l'histoire de ma vie
But I was younger then,
take me back to when
« Cesse de jouer aux rebelles, ça ne te va pas du tout. ». Aslinn te lance un regard de travers mais tu ne baisses pas les yeux, tu ne t'inclines pas. Au fond elle a raison, c'est elle la rebelle de la maison, celle qui ne rentre pas dans le moule O'Sullivan. Elle se retourne, reprends ses occupations, non sans t'inviter à nettoyer tes bêtises avant que papa ne revienne. Ton regard glisse vers les morceaux de l'assiette que tu as rageusement brisée au sol. Tu ne sais d'ailleurs même plus pourquoi, le calme olympien de ta sœur t'as soufflée sur place. Et alors que tu avais décidé de ne pas t'incliner, tes manières de gentille fille à papa reprennent le dessus, et tu ramasses sans broncher, trop effrayée de déclencher la colère d'un père avec qui tu partages tant. Ton père est strict, mais tu as toujours aimé marcher dans le cadre qu'il t'a imposé dès ta naissance, et si aujourd'hui la hardiesse de la pré-adolescence te donne des envies de voir au delà, tu n'es pas encore assez téméraire pour t'afficher au grand jour dans tes nouvelles parures d'enfant rebelle. Aslinn elle n'en a jamais eu peur, de huit ans ton aînée elle n'a jamais jugé bon de te faire suivre le bon exemple et n'a cessé de désobéir aux règles de la maison. Mais si vos différences ne vous empêche pas de vous entendre, tu sens chez elle une animosité envers cet homme qui a participé à ta création, un sentiment que tu as du mal à concevoir, que tu es loin de comprendre.
Tu as souvent cette impression, de vivre dans une bulle autour de laquelle les gens gravitent, et savent des choses que tu ne peux qu'ignorer. Les secrets sont toujours bien gardés et tu es persuadée que ta sœur dissimule parfaitement les siens. Elle n'a jamais semblé porté papa dans son cœur, mais cette défiance enfantine a semblé prendre son essor quand elle avait douze ans, tu n'en avais que quatre, pas assez pour comprendre même si l'on t'avait calmement expliqué les choses. Puis vous avez grandi, elle n'a cessé de s'éloigner du paternel, quand toi tu ne cessais de t'y attacher un peu plus. Aujourd'hui c'est toi qui t'approche de cet âge fatidique de douze ans où les choses semblent devenir plus claires aux yeux des enfants. Tu n'y es pas encore pourtant, deux ans te gardent encore éloignée de la fin de l'innocence comme tu la conçois.
Il est l'heure, papa rentre, presque à la seconde où la trotteuse sonne dix-sept heures sur l'horloge de la cuisine. Tu finis rapidement de ramasser les preuves qui t'accablent avant de monter illico dans ta chambre à l'étage. Sous le lit, tu juges que la cachette est bonne, la poubelle commune risquant de te trahir tu décides d'entreposer les débris de vaisselle ici avant de trouver le moment propice pour les jeter dans un endroit plus adapté. Il ne t'a pas fallut plus de dix minutes pour accomplir cette tâche le plus silencieusement possible avant de pouvoir redescendre saluer ton père. Mais un détail t'intrigue, sans pour autant te freiner dans ta course. La porte d'entrée est toujours ouverte, et papa s'y tient, face à quelqu'un dont le visage, que tu aperçois brièvement, ne t'évoque rien de familier. Tu te jettes dans le dos de ton paternel, pour entourer sa taille encore fine de tes petits bras. Tes cheveux te tombent devant le visage, et tu as à peine le temps de les retirer pour jeter un œil plus attentif à l'inconnu que tu constates que la porte s'est déjà refermée, sans que ton père n'ai prononcé un mot, effaçant définitivement la silhouette masculine qui se découpait dans la lumière du soir, faisant inconsciemment, voler en éclat, un peu trop tôt, ton innocence d'enfant.
