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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 Look into my eyes [Rade#1]

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MessageSujet: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptySam 1 Juil - 21:56

Look into my eyes
Rade #1

Chaos. C'est le mot qui émerge dans ta tête en ce moment même… parasité par la perdition. Tu te perds de plus en plus. N'osant pas pénétrer à nouveau dans cette chambre. Te contentant de le regarder. Lui sur ce lit. Blanc. Vide. Pas un geste. Pas un bruit. La capuche sur la tête, la mine perdue. Tu es là, comme tu l'étais hier et où tu seras sûrement demain. Une vie qui a perdu son sens. Une envie d'être à sa place. Parce que c'est tout simplement ce que tu mérites. Pourquoi tu devrais être là ? Tenir sur tes jambes, alors que lui est .. couché, bloquer entre la vie et la mort. Cette idée te tue à petit feu. Elle te consume de l'intérieur. T'en es conscient, mais tu la laisses s'infiltrer en toi. Tu t'en imprègnes chaque jour un peu plus. T'en as besoin. T'es dépendant de cette souffrance. Étrangement tu y trouves un certain confort. C'est ta punition. Ta famille te tourne le dos. Kyan a essayé d'entrer en contact avec toi, mais rien. Tu n'es rien et tu ne veux rien. Ils font ça par bonté et surtout par amour. Une partie de toi le sait, mais l'autre ne l'accepte pas. Elle ne veut pas qu'on t'aide. Elle veut qu'on te laisse crever la bouche ouverte .. C'est tout ce que tu mérites. Ta punition est là. Te raclant à nouveau la gorge. Les cernes qui ornent ton visage, tu ne les sens plus à présent. Elles sont venus se figer sur ton visage, prenant leur marque. Quant à ta barbe, tu n'as plus la force de prendre le rasoir et de la rendre « belle » tu t'en moques. Tout simplement. Tu t'en fous de la tête que tu as, de l'odeur que tu peux avoir … tu te moques de tout. T'as juste mal. Tu souffres de cette situation. Parce que ça ne devrait pas être ainsi. Pas lui. Lui qui est clairement le meilleur de vous deux. Qui n'a rien demandé et qui se retrouve là .. seul. Tu ne peux même pas l'aider. Tu ferais tout pour lui.. prendre sa place a commencé. Lui qui une femme qui l'attend. Une famille qui dépend de lui… Toi. Tu mérites amplement de te retrouver là. L'accident est entièrement ta faute. L'image qui martèle ton subconscient depuis trois semaines à présent … rendant l'image plus dur à chaque fois… plus dur que la réalité que tu as vécu. Plus dur que ce que tu as ressenti au réveil. Ce souvenir qui te hante, te ramène dans ces lieux. Être en bas, avec les morts ça t'a toujours semblé plus évident, plus simple. Un mort c'est pas chiant, ça parle pas, puis c'est intéressant quand on creuse. Même ça … ça ne t'attires plus. Tu longes les murs, te caches, histoire qu'on ne te reconnaisse pas. D'où l'option capuche noir. Puis vu ta tête, on aurait du mal à te reconnaître. Adieu sourire provocateur. Yeux qui pétillent, tchatche à gogo. Non rien. Pas un mot. Pas un bruit. Tu longes ces murs froids et attends.. un signe. Un geste. Mais rien. Alors tu repars comme tu es venu. Et reviens… un cercle sans fin. Sans vie … zombie de la vie que tu es devenu, airant dans les couloirs à la recherche d'une salvation. D'un peu d'espoir. Qu'il se réveille. Sauf qu'elle ne vient pas. Elle reste loin de toi et t'as l'impression qu'elle te torture. Soufflant intérieurement. Un raclement de gorge te sort de tes pensées. Une main, puis un gobelet. Une image qui te sort de tes rêveries. Tu hésites à regarder plus loin, voir le visage qui va avec cette main. Puis il apparaît. À nouveau. Ce visage que tu as déjà vu. Tu ne saurais dire où ou comment. Tu passes du gobelet au visage. Ne comprenant pas. Un café. Simple. Noir comme tu les aimes. Tu hésites à dire quelque chose. Reposant ton regard sur ton frère. Pourquoi ce geste ? Tu ne mérites rien. Pourtant la main ne se baisse pas. Il ne part pas. Tu finis par capituler. Accepter ce geste. Frôlant sa main pour prendre le gobelet. Bredouillant un simple « merci » à peine audible. Tu portes le verre à tes lèvres. Ton regard à nouveau sur lui … soupirant … attendant ce geste … ce signe ..

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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyDim 2 Juil - 12:17

