La patience, une vertu ? - Loterie RP ft. Reid

ONGLET 1 ONGLET 2

Avant de poursuivre une bonne journée de travail, avant de rentrer dans son bureau, à l'heure de l'apéro, rien ne vaut un bon petit verre bien mérité. Alcide n’était pas nécessairement coutumier des cafés, mais de temps en temps, il trouvait que ça faisait du bien de pouvoir se poser un peu et déguster un bon verre de quelque chose qu’il n’avait pas chez lui.
Oublions tout de suite la bière et le café, il en avait toujours à profusion, comme s’il faisait des provisions pour plusieurs semaines directement. Et c’était un peu cela, au fond. Même si les bières étaient surtout ouvertes lors de la venue d’amis ou de collègues à son domicile, Hackman mettait un point d’honneur à avoir du choix pour ses invités.

En cette fin d’après-midi, donc, le quinquagénaire avait comme une envie de quelque chose de fruité. On dit toujours qu’il faut consommer cinq fruits et légumes par jour : un bon cocktail allait faire l’affaire. Entrant dans un café réputé pour ses cocktails aux fruits frais, l’homme fut d’abord étonné du peu de personnes assises. Généralement, dans ce genre d’endroit, les gens s’installaient avant de commander. Mais visiblement, pas ici. Ou pas cette fois.

Il y avait la file au bar et Alcide se résolut à se joindre aux autres personnes et à attendre son tour. Il savait déjà quel serait son choix. Ce bar était tellement réputé qu’Hackman avait déjà lu la carte en ligne avant de se déplacer jusqu’ici… Le top du top des cocktails, avec un nom plus que prometteur : le kama-sûtra. Un cocktail à base de fruits exotiques – oranges, fruit du dragon, mangue, banane –, de rhum et de fraises, le tout présenté avec une rondelle de citron, une grande paille et un préservatif aromatisé, histoire de sensibiliser les consommateurs à pratiquer le safe sex en sortant du café…

…

Le temps passait et la file n’avançait pas. Alcide commençait tout doucement à trépigner. Il piaffait d’impatience comme un gosse la veille de Noël. Si cela trainait autant, jamais il n’aurait le temps de consommer son cocktail avant de rentrer se préparer pour emmener Abbey au restaurant.

"Pffff… qu’est-ce qui se passe, là ? On nous a refourgué le champion de la lenteur suprême ou quoi ?" Il commençait à râler à voix semi-haute. Ses voisins de file l’entendaient, mais visiblement, ils étaient plusieurs à commencer à s’impatienter. Alcide demandé à son voisin de devant : "Ils devraient proposer de livrer des pizzas, histoire qu’on ne crève pas de faim en attendant d’être servis."

ONGLET 1 ONGLET 2

La patience, une vertue ?
alcide & reid

Le front plissé, des poches sous les yeux, tu te démènes comme un forcené pour faire sens de tous ces documents qui s’empilent sur ton bureau depuis le début de la semaine. Ça ne te ressemble pas d’être aussi peu organisé dans ton travail et pourtant … Ces derniers temps, tu as l’impression de perdre la tête. Tu cogites beaucoup trop, tu perds le sommeil, tu rejoues des scènes dans ta tête pour leur donner une toute nouvelle interprétation … et tout ça, ça t’use jusqu’à la moelle. Ça ne te ressemble pas. Ce n’est pas toi. Tu ne te poses jamais autant de questions. Tu penses quelque chose, tu réfléchis cinq minutes pesant les pour et les contre et tu agis. Rien de plus, rien de moins. Cependant, depuis que Cade est entré dans ta vie - ou plutôt que tu t’es forcé dans la sienne - tout a changé et tu ne sais plus où donner de la tête. Tu aurais presque l’impression de jouer à cache-cache, seulement tu ne sais même pas ce que tu cherches. Un coup, tu brûles. Un coup, tu gèles. À force, tu finiras par y perdre tes plumes. Tu bailles aux corneilles alors que tu refermes le dossier que tu viens d’examiner. Tu as besoin de caféine … et d’air frais. Ni une, ni deux, tu attrapes ta veste sur le dossier de ta chaise, fermes ton bureau à clés et quittes le foyer.