***
Un spot vient effleurer ton visage de sa lumière bleutée, t'éblouit et un instant, le temps que te pupille s'adapte à la luminosité, tu ne le vois plus. Mais tes yeux ne devient pas de leur axe, tu le fixes, sans ciller. Ton esprit le connaît par cœur pourtant, depuis trois mois maintenant que tu le suis à chacune des dates de sa tournée. Cette silhouette masculine qui autrefois se détachaient sur le ciel grisonnant de ton pays natal, elle a aujourd'hui dix ans de plus et les spots lumineux ont remplacé ton ciel d'orage. Mais jamais tu n'avais oublié cette image, noire sur fond gris, imprimé sur tes rétines. S'ancrant un peu plus chaque fois que tu croisais, physiquement ou non sa route. Parce si depuis trois mois ses pas précèdent les tiens, ta filature a véritablement pris naissance il y a dix ans, ce fameux jour où il a frappé à la porte de votre maison pour y trouver des réponses. C'est grâce à Aslinn que tu l'as revu la première fois après son entrée dans ta vie. Il jouait un soir, dans un bar de Galway, elle t'a emmené écouter la voix dont tu es tombée sous le charme. A l'époque, il n'y avait ni Dove, ni Eagle, juste lui, rien que lui. Mais aujourd'hui, bien qu'il ne soit plus seul, c'est pourtant lui qui a, encore et toujours, toute ton attention.
Comment as-tu découvert qui il était ? Tu ne sais même plus. Peut-être l'as-tu su le jour même où il s'est présenté sur le pas de votre porte, où bien l'idée s'est-elle peu a peu fait sa place dans ton esprit à force de t'intéresser à lui. Toujours est-il, qu'aussi loin que tu t'en souviennes, tu as toujours senti ce lien étrange entre vous, cette connexion qui voulait forcément dire que vous partagiez plus que ces quelques secondes de souvenir commun, autrefois partagé quand tu n'avais que dix ans. Ton cœur s'emballe quand il entame la chanson que tu préfères, et se brise quand le concert se termine. C'était le dernier, le dernier auquel tu assistais. Il te faut rentrer en Irlande auprès de ta famille. Tu as réussi a faire passer cette escapade de trois mois pour un stage d'études. Comme fille modèle que tu es, tu n'as pas hésité à suivre les conseils avisés de ton paternel et à te lancer dans de grandes études qu'il dit prestigieuses. La médecine, quel incroyable monde que ce dernier. Tu n'as pas vraiment commencé, mais a peine ta première année consumée, tu te vois déjà passer maître dans l'art de réparer les corps brisés. L'urgence, c'est ce qui t'attire, vivre pleinement, avoir le cœur qui bat fort, chaque seconde de ta vie, pour le sentir tambouriner dans ta poitrine. Redonner vie à des êtres que la mort veut emporter, sauver ceux qui peuvent l'être, et ceux qu'ont croyait perdus, c'est tout ce à quoi tu aspires.
Mais peu importe pour le moment, ton cœur bat bien assez fort, tu es à quelques pas, quelques secondes de réaliser ce pourquoi tu as traversé le monde. Celui qui se fait appeler Eagle t'as fait un signe avant le concert, simple mais tu as tout de suite compris. Ton sang irlandais n'a fait qu'un tour et ne s'est pas privé de venir te brûler les joues. Et maintenant que la foule s'évade et que le silence se fait peu à peu, tu hésites face à ces quelques minutes qui te séparent du dénouement de ta traque. Et s'il t'accueillait comme papa l'avait fait bien des années plus tôt, en te fermant définitivement la porte de son cœur au nez. Tu avais tant idéalisé ce demi-frère inconnu que tu t'étais presque persuadée de le connaître. Mais que savais-tu réellement de lui, excepté ce que tu as lu sur internet, ce qu'il a bien voulu dévoiler de lui, à savoir pas grand chose. Le reste n'était que supposition, broderie de ton esprit d'enfant s'interrogeant sur l'identité de ce mystérieux garçon, sang de ton sang.
