ALOYSIA ◊ come here and visit my world

aloysia rhodes

shape of you

01. Aloysia est née au Danemark, d'une mère argentine et d'un père danois 02. Sa mère travaillait comme secrétaire de chancellerie au consulat général d'Argentine dans la capitale danoise. 03. Son père, lui, travaillait à l'institut du bonheur de Copenhague : elle en a tiré toutes ses connaissances sur le bien-être au quotidien, le hygge comme on dit là-bas 04. Son grand frère, Jonas, et elle ont été élevés dans un petit cocon, un environnement baigné de bougies et de petits plats maison. 05. Ils jouaient avec des jouets en bois, pêchaient avec leur père sur les lacs et dessinaient avec leur mère avant d'aller se coucher. 06. Aloysia a toujours été fascinée par l'art, et particulièrement par le dessin et la peinture : les crayons, les pinceaux, les toiles, c'est son monde 07. Elle a fait son premier vernissage, avec un certain intérêt pour les paysages naturels, dans une petite ville danoise lorsqu'elle avait quatorze ans. 08. L'année suivante, un drame secoua cet équilibre si parfait : les parents d'Aloysia décédèrent dans la naufrage d'un bateau de plaisance, alors qu'ils étaient en vacances. Tout s'était écroulé, tout n'était que chaos. 09. Jonas, majeur, fut désigné comme le tuteur légal de sa petite soeur, enfermée dans un mutisme profond pendant des semaines. A l'époque, son seul moyen d'expression était le dessin : des dessins sombres, perturbés, qui lui permirent toutefois de sortir la tête de l'eau. 10. Quand, enfin, elle eut le courage d'aller de l'avant, Jonas lui proposa quelque chose de radical : s'enfuir à l'autre bout du monde. Recommencer une nouvelle vie, loin de ses souvenirs si douloureux. Aloysia accepta, et ils s'envolèrent pour Sydney alors qu'elle n'avait que dix neuf ans. 11. Le temps a fait son oeuvre, et la fratrie a réappris à vivre autrement. Mais c'est surtout grâce à ses études que Loys a retrouvé le goût de vivre : c'est après cinq brillantes années d'études de l'art et de la communication qu'elle fut diplômée de l'université de Sydney. 12. Elle s’est installée à Island Bay dans la foulée, à vingt quatre ans, suite à une opportunité professionnelle incroyable dans le quartier des affaires de Wellington : un poste d’assistante de direction pour Warner Bros NZ. 13. C'est là qu'elle a rencontré Aiden, célèbre producteur de films. Entre eux, une alchimie se produisit et tout est allé très vite : ils ont emménagé ensemble et se sont fiancés dans les six mois qui ont suivi leur rencontre. 14. Vivant dans un grand confort financier, Aloysia aménagea leur appartement  selon les préceptes du hygge : bougies, textures, plantes vertes et meubles en bois pour une ambiance scandinave épurée et chaleureuse. 15. Leur mariage eut lieu l'année suivante, et quelques semaines plus tard, ils attendaient leur premier enfant. Aloysia, soucieuse d'élever pleinement son enfant, a démissionné. Mais à première vue, aucune ombre au tableau. 16. Leur fils, Soren, est né alors que son père était en voyage d'affaires. Il n'est revenu sur le sol australien que quatre jours après sa naissance. Aloysia ne lui a jamais pardonné, et cette faute a fragilisé leur couple. 17. Soren est désormais âgé de trois ans, et son père n'a jamais été aussi absent. Aloysia, dont la conception de la famille était radicalement différente, vit très difficilement cette situation. Son mariage bat de l'aile, elle se sent incroyablement seule et elle ignore comment surmonter cette épreuve. 18. Pour le moment, sa seule bouffée d'oxygène, c'est d'avoir repris un emploi. Et pas des moindres : un poste de directrice artistique au sein de la maison d'édition Random House. Une aubaine pour une femme au foyer désemparée.

