Arrivée au mauvais moment ( heather/rhett )

Arrivée au mauvais moment

R H E T T & S E A N
H E A T H E R

Des sentiments refoulés, que je croyais avoir surmonté grâce au temps, refaisant surface m’avaient hanté l’esprit toute la nuit, ce qui a eu pour conséquence de me faire passer la nuit à cauchemarder, me réveiller en sueur et mon lit trempé le lendemain matin. Malgré mettre glissé sous la douche pour parvenir à me calmer cette nuit-là. De façon générale, l'eau arrive à calmer mes angoisses même les plus terribles. Lorsque je laisse un filet d'eau couler le long de mon corps, je me sens plus serein, plus apaisé, mais aucunement cette fois-ci. Ce n’était pas la première fois qu’Heather arrivait à me mettre dans cet état. Sachant qu’en plus de ça, certaines pensées concernant mon divorce se mêlaient à celles-ci. A la vue des premiers rayons du soleil traversant la fenêtre de ma chambre, en deux temps trois mouvements, je quittais ce lit mettant ainsi fin à ce calvaire. Il ne me fallait qu’une chose pour me remettre de cette nuit : un bon café corsé. Par conséquent, je me dirigeais en direction de la cuisine pour m’en préparer un en veillant à ne pas faire le moindre bruit puisque la cuisine est ouverte sur le salon, là où Heather dormait dans le canapé après notre soirée. Du moins, elle paraissait dormir quand j’avais jeté un coup d’œil pour m’en rendre compte. Cherchant dans les multiples coins de la cuisine, je ne parvenais pas à mettre la main sur les dosettes à café et après quelques minutes de recherche, j’acceptais de me rendre à l’évidence que j’avais oublié de faire les courses. Je me décidais ainsi à m’habiller pour me rendre au café du coin. Tentant de me frayer un chemin à travers le linge sale qui s’accumulait au fur et à mesure dans mon dressing, je finissais par y arriver sans trop de difficulté et m’emparais des vêtements que je trouvais sous ma main, un t-shirt et un jean, avant de les enfiler. J’étais conscient que mon appartement représentait l’état dans lequel était ma vie en ce moment, un vrai bordel. Pourtant j’en faisais abstraction, me disant que je m’en occuperais un jour ou l’autre, pour ne pas tarder à aller chercher mon café. Je traversais prestement le séjour puis le salon tout en ayant un regard furtif vers Heather qui avait l’air encore de dormir. Je ne comptais pas la laisser seule plus d’un quart d’heure, c’était donc d’un pas pressant que je me rendais au café à quelques mètres de l’appartement. A cette heure-ci, je n’étais guère embêté par le monde. Toutefois, parmi le peu de monde qu’il y avait au café, j’entrevoyais une nouvelle voisine dans la résidence, qui m’avait tapé dans l’œil, à mon entrée dans l’établissement. Dans la file d’attente, elle se trouvait dos à moi, mais je la reconnaissais tout au moins à la couleur et la longueur de ses cheveux. Déterminé à entreprendre de l’aborder, je faisais dans l’originalité quelque peu en lui soufflant quelques mots non loin d’une de ses oreilles. « De bon matin, vous comptez prendre un café ? Pour ma part, j’aime que mon café soit comme les femmes, corsé. » Arborant mon plus beau sourire, je la voyais se retourner pour se retrouver face à moi, me faisant ainsi découvrir que je me trompais de personne. Dans la précipitation, je reprenais la parole pour éviter d’aller plus loin avec cet inconnu qui n’était, par ailleurs, pas à mon goût. « Pardon, je pensais parler à une autre personne. » dis-je en faisant une légère grimace. Par chance, elle n’avait pas eu le temps de répondre, car la vendeuse l’interpellait pour prendre sa commande. Mon tour arrivait ensuite et je ressortais très vite avec plusieurs gobelets dans un carton. A mon retour à l’appartement, je découvrais Heather à peine réveillée, le claquement de la porte avait surement dû la réveiller à mon entrée. « Bonjour ! Je t’ai ramené un café long et un café au lait, tu as le choix. Je les pose sur l’ilot central dans la cuisine. » dis-je avec un léger sourire et en lui montrant le plateau en carton tenant les gobelets. « Je vais prendre mon café avant d’aller prendre une douche, tu pourras y aller après si tu veux. » Aussitôt, je m’exécutais en allant jusqu’à la cuisine pour déposer les gobelets sur l’ilot. Je me dépêchais ensuite d’avaler mon café avant de filer à la salle de bain. Je n’avais même pas pris le temps de me glisser sous la douche tellement j’étais pressé de prendre mon café. Je pouvais entendre certains pas d’Heather dans l’appartement alors que je me lavais. A peine étais-je sorti de la douche que j’entendais la porte d’entrée claquer, pensant qu’il s’agissait d’Heather et m’imaginant qu’elle était partie, je me précipitais de sortir de la salle de bain pour découvrir finalement qu’Heather était toujours là et que mon oncle s’était permis de rentrer dans l’appartement. « Tonton ! » dis-je avec un léger air embarrassé après avoir remarqué la petite tenue d'Heather.

