Memories. | Brooke &Clayton

Memories

Clay & Brooke

Erin a pris la décision de déménager, me laissant seule dans sa grande maison. Le geste était sympathique, me léguer sa demeure de sorte que je puisse rester le temps d'aider ma soeur... Ceci-dit, je m'inquiète pour elle, elle n'allait pas bien selon les dires de son père et je crois qu'il avait raison. J'ai bien essayé d'en parler avec elle mais, elle prenait ses jambes à son cou à chaque fois. J'ai beau avoir fait de prestigieuses études en psychologie comportementale, je ne peux pas aider quelqu'un qui ne le veut pas. Alors, quand elle a dit vouloir partir, même si je trouvais sa décision un brin impulsive, je l'ai soutenu. Ainsi, en ne la contrariant pas, je sais qu'elle me donnera des nouvelles.

Bien seule dans cette grande demeure, je décide d'aller m'aérer un peu l'esprit. South bay est un coin très agréable, je venais souvent m'y ressourcer quand j'étais jeune. Je mettais les pieds dans l'eau et, fermais les yeux pour profiter pleinement du son des vagues échouant sur la plage. J'ai donc pour projet de faire de même aujourd'hui. Sur le chemin, j'entends qu'on m'appelle ; surprise je me retourne. Il s'agit de Clayton, il se présente à moi, me demande même si je me souviens de lui. Comment pourrais-je oublier ? Je sais que j'ai eu énormément de contrat mais, tout de même, je n'oublierais jamais quelqu'un avec qui j'ai travaillé. Souriante au possible, je m'approche jusqu'à me retrouver face à lui. "Clay ! C'est pas vrai ! Qu'est-ce que tu fais là ?" En effet, la dernière fois qu'on s'est vu, on était bien loin d'Island bay, c'est une étrange coïncidence que de se retrouver ici. Si ça avait été avec quelqu'un d'autre j'aurais été méfiante, me demandant si c'était réellement une coïncidence, mais, pas avec Clay. Je le connais très bien et je sais que je n'ai à craindre de lui. Ainsi, je suis simplement heureuse de le revoir ici.
   

Memories

Clay & Brooke

C'est vraiment étonnant de retrouver Clay ici. Et pas forcément pour les raisons qu'on croit. Bien sûr c'est surprenant de se retrouver au même endroit, au même moment alors que notre lieu de rencontre était à des milliers de kilomètres de là. Cela-dit ce qui me chiffonne vraiment c'est que je vois mal ce qu'il peut faire ici. Il était un grand journaliste, avait de grandes ambitions et maintenant il se retrouve prof par intérim ? Ainsi, un peu perplexe, quand il me dit ça, je me contente de répondre vaguement : "Intéressant..."Les bras croisés, je l'écoute parler de Jack Frost, d'un gars qui l'ennuie et plus le temps passe, plus je suis dubitative. Je ne sais que trop peu quoi penser. Il me semble étrange, je n'arrive pas encore à déceler pourquoi mais, j'en ai la ferme impression. S'il avait été mon client, je n'aurais pas hésiter à le pousser dans ses retranchements pour qu'il m'avoue tout. Sauf qu'il ne l'est pas et même si j'ai très envie de savoir ce qu'il se passe, je sais pertinemment que ses déblatérions sont la preuve qu'il n'a absolument aucune envie d'en parler. Ainsi, je ris légèrement quand il m'avoue avoir fuit. "Alors je te sauve la mise si je comprends bien ? On dirait bien que je t'ai rendu servie. Il va falloir que tu me paies un verre pour me remercier." Je lui fait un léger clin d'oeil en souriant. Bon. Je l'admet, j'espère que si je discute avec lui assez longtemps il crachera le morceau de lui-même, voilà pourquoi je veux allonger notre entre-vue. Je suis trop curieuse, j'en ai bien conscience. Cependant je ne peux pas m'en empêcher. Ceci-dit, il n'empêche que l'idée de passer un peu de temps en compagnie de Clay ne me dérange pas, je l'ai toujours trouvé très sympathique. De ce fait on peut conclure que mes intentions sont à moitié louables. Technique classique : voilà que mon ami tente de détourner la conversation sur moi. Je joue le jeu pour vouloir où cela nous mène. Je penche légèrement la tête sur le côté, comme si je réfléchissais. "Hum, je suis venue jusque là pour trouver une figurine de superman chez Toy're us, ouais j'ai quitté le pays rien que pour ça. Et il a même fallut que je me batte, une veille voulait me le piquer ! Plus sérieusement, j'ai longtemps habité ici pendant ma jeunesse, je suis venue passer les fêtes avec ma soeur. Cela-dit, je me suis bien bagarrée pour ce jouet, il me le fallait pour l'enfant de mon associé, Tyler, tu te souviens de lui ? N'empêche, tu ne t'imagines pas à quel point c'est difficile d'en trouver !" Je lève les yeux aux ciels d'un air lasse. Une vraie galère si vous voulez mon avis, rien que pour ça je n'aurais jamais d'enfants. Pour ce qui est de Tyler, il n'a passé que peu de temps en présence de Clay et je ne crois pas qu'il l'ait vraiment apprécié, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Tyler n'aime jamais les personnes que, moi, j'affectionne alors que nous nous entendons à merveille. Je claque soudain des mains avec enthousiasme en déclarant, souriante au possible, presque taquine : "Bon tu me l'offres ce verre ?" Et oui, ma curiosité vient de reprendre le dessus.
   

