Coffee Time I need a break♠ Emna

C ’est le moment d’un petit rituel que j’aime beaucoup, dire que cela a commencé il y a des années, par une petite chose toute simple. Voilà comment j’ai connue Emna lorsque nous avons voulu, emprunter le même livre au moment, un accord de se prêter le livre et maintenant des années plus tard nous sommes très amies. Une passionnée de littérature comme moi, c’est très rare, alors avec Emna nous avons formé notre petit groupe; histoire de se voir une fois par mois : parler d’un livre un verre à la main. Au fur à mesure la littérature n’a pas été notre seul sujet de discussion, au fond nous avons beaucoup de points communs, d'où le fait que l’on se comprenne très bien. Aujourd’hui on doit se voir, mais pas d’alcool, non elle sait que accro à la caféine comme je suis, je ne peux refuser un café. On a rendez-vous en milieu de la matinée , seul moment où ce n’est pas trop l’affluence au Magic, et puis soyons franc, j’ai besoin de me changer les idées. C’est ce que le psy n’arrête pas de me sortir, je sais pas si j’ai bien fait d’entamer cette thérapie, au fond des moments comme cela entre elle et moi suffisent à me redonner le sourire et le moral. Tout le temps! Enfin il faut dire que j’ai jamais été aussi mal à part pour les abandons que j’ai connu, et maintenant que j’arrête de me voiler la face, je commence à clairement sombrer dans une douce et réconfortante mélancolie.

Voilà pourquoi, aujourd’hui je ne parlerais pas d’un livre d’amour, mais de Requiem au Congo, la suite de Lontano. Comme moi Emna aime beaucoup les thrillers et puis pour changer ce dernier est français. La jeune femme aime beaucoup ce pays, pour ma part je n’y ai jamais mit les pieds, rien que lors de nos conversations elle sait me faire voyager. Aujourd’hui il va me falloir plus d’imagination, mais je ne veux pas lui prendre la tête avec mes soucis. Arrivée la première au café je commande mon traditionnel Cappuchino noisette lait de soja, et un muffin aux myrtilles auquel je ne sais jamais résister. A une place les jambes croisées, je vérifie l’heure: et me voilà avec près d’une demi-heure d’avance. Casey ma petite tu commence à perdre la boule

Je soupirais, et vérifie quelques mails professionnels vu l’avance que j’ai, autant travailler un peu. Soudain je pense à ma fille Emily que dirait-elle; elle qui me reproche de ne pas être présente pour son père, pour le soutenir dans son syndrome de la page blanche, que je suis là assise dans un café à attendre une amie pour parler littérature… Je n’ose même pas l’imaginer, elle n’a que quinze -ans mais à très bien comprit que ces derniers temps, le travail passe avant tout, et aussi depuis peu mes loisirs. Je ne saurais expliquer pourquoi, simplement je ressens le besoin de vivre aussi pour moi; même si c’est pour avoir des petits moment à moi, aussi simple que cela: un moment entre filles .

Commençant à réfléchir, je triture mon muffin plutôt que de le manger, le déchirant petit à petit grignotant quelques morceaux, mais tout cela commence à faire réellement charpie, symbole évident de l’état de mon cerveau en ce moment!

Dans mes pensées je ne l’entends pas s’approcher, avec cet habituel sourire on lui donnerait à peine la majorité et pourtant. Quelques peu mal à l’aise car mes yeux reflètent mon humeur maussades, ils sont légèrement voilés, je vais tout pour reprendre ma bonne humeur légendaire, lui souriant quand elle se penche pour me faire la bise.

-Hey comment vas tu? Le travail me fait perdre la tête, je suis arrivée bien en avance.

Et oui, elle le sait très bien dans mes manies plus qu'à adorables disons- le, hors contexte professionnel; je ne suis jamais à l’heure ! Oui je suis faché avec l’heure c’est comme ça depuis toujours, et elle ne manque pas de me charrier là-dessus, elle est loin d’être la seule d’ailleurs.  Je fais signe au serveur , afin qu’il prenne sa commande, ce café est l’un de nos QG de rendez-vous car il respect parfaitement son alimentation vegan.

Sortant roman de mon sac à main, j’en profite pour ramasser mes miettes, et pour le coup finis d’engloutir mon muffin. On dirait une adolescente qui veut faire passer son chagrin dans tout ce qui est pâtisserie et gourmandises…. Pitoyables !

J’espère donc secrètement qu’elle à un tas de choses à me raconter, histoire qu’on est pas le temps d’aborder, le sujet de ma vie et savoir comment je vais, car en parler cela je ne l’ai jamais encore fait avec personne. Et je ne suis pas sûre d’y tenir, il m’a fallu trois séances chez le psy’ pour qu’il entende le son de ma voix, c’est dire!

