AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 destiny (Luana #1)

Aller en bas 
AuteurMessage
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMar 6 Fév - 20:56

La plupart du temps, mon boulot est rempli de belles énergies, de bons sentiments. Je mets au monde des enfants tous les jours, plusieurs fois par jour, et assister à une naissance est véritablement un cadeau du ciel. Voir l’émotion et la joie des parents, ça n’a pas de prix. Parfois il y a des complications, mais dans la plupart des cas, tout se finit bien. Le corps médical est meilleur au fil des années, et je suis plutôt douée dans mon domaine, même si je suis loin d’être la meilleure. Pourtant, il y a quand même des jours sans. Des jours où un nouveau né nous quitte sans avoir eu le temps de voir le monde. Des jours où les mères sont trop fragiles et que leur corps ne supporte pas l’accouchement. Des jours où un accident coûte la vie d’une mère, et qu’il faut faire naître l’enfant alors que sa génitrice a déjà rendu son dernier souffle. C’est ce qui vient de se passer ce soir. Je prends le temps de me laver les mains, et rejoins mon bureau pour me laisser tomber dans ma chaise en soupirant. Une vie pour une autre. Le bébé est si fragile que nous n’avons même pas la certitude qu’il vivra. Je sais que les sage femme feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que ce soit le cas. J’ai fait ma part du travail. Je suis épuisée, et le moral en berne, même si je sais que je n’aurai de toute manière pas pu faire mieux. Les secouristes ont perdu le pouls de la mère pendant le trajet, et il n’ont pas réussi à la réanimer. Si elle était arrivée cinq minutes plus tard, nous n’aurions pas non plus pu sortir le bébé, et ça aurait été une double perte.

***

Suite à la déclaration de décès de la mère, nous avons demandé à ouvrir un dossier pour voir si l’enfant avait un 2ème parent, et si oui, qu’il se manifeste. Les yeux rivés sur le corps minuscule du nouveau né, je vérifie que le respirateur lui permet de respirer correctement. Il en aura besoin pendant plusieurs semaines, en espérant que l’alimentation par sonde soit suffisante pour qu’il se développe assez vite. La néonatalité, c’est une course contre la montre, en croisant les doigts pour que la vie continue. Lorsque je sors du service, je croise un de mes collègues qui me tend un dossier à la couverture colorée. « Tiens, c’est le dossier du petit né y’a deux jours, la mère morte dans l’accident. » Je récupère le dossier en question, l’ouvre alors que mon collègue continue sur sa lancée. « Visiblement il y a un deuxième parent légal, une femme. Son nom est dans le dossier, elle a déjà été prévenue par les services de police. » Je laisse glisser mon doigt sur la feuille du compte rendu administratif, et mon regard s’arrête sur le nom du fameux deuxième parent. Lucretia Flores. Je deviens blême et referme le dossier un peu trop sèchement. « Merci, Kilian. Je m’en occupe. » Il doit y avoir plusieurs Lucretia Flores. Je m’en persuade, du mieux que je peux. Il me faut une bonne heure pour arriver à trouver le courage d’appeler au numéro indiqué dans le dossier. Les mains tremblantes, je peine à tenir correctement mon téléphone. Les sonneries s’enchaînent, et je tombe finalement sur le répondeur. Presque un peu soulagée, ça ne dure qu’une fraction de seconde, puisque j’entends la voix qui a enregistré le message. Sa voix. C’est bien elle. Je raccroche avant d’avoir entendu le bip.

***

C’est une des sage femmes du service qui a appelé Luca, à ma demande. J’ai prétexté ne pas avoir de temps, mais lui ai demandé de trouver un rendez-vous au plus vite avec cette personne. Le rendez-vous, c’est aujourd’hui. Des Dr Davis, il y en a à la pelle an Nouvelle Zélande , et je doute qu’elle puisse penser que le destin ne va pas tarder à nous réunir. Je fais les cent pas dans mon bureau, regardant ma montre toutes les trois secondes, comme en attendant l’heure fatidique, que le couperet tombe, et ma tête avec. Pourquoi suis-je aussi stressée ? Elle fait partie de mon passé, et il est vrai que je ne pensais pas la revoir un jour. Surtout pas quand je suis en plein questionnement sur ma vie, ma famille, ma sexualité… Nouveau regard sur ma montre, il est l’heure. Je prends une grande inspiration, réajuste ma blouse et actionne la poignée de la porte pour sortir de mon bureau. En face, dans une couloir, une rangée de chaises en guise de salle d’attente. Elle est là, assiste, la tête baissée. J’ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Reprend-toi, Kiana. Je déglutis et recommence. « Mme Flores ? » La tête est relevée, le regard planté sur moi. Je tente une esquisse de sourire, à la fois compatissant, à la fois pour lui dire que oui c’est bien moi, tout ça de manière très maladroite. « Entre, si tu veux bien. » Elle pourrait fuir, je ne lui en voudrai pas, et puis ça ne serait pas la première fois. Mais si elle est là, c’est qu’elle a des questions auxquelles je peux répondre.
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyJeu 8 Fév - 23:45

