héra - un nouveau chapitre nous était destiné, t'as préféré tourner la page

"Lulu, tu hantes mes nuits comme hanterait un cauchemar en boucle, t'es plus là, il n'y a plus que ton parfum et tes affaires, j'ai mal Lulu, mais ça tu ne le sais même plus, je t'ai perdu, je n'ai plus personne sur cette Terre, morbide est cette atmosphère, j'aurai voulu qu'on continue Lulu, sans toi je suis une petite fille perdue, maintenant t'es plus qu'un souvenir déchu, c'est clair que t'étais triste aussi Lulu, mais ma vie avec toi était plus belle, je prie pour que l'amnésie t'effaces de ma tête, car tu n'es plus qu'un souvenir qui me fait souffrir. Triste est cette vie que je mène désormais, triste est chaque jour, sans toi je suis seule. Tu sais qu'elle m'anesthésie et me fait oublier, mais tu sais aussi que chaque chute est douloureuse. Lulu, parfois je m'imagine comment était ta dernière prise, ton dernier envol vers cette liberté explosive, ta dernière chute, ton dernier souffle. Lulu, je sais pas si tu t'es enfui par mégarde ou pour ne plus avoir à vivre avec ton passé, je préfère imaginer la première solution plutôt que la deuxième, car je voulais t'offrir tout mon être pour t'offrir de la joie et illuminer tes journées au rythme des heures. Lulu, avec toi j'ai connu mes plus grandes joies ainsi que mes plus grands sentiments, tu es la personne qui manquait à ma vie, mais désormais tu es celle qui me manque au quotidien. Tu as fait beaucoup plus pour moi en une journée que certains n'en ont fait en une vie. Je me rappelle de cette soirée au Majestic, cet restaurant luxueux cinq étoiles que nous attendions de pouvoir en profiter durant des mois, lorsque nous nous préparions chacun de notre côté, dans mon appartement. Au moment de partir, nous nous sommes découvert, sur notre trente-et-un. J'ai vu en toi l'homme qui aurait pu vivre ainsi et se permettre de telles choses si il n'avait pas choisi de faire ce qu'il avait réellement envie dans sa vie. Personne ne croyait en toi pourtant je l'ai fais. Tu étais la preuve de courage que de nombreux n'avaient pas, tu étais mon homme, j'étais ta femme. Tu t'es approché de moi et m'as promis de m'offrir une vie riche d'amour, d'argent et de gloire. Cette soirée-là, au Majestic, tu m'as demandé en mariage. En quelques secondes, des centaines de souvenirs m'ont submergée ; toi, moi, elle, nous. Je t'avais offert mon innocence, ma jeunesse, mon âme. Tu as tout pris avec toi."

"Papa, la première fois que quelqu'un m'a appelé Madame Rosenberg après ton départ, je n'ai pas pu retenir mes larmes. Papa, une page s'est tournée à nouveau dans ma vie lorsque tu es parti. Tu as été le premier homme de ma vie, mon guide personnel de ma future vie, l'ange qui veillait sur moi au coin de sa cheminée. Papa, pour moi tu étais une légende. Si tu n'avais pas existé, il aurait fallu t'inventer. Je détestais les moments où tu criais sur moi, mais je savais que c'était pour mon bien. Tu as fait ton maximum pour nous offrir une belle vie, alors j'espère t'avoir donné tout l'amour que tu méritais. Je m'excuse Papa d'être devenue celle que je suis aujourd'hui, d'avoir abandonné mes études et d'avoir sombré dans elle. Mais Papa, tout ça, je te l'avais caché. Je t'avais menti pour que tu ne t'inquiètes pas. Pour que tu ne pleures pas pour moi... je pleurai déjà assez. Papa, je suis désolée de ne pas avoir suivi la voie que tu t'imaginais pour moi. A vrai dire je ne pensais pas faire tout cela. Papa, je t'avais annoncé avoir rencontré quelqu'un, un charmant homme, juste avant tout ça. Tu m'as dis de faire attention à moi et de ne pas donner mon coeur à n'importe qui. Papa, tu sais, je pense amèrement d'avoir désobéi à tes souhaits. Je te l'ai donné au téléphone pour que tu puisses lui dire certaines choses. Je pense que tu lui a retourné les tripes Papa, car il avait les larmes aux yeux en raccrochant. Je n'ai jamais su ce que tu lui avais dis, et je ne le saurai jamais. Papa, la vie m'a enlevé les trois hommes de ma vie. Nathan, toi et Lucas. C'est la vie Papa. Je suis bien seule désormais. Je regrette de ne pas avoir été rappelée En Haut également. Papa, le monde me fait désormais peur.
Je prie pour que tu reposes en paix jusqu'à la fin des temps. J'espère te recroiser bientôt, dans mes rêves ou là où tu es. Je t'aimerai jusqu'à ce qu'Elle m'emporte."

