moove on, you're not a fucking tree - sierra

sierra-rose andersson

before I save someone else I needed to save myself

les informations en vrac

la partie anecdotes ○
+ Née le trois avril 1991 à Wellington, elle a eu l'immense chance - ou le grand malheur, selon le point de vue - d'avoir un frère jumeau, une moitié + Malgré leurs nombreuses différences caractérielles, ils sont très fusionnels, et ne pourraient pas vivre l'un sans l'autre + Si Sierra est proche de sa famille en général, notamment de son père, elle est très satisfaite d'avoir pris son envol + Sierra-Rose est son vrai prénom, mais elle ne se présente presque jamais comme telle, préférant se contenter de le réduire à Sierra.

+ Passionnée de mode et de dessin, elle en a fait ses études, puis son métier + Aujourd'hui, elle travaille en étroite collaboration avec une marque de boutiques pour lancer sa propre ligne de vêtements + C'est une jeune femme déterminée à atteindre ses buts, que ce soit dans sa vie professionnelle mais aussi dans sa vie personnelle + Rusée et maline, elle trouve toujours un moyen d'arriver à ses fins, ne se rendant pas forcément compte qu'il est très facile de dépasser les limites. + Elle est tellement absorbée et passionnée par ses projets professionnels, réalisant ses rêves, qu'elle ne se rend pas compte que celui-ci déborde sur sa vie personnelle.

+ Elle s'est permise d'ouvrir son cœur à un garçon une seule fois durant son adolescence, et cela s'est plutôt mal fini + Elle a du mal à faire confiance aux gens depuis + Même si elle s'en est remise, elle s'est refermée sur elle même, et l'ancien coeur d'artichaut qu'elle était n'existe plus + Si elle n'est jamais sortie avec une fille, elle n'est pas non plus fermée à cette idée, elle n'a juste jamais trouvé quelqu'un qui l'intéressait assez pour cela + Rancunière, elle ne pardonne pas aisément les gens qui l'ont trahi dans le passé. + Ayant une vision assez négative des histoires d'amour, elle se contente à présent de relations qui ne sont pas vraiment sérieuse.

+ Selon les gens, Sierra peut passer de la douceur incarnée, à la véritable peste + Méfiante, elle est très protectrice avec les gens qu'elle aime, notamment son frère + Assez sûre d'elle, pas tant en son physique mais dans sa manière d'être, elle sait ce qu'elle veut, et ne recule devant rien ou presque pour l'avoir + Humiliée au lycée, elle a eu une passade assez sombre, et même si depuis, elle va beaucoup mieux, il lui arrive de broyer du noir assez facilement + Elle ne se laisse pas manipuler aisément, et possédant une belle répartie, elle n'hésite pas à s'en servir pour montrer qu'il en faut beaucoup pour l'impressionner.

+ Mais sous ses traits parfois froids, Sierra est une fille drôle et pleine de vie + Souvent incitée par son frère, elle sort de temps en temps faire la fête, même si elle préfère tout de même être au calme + Très sensible, elle pleure beaucoup, et souvent pas pour grand chose + Elle est pleine d'auto-dérision + De nature généreuse, elle aime aider les gens et est toujours à l'écoute de ceux à qui elle tient.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ kristina bazan</pris> sierra-rose andersson

l'histoire de ma vie

i'm like a rubber-band until you pull to hard

« T'es vraiment nulle » avait grommelé Hélios en me lançant à la figure l'oreiller qu'il avait dans les mains. « Si je suis aussi nulle, sors de ma chambre » avais-je rétorqué en retour. Il était finalement sorti de la pièce, vexé que je ne veuille pas venir avec lui au parc au bout de la rue. Nous devions avoir dix, peut-être onze ans à cette époque, et si notre complicité était plus qu'évidente, nos caractères et nos envies bien trop différentes provoquaient souvent des conflits, surtout à cet âge-là. J'étais restée allongée sur mon lit, d'humeur boudeuse, sans avoir de raisons particulières de l'être. Mensonge. En fait, si, j'en avais. J'étais jalouse. De mon frère. De mon jumeau.
Nous avions emménagé à Island Bay alors que nous n'avions que quatre ans. Autant dire qu'il ne nous restait presque aucun souvenir de Wellington, là où nous étions nés. C'était ici, le seul endroit que nous avions jamais connu.
Je n'avais aucun ami là-bas qui me manquait, et pour être honnête, je n'en avais pas non plus ici. Contrairement à mon frère, à cet âge-là, extrêmement timide, j'avais beaucoup de mal à m'intégrer. Lui, il n'avait aucun mal à aller vers les gens et à se faire des amis. J'aurais aimé pouvoir dire la même chose pour moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'envier pour cela.
D'un autre côté, je me sentais ridicule de jalouser mon propre frère. Ma moitié en quelque sorte. Je me retrouvais à bouder là, sans raison valable, au lieu de profiter de la journée ensoleillée à laquelle nous avions le droit. Il avait raison, j'étais nulle. En tournant la tête, mes yeux avaient rencontrés une photo accrochée au mur, me faisant encore plus culpabiliser d'avoir refuser de sortir. Une photo de Hélios et moi, quand nous devions avoir deux ou trois ans. « Argh, c'est bon j'ai compris » avais-je grommelé en me redressant. J'avais descendu les escaliers au pas de course, j'avais enfilé mes chaussures, et j'étais sortie dans le jardin, en me disant que je réussirais peut-être à le rattraper en prenant mon vélo. Mais je n'en avais même pas besoin. Quand j'étais sortie sur le perron, je l'avais vu, à quelques mètres de là,  appuyé contre le cerisier du jardin. « T'en as mis du temps » s'était-il plaint en me lançant un sourire. Après ça, nous nous étions rendus au parc, et plus tard dans la journée, je lui avais demandé, comment il savait que je finirais par venir. Il s'était contenté de me répondre « On partage le même cerveau, n'oublie pas ».