Des bons cafés, il y en a foison à Wellington. Cependant, tu décides d’enfourcher ton vélo et de rouler vers Island Bay. Tu as besoin de te vider la tête et pour ça, tu ne vois qu’une seule solution. Pédaler. Alors tu pédales. Et une vingtaine de minutes plus tard, tu arrives devant ton café de prédilection. Fermé, lis-tu sur la pancarte accrochée sur la porte de l’établissement. Toujours en selle, tu laisses échapper un bruyant soupir en penchant la tête en arrière. Qu’est-ce que tu as fait pour mériter ça ? C’est la question que tu te poses à cet instant. Tu prends une grande inspiration et te remets en route. Tu connais un autre café en ville. Celui qui est également réputé pour son bar et ses cocktails. Il ne t’a jamais inspiré, seulement aujourd’hui, il semblerait que tu n’aies pas vraiment le choix. Tu t’arrêtes au niveau de la devanture et attaches ton vélo au poteau qui fait l’angle de la rue, puis tu entres dans le café. Les gens sont agglutinés derrière le comptoir et tu viens te placer à la suite du dernier de la file. Tu ne sais pas bien pourquoi, mais tu as le sentiment que tu vas passer plus de temps que nécessaire dans cet endroit.

Alors que tu patientes, tu détailles du regard chaque recoin de la salle. Tu n’es pas un grand fan de changement et ce nouvel endroit ne fonctionne pas bien pour toi. Tu es fatigué et tu es en manque de tes repères. Tu aimerais pouvoir te raccrocher à quelque chose ou quelqu’un de familier, seulement tu ne reconnais personne dans la queue ou derrière le bar. Tu te sens perdu et tu n’aimes pas trop ça. Les mains dans tes poches, tu commences à jouer avec tes doigts pour te détendre. Pouce-index. Pouce-majeur. Pouce-annulaire. Pouce-auriculaire. Et on recommence. Tu te perds rapidement dans ces mouvements pourtant si anodins jusqu’à ce qu’une voix te sorte de ta trance. C’est le gars derrière toi qui s’impatiente. Tu l’entends d’abord râler avant de finalement s’adresser à toi : « Ils devraient proposer de livrer des pizzas, histoire qu’on ne crève pas de faim en attendant d’être servis. » Imaginer une pizza te donnerait presque la nausée. Mais qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi en ce moment ?! Tu hausses les épaules en esquissant un sourire à ton interlocuteur. « J’serais plutôt intéressé par une viennoiserie avec mon café, mais l’idée est bonne. Vous pourriez révolutionner l’industrie des cafés-bars ! » t’exclames-tu avec cet air enfantin qui te colle au cul quand tu es trop fatigué. « Vous travaill’rez pas dans c’secteur-là par hasard ? » demandes-tu, pensif. Tu ne peux t’empêcher de penser que ce gars-là ressemble à un mec qui ferait des pieds et des mains pour vous faire boire son café. Cependant, tu doutes qu’il viendrait tester la compétition en leur donnant des idées du tonnerre comme celle-ci.

ONGLET 1 ONGLET 2

[HJ : sorry pour ce retard :-/]

Alcide n’avait jamais brillé pour sa patience. S’il pouvait payer quelqu’un pour faire la file à sa place, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. D’ailleurs, quand il avait la flemme de sortir de son bureau, c’était tellement facile d’envoyer un subalterne lui chercher de quoi se sustenter et de quoi s’hydrater en prétextant un trop-plein de boulot urgent…
Alors, forcément, être obligé d’attendre dans cette file qu’un jeune incompétent daigne essayer d’accélérer un peu, ça avait tendance à rendre Hackman un tantinet désobligeant.
Il ne se gênait pas pour dire ce qu’il pensait et pour faire des remarques à haute voix, comme à son habitude et il avait eu la surprise d’entendre quelqu’un lui répondre… certes, dans un langage peu châtié, mais Alcide appréciait de ne pas être le seul à se faire chier comme un rat mort ici.[/i]

