lady and the tramp ( jordan )

LADY AND THE TRAMP

J O R D A N & A U S T I N

Pour tout dire, je ne me suis jamais sentie à l’aise dans ce genre d’endroit. Quand Jordan m’avait fait connaître son adresse, j’étais loin de me douter que celle-ci me mènerait face à cet immeuble, mais surtout que Jordan vivait bel et bien entre ces murs. Pour je ne sais quelle raison, j’ai toujours pensé que dans ces lieux, il n’existe que des personnes superficielles et arrogantes alors qu’au contraire, Jordan est loin de ressembler à ces énergumènes. Du moins de ce que je connais d’elle pour le moment, peut-être que je me trompais, nous nous découvrions peu à peu, la suite pourrait me prouver l’inverse. A cet instant justement, je venais d’en apprendre un peu plus à son sujet, nous ne venons pas de la même classe sociale. J’avais même hésité à faire demi-tour, m’étant dit qu’il y a un fossé entre nos deux milieux. Au final, je m’étais décidé à franchir les portes de l’hôtel après m’être immobilisé devant pendant quelques minutes, le temps pour moi de me faire une raison. A mon passage, je me voyais ainsi basculer dans un autre monde. Mes yeux scrutaient les moindres recoins du hall d’entrée avant de se fixer sur le sol en marbre. Tout est surdimensionné à mon goût, décidément un monde à part. Pour preuve, cet hôtel est décoré de matériaux précieux comme le marbre et l’or, en plus d’avoir de vastes pièces. Avec toute cette quantité de matériaux, je pourrais m’offrir de belles motos et voitures de luxe. Je me sentais vraiment gêné par mon accoutrement, loin de refléter l’image de la plupart des hommes présents dans ce hall, étranglés par leurs cravates et étriqués dans leurs costumes même si je devrais au fond me sentir à l’aise dans mes baskets, mon jean et mon tshirt. Cessant de rêvasser, je me dirigeais vers la réception car Jordan avait oublié une chose, me donner le numéro de sa chambre. Par malchance ou peut-être par manque de sophistication avec ma tenue, le réceptionniste derrière le comptoir était occupé au téléphone et ne me prêtait aucune attention. Voyant qu’il ne réagissait pas d’autant plus malgré que je m’étais affalé sur le comptoir, je réfléchissais à employer une autre manière pour me faire voir et ne plus passer pour un fantôme jusqu’à la trouver. « Même lors de ma première fois, les préliminaires n’étaient pas aussi longs. Je m’en souviens comme-ci c’était hier, cette fille pour être bien gaulée, elle l’était et m’en a fait voir de toutes les couleurs. Je pouvais pas rêver mieux pour une première fois. D'ailleurs, à croire que ce n’était pas sa première ! » Forcément, comme je m’en doutais, il avait fini par couper court à la conversation et me regarder avec un air indescriptible mais qui me laissait sourire. « Bonjour, je viens rendre visite à Jordan, Jordan Coalman. » dis-je plus sérieusement. Après un coup d’appel, sûrement donné à Jordan, il me crachait enfin le morceau en me donnant l’étage et le numéro de sa chambre. Je le remerciais brièvement et prenais la direction des ascenseurs. 1, 2, 3, 4 étages, je voyais défiler les étages sur le cadran d’affichage, je commençais à croire qu’elle vivait dans un donjon. L’ascenseur finissait par s’arrêter à son étage et les portes s’ouvrir. J’en sortais et marchais sur quelques mètres avant d’arriver devant sa porte. Après mes quelques cognements à la porte, Jordan se présentait à moi. « Hé ! Tu vas bien ? » Je lui donnais une accolade et rentrais après que Jordan s'était retirée du seuil de la porte. J'en prenais encore une fois plein les yeux avec sa chambre ou plutôt suite. « Tu ne m’avais pas dit que tu vivais dans ce palace ! Crois-moi que je ne me sens pas à ma place. »