Look into my eyes
Rade #1

Des âmes en perdition, tu en as vu des dizaines. Il est vrai qu’avec ta profession, il t’est sacrément difficile de passer à côté. Pourtant, c’est bien la première fois que tu es aussi intrigué par l’une d’entre elle. Il faut dire que les ados boutonneux, ce n’est pas trop ce qui t’attire… et il n’a clairement rien d’un gamin. Il est même sûrement plus vieux que toi. D’un an ou deux peut-être. Probablement. Tu n’en es pas bien sûr, mais ça t’importe peu. Ce qui t’intéresse, c’est bien plus que son âge, c’est lui. Tu veux connaître son histoire. Tu veux découvrir sa façon de penser. Tu veux lui redonner un semblant de vie. Ces derniers jours, tu as été témoin de son évolution - si évolution il y a vraiment eu - et il te donne l’impression d’être en chute libre dans un puit sans fond. On croirait que dans sa situation, les choses ne peuvent pas vraiment empirer. Pourtant, à chaque fois que tu le croises, la profondeur de son mal-être semble avoir grandi. Tu baisses les yeux sur les cafés que tu tiens dans tes mains. Tu t’avances précautionneusement vers lui. Quand tu arrives à son niveau, tu lui tends l’un des gobelets. Tu sais que si tu ne te manifestes pas, il ne remarquera pas ta présence alors tu te racles doucement la gorge. Ton regard posé sur lui, tu le détailles de la tête aux pieds. Avec sa capuche sur la tête, tu distingues à peine son visage. Néanmoins, tu lui adresses un faible sourire. Il hésite un instant, arrêtant son bras en plein mouvement, cependant il attrape finalement le café que tu lui tends. Ses doigts frôlent les tiens et tu sens comme une décharge électrique te parcourir l’échine. Tu secoues légèrement la tête, surpris par l’intensité de ce contact. Tu es probablement le seul à l’avoir ressenti. D’un autre côté, tu as conscience que tu es sûrement le dernier de ses soucis et tu comprends, si tu étais à sa place, tu en aurais rien à faire de toi non-plus. Pourtant, tu restes dans les parages. Certes, il t’intrigue, t’attire, mais ce n’est pas seulement ça. Tu ressens le besoin de l’aider … comme tu ressens le besoin d’aider les gens en général. Les âmes perdues, blessées, cassées … tu les repères à des kilomètres. Ce n’est pas pour rien que tu as décidé de travailler dans un foyer pour jeunes. Ils ont besoin d’aide et tu as besoin de te sentir utile. Ça fait partie de qui tu es. Certains voient ça comme une qualité, d’autres comme un défaut. Toi ? Tu ne te poses pas la question. Si les gens pensent que c’est ta façon de masquer ton égocentrisme, eh bien qu’il en soit ainsi. Tu t’en moques. « Merci, » souffle-t-il à ton intention. Tu acquiesces d’un signe de tête avant de venir t’assoir à côté de lui. Tes coudes appuyés sur le dessus de tes genoux, tes mains jointes sur ton café crème, tu suis son regard. Tu as du mal à ne pas te revoir à la place de cet homme dans le coma. Même endroit, même chambre, même lit. Tu as l’impression de revenir quelques mois en arrière. Tu ne peux réprimer une légère grimace. « Tu devrais lui parler. On dirait p’t-être pas comme ça, mais il peut t’entendre. » Et tu parles en connaissance de cause. Enfin, tu embellies peut-être un peu les choses. Oui, il entend. Est-ce qu’il s’en souviendra au réveil ? Moyennement. Vaguement. Pas forcément. « Et ça t’ferait p’t-être du bien, » ajoutes-tu prêt à te faire envoyer bouler. Si souvent, tu ne te rends pas compte quand deviens un peu trop envahissant, ça t’arrive quand même de voir quand tu arrives en terrain miné. Cependant, il t’en faut davantage pour te faire rebrousser chemin. Maintenant que t’en es là, les deux pieds dans le plat, tu n’as plus qu’à attendre sa réaction. Et c’est ton but depuis le début. D’observer ses réactions.
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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyDim 2 Juil - 12:36

Look into my eyes
Rade #1

Tu entends à peine la musique qui se dégage des hauts parleurs. Tu es là, sans vraiment l'être. C'est souvent comme ça ces derniers jours. T'aimerais être enfermé dans cette pièce. Couché sur ce lit. Branché à tous ces fils. Attendre qu'on te réveil. Tel la belle au bois dormant … Seulement toi t'es assis ici. Guettant un signe. Un signe qui ne vient pas. Juste un café. Un café que tu acceptes, parce que ça ne peut pas te tuer. Soupirant intérieurement avant de t'enfoncer dans ton siège. Les mots ont du mal à franchir tes lèvres. Le remercier c'est ce que tu as fait. Plus habituer à parler. Plus habituer à voir des gens. Tu n'en vaux pas la peine. T'en es convaincu, puis à quoi bon ? T'es bon à rien en ce moment… Il fut un temps où on aurait demandé où était le bon stop pour t'arrêter dans tes conneries… Là il s'est éteint, brisé par ton erreur. Planqué sous ta capuche, tu empêches le monde de te voir. Les gens ont dû mal à te voir. Tu te fonds dans les objets, les murs parfois. Ça te fait du bien, de ne pas être vu. Tu n'as pas besoin qu'on te voit. Qu'on te juge un peu plus que tu ne le fais déjà. Non, toi tu veux rester isoler. Noirci par ton chagrin, un peu plus chaque jour. « Tu devrais lui parler. On dirait p’t-être pas comme ça, mais il peut t’entendre. » Sa voix te sort de tes songes. Tu ne t'y attendais pas. Tournant légèrement la tête vers lui. Buvant une gorgée, tu médites ses mots. Regardes à nouveau… comme si un simple regard pouvait changer le donne. Sauf que non. Rien ne change. Rien ne vient. «  Et ça t’ferait p’t-être du bien, » Haussant les épaules. Tu n'as toujours pas regardé dans le blanc de ses yeux. Tu n'oses pas voir ce qu'il s'y renferme. Pitié ? Colère ? T'en as assez vu pour un moment. Tu esquives. Restant bloquer sur ton frère ou le café. « J'suis pas sûr que ma place soit là-bas » finis-tu par lui dire … Te resserrant un peu plus sur toi même … La dernière fois que tu as mis les pieds dans sa chambre … On t'a accusé. Une accusation qui est juste, fondée et vraie. Tu es entièrement responsable de son accident .. Tes mains se serrent autour de ton gobelet. Tu ne sais comment formuler ce qui se trame dans ta tête. Finissant par tourner la tête vers lui, bloquant ton regard vers lui. « T'aurais envie de voir ton meurtrier ou d'entendre sa voix ? » lâches-tu. Bleu qu'est son regard. Azur de ses yeux que tu n'arrives pas à lâcher. Passant tes nerfs sur ce pauvre bout de carton. Tu as dit tout haut ce que tu n'arrêtes pas de songer. Reflet qu'est ton âme en ce moment… Et pourtant il est loin de se douter de tout ce qui se trame dans ta tête. Tu finis par relâcher ton emprise, posant ton regard ailleurs. Tu ne le connais pas. Tu ne sais rien de lui et pourtant … Pourtant tu lui as dit ceci. Ce que tu n'as pas dit à ta famille. Après tout, pas besoin, ils savent que tu es entièrement responsable … Certaines pensent que ça devrait être toi dans cette chambre … Et elle a bien raison… tu ne mérites pas d'être réveillé. Tu mérites d'être endormi… De mourir même … tu te racles la gorge … pourquoi lui et pas toi ? Pourquoi toi et pas lui ?

