❝ There's just one step between love and hate ❞ Newton ♥

❝ There's just one step between love and hate ❞
Newton & Skye

Deux mois. C'est le temps qui s'est découlé depuis ta dernière rencontre avec lui. Lorsque tu y repenses, tu ne peux t'empêcher de songer que ce n'était pas toi. Tu as suivi le mouvement parce que cela te permettait d'être près de lui mais avec le recul, tu te dis que ce n'était pas une bonne idée, la manière dont vous vous êtes quittés ne faisant que confirmer ta pensée. Tout a dérapé et le pire dans cette histoire c'est que tu as fini par te sentir coupable d'être honnête avec lui. Quand vous étiez jeunes, tu savais que tu pouvais être toi et c'était ce qui te plaisait dans votre relation. Aujourd'hui, tu te retiens, marches sur des œufs, restes sur tes gardes ne sachant qui tu rencontras la prochaine fois que tu le verras. Mais ce n'est pas toi. Ça ne l'a jamais été. Au final, tu t'adaptes à lui mais tu te perds, t'effaces. Ca t'effraie. C'est l'effet qui l'a sur toi. Tu remets tout en question : tes choix, ta manière de penser, d'agir. Il te définit. Cette situation est une véritable énigme pour toi. Tu ne sais pas quoi faire pour te sortir de ce pétrin. Plus rien n'est simple. Une partie de toi en est heureuse, puisqu'il est là mais l'autre, l'autre est épuisée. Épuisée de se battre, d'être prudente, de réfléchir, de chercher ses mots ayant peur de leur impact. C'est le bordel dans ta tête et ça t'agace.

Tu soupires et attrapes ton sac. Ce n'est pas le moment d'y penser, même si rendre visite à sa mère ne t'y aidera pas. Pourtant tu l'as promis. Bien vite, tu te retrouves sur le parking de l'hôpital. Tu n'es pas très à l'aise dans cet endroit mais tu mets ce sentiment de côté. Mme Griffin s'est toujours montrée bienveillante et ce n'est pas le moment de lui faire défaut. Tu as déjà laissé tomber un membre de cette famille, pas deux. Tu arpentes les couloirs, suis les instructions de ta mère, cette dernière lui ayant rendu visite trois jours plus tôt. Auparavant, tu te rendais directement chez eux, étrange sensation et revenir dans cette maison dans ces circonstance t'a fait bizarre. Tu chasses ces souvenirs de ta tête et rentres dans la chambre. Tu t'installes sur la chaise située près du lit. Mme Griffin tourne la tête vers toi et vous commencez à discuter. Elle a pris l'habitude de te poser des questions sur ton travail, curieuse de tout. C'est une sorte de rituel entre vous. Mais aujourd'hui c'est différent. Tu sens qu'elle souhaite te demander quelque chose de précis mais se retient. Et tu sais que c'est en rapport avec lui. Pourtant elle ne dit rien, respectueuse de ton intimité. Quant à toi, tu ne veux pas la blesser parce que tu sais que cette histoire entre vous ne lui plairait guère. Pendant près d'une heure, elle te questionne et tu réponds en souriant. Tandis que tu cherches tes mots, tu sens une présence dans ton dos. Le regard de Mme Griffin glisse derrière toi et tu devines de qui il s'agit. Sans te retourner, tu te lèves, te penches pour embrasser sa mère et attrapes ton sac. « Je vous laisse, je repasserai dans la semaine. » Sans un regard, sans un mot pour lui, tu quittes la chambre. Aujourd'hui tu n'as pas envie, aujourd'hui tu es trop fatiguée. Ce n'est ni le lieu ni le moment de repartir dans ... tu ne sais même pas dans quoi : joute verbale comme à l'église ? Ce jeu étrange de la dernière fois ? Cette situation t'épuises alors tu ne préfères rien tenter. Tu sors de l'hôpital et te laisses tomber au sol, contre le mur. Ce n'est qu'à ce moment-là que tu réalises que tu retenais ta respiration. Quand est-ce que tout cela se calmera ?  