C e petit rendez-vous avec Emna, c'est comme toujours un petit break dans le rythme de nos vies de folie. Une petite parenthèse où on oublie nos soucis, soit devant un bon verre de vin, où en mangeant des pâtisseries. A ma décharge depuis que je fais face à mes problèmes conjugaux ; je comble ma solitude et ma tristesse dans la nourriture, c'est mieux que l'alcool, mais beaucoup moins positif ; lorsque l'on a rendez-vous avec sa balance. Pour une fois, c'est moi qui suis en avance, l'esprit bien trop focalisé sur mes soucis. Je réalise que je fuis tout simplement, mais où cette fuite va me mener ; j'en sais strictement rien ! Fuyant mon propre foyer, construit depuis tant d'années, cependant lorsque je m'y trouve j'étouffe de cette ambiance stérile et froide. Alors au lieu de décompresser tranquillement chez moi, me voilà dans un café ! Le muffin complètement déstructuré et en bouilli, là devant moi représente exactement l'état dans lequel je me sens. Emna toujours pas là, je finis par l'engloutir me disant que j'en mangerais un second avec elle.
Je ne la vois pas entrer dans le café et sors de ma rêverie cauchemardesque ; seulement lorsque j'entends le son de sa voix.

Enlacer les gens, je sais que c'est sa façon de dire bonjour, mais c'est vrai qu'au début je l'avoue ça surprend quelque peu. Mais cette petite poupée, me touche c'est plus fort que moi ; lorsqu'elle passe passe sa commande au serveur, je lève mon index : signe que c'est une commande fois deux, et une fois qu'il s'éclipse ; je peux centrer mon attention sur mon amie.
Emna m'explique ce qui l'a retenue, l'écoutant attentivement je dois dire que la chute de son histoire me touche. C'est sans doute pour cela que Miles ne souhaite pas qu'on est un animal de compagnie ; Jack s'attacherait  trop et si par malheure il arriverait quelque-chose au petit bijoux ; le perdre serait terrible pour lui. Je crois pouvoir dire que ça serait le cas de mon aînée, même si ces derniers temps elle joue à la dure déjà adulte. Je me contente de lui dire. «  Je sais pas comment tu fais, quand il arrive en fin de vie ; je ne pourrais pas.... » Connaissant son amour des animaux, je la trouve courageuse : il faut dire que pour ces petites bêtes leurs amours est sincère et infini, ils ne peuvent pas nous trahir, tout cela donne plusieurs raisons de les préférer aux humains. En pensant ainsi, je me dis que la jolie brune s'entendrait très bien avec mon meilleur ami : Augustus.

Lorsqu'elle me tend son livre, et s'explique je l'avoue il est difficile pour moi de ne rien montrer. Elle me connaît parfaitement, car oui je suis ce genre de fille qui adore regarder les films romantique ; qui verse des larmes toujours à la fin. Mais aussi lorsque j'ai commencé à lire, je ne peu pas mentir, j'ai lu beaucoup de romans à l'eau de rose : comme ceux de Danielle Steel. Je ne peux pas lui dire, que vue ma situation, je n'ai pas vraiment envie de me plonger dans la romance ; il me faudrait plutôt un bon thriller.
Prenant alors dans mes main La dernière lettre de son amant ; le retournant pour lire la quatrième de couverture. Ma situation étant ce qu'elle est, je ne peux pas vraiment montré un grand enthousiasme ; contrairement à d'habitude ; je l'aurais dévoré en une soirée : tout en me disant que moi j'ai la chance d'avoir mon homme à la maison ; et que nous somme lié à jamais. Néanmoins aujourd'hui j'en doute, et la dernière phrase de mon amie remue le couteau dans la plaie, pourtant je préfère la jouer poker face. Fuyant la réponse en buvant une grande gorgée de mon cappuccino, très chaud.

Comment me plaindre ? Alors qu'Emna elle est encore de capable de croire au grand et véritable amour. Elle qui m'envie je le sais d'avoir trouvé si vite l'âme sœur ; c'est mon amie, mais comme à beaucoup je ne dis rien de la réalité. Ce n'est pas un secret non, disons que parler de mon mal-être c'est pas trop mon truc. Je préfère écouter ; qu'avoir à parler, me confier, je déteste ça, cette mise à nue me rend fragile ; et je m'y refuse. Tentant tout de même de sourire ; essayant de me dire qu'avec Miles tout va s'arranger, je lui réponds. « Tu vas le trouver toi aussi, mais tu sais il n'est jamais aussi idéal que dans les livres. »Achevant ma phrase par un clin d'oeil.

En effet, je me rappelle, combien l'amour peut nous faire idéaliser l'amour : mais aussi l'être aimé rien n'est aussi parfait dans la vraie vie. Lire la encore est synonyme d'une recherche d'évasion ; que l'on se l'avoue ou non.
« Je sais que c’est moins romantique, mais toi qui aime la psychologie des personnages, ce roman est vraiment génial! Mais il faut avoir le coeur bien accroché.» Certaines descriptions sont un peu gore c’est vrai; mais je sais que ce n’est pas ce qui va l’arrêter, et niveau complexité de la psychologie, il gagne la première place haut la main. Je pousse alors le roman vers elle, qu’elle puisse lire le résumé.