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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyLun 3 Juil - 17:26

Look into my eyes
Rade #1

Il s’enfonce un peu plus dans son siège quand tu poses tes fesses à côté de lui. Si c’est sa façon d’exprimer que ta présence le dérange, il va devoir faire mieux que ça. Immobile, tu fixes le lit sur lequel son frère est allongé. Si tu te concentrais suffisamment, tu pourrais presque te revoir quatre ou cinq mois auparavant comme si tu pouvais te projeter hors de ton propre corps. Cette idée te fait frissonner. Ce genre de phénomènes te fait franchement flipper. Mais tu n’es pas dans un film et surtout, tu n’es plus allongé sur ce lit d’hôpital. Tu te demandes si Jensen était dans le même état que ton voisin de siège quand tu étais dans le coma. Probablement. Tu as l’impression que ton cœur se resserre quelque peu dans ta poitrine, ça ne te plait pas. Tu secoues légèrement la tête avant de porter ton gobelet à tes lèvres et d’avaler une bonne gorgée de café. Les quelques mots sortis de ta bouche quelques secondes plus tôt semblent le faire réagir. Tu peux sentir un mouvement sur ta droite et des yeux se poser sur toi. Il détourne bien vite le regard cela dit. Tu devines qu’il guette le moindre signe. Seulement, toi qui n’as pas lâché son frère des yeux depuis que tu t’es assis, tu peux attester avec certitude qu’il n’a pas bougé. Tu devines son désespoir, mais tu n’ajoutes rien de plus pour le moment. Tu n’es pas bien sûr de ce que tu pourrais lui dire et ça, c’est une première pour toi. Tu tournes la tête vers lui pour l’observer. Les zones d’ombres sous sa capuche te gênent pour bien distinguer ses traits, cependant tu te retiens de la tirer en arrière. Ce serait inapproprié et pour une fois, tu en as conscience. Evie serait fière de toi. Tu expires bruyamment sans soupire pour autant. Un entre deux … en quelque sorte. Alors que tu continues ton inspection silencieuse, tu remarques qu’il ne veut pas te regarder de peur de croiser ton regard. Le sien passe de son café à son frère à intervalles réguliers. « J'suis pas sûr que ma place soit là-bas, » te répond-t-il finalement. Sans trop savoir pourquoi, sa réponse te surprend. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il t’accorde ne serait-ce qu’un brin de salive. Tu pensais sincèrement qu’il allait rester assis là sans prononcer un mot de plus. Tu le vois se tendre légèrement, un peu comme s’il tentait de rentrer ses bras dans son corps. Ta main se lève instinctivement pour venir rencontrer son épaule, cependant tu arrêtes ton geste en plein vol et ramènes ta main ainsi que ton regard à ton gobelet. Tu te perturbes tout seul. Tu ne sais pas pourquoi tu as fait ça. Ce n’est pas dans tes habitudes d’hésiter à faire quelque chose qui te passe par la tête. Pourtant, en l’espace de quelques minutes, c’est la deuxième fois. « T'aurais envie de voir ton meurtrier ou d'entendre sa voix ? » lâche-t-il soudainement. Surpris par le contenu de ses propos cette fois-ci, tu tournes à nouveau la tête et pour la première fois, tu croises son regard. Tu peux y lire le mépris qu’il a pour lui-même et ça ne te laisse pas indifférent. Tu as envie de lui déballer ta vie, de lui prouver par a + b que les choses vont s’arranger, mais tu n’en fais rien pour le moment. Tes efforts seraient vains et tu le sais. Il n’est pas prêt pour ça. Tu te contentes de soutenir son regard avec force jusqu’à ce qu’il finisse par céder. Ses yeux se reportent sur ce lit d’hôpital mais les tiens restent sur lui. « Il est pas mort, » commences-tu assez sèchement. Tu sais que tu as utilisé le mot qui faut pas, le mot qui fait peur. Mort. Seulement, tu sais également que c’est quelque chose qu’il a besoin d’entendre. Il n’est pas mort. Tu n’étais pas mort. «  Oui, » souffles-tu finalement. « Oui, à sa place, je voudrais l’entendre. C’était un accident. Tu tiens à lui … Tu n’serais pas là sinon. Pas dans cet état-là. Il a b’soin de savoir que t’es là et que t’en as pas rien à s’couer. » Tes derniers mots résonnent dans ta tête. Tu l’as vraiment cru. Qu’il s’en foutait. Tu t’es réveillé et il n’était pas là. Tu étais réveillé et il n’est pas passé une seule fois. Pas une. Tu pensais que t’étais plus rien pour lui. Que t’étais mort ce jour-là. L’espace d’un instant, t’as espéré être mort ce jour-là… Ton regard ne l’a pas quitté. Tu te demandes s’il te prend pour un fou. Tes paroles, sans savoir ce qui t’est arrivé, n’ont pas vraiment de sens et tu en as conscience. Est-ce qu’il va s’énerver ? Tu te demandes si ça ne lui ferait pas du bien ça aussi. Une preuve de vie. Un pas loin du vide.