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>meghan markle ›</pris> aloysia greenfield

   

is this the end ?

hold your breath and count to ten

Lorsque la ville recouvrait son manteau sombre, la mère dynamique laissait place à l'épouse esseulée que j'étais devenue au fil des années. La nuit était déjà tombée depuis deux bonnes heures lorsque Soren s'endormit enfin. Las, je me laissai tomber en arrière sur le canapé. Des jouets en bois et des feuilles gribouillées de mille couleurs trainaient partout sur le sol. La table de la cuisine n'était pas débarrassée, et mon pull était tâchée de la sauce tomate avec laquelle Soren aimait tant jouer. Mon fils avait certainement fichu en l'air ce pull en cachemire, mais tout ce que je pensais, c'était qu'il rivalisait d'imagination. Je n'avais pas la force de le disputer, ni même de lui demander de se calmer. J'étais même fière qu'il trouve la force de s'imposer. C'était un enfant qui, plus encore que les autres, avait besoin d'attirer l'attention. Son père, mon époux, était un homme d'affaires particulièrement occupé qui ne trouvait plus le moyen de rester plus de vingt quatre heures à la maison. Du haut de ses trois ans, Soren souffrait atrocement de cette situation. Je le voyais souvent fobserver, les yeux embués, les pères et leurs fils à l'école. S'en suivait généralement une démonstration de virilité, pour me prouver qu'il était très fort et tout à fait capable de gérer la situation. Dans les instants les plus difficiles, qui se multipliaient ces derniers mois, un mutisme suivait une violente crise de larmes. Et chaque fois qu'à cause de son père, une larme roulait sur la joue de mon fils, j'étais partagée entre la colère et le désespoir. Si Aiden était un père absent, c'était aussi un piètre époux. Sans lui, il manquait une pièce à notre puzzle. Un membre à notre famille. Un pilier à notre tribu. Soren et moi tentions de (sur)vivre ensemble, en espérant chaque soir qu'il nous fasse la surprise d'être de retour. Mais le temps filait à vive allure, et cela faisait déjà trois ans qu'il multipliait les productions de films à l'étranger. Alors lorsque Soren avait besoin de se défouler, même si cela mettait en péril mon pull en cachemire, je le laissais faire. Le soir, lorsque je pouvais retirer mon masque de jeune mère épanouie, je n'étais plus qu'un pantin épuisé par un quotidien pesant. En dépit de la colère que j'éprouvais parfois envers lui, Aiden me manquait terriblement. J'étais seule, dans ce bel appartement d'Island Bay, sans personne contre qui me blottir. Je passais mes soirées à guetter l'écran de mon téléphone portable, impatiente de recevoir un message ou deux. Quand j'avais de la chance, Aiden m'appelait quelques minutes pour me souhaiter bonne nuit. Et, étrangement, je profitais pleinement de ces précieuses secondes. Jusqu'à ces derniers mois, lorsque j'entendais sa voix, une certaine forme de culpabilité m'envahissait. Comment pouvais-je en vouloir à un homme qui passe son temps loin de sa famille, et qui subvient même à ses besoins ? J'osais espérer que c'était tout aussi difficile à vivre pour lui que pour nous... jusqu'au jour où Aiden commit un ultime faux pas. C'était l'anniversaire de notre enfant et au delà du fait qu'il n'était, comme d'habitude, pas présent, il n'avait même pas pris le soin de nous téléphoner. Après avoir subi mes foudres via messagerie vocale, il redoubla d'énergie pour se racheter une conduite. Mais la livraison de centaines de bouquets de fleurs et de cadeaux n'auraient jamais suffi à combler le vide qu'il avait installé depuis des années. Je ne pouvais continuer à me languir de quelques courts messages, de quelques week-end partagés dans l'année. Les sentiments étaient toujours présents et il n'était pas question de quitter mon époux, mais je devais me détacher de cette attente nocive et commencer à vivre pour moi. Je devais apprendre à exclure cet homme de l'équation. Comprendre qu'il était un électron libre et qu'en dépit de ses innombrables qualités (et du fait que je lui trouvais encore des excuses), il ne serait jamais l'homme de la situation. Désormais, plus encore qu'une mère sereine, je devais me retrouver en tant que femme. Pour m'épanouir, quitte à ce que ce soit sans lui.