Le fast-food du coin. (RP libre)

Le fast food du coin

L I B R E

Ce matin là, de bon matin, avec l’arrivée à grand pas des fêtes de fin d’année, je mettais décidé à commencer l’achat des cadeaux pour éviter ainsi à l’approche de la date fatidique de passer un temps interminable dans les magasins à la recherche du cadeau idéal pour chacun de mes proches voire même à la dernière minute me précipiter de me rendre au magasin le plus proche pour trouver des cadeaux qui pourraient déplaire. Ce début de mois était calme, le meilleur moment pour faire les emplettes de Noël sans pression. J’avais l’habitude de les faire en compagnie de ma femme, il faut dire qu’elle a toujours eu de bonnes idées cadeaux à offrir, mais cette fois-ci je devais faire sans et me faire à ce changement. C’était donc muni de ma liste, sur laquelle figurée les noms des membres de ma famille avec qui j’ai gardé contact ainsi que mes amis les plus proches avec l’idée du présent à offrir, sans grande conviction, à côté de chaque prénom, que je commençais cette épreuve en quelque sorte : à la recherche des cadeaux. Les boutiques en ville sont nombreuses et variées offrant ainsi diverses possibilités ce qu’il faut pour se disperser dans ses pensées et douter de ses choix. A mon arrivée dans l’allée passante où se trouvent les boutiques, voyant ces nombreuses enseignes, j’avais compris que ce lèche vitrine ne serait pas une partie de plaisir, mais je ne baissais pas pour autant les bras. Après deux heures à passer d’une boutique à l’autre à la recherche des cadeaux, j’en ressortais avec deux cadeaux seulement dans les bras. Rien d’extraordinaire, j’aurais pu mieux faire s’ils ne proposaient pas toutes ces enseignes offrant les mêmes produits. Il était maintenant venu le temps de déjeuner, mon estomac me le faisait bien comprendre. Je retournais auprès de ma voiture pour pouvoir ranger mes deux trouvailles dans le coffre avant de me rendre à pied en direction du fast food du coin. La nourriture, surtout la mal bouffe, c’est une grande histoire d’amour, elle et moi. D’ailleurs, elle ne m’a jamais déçu et m’a toujours donné de la satisfaction ! Qu’on soit en période de fête ou non, il y avait toujours tant de monde dans les restaurations rapides. Une file d’attente impressionnante arrivait jusqu’à l’entrée du restaurant. Nonchalant à la vue de celle-ci, je m’insérais pourtant dans la file. Toutes les cinq minutes à peu prés, la file bougeait et je me rapprochais un peu plus des caisses. Lorsque je pouvais entrevoir les menus affichés au dessus des caisses, je jetais un œil aux hamburgers du moment, mais ils ne me donnaient guère envie. Rien de tel que mon hamburger préféré, un hamburger au bacon, pour me satisfaire en plus de me remplir l’estomac. A ce moment précis, alors que je m’imaginais engloutir cet hamburger, quelqu’un s’était fait entendre à haute voix dans la file, derrière moi : « Hey vous ! Faut pas vous gênez surtout ! ». Je regardais aussitôt derrière moi d’où pouvait provenir cette voix. Un homme baraqué aux cheveux bruns, l’air énervé, portait son regard vers une personne qui avait l’air d’être devant moi. Je me mettais donc à observer là où son regard se portait et très vite je repérais une personne qui se distinguait de la file puisqu’elle doublait toute la file en question. « C’est quoi ce bordel ! » dis-je énervé à mon tour. Mon estomac criait famine après tout. Je m’adressais ensuite à l’homme énervé : « Aucun respect ! »