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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyLun 3 Juil - 18:14

Look into my eyes
Rade #1

Étrange situation qui est en train de se produire. Ce gars que tu ne connais pas. Qui a débarqué munis d'un café. En temps normal, tu n'aurais même pas levé un sourcil vers lui. Pas un mot. Rien. Pourtant tu es là, calé bien au fond de ton siège, à ces côtés. Tu lui as même répondu, te surprenant toi même pas les mots qui ont franchi cette barrière de mutisme. Tu t'es enfermé dans ta bulle. Tu ne laisses personne t'approcher et pourtant … aujourd'hui tu le laisses te parler. Tu le laisses s'approcher. Qu'importe les risques. Tu ne saurais pas expliquer pourquoi… Peut-être le fait que tu es déjà croisé son visage ? Qu'il t'inspire quelque chose ? Où que tu es juste lasse de te battre contre toi même ? Contre tes proches ? Le fait qu'il ne te connaisse pas, permet un rapprochement éventuelle … Une connexion .. Ou juste de ne pas être jugé. Jugé pour tes actes, pour ta peine que tu te fais enduré tous les jours. Non, tu ne sais pas pourquoi tu as coupé cette barrière. Pourquoi lui et pas un autre. Il n'y  a peut-être rien à expliquer, juste que tu as finalement besoin d'un contact. D'entendre des mots. Des mots que tu ne peux pas supposer car tu ne le connais pas. Ou alors t'es une fois de plus lasse de te battre avec toi même. En temps normal tu ne repousses pas les gens. Tu les invites dans ton monde, tu leur parles de tout et de rien. Là c'est différent, plus les jours passent et plus tu te fermes. L'envie d'être seul. De t'isoler. De purger ta peine. Lui est seul, pourquoi tu devrais voir du monde ? Pourquoi toi et pas lui ? Toujours les mêmes questions qui trottent dans ta tête. Questions qui restent sans réponses … et qui t'usent de plus en plus … Tu aimerais savoir, comprendre, être guidé, mais rien.  Pas d'espoir. Pas de signe. C'est ça qui te fatigue le plus. Attendre pour rien. Tu as toujours été quelqu'un de modérément patient. Eh là tu as l'impression que ta patience a atteint ses limites … Sauf que tu ne peux rien faire. Absolument rien. Juste attendre et ça, ça c'est pire que tout pour toi. « Il est pas mort, »  Qu'il te dit. Ton regard dans le sien, tu aimerais bien casser cette connexion. Au fond de toi, tu sais que tu en as besoin. À la fois d'entendre ces mots, mais de le regarder. De plonger ton âme dans la sienne… De capter un regard différent de ceux qui te sont habituels. Il est pas mort … ces petits mots viennent frapper les parois de ton crâne. Bien sûr qu'il n'est pas mort, mais tu appréhendes. Tu as peur de la suite … peur de sa réaction quand il se réveillera. C'est à cause de toi. Tu es le meurtrier à tes yeux. Tu le prives de son bonheur, de sa vie. Sa femme qui l'attend, ses sœurs, enfin vos sœurs qui sont dans l'attente … Oui tu es coupable. « Oui, à sa place, je voudrais l’entendre. C’était un accident. Tu tiens à lui … Tu n’serais pas là sinon. Pas dans cet état-là. Il a b’soin de savoir que t’es là et que t’en as pas rien à s’couer. » Il marque décidément des points et ton attention. Tu ne t'attendais pas à ça. Pas à parler avec quelqu'un. Pas à ces mots. À rien. Comme tous les jours, tu n'attends rien et ce n'est pas plus mal. La vie est moins cruelle ainsi. Te raclant la gorge, tu cherches ce que tu pourrais bien dire… comment « riposter » après ce qu'il vient de dire. Lâchant cette connexion. Tu ne tiens plus. Tu ne veux pas qu'il voit. Qu'il voit qui tu es réellement. Qu'il prenne peur lui aussi. Qu'il voit le monstre que tu es. « Qu'est-ce que t'en sais ? » Le tu qui prend place dans ta bouche, sans même y réfléchir. Tu le connais pas et tu le tutoies déjà. Comme si vous étiez à la fois proche et loin … Tu ne peux le regarder. Tu restes fixer sur ton café. Ne voulant pas qu'il voit ta souffrance intérieur… Non, tu n'étais pas prêt pour ça. Définitivement pas.
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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyDim 9 Juil - 22:00