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
Ça fait trois jours que je n’ai pas dormi. Ou quatre, j’ai perdu le compte. En mode robot depuis cet appel qui m’a réveillée au milieu de la nuit, je crois que je n’ai pas encore eu le temps de vraiment réaliser. Je n’ai pas crié, je n’ai même pas encore pleuré, et j’ai dû faire bonne mine face à ma mère qui insistait pour m’accompagner. Mais hors de question de lui faire revivre le traumatisme d’une arrivée en Nouvelle-Zélande, même avec des papiers en règle, alors je l’ai convaincue que je gèrerais tout toute seule. Mais gérer quoi, exactement ? Je ne suis pas entrée dans les détails. Je ne lui ai même pas parlé de ce… gamin qui est toujours à l’hôpital. En vie, lui. Je n’arrive toujours pas à croire que tout ça me tombe dessus. Ça ressemble à une mauvaise blague, le genre de manipulation vicieuse que pourrait orchestrer Megan pour me faire tout quitter, du jour au lendemain, et traverser la moitié du globe pour la rejoindre. C’est trop gros, trop soudain… Trop. Mais pourtant, je marche, comme un bon petit pantin. Je cours ; je vole, même. Près de vingt-quatre heures de trajet pour me retrouver à Wellington, sur les lieux du crime. Bien sûr, je suis allée sonner chez Meg, sans succès. Avant ça, j’ai rempli sa boîte vocale de messages tous plus inutiles les uns que les autres. Tout, pour ne pas me rendre au poste de police, ou… à l’hôpital.
Je pense que j’aurais pu continuer encore longtemps dans mon déni si je n’avais pas reçu l’appel de cette sage-femme, pour me donner rendez-vous avec un certain Dr Davis. Encore maintenant, alors que je suis dans la salle d’attente, je ne suis pas complètement convaincue que ce n’est pas une mise en scène montée de toutes pièces. Peut-être que si j’avais osé faire quelques pas de plus ; peut-être que si j’étais allée voir du côté de tous ces nouveaux-nés sous couveuse… mais non. Hors de question. Au lieu de ça, je reste assise sur ma chaise, les yeux dans le vide. Ma mère ne va pas tarder à appeler, il faut que je trouve quelque chose à lui racont - « Mme Flores ? » Je relève la tête, par réflexe. La voix m’est familière, mais je ne la reconnais pas tout de suite. A vrai dire, même en voyant son visage, j’ai un temps de latence, prise entre la stupéfaction et l’incrédulité… C’est quoi ce bordel ? « Entre, si tu veux bien. » Je la dévisage, comme un animal pris en cage, avant de regarder autour de moi - de nous. Si c’est une putain de caméra cachée, ce n’est absolument pas drôle. Mais encore une fois, Meg a un sens de l’humour complètement tordu, je devrais le savoir depuis le temps. « Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais là ? » Malgré moi, je me suis relevée, pas encore tout à fait décidée entre fuir ou rester. Mais avec prudence, je fais quelques pas de côté, pour découvrir l’intérieur de son bureau… vide. Je m’attendais presque à y voir ma femme, tiens. Quoique, je ne sais pas si ça aurait été pire, ou… mieux. Ça aurait voulu dire qu’elle est en vie, déjà. « C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce qui se passe !? » Je lève la voix, légèrement. Juste assez pour attirer l’attention d’une infirmière qui passe dans le couloir à ce moment-là. Pas que ça m’importe réellement, puisque j’ai le cœur qui tambourine contre toutes les parois de ma cage thoracique. Le lion en cage, encore… Pourtant, c’est en retrouvant la douceur du visage de Kiana que j’arrive à me détendre, comme par magie. Enfin, presque. Assez pour desserrer le poing, et accepter finalement d’entrer dans le bureau, où je prends une longue inspiration tout en fermant les yeux. Soit c’est une mauvaise blague de Megan, ou alors c’est une mauvaise blague du destin. Et franchement, je ne suis pas sûre de ce que je préfère, à choisir. « C’est Megan qui t’a mis dans le coup, c’est ça ? » Le déni, exactement.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptySam 10 Fév - 19:33

Lorsque son regard croise le mien, mon ventre se serre. Je déglutis avec difficulté. J’ignore ce qui peut bien se passer dans sa tête en me voyant, ni même ce qui peut bien avoir lieu dans son coeur, alors que son épouse a perdu la vie et que son enfant est entre la vie et la mort. « Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais là ? » Sa voix brisée me brise le coeur. Même si j’ai eu quelques jours pour me préparer à ces retrouvailles, je n’aurai jamais pu imaginer tout ce que mon corps aurait pu engendrer comme sentiments intenses. « C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce qui se passe !? » Je reste immobile, comme figée, incapable de lui répondre, de la rassurer. Est-ce qu’il y a quelque chose que j’aurai pu faire ? La laisser entre les mains de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, sans doute. Mais je n’ai pas réussi à m’y résoudre. L’envie de revoir à nouveau ce visage, sans doute. Mon regard toujours rivé sur elle, je tente de la rassurer sans un mot. Je ne peux qu’imaginer ce qu’elle traverse. « C’est Megan qui t’a mis dans le coup, c’est ça ? » il me faut un petit temps pour raccorder le prénom au nom de famille qui appartenait à son épouse. Je secoue la tête, et lui répond d’une voix douce. « Je ne connaissais pas Megan, c’est un concours de circonstances. » Un coup du destin, si on veut. Je fais un pas vers elle, doucement, puis un deuxième. « Viens dans mon bureau, on va discuter calmement. » Je ne peux pas la forcer, mais elle est là, elle est venue, ce serait dommage de ne pas en savoir plus sur l’état du nouveau né duquel elle est désormais la seule responsable.
Elle se lève et je lui désigne d’une main mon bureau, la laissant passer devant moi. Une fois la porte refermée, je choisis de ne pas passer derrière le bureau en verre, mais je m’installe sur la chaise à côté d’elle, pour être à son même niveau. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Une boisson chaude, un verre d’eau ? » Je voudrais qu’elle se sente suffisamment à l’aise pour ne pas me repousser. L’eau a coulé sous les ponts depuis notre séparation, ou plutôt depuis qu’elle a choisi de tout quitter - y compris moi - pour ce que j’estime être de mauvaises raisons, encore aujourd’hui. Mais je n’ai plus la même rancoeur qu’il y a vingt ans, j’ai grandit, construit ma vie. Et même si je n’ai pas oublié, elle restera toujours quelqu’un d’important pour moi, dans mon histoire, dans ma vie. Alors il n’est pas question de la laisser là alors qu’elle vit quelque chose de terrible. « Je suis désolée, pour ce qui est arrivé. » J’ai fait du mieux que j’ai pu, mais je n’ai pas eu le pouvoir de sauver son épouse. L’idée même qu’elle soit devenue cette femme à qui on passe la bague au doigt m’a surprise. Mais que voulez-vous, les gens changent.
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyDim 18 Fév - 14:09

