jeune homme avait regagné son domicile. Epuisé par ces derniers jours, il profita d'être seul afin de se reposer et le reste de la journée s'était écoulé à une vitesse folle, à tel point qu'il sursauta en entendant Andrea rentrer. Il jeta un coup d'oeil à l'horloge qui lui confirmait qu'à part avoir dormi et lu un peu, il n'avait pas fait grand chose de sa journée, malgré ça, il se sentait encore épuisé. Il s'extirpa du canapé les mains en l'air.

" - Ce n'est que moi, tu peux poser ton sac." fit-il en baissant les mains, un sourire aux lèvres. " - Je suis désolé, j'ai oublié de te prévenir, je suis rentré en début d'après-midi et je me suis écroulé sur mon lit une bonne partie de la fin de journée, d'où le fait que je ne t'ai pas envoyé de message."

Il espérait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Ce qui semblait être le cas puisqu'elle le prit dans ses bras quelques secondes avant qu'elle ne s'enquiert de son état.

" - Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas la grande forme, je suis épuisé par ces derniers jours. J'ai encore d'autres examens à passer dans les jours qui arrivent et mon suivi a été encore renforcé afin de surveiller ma santé au plus près." fit-il en soufflant, fatigué de tout ce qui l'attendait. " - D'ailleurs je suis désolé d'avoir disparu comme ça, mais je te promets de me rattraper ces prochains jours sur les courses, les tâches ménagères et tout ce que je n'ai pas pu faire pendant mon absence !"

C'était important pour le jeune homme de reprendre du service, pendant la semaine Andrea avait dû participer seule aux frais et s'occuper de l'appartement, maintenant qu'il était de retour, il comptait bien la soulager sur ces différents aspects.

" - Mais dis-moi, tu ne devais être de babysitting ce soir ou mon cerveau me joue des tours ?"

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Lorsque je comprends qu’il y a quelqu’un dans l’appartement, je ne peux m’empêcher de paniquer. C’est sûrement un peu bête, surtout quand on sait que Malone et moi n’avons pas le logement qui fait le plus rêver en ville, mais je suppose que ça, les voleurs n’en ont que faire. Par chance, avec l’arrivée de mon colocataire dans la pièce principale, je peux rapidement être rassurée. Comme il n’était pas là dernièrement – à cause d’un problème de santé – et que je n’ai pas eu de message de sa part, je ne pensais pas le voir ici. Pour ça, et pour la frayeur causée, il s’excuse. Avec ce qu’il devait avoir dans la tête, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Et puis, pour être honnête, c’est déjà oublié ! Maintenant qu’il est à la maison et sur ses deux pieds, je me renseigne naturellement sur son état. Malheureusement, ce n’est pas encore la joie. Mais s’il est là, c’est déjà bien. Je suppose.. « Si tu as besoin de moi, n’hésites surtout pas à me demander ! Mon planning peut facilement s’adapter s’il le faut. » Même s’il semble avoir le cœur à rattraper le temps perdu, je préfère qu’il y aille doucement et qu’il reste dans le coin, plutôt que de le voir suite à une trop grosse fatigue. « Et ne t’inquiète pas pour les courses, s’il faut que je les continue, je le ferais ! Tu peux me faire une liste et je m’en occuperais avec grand plaisir. » Nous pourrions même trouver un arrangement au besoin, s’il est mieux pour lui de rester à l’appartement : je pourrais m’occuper des courses et lui des repas. Quand je rentre d’un entraînement, c’est toujours agréable d’arriver et d’avoir quelque chose de prêt. Si je dois faire les deux, je continuerais de le faire ! Je ne voudrais pas qu’il se sente obligé de quoique ce soit. Il n’est pas en forme, alors je ne vais pas lui en demander plus que nécessaire. Si les rôles étaient inversés, je suis presque sûre qu’il réfléchirait et agirait de la même façon que moi. Rapidement, il s’interroge sur ma présence ici, persuadé que je devais faire du baby-sitting ce soir – il aurait eu la chance de dormir un peu plus si cela avait été le cas. « Si, mais leur père s’est souvenu qu’il avait des enfants et a décidé de prendre son après-midi pour passer du temps avec eux. » Ces derniers temps, Connor n’a pas vraiment été le parent que j’ai le plus vu. C’est sûrement pour cela que ma phrase peut donner l’impression d’être un peu crue. Mais je n’y peux rien aussi ! Ses enfants et son épouse méritent bien plus qu’une journée de temps en temps pour rattraper le reste – même si j’ai l’impression que Kate s’est mise à accepter tout cela, comme si elle n’avait plus d’espoir. « Si tu te réveilles d’une sieste, peut-être que tu as faim ? Je me suis arrêtée pour faire quelques courses, je suis presque sûre qu’il y en aura assez pour deux personnes. » S’il veut repartir à fond, il doit prendre des forces, non ? Bon.. d’accord, cette phrase sonne très maternelle pour le coup.

