> Play with fire || Edyan#3

Play With Fire

Que veut-il dire par '' Tu devrais savoir que je ne suis pas connu pour ma passivité non plus  '' ? Pourquoi croyait-il que je savais une telle chose sur lui ? Je réponds instinctivement en me braquant «Non, je ne sais pas.» Dans la seconde, il insiste sur le sujet et détaille un peu plus. Si je continue de nier, ça va lui sembler suspect.. «Ah, oui...  Il y a trois ans je crois.. Tout le monde a oublié cette histoire, pas la peine de la remuer...» Je suis très mal à l'aise de parler de ça ouvertement avec lui.. Je change donc de sujet en lui lançant un sourire que j'espère détendu «Et non.. Je ne suis jamais sure de rien avec toi» Et ça, c'est justement la seule chose dont je suis sure. Ensuite, il se met à argumenter sur le pourquoi du comment il m'appelle Princesse. Je suis obligé de me mordre la langue pour ne pas lui répondre car si je le fais, je vais encore m'énerver et je suis trop épuisé pour ça. Je le laisse donc croire qu'il a gagné cette bataille en plus de toutes les autres. Je ne manquerais quand même jamais de le rembarrer dès que j'entendrais ce mot dans sa bouche. Il continue sur sa lancée de sarcasmes et encore une fois, je prends sur moi. Par contre, je ne peux pas m'empêcher de hausser les yeux au ciel ou de me mettre le visage dans les mains en signe d'agacement. Sauf qu'à un moment donné, il dépasse carrément les bornes. Sois disant l'alcool me rendrait moins timide et délierait ma langue. Je me promets de ne plus jamais boire en sa présence, ça l'amuse beaucoup trop. «Sache que je n'ai pas besoin d'alcool pour dire ce que je désire. Et là tout de suite, je voudrais qu'on arrête de se chamailler.. Tu veux bien?.»

Il vient juste d'ôter son tee-shirt devant moi en disant que la seule bonne raison de le suivre est que j'en ai envie. Il a totalement raison.  C'est même la chose que je veux le plus en ce moment. Enfin, presque. Juste avant l'envie de le suivre jusqu'à sa chambre, il y a celle de ne jamais l'avoir dénoncé. Ou même de ne jamais l'avoir croisé à cette stupide soirée. D'ordinaire, je ne vais pas à ces trucs, mais je ne sais pas ce qui m'a pris ce soir-là. J'y suis  finalement allé et je l'ai rencontré. J'étais très loin de me douter de la tournure qu'allaient prendre les événements. Jamais je n'aurais pensé me retrouver à vivre chez lui et encore moins à le suivre dans sa chambre quand il était à moitié à poil. Mais j'ai cédé. Encore. Depuis que je connais Kyan, j'ai l'impression de toujours capituler et de lui donner ce qu'il veut Je me sens plus faible que jamais en sa présence. Ce n'est pas dans mes habitudes de me laisser mener par le bout du nez, mais il faut croire que c'est différent avec lui. Pourtant, j'essaye vraiment de résister à toutes ses attaques, ses sous-entendus, ses tentatives pour me rendre dingo. Mais il faut se rendre à l'évidence : il est plus fort que moi. Je le sais pertinemment. Et lui aussi.

