You'll never be loved till you've made your own.

Carron MacArthur

What? T'aimes pas ma gueule? Tant mieux, j'aime pas la tienne.

les informations en vrac

la partie anecdotes ○
J'étais destiné à être un grand danseur dans le ballet de Londres ○ Je suis fumeur. Trop. Mais j'aime trop le gout du tabac sur ma langue pour arrêter cette saloperie ○ Contrairement aux apparences, je suis ni un clodo, ni un drogué. Un fou, peut être, mais pas un fou méchant. ○ J'adore la bonne bouffe. Je mange très bien, jamais de junk food ou ce genre de choses qui sont bonnes pour les relou de la société. ○ Je déteste les hipsters. Je trouve qu'ils font clochard et pas stylé. ○ Je suis prof de danse par obligation. Je sais danser, j'ai besoin d'argent pour vivre, du coup je donne des cours pour survivre. ○ Je suis un passionner d'histoire, surtout sur mon pays natal. Ayant grandi dans les Highlands, je ne peux qu'aimer l'histoire. ○ Je crois aux fantômes. Je suis même sur d'en avoir déjà aperçu un ou deux quand je vivais encore en Ecosse. J'ai d'ailleurs bien flippé. ○ Je ne compte plus l'argent que j'ai investi pour faire de ma peau un tableau ○ J'ai déjà posé pour des magasines de tatouage. ○ Je suis célibataire parce que je le veux bien. A dire vrai, les sentiments amoureux sont une source d'angoisse pour moi, je ne les comprends pas. ○ J'ai un chien, un chow-chow , et 3 chats. J'adore les animaux, je suis même bénévole dans certaines spa. ○ J'ai 12 piercings en tout ○ Je suis un foutu chieur et pas forcément super poli quand je parle. Pourtant, j'ai eu une bonne éducation et je sais me comporter en société correctement. ○ Si tu m'apprécies, tant mieux. Si tu m'aimes pas, tant pis. Je ne suis pas du genre à chercher des cross ni même à savoir pourquoi on ne m'aime pas. ○ Je ne suis pas généreux en sourire. Si je t'en offre un, profite, car il est rare. ○ J'ai un peu peur de la trentaine, mais j'essaie de ne pas y penser.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ stephen james </pris> carron macarthur

It's my story

Danser, c’est comme parler en silence. C’est dire plein de choses sans dire un mot.

Je sors une cigarette de mon paquet entamé, la place entre mes lèvres entrouverte avant de l'allumer. La première bouffée de cigarette me donne toujours l'impression de planer quelque peu, comme si on m'injectait une dose de bonheur dans les veines. Ça me ferait presque sourire tiens. Je remonte mon épais manteau, resserre la bretelle de mon sac et regarde l'aéroport, immense bâtiment de fer et de verre qui ressemble à s'y méprendre à une énorme fourmilière, à la différence près que les fourmis de l'aéroport traînent derrière eux une valise plus ou moins grosse. Je reprends une taf en regardant autour de moi. Les gens sont pressés, cours et se bouscule , le téléphone greffer à l'oreille, parlant anglais ou français, allemand ou espagnol. Je secoue la tête , désespérer. Ce monde est fou. Ils se pressent de vivre alors qu'il faut prendre le temps. Je jette mon mégot dans le cendrier prévu à cet effet et entre dans l'aéroport.

Après m'être enregistré, je vais aux douanes pour passer l'unique bagage que j'emmène avec moi. Dans mon sac à dos, il y a toute ma vie. Tout du moins tout ce que j'ai d'important. Mes premiers chaussons de danse. Ma mère me les avait offert à mes 8 ans, après m'avoir emmené voir le lac des cygnes à l'opéra. Là-bas, j'ai découvert la danse dans toute sa splendeur, l'élégance du corps des danseurs et danseuse, la musique, les sauts... Et c'est tout naturellement que j'ai dit à mes parents que je souhaitais faire de la danse classique.

Ma lettre d'entrer au ballet de Londres. Mon diplôme également. Deux morceaux de papier plus important que tout le reste. Je rentrais dans l'opéra de Londres a 19 ans, suite à un examen plus que réussi. J'allais enfin jouer le lac des cygnes, j'allais faire rêver les gens à mon tour. J'avais essuyé les moqueries et les injures, non je n'étais pas gay, non je n'étais pas fou ni même efféminé. J'étais un jeune homme bien dans sa peau entouré de danseuses sublime au corps délicat. Corps que je pouvais enlacer et caresser juste pour la danse...

Une photo de mon père et moi. Mon père est mort juste avant mon entré à l’Opéra de Londres. Mon premier fan, mon plus grand fan , l'homme que j'ai aimais plus que tout au monde, le seul peut être que j'aimerais ainsi. Il était le premier à me défendre quand on tentait de m'intimider ou de me rabaisser. C'était aussi l'homme le plus doux et le plus gentil que j'ai pu connaitre... Mais vous savez ce qu'on dit, trop bon trop con.