Memories

Clay & Brooke

"Trop dur la période de Noël et cette chasse aux cadeaux !" Je ne peux qu'être d'accord, même si j'adore offrir des cadeaux, je reconnais que ça peut-être la galère. Surtout quand la date fatidique se rapproche. C'est pour ça, qu'en général, je m'occupe de tout ça bien à l'avance. Je me mets à faire les boutiques vers début novembre, ainsi, je ne me retrouve pas à faire une queue d'enfer aux caisses ou à devoir me battre pour une stupide figurine. Je n'aurais jamais eu à le faire si je n'avais oublié de prendre mes cadeaux avec moi à Sydney. On ne peut pas penser à tout comme on dit. Quand j'ai appris que ma soeur avait des soucis de santé, j'ai sauté dans le premier avion, oubliant par la même occasion la moitié de mes affaires. "Mais, au contraire, c'est super d'en recevoir." Je souris telle une enfant en disant cela, j'adore les présents, c'est un fait. J'ouvre toujours les paquets comme une enragé avant de sauter de joie en voyant le superbe cadeaux dans mes mains. Oui, j'avoue être une véritable gamine en ce qui concerne Noël.

Ainsi, quand je lui propose un café, il répond : "Allons-y ! Tu connais peut-être un coin plutôt pas mal pour boire quelque chose ? Je ne connais pas encore bien tous les endroits qu'il faut absolument connaître." Je connais Island bay comme ma poche, ça c'est certains. Jeune, je sortais tout le temps avec mes amis, Sean et Beth, on partait à la recherche de lieux insolites où s'amuser. C'est comme ça que j'ai découvert ce petit bar pittoresque sur la côte. Il ne paye pas de mine et la décoration est assez édulcoré mais, ils y font les meilleurs cocktails du monde. Je parviens à articuler ente deux hoquets de rire : "Bien sûr que j'en connais un ! Qu'est-ce que tu ferais sans moi et mes bonnes adresses, je me le demande." Les périodes de fêtes me mettent en joie, je suis ainsi de très bonne humeur et j'ai toujours adoré plaisanter avec Clay'. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, j'aime simplement le taquiner. Je crois qu'on peut dire qu'il a été un ami passé une période ou tout du moins une bonne connaissance.