❝ There's just one step between love and hate ❞
Newton & Skye

« S'il te plaît newton ... » Tu soupires et rends les armes. Attrapant le paquet au passage. Pas un mot. Pas un regard. Tu cèdes et prends « sa place ». Tu n'avais pas envie d'y aller. Pas aujourd'hui, encore moins demain. Tu n'as pas envie d'y aller tout court. Tu as encore en mémoire les souvenirs de la dernière fois. Ta main peut en témoigner. Le plâtre ne va pas disparaître aussi facilement … malheureusement pour toi. Tu ne t'en prends qu'à toi même pour cette connerie. Et c'est ce que tu fais. C'est à contre cœur que tu te rends vers ce lieu.. si froid, si austère. Sauf que voilà, tu ne peux pas lui dire non. Pas maintenant, encore moins lorsqu'il te regarde ainsi. C'est ton père après tout. Tu es rentré pour être là, pour eux, mais aussi pour toi. Tu sais au fond de toi que tu l'aurais regretté. Alors t'es là. Tu erres dans cette ville, tel un fantôme. Parce que dans le fond c'est ce que tu es. Tout est différent. Tu n'as plus les même sensations qu'avant. Tu t'es demandé si ce n'était pas toi le problème dans le fond. Tu es parti. Tu as tout plaqué pour partir vivre ta vie. Ton expérience. Et bon sang que tu as aimé. Chaque jour loin d'ici fut un réel bonheur à tes yeux. C'est égoïste et tu assumes pleinement cette pensée. Tu étais loin de tout et surtout d'elle… ta souffrance tu l'avais même oublié. Tu pensais qu'elle n'existait plus. Que tu avais fait table rase du passé … erreur. Une fois de plus, tu es dans l'erreur. Tu t'es pris une belle gifle mentale lorsqu'elle est apparue au fond de toi. Cette rage que tu n'avais pas ressenti depuis un moment… depuis ce jour à l'église. Tu t'en veux d'être aussi distant avec elle. Sauf que tu ne sais pas. Tu ne sais pas ce que tu veux. Encore moins ce que tu veux. Il fut un temps où tu savais. Où tu avais enfin compris qu'elle était la réponse à tout. Sauf que là t'es encore plus paumé que d'habitude. À croire que cette ville ne t'apporte jamais rien de bon… juste des déceptions et du mal être. La preuve en est. Si tu es de retour, c'est pas pour du bonheur, mais du malheur. Tu es revenu pour être à ses côtés jusqu'au bout. Lui tenir la main pour qu'elle avance dans ce tunnel accompagnée. Et ça t'effraie. T'étais pas prêt à tout ça. Est-ce qu'on l'est ? Tu doutes que quelqu'un le soit, mais toi ce n'est pas le cas. T'es pas prêt pour tout, ça t'as même rien demandé… tu subis tel un gamin. Tel le gamin que tu es. Parce que tu n'es qu'un gamin apeuré, incapable de prendre une décision et qui a par dessus tout encore besoin de voir sa mère sourire … T'as encore besoin qu'elle s'inquiète pour toi. Qu'elle te dise que tu mènes ta vie de travers, mais qu'elle accepte. Qu'elle rêve de te voir poser, fonder une famille, être « normal ». t'as besoin d'entendre tout ça encore une fois et pas qu'une … Soufflant un bon coup, tu t'engouffres dans cette prison blanche. T'as pas le choix… c'est ce que tu te répètes…

 Ton regard se bloque. Tu n'y crois pas tes yeux. T'as même envie de te pincer pour voir que tout ceci est bien réel. Hélas c'est le cas. Tu peux sentir son odeur lorsqu'elle te tourne le dos et s'en va. Le regard de ta mère qui la suit, puis te supplie d'agir. Tu bloques un instant. Tu sens qu'elle monte en toi, déposant le paquet. Tu entends vaguement ton prénom. Ta mère qui te supplie de rester à ses côtés. Elle te connaît, elle sait que tu n'es pas en état. Surtout pas pour de nouveau la confronter. Tu la cherches du regard. Ta course se finit sur ce petit corps. Elle est contre le mur. Serrant les poings. Te maudissant par la même occasion pour la douleur qui s'émane dans ton main. « T'as rien à faire ici ... » tes mots sont froids, durs. Son regard se reporte sur toi. « T'as pas ta place ici ... » Tu n'as même pas le temps de contrôler ce qui sort de ta bouche. Tu la laisses juste dire ce qu'elle veut.. agir à ta place. Parce que cette rage, elle reste présente. Elle te consume à chaque fois que tu plonges ton regard dans le sien. Bon sang que t'as mal, même après deux mois… cinq ans.