Arrivée au mauvais moment

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A moitié nu devant mon oncle avec une simple serviette de toilette enroulé autour de ma taille pour recouvrir mes parties intimes, même s’il s’agissait de mon oncle, j’étais tout de même mal à l’aise à l’idée qu’Heather était en petite tenue à côté de moi dans cet accoutrement. Cette situation pouvait prêter à confusion et le faire cogiter à propos de notre relation. « Je dérange peut-être ? » Heather semblait tout aussi embarrassée que moi par la situation puisqu’elle s’était mise à courir jusqu’au canapé pour se cacher sous le plaid à son arrivée comme une petite souris se glissant dans son trou. « Hum... Non non. » Un léger rire nerveux sortait de ma bouche à l'entente de cette phrase. « J’étais entrain de prendre ma douche, j’ai cru que quelque chose s’était produit dans l’appartement à l’entente du claquement de la porte. Tu n’y vas pas de main morte ! » En réalité, je craignais tout simplement qu’Heather foute le camp et regrette cette soirée. « J’espère que c’est juste un défilé de mode que vous avez organisé, et pas autre chose ! » A cette réflexion, je choisissais de ne pas répondre afin d’éviter  d’en parler d’avantage, d’autant plus que mon oncle reprenait la parole. « On discutera de la raison de ta présence dans ce salon plus tard. » Par chance, il décidait de mettre un terme à ce sujet pour en aborder un autre sûrement plus important, remarquant son regard intense lorsqu’il s’adressait à moi. « Réunion familiale, Sean. Cas de force majeure. Et sors la bouteille de Scotch, tu vas en avoir besoin. Je vous conseille aussi de vous asseoir. » Chose confirmée. Connaissant presque par cœur mon oncle, cela n’avait l’air d’être rien de bon. « Laisse-moi le temps d’enfiler quelque chose, je risque de choper un rhume comme ça. » dis-je avec humour pour détendre l’atmosphère avant de filer vers mon dressing. Deux temps trois mouvements, j’étais habillé et revenais dans le salon pour servir un whisky à mon oncle en laissant la bouteille à sa portée sur la table basse avant de morfondre dans le canapé auprès d’Heather, prêt à l’entendre. A cette heure-ci et avec ce que j’avais pu ingurgiter la veille avec Heather, je n’avais nullement envie de me boire un whisky d’où pourquoi je ne lui proposais pas. « Je crois que je suis papa. » Je ne croyais pas un seul de ses mots, au contraire d’Heather. « Pardon ?! » D’où pourquoi un sourire amusé s’était dessiné sur mon visage. « Tu nous fais marcher là ! » Voyant plutôt l’air sérieux qu’il arborait, je faisais disparaître ce sourire et me redressais. « Sérieusement ? » Il ne plaisantait pas du tout donc. « Tu en es sûr ? Je veux dire tu es sûr que ce bébé ou cet enfant est de toi ? » dis-je l’air interrogé. « D’ailleurs comment tu l’as appris ?! Dis-moi tout ! » Tout ouïe, je ne voulais rien rater sur ce qu’il comptait dire.