Nous nous mettons alors en marche tranquillement vers le bar. "Alors, explique-moi un peu. Qu'est-ce tu deviens ?" Je parle d'un ton plus posé, je suis sérieuse à présent. C'est bien beau de savoir dans quoi il bosse mais, ce n'est pas pas tout. Après quelques minutes de marche à peine, nous pénétrons dans la petite bicoque en bois. Le papier peint est psychédélique avec des motifs tout droit sorti des années soixante-dix, le sol craque un peu sous nos pieds, les tables ont l'air plus vieille que la Tour Eiffel elle-même et une légère odeur de d'herbe chatouilles nos narines. "L'habit ne fait pas le moine, crois moi." Je rassure le brun, voyant son air quelque peu décontenancé. Prenant place au bar, afin de payer nos consommations (je le fais toujours d'avance, j'attrape mon sac posé au sol. Quand je me relève, mes boucles brunes virevoltent autour de mon visage. Trifouillant dans la sacoche, je cherche mon petit porte-monnaie. Vient alors le barman qui sourit jusqu'au oreilles "C'est gratuit pour toi ma belle, voyons !" Il montre du doigt une photo de moi et de mes amis accrochés au mur. En effet, le propriétaire a pris, il y a quelques années, l'initiative de prendre en photos les habitués qu'il appelle lui-même sa famille. "Vous êtes trop gentils avec moi ! Deux cocktails maisons s'il-te-plaît." Il me sourit une dernière fois avant de s'activer. Je me retourne alors vers Clay pour lui signifier ceci : "Tu verras leur cocktail est une vraie tuerie." Quand ils arrivent, je me frotte les mains avec impatience avant de porter la paille à mes lèvres. Je soupire de contentement, les yeux fermés, je n'ai jamais eu quelque chose d'aussi bon à la bouche. Je n'avais pas eu l'occasion, depuis que je suis revenue ici, d'aller un boire un coup : conclusion, ça m'a vraiment manqué. J'adore ce bar. Buvant une nouvelle gorgée, je jette un regard de biais à mon vieil ami. "Je peux être honnête avec toi ? Je pourrais te sortir les verres du nez mais, je préfère jouer franc-jeu. Je trouve ça étrange que tu es quitté ton poste. Tu adorais ce que tu faisais." Je fronce quelque peu les sourcils, réellement concernée.
   

Memories

Clay & Brooke

"Je ne sais pas si tu vas me croire. Tu te souviens de Emily ? J'ai du t'en parler, quoi tous les jours ?" Je fronce les sourcils sous le coup de la concentration. Emily... Ah, oui ça y est ! J'ai vu une photographie de la blonde un jour, il était en couple avec elle si je me souviens bien. Ma curiosité est de ce fait, piqué. Est-ce qu'il serait là par amour ? "Hum, hum, oui je vois. Dis moi tout." Je lui souris quelque peu, attendant la suite avec impatience. "Nous sommes divorcés depuis quelques mois mais elle est enceinte de moi. Je vais donc être papa en avril enfin par là, si j'ai bien compté. Je crois que c'est le plus important dans ma vie en ce moment et toi alors ?" Ça fait beaucoup d'informations. Ainsi donc, il n'est plus avec elle mais ils vont avoir un enfant ensemble. Ce genre de situation est réellement très complexe. Quand on divorce de quelqu'un, il est de mise de rester un minium éloigné de cette personne pour assimiler réellement la rupture mais, leur situation ne le leur permet pas. En effet, il va être père, il doit être présent. Ce qui complique tout, je le sais d'expérience, je me suis occupée de l'image d'un acteur de soap il y a quelques mois. Son ex-petite amie était enceinte de triplés : il devait donc rester dans les parages sans se montrer trop proche. Ça été une vraie galère. Prise dans mes pensées, je secoue légèrement la tête pour revenir à la réalité. "Wow, c'est une grande nouvelle, c'est le moins que l'on puisse dire. Tu gères ça comment ? Heureux d'être bientôt père ?" C'est tout de même la question la plus importante, être père est le rôle de toute une vie, il faut être près et surtout le vouloir. Je me racle la gorge avant d'en venir à ma personne. "Tu connais sans doute Teeghan Lorenzini, la danseuse ? Et bien c'est ma soeur, elle s'est blessée il y a peu donc je suis venue ici prendre soin d'elle. Je suis heureuse de la trouver." Je soupire légèrement. "Ceci-dit, je te l'avoue : mon travail me manque énormément. J'appelle Tyler toutes les trois secondes." Je ris de bon coeur, j'imagine que je dois l'ennuyer le pauvre. Je ne cesse de lui demander à propos des affaires en cours, lui parler de nouveaux clients. Et quand je ne le fais pas, je l'harcèle pour tout savoir son petit bout chou. J'adore cet enfant.