J'entre dans sa chambre en évitant ses regards qui veulent dire ''j'ai gagné'' et une fois cela fait, il referme la porte en me regardant dangereusement. Mais je me sens plus excitée que craintive d'être enfermée comme ça, avec lui. De toute façon, je ne compte pas lui céder davantage alors, pas la peine de stresser. Maintenant que je suis ici, je ne sais pas quoi faire. Surtout qu'il me dévisage. Au bout de quelques instants, il décide enfin à bouger pour s'asseoir sur le lit et enfiler un tee-shirt. Zut. J'aimais bien ce que je voyais moi. «Oh non, je n'enfilerais pas ma nuisette cette nuit. Plutôt un gros pyjama hideux et repoussant» Je le fais marcher et j'ai déjà une autre idée derrière la tête, mais il aura la surprise bien assez tôt. J'ai envie de sentir son parfum tout contre moi, même si je vais dormir à quelques centimètres -millimètres?- de lui, car avec Kyan, je n'en ai jamais assez. J'en veux toujours plus. Et puis, si je veux pouvoir me dominer cette nuit, il ne faut donc pas que je m'approche de trop près. Du coup, un tee-shirt avec son odeur me parait être une bonne alternative. Kyan est déjà dans la salle de bain quand il me propose de prendre cette douche ensemble. Je n'ai pas le temps de répondre qu'il revient vers moi pour poser ses doigts sur mes lèvres. Si je pensais que Kyan m'avait déjà surprise autant qu'il le pouvait, je me trompais clairement. Il essaye de m'aguicher avec un discours bien trop plaisant à mon goût. Il parle par exemple de nos corps l'un contre l'autre ou de ses mains qui parcourent mon corps. À peine ces mots sortis de sa bouche, mon corps tout entier s'enflamment. Une chaleur désormais bien connue se répand déjà là en bas et je fais tout mon possible pour résister. Lui a déjà tourné les talons et est rentré le plus calmement du monde dans la salle de bain. Je me lève pour le suivre, puis me rassois. J'ai recommencé ce geste jusqu'à ce que ma raison ait enfin gain de cause. J'entends le bruit de l'eau qui coule et mon Dieu oui que je pense à tout ce qu'il vient de me dire ! C'était son but, c'était ce qu'il avait cherché. En essayant de garder contenance, je me suis finalement bougé du lit afin de chercher un tee-shirt propre à enfiler après.

J'entends l'eau de la douche couler et je me glisse sur la pointe des pieds dans la salle de bain. Kyan est déjà derrière le rideau, mais je peux voir sa silhouette alléchante à travers. Je n'ai que quelques pas à faire, quelques vêtements à enlever et une bonne dose de courage à prendre pour le rejoindre. Sans faire le moindre bruit, je fais glisser mon jean sur mes jambes et le laisse par terre. J'attrape mon haut et en un mouvement rapide, il se retrouve également au sol. Je suis en sous-vêtements mais malgré mon stress, je décide de les retirer aussi. Kyan a voulu jouer, c'est ce que nous allons faire. Je dégrafe mon soutien-gorge et laisse tomber les bretelles le long de mes épaules. Le fait de me dénuder en silence et avec une tension évidente me fait frisonner encore plus. Je rêve de cet instant depuis la première fois où j'ai vu Kyan et maintenant que je suis lancé, plus rien ne me fera reculer. Pas même ma raison. Ma culotte rejoint le reste de mes habits et je me faufile délicatement vers la douche. Je bouge légèrement le rideau et me rends compte que Kyan me tourne le dos. Il est parfait. Il est pour moi et rien que pour moi. Je rentre discrètement dans la douche et j'attrape sa taille de mes mains fragiles mais franches. Je sais comment m'y prendre. Sous mon contact, je le sens frémir, même s'il n'a pas l'air étonné. Peut-être avait-il senti ma présence, ou peut-être savait-il que je le rejoindrais.. Je commence à caresser ses hanches et je remonte doucement vers ses épaules. Il se tient au mur qui se trouve face à lui, comme s'il est sur le point de tomber. Je sens qu'il a envie de se qui ce passe et qu'il n'est pas prêt à me repousser. Mais où sont ses limites ? Et où sont les miennes ? Je décide de n'en avoir aucune lorsque mes mains cherchent à descendre plus bas, pour lui procurer enfin ce que son corps me demande. Mais au dernier moment, il se retourne et me plaque contre le mur. Il m'embrasse à ne plus savoir respirer et nos souffles ne ressemblent plus qu'à des supplications. Ses mains ne sont pas tendres avec moi, mais ce n'est pas ce que je veux. En ce moment précis, la seule chose que je veux c'est qu'il me touche encore et encore. Sa bouche reprend son assaut et ses doigts se mettent à jouer avec ma poitrine. Je ne veux pas que ça s'arrête. Et pourtant...