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Dans d'autres circonstances, il est évident que Malone aurait prévenu la jeune femme qu'il était rentré, pour justement éviter la situation qui venait de se produire, mais son cerveau tournait au ralenti ces derniers temps et il était extrêmement fatigué, ce qui faisait qu'il n'agissait pas comme il l'aurait fait s'il avait été totalement lui-même.

Le jeune homme était heureux d'avoir Andrea en tant que colocataire, déjà parce qu'ils avaient le même âge, donc ça facilitait les choses entre eux et puis, elle avait toujours à coeur d'aider les autres, la preuve, elle était prête à aménager son emploi du temps s'il avait besoin d'aide. Mais elle devait le savoir depuis les quelques semaines qu'ils avaient partagés ensemble, Malone n'était pas du genre à demander de l'aide, sauf s'il n'a pas d'autres possibilités, mais il était heureux qu'elle propose.

Malone savait que les prochains jours allaient être assez compliqués pour lui, d'une part la fatigue et puis, l'angoisse des prochains examens qui allaient arrivés et confortés les médecins dans le diagnostic qu'ils avaient en tête. Même s'il le savait depuis le début que ses jours étaient comptés, et qu'il avait déjà dépassé le quota, voir la mort se rapprocher l'effrayait, mais pour éviter d'inquiéter son entourage, il se contenta de sourire, parce que c'était sans doute la chose qu'il savait le mieux faire.

Il est vrai que pour le moment, il ne se sentait pas d'aller faire les courses, il était encore trop faible pour ça, alors il solliciterait certainement Andrea pour les quelques jours à venir. Et si la situation était inversée, bien sûr qu'il agirait de la même façon, il ne lui aurait même pas laissé le choix, que ce soit pour aller faire les courses ou préparer les repas.

" - Espérons qu'il s'en souvienne un peu plus à l'avenir alors.." fit-il avec un sourire résigné.

Bien que l'illustrateur ne connaissait pas la famille chez qui sa colocataire travaillait, le fait est qu'elle y passait beaucoup de temps, plus que de raison. Elle lui expliqua que pour une fois le père s'était souvenu que ses enfants avaient besoin de passer du temps avec lui. Il savait que certains carrières pouvaient être compliquées à concilier avec une vie de famille, mais il avait comme la sensation que le père de famille ne faisait pas énormément d'efforts non plus pour trouver un compromis dans la situation actuelle, et c'était triste pour les enfants qui avaient besoin de leurs deux parents pour grandir et évoluer normalement. Mais il n'était personne pour juger la situation.

" - J'avoue avoir un petit creux, mais tu dois être fatiguée et je ne veux pas abuser non plus ! Je peux tout à fait ouvrir une boite de conserve, comme ça, ça t'évite de mettre la main à la patte, et tu peux aussi te poser un peu !" fit-il avec un large sourire non dissimulé.