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Sérieusement, les gens de nos jours n’ont plus aucun respect même minime. Il m’arrive d’ailleurs de m’en faire de temps à autre la triste remarque en voyant certains comportements détestables au commissariat comparables à celui de cette personne qui ne s’était pas gênée à passer devant tout le monde pour prendre commande. De plus, j’imaginais ce comportement presque animal venant de cet inconnu, c’était comme être capable de se battre corps et âme pour manger le premier bout de viande. « Et en plus, même pas capable de s'excuser. Dans quel monde on vit franchement ? » Justement, l’homme baraqué avait répliqué de même suite à ma réflexion. « Je me le demande parfois … » murmurais-je afin d’éviter de me mettre à hurler, m’énerver progressivement et finir par faire un scandale dans le restaurant. Le ventre vide, je peux être désagréable et aller loin. Moi-même, j’aurais pu être animal avec lui pour lui toucher deux mots, mais je décidais de me contenir. Puis l’homme baraqué s’était chargé de se faire entendre pour pointer du doigt ce comportement lorsque qu’une employée s’était permis de l’interpeller pour le calmer en prenant sa commande. Au moins, son commentaire lui avait permis de passer devant quelques personnes dont moi-même, me faisant par la même occasion encore attendre. « Non, je ne comprends pas ! Vous n'êtes pas censé pouvoir gérer ce genre d'affluence ? Enfin, je sais pas. C'est sûrement pas la première fois. Donc, on me double et en plus je ne peux pas prendre le menu que je désire parce que vous n'avez plus de verres. Franchement, j'en ai marre. Où se trouve votre manager ? » Personne ne pouvait passer à côté de sa remontrance qui m’avait fait quelque peu sourire puisque j’apprécie les gens ayant de la répartie. Je voyais donc l’employée prendre chemin vers les caisses, surement pour réclamer après un responsable suite à la demande de l’homme baraqué. J’apercevais ensuite celui-ci se tourner dans ma direction et me dire tout en soupirant. « Franchement, j'ai tellement faim que je mangerai même une salade. C'est pas triste ça ? » Je n’avais pu m’empêcher de lâcher un léger rire avant de reprendre mon sérieux pour lui répondre. « Même si j’ai vraiment faim, ça ne sera pas demain la veille que je mangerai une salade. C’est loin de remplir mon estomac. » La file d’attente bougeait de nouveau le faisant arriver à la caisse pour prendre commande et me rapprochant de celle-ci. Plus qu’un mètre me séparait de la caisse avant d’arriver à mon tour. Quelques minutes après, j’étais enfin accoudé au comptoir pour prendre ma commande, mais une nouvelle fois j’avais dû attendre la préparation de mon menu, de quoi mettre ma patience à rude épreuve. Après ça, ma mission était de trouver une place dans le restaurant bondé. Je me baladais donc dans le restaurant entre les tables avec mon plateau dans les mains à la recherche d’une place pour pouvoir manger. Lorsque j’en repérais une, je me jetais sur celle-ci faisant renverser mon verre sur la table ainsi que sur l’inconnu installé sur la table pour deux personnes. « Excusez-moi ! » dis-je, gêné, avant de remettre à l’endroit mon verre pour éviter de perdre la totalité de mon coca, de poser mon plateau sur la table et de me jeter sur le distributeur de serviettes en papier le plus proche pour éponger le liquide répandu. Épongeant le liquide sur la table, je remarquais que je venais de renverser mon verre sur l’homme baraqué. « Désolé encore, je me suis précipité sur la seule vacante pour éviter qu’on me passe devant une seconde fois ! » J’employais le ton de l’humour pour nous dispenser d’une querelle. La table nettoyée, je lui demandais alors : « Ça vous dérange si je m’installe ? »

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Autant de monde dans ce restaurant me donnait presque envie de suffoquer. Pourtant je me décidais de prendre mon mal en patience et de passer outre le fait d’être entouré d’autant de personnes. Je n’attendais qu’après une chose, remplir mon estomac pour ainsi éviter de me rendre désagréable, mais pour ça il fallait que je trouve une place de libre. Déambulant mon regard à travers le restaurant pour rechercher la place en question, je finissais par être étonné en la trouvant, pensant que je ne trouverais aucunes places vacantes. Afin que personne ne me passe devant, comme c’était le cas avant ça en caisse, je me jetais sur la place libre ignorant presque la personne s’y trouvant et faisant renverser par la même occasion mon gobelet. Gêné, je m’excusais mille et une fois tout en épongeant le liquide avant de lui expliquer mon geste. Je lui demandais par la suite si je pouvais m’installer face à lui tout de même. Voyant ses sourcils se froncer, je m’attendais à une réponse négative de sa part, mais étonnement non. « C'est bien parce que c'est vous ! Allez-y. » Je m’installais donc auprès de lui après avoir correctement placé mon plateau. Pour oublier cette histoire de gobelet renversé, je le remerciais en ajoutant un brin d’humour. « Merci ! Pourquoi ? Si j’avais été une autre personne, j’aurais eu droit d’être sermonné moi aussi c’est ça ? » dis-je avec un léger sourire. Alors que l’homme baraqué se débarrassait de sa veste, j’entrevoyais un pull à grosse maille coloré avant de pourvoir voir nettement un renne avec un nez rouge. Peu commun comme pull d’où mes grands yeux en le découvrant. « Ben quoi ? Vous n'avez jamais porté un truc pour faire plaisir à votre grand-mère ? Je vois la mienne en vision-conférence dans moins d'une heure et comme je savais que je ne mangerai pas chez moi, j'ai emmené Rudolf avec moi. Bon appétit ! » Après tout, nous étions dans la période des festivités, mais de là à porter un tel pull même pour faire plaisir sachant qu’en plus ce genre de pull gratte dans mes souvenirs, non merci. « Je comprends, j’en ai moi-même un offert par ma grand-mère, mais il est au fond de mon armoire ! Je suis presque jaloux du votre. » Je laissais échapper un léger rire avant de reprendre la parole pour le remercier. « Merci, à vous aussi ! » Je me saisissais aussitôt de mon hamburger pour en prendre une grosse bouchée avec quelques frites. Pour animer un peu notre repas, je lui faisais la conversation, déjà pour en apprendre sur lui. « Au fait, vous vous appelez comment ? » Je marquais un temps d’arrêt avant de reprendre. « Ça ne vous dérange pas si on se tutoie ? Je trouve ça trop formel le vouvoiement. » Pris d’une envie de me désaltérer, alors que je m’apprêtais à m’emparer de mon gobelet, je me rappelais à ce moment que mon gobelet ne contenait plus aucun liquide. Je déposais donc mon hamburger en partie dévoré dans sa boîte pour pouvoir réclamer un autre coca en caisse. « Vous pouvez surveiller mon hamburger et ma place, je n’aimerais pas que quelqu’un s’en empare, l’un comme l’autre ? » A sa réponse, je me levais de me chaise et me dirigeais en direction des caisses. Sur mon chemin, je mettais fait surprendre par un sol glissant venant d’être nettoyé pour ne pas dire j’avais atterri sur mes fesses au sol. Aussitôt, je me relevais en espérant que personne ne m’avait vu, mais le léger bruit de ma chute avait attiré presque tous les regards des personnes présentes dans le restaurant pour se restaurer. Je continuais mon parcours comme si rien ne s’était passé même si ce n’était pas le cas et que mes reins avaient pris un sacré coup. Une seconde fois, je me retrouvais à faire la queue mais cette fois-ci l’équipe s’était organisée pour faire durer moins longtemps le temps d’attente. Quelques minutes après, j’étais de retour à la table avec mon gobelet contenant du coca dans l’une de mes mains. Je m'installais et m'adressais à mon interlocuteur. « Je pense que personne n’a manqué ma chute ! »

