beat me black and blue [hélieratozraël]

les révélations franchissent tes lippes sans même que tu les contrôles. tu en dis beaucoup trop. et tu le regrettes bien trop rapidement. des choses à vous dire, oui. des explications, ouais. tu devrais lui en donner. mais, t'es bien consciente que ce n'est ni le lieu, ni le moment. alors, tu hausses les épaules. t'oses à peine regarder Azraël. et encore moins Hélios et Tom qui s'éloignent. t'aurais jamais du venir. t'aurais pas du franchir le seuil de cette porte. tu secoues faiblement la tête. J'comprend. tu réponds à Azraël sans même lever les yeux du plancher. mais t'entends les coups. et tu te diriges vers l'entrée, toi aussi. tu regardes Azra s'interposer. et tu constates les dégâts de cette maudite soirée. rien ne s'est passé comme prévu. et tout ceci n'aurait pas du arriver. t'as l'air totalement débile à rester plantée là. à regarder Azra donner des ordres à tout le monde, et son sang se glace quand il s'adresse à toi. T'en fais pas, j'peux rentrer à pieds. J'vais pas rester ici si tu veux que j'me casse. que tu souffles alors qu'il claque déjà la porte derrière lui. tu pousses un léger soupire. tu regardes Tom d'un air désolé. t'es désolée pour Hélios, désolée pour toi. désolée pour ces putains d'Andersson qui gâchent tout. alors, tu ne mets pas longtemps à faire de même que les deux bruns. récupérant ton sac à main pour rejoindre les rues. et sans même adresser un mot à quiconque, tu t'éloignes de l'appartement. cherchant ton téléphone pour appeler Gabin à l'aide. tu marches quelques mètres avant d'entendre les bruits de freins et d'un klaxon. tu te retournes, les yeux écarquillés devant la scène qui vous échappe.

Le problème au fond, c'est peut-être qu'il se sent menacé. Il sait que Hélios pourra foutre la merde s'il l'a décidé, monter le cerveau d'Azra jusqu'à ce qu'il remette tout en question. Sauf que ce connard n'en a aucun droit, tout comme il ne lui appartient pas de l'insulter devant tout le monde. Ce qui s'est passé à Milan devait rester à Milan, pas être amené ici, être répété. Pas alors qu'ils commençaient à arranger les choses, que leur couple pouvait peut-être finalement survivre. C'est plus un avertissement qu'une menace encore, et même s'il en meurt d'envie, Tom prend sur lui pour ne pas provoquer la bagarre. Il est contraint de reculer à cause du genou dans le ventre, plus par inconfort que par douleur. Pas assez de place pour prendre de l'élan, et des muscles qui font leur boulot. Ça pourrait se terminer là. Mais Hélios ne l'entend pas comme ça, continue de prononcer ces mots qui enragent le blond. Il s'approche d'un pas menaçant, se met ainsi dans la trajectoire du coup de poing qui s'écrase contre sa mâchoire. Et ça, par contre, ça fait un mal de chien. C'est aussi le feu vert pour laisser libre court à la fureur puisque sans étonnement, le vétérinaire réplique. Le meilleur ami peut faire presque sa taille, ça reste un putain de gringalet. Il a aucun mal à l'attraper directement par les cheveux, l'attraper par l'épaule de son autre main et lui éclater la gueule contre le mur. Assez violemment il l'espère pour lui éclater le crâne, lui péter le nez au moins. Il a encore une main bandée, il va pas se ruiner les phalanges une nouvelle fois s'il peut faire autrement. Quoiqu'il envisage l'exception.

Heureusement pour lui que Azraël arrive, les sépare. « C'est pas à moi qu'il faut le dire. » Il siffle, l'air mauvais, mais par respect pour le jeune, il s'éloigne. « J'ai pas besoin de glaçons. » malgré la douleur diffuse qui irradie sa mâchoire d'un côté, de l'oreille jusqu'à la gorge. Hélios se casse, Azra suit, il ne reste que Sierra et ses secrets. « Super timing, t'as assuré. » C'est glacial, mais l'ambiance n'est pas à la sympathie. On lui pardonnera. Dans tous les cas, il la suit quand elle sort, dévale les escaliers. Hors de question qu'il laisse son homme seul avec Hélios, qu'il laisse des conneries sur son dos être racontées. Mais c'est confus, trop rapide. Il y a Azraël qui traverse. La voiture. Il y a la collision et le corps qui valdingue dans les airs. « AZRA ! » Il hurle en sentant son cœur s'arrêter, alors qu'il court vers lui.