Look into my eyes
Rade #1

Sa peine, son désespoir, tu peux les voir comme son nez au milieu de sa figure et tu as envie de l’aider. De manière générale, tu es le genre de gars qui veut aider les autres. Cependant, cette fois-ci, c’est différent. Tu veux le sauver. Le sauver de lui-même. Le sauver des autres. Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne sais pas en quoi il est différent, mais il l’est. Son regard dans le tien, tu remarques sa surprise. Il ne s’attendait pas t’entendre dire quelque chose de la sorte. Tu le comprends. Tu y as peut-être été un peu fort. Seulement, il avait besoin de l’entendre et pour une raison qui t’échappes encore, tu avais besoin de le dire. À voix haute. À quelqu’un. Comme si tu parlais de toi-même. Cependant, tu es incapable de t’arrêter là. Tu ne veux pas le voir faire la même erreur que ton meilleur ami. Tu ne veux pas qu’il abandonne … que ce soit son frère ou lui-même. Tu sais bien que Jensen ne pensait pas à mal, que c’était tout simplement au-dessus de ses forces. Seulement, il n’empêche qu’il n’était pas là. Comme s’il te pensait mort avant l’heure. Tu étais vivant. Tout comme cet homme l’est encore aujourd’hui. Tu n’as aucun moyen de lire l’avenir. Tu ne sais pas ce qu’il va se passer pour lui, mais tu sais ce qu’il s’est passé pour toi … et pour cette raison, tu sais ce qui est possible. Tu sais qu’il peut se réveiller à tout moment. Tu sais qu’inconsciemment, il sait ce qui se passe autour de lui. Tu sais que même s’il ne digère pas correctement l’accident et tout ce qui s’en suit, il finira par le pardonner. Parce que c’est son frère. Parce que c’était un accident. Parce qu’on ne peut pas être heureux avec le cœur rempli de haine ou d’amertume. Ses yeux se remettent en mouvement, brisant cette connexion étrange que vous aviez. Il se cache comme si tu allais prendre la fuite en le découvrant. Tu secoues légèrement la tête. Il n’y a rien chez lui - ou chez qui que ce soit d’ailleurs - qui pourrait te faire prendre tes jambes à ton cou. Tu portes ton café à ta bouche pour en prendre quelques gorgées. Sentir le liquide chaud descendre le long de ton œsophage te fait un bien fou. Un frisson te parcourt le dos et tu laisses échapper un léger soupir. « Qu'est-ce que t'en sais ? » te demande-t-il alors. Il ne te regarde pas. Il a le regard fixé sur son café. Tu baisses les yeux à ton tour. Ce que t’en sais ? Tu n’aimes pas beaucoup en parler. Tu y penses souvent. Ça te tourmente encore un peu. Tu as toujours quelques cauchemars ici et là. Mais tu n’en parles pas. Parce que tu penses que si les autres arrivent à oublier, alors tu y parviendras toi aussi. Tu sais qu’un jour, ça ne te fera plus rien. Mais en attendant, ça t’effraie et tu patientes comme tu peux. Tu penses que c’est la meilleure chose à faire de toute façon. Cependant, il te pose cette question. Cette question qui est plus que légitime dans ce contexte et tu ne vas pas lui mentir. Tu ne mens pas de manière générale. Tu inspires profondément avant de lâcher un soupir plus franc cette fois-ci. Tu tends ton bras pour désigner l’homme allongé dans la chambre. « J’étais là avant lui, » avoues-tu simplement avant de laisser retomber ton bras. Tu peux sentir que son regard s’est reposé sur toi, mais c’est maintenant à ton tour de le fuir. Tu ne veux pas qu’il sente la peur que cette pensée t’inspire. « Mon meilleur ami a fait un malaise en moto, j’étais derrière lui … » ajoutes-tu après quelques secondes. Tu y vas progressivement. Un peu comme si tu entrais dans la mer et l’eau était gelée. Rien que d’y penser, tu frissonnes. « J’suis resté trois mois à la place de ton frère, » conclues-tu finalement. Ce n’est pas entièrement vrai, tu es resté dans cette chambre plus longtemps que ça. Quatre mois pour être exact. Cependant, tu préfères ne compter que le temps passer dans le coma. Le reste n’a pas d’importance pour le moment. Pas pour lui en tout cas. Tu cherches simplement à lui montrer que rien n’est encore joué, qu’il n’a pas encore tout perdu, qu’il ne doit pas abandonné. Pas encore. Pas tout de suite. Tu soupires à nouveau avant de finir ton café d’une traite. Tu reposes ton regard sur lui. Tu essayes de deviner ce à quoi il pense, seulement son visage est fermé. Une nouvelle fois, ton bras se lève visant son épaule. Cependant, cette fois-ci, tu n’arrêtes pas ton geste. Tu poses ta main sur son épaule et la presses gentiment te voulant rassurant. C’est ta façon à toi de lui dire : ‘je te comprends … ça va aller, tu verras’.
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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyDim 9 Juil - 23:12