Je sursaute légèrement lorsque mon téléphone portable sonne. Je me lève enfin du lit : je déteste silencieusement la personne qui vient de me sortir de cette délicieuse rêverie et pour la peine, je ne décrocherais pas. Kyan voulait que j'y pense, c'est réussi.  Je n'entends déjà plus la douche couler et je me mets à la recherche d'un tee-shirt propre lui appartenant tout en essayant de calmer mes hormones. Je finis par en trouver un et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je sais ce que je vais faire. Quelques minutes plus tard, j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. «Enfin !» Je lui fais un petit sourire malicieux avant d'ajouter : «J'emprunte la salle de bain quelques secondes. Au fait, tu es certain de vouloir travailler ce soir ? Je n'ai pas envie d'être seule...» lui dis-je en passant à ses pieds, son tee-shirt sous le bras, sans un seul regard. Pourtant, je sens ses yeux curieux me suivre et je suis tout d'un coup très fière de moi. Je ne referme pas la porte entièrement, je ne laisse que quelques centimètres d'ouverture. Il a voulu qu'on joue, très bien. On va jouer. Je crois que ce petit rêve m'a donné un peu d'assurance. Je me plante dans le rayon visuel de Kyan et le plus lentement possible, je me déshabille. Je ne préfère pas savoir si Kyan m'observe ou s'il s'en contre fout, sinon, je pourrai changer d'avis et refermer cette porte. Je déplie le vêtement que j'ai dérobé et je l'enfile en essayant d'être sensuelle, mais je ressemble probablement à une gamine maladroite. J'essaye de chasser cette pensée de ma tête avant de craquer sous la pression. Lorsque je suis habillée, je détache soigneusement mes cheveux et les brosse légèrement. Je rejoins Kyan dans la chambre sans savoir s'il a profité du spectacle et s'il a vraiment envie de travailler ou non.

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En réalité, ce n'était pas vraiment des chamailleries. Mais j'étais agacée qu'il ait toujours un truc à dire. Surtout qu'il avait pour la plupart du temps raison. Je commençais à apprécier qu'il soit le seul capable de me clouer le bec, même si je n'étais pas prête à l'admettre devant lui. Il m'avait dit de dormir à mon aise et qu'il ferait pareil. Sauf que comme je retenais toujours le moindre mot qu'il prononçait, je me suis immédiatement rappelé qu'il avait déjà mentionné dormir nu. En moins de deux, mon esprit cherchait déjà une échappatoire à la situation, mais heureusement (ou pas), il avait enfilé un tee-shirt, ce qui prouvait bien qu'il n'avait pas l'intention de faire une telle chose. Ma raison était soulagée et mes hormones déçues. D'autant plus que quelques minutes plus tard, il m'avait lancé un de ses boxers, en me faisant bien comprendre que c'était pour que je le porte. J'avais d'abord été un peu vexé par ce geste, mais je m'étais finalement souvenue à quel point c'était une mauvaise idée d'avoir aussi peu de tissus sur la peau. Alors, je m'étais dirigé vers la salle de bain pour enfiler le sous-vêtement et en étais ressortie plus à l'aise.

Après m'être installée sur le ventre en direction de la télé, j'avais choisi de regarder une comédie musicale : les dix commandements. Je la connaissais déjà car je l'avais regardé maintes et maintes fois, mais jamais je ne m'en lassais. Je connaissais par cœur les chansons, les répliques et j'avais depuis longtemps analysé le propos de l'histoire. Contrairement à beaucoup de femmes, le côté romantique de la comédie ne m’intéressait pas. Il en était question, certes. Mais pour moi, avant de parler d'amour, cette pièce parlait de pardon, de foi et d'espoir. Et je considérais ces trois choses comme bien plus importantes. J'avais eu envie d'augmenter le son régulièrement, mais Kyan semblait concentré sur son travail et je ne voulais pas le déranger. Il était tellement plongé dans ses dossiers, qu'il n'avait pas remarqué les coups d’œil que je lui lançais de temps en temps (d'accord, souvent.). J'étais impressionnée par la capacité de cet homme à toujours être sexy, quel que soit le moment. En le regardant travailler, je m'étais fait la réflexion que finalement, la seule dont je ne pourrais jamais me lasser, c'était lui.