Quand je suis arrivée au lycée, ce sentiment de jalousie a disparu. Sûrement parce que lors de ma première année, je me suis faites des amis. Du moins, c'était ce que je pensais. C'était des gens, notamment des filles, assez populaires. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, je pense que l'on connaît tous ce genre de fille, et qu'on a tous connu dans notre vie. Moi, je les considérais comme mes amies. Et je me trompais.
Quelques mois après la rentrée, je me suis mise à sortir avec un garçon, que l'une de mes amies m'avait présenté. Il était mignon, populaire, et assez drôle. Et je pensais que ça suffirait. Mais ce n'était pas le cas. Quelque chose faisait que je me sentais toujours un peu à part dans ce groupe. Je me sentais différente. Or, cette différence, je la ressentais, même dans cette stupide relation amoureuse de lycée. Alors j'avais décidé d'y mettre un terme. Je ne pensais pas que cela serait un problème. Des filles qui craquaient sur lui, il y en avait plein. « Pas de soucis » qu'il m'avait répondu en rigolant, comme si cela lui importait peu. C'était probablement le cas, mais je m'en fichais.
En revanche, je n'étais pas prête à ce que, une semaine après, le regard de toute l'école soit tourné dans ma direction dès mon arrivée ce matin-là. Il m'avait fallut un bon moment pour en comprendre la raison. Je pensais que la rumeur de notre rupture s'était répandu, voilà tout. J'étais loin de la vérité. C'est lors d'un cours de science, lorsque j'ai intercepté un mot que les gens de ma classe se faisait passé, que j'en compris enfin la raison. Il avait raconté à la totalité du lycée, que j'étais une fille facile, avec qui il avait couché dès la première semaine. L'humiliation que j'avais ressenti à ce moment-là, m'a suivie des années après. Mes amies m'ont presque immédiatement tourné le dos. Pire, elles étaient les premières à rire de moi. Très vite, le lycée est devenu un enfer pour moi. La cruauté des adolescents, et ma vieille amie la solitude qui revenait à la charge me minaient le moral. « Traînée », « Salope » , c'est ce que l'on disait de moi quand je passais dans les couloirs. J'avais beau tenté de me faire discrète, rien n'y faisait. Je ne m'étais jamais sentie aussi mal que durant cette période-là.
Après ça, je me suis beaucoup renfermé sur moi-même. Je déprimais tout le temps, je ne parlais à presque plus personne et je passais le plus clair de mon temps à dessiner. Le dessin, c'était probablement la seule chose au monde qui me faisait m'évader. La plupart du temps, je dessinais des fringues. J'étais passionnée de mode, c'est ce que je préférais. C'est en partie grâce à ça que j'ai survécu à cette période, connue hélas par bien trop d'adolescents. Je le dois aussi et surtout à mon frère. Je ne cessais de broyer du noir, et c'est lui qui m'a sorti de cette spirale infernale. C'est lui qui m'a dit de me sortir les doigts du *insère ton mot vulgaire ici*, c'est lui qui m'a aidé à me relever après ça, et à retrouver le peu de dignité qu'il me restait. « Tourne la page et laisse ces trous-de-balle s'entre-tuer ». C'est probablement le meilleur conseil que j'ai jamais reçu.


« On a vraiment besoin de sortir ce soir ? » avais-je marmonné en constatant mon manque de sommeil dans le reflet du miroir. « Oui. Si je ne te forçais pas à bouger, tu resterais dans ton appartement toute la journée à gribouiller » avait répliqué mon frère, attendant que je me prépare pour aller boire un verre avec lui. C'était il y a deux ans. Nous avions quittés le lycée depuis bien longtemps, et à présent, je me trouvais plus épanouie que jamais. J'aimais les études que je suivais, j’espérais même un jour vivre de ma passion, qui sait. Je vivais même dans un appartement que j'adorais, et cette sensation de voler un peu de ses propres ailes était géniale. J'adorais ma famille, vraiment. J'étais particulièrement très proche de mon père, je l'avais toujours été, mais quitter le cocon familial quand j'avais commencé mes études supérieures avait été l'un des meilleurs choix que j'ai fait. J'avais pu réellement tourner la page sur tout ce qui s'était passé quelques années plus tôt. J'avais pu commencer une nouvelle vie, et devenir une nouvelle moi. Réaliser mon rêve en étudiant la mode, ça avait été la plus belle des revanches sur mon passé.
J'étais en dernière année à ce moment-là, et je pensais me mettre à travailler dans une boutique de fringue. Ce n'était pas exactement ce pour quoi j'avais étudié, mais cela restait dans le domaine de la mode. Je n'avais pas encore trop d'idée précise sur ce que je voulais faire, mais cela changea ce soir-là. J'étais en train de me lisser mes cheveux, voulant être à peu près potable pour cette fameuse sortie à laquelle je n'avais toujours pas envie d'aller. Hélios lui, s'amusait à fouiller dans le bordel qui se trouvait sur mon bureau. J'étais tellement prise par mes cours de dessins et mes études que je délaissais un peu mon appartement, qui n'aurait sûrement pas été contre un peu de rangement. « Tu t'inspires de quel magazine pour dessiner ces fringues ? » m'avait-il demandé en s'attardant sur quelques tenues. « Aucun je les dessines moi-même » j'avais simplement répondu. Cela parut l'étonner. « Tu devrais lancer ta ligne, vraiment ». Si j'avais su que j'en serais là deux ans plus tard.