Look into my eyes
Rade #1

« J’étais là avant lui, » Tes poings se serrent. Pourquoi ? Tu ne saurais dire. Tu te racles la gorge. Chassant ses pensées qui virevoltent dans ta tête. Tout ses souvenirs qui te submerge. La voix de ton frère lorsqu'il venait te rassurer après une chute. Son sourire lorsqu'il t'a aidé après un exo ou bien une cuite. Bon sang que tu en as pris des cuites et lui qui t'a toujours soutenu les lendemains. Ryan a toujours été là pour toi. Dans n'importe quel moment de ta vie. Tu en prends conscience de plus en plus. Tu le savais, mais tu ne pensais pas que c'était ainsi. Il a été là, pas parce qu'il était obligé. Parce qu'il le voulait. Tout comme tu l'étais pour lui. Tu tentes de toujours l'être, mais tu as l'impression que ce n'est rien. Que tes efforts sont vint. Tu te sens nul, lamentable, minable. Des mots que tu n'as jamais utilisé pour te qualifier. Tu n'es pas vantard, loin de là, mais tu sais reconnaître tes qualités. Et ces mots n'ont jamais fait parti de ton vocabulaire. Parce que tu te bats. Tu te relèves. La défaite n'est jamais acceptable. Pourtant là, tu as l'impression qu'il n'y a que ça. Qu'il n'y a pas d'autres alternative. Tu te sens tellement … impuissant. T'as horreur de ça. L'impuissance ne fait pas partie de ton vocabulaire. Hors là tu n'as pas le choix. Baissant ton regard. Te sentant honteux. Cachant à tout prix le monstre qui sommeil en toi. Celui qui bouffe. Celui qui s'agrippe, qui ne demande qu'à sortir. Celui dont tu as honte. Cet noirceur que tu as en toi. Ce passager noir. Tu pensais pas qu'il était aussi… présent, nuisible pour les autres. Bien sûr que tu as adoré jouer avec lui les années durant, mais là … Là c'est beaucoup trop fort. N'osant pas relever ton regard vers lui, pourtant tu sens que tu le devrais. Que tu le dois. Qu'il ne dit pas ça, juste pour faire semblant. Ce n'est pas un paraître que tu vois dans son regard. C'est autre chose. Une chose qui t'interpelle et qui t'effraie à la fois. Une fois de plus cet homme qui t'est totalement inconnu t'intrigue et sait appuyer là où ça fait mal. Tu pourrais le repousser, mais tu t'en sens pas capable. Comme ci tu étais attiré par lui. Un lien invisible, étrange. Tel un aimant qui retourne à sa source. « Mon meilleur ami a fait un malaise en moto, j’étais derrière lui … »  Il prend le temps, tu le vois dans son regard et toi tu te perds un peu plus. Voyant cette bouée qu'il te lance. Tu hésites. Partir et ne jamais revenir. Enfin si, mais pas pour lui. Ou bien l'attraper et rester captiver. Rester à la surface. Monter sur ce radeau qui t'attend. Tu n'en sais rien. Tu joues avec tes mains, moites. Te raclant à nouveau la gorge. « J’suis resté trois mois à la place de ton frère, »  tu sens à sa voix qu'il a fini et toi tu baisses à nouveau les yeux. Incapable de dire quoique ce soit. Incapable de trouver les mots justes. Tu aimerais dire quelque chose, mais rien te vient. Hésitant toujours sur l'attitude à adopter. Sur ce que tu dois dire ou faire, mais rien te vient. Tu vois juste Ryan. Toujours lui. Son sourire. Ses mots. Ses souvenirs qui tournent en boucle dans ta tête. Ses souvenirs qui te font du mal à chaque fois qu'ils remontent à la surface. Et puis cette chaleur qui émane de ton corps. Te demandant d'où elle vient. L'impression qu'il est derrière toi, qu'il vient de se réveiller. Qu'il te cherche. L'espace d'un instant tu confonds le rêve et la réalité. Lorsque tes yeux se posent sur cette main. Tu es déçu mais soulagé. Opposition. Contradiction. Tu n'étais pas prêt à lui faire face. Tu te rends compte qu'un cristaux est sorti de ton œil. Éclatant au sol. Tu n'as rien vu venir. La douleur a pris possession de ton être. Tu y as cru et la déception fait mal. Trop mal. T'aimerais te laisser aller, mais tu ne peux pas. Pas de cette manière. Reniflant et passant ta main sur ton visage. Tu essaies de te focaliser sur autre chose. Sur ce café qui se refroidit. Sur les ondes qui se passent à l'intérieur. Les boucles qui se font et se défont. Sa main qui n'a pas quitté ton épaule. Qui reste là. Pourquoi cet inconnu vient à toi ? C'est la question que tu devrais te poser. Pourquoi toi ? Mais tu n'y songes pas. Tu essaies de te relever. Finalement cette bouée tu l'acceptes. Ton regard toujours rivé sur le sol. Cherchant ce que tu pourrais dire, mais rien. Rien te vient. « Il a toujours été doué pour se cacher. J'arrêtais pas de le chercher en gueulant dans le jardin. Au final, c'est lui qui venait toujours me trouver ... » Un vieux souvenir. Et cette fois tu aimerais qu'il vienne te chercher. Qu'il vienne te dire que tout ça est un mauvais rêve. « J'aimerais être dans ce lit, parce que c'est là qu'est ma place .. » voix brisée, regard perdu. Tu rencontres pourtant le bleu de ses pupilles. La peur qui te ronge. La peur qu'il ne retrouve pas. Que tu restes seul sur cette terre. Seul et à la dérive. Parce que t'as besoin de lui. Parce que c'est ton frère. Ton grand frère…
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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyLun 10 Juil - 12:03

