VOLTAIRE » Je lui ai montré mes brulures, et la Lune s'est moquée de moi.

Voltaire Fabre

Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse? Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.

les informations en vrac

› A dix neuf ans, sa petite amie est tombée enceinte au bout d’un mois seulement de relation. Voltaire a refusé que cette dernière avorte et la demandé en mariage quelques semaines plus tard.

› Voltaire, en bon français qui se respecte, est amateur de fromages et de bons vin.

› C’est un fan inconditionnel du groupe Coldplay et Muse et ses chansons préférées sont sans conteste The Scientist & The Unitended.

› La cuisine française n’a aucun secret pour lui, c’est un cordon bleu qui adore s’adonner à cette passion lorsqu’il a une minute de libre.

› Touche à tout, Voltaire pratique le piano depuis son plus jeune âge.

› Chaque année, à la même date, Voltaire reçoit l’appel de ses anciens beaux parents l’accusant d’avoir tué leur fille. Chaque année, Voltaire les écoute jusqu’à ce qu’ils raccrochent, leur donnant raison.

› De par sa réussite professionnelle et financière, Voltaire est devenu paranoïaque. Il doute énormément de toutes ses relations, remettant en cause constamment leur sincérité.

› Depuis son accident de voiture, Voltaire est claustrophobe. Il est impossible pour lui de prendre un ascenseur et veille à toujours laisser une porte ouverte dès qu’il le peut.

› Il a débarqué à Island Bay il y a dix ans de cela, souhaitant changer radicalement de paysage, d’air et de relations, se raccrochant à sa plus ancienne amitié : Newton.

› Son prénom largement inspiré d’un très célèbre philosophe des Lumières lui a donné gout à l’argumentation ! Il veut toujours avoir raison. A toujours raison. Ne tolère pas d’avoir tort.

› S’il est rarement seul en soirée, il ne dort jamais avec ses compagnes d’un soir, préférant rester en tête à tête avec ses terreur nocturnes. De ce fait il est insomniaque.

› Angoissé, voire même légèrement névrosé, il court tous les matins avant d’arriver à son bureau.

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>julian morris ›</pris> voltaire fabre

    

l'histoire de ma vie

La nuit se lève, la lune s'élève
Les plus mauvaises nuits
Maudits soupirs, maudits matins
Les plus mauvais matins

Je me revois dans les rétroviseurs
J’entends la voix des jours meilleurs
On a beau, faire les morts, foncer tout droit dans le décor
On se perd on y peut rien, on le prend un peu comme ça vient
Fallait-il qu’on s’aime encore
(musique)


« Dans l’ensemble, c’était une bonne soirée ! » La main encore dans le creux de ses reins, je ne me décolle d’elle que pour lui ouvrir la portière coté passager. Il est tard, la nuit enveloppe déjà les bois avoisinants de son grand manteau ourlé d’un épais brouillard. Les feux de croisement n’ont raison que d’une dizaine de mètres à peine, le reste de la route ne jouissant que d’une visibilité médiocre. « T’es bien attachée, Lily ? » Elle boucle sa ceinture et hoche la tête en étouffant un bâillement avec sa main gauche.  « Je suis si fatiguée ! Le repas n’en finissait plus ! » J’acquiesce en faisant vrombir le moteur. Ses parents ont toujours été d’un naturel bavards, mais depuis l’annonce de nos fiançailles, ils nous retiennent toujours des heures à table ! « Trois quart d’heure de route et on sera chez nous… » Je vois déjà ses paupières se fermer alors que je m’engage sur cette petite route de campagne que nous empruntons tous les dimanche soir. D’habitude je mets la radio, ou nous discutons sur le trajet. Mais je vois sa tête s’affaisser contre la vitre passager et je décide de me passer de bruit pour cette fois, la laissant aux bons soins de Morphée…

Déjà trente minutes et le brouillard qui n’en fini pas ne me facilite pas la tâche… C’est surement pour ça que je ne le vois pas, ce type. Enfin… je le vois ! Trop tard. Il est là, au milieu de la route, accroupi, au chevet de je ne sais quelle bête. Et mon coeur manque de sortir de ma poitrine alors que mes phrases éclairent sont dos, indiquant sa trop grande proximité avec mon pare-choc. J’enfonce le frein, n’entendant que les battements de mon coeur, couvrant le bruit assourdissant des pneus sur le bitume. Au dernier moment, je ne peux me résoudre à conserver cette trajectoire rectiligne… Un sursaut d’adrénaline et je braque à gauche pour nous envoyer dans le décors… J’entends la tête de Lily se cogner contre la vitre, son cri me transperce les tympans, sa peur fait écho à la mienne, et nous voyons tous deux notre existence comme suspendue à un fil alors que la voiture entame sa descente aux enfers enchainant les tonneaux pour s’écraser au fond du ravin… Et puis c’est le noir total. Le plus profond des néants.