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Je ne suis pas responsable d’enfants et je ne sais pas exactement quand je le serais – si je le suis vraiment un jour – alors je suppose qu’il est compliqué pour moi de comprendre la relation de Connor avec ses deux fils. Néanmoins, c’est avec eux que je passe le plus clair de mon temps libre et je ne peux m’empêcher de voir l’état dans lequel ils peuvent se mettre parfois quand ils savent que leur père ne rentrera pas de la journée, ni même de la nuit. Malgré leur jeune âge, ça reste de bons garçons, puisque même si j’arrive à voir cela en eux, j’ai vraiment l’impression qu’ils font en sorte de cacher cela à leur mère, pour ne pas l’inquiéter sûrement. Elle aussi, elle a bien du courage je trouve. Je ne sais pas si c’est parce que je la vois de plus en plus, mais j’ai le sentiment qu’il est de plus en plus pesant pour elle d’être dans ce mariage. Est-ce que je la défends parce que c’est une femme qui se retrouve à devoir gérer ses enfants seule ou est-ce parce que finalement, je l’aime bien – j’ai eu l’occasion de passer plusieurs soirées, débuts de soirée, en sa compagnie et je dois reconnaître que je m’entends plutôt bien avec elle – ? Pour en revenir à la situation actuelle, au sein de la colocation, je propose à Malone de cuisiner pour lui, s’il a faim. « Ne t’inquiète pas. Je prévoyais de cuisiner, alors que ce soit pour deux ou pour une seule personne, c’est globalement la même chose. » Ce n’est pas comme s’il me demandait de prévoir pour une quinzaine de personnes, surtout que j’aurais été bien trop juste en terme de quantité pour cette option. « Assieds-toi et laisse-toi surprendre ! » En espérant que ce que je vais lui préparer sera digne de ce nom, digne d’une surprise. En espérant que la surprise ne sera pas un retour à l’hôpital, pour intoxication alimentaire cette fois-ci. Arrivés dans la cuisine, je viens déballer les courses et sortir les quelques ustensiles dont je vais avoir besoin. Je n’ai pas l’intention de partir sur une recette de restaurant étoilé, mais j’espère que ce sera suffisant pour Malone, pour ses papilles et surtout pour qu’il reprenne un peu du poil de la bête. En parlant de ça.. ma curiosité ne tarde pas à reprendre le dessus, alors que je m’active en cuisine pour ne pas le faire trop attendre. « Est-ce que tu veux parler de tout cela ? » Cela le concerne lui, seulement lui, et comme ça ne fait que quelques semaines que nous nous connaissons, je ne trouverais rien d’étonnant à ce qu’il préfère garder ce sujet pour lui. Mais dans le doute, je préfère lui rappeler que je suis là, au cas où. « Je suis là si tu as besoin. » Dis-je, alors qu’un fin sourire se dessine sur mes lèvres.

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Après avoir donné son avis sur la situation que vivait Andrea dans son babysitting, bien qu'il ne soit personne pour juger, il pouvait facilement s'imaginer le manque d'amour que pouvait ressentir les enfants puisque lui-même avait vécu la même situation. Il avait passé la majorité de son enfance avec sa nounou qu'avec son propre père. Alors cette situation avait tendance à le hérisser, surtout pour des jeunes enfants, avoir ses deux parents étaient essentiels pour qu'ils puissent grandir dans un environnement serein.

Il fut assez surpris lorsque sa colocataire lui proposa de cuisiner pour lui, bien sûr que ça arrivait que lui aussi le fasse, même si chacun avait son train de vie, ils essayaient quand même de partager quelques moments ensemble, après ils vivaient sous le même toit ça aurait été dommage de s'éviter ! Et puis, en terme de nourriture, Malone n'était pas bien compliqué, il aimait la majorité des choses, même si comme tout le monde, il avait certaines préférences, mais pas d'allergies connues, donc pas de risques à ce que quelqu'un cuisine pour lui et puis dans son état actuel, il devait bien avouer que ça l'arrangeait !

" - J'ai hâte de voir ce que tu vas me préparer !" dit-il en se réjouissant.

Le jeune illustrateur la regarda avec attention préparer le plan de travail avec ce dont elle avait besoin pour la préparation du repas. Elle reprit alors la parole pour lui demander s'il avait besoin de parler de tout ça, par tout ça, elle entendait sa santé et tout ce que ça englobait. Avait-il vraiment envie de rentrer dans les détails ? Non pas que c'était un secret d'état, mais Malone n'avait pas envie de plomber l'ambiance, il avait toujours affronté ça seul, et puis surtout, il n'avait pas envie qu'elle le traite comme un malade une fois qu'elle saurait la vérité sur la situation. La pitié c'était ce qu'il avait le plus de mal à supporter.

" - Je t'avais déjà dit que j'étais malade quand tu es arrivée, histoire que tu ne prennes pas trop peur en m'entendant cracher mes poumons. Je suis atteint de mucoviscidose, si jamais tu ne connais pas, en gros c'est une maladie qui attaque principalement les poumons, d'où le fait que je suis rapidement essouflé et que je tousse beaucoup. Il n'y a aucun remède pour en guérir définitivement, en revanche il y a des moyens pour nous soulager, comme la kiné respiratoire, certains médicaments aussi mais le seul vrai remède, c'est la greffe de poumons."