Look into my eyes
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Dans le fond, tu n’aurais jamais cru te retrouver à cette place un jour. Tu pensais aller de l’avant et laisser ces quelques mois derrière toi. Pourtant, tu es bien là. Avec lui. Ce gars que tu ne connais pas. Ce gars qui, d’une certaine façon, te rappelle Jensen. Ce gars qui éveille ta curiosité à un point que tu ne pensais pas possible. Tu es là, à revivre l’un de tes pires cauchemars, comme un esprit sorti de son corps qui prend une place de spectateur. Tu sais que tu ne peux rien faire pour le bel endormi. Tu n’as pas de super pouvoirs. Ça te plairait bien cela dit. Tu n’as aucun talent dans ce domaine, aucune qualification médicale. Et quand bien même, tu ne vois pas vraiment ce que tu pourrais faire pour lui. Sa vie est entre ses mains. Les siennes. Pas celle d’une entité supérieure. Tu ne crois pas en Dieu. Tu n’y crois pas car tu n’aimes pas t’imaginer en tant que marionnette d’un grand manitou. Tu n’aimes pas penser que tout est déjà écrit et que peu importe tes choix, tu finiras tout de même au même endroit à la fin. Ça te fait peur tout ça. Tu as besoin d’avoir du contrôle sur ta vie, sur le chemin que tu prends, sur la façon dont tu quitteras ce monde un jour. Tu baisses les yeux sur le sol. Plus les minutes défilent, plus tu as du mal à rester fidèle à toi-même. Sa peine te touche. Tu as beau te vouloir réconfortant avec ta main sur son épaule, tu as conscience que ce n’est pas suffisant. Si tu le connaissais beaucoup mieux que ça, tu l’aurais sûrement pris dans tes bras. Mais tu ne le connais pas. Vous êtes des inconnus l’un pour l’autre et tu ne sais pas comment il pourrait prendre un tel geste de ta part. Alors, tu n’en fais rien. Tu te contentes de presser légèrement son épaule avec tes doigts. Tu le vois lutter contre lui-même. Tu ne vois pas la larme qui vient s’écraser sur le linot blanc du couloir de l’hôpital, cependant tu sens qu’il est à la limite de craquer. Tu le regardes passer ses mains sur son visage pour tenter de se contenir. « Il a toujours été doué pour se cacher. J'arrêtais pas de le chercher en gueulant dans le jardin. Au final, c'est lui qui venait toujours me trouver ... » te dit-il alors. Tu ne sais pas d’où ça vient. Tu n’es pas sûr de comprendre pourquoi il te raconte cela. Tu supposes qu’il a juste besoin de parler de son frère, mais tu es incapable de répondre quoi que ce soit. Tu restes silencieux, ton regard toujours rivé sur lui. « J'aimerais être dans ce lit, parce que c'est là qu'est ma place ... » ajoute-t-il ensuite en tournant la tête vers toi. La façon dont il te regarde brise quelque chose en toi, mais tu serais incapable de dire de quoi il s’agit. Tu as l’impression qu’il t’implore … qu’il t’implore d’échanger leurs places. Comme si tu avais l’autorité d’en décider. Tu lui rends son regard, tristement. Tu aimerais tellement pouvoir atténuer sa peine. Tu aimerais tellement pouvoir l’aider. Tu te sens impuissant et il n’y a rien que tu puisses faire pour changer ça. Tu l’as voulu après tout. Personne ne t’a forcé à t’intéresser à lui. Pourtant, malgré tout, malgré cette boule qui te ronge de l’intérieur à le voir ainsi - à voir qui que ce soit ainsi d’ailleurs - si c’était à refaire, tu le referais sans hésiter. Tu ne sais rien de lui et il ne sait rien de toi. Mais il a besoin de toi … de quelqu’un. Il a beau se cacher sous sa capuche et raser les murs dans le but de demeurer invisible, tu remarques bien que son visage trahi sa peur de la solitude. Tu poses ton café sur le sol pour libérer ta deuxième main, puis tu la poses sur son avant-bras. « Si t’étais à sa place, il serait à la tienne, » lui réponds-tu d’abord avant de continuer. « Si t’étais sur c’lit d’hôpital, ce serait lui qui s’demanderait si tu t’réveillerais un jour. Ce serait lui qui n’en dormirait pas d’la nuit. Ce serait lui qui souffrirait de t’voir comme ça et de n’pas avoir su te protéger. » Tu marques une légère pause. « Ce serait lui qui voudrait être à ta place … » Ce que tu essayes de lui faire comprendre avec tout ça c’est que la vie est telle qu’elle est et que si les rôles étaient inversés, ils le seraient vraiment. Tu doutes qu’il puisse s’imaginer que s’il était à la place de son frère, ce dernier serait en train de faire la fête avec ses proches. Non. Il serait probablement dans le même état que lui. Tu t’attends à ce qu’il te réponde que ça ne serait pas pareil, que son frère n’aurait pas la culpabilité de l’avoir mis là. Seulement si … la culpabilité ne fonctionne pas de manière rationnelle … et t’en sais quelque chose.
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MessageSujet: Re: Look into my eyes [Rade#1] (#)   Look into my eyes  [Rade#1] EmptyLun 10 Juil - 19:31

