› be my valentine › may-line & kenzo

Honnêtement, je ne savais pas ce qui m'avait traversée part la tête ce jour-là. Lorsque j'avais découvert l’événement pour la St Valentin, je me suis, dans un premier temps, dit que ce genre de bêtises ne menaient à rien. C'est vrai quoi. Fallait-il attendre cette soi-disant fête pour avouer ses sentiments à quelqu'un ? Puis, de toute façon, j'avais dû mal à croire en l'Amour. J'aurais pu me contenter de cette première idée, passer cette soirée avec mes animaux en regardant une série romantique tout en mangeant des pop corn, mais non. Il aura fallu que cette idée saugrenue vienne hanter mon esprit. C'est là que je me suis lancée le défi de faire ce premier pas. De toute façon, qu'est-ce que je risquais ? Si ce n'était pas réciproque, personne n'en saurait jamais rien et je n'aurais plus qu'à faire en sorte d'oublier le plus rapidement possible cet épisode aussi désastreux soit-il de ma vie. Puis, avec un peu de chance, ce que j'avais ressenti lors de notre première rencontre n'était pas qu'un doux songe, peut-être que contrairement à ce que je pensais jusqu'à présent, je ne m'étais pas bercée d'illusions. Alors, sur ce coup de tête, j'ai décidé de tenter. Et me voilà, aujourd'hui, dans ma salle de bain, devant mon miroir, à me bagarrer avec mon fer à friser et à stresser comme-ci ma vie allait se jouer dans quelques heures à peine. À moins que ce soit réellement le cas. Je termine ma coiffure, débranche le fer et appuie mes mains sur les bords du lavabo. Je ne garde pas un très bon souvenir de la dernière St Valentin que j'ai passé et je dois me faire violence pour ne pas aller me blottir au fond de ma couette. Je me donne une petite claque mentale et finis de me préparer. Je ne me dégonflerais pas et il est hors de question que j'arrive en retard.

Il est l'heure et une voiture m'attend en bas de mon immeuble. J'ai l'impression d'avoir été envoyée dans une de ces séries américaines que je regarde pour faire passer le temps et où, à la fin, les deux amants vivent heureux jusqu'à la fin des temps. Mais dans mon cas, je ne sais même pas qui je vais rejoindre. L'idée de me retrouver avec un potentiel parfait inconnu m'angoisse. Habillée d'une petite robe aux motifs fleuris et maquillée de façon très sobre, je quitte mon appartement et monte à bord de la voiture, direction Wellington. Je laisse mon imagination s'occuper de ma distraction durant le trajet, permettant à une multitude de suppositions, quant à cette soirée, de grandir dans mon esprit.

Lorsque je descends de la voiture, je lance quelques coups d’œil autour de moi, à la recherche du moindre petit indice concernant l'identité de la personne avec qui je vais passer la soirée, et c'est là que je le vois. Il me tourne le dos, mais je pourrais le reconnaître entre mille. Tout le stress que j'avais accumulé jusqu'à présent disparaît et je me détends. Lorsqu'il pivote dans ma direction, mon cœur se gonfle d'une étrange chaleur. Pas celle qui vous fait suffoquer ou qui peut encore vous brûler. Non. Celle qui vous rassure, qui vous rend heureuse. « Kenzo... » Murmurer son prénom est le seul moyen pour m'assurer que je ne rêve pas, qu'il ne va pas s'enfuir en courant et me laisser planter-là. Je m'approche de quelques pas, ne sachant même pas ce que je vais pouvoir dire quand je me retrouverais en face de lui. « Bonsoir. » lui dis-je tout bas. Est-ce que je devrais lui dire autre chose ? Lui dire que je suis contente ? Ou soulagée ? Je n'ai pas réellement le temps de continuer de me torturer l'esprit qu'on vient nous annoncer que nous pouvons choisir dans une liste, plutôt conséquente, ce que nous souhaitons faire ce soir. Je parcours des yeux les différents événements et hausse un sourcil. Je suis incapable de prendre une décision. Je pense même faire partie des personnes les plus indécises de la planète. Et quoi qu'on puisse choisir, le plus important, c'est qu'on soit tous les deux.