Malone lâcha cette bombe tout en observant les réactions de sa colocataire, le but n'était pas de la terrorriser, juste de la mettre au courant de la situation actuelle pour qu'elle puisse éventuellement se préparer au pire.

" - Et pour être tout à fait honnête avec toi, mes résultats d'examens ne sont pas très rassurants, j'ai plusieurs organes qui sont fatigués et qui commencent à lâcher petit à petit. Normalement je ne devrais même plus être là aujourd'hui, j'ai de la chance, cette maladie nous condamne souvent très jeune. J'ai réussi à grapiller quelques années, c'est déjà une bonne chose." annonça-t-il avec un sourire.

La mort était au bout du chemin, de cette longue route de souffrance qu'il avait enduré jusqu'aujourd'hui, il était temps d'y mettre un terme et de réduire le temps pendant lequel il était un boulet pour ceux qui le côtoyaient.

" - Je sais que tout ça peut faire peur, mais ne t'inquiète pas pour moi, je connais l'issue depuis le jour où on m'a annoncé le diagnostic, mais je ne veux pas que tu me traites comme un malade ou que tu éprouves de la pitié pour moi, c'est vraiment la seule chose que je te demande, je veux juste que ça reste comme maintenant."

Est-ce qu'elle serait triste ? Non certainement pas, ils ne se connaissaient pas depuis assez longtemps pour qu'elle éprouve un tel sentiment, elle serait peut-être inquiète dans le meilleur des cas, et puis maintenant qu'elle connaissait la vérité, elle prendrait sans doute conscience de ce que ça impliquait. Malone n'avait plus de famille, sa mère était décédée, son jumeau avait été tué quant à son père, il n'avait plus donné signe de vie depuis que Malone et son jumeau aient décidé de quitter le domicile familial qu'ils devaient partager avec leur demi-frère et la nouvelle compagne de leur père. Il était seul mais avec quelques amis et ça lui suffisait parfaitement comme ça, il laissera moins de personnes tristes quand il sera temps pour lui de partir.

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Varier les plaisirs et cuisiner des plats riches et complets, ça fait maintenant partie de mon quotidien. Pendant plusieurs années, lorsque je vivais avec Micah, je n’avais pas à faire attention à mon alimentation, puisque derrière, je n’avais pas à me soucier de l’impact que cela pourrait avoir sur mes muscles et sur l’éventuelle performance que je pourrais faire avec. Aujourd’hui, c’est bien différent. Je dois faire attention aux différentes phases de mon corps, à la prise de masse, à la musculation et à éviter les aliments néfastes – bien sûr, il y a toujours la possibilité de faire quelques excès, tant que ce n’est pas tous les jours. En passant à la supérette et en voyant quelques crevettes dans la vitrine, je n’ai pas pu m’empêcher de résister : surtout qu’une recette récemment vue sur les réseaux sociaux m’est revenue à l’esprit. Et puis maintenant que l’idée que Malone puisse en profiter aussi est proposée, je ne regrette plus mon choix. J’espère juste qu’il aimera et que la recette des nems au chou et aux crevettes lui plaira. Alors que je m’active en cuisine pour que le plat soit terminé au plus vite, j’interroge Malone sur sa santé. Comme j’ai passé plusieurs jours seule à l’appartement, ma curiosité à ce sujet est plutôt élevée. Il m’a informé de son état à mon arrivée à la colocation, pour que je ne m’inquiète pas trop, mais il n’est jamais vraiment rentré dans les détails – ce que je comprends parfaitement. Néanmoins, si les choses ne vont pas en s’arrangeant, il est peut-être mieux que je sache à quoi m’attendre pour la suite. Ce qu’il a est grave et pour le coup, ça, je n’avais pas besoin de ses précisions pour le savoir, puisqu’on fait rarement des séjours à l’hôpital, plus ou moins longs, pour des visites de routines. La mucoviscidose, je ne connais pas vraiment. Moi, les blessures que j’ai pu voir dans le sport ne sont que temporaires et même si ça met le moral à zéro les personnes qui sont touchées, ce n’est rien à côté de ce qu’il doit vivre. À mesure que les mots sortent de la bouche de Malone, j’ai envie de m’excuser de ce qui lui arrive. Mais ce n’est pas la chose à dire, surtout avec ce qu’il rajoute. « D’accord. Mais si tu as besoin de moi un jour, tu me le dis. Tu n’hésites surtout pas ! » Même si j’ai plusieurs casquettes, j’ai la chance de pouvoir adapter mon emploi-du-temps au besoin. Donc s’il y a une urgence, qu’il faut l’accompagner quelque chose part, je pourrais être là. « Est-ce que tu es inscrit sur une liste ? Pour ta greffe. » Je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne, surtout que mes rares connaissances dans le domaine viennent de ce que j’ai pu voir à la télévision, dans les films ou séries. « Quand est-ce que tu as su ? » D’après lui, c’est une maladie qui touche les personnes jeunes, alors ça peut remonter à plusieurs années déjà. Plusieurs années où son quotidien a dû être chamboulé. « Je suis désolée.. je t’embête avec mes questions. » Dis-je, alors qu’une grimace se dessine sur mon visage. Pourtant, malgré cette sensation d’être un peu trop intrusive, une nouvelle question arrive dans mon esprit. « Quand j’ai un coup de moins bien, le sport m’aide. Mais je suppose que dans ton cas, ce n’est pas recommandé. Est-ce que le dessin est ton sport à toi ? » Ce ne serait pas la première personne qui s’évade à travers l’art.

