"Give it a try" whispered the heart (Louisiane)

Louisiane Phillips

Her intuition was her favorite superpower

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ 1. Les voyages. Les cadeaux. Les bijoux. Louisiane n'a jamais manqué de rien. Son père pensait qu'ainsi elle lui pardonnerait ses nombreuses absences. Trop nombreuses pour qu'une fille puisse réellement connaître son père. Elle ne lui en jamais vraiment voulu. Elle comprenait. Un métier important. Des centaines et des centaines de personnes à gérer. Des millions et des millions à faire transiter. 2. On dit que l'argent ne fait pas le bonheur. Son père a toujours pensé que les cadeaux comblerait le vide d'une mère trop tôt disparue et d'un père absent. Enfant, c'était suffisant, elle était contente de raconter qu'elle était partie en France avec son père. 3. Médecin anesthésiste. L'aboutissement de longues heures de travail. Une fois ses études fini, de nombreuses portes se sont ouvertes. Les hôpitaux les plus prestigieux. Ceux que tout interne en médecine rêve d'intégrer. Tout simplement à cause de son nom de famille. Elle n'avait même pas besoin de demander. C'était bien loin d'être ce dont elle avait rêvée. 4.  D'un regard extérieur, elle apparait comme une femme froide et distante avec les autres, à l’exception de ses patients. Elle n'a pas toujours été ainsi. Elle était pleine de confiance avant, elle aimait sortir le soir dans les rues de Sydney. Aujourd'hui, elle ne fait pas confiance au monde qui l'entoure. Elle le sait, tout n'est pas tout rose. 5. Étrangement, avec un de ces patients tout semble différent. Peut-être parce que lui aussi a vécu une expérience traumatisante. Peut-être qu'il n'y a tout bonnement pas d'explication rationnelle. 6. Elle s'en souvient comme si c'était hier de cette nuit qui a définitivement changé sa vie. Il était tard, elle venait de finir sa garde. A cette heure il y avait peu de monde dans les rues. Elle se rappelle avoir jeté un oeil à son téléphone. Le reste est floue. Des phares qui éclairent le nuit. Une claquement de portière. Le noir. Elle restera enfermée dans ce sous-sol de longs mois en attente d'une rançon qui ne viendra jamais. Possiblement l'annonce de sa disparition qui a tué son père. Ou l'accusation de détournement de fond. 7. Chaque nuit c'est le même cauchemar qui revient encore et encore. Qui l'empêche de dormir et qui fait qu'elle vérifie plusieurs fois son appartement avant d'aller dormir. Qu'elle a cette angoisse qui reste depuis des mois de le voir revenir, d'être de nouveau prisonnière. 8. On dit qu'on a le plus de chance de retrouver une personne dans les 24 heures suivant sa disparition, qu'au bout d'une semaine les chances s’amenuisent de jour en jour. Elle est revenue au bout de plusieurs mois. Le ravisseur qui laisse échapper sa victime. Ce n'est pas une enquête classique. Les interrogatoires s'enchainent. Les dialogues sans fin avec le psychologue aussi. 9. Wellington.  Un nouveau départ. Elle pensait pouvoir tout recommencer à nouveau. Et puis, il n'y a plus rien qui la retenait à Sydney. Mais ses démons sont toujours là. 10. Elle ne connait que très peu de monde en ville, exceptée quelques collègues. Elle a beau essayer. Elle peut se cacher derrière ce visage froid et distant. Elle reste cette jeune femme traumatisée pour qui faire confiance est devenu compliqué. L'infirmière a essayé de nombreuses fois pourtant, recontacter des vieux amis, sortir...Choisir de se renfermer est bien plus aisé que d'affronter ses démons. 11. Depuis son enlèvement, elle ne supporte plus les endroits confinés et il lui est devenu impossible de dormir dans le noir.

Sous ses airs distants, Louisiane elle n'en reste pas moins attentionnée. Elle ne sait plus comment exprimer cette peur qu'elle ressent à l'intérieur. Un peu de honte s'ajoute à cela, celle de ne pas réussir à aller mieux malgré les jours ensoleillé qui passent. Elle a perdu sa confiance en elle au profit de l'angoisse.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Meghan Ory</pris> louisiane philips