Au bout de presque deux heures, la comédie avait prit fin et comme par hasard, Kyan s'était levé pour fermer les stores de la chambre. Je boudais un peu parce que j'avais espéré que notre soirée se passerait autrement. Mais il m'avait ramené bien vite à la réalité en me précisant que nous n'étions pas un couple. Je le savais. Mais cette phrase me faisait plus de mal encore lorsqu'elle sortait de sa bouche. «Pas la peine de me le dire, je suis au courant. Et je ne râle pas.» Il s'était alors rapproché de moi et je ne l'avais pas repoussé. J'étais trop blessée pour pouvoir montrer la moindre résistance. «Si tu n'en as pas l'habitude, pourquoi le fais-tu avec moi?» Il n'y avait aucune pique dans cette question, je voulais simplement comprendre pourquoi il avait envie de dormir avec moi. J'étais tellement perdue.. Avec une telle proximité, je m'étais mise à me souvenir du rêve de tout à l'heure et mon corps s'était à nouveau tendu. C'est à ce moment qu'il avait attrapé le bas de mon -son- tee-shirt pour m'amener jusqu'à lui. Comme toujours, je m'étais raidie et j'avais tenté de refuser.. Mais je me poserais des questions plus tard. Là tout de suite, je voulais juste profiter de son parfum et de sa peau contre la mienne. Alors, je m'étais finalement laissé faire et en sentant la chaleur de son torse sur mon dos, j'avais cru perdre tout contrôle. «Tu as encore gagné on dirait.» J'étais amusé par ce fait et j’espérais qu'il n'allait pas me faire une énième remarque désobligeante. Je m'étais ensuite retourné vers lui pour analyser son expression et en le voyant si beau à mes côtés, j'avais eu envie d'être audacieuse. Jusque-là, je n'avais  encore jamais osé répliquer à son contact.. Mais ça devait changer. Et ça allait changer. De toute façon, je n'étais plus capable de résister plus longtemps à cette envie. J'avais alors approché ma main de son visage en le regardant dans les yeux. Je l'avais posé délicatement sur sa joue et je parcourais ses traits avec retenue, comme si j'attendais son approbation.. «Tu es un vrai mystère pour moi Kyan» Je ne savais pas comment il allait réagir à mon geste, mais j'avais dit ''aucune question''. En approchant mon visage du sien, j'avais remarqué une petite étincelle dans ses yeux, mais la peur de me faire repousser était encore bien présente. Pourtant, j'avais posé mes lèvres sur les siennes et j'espérais ne pas le regretter.

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J'avais décidé de ne pas répondre à son attaque sur le mensonge. Ça ne servait à rien de répliquer infiniment. S'il voulait encore avoir le dernier mot, il n'avait qu'à l'avoir. Je m'y étais habitué de toute façon, alors..Une autre question m'avait brûlé les lèvres et quand je l'avait posé, Kyan m'avait surprise à y répondre aussi franchement. Ah ça oui, pour jouer avec le feu, il s'y prenait bien. À merveille, même.  Depuis notre rencontre, il ne faisait que ça. Et moi aussi, à vrai dire.. Et je ne devrais plus être étonné de rien avec lui. Ça c'est ce que je croyais.