Puis, mécaniquement, tes jambes t'emmènent vers lui, comme si elles en avaient assez d'attendre que tu prennes une décision, parce qu'au fond ta décision tu l'avais prise le jour où tu étais montée dans l'avion qui allait t'emmener ici. Tu n'avais pas fait tout ça pour rien, tu n'avais pas écouté sa musique en boucle, au point de connaître par cœur chaque note, chaque inflexion de vois, chaque reprise de souffle dans les moments de silence, pour faire demi tour au dernier moment. Tu n'as même pas besoin de te présenter, ils te reconnaissent, et achèvent de confirmer ton impression que chaque fois que tu le suivait, il te cherchait du regard, pour vérifier que tu étais encore là. Tu as été repérée depuis bien longtemps, petite fille perdue au milieu d'une foule en délire, te ne venais ni accompagnée d'amis, ni tenant une banderole à l'effigie d'un corbeau noir comme la nuit, tu n'en as pas eu besoin, seul ton regard, perçant à travers l'obscurité avait suffi.
Tu suis Dove jusqu'à la loge où ton destin prend un tournant, tu attends à peine, juste le temps qu'on t'annonce, puis, trop effrayée à l'idée de voir ton courage s'envoler, tu t'élances avant de pouvoir le regretter. Il se tient debout, surpris de te voir surgir, toi, qu'une scène séparait de lui quelques minutes plus tôt, tu avances vers lui, d'un pas décidé, trop tard pour faire demi-tour. Tu sens que ton visage te brûle, que tes genoux tremblent, que tes jambes flageolent, ton cœur bat et ta vue se brouille tout autour de cet être que tu as tant poursuivi, que tu as tant cherché à connaître avant de le rencontrer. Et, comme si tu corps n'attendait que ce moment, depuis trop longtemps, vous vous réunissez dans une embrassade que tu inities. Tes bras s'enroulent autour de son cou, plus haut que le tien et tu l'enlaces sans réfléchir. Un courant électrique s'élance dans ton corps et tu le soupçonnes d'en être responsable. Tu le regardes de tes grands yeux qui n'ont fait que le fixer depuis trois mois, mais tu as l'impression de le voir vraiment pour la première fois. Tu souris, il est troublé.
« Bonjour Isaac, je m'appelle Eanna. ». Les mots sortent, tu reconnais à peine ta voix, un peu tremblante, sans assurance, mais soulagée. Il te regarde, interdit.
« Je suis... ». Et l'évidence vient te clouer le bec sous la forme de son doigt posé sur tes lèvres. Il a comprit, il sait. Et en cet instant, sans le savoir, tu as peut-être réparé, non ton premier corps, mais ton premier cœur.
***
Les sirènes retentissent et ton cœur s'emballe, comme à chaque fois. La nouvelle est tombée, il y a à peine cinq minutes, mais les internes sont déjà prêts, en tenue, juste devant l'entrée des urgence, là où les ambulances déboulent en trombe pour amener leur lot quotidien de blessés. Aujourd'hui un poids lourd s'est retourné sur une route glissante de neige, et ceux qui le suivaient n'ont pu arrêter leur course qu'en allant s'encastrer directement dans la remorque. Le plus gros carambolage de l'année disait-on à la télé, alors que les journalistes s'emparaient déjà de l'affaire, avant même que les premiers blessés n'aient atteint l'hôpital. Tu sens le stress picoter le bout de tes doigts.
L'ambulance arrive, tous gyrophares allumés, et s'immobilise juste devant l'entrée. Les portes s'ouvrent, la course commence. C'est un homme, vingt-deux ans, passager d'une voiture qui a foncé droit sur les autres qui étaient déjà accidentées, il a été éjecté de la voiture à travers le pare-brise, retrouvé avec le genou traçant un angle anormal, inconscient, une plaie béante et sanguinolente sur le crâne. La conductrice descend à son tour, un peu sonnée, le front légèrement brûlé par la chaleur dégagée par l'ouverture de l'air-bag, elle n'a miraculeusement aucune autre blessure, mais les médecin la guide, te guident vers la salle des urgences pour t'examiner quand même, pour être sûrs que tu n'as rien. Tu regardes le brancard où ton passager prend le large, droit vers le scanner pour voir l'étendue des dégâts. On te demande son nom, c'est à peu près la seule information que tu peux fournir le concernant, Noam, c'est son nom. On t'installe sur un lit, en te promettant que quelqu'un va venir s'occuper de toi, tu n'en crois pas un mot, et on te laisse, seule avec tes pensées.