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
Dr Davis. Evidemment, Dr Davis ; je ne sais pas comment j’ai pu manquer ça et ne pas faire le rapprochement plus tôt. Enfin pour ma défense, j’avais d’autres chats à fouetter que de repenser à mon ex, mais quand même… Dr Kiana Davis. Je n’arrive pas exactement à savoir ce que je ressens en la revoyant ici, dans cet hôpital, précisément là où la femme qui m’a fait l’oublier a perdu la vie. J’ai même carrément du mal à croire à une coïncidence. « Je ne connaissais pas Megan, c’est un concours de circonstances. » Elle le dit elle-même, pourtant ; et si je sais que Meg aurait pu monter tout ça de toutes pièces juste pour me faire péter les plombs, j’ai du mal à imaginer que Kiana puisse marcher dans la combine. Vraiment pas le genre de la maison. « Viens dans mon bureau, on va discuter calmement. » Elle est tellement calme que ça me met les nerfs en pelote ; est-ce qu’elle savait que j’allais venir aujourd’hui ? Depuis combien de temps ? Et de quoi d’autre est-elle au courant ? Je capitule, pourtant, et accepte finalement d’entrer dans son antre, dont j’observe chaque centimètre carré avec attention. Tout est parfaitement organisé, mise à part la pile de dossiers sur le bureau en verre qui témoigne de la quantité de personnes qui lui ont fait confiance, rien qu’aujourd’hui. D’ailleurs je ne manque pas non plus de noter le titre qui accompagne son patronyme sur le porte-nom posé en face de son fauteuil. Dr. Kiana Davis, gynécologue-obstétricienne. La mise en scène aurait été parfaite si je n’avais pas su que c’était son rêve de toujours, déjà depuis notre première rencontre. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Une boisson chaude, un verre d’eau ? » Machinalement, je secoue la tête, déclinant sa proposition sans même y réfléchir. Je ne suis pas sûre d’être capable d’avaler quoi que ce soit de toute façon. Elle ne cesse de m’observer comme si j’étais cette petite chose fragile qui menace de se briser au moindre geste de travers, et je n’ai même pas l’énergie d’être trop fière pour lui montrer qu’elle a raison. D’ailleurs, à force de me regarder comme ça, je sens quelques craquelures dans ma façade, jusque là impassible. « Je suis désolée, pour ce qui est arrivé. » Les yeux baissés sur mes mains, je serre les dents, retenant mes larmes comme si que ma vie en dépendait. Elle est désolée, ouais… Si elle est désolée, c’est que ça s’est vraiment passé, hein ? Plus question de me cacher derrière mon déni, maintenant. « Tu… tu sais ce qui s’est passé ? » J’ai la gorge tellement serrée que parler me fait mal, et si j’essaie d’aller discrètement m’essuyer le coin de l’œil, je me doute qu’elle ne l’aura pas manqué. Tant pis. « Si c’est toi qui m’en parles, j’imagine que c’est toi qui… » Toujours en évitant son regard, je relève la tête, juste assez pour désigner le porte-nom d’un mouvement du menton. A moins de s’être portée volontaire en souvenir du bon vieux temps, je ne vois pas de raison de me retrouver à cet étage si c’était juste pour aller identifier un corps. Enfin pas celui de Megan, en tout cas. Est-ce qu’on aurait prévenue si le gamin avait rendu l’âme, lui aussi ? Je réalise que je n’en ai aucune idée. « … Y’a vraiment un gamin ? » Je n’ai plus de filtre, même si c’est probablement étrange de poser cette question, surtout comme ça, et surtout maintenant. Mais je n’ai pas l’énergie d’être politiquement correcte, parce que c’est Meg qui m’a mise dans cette situation, à la base. Et j’espère que Kiana aura l’esprit assez ouvert pour ne pas me juger, surtout quand je finis par plonger mon regard dans le sien, à la recherche du réconfort dont j’ai besoin depuis… trop longtemps, maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyLun 19 Fév - 17:34

Tous mes sens sont en émoi, en désordre. Mes émotions se confondent, comme dans une cacophonie dissonante. La revoir ici après toutes ces années fait remonter beaucoup de choses, mais cette étrange sensation d’être toujours connectée à elle me perturbe plus que je ne le voudrais. J’ai beau être une personne empathique, je sais aussi protéger mon coeur, depuis toutes ces années où j’ai été confrontée à ce genre de cas. Devoir apprendre à quelqu’un le décès d’un proche, ça fait partie de mon métier. Et Dieu merci, nous sommes suivis par des professionnels de la psychologie. Mais ce n’est pas n’importe qui face à moi. Ce n’est pas une femme que je ne connais pas. C’est celle qui a eu pour la première fois mon coeur entre ses mains, et qui a choisi de le priver d’oxygène lorsqu’elle est partie. Le ressentiment que je pensais parti ne l’est peut-être pas en totalité, mais une chose est sûre, je peux ressentir sa peine aujourd’hui.
Luca refuse la boisson que je lui propose, je n’insiste pas. Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet, mais mais maintenant qu’elle est là et qu’elle a accepté de venir dans mon bureau, il va bien falloir que je m’y mette. Je lui présente alors mes excuses, même si je n’y suis pour rien pour la mort de son épouse. Elle fuit mon regard, la tête baissée je ne peux pas lire ce regard que j’ai auparavant tant aimé. « Tu… tu sais ce qui s’est passé ? » me demande-t-elle la voix serrée. Ma gorge se serre un peu plus, et je dois déglutir pour espérer m’adresser à elle d’une voix distincte, et professionnelle. « Si c’est toi qui m’en parles, j’imagine que c’est toi qui… » Son regard se tourne sur la plaque ornée trônant sur mon bureau, qu’elle désigne d’un geste du menton. Effectivement, nous ne sommes pas vraiment là pour parler de sa défunte épouse, même si de fait, son accident a eu un rôle à jouer. « … Y’a vraiment un gamin ? » Le terme employé me surprend légèrement sur le moment, mais pas autant que l’idée même qu’elle ait pu devenir cette femme mariée en attente de la naissance d’un enfant. Elle qui fuyait l’enfermement, et tout ce qui pouvait représenter une vie de famille comme le veut la société. Elle redresse enfin son regard larmoyant dans le mien et mon coeur se brise une nouvelle fois. « Megan a eu un accident de voiture, j’imagine que tu es au courant pour ça… » Je prends le temps de poser mes mots, d’une voix calme, pour qu’elle ait le temps d’entendre, peut-être d’assimiler même s’il est encore un peu tôt. « Malgré l’intervention des secours, ils l’ont réanimée plusieurs fois dans l’ambulance, mais en arrivant aux urgences, c’était malheureusement fini. » Etant donné que je ne sais pas ce qu’ils ont bien pu lui dire, je choisis d’être assez précise. « J’ai été appelée en urgence pour voir s’il y avait quelque chose à faire pour l’enfant qu’elle portait. » Viable avec beaucoup de chances, mais il a l’air de s’accrocher pour le moment. « Il est très faible, on ne peut pas encore se prononcer sur son pronostic vital. Pour le moment il se bat et c’est une bonne chose, il faut espérer que ça continue. » Je ne peux me retenir de tenter une approche, parce que mon coeur est si serré dans ma poitrine que j’aimerai simplement pouvoir faire plus. Je tends alors la main et viens la poser sur son genou, pour lui offrir le réconfort dont j’imagine qu’elle a besoin. « Est-ce que tu aurais envie d’aller le voir ? »
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMer 28 Fév - 22:38