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A vivre dans ce milieu, Jordan ne peut que mener une belle existence et ne se soucier de rien puisqu’elle peut compter sans nul doute sur le personnel de l’hôtel, une vie de princesse en soi. Maintenant, il se cachait ou ce prince charmant avec son cheval blanc ? De nos jours, il s’agit plutôt d’une voiture de luxe en guise de cheval avec plusieurs chevaux sous le moteur. A moins que cet endroit soit une sorte de tour, telle dans les contes, où elle n’attend plus qu’impatiemment son prince qui n’aurait qu’à passer les étages un à un par l’ascenseur pour atteindre sa belle. Ne croyez surtout pas que je m’échappais durant mon enfance à travers les contes de fées et d’autres livres du genre, mais il m’arrivait de les lire pour ma petite sœur. Quand je pense que certaines filles rêvent du prince charmant ! Ces filles, en question, doivent se faire une raison, le prince charmant n’existe pas ! Peut-être qu’un homme peut se montrer galant et charmant avec une fille, mais ce n’est qu’éphémère, ce n’est que pour obtenir quelque chose d’elle en retour. Je sais de quoi je parle. A la découverte de la suite de Jordan, encore une fois, j’étais presque époustouflé par le décor. Pourtant je venais seulement de franchir le seuil de la porte. « Ca va plutôt bien, et toi alors ? » Je découvrais aussi Jordan en total contraste avec les lieux, sans sophistication, ce qui faisait apparaitre un léger sourire au coin de mes lèvres. « Bien, merci. » Après ça, je lui faisais part, en toute franchise, que je ne me sentais guère à mon aise, n’ayant pas l’habitude de côtoyer ce genre d’endroit. « Je peux comprendre, mais ne t'en fais pas, ce n'est qu'une façade. Et pour preuve ! » A ce moment, je voyais Jordan lever une de ses jambes pour me montrer dans l’état dans lequel elle se trouvait c'est-à-dire un pantalon qui ressemblait plus à un pyjama que je repérais en premier lieu et un simple tshirt en remontant mon regard jusqu’à son visage sans artifice. Je n’avais pas manqué sa tenue en arrivant, il faut dire. « Je vois ça ! Je te préfère sincèrement comme ça, au plus naturel ! Mais tu aurais pu au moins me prévenir que tu vis dans cet endroit, je me serais un tant soit peu apprêté, enfin … » Pour dire vrai, je ne possède que des t-shirts personnalisés et quelques chemises imprimés qui font réellement plus penser à celles des touristes que l’on peut croiser lors de la saison estivale, rien de sophistiqué, quoi que ! Il doit bien avoir un costume dans un coin de ma penderie que j’ai dû acheter et porter une seule fois pour l’occasion d’un mariage d’un ami. Ça me revient ! Je me sentais vraiment étouffer là-dedans ; mauvais souvenir d’où pourquoi depuis ce jour, je l’ai rangé dans ma penderie et ne l’ai plus jamais ressorti. Jordan finissait par me sortir de mes pensées. « Tu veux que je te fasse visiter ? » Je ne demandais que ça en fait, curieux de découvrir d’avantage là où Jordan vivait et peut-être même avoir le souffle coupé. « Oui, ça m’intéresse de voir dans quel environnement tu vis ! » Tel un enfant, sans plus attendre, je prenais les devants et regardais en marchant sans aucune précipitation tout ce qui m’entourait.

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Alors, ma mère m’a souvent répété qu’il ne faut jamais juger les personnes selon les apparences, d’après l’expression, l’habit ne fait pas le moine. Jusque là, je ne prêtais jamais attention aux personnes apprêtées, étriquées dans leurs costumes ou vêtements de luxe, pensant qu’ils n’étaient que des personnes superficielles dont leur but était de se démarquer de la populace, mais Jordan me prouvait le contraire par sa modestie dés notre rencontre et avec ou sans cet accoutrement. « Oh, on s'en fiche va. Ne te laisse pas impressionner par l'endroit, ça ne veut rien dire. » D’ailleurs, celle-ci appuyait ce point en faisant référence à l’endroit dans lequel je m’étais convaincu de m’aventurer. Je me sentais à l’étroit jusqu’à l’entente de ses mots qui me mettaient tout de suite à l’aise. Jordan me proposait ensuite de me faire visiter sa suite. Je ne tergiversais pas bien longtemps, curieux d’en découvrir davantage, quitte à finir sur les fesses, et ne perdais pas de temps à faire mon entrée, prenant ainsi les devants. Après avoir découvert un couloir qui ne ressemblait en rien à un vulgaire couloir, je découvrais un salon hors norme et lumineux avec sa baie vitrée donnant sur la côte. Je ne manquais aucuns détails de la pièce dont le plafonnier. « Voilà le salon ! » Je me rendais compte qu’il faisait les dimensions, en tout et pour tout, de mon premier appartement ! Par contre, il n’était pas aussi luxueux que son salon, loin de là ! Je n’hésitais pas à lui en faire part, si ça pouvait la faire rire après tout. « Ton salon fait la taille de mon premier appartement ! » Jordan m’entrainait ensuite vers une autre pièce qui piquait ma curiosité au point de passer ma tête lorsqu'elle entrouvrait la porte. Je n’osais entrer de peur de salir la moquette de la chambre avec mes chaussures. Ainsi, j'explorais la chambre du regard en restant au seuil de la porte. « Voilà la chambre de mon fiancé. » Comment ça ? J’avais du mal comprendre, quelque chose m’obstruait peut-être les oreilles à moins qu’ils faisaient réellement chambre à part. Je ne pouvais qu’avoir un regard interrogé dans cette incompréhension. « Oui nous faisons chambre à part ! » Par ailleurs, j’apprenais que Jordan est fiancée. Par instinct, je jetais un œil sur ses mains à la recherche d’une bague que je finissais par trouver. Je n’y avais pas fait attention avant ça. « Pourquoi, vous faites chambre à part ? Il ronfle c’est ça ?! C’est peut-être, les valeurs auxquelles vous tenez ? Du genre, à ne pas dormir ni coucher avant le mariage ? » Pour être curieux, je l’étais à lui poser cette question indiscrète, mais si elle ne tenait pas à me répondre, je comprendrais parfaitement. « Tu dors ou alors ? » J’imaginais déjà la chambre qu’elle pouvait avoir avec un lit dont on ne quitterait pour rien au monde. « Je suis sûre que ton lit est le lit de mes rêves, grand et confortable ! »