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Même en étant enfant, Malone n'a jamais été très compliqué avec la nourriture, légumes verts comme les brocolis, les épinards et tout ces plats que détestent en règle générale les enfants, pour lui, ça n'avait pas réellement d'importance tant qu'on lui donnait à manger. Après avoir été en obésité une bonne partie de son enfance et ayant suivi plusieurs régimes assez drastiques, aujourd'hui, le jeune homme faisait plus attention à ce qui se trouvait dans son assiette. Il faut dire aussi que sa maladie lui interdit certains aliments, même s'ils les apprécient, alors il essaye de respecter tout ça le plus possible, même s'il lui arrive de faire de petits écarts, parce qu'autant se faire plaisir non ? La nourriture avait longtemps était un sujet tabou pour lui, son rapport avec cette dernière était beaucoup plus sain aujourd'hui et il était fier du chemin parcouru.

Le sourire aux lèvres, Malone regarda avec attention Andrea préparer le repas, c'est vrai que ça avait du bon parfois d'être moins bien, les gens ont tendance à se plier en quatre pour vous aider. Bien évidemment, il n'en a jamais abusé, mais il est vrai que s'il avait dû cuisiner, il aurait sans doute fait quelque chose d'assez rapide, ne voulant pas passer des heures devant les fourneaux avant de pouvoir se poser pour souffler. C'était aussi gratifiant de voir que sa colocataire était prête à lui rendre service, il était vraiment heureux de pouvoir partager son quotidien avec elle.

" - J'y penserai, merci de ta proposition !"

Il est vrai qu'étant non véhiculé, pour se rendre à l'hôpital ça pouvait parfois s'avérer compliqué, surtout quand son état n'était pas au top. Heureusement, son statut lui permettait de pouvoir faire appel aux services de l'hôpital ou bien à des taxis afin de pouvoir se déplacer dans le cadre de ses rendez-vous médicaux en cas de besoin. Ça lui retirait une bonne épine du pied !

" - Oui j'ai été inscrit il y a un bon bout de temps déjà, mais comme mon état n'était pas catastrophique, je n'étais pas en haut de liste, aujourd'hui j'ai dû gagner pas mal de place. Mais tu te doutes bien que je ne suis pas le seul à en avoir besoin et que malheureusement les organes ne sont pas aussi nombreux que le nombre de personnes qui en ont besoin. Mais ça reste l'option finale quand toutes les autres ont échoué."

Au vu de ses derniers résultats, ça en prenait bien le chemin pour l'instant, mais toujours positif, il refusait de voir le côté négatif, comme on dit tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, c'était un peu son credo pour vivre au jour le jour tout en tâchant de profiter au maximum de l'instant présent.

" - J'ai été diagnostiqué pendant mon enfance après de nombreux examens pour déterminer la cause de mon état de santé et depuis, je dois suivre un traitement à vie au quotidien pour essayer de me soulager le plus possible, même si ce n'est pas tous les jours le cas." dit-il en rigolant

C'était ça aussi la force du jeune homme, il ne s'était jamais laissé abattre par sa maladie, et plus d'une fois à l'hôpital on lui avait dit que ça avait très certainement contribué à ce qu'il soit toujours parmi les vivants aujourd'hui. Le moral dans la maladie est un médicament bien plus fort que certains que l'on peut vous administrer.