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
Qui aurait cru que je me retrouverais un jour ici, à l’hôpital, pour qu’on me parle de comment Megan a perdu la vie ? Et qui aurait cru que ce serait mon ex qui s’en chargerait, pour ne rien gâcher ? D’ailleurs, si j’étais dans mon état normal, je ne suis pas sûre que ça se serait passé comme ça. Je ne suis même pas sûre que j’aurais pu soutenir son regard, en sachant tout ce qu’il s’est passé entre nous — et surtout, comment je l’ai lâchement laissée tomber alors qu’elle me suppliait de rester. Même si c’était il y a près de quinze ans, Kiana a toutes les raisons du monde de m’en vouloir, et dans d’autres circonstances, j’aurais été trop nerveuse pour lui adresser la parole. Mais je ne suis pas dans mon état normal. Et curieusement, il faut croire que ressentir sa présence à mes côtés a quelque chose de rassurant. Assez pour me montrer vulnérable, visiblement… J’ai l’impression d’enfin pouvoir lâcher prise. Enfin, pour la première fois depuis ce fameux coup de fil au milieu de la nuit. Qui aurait cru qu’elle aurait encore cet effet sur moi, après tout ce temps… ?
Je vais chercher son regard, pendant qu’elle trouve les mots pour me parler de ma femme. De son accident, plus précisément. « Megan a eu un accident de voiture, j’imagine que tu es au courant pour ça… » Je pince les lèvres, en acquiesçant lentement. Sa voix est posée, d’apparence calme, mais les quelques fêlures que je lui décèle ne trompent pas : elle est nerveuse, et ça a l’étrange don de me rassurer d’autant plus. « Malgré l’intervention des secours, ils l’ont réanimée plusieurs fois dans l’ambulance, mais en arrivant aux urgences, c’était malheureusement fini. » Cette fois, je ferme les yeux, les mâchoires serrées, prêtes à exploser l’une contre l’autre en réalité. Pourquoi faut-il que j’imagine la scène ? Pourquoi faut-il qu’elle soit beaucoup trop réaliste ? Un mélange d’images, de mon propre accident, de celui où mon père a perdu la vie et que j’ai imaginé mille fois, aussi… Et le visage de Megan au milieu de tout ça. Ses yeux fermés, son pouls qui s’éteint petit à petit… J’entends à peine la suite de l’histoire. « J’ai été appelée en urgence pour voir s’il y avait quelque chose à faire pour l’enfant qu’elle portait. » Je rouvre les yeux, reprenant mon souffle en réalisant que j’avais arrêté de respirer. J’essaie de me concentrer sur mon cœur qui bat trop vite, pour le calmer, reprendre un rythme normal… Et peut-être, même, éviter de prêter attention à la suite du récit. Mais c’est plus fort que moi. « Il est très faible, on ne peut pas encore se prononcer sur son pronostic vital. Pour le moment il se bat et c’est une bonne chose, il faut espérer que ça continue. » A nouveau, j’acquiesce, d’un mouvement lent de la tête, et le regard dans le vide. Oui, bien sûr, j’imagine que c’est une bonne chose. Et je ne suis pas un monstre, bien entendu que je lui souhaite qu’il vive, à ce gamin. Mais de là à ce qu’on me demande mon avis sur la suite… J’ose espérer que Kiana connaîtra mieux que moi la marche à suivre.
« Est-ce que tu aurais envie d’aller le voir ? » Quoi, maintenant ? Mon regard passe de sa main posée sur mon genou, à son visage, qu’il interroge avec surprise. Comment ça, aller le voir ? Et est-ce que j’en ai envie ? Je n’en sais rien du tout. A quoi ça ressemble un bébé de cet âge-là ? D’ailleurs, je ne sais même pas quel âge il a. Enfin pas son âge, exactement, mais son état de développement, puisque Meg était loin d’être à terme… Je crois. Sauf si elle m’a menti aussi, là-dessus. « Il… il est… Ok. » Je ne sais même pas comment formuler ma question, alors je finis par accepter, au moins pour me faire gagner du temps. Mais je ne peux décidément pas cacher la panique qui se lit très distinctement sur mon visage. « T’es sûre que c’est pas dangereux ? Je veux dire… elle, elle était pas à terme ? » Je dois probablement passer pour l’épouse ingrate qui ne savait même pas quand sa femme était censée accoucher… Et probablement qu’avec n’importe qui d’autre, j’aurais été sur la défensive, en attendant d’encaisser remarques intrusives et regards réprobateurs. Mais c’est Kiana, là, alors je me sens un peu plus en sécurité… A moins qu’elle aussi ne se mette à me juger, ce qui serait, finalement, plus dévastateur qu’avec n’importe qui d’autre.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMar 12 Mar - 15:59