Avec ma main posée sur son visage comme ça, il avait presque l'air mal à l'aise. Mais il ne m'avait pas repoussé. Je supposais donc que ce contact lui plaisait.. Même si je n'en étais pas certaine. La douceur de sa peau m'avait complètement fait devenir folle et j'avais fait l'impensable. J'avais osé le faire. J'avais embrassé Kyan. Pourtant, je ne croyais pas que ce soit une bonne idée, mais je voulais juste sentir ses lèvres sur les miennes. Et connaître le goût de ses baisers. Dès qu'il était sorti de la salle de bain, j'avais su que je ne résisterais pas. Je n'avais essayé qu'à moitié et j'étais finalement heureusement du résultat. Au début, il s'était juste laissé faire mais il n'avait pas reculé. Et ensuite, il m'avait rendu mon baiser. Et ça non plus je ne l'avais pas anticipé. Je pensais qu'il me repousserait, mais il n'en avait rien fait. «Je ne sais pas si j'en ai le droit, mais j'en ai envie.. Et si tu veux....» Mais visiblement, il n'aimait pas ce plan, il venait de me le dire. Alors, en me décollant légèrement de lui, j'avais fait mine de m'éloigner et avais dis «Mais tu as raison, les règles sont les règles après tout donc....» Il avait immédiatement riposté en passant ses bras autour de moi et en collant mon corps contre le sien. Ainsi étreinte, je commençais déjà à sentir des picotements partout. Il ne l'avait pas fait exprès, mais sa jambe entre les miennes me procurait des sensations interdites dans mon intimité, là où personne ne m'avait fait ressentir de telles choses. La moindre cellule nerveuse de mon corps réagissait et j'aurais aimé pouvoir aller plus loin. Mais c'était trop tôt. Je ne m'en sentais pas capable. Et puis.. une petite voix dans ma tête me soufflait que jamais je ne serais à la hauteur de cet homme. Il avait sans doute connu plus de femmes que je ne pouvais l'imaginer et cette idée me serrait le cœur. Si je cédais à mes envies là tout de suite, je passerais pour une débile qui ne savait pas comment s'y prendre. Ce qui était totalement vrai. Ça lui donnerait une fois de plus  l'occasion de me rappeler à quel point j'étais jeune.. et ça serait la honte intersidérale pour moi. Je commençais un tantinet à paniquer mais la chaleur de cet homme ne me persuadait pas de faire marche arrière. J'étais tellement accro. C'était dingue, je ne le connaissais que depuis trop peu de temps et jamais je ne m'étais laissé aller comme ça avec personne. La voix de Kyan me disant que nous ferions mieux de dormir avait pourtant réussi à me remettre les pieds sur terre. Je me rendais compte de ce que je venais de faire à l'instant et je me souvenais de ce que j'avais fait il y a trois ans. J'imaginais soudain Kyan derrière les barreaux, et en moins de trois secondes, j'étais calmée «Oh euh.. oui, en effet. Je suis désolé Kyan. Je n'aurais jamais dû faire ça..» Intérieurement, je tournais comme un lion en cage. «Je peux m'en aller si tu préfères...» S'il me le demandait, c'est ce que je ferais. Même si je n'en avais pas envie. Et je ne voulais pas prétendre le contraire. «J'ai juste envie d'être dans tes bras pour cette nuit. J'en ai besoin..» J'étais consciente que je le suppliais presque de ne pas me jeter et que j'étais pitoyable, mais avec lui, je ne faisais que des trucs qui ne me ressemblaient pas. Je crois que je commençais enfin à vivre.