" - Non tu ne m'embêtes pas, au contraire, même si c'est de la curiosité j'aime parler de ma maladie pour pouvoir sensibiliser les personnes, c'est encore quelque chose qui n'est pas beaucoup médiatisé et par conséquent, les associations ou même les dons pour la recherche ne sont pas très importants, alors si je peux aider à mon échelle, je suis ravi de le faire !" fit-il d'un air triomphant, c'était important pour lui de jouer son rôle de sensibilisation autant que possible. La question de la jeune femme le fit sourire. " - Et bien pour te dire la vérité, on m'a plus ou moins interdit le sport, pas tous mais par exemple le rugby ou bien le basket ce sont des sports que je ne peux pas pratiquer, mais il m'arrive parfois de faire un peu de course à pied ou un peu de musculation, il faut juste que l'effort que je produis ne soit pas trop intense et prolongé dans le temps. En gros, quand on dit aux sportifs d'écouter leur corps, c'est exactement ce que je dois faire pour m'arrêter quand il le faut. Mais oui, le dessin fait aussi parti de mes moyens pour me changer les idées en autre, j'aime aussi aller me balader le long de la mer ou m'allonger dans un champ pour regarder les étoiles. Il y a tellement de façons de s'évader, il suffit simplement de trouver celle qui nous correspond le plus."

Malone estimait qu'on avait assez parlé de lui, il n'aimait pas être le centre de l'attention, il préférait rester en retrait.

" - Et toi du coup, ça fait longtemps que tu pratiques le vélo ? Ça a toujours été une passion ou bien c'est venu comme ça au fil du temps ?" questionna-t-il d'une manière bienveillante et réellement intéressé par son histoire. " - Je suis là à te regarder faire à manger, mais si tu as besoin d'aide, je peux quand même aider !"

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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Même si je le voulais, je ne pourrais jamais me mettre à la place de Malone. À moins de tomber malade également, mais ce n'est pas ce que je me souhaite. En revanche, à mon échelle, je peux l'aider au quotidien et éventuellement faire de mon mieux pour comprendre ce qu'il endure. Il y a des moments où j'ai trouvé que ma vie était difficile — surtout le jour où je me suis faite quitter comme une merde — mais quand je vois ce qu'il vit, je me dis que ce n'était finalement pas si grave que ça de me faire plaquer le jour de mon mariage, même si c'était devant toute ma famille et mes amis. Sans parler des soins qu'il doit suivre, Malone doit faire face à la possibilité de ne pas se réveiller, chaque jour qui passe, et rien que ça, ça doit être épuisant. La greffe peut être une solution pour lui, mais arrivera-t-elle à temps ? Je l'espère. Il est encore jeune, il a plein de choses à voir et à faire, surtout si certaines contraintes lui seront retirées avec de nouveaux poumons. Son histoire racontée et écoutée avec beaucoup d'attention, malgré ma préparation en cuisine qui avance, le jeune homme décide de changer de sujet et de parler un peu de moi. « D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours fait du vélo. » Comme tous les enfants, je suppose. Puis un peu plus quand j'ai réalisé que j'aimais ça, que ça me manquait quand je n'enfourchais pas mon vélo durant plusieurs jours. « J'étais plutôt douée étant jeune, mon père me poussait à donner le meilleur de moi-même. J'ai même fini championne du monde junior ! » Même si ça ne vaut peut-être pas grand-chose pour certain, c'est un titre qu'on ne me retirera pas et que j'espère pouvoir décrocher de nouveau, dans la catégorie des plus grands désormais. « Et puis.. le lycée est arrivé, la pression et les nouvelles relations qui vont avec. J'ai rencontré un garçon, je suis tombée amoureuse et les espoirs de mon père sont devenus trop lourds pour mes épaules. » L’adolescence sûrement aussi.. écouter ses parents, ça va deux minutes. J’avais toujours été dans les rails et cette trop grosse pression m’a poussé à dire stop. Aujourd’hui, je me dis que je n’aurais peut-être pas dû, mais j’étais jeune, c’est une période où on fait des erreurs. « Quand mon copain a voulu faire le tour du pays pour sa musique, j’ai tout lâché et je suis partie avec lui. » J’ai grandi loin des vélos, même s’il n’était pas rare que j’en fasse de temps en temps dans les villes où l’on passait, une petite balade comme ça, pour visiter ou alors faire les courses. Pendant un temps, de faire du vélo par envie et non pas parce que je le devais, ça m’a fait du bien. J’ai aussi pu découvrir de nouvelles choses, jusqu’à la chute.. « Quelques années plus tard et une déception amoureuse dans mes bagages, je suis revenue à Island Bay et j’ai décidé de reprendre là où je m’étais arrêtée, là où j’étais douée. » Le lycée terminé, je n’ai pas poursuivi mes études, alors forcément, en dehors du vélo, je ne sais pas forcément faire beaucoup de choses. J’arrive à tenir les comptes de ma boutique, c’est déjà ça. Et puis, à m’occuper d’enfants aussi. Juste ce qu’il faut pour avoir de quoi boucler les fins de mois, jusqu’à ce que la reconnaissance revienne, je l’espère. « On parle, on parle et pendant ce temps, la cuisson avance bien. Encore quelques minutes et ce sera bon ! » Dis-je, enjouée, alors que je viens respirer l’odeur qui se dégage. « Tu as des personnes dans ta vie qui t’aident ? Ou bien qui ne t’aident pas, mais qui la rendent plus agréable ? » Cette fois-ci, c’est un sourire taquin qui se dessine sur mes lèvres. Il faudrait être bête pour ne pas comprendre que je fais allusion à sa vie sentimentale avec ma deuxième question.