J’essaie de trouver les mots justes pour lui raconter ce qui est arrivé. J’ignore ce qu’on a pu lui dire, j’ai eu peur de l’appeler moi-même pour lui donner le rendez-vous. Peur qu’elle reconnaisse ma voix, qu’elle refuse de venir ici. J’ignore tout de sa relation avec cette femme, sa femme. Tout de leur parcours de maternité. Je ne sais pas si elle serait venue ou pas tout en sachant que j’étais celle qui avait mis au monde son enfant, celle qui allait la recevoir aujourd’hui. Alors avec les mots les plus bienveillants du monde, je tente de lui parler, presque comme je le ferai avec une autre patiente, mais avec un recul bien différent, et une affection que je pensais évanouie, mais qui ne l’est pas.
Je vois bien qu’elle souffre, tout en elle traduit une anxiété légitime. Une partie de moi voudrait la prendre dans mes bras pour la rassurer, lui donner un endroit safe pour qu’elle puisse évacuer ce qu’elle ressent. Mais l’autre partie me pousse à garder mes distances, respecter ma place et son début de deuil. Je lui laisse un instant pour encaisser ce que je viens de lui dire, et lui demande finalement si elle veut aller le voir. Elle bégaye, surprise par ma question. Je vois qu’il se passe beaucoup de choses dans sa tête, beaucoup de questions se bousculent probablement. « T’es sûre que c’est pas dangereux ? Je veux dire… elle, elle était pas à terme ? » Je lui adresse une petite moue. « Tu ne pourras pas le toucher, pour le moment il est en couveuse, mais ta présence ne sera pas dangereuse pour lui. » Je lui adresse un fin sourire juste pour tenter de la rassurer, même si je vois que ce n’est pas évident. « Viens. » Je me lève et lui tends la main pour la soutenir, parce que je la sens vraiment faible, ce qui est tout à fait normal. Sur le chemin, je prends le temps de lui expliquer les choses calmement pour la préparer à ce qu’elle va voir. Je sais le choc que ça peut être pour un parent de voir pour la première fois son nouveau né dans une situation pareille. « Elle n’était qu’à six mois de grossesse, le bébé ne pesait que 850 grammes. Mais il y a plein de bébés qui s’en sortent même en étant nés aussi tôt et aussi petit. Il faut garder espoir. » Je main tendre dans son dos, je tente comme je peux d’être rassurante. Je lui explique qu’il est alimenté par sonde au niveau du nombril pour le moment, et qu’il a déjà pris quelques grammes depuis sa naissance, ce qui est une bonne chose. Une fois arrivées dans le service de néonatalité, je lui fais enfiler une blouse, se laver et désinfecter les mains, et une fois que j’en ai fait de même, nous pouvons entrer dans la salle où se trouvent les couveuses des grands prématurés. Avant d’avancer, je me retourne vers elle et plonge mon regard dans le sien. « On peut sortir à tout moment si tu ne te sens pas prête. Je suis là, ok ? » C’est le moins que je puisse faire pour la soutenir dans cette épreuve. Parce que malgré toutes les douleurs que j’ai pu ressentir qui étaient liées à elles, à ses choix, à notre séparation, c’était il y a quinze ans. Nous ne sommes plus tout à fait les mêmes aujourd’hui, et sa présence ici en est la preuve.
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMer 20 Mar - 23:43

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
Est-ce que j’ai envie de le voir ? Non. Franchement, non, je n’en ai pas particulièrement envie. Pourtant, c’est une espèce de curiosité morbide qui me pousse à accepter, de même que ce rôle de composition que je suis supposée jouer, maintenant que ce gamin est là. On m’a bien fait comprendre que j’en avais la responsabilité, et qu’il dépendait de moi, en gros. Si on me demande, je dirais que c’est une sacrée connerie ; mais personne ne m’a vraiment demandé mon avis. Kiana non plus, au fond, même si elle me donne le choix - et je sais qu’elle est sincère dans son approche, mais c’est encore différent. « Viens. » Elle me rassure, me tend la main - que j’attrape avec habitude -, puis me guide jusqu’à une autre pièce, un peu plus loin dans le couloir. Ses explications sont complètes, précises, et probablement étudiées pour rassurer les parents qui découvrent leur progéniture pour la première fois. Mais moi, j’ai plutôt l’impression d’être submergée d’informations, qui ne font qu’accentuer cette sensation d’être prise au piège par une responsabilité que je n’ai pas choisie. Pourtant, je garde la face. J’imagine qu’elle doit prendre ma nervosité pour de l’inquiétude, et d’une certaine façon, c’est peut-être un peu le cas, aussi. Je ne sais plus trop où j’en suis. « Il faut garder espoir. » J’acquiesce, le visage fermé, ne laissant paraître aucune émotion - du moins, c’est ce que j’imagine. Là d’où je viens, ‘garder espoir’ a un sens presque religieux, puisque les gens ont souvent tendance à s’en remettre à une ou plusieurs forces supérieures en cas de dernier recours. Pour ma part, je n’ai jamais cru à ce genre de choses, ou pas suffisamment pour aller m’épancher en prières dans la chapelle de l’hôpital. Et en même temps, j’ignore ce que je suis censé faire d’autre, quand Kiana me parle de garder espoir.
Ses explications se poursuivent, alors qu’elle m’affuble d’un équipement pour le moins ridicule, et que je découvre finalement une forêt de machines, reliées les unes aux autres, dans une série de ‘bips’ réguliers, et étrangement, rassurant. « On peut sortir à tout moment si tu ne te sens pas prête. Je suis là, ok ? » « Ok. » Son regard plongé dans le mien, je sais qu’elle est sérieuse. Je sais qu’elle ne me jugera pas si je décide d’arrêter, d’abandonner la manoeuvre avant même de l’avoir vu. Et croyez-moi, il n’y a pas une seconde où l’envie de tourner les talons ne me dévore pas les entrailles ; mais je la suis pourtant, pénétrant avec inquiétude dans cette jungle de câbles en tous genres. Comment un bébé pourrait avoir besoin d’autant d’appareils… ? La blonde s’arrête devant une des couveuses, et en me rapprochant, je découvre un petit être informe à la peau translucide. Une masse de chair et de vaisseaux sanguins, bien qu’il ait des jambes, des bras, deux yeux, une bouche… Un petit humain, certes, mais qui n’a rien à voir avec celle qui l’a porté jusque là, ou même l’idée globale qu’on pourrait se faire d’un bébé. Je grimace, visiblement mal à l’aise face à toutes ces machines qui respirent pour lui, qui mangent pour lui… Il est tellement petit et fragile que l’idée même qu’il puisse survivre me paraît complètement surréaliste. Et c’est à moi qu’incombe cette responsabilité, vraiment ? Les mâchoires serrées, je garde le silence, jusqu’à repérer la petite étiquette sur laquelle est notée son prénom. Matias. Choisi par sa mère dans son dernier souffle… « Désolée. » Prise d’un haut-le-cœur, je fais volte-face et me précipite à l’extérieure, hors de la zone stérile, là où je peux retirer mon masque et prendre de grandes inspirations. J’en profite également pour tout retirer. Les gants, la blouse… Tout. Je secoue la tête, visiblement en proie à un conflit intérieur majeur. Et quand Kiana finit par me rejoindre, je lui explique. « Désolée, je peux pas. C’est… Je peux pas. » Okay, on repassera pour l’explication, parce que là, je suis prise de nausée, au point de chercher des yeux les toilettes les plus proches. Et par chance, elles ne sont qu’à quelques mètres, alors je file m’y enfermer sans plus de cérémonies.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMar 26 Mar - 16:59