Ma respiration douloureuse m’arrache une grimace alors que j’ouvre les yeux. « Lily ! » Je hurle alors que je prends conscience de l’endroit où je me trouve. Ma vox se brise, ne laissant qu’un mince son s’échapper de ma gorge. J’essaie de bouger mais me rends vite compte que c’est impossible, le volant me comprimant la poitrine, un bout de ferraille s’étant même logé dans mon épaule… Je distingue à peine ses traits dans la pénombre, alors je tends mon bras encore libre vers elle, je cherche désespérément sa main dans la nuit glaciale. Je la trouve enfin, tentant de recouvrer une respiration convenable après cet effort qui m’a semblé sur-humain. Mes doigts s’entrelacent aux siens, son anneau m’arrache un frisson supplémentaire, autant qu’il me rassure. Je nous revois, l’un contre l’autre dans notre canapé, main dans la main, devant Friends. Je sers sa main, désespérément, incapable d’émettre un son. Et si je le pouvais…? Mon être se briserai probablement en mille morceaux. Je la tiens plus fermement que je ne le ferais habituellement. Mais Bordel, je la tiens. Je la garde. Je me l’accapare. Je la retiens. Ne me l’enlevez pas… Et c’est alors que les doigts de Lily se referment faiblement sur les miens. Une larme d’espoir roule le long de ma joue et je sombre à nouveau.

 « … » J’ai l’impression que flotte dans une brume épaisse le corps transpercé de cent poignards.  « Volt… » J’ouvre les yeux. Le compteur indique 3h17. La lune est bien haute et je distingue mieux mon environnement que tout a l’heure. Je tourne la tête, faisant violence a la raideur de ma nuque. Ma main est toujours dans celle de Lily. Je la distingue mieux elle aussi. Et je crois que je préfère l’obscurité à ce que je parviens à dinstinguer. Une partie de la taule s’est enfoncée sur le partie droite de son corps. Le verre de la vitre s’est brisé et de nombreuses coupures zèbrent les bras de ma fiancée… Ses lèvres si délicieuses à l’accoutumée sont tuméfié et un léger filet de sang a séché le long de son menton.  « Volt ! » Sa voix meurt dans un sanglot. Les larmes roulent à toute vitesse sur ses pommettes et viennent mourir dans le creux de son cou. « Tu as mal ma Lily ? » La terreur a pris possession de ses pupilles.  « Non… J.. Enfi.. Oui. » Je ne comprends pas sa détresse soudaine et ressers la pression de mes doigts.  « J… Je… Je ne la sens plus… » Mon regard se pose immédiatement sur son ventre. Mon index effleure le tissu qui recouvre son abdomen rebondi. « Elle a du être sonnée, elle aussi.» J’essaie d’être convaincant, mes les larmes qui s’accumulent contre mes cils ont raison de mon optimiste. Nous pleurons ensemble, longtemps. Trop longtemps.

Je sens plus la pression ses doigts. Elle est glacée. Je veux dire, j’ai froid. Vraiment froid. Mais elle est glacée. J’ai hurlé tout à l’heure. Il est 5h34. J’ai hurlé, encore et encore. J’ai du m’arrêter. j’y arrivais plus. Et mon regard peut plus se détacher de ce rouge. Ce sang qui coule le long de son oreille. Et ma main veut pas la quitter. Et mes doigts massent son ventre, sa main encore dans ma paume. Je veux pas la quitter. Je veux pas les quitter. Des nouvelles larmes viennent prendre la place des anciennes, mon chagrin ne tarit pas. Je veux pas les quitter. Sauf que du bout du doigt, je ne sens qu’une certitude, ce sont elles qui sont en train de me quitter.