"Vous savez, ce type à un tel rythme dans la peau que pour vos viennoiseries, il faudra faire preuve de patience et attendre demain matin." Levé depuis 6h15, Alcide n’était plus du tout dans la tranche horaire pour manger un croissant ou un petit pain au chocolat. Même s’il adorait le sucré, il essayait tout de même de faire un peu attention pour ne pas ingurgiter n’importe quoi à n’importe quelle heure.

A la question du jeune homme, Hackman haussa les épaules. "Ah non, loin de là… Je suis plutôt le genre de type à tester tous les cafés et tous les bars qui existent pour pouvoir choisir ceux qui valent le détour. Mauvais point pour celui-ci dans mon classement personnel."

Alcide avait-il la tête d’un homme travaillant dans le domaine de la restauration ou de la boisson ? C’était la première fois qu’on lui posait une telle question. Et à la réflexion, il n’avait pas l’impression que cette remarque soit pertinente ou judicieuse. Mais s’il avait vraiment une tête à bosser là-dedans, il pourrait peut-être se faire passer pour un critique du guide du routard : alors, il lui suffirait de menacer de mettre une mauvaise note à l’établissement. Mmmmh, il y avait de l’idée là-dedans. Restait à voir si c’était réellement faisable.

Regardant le jeune homme avec qui il avait échangé quelques mots, Hackman réfléchit rapidement. Non, c’était débile d’imaginer une arnaque aussi basique et aussi bête. Mais qu’était-il possible de faire pour passer le temps ? ça devenait terriblement long, cette attente, et, jetant un coup d’œil à sa montre, le quinquagénaire constata que le temps s’écoulait lentement quand on attend autant. Cinq minutes en paraissaient vingt. C’est la loi de la relativité…

"Vous n’auriez pas un jeu de cartes ou un truc du genre, par hasard ?"

Et si montrer clairement l’agacement que procurait cette file d’attente était une façon de faire comprendre au serveur qu’il avait de la chance que les clients ne s’enfuient pas voir ailleurs ? Alcide avait déjà en tête de sortir une phrase qui tue à ce gars dès qu’il arriverait au comptoir. S’il y arrivait un jour, car, après tout, il n’était pas encore là de toucher le bar. Il y avait sept personnes devant Alcide et ça trainait… Le serveur avait dû être un paresseux dans une vie antérieure. Ou alors il avait une tension artérielle avoisinant 2… alors que la plupart des êtres humains frôlaient le 12.
Au moins, le jeune homme au langage bourré d’élisions avait-il l’air plus tonique, malgré son air crevé et ses cernes impressionnants. Assurément, ce type-là avait-il dû dormir peu ou, à tout le moins, mal. Peut-être même les deux. Il avait à peu près l’âge où le sommeil était régulièrement mis de côté, l’âge où des pensées vous taraudent jour et nuit, empêchant votre esprit de garder le fil et vous empêchant de garder les pieds sur terre. Alcide était passé par là, il savait ce que c’était.
A moins que ce ne soit juste un air qu’il avait ? Sans connaître la personne et sans l’interroger directement, c’était plutôt difficile de savoir tout cela. Mais, au fond, rien de tout ceci ne regardait Hackman et, n’étant pas d’un naturel intrusif ni d’une curiosité mal placée, le directeur de l’IGPN préférait s’imaginer trente-six hypothèses. Après tout, s’occuper l’esprit, c’était aussi une manière de faire passer le temps, sans pour autant déranger quiconque se trouvait par ici et attendait bien sagement…