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Il m'avait dit ne pas être un mec câlin. Et ça tombait bien, je n'avais jamais été dans cette optique non plus.  C'était surtout parce que je ne comprenais pas la nécessité de toujours se toucher. Une fois, deux fois, puis trois, et quatre... Dans mon esprit, lorsqu'on ne pouvait toucher quelque chose ou quelqu'un, ça ne le rendait que plus attrayant encore. Et quand on se décidait enfin à le toucher, il perdait de son charme, cette petite chose qui nous avait tant fait frétiller. Mais il m'avait suffi d'un seul contact avec Kyan pour comprendre que je m'étais largement trompé. On ne peut pas se lasser de ce genre de choses. Du moins, avec lui. Toucher Kyan était à chaque fois différent et en même temps, la sensation qu'il me procurait commençait à devenir rassurante de par l'habitude. Moi qui avais pensé qu'il suffisait d'une seule fois pour être rassasiée, j'en demandais encore. Et vu qu'il était resté collé à moi, j'en déduisais que Kyan aussi. Je ne sais pas si cela voulait dire qu'on devenait affectueux -sûrement pas-,mais si c'était pour encore partager ce genre de moments avec lui, alors, je voulais bien me transformer en l'être le plus câlin du monde et profiter de ses bras autour de moi.

Si moi je ne trouvais que des raisons qui pourraient le convaincre de me repousser, lui semblait en trouver d'autres pour que je reste. Je m'étais sentie soulagée quand il avait répondu que je resterais là. Il n'avait apparemment pas envie que je parte. La situation me plaisait, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que quelque chose clochait, que quelque chose m'échappait. Il ne cessait de souffler le chaud et le froid et je le cernais de moins en moins. Mais à l'instant même où il avait passé ses mains sous le tee-shirt que je portais, toutes mes questions et mes doutes s'étaient évaporées. Sans vraiment comprendre ce qui s'était passé, je m'étais retrouvé dos à lui, son torse chaud et puissant contre moi. Sa main caressait mon ventre avec une telle douceur que c'en était presque une torture. Presque, car la torture commençait en même temps que le doigt de Kyan sous mon boxer. Visiblement, ces gestes dangereux n'éveillaient pas que mes sens, car derrière moi, j'avais senti Kyan durcir. Me dire que j'étais en partie responsable de ça, c'était   déjà tellement jouissif. Il avait encore resserré son étreinte pour me demander d'une voix sexy si j'avais déjà eu un orgasme. Mon cœur avait bondi, non pour cette question vraiment indiscrète, mais surtout parce qu'il m'avait appelé ''mon cœur'' à la fin de sa phrase. Et je n'avais plus pu enlever le sourire idiot plaqué sur mon visage. J'étais aux anges.. Concernant sa question, j'avais le choix.. mentir ou dire la vérité. Et étant donné que mentir ne m'avait apporté que des ennuis, je voulais dire la vérité, même si la situation était un peu gênante. Presque haletante, j'avais réussi à murmurer un petit «Ouais..» , espérant que l'interrogatoire s'arrêterait. Mais Kyan était Kyan et il était bien trop curieux. «On dit toujours que la seule personne qui puisse nous faire réellement prendre du plaisir, c'est nous-même.. » En disant cela, je n'avais pas voulu le provoquer et pourtant, il avait de nouveau glissé sa jambe entre mes cuisses. Je savais très bien l'effet qu'il me faisait, et donc j'étais consciente de ce qui se passait là en bas. Je ne voulais pas qu'il s'aperçoive du pouvoir qu'il avait sur moi et sur mon corps, mais c'était déjà trop tard. Je savais qu'il le savait. J'avais alors recommencé à stresser, fidèle à moi-même. Ce que je voulais, là tout de suite, c'était qu'il continue à me toucher comme il le faisait. Mais je savais qu'à long terme, je finirais par le regretter. En plus, il était hors de questions que je demande quoi que ce soit. Le jour où je serais prête, je n'allais certainement pas supplier. Et même l'érection que je sentais contre moi ne me ferait pas changer d'avis cette fois. «Crois-moi, c'est très tentant.. Mais je pense que j'ai eu assez d'émotions pour aujourd'hui...» Je m'étais alors retourné vers lui, et bien sur, je n'avais pas envie de dormir. «Tu vas probablement dire non, mais.. j'ai envie que tu me parles de toi. Je veux tout savoir» En effet, je voulais vraiment qu'il m'en dise le maximum, afin de le cerner mieux. Et avec un peu de chance, j'allais découvrir ce qui ne tournait pas rond chez lui.