La fine odeur de citron du cocktail me chatouille les narines. J'ai toujours adoré le citron, enfin, soyons-honnête : gourmande comme je suis, j'aime tout. La conversation prend un tournant bien plus sérieux puisqu'il est question de l'arrêt de son métier de journaliste. Je regarde Clay dans les yeux, ma paille entre les lèvres, alors qu'il me dit : "J'ai merdé. Je suis reparti et j'ai merdé. J'aurais dû être virer mais mon patron a parlé de circonstances particulières alors il m'a mit à pied. En gros, je ne suis pas viré mais je n'ai plus le droit d'exercer en zone de guerre tant qu'un psy spécialisé pour les cas comme moi n'aura pas signer un papier comme quoi je suis apte au travail. Je pourrais me reconvertir mais je ne sais pas si j'en ai envie. Je ne sais plus trop ce que je veux, être professeur c'est pas si mal." J'essaie de replacer les différentes pièces du puzzle. Ce qu'il me dit est à la fois précis et vague. Il a merdé mais, comment ? Il a été mis à pied donc. Et il s'est ainsi rabattu sur une carrière dans le professorat. Il y a tant à dire mais, je décide de rester simple. J'ai perçu dans le ton de sa voix la réticence qu'il a à en parler. "Je pourrais t'aider tu sais ? Pour ton entretien avec le psy. Te faire répéter pour que tu leur dises ce qu'ils veulent entendre. Si tu te sens près, je pourrais faire ça pour toi." Je sais mieux que personne que la psyché humaine est compliquée. Quelques fois, les psy n'ont pas toutes les réponses. Quand Evan m'a quitté, je ne voulais penser à autre chose alors qu'eux m'auraient dit de faire face à ma peine. Regardez-moi aujourd'hui, je vais bien ; ce qui prouve que quelques fois, ils peuvent se montrer inefficaces. Le problème de la psychologie générale, c'est qu'il se fie trop à des réactions types ; en psychologie comportementale on cherche à comprendre la personne en elle-même. Certains ont besoin de leur travail pour aller de l'avant.

J'allais embrayer sur un autre sujet quand mon téléphone sonne. Je lève un indexe en l'air, m'emparant de mon portable dans ma poche. "Oui ? [...] Tyler, c'est toi, qu'est-ce qui se passe ? [...] Une nouvelle affaire ? Wow, wow, wow, calmes-toi. Tu parles vraiment du magna du pétrole ? [...] Bien sûr, il me semble évident que tu ne peux pas l'amener avec toi. [...] Comment ça moi ? Quoi ?Non mais attends... [...] Il y a une différence à faire du baby-sitting une soirée et ça ! [...] Oui bien sûr mais... [...] D'accord. [...] J'ai dit d'accord Tyler. [...] À dans une semaine." Il raccroche mais je garde toujours mon téléphone en main, je reste, ainsi, quelques secondes, sans bouger. Josh, le barman qui nous avait servis nos verres claque des doigts juste devant mes yeux pour me faire réagir. Il rit en me demandant si tout va bien ; je le rassure en plaisantant alors qu'il remplit de nouveau mon verre.

Je croise et décroise les jambes décontenancée et légèrement agacée. Un long soupir sort de ma bouche et je me décide enfin à m'expliquer. "Je déteste Tyler, sans déconner, ça doit être la personne que je hais le plus en ce moment même." Je croise les bras, attendant impatiemment mon nouveau cocktail. Quand il arrive, je le bois goulument. "Cet andouille va me confier sa fille ! Et ça pour deux mois. Qu'est-ce que je vais faire deux mois avec un bébé ?" Certes Tyler est mon associé et je l'apprécie beaucoup mais, là, je me serais bien passé de cette nouvelle. Les mains légèrement tremblantes, j'entreprends de défaire les boutons de ma veste. J'ai tellement chaud tout d'un coup, ma respiration s'accélère, j'ai du mal à respirer... Mon coeur bat la chamade je regarde Clay d'un air paniqué. Il est vrai que j'ai toujours pris soin de ma soeur mais, ce n'était pas pareille, il y avait mes parents. Là, je serais seule, entièrement responsable d'un être vivant. D'un petit bébé. Pour deux mois. "Clayton, comment je vais faire ?" Ma gorge est sèche, elle le reste même après que je bois une nouvelle gorgée. "Il faut que je reste calme. Pragmatique." Je ne sais pas si je dis ça pour moi ou bien pour lui. J'en conclus alors : "Il me faut des fournitures." Mon ton est plus assurée, je redeviens moi-même, calme et logique.
   