Look into my eyes
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Vivre au jour le jour. C'est une conception de la vie que tu as toujours pratiqué. Ne pas se soucier du lendemain, profiter de l'instant présent. Voilà ce que tu faisais et jusqu'ici ça te réussissait plutôt bien. Bien sûr que tu avais des projets, des rendez-vous médicaux ou bien des soirées. Il y a eu ces fois où tu es parti en vacances. Tout ce qu'il y a de plus normal et basique. Tu n'as jamais été du genre à prévoir au-delà de tes limites. À l'inverse de Ryan qui lui aime prévoir. Il a tout de suite vu en Sawyer qu'elle serait la femme de sa vie. Chose que tu n'as jamais compris .. et à présent ça te fait mal d'y repenser. Toi qui est incapable de savoir ce que tu vas faire demain, te retrouve dans l'attente. L'attente du lendemain. L'attente d'une nouvelle et rien. Un mot qui te fatigue. Tu es lasse de l'entendre. Lasse de les écouter parler pour ne rien dire. Si seulement la situation pouvait avancer et non stagner. Si seulement tu pouvais être à sa place. Cette phrase que tu te répètes sans arrêt. Cette phrase que tu viens de prononcer à cet inconnu. Ce gars qui est sorti de nul part. Qui t'a accosté avec un café. Le café que tu prends. Comme s'il te connaissait. Comme s'il était là sans que tu le vois … Toi tu n'as pas capté, tu as juste hésité avant de prendre le café. Puis vous êtes là. Tu t'ouvres à moitié, tu dis ce que tu ressens à cet homme. Cet homme que tu ne connais pas. Cet homme qui cherche peut-être quelque chose, ou pas. Cet homme que tu n'es pas sûr de revoir. Ce bleu si captivant et à la fois réconfortant. Tout ça tu le vois pas, tu te rends pas compte que le signe se trouve sous tes yeux. Que le signe que tu attendais est là. Juste à tes côtés. Que sa main se tient sur ton épaule. Non, tu ne vois pas cela. Tu ne ressens pas le lien qui s'établit entre vous. Tu es fermé dans ta bulle. Fermé à tous rayons de soleil qui pourraient pénétrer dans ta cage. Fermé à l'extérieur. Pourtant lui vient de l'extérieur. Lui vient vers toi et tu capitules. Tu ouvres une fenêtre. Juste un peu, car tu te sens pas capable d'en ouvrir plus. C'est déjà trop pour toi. Tu as l'impression d'avoir grimpé l'Everest alors que non … Un effort qui paraît surhumain, qui peut paraît aussi anodin, mais en ce moment .. c'est tout. C'est une main qui se tend vers toi et que tu acceptes. Un signe de l'extérieur que tu ne repousses pas et que tu ne connais pas. Il paraît que c'est mieux de parler à un inconnu .. il ne vous juge pas. Tu ne sais pas. Tu ne réalises pas l'enjeu qui se passe en ce moment. Vous ne réalisez pas. Lui comme toi de la connexion qui s’établit entre vous. Quel humain pourrait le voir ? Personne, il faudrait qu'il puisse lire dans les lignes du corps et du temps. Et ce « pouvoir » n'est pas donné à tout le monde, voir à personne. « Si t’étais à sa place, il serait à la tienne, » Ton regard toujours braqué sur le sol. Regardant ce cristaux qui a terminé sa course loin. Tu tentes de te calmer. De te reprendre. De ne plus craquer. Pas ici. Pas devant lui, tu as tes limites. Sauf qu'évoquer un souvenir, ça t'as remué. Plus que tu le pensais. « Si t’étais sur c’lit d’hôpital, ce serait lui qui s’demanderait si tu t’réveillerais un jour. Ce serait lui qui n’en dormirait pas d’la nuit. Ce serait lui qui souffrirait de t’voir comme ça et de n’pas avoir su te protéger. » Tu es interloqué par ces mots. Par ce qu'il dit, il ne connaît pas ton frère, mais c'est tout comme. Est-ce qu'il te dit ça parce que tout le monde dirait ça ? Tu n'en sais rien, mais tu n'as pas envie de te braquer. Et ça c'est étrange. Tu te braques toujours lorsque les gens évoquent cette inversion. « Ce serait lui qui voudrait être à ta place … - Peut-être mais lui serait bien mieux agir que moi … » Tu finis par de nouveau rencontrer son regard. « Il a toujours eu les bons mots et c'est lui qui devrait s'occuper des autres pas moi … moi j'ai jamais su … j'ai toujours été le con de service … pas Ryan. » Tu lui dis ceci sans le lâcher du regard. Finissant ta phrase en demi teinte. La douleur est toujours présente, elle ne compte pas se dissiper aussi facilement. Tu renifles un peu. Tu ne saurais dire combien de temps cet échange dure. Ce contact que vous avez établit, aucun de vous deux n'osent regarder ailleurs. Pourtant tu finis par rompre à nouveau ce lien. Comme si tu étais mal à l'aise. Tu regardes Ryan, à nouveau. Espérant mais rien. Te tournant vers ton inconnu. Il ouvre la bouche et « Messieurs les visites sont finis pour aujourd'hui. » La voix de l'infirmière vous surprend tous les deux. Il relâche sa main aussitôt. Tu te relèves doucement. Balançant ton gobelet à la poubelle. N'osant pas le regarder. Tu ne sais si tu vas le revoir. Tu ne sais rien, tu as juste envie de filer. L'heure a tourné, bien trop vite. C'est donc ainsi lorsqu'on s'ouvre à quelqu'un ? Tu avais oublié la sensation que cela pouvait faire … la chaleur qui s'y dégage. Tu ne sais même pas son prénom et inversement, mais ça t'es bien égale. Tu n'entends pas qu'on te cours après, un souffle qui bourdonne à ton oreille. Puis ton bras qui est extirpé de sa place. Tu n'as pas le temps de comprendre qu'il se trouve devant toi en train d'écrire sur ton bras. « hésites pas. » qu'il te dit avant de sortir par la grande porte. Porte que tu vas bientôt emprunter.  Un prénom. Reid. Puis un numéro. Tu refermes ta manche et reprends ta routine habituelle .. comme ci cette parenthèse n'avait pas existé. Pourtant elle a eu lieu. Et ce que tu ne sais pas, c'est qu'elle a changé votre vie à tous les deux.
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