Le plus grand plaisir dans la vie est de réaliser ce que les autres vous pensent incapable de réaliser. [Dylan]

Le plus grand plaisir dans la vie est de réaliser ce que les autres vous pensent incapable de réaliser.
Adriel & Dylan

Aujourd’hui était le jour des bonnes résolutions. Ou tout du moins d’une : retrouver un travail, et un vrai. A l’époque où j’avais été avec Lexie, avant mon arrestation pour trafic d’armes et de drogue, j’avais trouvé un emploi stable et vraiment bien payé qui me permettait, de plus, de vivre de ma passion qu’était le sport et la musculation. Vous me demanderez bien logiquement pourquoi avoir rechuté dans des conneries pareilles en pleine illégalité ? Et bien par amour de l’interdit et pour gagner plus d’argent encore qu’il n’est possible de le penser. C’est idiot. Crétin. Oui, mais je suis une pauvre andouille matérialiste, et il était peut-être temps pour moi que cela change, genre définitivement. C’est alors que, rasé de près, parfumé et bien vêtu je pris la direction de la salle de haut luxe dans laquelle je travaillais autrefois, espérant retrouver ce job qu’ils m’avaient offert des années auparavant. Légèrement stressé, je devais bien l’admettre, je pénétrai dans les lieux où l’on pouvait entendre les crissements des baskets de sport sur le parquet brillant des salles de squash, les rires de certains qui peinaient à lever des poids aussi lourds pour eux, et de la musique entrainante qui passait dans les amplis du grand complexe. Celui-ci offrait l’accès à toutes sortes d’activités : escalade, appareils de musculation et de fitness, une salle de danse et une seconde de zumba, de boxe ainsi qu’une autre où l’on pouvait pratiquer des steps et autres discipline sportive d’endurance. Me présentant à l’accueil, je fus accueilli par Melany qui me reconnut aussitôt et qui m’accueillit à bras grands ouverts.

« Salut, Adriel ! Ça fait un bail, où étais-tu passé ? »

Lui rendant son étreinte, je préférais lui mentir malgré notre amitié et lui répondre un vague :

« Oh, par-ci, par-là. Tu me connais, je ne tiens jamais en place. »

« Effectivement ! Et comment va… Lexie, c’est ça ? Vous êtes mariés, ça y est ? »

Putain… Etait-il possible qu’elle puisse avoir une mémoire légèrement moins performante, s’il-vous-plait ?

« Non, on a eu… un contretemps. Bref c’est fini entre elle et moi, mais je viens voir si je peux essayer de récupérer mon poste, par hasard. Tu sais où est Daniel ? »

« Mince… Je suis désolée pour toi. Mais c’est une bonne nouvelle pour les filles que tu entraineras ! Allez, je plaisante, monte à l’étage, je pense qu’il est dans son bureau. Et tu as de la chance, il est bien luné aujourd’hui. »

Je lui répondis d’un sourire en croisant les doigts, et montai quatre à quatre les escaliers avant de toquer à la porte de son bureau. Sa voix résonna dans la pièce et me pria d’entrer, avant que je ne sois accueilli à bras ouverts par mon ancien patron. Il m’avait toujours eu à la bonne celui-là, et c’est pourquoi je priais intérieurement pour qu’il me laisse une chance de retrouver ma place dans l’équipe, à moins que malheureusement il ne m’ait remplacé. Depuis le temps, quoi de plus logique… Nous discutâmes ainsi pendant une bonne demi-heure, durant laquelle il me fit avoir quelques sueurs froides lorsqu’il déclara savoir que j’avais été arrêté et avais fait de la prison pendant cinq ans. Cependant, ajouta-t-il, il me connaissait suffisamment pour savoir que je ne ferai pas d’histoires en ces lieux, et que j’avais été un bon élément. Réellement. Alors oui, je pouvais retrouver ma place, et pourrai même commencer dès cet après-midi. Comme toujours, me rappela-t-il, je m’occuperai de l’inscription et des visites des lieux pour les nouveaux venus, retrouverai ma place de coach personnel pour ceux qui souscrivent un abonnement plus cher, ainsi que celle d’animateur sportif, boulot consistant à animer des cours de musculation ou de fitness. Le remerciant de tout cœur, je retournai chez moi pour me changer et prendre un repas équilibré et protéiné pour tenir l’après-midi et la soirée comme il se doit. Je troquai mon jean élégant et ma chemise contre un débardeur noir qui révélait mes muscles largement développés, ainsi qu’un pantalon de survêtement noir également avant d’enfiler une paire de Nike. J’emportai un gilet de sport pour le trajet, le temps s’étant largement refroidi, et retournai à la salle pour commencer mon boulot à l’horaire prévue de quatorze heures. Mains dans les poches, écouteurs dans les oreilles, je sifflais sur le chemin l’air de Guilt par Nero qui passait dans mon MP4, et arrivai enfin à la salle de sport un quart d’heure plus tard. Rangeant mon appareil dans mon sac de sport dans lequel j’avais glissé deux bouteilles d’eau ainsi qu’une serviette, Jenna, une seconde et jeune collègue que je ne connaissais pas encore mais qui, aussi timide soit-elle, était fort sympathique, me tendit le nouveau programme et m’expliqua que mon prochain cours serait celui de fitness et aurait lieu dans une demi-heure. Parfait, en attendant j’allais m’occuper de l’accueil ainsi que l’inscription et visite des nouveaux venus. Parfaitement intégré dans mon travail, je signais quelques papiers et remis à un homme d’un certain âge sa carte magnétique pour passer le portique et entrer dans l’établissement, avant tout-à-coup qu’une voix féminine ne m’interpelle pour une carte qui ne passait pas. Je me retournai et remarquai cette charmante jeune femme en proie à un problème certainement technique.

« Ça arrive que le détecteur plante, donnez-moi votre carte, je vais la passer au décodeur. » Lui dis-je.

Ceci fait, je la lui rendis, souriant, en lisant son nom écrit dessus :

« Et voici, Madame… Tremblay. »

Vérifiant l’heure, je déclarai à mes collègues :

« Bon, je vais au premier cours. A toute. » Leur dis-je en prenant la direction de ma salle ou bon nombre de personnes attendaient déjà.