Arrivée au mauvais moment

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A ce moment, mon oncle s’apprêtait à nous en révéler d’avantage sur la situation délicate qui lui était tombée dessus sans qu’il s’y attende. Sincèrement, mon oncle, père ? Je n’y croyais pas une seule seconde au début quand il m’a annoncé ça. Il faut dire qu’il m’a toujours fait comprendre qu’il n’a aucune attache avec les femmes, donc me l’imaginer entrain de changer des couches et tout ce qui s’en suit, cette image était impensable pour moi. Je le suivais du regard alors qu’il faisait les cents pas dans la pièce à vivre de l’appartement. J’attendais des explications pour me convaincre de la chose. « En début de semaine...je devais mener un entretien avec une jeune femme pour un stage. Une grande rousse, la vingtaine je pense, pas dégueulasse en plus. » A l’entente de ses derniers mots, je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux vers le ciel et de secouer légèrement la tête. Celui-ci me surprenait en disant s’intéresser à une jeune femme d’une vingtaine d’années. « Ca serait hilarant, ou plutôt sordide, que tu fasses un enfant à une fille de cet âge. » Attendant d’en savoir plus, Rhett marquait un temps de pause, l’air de chercher quelque chose du regard. « On peut vraiment pas compter sur toi, Sean. » Je fronçais légèrement les sourcils, ne comprenant guère ses paroles. Je le remarquais se diriger vers la cuisine pour dénicher dans un placard ma bouteille de Scotch de dix ans d’âge. Je faisais une légère grimace. Il n’avait pas oublié son emplacement. Je comprenais ainsi qu’il préférait plutôt s’attaquer à ma réserve personnelle et boire un bon whisky dans ce moment plutôt que le verre sur la table basse que je venais de lui servir contenant un banal whisky que je servais à mes invités le plus souvent. Il se pointait après debout devant nous avec son verre à la main pour raconter la suite. « Bon, du coup, elle vient dans mon bureau, je commence un peu l’entretien. Et là, elle m’annonce qu’elle est pas venue pour un entretien mais parce qu’elle pense que je suis son père. Photo de sa mère à l’appui. Mère avait qui j’ai effectivement couché il y a 20 ans mais que j’ai pas revu depuis. » Il levait son verre vers le ciel avant de dire quelques mots. Je restais silencieux. « Coïncidence ? J’ai un peu de mal à y croire. » Bouche bée dans un premier temps, je laissais ensuite échapper de ma bouche sans même réfléchir : « Quand je pense que tu me donnais limite des cours d’éducation sexuelle étant plus jeune ... » Avant de reprendre mes esprits pour lui dire plus sérieusement : « Cette fille ne cherche pas par hasard à te soutirer de l’argent ? » Cette fille pouvait très bien lui mentir après tout. Certains sont même doués pour ça. En réalité, j’avais du mal à y croire. « Et si t’avais répondu à mes appels plus tôt, Sean, j’aurais sûrement su quoi faire... » Voyant mon oncle tournait sa tête en direction d’Heather tout en ricanant, je le connaissais mieux que quiconque pour savoir qu’il comptait sortir une connerie. « Et j’aurais sûrement pas débarqué dans ton salon avec une demoiselle à moitié à poil. » A cet instant, Heather, surement gênée, se levait du canapé en s’entourant de la couverture pour cacher sa petite tenue justement et s’éclipsait pour pouvoir s’habiller après nous avoir touchée quelques mots. « Tu comptes faire quoi ? J’espère au moins que tu as pensé à vérifier sa vraie identité si elle te ment et même faire un test ? » Je comptais lui apporter mon soutien tout comme il me l’a apporté à la mort de ma mère, il y a quelques années de cela. « Tu sais que je suis là si tu en as besoin. » De retour dans le salon, habillée, Heather arrivait auprès de nous pour au final nous informer qu’elle nous quittait pour aller travailler et nous saluer. Je tournais ma tête vers elle affichant un léger sourire sur mon visage. « On se recontacte, ne serait-ce que pour prendre des nouvelles. A bientôt ! » Je me levais alors pour lui donner une accolade avant de me rasseoir à ma place et la voir franchir le seuil de la porte d’entrée. « Je crois que j’ai besoin d’un verre avec cette nouvelle. » dis-je avant de prendre en ma possession le verre de whisky sur la table basse que j’avais servi au préalable à mon oncle et d’en boire quelques gorgées. Il n'y a pas photo, il est infecte comparé à mon Scotch.