(declan) one foot in the grave

declan robson

sometimes i feel like a man in the wilderness

les informations en vrac

1. Il y a un peu moins d'un an, Declan s'est retrouvé la jambe coincée sous des débris en béton alors qu'il tentait d'extraire une gamine de gravats d'un immeuble dont la chaudière à gaz avait explosé, soufflant la moitié de la bâtisse. Ses collègues ne réussiront pas à le libérer et devront sectionner la jambe pour qu'il puisse s'en sortir. Quelque jours plus tard, il se réveille à l'hôpital avec la jambe droite amputée en dessous du genou. 2. La petite a été sauvée, elle lui envoie des lettres avec des dessins qu'il affiche sur son frigo. 3. Parfois, son pied droit le démange alors qu'il n'est plus là, et ça l'agace beaucoup. 4. Son moignon n'est pas encore à sa forme définitive et il doit se rendre à l'hôpital toutes les deux semaines pour faire le point et remodeler sa prothèse. 5. chez lui, il y a un vieux tourne-disque qu'il a dégoté dans un marché aux puces, un vieux truc comme celui qu'il avait dans sa chambre d'ado, il retrouve doucement le plaisir d'écouter ses vieux vinyles. 6. Declan ne roule pas sur l'or, mais il s'octroie une folie de temps en temps en achetant un paquet de cigares. 7. Declan a toujours été passionné de rugby, et l'un des buts de sa rééducation serait de réintégrer une équipe, même amatrice, aussi tôt que possible. 8. Il est obligé de conduire une voiture à boîte de vitesse automatique pour le moment, et il déteste ça. Il espère un jour pouvoir retourner à la boîte manuelle, conduire était pour lui un véritable plaisir. 9. Il boîte en général plus en fin de journée qu'au début, mais il ne veut jamais qu'on l'aide. Il refuse qu'on le prenne en pitié, et se montrera très sec envers qui osera lui tendre une main. 10. Il passe beaucoup de ses soirées au bar, dans ses bons jours, il discute avec les clients réguliers, dans ses mauvais, il boit sa pinte dans son coin lisant le journal ou un bouquin. 11. Declan n'a pas peur de dire ce qu'il pense, encore plus depuis l'accident, et il est rarement délicat. Ceux qui ne sont pas capables d'accepter ce côté brute de décoffrage de l'ancien pompier peuvent passer leur chemin car il ne perdra son temps avec eux. 12. Il n'a jamais réussi à faire perdurer une relation amoureuse, sauf une fois où il avait demandé sa donzelle en mariage au bout de trois ans de vie commune, mais elle a refusé, alors il l'a quittée. Il a depuis décrété  que l'engagement, ce n'était pas pour lui. 13. Aussi surprenant que cela puisse paraître vu la carrure du personnage, Declan sait jouer du piano et il est plutôt doué, surtout pour le blues. 14. Il a toujours aimé les chiens, leur fidélité et l'amour sans bornes qu'il portent à leur maîtres, alors quand il a du mettre un terme à sa carrière de pompier, la question de la reconversion ne s'est pas posée. Il a d'ailleurs adopté l'un des chiots du refuge, un croisé pitbull qui fait fondre le coeur de Declan. 15. Malgré ses origines Ecossaises, cela fait quinze ans qu'il habite en Nouvelle-Zélande, et un peu plus de deux ans qu'il vit à Island Bay. 16. Souvent de mauvais poil et très cynique, on pourrait croire que Declan a baissé les bras, pourtant il se montre courageux voire borné lors des séances de rééducation. Il veut remarcher normalement, et cela arrivera, quoi qu'il lui en coûte. 17. Les goûts musicaux de Declan commencent au début des années 50 et s'arrêtent à la fin des années 80. Il grimace dès qu'il entend ce qui passe à la radio, en ronchonnant quelque chose comme quoi les nouvelles générations sont condamnées d'avance avec de tels trucs. Declan est donc un veillard aigri avant l'heure.

les indiscrétions sur le joueur

 

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l'histoire de ma vie

petite citation pour faire joli

« Ca y est papa, j'ai trouvé un job! » « Declan, t'aurais pu faire pompier à Inverness, tu le sais ça? » Son téléphone à l'oreille, l'aîné Robson de vingt-trois ans sourit en regardant par sa fenêtre, les rares nuages qui se mouvaient paresseusement dans le ciel. « On a déjà eu cette conversation. J'ai essayé pendant deux ans à Aberdeen, il fallait que je trouve autre chose. J'avais besoin de changer d'air, et puis, c'est la contrée du rugby, papa, tous les gosses jouent ici, un truc de fou. D'ailleurs je crois que j'ai retrouvé une équipe. » « Tu vas finir chez les All Blacks pour venir foutre une raclée à l'équipe d'Ecosse, c'est ça? » « Exactement. Comment va maman? » « Elle a arrêté de pleurer sur les albums photo, c'est déjà ça. Elle demande si tu reviendras pour noël. » « Bien sûr. Je suis peut-être un fils indigne, mais pas autant que ça. » Le bipeur accroché à sa ceinture se mit à sonner. « Ah, le devoir m'appelle, je dois y aller. Je te rappelle ce soir si tu veux. » « Il fera nuit ici, Declan. » « Ah oui, c'est vrai. Tant pis! Allez, salut papa. » Il raccrocha sans plus d'histoire, attrapa ses clés pour sauter dans sa voiture et traverser Tauranga pour rejoindre sa caserne.