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Newton & Skye

Tu apprécies ces après-midi avec Madame Griffin. Ca te rappelle les fois où tu attendais Newton et où tu discutais de tout et de rien, sans prise de tête. Il n'y avait aucun sujet tabou avec elle et tu tu confiais quasiment plus facilement qu'avec ta mère. C'était le bon temps. C'était facile. Aujourd'hui tout était différent. Surtout avec lui. Mais pas ça. Vos heures à parler, de la pluie et du beau temps, c'était resté votre rituel. Alors tu aurais du t'en douter, savoir qu'il finirait par se pointer. Incapable de l'affronter une nouvelle fois et également soucieuse de respecter leur intimité, tu t'éclipses. Tu t'éloignes de lui, tu en as besoin. Au sol, appuyée contre le mur, tu respires. Même lorsque tu ne lui adresses pas la parole, cela t'est difficile. Et contre toute attente, tu le vois. Debout devant toi. Tu remarques qu'il a les poings serrés et tu t'apprêtes à encaisser. La sentence ne tarde pas à tomber et ses mots sont durs, ils font mal. Tu n'es guère étonnée. Tu le sentais depuis le début. Tu lèves les yeux vers lui et tu rencontres la froideur des siens. Sans un mot, tu te remets sur tes pieds et le laisses continuer. Et avant même que tu ne puisses réfléchir, tu réponds « Va te faire foutre Newton. » Cette scène a comme un goût de déjà-vu. C'est exactement ce que tu lui a dit cinq ans plus tôt lorsqu'il t'a avoué ses sentiments. Sauf qu'aujourd'hui, il va trop loin. Ta visite n'a rien à voir avec lui, tu n'es pas là pour lui. Tu sais bien qu'en lui disant ça, tu t'engages sur un terrain dangereux, parce que cela va vous rappeler des souvenirs douloureux, parce que ce sera forcément dur, que vous allez vous faire du mal. Tu as bien conscience que ce n'est ni le lieu ni le moment de repartir dans une de vos disputes. Mais t'en peux plus, t'en as par dessus la tête. Marcher sur les œufs, faire attention à chacun de tes mots, à ta manière de le regarder, d'agir. T'es épuisée de cette lutte incessante, de fonctionner selon ses désirs, d'après ses décisions. C'est terminé. Alors tu prends le risque de le perdre, si tant est que tu l'ais retrouvé un jour. « Je ne suis pas là pour toi, je suis là pour elle. On n'a peut-être plus de contact depuis cinq ans mais ce n'est pas le cas avec elle. On ne s'est jamais perdue de vue. Je suis toujours venue la voir, et d'autant plus en ce moment. » Tu gardes la tête haute. Tu n'as probablement pas le droit de lui dire ce genre de choses mais ça t'est bien égal, tu t'es suffisamment mise en retrait. « Alors ce que tu peux penser ou dire, je n'en ai rien à faire ok ? Et tu n'as pas ton mot à dire. Si Mme Griffin ne souhaite plus me voir, soit. Mais ne transpose pas tes désirs s'il te plaît.» Tu n'as pas flanché ni bougé d'un poil. Tu te tiens devant lui, impassible. T'as l'impression d'avoir déclaré une guerre. Mais tu réalises quelque chose. Tu l'as blessé cependant rien ne l'obligeait à agir ainsi. Après tout s'il ne souhaitait plus de contact avec toi, il lui suffisait de te le dire. Alors tu décides de le confronter une bonne fois pour toute « Dis moi quelque chose Newt, ça t'amuse ? T'es devenu sadique durant ton absence ou quelque chose du genre ? On peut vraiment se poser la question après tout. Tu déposes la boîte sur mon paillasson, notre boîte et depuis deux mois, tu joues avec moi. Tu souffles le chaud et le froid constamment. Donc je te demande si tu prends ton pied à me faire souffrir comme ça ? Tu cherches quoi au final ? Tu le sais au moins ou tu comptes continuer comme ça longtemps ? » Tu serres les poings à ton tour. Et voilà, troisième guerre mondiale déclenchée. Ça va être douloureux et certainement pire qu'à l'église. Mais tu en as besoin, c'est vital pour toi. Il faut percer cet abcès. C'est parti …