Et dire qu'aujourd'hui, c'aurait pu être toi, réceptionnant les ambulances, s'occupant des blessés comme si ta vie en dépendant, si seulement tu n'avais pas raté tes études, si seulement tu avais été un peu plus intelligente, peut-être aurais-tu pu toi même sauver Noam. Mais non, impossible, déjà parce que tu es loin d'avoir l'âge requis pour travailler ici, même si tu avais réussi tes études, et surtout parce que si tu avais été là, tu n'aurais pas été sur la route, guidant inexorablement Noam vers cet accident. Il y a quelques heures, tu n'avais aucune idée de son existence, strictement aucune, et tu aurais très bien pu ne jamais faire sa connaissance, et peut-être que si tu t'étais abstenue, aucun de vous ne serait là aujourd'hui.
Le paysage était beau ce matin, au lever du lit, blanc de neige à perte de vue. Tu ne voulais pas prendre le volant, mais tu avais rendez-vous avec un gars prêt à t'apprendre tout ce qu'il savait de son métier pour que tu puisses en faire le tien. Finies tes ambitions de sauver le monde, tu as de toute façon été obligée de te reconvertir après ton échec, et te voilà sur une autre voie, plus artistique, plus dans les pas de ton demi-frère adoré. Son visage te vient en mémoire, précis, comme si tu venais juste de le quitter. Mais voilà trop longtemps que tu ne l'as pas vu, plusieurs années, et même s'il continue de t'écrire, et qu'il est devenu indispensable à ta vie, tu commences sérieusement à être tenté par ses propositions de partir le rejoindre à l'autre bout du monde. Peut-être que bientôt, ce sera lui qui viendra t'écouter, t'affairant sur ta platine de disc-jockey. Toujours est-il que pour le moment, tu es loin d'être disc-jockey, loin d'être à ses côtés, seule dans un hôpital où tu ne travailleras jamais, parce qu'un peu plus tôt dans la journée, tu t'es arrêtée pour sauver une âme en peine.
Toujours ces anciennes lubies, sauver ceux qui peuvent l'être, et sans parler de leur vie, désormais tu cherches à sauver ce qui t'est accessible, comme la belle journée de ce pauvre Noam, délaissé au bord d'une route où tout le monde se faisait un malin plaisir de l'ignorer. Le pouce levé vers le ciel, sa capuche couvrant sa tête pour la protéger du vent glacial de l'hiver, tu as hésité, à peine une fraction de seconde, avant de t'arrêter un peu en amont, pour le prendre en tant que passager. Riant, il t'a vaguement raconté ses péripéties. Il venait de se disputer avec sa copine quand celle-ci a décidé que sa présence ne lui était plus agréable à bord de son véhicule, et pour remédier à cela, de le jeter sur le trottoir. Heureusement, il ne s'était pas laissé aller à la colère et était même ravi d'être tombé sur quelqu'un comme toi. Tu ignorais ce qu'il voulait dire par là, et tu l'ignoreras peut-être toujours.
Tes angoisses te submergent, des si pleuvent, torrentiels, sur ton esprit embrumé. Et si tu ne t'étais pas arrêtée, le camion responsable de l'accident ne t'aurait peut-être pas doublée pour aller s'accidenter un peu plus loin, et si tu ne t'étais pas arrêtée, Noam serait toujours au bord de cette route, remerciant le ciel de ne pas s'y être engagé trop tôt, et si tu avais réussi tes études, jamais tu n'aurais eu à aller voir ce mec pour perfectionner ta technique. Et si...