Memories

Clay & Brooke

"Au début, j'ai un peu flippé mais je dois pas être le seul. Maintenant ça va mieux, j'ai acheté un paquet de livres et plus les jours passent et plus je suis pressé de pouvoir faire la connaissance de ce bébé." Je peux le comprendre, le bébé de Tyler n'est en rien le mien et pourtant j'en suis folle. Je ne peux que comprendre son impatiente quand au fait de rencontre son bébé. "C'est pour bientôt ?" À sa place je crois que je serais en panique, réellement. Je ne me sentirais pas du tout à l'aise à l'idée d'avoir un enfant. Je crois que c'est pour ça que je n'en ai pas d'ailleurs. Je ne me sens pas assez responsable pour en avoir. Je passe les trois quarts de mon temps à pourchasser mon ex-mari alors... "Je ne peux que te comprendre sur ce point là. La famille et le travail quoi de mieux ?" Je ris légèrement en guise d'approbation. Il vient de résumer ma vie en quelque sorte : travail et famille... Enfin, techniquement il y a aussi la vengeance mais je ne penses que je vais en parler de si tôt. "Tu as raison, c'est la base même de la vie." Mon verre se vide peu à peu tout comme celui de Clay à mesure que nous parlons. "La deuxième fois, j'ai mis délibérément ma vie en danger, alors je ne suis pas sûr que se soit la meilleure solution mais c'est gentil de ta part de vouloir m'aider." Je fronces les sourcils. Il a fait quoi ? Il commence réellement à m'inquiéter. "Clay... Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Tu te sens de m'en parler ?" Je ne tiens pas à le brusquer mais je dois avouer que je me sens réellement concernée par toute cette histoire. Je sais qu'on peut se mettre dans un tas de situation pas possible quand on n'est pas bien, j'en ai fait l'expérience personnelle, alors oui, je m'inquiète un peu. Décidément en ce moment je m'inquiète pour pas mal de monde : ma soeur, Erin et maintenant Clay. J'aimerais que les gens auxquels je tiens arrête de me causer du soucis. Vient ensuite le coup de téléphone. "Des ennuis ?" Je lui explique rapidement la situation. "Oh un bébé pendant deux mois ? Comment ça un bébé, bébé ? Ça te fera un bon entraînement, on ne sait jamais ! Tyler te fait vraiment confiance." Déjà paniquée au possible le fait qu'il résume la situation à tendance à me stresser encore plus. Un bébé, bébé pendant deux mois, mon dieu ! Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ? Je m'empare à la hâte de mon verre pour le boire d'une traite, comme si ça pouvait m'aider à me calmer. Légèrement moins sur les nerfs, je joue avec mes cheveux pour me donner une contenance. "Tyler a eu un enfant il y a quatre mois, la mère est parti, il l'élève seul. Il doit se rendre dans un lieu peu recommandable pour le boulot et me demande s'occuper de son bébé." Je pense avoir bien exposé la situation ; j'espère. "Oui j'imagine que je suis la personne la plus proche de lui à l'heure d'aujourd'hui." En effet, je pense qu'on est très important l'un pour l'autre et ça me rassure quelque part. Mais d'une autre, ça me fait aussi peur parce qu'à cause de ça il me confie son enfant. "Alors déjà, j'ai un billet de loterie, on ne sait jamais, je te l'offre. Et je pourrais te prêter mes livres surtout un avec un tutoriel sur comment faire de bons biberons ! Je plaisante, mais je suis sûr que tu vas très bien t'en sortir. Et si Tyler est sympa, il t’emmènera tout ce qui faut pour la petite." Il m'extirpe un sourire. Je me saisi du tiqué de loterie, les joues un peu rosis. "Merci, c'est très gentil. Tu... Tu n'es pas obligé." Je suis toujours gênée quand on m'offre un cadeaux, je ne peux m'en empêcher. Même quand c'est ma famille qui m'en offre, je sais, c'est ridicule. Je préfère de loin en offrir qu'en recevoir ça c'est sûr. "Je suppose qu'il m'expliquera tout, tu as raison." Je ris légèrement. "J'ai surréagit hein ?" Je soupire. "Je suis passée par pas mal de moment difficiles dans ma vie et je ne sais pas si je me sens réellement prête pour m'occuper de quelqu'un. En fait... je suis en plein milieu d'un truc qui me prend du temps..." Par truc, j'entends la traque de mon ex-mari bien sûr. C'est sûr qu'il y a mieux comme parent modèle.