l'histoire de ma vie

I get lost inside my mind

Depuis sa naissance il n’y a eu qu’elle et son père. Un père bien trop souvent absent. Un père qui pensait combler son manque par des cadeaux. Des voyages dans les plus belles destinations du monde. Il pensait aussi pouvoir aussi lui faire oublier sa mère. Cette femme qu’elle n’a jamais connue. Décédée alors qu’elle poussait ses premiers cris. Elle était magnifique avec sa longue chevelure dorée et son sourire sur chaque photographie que Louisiane pouvait voir. Il y a son prénom. Hommage à une demande en mariage digne d’un conte de fée dans l’état qui porte ce nom. Il lui en parle de cette femme merveilleuse, le soir souvent quand il n’est plus l’homme d’affaire, quand il pose le masque de directeur de la principale banque australienne. C’était leurs moments, ils étaient rares, ils ne duraient pas aussi longtemps qu’une petite fille le voudrait, mais ça lui suffisait. Elle n’avait jamais eu besoin de tous ces présents, elle voulait son père. Avec les années ces moments se sont faits de plus en plus rare pour finir par ne plus exister vers la fin de ses études. Elle non plus n’avait plus le temps. Et puis, on ne cessait jamais vraiment de lui rappeler qu’elle était la fille du directeur. On lui parlait plus de son géniteur que de ses patients. Louisiane l’aimait ce père, il n’en fait pas aucun doute. Elle lui pardonnait presque toutes ces absences. Toutes les choses qu’il avait loupées dans sa vie. Il restait son père après tout. Elle avait des oncles et des cousins, mais jamais rien ne remplacerait ses parents. Elle savait que ça le rendait fière que son unique enfant soit devenue médecin. Et ce choix était pleinement le sien. La richesse ne l’avait pas rendue fière ni arrogante. Ce n’était pas son rêve de devenir riche, c’était celui de son père. Elle en était à l’opposé. Elle se serait presque rebellée à l’adolescence de vivre dans ce luxe alors que quelque part dans le monde de filles de son âge mourraient de faim. Le choix s’est imposé de lui-même, plus tard elle aiderait. C’est ce qu’elle a fait. Pas de la manière dont elle l’avait imaginé parce que papa avait payé la meilleure université et qu’une grande clinique de Sydney lui avait ouvert ses portes sans même jeter un œil à son dossier. Elle vivait bien. Elle était heureuse. Mais tout a commencé à se briser quand un matin la police est venu à frapper à leur porte, un mandat d’arrêt en main. Détournement de fond. Les journaux qui ne parlent plus que de ça. La perte se mesure en milliard. On l’interroge elle aussi pour savoir si elle savait quelque chose. Les discours monétaires de son père ne l’avaient jamais vraiment intéressé, alors non elle ne savait rien. Elle fait bonne figure pour son père. Elle le voit à son regard derrière la vitre de la prison. Il est coupable. Puis tout bascule en un claquement de doigt. Tout cela parce qu’un homme pensait qu’en enlevant la fille d’un homme riche il allait pouvoir obtenir une belle rançon. Pas un centime ne sera déboursé. L’homme riche, son père, n’a pas survécu en prison. Crise cardiaque. L’inquiétude pour sa fille ou l’horreur de finir sa vie en prison, elle n’en sait rien.

Louisiane avait déjà posé les pieds en Nouvelle-Zélande. Un voyage offert il y a quelques années. Elle avait immédiatement aimé les décors dignes des films hollywoodiens. Ses étendues de verdures. Ses montagnes loin de l’air pollué. C’est cette destination qu’elle choisit pour partir. S’éloigner de Sydney et de tous les souvenirs qu’elle y avait. Et puis, la fille d’un des hommes les plus importants d’Australie avait laissé sa place à la fille kidnappée dont le père était mort en prison. Son père n’était plus là pour le retenir. L’unique vestige de la richesse familiale reste son compte en banque. Elle a pris soin d’en donner aussi. Il lui en reste bien assez pour arrêter de travailler indéfiniment s’il le faut. Elle n'est pas venue chercher des amis, des proches...rien de tout ça. Le traumatisme de son enlèvement encore en tête, le soir, seule, elle a l'impression qu'elle n'arrivera pas à surmonter cela. Elle le sait pourtant qu'être seule ne l'aidera pas, mais faire de nouveau confiance l'effraie encore trop.

A Wellington, elle est devenue infirmière, ça l'oblige à sortir, à parler, à voir qu'elle n'est pas la seule à avoir peur. Il y a ce patient aussi. Mr Ryan Braxton. Un coma de trois mois après un accident de voiture. Elle était là à son réveil. Elle allait pour faire les soins habituels quand les machines qui le maintenaient en vie avaient émis le signal d'alerte. Elle l'avait rassurée. Elle pouvait le comprendre quelque part. Reprendre vie après plusieurs mois d'absence. Elle a regardé d'un œil inquiet les médecins lui annoncer la vie qu'il avait en même temps que la liste de ses probables blessures à vie. Elle est passée le voir, plus souvent que les autres peut-être. Elle s'est attachée, bien plus que son métier le lui permet. Avec lui, elle ressent ce sentiment depuis bien longtemps enfouie: la confiance. Ce même sentiment qui a failli la pousser à venir le voir le jour de son départ de l’hôpital. Elle n'en a rien fait finalement, il avait ce qu'elle a perdu pour veiller sur lui. Une famille. Il peut ne pas s'en souvenir, ils ont été là pour lui, ils ont passé de nombreuses journées à son chevet, à guetter le moindre mouvement.