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**○ inscrit le** : 15/11/2022

Malone n'avait jamais pris la situation dans laquelle il s'était retrouvé avec colère, au contraire, il avait toujours assez bien accepté son quotidien. De toute manière, c'était inutile d'en vouloir à la terre entière sachant que personne n'y pouvait rien, alors autant faire en sorte d'essayer de vivre chaque nouvelle journée comme un cadeau plutôt que comme un fardeau. Le jeune homme n'avait aucun mal à parler de sa maladie, au contraire, il était content que certaines s'y intéressent, c'est une maladie encore trop peu connue, même si depuis quelques années la tendance change.

L'illustrateur questionna alors sa colocataire sur sa passion pour le vélo, il est vrai que depuis qu'ils habitaient ensemble, ils avaient souvent échangé des banalités, mais le fait d'apprendre un peu plus à se connaître plaisait à Malone, et puis, les deux jeunes s'entendaient bien alors pourquoi se priver d'une potentielle belle amitié ?

En écoutant le récit de la jeune femme, le finlandais émit un petit cri d'admiration tandis qu'Andrea lui confiait avoir été championne du monde junior. Plus l'histoire avançait, plus le jeune homme voyait la fin.

" - Et bien, ça fait un sacré parcours tout ça, en tout cas si je peux me permettre c'est un idiot d'avoir laissé filer une fille comme toi, bon ok vous étiez peut-être jeune, mais il doit s'en mordre les doigts aujourd'hui."

C'est vrai que ça ne le regardait pas toutes ces histoires, mais il s'était senti obligé d'ajouter ça, il appréciait Andrea, elle était tout à fait charmante, bien que ce n'était pas son style, il les préférait avec plus de barbe, mais il appréciait la personne, et même si elle avait sans doute changé depuis le jour où elle avait vécue cette déception amoureuse, on change rarement de personnalité.

A force de discuter, Malone n'avait pas vu le temps passer avant que la jeune femme lui rappelle que ce serait bientôt prêt, non pas qu'il mourait de faim, mais se nourir faisait aussi parti de sa guérison, s'il ne mangeait pas, son corps s'affaiblisait encore plus vite qu'à l'ordinaire.

" - Et bien, j'ai un ami sur qui je peux compter, qui m'a beaucoup aidé jusqu'à maintenant dans plein de domaines différents. Mais en dehors de lui, ma vie sociale est très limitée."