Il en avait déjà fait des dizaines, des missions de ce genre. Il s'agenouilla en face de la brèche dans les débris. L'immeuble avait explosé à cause d'une chaudière à gaz défectueuse et menaçait de s'écrouler complètement d'une minute à l'autre. Il ne pouvait pas s'engouffrer à l'intérieur, mais la petite fille qui était prisonnière de cette bulle épargnée de l'effondrement grâce à une poutre, était assez fine pour pouvoir sortir. « Lila, c'est ça? » Elle hocha la tête. « Lila, tu vois mon casque? Ca signifie que je suis pompier. Je vais te sortir de là, d'accord? Mais d'abord, il faut que tu viennes un peu vers moi. » Doucement, elle s'approcha de la sortie. « Très bien, c'est très bien, tu te débrouilles comme une chef. Encore un petit effort, et ce sera terminé. Viens. » Il tendait les bras dans l'ouverture, tentant de s'y engouffrer le plus possible quant il entendit un gros craquement au dessus de lui. Il n'eut pas le temps de s'extirper qu'un énorme morceau de béton lui tomba sur la jambe. Il hurla, il n'avait jamais connu de douleur pareille. En voyant que la gamine paniquait et se réfugiait au fond de son abris, qui était beaucoup moins stable, il reprit un peu de contenance. Mais il était très pâle, et ses mains tremblaient sous l'adrénaline, qui eut au moins le mérite de lui faire oublier sa douleur quelques instants. « Allez, Lila, il faut que tu viennes, ça va bien se passer, c'est promis, mais il faut qu'on... il faut qu'on se dépêche. » Le monde commençait à devenir de plus en plus flou. « C'est comme... c'est comme une course, d'accord? » Il porta la main à son talkie walkie. « Ici Declan. J'ai besoin d'aide au deuxième étage. Une petite fille de sept ans environ, en bonne santé. Et je... J'ai pris... Une... Un... » Il ferma les yeux. Quand il les rouvrit, il était face contre terre, et deux de ses collègues l'encerclaient, regardant le bloc avec inquiétude. « Où est... la petite? » fut la première chose que Declan demanda. « Avec ses parents, en bas. Elle va bien. Declan, je crois qu'on ne va pas pouvoir bouger le bloc. L'immeuble risque déjà de s'effondrer, il faut qu'on fasse vite. » Le pompier savait très bien ce que ça voulait dire, car c'était une phrase qu'il avait déjà prononcée lui-même, lorsqu'en mission il se retrouvait dans des situations délicates où le temps lui était compté pour mener à bien un sauvetage. En d'autre mots, ça allait être douloureux mais il n'avait pas le choix. « Allez-y. Faites ce que vous avez à faire. » Le reste ne fut pour l’Écossais qu'une succession de douleur atroce et de noir total, jusqu'à ce qu'il se réveille à l'hôpital.

Il ouvrit lentement les yeux sur le plafond de sa chambre, puis les baissa sur son corps, et enfin sur ses jambes. Ou plutôt, sa jambe et demi. Ses paupières revinrent couvrir son regard quelques secondes de plus, tandis qu'il priait pour que ce soit qu'un mauvais rêve, puis il les ouvrit à nouveau. Rien à faire, sa jambe droite se terminait désormais un peu en dessous du genoux. Dans les jours qui suivirent, on lui raconta ce qui s'était passé, qu'on avait du lui couper la jambe pour le libérer et qu'elle avait été irrécupérable, réduite en charpies. On lui expliqua ensuite comment se dessinait l'avenir pour lui. Une prothèse et beaucoup de rééducation. « Je pourrai rejouer au rugby? » avait-il demandé. Le docteur avait sourit. « Si vous êtes motivé, bien sûr. C'est bien de se fixer des objectifs, la rééducation est en général un peu plus rapide. » « Alors je veux retourner sur un terrain d'ici un an. » Deux semaines plus tard, il enfilait sa première prothèse et commençait la rééducation. Il abandonna le fauteuil roulant au bout d'un mois, et les béquilles au bout de six. S'il n'a toujours pas atteint l'objectif qu'il s'était fixé, il ne l'a pas perdu de vue pour autant, et cela ne devrait plus tarder à arriver.


« Et voilà, bon appétit! » Declan sourit caressa le chien qui plongeait la gueule dans sa gamelle désormais pleine, avant de refermer sa cage de chenil et de passer à la suivante. S'il pouvait, il adopterait toutes ces bêtes et les ramènerait chez lui. Mais il était loin d'en avoir les moyens et le chiot qu'il avait récupéré du refuge lui donnait déjà pas mal de quoi s'occuper. Il adorait la bestiole, toujours prête à jouer et à lui lécher le visage pendant des heures. Il termina de nourrir les chiens et se dirigea vers l'entrée du refuge car un jeune couple venait d'arriver. Il les accueillit, tout en ignorant les regards qui se dirigeaient vers sa prothèse. Il était en shorts, il faisait trop chaud pour porter un pantalon de toutes façons. Il les invita à faire le tour du refuge, il leur parla de tous les résidents comme si c'étaient de vieux amis, et c'était un peu le cas pour certains, qui étaient là depuis des semaines sans trouver de famille. Parfois, la vie mouvementée de pompier lui manquait, mais il ne regrettait pas cette reconversion. Il continuait de faire le bien autour de lui, mais cette fois pour ces petits quadrupèdes au grand coeur. Il était particulièrement investi dans la quête d'une nouvelle famille quand il s'agissait de chiens borgnes, boiteux, ou abîmés par la bêtise humaine d'une quelconque manière. Après tout, entre êtres au corps défiguré, il fallait s'entre-aider.