Il y avait un homme, que je voyais chaque soir, peu avant minuit. Il était toujours accompagné de son whisky et il y avait toujours beaucoup de monde autour de lui, mais il ne regardait que moi, comme si le temps s'arrêtait à chaque mouvement de mes bras ou de mon buste. Malgré les nombreuses collègues qui lui tournait autour, il n'est jamais allé avec une fille dans la vip room et n'a jamais demandé un service à l'une d'elles. Chacun de mes regards sensuels jetés en sa direction lui était destiné. C'est comme si, chaque soir, j'attendais sa venue. Pour me montrer. Pour l'impressionner. J'enlevai chacun de mes vêtements à condition que son regard croise le mien, que ses yeux ténébreux parcourent mon corps dénudé. Un soir, il s'est levé, laissant son verre au comptoir, sous l'incompréhension des serveurs ainsi que toutes les personnes qui semblaient le connaître. S'approchant de ma scène, j'admirai pour la première fois ses traits de plus près. Mon comité d'admirateurs s'écartait pour le laisser passer. Arrivé en face de moi, une subite panique s'empara de moi, me paralysant, son regard transperçant le mien. D'un geste subtil, il me fit comprendre de continuer. Après de longues minutes, je ressentis enfin cette sensation agréable d'être désirée, de plus par un homme charmant. Paradoxalement, j'avais envie de plus. Il me fit signe d'approcher, je me baissai alors à sa hauteur. Il me chuchota quelque chose à l'oreille, alors je descendis de la scène et le guida vers les vip room. Tous les regards étaient posés sur nous. A plusieurs reprises je me demandai pourquoi ; ce n'était pas mon premier client, je n'avais pas de tâche sur le visage, lui non plus d'ailleurs.. Il salua le bodyguard, qui s'empressa de changer de porte. J'entrai en premier dans cette pièce à la lumière tamisée, à la moquette rouge et au fauteuil en velours. Dès qu'il referma la porte, le brouhaha continu avait soudainement cessé. Je le vis s'asseoir sur la fauteuil pendant que je cherchai la bouteille de champagne cachée derrière un rideau. Et puis, j'ai déposé le verre devant lui.
Je me sentais bizarre. Des centaines d'ondes électriques traversaient mon corps de la tête au pied, j'étais pudique, raide, tremblante. Je m'approchai de lui, traînant mes doigts sur le haut du fauteuil. Me plaçant de dos à lui, j'enlevai mon soutien-gorge et débutai cette danse, dans une atmosphère intime, silencieuse, rompue par nos deux respirations. Je me baissai délicatement, puis me tournai vers lui. Mes mains caressait mes formes. Dansant désormais au-dessus de lui, nos visages n'étaient qu'à une dizaine de centimètres. L'atmosphère se transforma, laissant place au désir et à la sensualité. Ses mains, se baladant sur mon dos et mes fesses, nous rapprochait de plus en plus l'un et l'autre. Mes bras entouraient désormais sa nuque, ma poitrine face à son visage. Nous flirtions avec l'interdit, ma relation avec les clients devait rester totalement professionnelle, et pourtant, j'avais l'impression de sombrer dans de l'affection. Ses mains faisaient trembler chaque partie de mon corps, je me sentais fondre. Pour ne plus me sentir vulnérable je me levai, puis continuai de danser au rythme de nos inspirations. Je le regardai perdre pied, expirer bruyamment, ce qui me redirigea vers lui. Cette fois c'est lui qui m'effleura en premier ; ses doigts caressèrent mes hanches puis mes bras. Il s'arrêta alors sur les cicatrices que j'avais, qui dataient désormais de quelques années. Ses yeux croisèrent alors les miens, et durant quelques secondes, des souvenirs remontèrent à la surface. Il passa ses doigts dessus puis me fis m'asseoir à coté de lui. Il n'avait toujours pas prononcé le moindre mot. Il me tendit son verre de champagne. Hésitant à accepter, je le regardai timidement. Il prit la bouteille et rempli d'avantage le verre. Il but une gorgée avant de me le tendre une nouvelle fois. Je ne le refusai pas. Ses yeux persistaient à me regarder attentivement. "Ce qui m'a plu chez toi, c'est que tu ne savais pas qui j'étais" dit-il alors. "J'ai envie de te revoir.. en dehors d'ici. T'es pas comme les autres."