C'est tout ce que j'emporte avec moi en Irlande. Tout du moins, ça et quelques fringues ainsi qu'un peu d'argent. De quoi tenir le temps que je me trouve un petit boulot quoi...

-CARRON!!!

Je ne me retourne même pas. Cette voix emplie de chagrin qui déchire le brouhaha de l'aéroport, c'est celle de ma mère. Je remercie le douanier en récupérant mon sac et avance dans le couloir qui mène a la salle d'embarquement. Les cris de ma mère ne font que me conforter dans mon choix de quitter mon pays natal. Elle m'a détruit. Elle a détruit tout ce en quoi j'avais cru jusqu'à maintenant. C'est pour ça que je quittais l'Ecosse, c'est pour ça que j'ai quitté le grand Ballet, c'est pour ça que j'ai tout quitté. Ne plus jamais la revoir, disparaître totalement de sa vie, qu'elle souffre autant que j'ai souffert ces derniers mois. Vous savez ce qu'on dit d'un mensonge? Qu'un jour ou l'autre, tout se sait. Et j'avais fini par le savoir. Ma mère avait trompé mon père pendant des années. Et devinait qui était le fruit de cette union? Moi pardi. Le jour ou elle m'avait emmené voir le Lac des Cygnes, c'était pour que je puisse voir mon "père" en train de danser. Alors quand j'avais décidé de me jeter à corps perdu dans la danse, quelle joie elle avait eu ! Le digne fils de son père. Une putain qui espérait que je suive les traces de mon géniteur alors que l'homme qui m'avait élevé n'a jamais rien su de tout ça.

Le bruit de mes bottes résonnent dans le couloir qui me mène loin d'ici. Je quitte l' Ecosse. Je quitte les Highlands, ses terres verdoyantes, ses plaines, les marécages et ses côtes maritime, majestueuses.




-Non mais tu comprends pas? Je. Me. Casse. T'es minable. Tu sais pas faire deux pas correctement, t'apprend que d'la merde à tes élèves, et le pire dans cette histoire c'est que tu réclames un paquet de tunes à leur parent.

Je jette mon sac de sport sur mon épaule en secouant la tête. 4 ans que je suis ici, 4 ans que je bosse avec ce type, mais aujourd'hui c'était la goutte de trop. Il avait parlé de créer une sorte de mini spectacle avec les filles du groupe des moyens, des gosses entre 5 et 7 ans. Divers niveaux, diverses techniques. Une gamine que je trouvais absolument parfaite, se propose alors pour le premier rôle. Elle a 5 ans, ses parents se décarcassent pour lui payer ses cours de danses classiques. Et lui, ce salaud sans éthique, refuse tout bonnement. Pourquoi? Parce que le père d'une autre danseuse avait refilé un petit billet pour que sa chère fille soit le premier rôle. Imaginait la déception que j'ai pu lire dans son regard...

Je me décide maintenant. Je quitte ce studio pourri et je vais ouvrir mon propre studio, avec du classique bien entendu, mais aussi d'autres danses, plus vivante, plus moderne également. Je claque la porte du petit studio sous les cris de rage et de colère de cet immonde personnage. Je suis venue a Island Bay pour une nouvelle vie et de toute évidence, ce n'est pas lui qui va me permettre d'avoir ma vie rêvée... Je dois vivre à ma façon. Je trouverais un studio de danse, je trouverais un financement, je me démerderais tant qu'il le faut.



Je regarde le petit studio de danse que j'ai réussie à louer. Il n'est pas très grand mais il l'est suffisamment pour que je puisse avoir quelques élèves. Le sol en parquet ancien craque légèrement sous mon poids alors que j'avance dans la salle. Les hauts murs couverts de miroir, la barre murale et les grandes fenêtres qui donne sur le centre de la ville. De quoi rêver. Je pose mon sac au sol alors qu'un léger sourire étire mes lèvres. J'ai réussi. J'ai réussi à avoir cette foutue salle de danse. Et me voilà prof. Je sors mon téléphone de ma poche et lance une musique. La voix d'Hozier résonne dans la pièce et je me laisse un instant porter par la musique, esquissant quelques mouvement de danse. Je croise mon propre regard dans le miroir face à moi. Je m'étudie un instant. Je ne remontrais jamais sur les planches, j'ai trop de tatouages, de piercings. En ai-je réellement envie de toute manière? Pas vraiment. Les aveux de ma mère ont comme gelé mes espoirs de faire partie des plus grands. Je passe une main sur les tatouages qui sont dans mon cou, sur ma nuque, croise de nouveau mon regard. Je me souris un instant. Je vais y arriver maintenant. Je vais faire de ma vie ce dont j'ai envie. Je vais y arriver, à partir d'aujourd'hui.