Je sais qu’à tout moment elle pourrait vouloir faire demi-tour. Elle vient d’apprendre que son épouse a perdu la vie, et que son tout petit pourrait bien la rejoindre. Pourtant, je lui fais comprendre que l’espoir peut aider dans ce genre de situation. J’y crois profondément. Luca me suit sans un mot, je peux sentir la lourdeur de ses pas, j’ai l’impression qu’elle irait plus vite à reculons. Je continue de tenter de la rassurer même si j’ai bien conscience que ça pourrait ne pas fonctionner. Une fois prêtes à entrer, je la mets à l’aise sur le fait qu’elle peut partir à tout moment, rien ni personne ne la retient ici. Et de mon regard, j’essaie de lui dire que je ne la jugerai pas, quoi qu’il arrive.
Nous avançons à pas de loups, sous les bips des machines et les quelques faibles pleurs d’enfants. Il est là, son petit corps combatif qui tente de respirer, de s’accrocher à la vie. « Désolée. » lâche-t-elle dans un souffle, avant de se précipiter vers la sortie. Je m’y attendais. J’hésite entre la suivre ou lui laisser de l’espace, mais j’ai peur que si je ne la suis pas, elle disparaisse comme elle est apparue, et que je ne la retrouve jamais. Alors d’un pas aussi pressé que le sien si ce n’est plus, je la rejoins à l’extérieur, et prends la mesure de son angoisse. « Désolée, je peux pas. C’est… Je peux pas. » « Luca, je… » Mais je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’elle s’est déjà exilés dans les toilettes, à quelques mètres d’ici. Mes mâchoires et mon coeur sont aussi serrés l’un que l’autre. Une sage femme me demande si tout va bien et je hoche la tête pour m’en débarrasser. J’attends quelques minutes avec une impatience qui ne me ressemble pas, jusqu’à venir frapper quelques coups à la porte des toilettes. Je m’approche de la porte et déclame tout bas « Luca, je ne peux qu’imaginer à quel point ça doit être difficile. Mais ne reste pas seule là dedans. Sors s’il te plait, on va aller prendre l’air. » Il faut quelques secondes avant que j’entende l’eau couler, et le cliquetis du loquet affirmant que la porte est désormais ouverte. Cette dernière s’ouvre doucement, Luca est livide. Elle me fend le coeur.

Je retire ma blouse à mon tour et l’invite à me suivre. Je récupère rapidement deux cafés et deux madeleines au mini Coffee shop à l’entrée de l’hôpital, et la guide jusqu’à l’extérieur. Le parc est immense, il y a de quoi se trouver un banc ou se promener dans avoir le sentiment d’être dans un hôpital. Toujours silencieusement, je la laisse me suivre jusqu’à retrouver mon banc préféré, au pied d’un arbre. Je ne sais même pas comment m’adresser à elle, quoi lui dire. Marcher sur des oeufs est presque un euphémisme. « Comment tu te sens ? » Je tente un regard dans sa direction, le coeur toujours serré. « Si tu veux que je te laisse seule tu peux me le dire, je peux être quelqu’un sur qui compter si tu as besoin, mais je m’effacerai si tu n’as pas besoin, ou si ce n’est pas le moment. » Evidemment, je préfèrerai qu’elle me parle. De tout ça, de tout, de rien, peu importe en réalité, mais qu’elle retrouve un peu de ses couleurs…
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyDim 7 Avr - 14:51

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
Malgré mes yeux fermés, j’ai l’impression que cette image va rester indéfiniment imprimée sur ma rétine. Celle de ce petit être frêle qui n’existait pas il y a quelque jours. Ou si, il existait, uniquement grâce à Megan. Il existe toujours, grâce à elle. Il lui a survécu, et c’est un concept qui me paraît impossible à concevoir, alors même que je viens de le voir de mes yeux. Pire, c’est maintenant à moi que revient la responsabilité de subvenir à ses besoins. Et c’est précisément ce détail-là qui me rend malade, à ce moment précis, enfermée dans cette cabine aseptisée. J’ai les sens en ébullition, le cœur qui bat à toute allure contre mes tempes, l’impression que mon estomac est sur le point d’exploser, ou que je pourrais me décomposer si je tentais de rouvrir les yeux, ne serait-ce qu’une seconde… Si c’est une mauvaise blague de l’univers, ou que je nage en plein cauchemar, il est grand-temps que tout s’arrête…
« Luca, je ne peux qu’imaginer à quel point ça doit être difficile. Mais ne reste pas seule là dedans. Sors s’il te plait, on va aller prendre l’air. » La voix de Kiana, à travers la porte, me ramène tout doucement à la réalité. Je n’entends qu’à moitié ses paroles, mais il est évident que je ne peux pas rester indéfiniment dans ces toilettes. Alors, je prends une longue inspiration, dans une maigre tentative de ralentir les battements de mon cœur. Une deuxième, puis je finis par déverrouiller la porte, et l’entrouvrir, pour découvrir le visage inquiet de la jeune femme.

Les yeux baissés, fuyant son regard inquisiteur, je parviens tout de même à la suivre pendant qu’elle m’entraîne à l’extérieur de l’hôpital. Je ne bronche même pas lorsqu’elle me colle un café dans les mains, ou qu’elle me guide à travers le grand parc boisé. A vrai dire, le contact du gobelet chaud entre mes mains m’apaise déjà, de même que la verdure et les oiseaux qui volent d’arbre en arbre, affairés dans leur propre vie, qui ne vient pas d’exploser en éclats, elle. « Comment tu te sens ? » Je ramène mon regard sur Kiana, alors qu’elle nous rapproche d’un banc au pied d’un arbre, isolé du reste du monde. Comment je me sens ? C’est une très bonne question. Mon regard se perd de nouveau dans le vide, alors que je laisse échapper un ricanement, sans vie. Comment je suis censée me sentir, quand ma femme vient de mourir, en me laissant sur les bras un gamin à peine en vie, et dont je ne voulais pas à la base ? Mieux, elle lui a choisi un prénom rappelant mes origines, pour me forcer un peu plus la main. Ce n’est écrit nulle part, mais ce serait dans ses cordes. Tout comme ça ne m’étonnerait pas qu’elle ait choisi un ‘donneur’ mexicain, pour exactement la même raison. Du Meg tout craché.
« Si tu veux que je te laisse seule tu peux me le dire, je peux être quelqu’un sur qui compter si tu as besoin, mais je m’effacerai si tu n’as pas besoin, ou si ce n’est pas le moment. » Encore une fois, cette voix me ramène à la réalité. Kiana est toujours là, de même que son banc, et son arbre. La douceur qui émane d’elle me libère, presque immédiatement, de ma colère, et m’enrobe d’un sentiment de bien-être venu d’un autre temps, et que je croyais pourtant avoir effacé de ma mémoire… Visiblement, pas complètement. « Non… Ne pars pas. » Je plonge mon regard dans le sien, presque implorant. Et finalement, je finis par m’y asseoir, sur ce banc. Je cherche les mots, et le courage de lui raconter, lui expliquer tout le bordel qui me passe par la tête. Mais par où commencer… ? « J’en voulais pas, de ce gamin. » Commencer par la fin, pourquoi pas ? Je me laisse aller au flot de mes pensées, sans particulièrement chercher à structurer quoi que ce soit. « C’est Megan qui le voulait. Moi, j’avais dit non… Je croyais qu’elle me faisait marcher quand elle m’a dit qu’elle était enceinte. » Comme elle me faisait marcher pour absolument tout le reste, et que j’y allais, peu importe la direction qu’elle m’indiquait. « Elle avait un rendez-vous, y’a deux semaines. Elle voulait que je revienne ici, pour de bon… Que je vienne avec elle, j’ai dit non. » Je ferme les yeux, en repensant au sentiment de fierté personnelle que j’ai ressenti, sur le moment. Si l’ironie avait un visage, je suis sûre que je la verrais se foutre de ma gueule, maintenant. « Je lui ai dit non… », que je répète, tout bas. Ma gorge est douloureuse, serrée par les larmes que je retiens de toutes mes forces. Certaines d’entre elles finissent tout de même par s’échapper de mes paupières fermées, et je suis désormais convaincue que celles-ci sont mes derniers remparts avant que je m’écroule, pour de bon.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyVen 12 Avr - 18:26