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Newton & Skye

Tu souffles un instant. Serrant ton poing. Ton regard n'est plus ce qu'il était. Elle se réveille et t'attaque. Ça a juste le don de sortir les flammes. « C'que t'as pas compris, c'est que j'en ai rien à foutre. T'as pas ta place ici. T'auras jamais ta place ici. Que ça soit moi ou quelqu'un d'autre. C'est pas ta place. Qu'importe c'que tu viens y faire. Qu'importe pour qui tu viens. T'as ta place. Tu l'as plus. Fais toi une raison. » Elle te déclare la guerre, ça te fait rien. Juste l'envie de riposter. Tu ne serres pas les dents. Tu ne démords pas de ta position. Elle peut t'écraser autant qu'elle veut. Tu t'en fous. Comme tu t'en fous des regards que tu sens dans ton dos. Cette fois-ci c'est elle qui a commencé et tu ne tourneras pas le dos. Enfin pas pour le moment. Elle. Ici. Ces lieux ça a le don de réveiller un truc en toi. T'as jamais été fan des hôpitaux. Des mots plus haut que ta pensée. T'es pas du genre à passer à l'offensive. Tu fuis le conflit, mais là… tu étouffes et t'as besoin que ça sorte. « Tu parles de moi mais tu t'es pas regardé ! J'ai peut-être mes torts, mais moi au moins je vis pas dans une illusion. J'sais qui je suis. Je me cache pas derrière des faux semblants. » Tu as capté son regard. Dans le fond, tu sais ce que tu es. Tu sais que tu n'aurais pas du déposer cette boîte. Que tu ne sais pas ce que tu fais. « Tu t'es toujours planqué dans ta petite bulle. Tu dis vouloir voyager, vivre, mais bon Skye ouvres un peu les yeux ! Arrêtes de penser et réagir. T'es trop coincée dans ta perfection que tu ne fais rien. T'as rien compris. Rien compris. Tu crois quoi ? Que tout va revenir comme avant ? Que je peux effacer ce que tu m'as fait ? Juste parce que Madame n'est pas heureuse ? Tu crois quoi ? Que j'ai été dans la même situation que toi ? » Tu n'as pas bougé, mais tu serres les poings. « Et bah non. Pendant cinq ans, j'ai pas pensé une seule fois à toi et t'sais quoi ! J'étais très bien ! Heureux de ma vie. J'étais libre et ça m'convenait. T'as voulu cette décision. J'suis peut être pas capable de prendre des décisions comme tu me l'as parfaitement fait comprendre, mais j'sais vivre. » Tu souffles un peu. Bien sûr que tu n'as pas pensé à elle. Parce que tu avais rangé tout ça. Tu avais mis toutes ses pensées loin de ton cerveau. Pourtant elle revenait te hanter, mais ça tu tairas bien de lui dire. Tu as ta fierté et elle pense tout savoir. « Tu penses quoi ? Que Madame va obtenir c'qu'elle veut .. j'le pensais que jt'ai dit que c'était fini … toi moi. Tout ça. T'as jamais eu ta place dans cette vie et tu l'auras jamais. Tu peux espérer c'que tu veux. Y aura rien. T'as pas ta place ici. Retourne auprès de ta vie si parfaite, si idyllique. Y a absolument rien pour toi ici. » Tu sais que tu es dur. Est-ce que tu penses tous tes mots ? En partie. La colère qui t'habite plus que les pensées. Parce que ces derniers jours ont été plus qu'éprouvant et la voir ici … se permettant .. non tu n'en peux plus. Regard froid, mots dur, mais sans pour autant lever le ton. « J'ai mes torts, mais moi au moins j'vis pas dans une désillusion. » finis-tu par lâcher. L'espace d'un instant t'as oublié que vous n'étiez pas seuls. Qu'il y avait des gens autour de vous et surtout .. t'as oublié le gamin qui avait grandi en sa compagnie. Le gamin qui imaginait monts et merveilles. Le gamin qui pensait être lié à cette petite blonde pour toujours. Parce que même si le gamin est toujours là. Il a grandi. Et y a des blessures qui ne peuvent être effacé. Parce que tu te rends compte qu'à présent la haine t'habite lorsque tu croises son regard. Que tu veux lui faire du mal … que tu as plus mal qu'elle ne peut le croire. Que tu es juste dans un flot de noirceur. Que tu as juste besoin d'évacuer. Tant pis pour elle. Vous. T'en as plus rien à faire à ce moment précis. Tu veux juste que le poison sorte et par n'importe quel moyen.