   

Memories

Clay & Brooke

"Mars ou avril." Je hoche la tête, un sourire aux lèvres. "C'est pour bientôt. Je te souhaite le meilleur à toi et à ton bébé." Je suis sincère, j'espère réellement que cet enfant sera en bonne santé et qu'il rendra ses deux parents heureux. Je sens une certaine tension naître quand Clay parle de la raison de son changement de carrière. C'est visiblement encore un sujet sensible. "Disons juste que je suis reparti au travail et que j'ai un peu mit ma vie en danger. T'expliquer en détails le pourquoi du comment ne changera pas le fait que c'est arrivé." Je soupire, la tête légèrement de côté. Je ne sais pas exactement de quoi il en retourne mais je me doute bien que ce doit être très sérieux. Je me demande de quelle façon il a bien pu mettre sa vie en danger, cependant je me tais. J'essaie de respecter sa vie privée malgré ma curiosité (on peut m'applaudir, si si). Pour rester dans un registre sérieux nous discutions de l'arrivée imminente d'un bébé dans ma vie. "Tu dois vraiment bien apprécier Tyler pour garder son bébé. Il n'a pas peur de se retrouver dans des lieux dangereux en ayant un bébé ?" J'adore Tyler, c'est vrai. Il est entré dans ma vie au moment où j'avais le plus besoin de lui et je lui en devrais toujours une pour cette raison. C'est ce pourquoi je n'ai même pas pensé à refuser bien que l'idée de devoir m'occuper de cet enfant me panique plus qu'autre chose. "Tyler est quelqu'un de bien. Garder sa fille est la moindre des choses que je puisse faire pour lui." J'expire lentement, cherchant la réponse adéquate à sa question. "Quand il a su pour le bébé, il a refusé de partir en Italie rien que parce qu'il ne voulait pas s'éloigner de la mère de son enfant. Il ne voulait jamais lâcher sa petite puce, il était bien trop surproducteur. Je crois qu'il a fini par comprendre qu'il doit aussi savoir vivre sa vie. Il adore son métier et la perpective de ce contrat est très intéressante pour nous. Je pense bien évidemment qu'il a une appréhension mais, il le fait aussi pour sa fille. Il a déjà commencé à économiser pour ses études ! Il ne prendra pas vraiment de risque d'ailleurs de là où il sera, je pense simplement qu'il ne tenait pas à emmener sa fille au pays des cartels et de la drogue." Ça me rassure quelque part de savoir qu'il reprend peu à peu une vie normale. Quand la mère de l'enfant l'a abandonné, le monde tout entier de Tyler tournait autour de sa fille. Je suis psy de formation et je sais que ce n'est pas bon. J'espère que ce voyage pourra lui permettre de reconnecter avec qui il est réellement. Je souris toujours, le billet de loterie en main. "Attend de voir s'il est gagnant avant de te réjouir !" Je souris. "Je me fiche bien qu'il soit gagnant, c'est l'intention qui compte." Ceci-dit, s'il pouvait l'être, je m'en plaindrais pas non plus. "Un petit peu mais je te comprends si là maintenant je recevais un appel pour garder un bébé de quatre mois… Bah je pense que tu m'aurais retrouvé par terre dans le coma ! C'est quoi ce truc qui te prend la tête ? Peut-être que je peux t'aider ? " Je me racle la gorge, mal à l'aise. "Rien de réellement nouveaux. Tout un tas de vieux trucs qui me turlupine depuis longtemps. Je ne suis même pas sûre de pouvoir y faire quelque chose moi-même pour être honnête. J'apprécie néanmoins ta proposition. Ça me touche vraiment." Rattrapée par tout un tas de souvenirs, je préfère mettre un terme à notre sortie. Je me lève rapidement. "Bon, c'est pas tout ça mais, j'ai l'arrivée d'un bébé à préparer ! Faut que je fasse deux trois petites courses." J'enlace rapidement mon vieil ami. "Ça m'a fait plaisir de te voir en tout cas." Je suis on ne peut plus sincère, je suis ravie de l'avoir retrouvé ici, à Island bay.