La journée défila, sans qu'on ne s'occupe de toi, bien heureusement, tu n'as rien, rien de physique. Mais tu as repéré, depuis longtemps, la famille de Noam, sa mère qui a les même yeux que lui, sa copine, rouge de honte, les yeux bouffis, qui s'en voudra toute sa vie. Et tu guettes, tu guettes le moment où on viendra leur donner des nouvelles. Mais jamais ce moment n'arrive, en tout cas pour toi, qui, contrairement à ce jour, où des années plus tôt, tu as eu le courage d'aller jusqu'au bout pour aller à la rencontre d'Isaac, aujourd'hui ne te sens pas l'âme d'une conquérante, et peut-être as-tu trop peur que les nouvelles soient mauvaises pour les entendre. Tu t'enfuis, dans un bruissement d'aile, dans la nuit noire, à bord de la voiture avec laquelle ton père est venu te chercher.
***
Tu fermes la porte, doucement, et tu sais que c'est la dernière fois que tu entends ce son. Papa dort encore, et bien que tu ne vives plus chez lui depuis longtemps, tu as tenu à venir passer une dernière soirée avec lui. Prétendant que tu avais besoin d'un peu de calme, de t'éloigner de l'air de la grande ville, tu as pris le temps de prendre un dernier dîner en sa compagnie, pour t'enfuir avant même que le matin ne colore les mur de la maison d'un orange soutenu. Comme seul souvenir, tu as laissé ton odeur, et un petit mot promettant de revenir un jour, sans pour autant être sûre de réellement tenir cette promesse. La nuit est encore là, enveloppant tout, jusqu'à l'horizon, de son voile noir. En démarrant la voiture, tu pries pour que le bruit du moteur ne réveille pas ton père et tu prends ton envol.
Deux boules te serres la gorge alors que, dans le rétroviseur, tu vois rétrécir la maison de ton enfance, le pas de cette porte où, des années plus tôt, tu as rencontré pour la première fois la personne pour qui tu quittes tout ici. Isaac t'attendra à ton arrivée à l'aéroport d'Island Bay, la ville où tu as fait sa connaissance, réellement, après l'avoir suivi comme une groupie pendant trop longtemps, tapie dans l'ombre. C'est lui qui a insisté pour que tu viennes vivre non loin de lui, mais trop attachée à ta famille, tu ne pouvais lui faire ce plaisir. Mais cette idée, murissant, implantant ses racines dans ton esprit, et à la faveur de tes envies de conquête, a fini par prendre le dessus sur le reste pour devenir un projet, puis une réalité. Ton avion décolle dans deux heures, juste le temps de livrer ta voiture à son nouvel acquéreur, et de prendre le bus jusqu'à l'aéroport.
Installée dans l'avion, confortablement lovée dans ton fauteuil, tu souris face à ta témérité retrouvée. Il faut dire que ces dernières années ont su te mettre un bon coup au moral. Échouer dans tes études a été le début de tout. Et suite à l'accident dans lequel tu t'es finalement persuadée que Noam a perdu la vie, tu as aussi abandonné tes ambitions nouvelles de musicienne. Perdu à bord d'un navire, en plein milieu de l'océan de ta vie, tu as bien cru que tu finirais pas y sombrer. Puis tu as lu, ou entendu à la télé, peu importe, que l'art pouvait redonner le sourire à ceux qui savent le vivre. Tu as d'abord ri, puis tu t'es surprise à dessiner sans même t'en rendre compte, sur des coins de feuille, sur des serviettes en papier, à dessiner selon ton humeur du moment, jusqu'à te confectionner une petite collection, un aperçu bref de tes émotions depuis deux ans. C'est d'ailleurs la chose la plus précieuse que tu emmènes avec toi, ta pochette de dessin, avec l'espoir d'un jour pouvoir exposer dans une galerie tes œuvres, signatures d'un sentiment éphémère. En attendant tu tiens un blog, qui, te permet pour le moment de gagner uniquement en notoriété, vivant encore avec l'argent de ton père.
L'avion s'élance sur la piste et tu souris, tu sais où il t'emmène, pour la première fois depuis longtemps tu sais où tu vas, rejoindre ce demi-frère qui est entièrement cher à ton cœur, peut-être la personne que tu aimes le plus en ce monde.
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Sujet: Within the sound of silence (
Plutôt enjouée et sociable, elle n'a pas peur d'aller vers les gens 
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je me retrouve tellement dans ce que tu as écrit, c'est exactement ce que je voulais 
tu as fait un excellent choix de scénario