❝ There's just one step between love and hate ❞
Newton & Skye

En te levant ce matin, tu n’aurais jamais imaginé que la journée prendrait cette tournure.  Tu savais que ce ne serait pas évident parce que même si tu n’es pas liée par le sang à cette femme, tu l’apprécies. Après tout tu as grandi à ses côtés. Elle a été présente pour toi. Donc c’est tout naturellement que vous avez gardé contact et que tu as continué à lui rendre visite. D’autant plus maintenant. Lorsque tu as appris qu’elle était malade, tu t’es sentie mal et c’est ainsi que votre rituel s’est installé. Toutes les semaines, tu passais la voir. Parfois ce n’était qu’une dizaine de minutes mais c’était suffisant. Alors aujourd’hui, tout devait se passer comme d’habitude sauf qu’il a décidé de débarquer, lui aussi. Et en l’espace de cinq minutes, tout s’est effondré. Tu l’observes et l’écoutes, te détruire petit à petit. Depuis son retour c’est tout ce que vous avez fait. Tu sais d’avance que tu vas perdre cette bataille, comme toutes les autres d’ailleurs mais tu en as beaucoup trop sur le cœur pour te taire. Alors tu restes là, stoïque encaissant tout ce qu’il te balance à la tronche. Certains pourraient te dire que tu l’as cherché, que c’est de te faute, que l’on récolte ce que l’on sème. Etait-ce une perte de temps depuis le début ? Mais t’as pas envie d’abandonner, ça te fait royalement chier. Et ce qui t’irrite d’autant plus c’est de ne pas avoir de véritable seconde chance.  Tu ne bouges pas, les poings serrés, tendue à l’extrême. «Tu estimes que je n’ai pas ma place ici mais je me fiche totalement de ton opinion Newton. Je n’ai pas besoin de ta permission pour venir la voir. Elle apprécie mes visites et je ne compte pas changer mes habitudes pour toi.» Plus il parle et plus tu sors de tes gonds. Tu te rends compte que tu es au bord de l’explosion et t’en as juste marre de cette situation. Tu en viendrais presque à regretter d’avoir trouvé cette boite quelques mois plus tôt. Il se permet de te juger, de juger ta vie et questionner tes choix, te confiant qu’en cinq ans il n’a jamais pensé à toi. Tu ne peux t’empêcher de lâcher un rire amer « Mais tant mieux pour toi Newton, grand bien te fasse. Et je ne vis pas dans ma bulle, j’ai construit ma vie après ton départ, tout comme toi ! Et il me semble que tu ne m’entends pas te le reprocher. J’ai grandi et si la personne que tu vois aujourd’hui ne te plait pas, je n’y peux rien mais surtout, je n’en ai rien à faire » Menteuse. Tu ignores totalement si tu penses ce que tu dis. Tu es complètement paumée. T’as qu’une envie c’est de partir. Tu le laisses continuer tout en cherchant tes clés dans ton sac avant de réaliser qu’elles sont bien gentiment poser sur la table de chevet à côté du lit de Madame Griffin. Y’a des fois où t’aimerais juste te filer des baffes. Tu sais que tu vas devoir retourner à l’intérieur et tu ne crois pas en être capable. Mais surtout tu te demandes s’il te laissera faire. Et tandis que tu cherches un moyen d’y entrer, il t’achève. Tu le fixes, le regard vide. « Et moi je suis sûre que le Newton que j’ai aimé, n’aurait jamais osé me dire ces choses-là. Il semblerait que l’on ait perdu tous les deux » Tu passes devant lui sans un mot de plus, sans un regard et te diriges vers l’hôpital. Encore quelques minutes et tu seras dans ta voiture en direction de chez toi. Tout ça serait bientôt terminé. Si ce n’était pas déjà le cas.