Il faut dire qu'il limitait parfois les interactions parce qu'il savait son temps compté, et il refusait d'imposer un tel fardeau à des personnes extérieures à tout cela. Et encore moins, une relation amoureuse, d'autant plus qu'assumer au grand jour son orientation sexuelle n'était pas dans ses habitudes, bien qu'il n'en ai pas honte, il préférait garder cela pour la sphère privée plutôt que de le crier sur tous les toits. Et puis, c'est sans compter que lorsqu'on a des difficultés à lire et écrire, les interactions sont tout de suite plus compliquées, et la peur d'être jugé était forcément présente pour qu'il ne se dévoile entièrement au premier venu.

" - En tout cas, je suis content qu'il y ai eu un dégât des eaux dans ton ancien appartement, non pas que je te souhaite du malheur, mais je suis content qu'on se soit retrouvé tous les deux sous le même toit. J'apprécie ta compagnie et ça fait toujours plaisir de ne pas se savoir totalement seul." fit-il un large sourire à l'adresse de la jeune femme.

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— shadow of mine

Everywhere I go, my shadow, it follows behind
Doesn't matter where I travel, my shadow, it finds me
Something that I've come to realize after all this time
I can't escape my shadow

**○ inscrit le** : 07/09/2022

I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

L’absence de Malone pendant plusieurs jours, à la colocation, nous amène à une discussion un peu plus privée que les précédentes. De son côté déjà, puis du mien. Une façon pour nous d’en apprendre un peu plus sur l’autre et comme nous vivons sous le même toit depuis quelques semaines maintenant, ce n’est sûrement pas une si mauvaise chose. « Il aimait la musique, il l’a toujours aimé. J’ai naïvement pensé qu’il m’aimait plus qu’elle. » Et pourtant, dès que l’occasion s’est présentée, il l’a acceptée et il est parti dans un autre pays. Je crois que c’est souvent comme ça les musiciens. Certaines opportunités ne se présentent pas deux fois et il faut savoir les saisir quand on en a l’occasion. J’ai consciente que mon histoire n’est pas la plus joyeuse, surtout quand quelque chose comme cela arrive lors d’un jour si spécial. Et puis, c’est sans compter l’annonce de ma grossesse après ça, suivie d’une fausse couche quelques semaine plus tard.. C’était une période de ma vie où j’ai un peu subi, il faut le reconnaître, mais désormais, j’ai la sensation d’avoir réussi à remonter la pente. « C’est peut-être mieux comme ça, finalement. » J’ai forcément été déçue, je suis tombée de haut ce jour qui était censé être si spécial pour moi, pour nous. Mais si c’était vers cette fin que nous étions destinés à aller, alors c’est peut-être mieux que ce soit arrivé là plutôt que des années plus tard. L’amour c’est beau, c’est fort, mais c’est aussi douloureux et si nous pouvons nous épargner quelques années à donner dans le vide, c’est sûrement mieux de mettre fin à une histoire sans trop tarder. Bref.. il est inutile de revenir là-dessus maintenant : c’est du passé et je dois continuer d’avancer. Au fil des minutes, j’apprends que Malone est entouré, qu’il a des amis, un en particulier, sur qui il peut compter. Il semble aussi ravi de m’avoir ici, même si c’est un dramatique dégât des eaux qui m’a amené. « Je suis contente aussi. Entre la boutique, les entraînements et le baby-sitting, ça me fait du bien d’avoir quelqu’un à qui parler de temps en temps. » Avec les enfants, je parle, mais ce n’est pas pareil. Et puis, même sans vraiment parler, ça fait toujours du bien d’avoir quelqu’un qui n’est pas très loin et sur qui on peut se reposer en cas de besoin. J’ai ma famille pour ça aussi, au besoin, mais avec quelqu’un qui vit sous le même toit, c’est forcément plus simple. Et bien sûr, je ne parle même pas de l’avantage financier ! J’essaye de me débrouiller seule — d’où les nombreuses casquettes — et avec un loyer divisé par deux, c’est plus simple. « Et voilà ! » Finis-je par dire, alors que la cuisson est enfin terminée. « Installe-toi, j’arrive ! » J’ouvre un placard et récupère deux assiettes que je viens garnir du repas. Je prends ensuite deux paires de couverts et amène le tout à table. Une fois déposés, je retourne dans la cuisine pour prendre des verres et de l’eau. « Tu sais déjà quand tu dois retourner à l’hôpital ? » Avec une maladie comme la sienne, Malone a forcément un certain suivi et peut-être qu’il sait déjà s’il doit y retourner toutes les semaines, deux semaines ou mois.

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