bordel, toi, tu voulais juste rendre visite à ton meilleur ami, prendre de ses nouvelles et t'assures qu'il va bien, qu'il ne se laisse pas trop aller parce que t'es conscient que c'est dur, c'qu'il vit. tu sais pas à quel point c'est dur et compliqué et, sans doute que tu ne peux qu'imaginer, mais tu veux être la pour lui quoiqu'il arrive. sierra a insisté pour t'accompagner et t'aurais sans doute dû te taire avant de lui annoncer que tu passais voir azraël. ouai, sans doute que tout ce serait bien déroulé de cette manière. tu retiens un soupires, ne manquant pas de rendre son coup au blond, tu peux pas vraiment t'en empêcher, tu ne supportes pas d'avoir le mec qui a fait du mal à ton meilleur pote face à toi. et évidemment, azra ne manque pas d'arriver. tu fermes les yeux quelques secondes, lui lançant un regard noir, mais t’exécutant tout de même. t'attrapes ta veste, ne t'excusant pas de bousculer le blond au passage. tu la passes sur tes épaules et coinces une cigarette entre tes lèvres avant même d'être sortit de l'appartement. t'en as vraiment besoin, de cette clope. l'air frais, te calme un peu, tandis que tu traverses la route, t'éloignant un peu de l'immeuble. tu soupires doucement, ton briquet allumant finalement le tube de nicotine que t'as de coincer entre les lippes. tu fermes les yeux, aspirant la fumée bien rapidement. t'aperçois sierra descendre et s'éloigner et t'as franchement pas l'courage de l'appeler pour lui dire de rester ou la ramener. tu soupires faiblement et t'adosses à un mur, alors que la silhouette de ton meilleur ami se profile au bas de l'immeuble. et ouai, sans doute que t'aurais dû rester chez toi bien tranquillement. au moins tout ça ne serait pas en train d'arriver. tu t'entends crier sans t'en rendre compte alors que tu vois le blond se diriger vers azraël. tu déglutis et extirpes ton téléphone de ta poche, complètement paniqué, alors que t'appelles les urgences. et pour une fois, tu fais confiance à tom pour s'approcher d'azra, ne manquant pas de faire de même, te précipitant à ses côtés peu de temps après.

Il est blasé qu'ils agissent tous comme des cons. Blasé de devoir autant s'énerver alors que chaque personne dans cette pièce est importante pour le gosse. Pourtant, il lui en veut à Sierra de lui avoir menti. Il en veut à Hélios de ne pas vouloir accepter ses propres choix, et il en veut à Tom de provoquer et de ne pas essayer de se cannaliser un minimum. Faut croire qu'ils étaient tous trop con, trop naïf. Azraël aurait dû se rappeler qu'il y avait Tom, qu'ils devaient passer la soirée ensemble. Mais s'il doit refaire le monde avec des si, il serait bien plus beau à ce moment précis. Alors ouais, il oblige Hélios à aller fumer, et lui aussi, il lui en faut une de clope. Alors à son tour, il claque la porte, descend les escaliers pour rejoindre Hélios, ne se doute pas que Sierra est en train de faire exactement la même chose et que Tom ne prend pas trop de temps à réfléchir avant de suivre le mouvement. Tout ce qu'il veut, Azra, c'est discuté avec son meilleur ami, lui faire comprendre certaines choses, lui rappeler à quel point il est heureux malgré l'erreur de Milan. Il veut passer au dessus de ça, et il a besoin que son meilleur pote accepte d'en faire tout autant. Alors, Azra sort, claque la porte de son immeuble, sort son paquet de ses poches en traversant la route. Et c'est vrai ; vrai qu'il a pas regardé et pourtant il n'y avait aucune voiture à sa vue. Mais c'est vrai aussi que le camion était là, qu'il a foncé, dépassant la limite de vitesse autorisée. Les choses se sont passées trop vite ; il ne l'a pas vu arriver, n'a donc pas eu le réflexe de se dépêcher. Il voulait juste parler à Hélios, et il se retrouve à être provulser à une dizaine de mètres. Son dos a craqué, il le sent. La seule chose qu'il se rappelle, c'est cette douleur dans tout le corps avant qu'il finisse par tomber dans un profond sommeil. Il sent pas Tom à ses côtés, ne sent pas non plus les pompiers et les flics qui se ramènent, et qui s'occupent de lui. Non. Il s'est endormi avec le bruit de son dos s'éclatant contre le béton, loin d'être prêt à se rendre compte de tout ce que ça va finir par subir.