ONGLET 1 ONGLET 2

La patience, une vertue ?
alcide & reid

Le temps passe lentement. Trop lentement. Pourtant, tu en viens presque à apprécier cette lenteur. Tu as encore beaucoup de travail à faire avant de pouvoir rentrer à la maison … ou alors peut-être que tu ne veux tout simplement pas rentrer. Le fait est que plus le temps passe, moins ça t’affecte. Tu te sais patient, mais pas à ce point-là. La fatigue a décidemment un impact intéressant sur toi. « Vous savez, ce type à un tel rythme dans la peau que pour vos viennoiseries, il faudra faire preuve de patience et attendre demain matin. » Tu jettes un coup d’œil à l’homme qui a émis cette plainte. Il y a quelque chose qui te dérange chez lui, mais tu es incapable de mettre le doigt dessus. Tu hausses les épaules à sa remarque. Tu ne manges pas de viennoiseries le matin. Ça n’a peut-être pas beaucoup de sens, mais tu préfères manger salé le matin et sucré le soir. Et ce, même si tu sais que, de manière générale, ce n’est pas bon pour toi. Le sucre est un excitant et le soir … eh bien, il vaut mieux être calme si on veut pouvoir s’endormir rapidement. Malgré tout, c’est une habitude que tu as pris.

Ce type-là, tu peux vraiment le voir dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie. Pas en tant que serveur, ça c’est clair et net. Mais plutôt à la tête d’un hôtel de luxe. Tu l’imagines bien rouspéter après ses employés pour que tout soit parfait. Tu te dis qu’il ferait un patron effrayant et que tu n’aimerais pas travailler pour lui. « Ah non, loin de là… Je suis plutôt le genre de type à tester tous les cafés et tous les bars qui existent pour pouvoir choisir ceux qui valent le détour. Mauvais point pour celui-ci dans mon classement personnel. » Tu mimes un ‘ah’ en entendant sa réponse à ta question. Tu ne peux pas vraiment le contredire. Cet endroit ne te plait pas. Seulement, ce n’est probablement pas pour les mêmes raisons que lui. Encore une fois, tu n’es pas un grand fan du changement. « Vous d’vriez peut-être y penser, lui conseilles-tu alors. Vous avez l’air d’quelqu’un qui a beaucoup d’idées. » … en particulier quand il est contrarié. Mais cette partie, tu te la gardes pour toi. Tu ne connais pas cet homme et tu ne voudrais pas dire quelque chose de travers. Tu n’es pas en état d’aborder un sujet bancal qui pourrait se retourner contre toi. Tu as déjà assez à faire. Non, tu veux juste ta caféine pour te redonner un petit coup de booste.

Alors que l’homme aux cheveux gris jette un coup d’œil à sa montre, tu te reconcentres sur les personnes qui te précèdent. Ça n’avance toujours pas bien vite. Il ne reste pourtant pas grand monde devant toi. Tu laisses échapper un léger soupir avant de recommencer à agiter des doigts. « Vous n’auriez pas un jeu de cartes ou un truc du genre, par hasard ? » te demande-t-il au même moment où le bruit d’une bouteille en verre qui s’écrase sur le sol retenti de l’autre côté du comptoir. Un juron. Des gens qui râlent. Ça ne va pas aider à faire avancer les choses tout ça. Quoique. Le bruit a attiré une femme qui sort de la réserve en pestant devant tous ces clients insatisfaits. Elle se met alors en mouvement et tu devines qu’elle prend le relai pendant que l’autre ramasse ses bêtises. Tu esquisses un sourire et te tournes à nouveau vers l’homme qui te suit. « J’crois qu’ça va s’accélérer un peu, » lui dis-tu en ignorant sa question. Tu ne le fais pas exprès, le bruit t’as distrait et tu as oublié. « Vous êtes attendu quelqu’part ? » lui demandes-tu plus pour faire la conversation que par curiosité. Tu ne saurais même pas dire pourquoi tu ressens le besoin de lui faire la causette. Ce n’est pas comme si vous vous connaissiez ou que vous alliez vous revoir un jour.

[hj: j'avais pas vu ta réponse désolé pour le retard ]

ONGLET 1 ONGLET 2