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« Probablement pas, je ne suis pas de nature méchante sauf quand on me chauffe un peu trop. Je m'appelle Clayton et désolé pour ma mini crise de tout à l'heure, c'était pas top. » Au fond, je m’en doutais qu’il n’était pas le genre de type à s’en prendre à n’importe qui et sans aucune raison valable, donc me sermonner par ma maladresse surtout après avoir échangé quelques mots avec lui avant ça, c’était impensable. Toutefois, j’étais étonné qu’il s’excuse auprès de moi pour son attitude d’avant cela. Là, par contre, il y avait de quoi manquer de patience en voyant le comportement détestable de la personne ayant joué avec nos nerfs. « Pas de soucis puis ça m’arrive de temps en temps aussi, voir même souvent ! Je n’ai aucune patience. J’ai vraiment pris sur moi tout à l’heure. » Dorénavant, je savais également que l’homme baraqué s’appelle Clayton, Clayton portait d’ailleurs un drôle de pull. A la vue de son pull sur lequel un renne figurait, j’avais mis un temps avant de cerner qu’il s’agissait de Rudolf pour ne pas dire, je ne pouvais m’empêcher de faire une réflexion. « OH OH OH ! Mon Rudolf se cache ici ! » dis-je en prenant la grosse voix du père Noël avant de racler ma gorge et reprendre ma voix habituelle. « Bon mon imitation n’est pas très convaincante. » Me souvenant ensuite que ma boisson s’était renversée, je me décidais à retourner en caisse pour réclamer un autre coca. Pour ça, je demandais à Clayton de surveiller ma place ainsi que mon hamburger, on ne sait jamais quelqu’un peut très bien me le voler ou autre chose ! Nous avions bien été surpris de voir une personne doubler toute la file d’attente. « Pas de problème, on sait jamais si ton hamburger décidait de prendre la fuite ! » Je m’empressais ainsi de rejoindre les caisses sans faire attention qu’une partie du sol du restaurant venait d’être nettoyée. Bien sûr, la chute était inévitable. A ma chute, tous les regards étaient rivés sur moi. A ce moment-là, j’aurais voulu me glisser dans un trou de souris, mais je faisais comme si rien ne s’était passé en continuant mon chemin. Quelques minutes après, j’étais de retour à notre table avec mon gobelet rempli de coca. Découvrant ma place libre et mon hamburger à son emplacement, c'est-à-dire dans la boîte de mon hamburger, je déposais mon gobelet sur la table et me dirigeais vers Clayton pour lui donner une accolade tout en le remerciant. « Merci, mon hamburger et ma place sont toujours là ! Mon héros ! » Bien sûr, ce geste était à prendre avec humour comme l’histoire avec mon hamburger. En réalité, pas grand chose n’était à prendre au sérieux avec moi. Je m’installais ensuite à ma place et lui faisais une réflexion concernant ma chute qu’il n’avait surement pas manqué, lui aussi. « Je pense que aujourd'hui, nous n'avons vraiment pas de chance mais vraiment ! Rien de casser ? » Cassés surement pas, mais mes reins avaient pris un sacré coup. « Juste mes reins, mais je suis un homme, je vais surmonter ça. » Je n’attendais pas une minute de plus pour engloutir le reste de mon hamburger qui s’était fait désiré. Très rapidement, mon repas s’était retrouvé dans mon estomac et notre conversation s’était terminée afin que nous puissions vaguer à nos occupations chacun de notre côté. J’expliquais à Clayton combien j’avais apprécié sa présence, mais aussi de l’avoir rencontré avant de quitter la restaurant et de reprendre ma route. Nous nous recroiserons surement sur Island Bay.