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Newton & Skye

Cinq ans. Cinq putain d'années. Tu pensais que tu avais réellement tourné la page. Tu pensais que tu avais tiré un trait sur tout ça. Tu pensais que revenir ici, et dépasser ce qui s'était passé .. tu pensais rien en ramenant cette boite dans votre vie. Autant la tienne que la sienne. T'as pas pensé, comme à ton habitude. Puis y a eu ces retrouvailles et tout est revenu. Absolument tout. La douleur. La rancune. La haine. Parce que c'est ça que tu ressens à présent, de la haine. Tu t'en rends compte en croisant son regard. Tu lui en veux. Tu as envie de la voir souffrir. T'as envie de lui faire du mal. Autant qu'elle t'en a fait. Parce qu'elle a levé la voix, qu'elle a réagi. Qu'elle t'a attaqué. Que cette fois tu te tairas pas. Tu ne vas pas fuir. Tu l'affrontes. Tant pis si les mots ne sont pas plaisants. Tant pis si ça va faire qu'agrandir ce fossé entre vous. Tu ne peux plus rester passif. Tu étouffes de l'intérieur. T'as envie d'exploser. De rage. La colère qui t'habite n'est pas bonne. C'est rare que tu te sentes ainsi. Mauvais. Alors tu exploses doucement, calmement parce que tu ne sais pas lever la voix. T'es pas comme ça. Ton regard est brutal en revanche. Parce que t'en peux plus de cette comédie. De cette danse qui n'en finit pas. De ce flou béant. Et puis y a tout le reste. Tout ce qui se passe actuellement dans ta vie. Ces décisions qui t'attendent, cette pression. Grandir. Non ça n'a jamais fait parti de ton vocabulaire … et on te demande de le faire. Alors tu prends sur toi, mais trop, c'est trop. Et elle. Elle qui attend quelque chose de toi. Tu ne sais pas quoi ou alors si tu sais, mais tu ne peux pas. Tu ne veux pas avouer cette vérité. La façon qu'elle a eu de te regarder, ces mots. Tout ça, tu ne peux pas. Parce que ça va faire que .. t'en sais rien. Tu ne peux juste pas. C'est trop tard. Les mots qu'elle te dit, tu les écoutes qu'à moitié. Tu pensais ce que tu as dit. « Si t'en as rien à faire pourquoi tu réagis ainsi ! » Finis-tu par rétorquer du tact au tact. Bloquant ton regard dans le sien. La rage, tu tentes de la contrôler. Et tu finis par lui dire ce que tu penses. Que c'est fini. Parce que ce « vous » tu ne le ressens plus. Tu ne peux pas. Parce que t'en prends conscience là. Que t'y arrives pas. C'est trop pour toi. Tu ne peux pas retourner à ce que vous étiez. Tu pensais. Imbécile que tu es. Parce que tu agis toujours sans réfléchir. Tu pensais que tout était tourné, mais non. Elle finit par passer à côté de toi, les mots qu'elle t'adresse font écho dans ta tête. « Apparemment faut croire que tu me connais pas si bien que ça. Tires toi Skye … retournes à ta vie parfaite et oublies moi, oublies tes idées et tes rêves parce que ça ne se réalisera jamais … » tu bloques ton regard dans le sien « jamais » tu n'étais pas obligé de le répéter mais c'est plus fort que toi. Tu aurais pu émettre le fait qu'elle ne revienne pas ici. Sauf que tu sais au fond qu'elle reviendra, qu'importe ce que tu dis. Tu sens des regards autour de toi, tu finis par lui tourner le dos. La laisser à sa vie. T'en peux plus. Retournant dans cette chambre. Ton coeur qui se serre en la voyant sur ce lit. Ses souvenirs qui voguent dans ta tête. T'as envie d'exploser. Elle t'adresse ce regard. Le genre que tu détestes. T'as pas envie d'entendre ses mots … pas maintenant. Soufflant un bon coup, t'as besoin d'air. Tu étouffes ici. T'as l'impression de crever de l'intérieur. T'as besoin d'air. Besoin de respirer. Besoin de fumer. Besoin d'oublier un instant que tu viens de mettre un terme à quelque chose … à un truc que tu adorais gamin … à ce sentiment que tu n'avais ressenti qu'une fois … en sa présence. Parce que t'as besoin de te détacher de tout ça. T'as besoin … tu ne sais pas de quoi tu as besoin, mais là maintenant de souffler et respirer.