Je ne peux qu’imaginer à quel point sa situation est difficile, même si je ne connais pas tous les tenants et aboutissants. Je ne connais pas son histoire, sa relation avec cette femme qu’elle a perdue, et ce bébé encore instable. Mais je sais pourtant, d’après toutes les personnes qui ont pu voir leur enfant dans cet état, que c’est un réel choc. Et elle va probablement avoir besoin d’un soutien psychologique pour avancer dans cette épreuve, quelle qu’en soit l’issue.
J’amène la jeune femme à l’extérieur. A cet instant précis, je ne pense plus vraiment à ce que nous avions pu être l’une pour l’autre, c’était il y a longtemps, et la douleur que j’ai ressentie lorsqu’elle est partie s’est apaisée depuis, fort heureusement. Une fois isolées, dans un endroit plutôt calme, bercées par les bruits des oiseaux et du vent dans les feuilles de l’arbre, je lui propose de m’effacer si elle en ressent le besoin. Je ferai ce qui lui semble être le mieux pour elle. Je ne suis peut-être pas la personne la plus indiquée pour l’aider, après tout. Mais je suis là, si elle a besoin, et je lui tends la main. Libre à elle de la saisir ou non. « Non… Ne pars pas. » dit-elle en s’asseyant, une forme d’imploration dans la voix. Je m’assieds près d’elle, silencieuse, lui laissant le temps de parler si elle le veut, ou rester silencieuse si c’est ce qu’elle préfère. Lorsqu’elle ouvre la bouche, c’est pour m’annoncer un fait qui ne me surprend qu’à moitié. Déjà quand on se fréquentait, elle disait ne pas vouloir d’enfants. Elle aurait pu avoir changé d’avis depuis, ou tomber sur quelqu’un qui lui fasse aimer l’idée de fonder une famille. De toute évidence ce n’est pas le cas. « […] Elle avait un rendez-vous, y’a deux semaines. Elle voulait que je revienne ici, pour de bon… Que je vienne avec elle, j’ai dit non. » Elle est désemparée, sa voix tremble, tout a l’air de se mélanger à l’intérieur d’elle, et ça se comprend. Je ne sais même pas ce qu’on doit dire dans une situation pareille. Elle laisse échapper quelques larmes, je pose une main sur son genou, avec tendresse. « Tu n’as pas besoin de prendre une quelconque décision pour le moment. Quand il ira mieux, tu pourras choisir de t’en occuper, ou de le confier à une famille qui en prendra soin. En attendant il faut que tu prennes soin de toi. » Avec ma main libre, je me saisis de son menton pour l’inciter à tourner la tête dans ma direction, et plonger mon regard dans le sien, avant de rompre ce peau contre peau. « Tu as un pied à terre ici ? »
Revenir en haut Aller en bas
Luca Flores
Luca Flores
ONGLET 1
destiny (Luana #1) 822348cfc52eb645094aa7ff47894aa80d65497c
○ âge : trente-quatre ans, née un quinze novembre.
○ statut : pas tout à fait habituée au mariage, et pourtant déjà veuve. Et peut-être maman ?
○ métier : entre deux jobs, pas encore sûre de la suite.
○ quartier : center bay. une chambre dans une colocation. elle se dit que c'est temporaire, mais pour combien de temps ?
○ orientation sexuelle : elle se dit bisexuelle, avec un fort penchant vers la gent féminine.
○ posts : 1445
○ points : 0
○ pseudo : ivy
○ avatar : eiza gonzález
○ crédits : avatar : vesnaproduction ; gifs : gingeredits (tumblr)
○ inscrit le : 06/01/2022
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMar 23 Avr - 0:32

heaven only knows where you are now⊱ luana ⊰
S’il y a bien une seule personne avec qui j’aurais pu laisser s’effriter la carapace, c’est Kiana. Elle a toujours su comment me parler. Elle a toujours su voir à travers les couches de toutes les conneries que j’ai pu lui dire, ou faire. Et malgré tout, elle reste la seule à avoir vraiment connu la version la plus authentique de moi. Oui, vraiment, la seule. Parce que Meg… c’était différent.
Quoi qu’il en soit, c’est un coup de chance que je sois tombée sur elle, aujourd’hui. Ou un coup de malchance, selon le point de vue. Je me sens libérée d’un poids, soudainement, de pouvoir enfin dire tout ce que j’avais sur le cœur. Enfin, une partie de ce que j’ai sur le cœur ; il me faudrait toute la soirée pour vraiment tout lui raconter, et je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, en supposant qu’elle le veuille, même. Déjà, après quelques mots, je sens mes larmes qui me trahissent. « Tu n’as pas besoin de prendre une quelconque décision pour le moment. Quand il ira mieux, tu pourras choisir de t’en occuper, ou de le confier à une famille qui en prendra soin. En attendant il faut que tu prennes soin de toi. » Je serre les mâchoires, en essayant d’intégrer ce qu’elle me dit. Même si, soyons clairs, je n’ai pas envie de prendre de décision, ni maintenant, ni jamais. Et pour ce qui est de prendre soin de moi… Je ferme les yeux, en soupirant nerveusement. On sait toutes les deux que ma façon de ‘prendre soin de moi’ n’est pas la plus saine qui soit. Enfin, je ne sais pas si elle le sait, mais moi, j’en suis convaincue. Avec surprise, je rouvre les yeux au contact de ses doigts sur mon menton, pendant qu’elle m’oblige à lui faire face, et la regarder dans les yeux. Ils sont toujours aussi bleus, ses yeux… « Tu as un pied à terre ici ? » En silence, je l’observe, quelques secondes. Et après un temps d’hésitation, pendant lequel je décide de quoi lui répondre, je secoue la tête, lentement. Enfin, je prends finalement la parole pour préciser : « Il y a sa maison. Je dois passer récupérer ses affaires, donc… je pourrais. Mais je suis à l’hôtel, sinon. » Je renifle discrètement, en baissant à nouveau la tête. J’ignore pourquoi elle me demande ça. Quoi, elle envisagerait de m’accueillir chez elle ? Je me rends compte que je ne sais pas où elle vit, ni avec qui, ou si elle a une parfaite petite vie de famille bien huilée. Après tout, elle a toujours voulu les enfants, la clôture blanche, le chien… Tout ce que je savais être incapable de lui offrir, en somme. « T’es pas obligée de faire ça, tu sais. » Je relève la tête dans sa direction, retrouvant un peu de mon assurance. Sans tarder, je m’explique. « Prendre soin de moi, comme ça… Ou même, être sympa. » Je lui adresse un rictus, à mi-chemin entre le sourire et la grimace. « Je le mérite pas. » Et elle non plus, je ne la mérite pas. Je ne l’ai jamais méritée, et j’aurais parfaitement compris qu’elle décide de ne plus jamais m’adresser la parole. Il faut croire qu’elle est meilleure que ce que je pensais. Ou même, que c’est la meilleure personne que j’ai jamais connu de toute ma vie… Je ne sais pas comment, j’avais fini par l’oublier, avec le temps.
Revenir en haut Aller en bas
Kiana Davis
Kiana Davis
ONGLET 1
destiny (Luana #1) Tumblr_pp5iap43p81svh4goo6_400
○ âge : 34 ans
○ statut : mariée à un délinquant, elle vit seule depuis trois mois avec sa fille Leah, âgée de 4 ans.
○ métier : gynécologue obstétricienne à l'hôpital de Wellington
○ orientation sexuelle : puisque peu de personne sont au courant de sa relation avec une jeune femme à l'aube de ses vingt ans, le reste du monde la pense hétéro. elle, elle ne met pas de mot sur sa sexualité.
○ posts : 3977
○ points : 80
○ pseudo : Loudsilence. (Vicky)
○ avatar : Lively
○ crédits : cheekeyfire. (ava)
○ inscrit le : 23/06/2016
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) EmptyMar 30 Avr - 11:30

Je sens qu’elle est sur le point de craquer. Quasiment quinze ans nous séparent de notre histoire, de notre séparation. Et pourtant il y a toujours ce petit quelque chose, comme si une partie de notre lien n’avait pas réussi à s’étioler malgré les années. Comme si une partie de moi la connaissait encore, pouvait encore lire en elle. En tout cas une partie d’elle, la plus profonde on dirait. Je l’écoute avec soin, laissant toute mon empathie l’envelopper du mieux que je peux. La rassurer, c’est encore ce que je peux faire de mieux pour le moment. La retenue dont elle fait preuve me serre le coeur, elle n’a pas changé sur ce point là, toujours vouloir paraître forte, ne pas flancher. Je cherche à capter son regard, à voir son âme à nouveau. Je lui demande tout de même si elle a quelque part où dormir, si ce n’est pas le cas, je trouverai une solution pour l’aider, même si au fond de moi, je doute qu’elle ait vraiment besoin d’aide sur un point pratique comme celui-ci. « Il y a sa maison. Je dois passer récupérer ses affaires, donc… je pourrais. Mais je suis à l’hôtel, sinon. » Je prends les informations qu’elle me donne. ‘Sa maison’, c’est ne formulation assez étrange quand elle sait qu’elles étaient mariées. Vivaient elles chacune de leur côté ? Leur relation avait l’air assez peu traditionnelle, je ne juge pas, je ne fais que constater.

« T’es pas obligée de faire ça, tu sais. » enchaîne-t-elle avec la voix rauque de quelqu’un qui cherche à cacher sa peine. « Ça quoi ? ». Elle relève les yeux à nouveau pour croiser mon regard. J’imagine très bien ce qu’elle veut dire par là, mais je voudrais l’entendre de sa bouche. « Prendre soin de moi, comme ça… Ou même, être sympa. Je le mérite pas. » Je soupire légèrement avant de détourner les yeux, plongeant mon regard dans le néant en face de moi, trouvant un point d’ancrage imaginaire à l’horizon. « Je t’en ai voulu pendant longtemps Luca, je ne vais pas te le cacher, et puis tu t’en doutes bien… » Mes mains sont moites de reparler de cette douleur lancinante qui avait fracturé mon cœur à l’époque. « Mais de l’eau a coulé sous les ponts, j’ai appris à te pardonner, j’ai avancé, je suis passée à autre chose… » Je prends une inspiration pour essayer de calmer cette réponse traumatique qui me serre le coeur à cet instant précis. Parce que même avec un pansement, la cicatrice est toujours là, et elle ne s’en ira jamais. « On est des êtres humains, on fait des choix, tu as fait le tien à l’époque. Aujourd’hui je ne t’en veux plus. C’était la jeune Kiana qui t’en voulait… » Et elle avait toutes les raisons de le faire. « Et puis, je t’interdis de dire que tu ne mérites pas qu’on prenne soin de toi… Tout le monde a le droit qu’on prenne soin de lui. » Je ne suis pas sûre qu’elle soit en état d’entendre tout ça, mais c’est pourtant une vérité. « Je n’aurai jamais pu te laisser affronter ça toute seule en sachant ce que tu vis. Je m’en serai voulu de ne pas au moins te tendre la main pour t’aider dans cette épreuve. » Parce que je suis comme ça, et parce qu’une partie de moi l’aimera toute ma vie.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: destiny (Luana #1) (#)   destiny (Luana #1) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
destiny (Luana #1)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
island bay ::    :: how to work :: hôpital-
Sauter vers: