Pizzas, bières et confidences ( dougie )

Cette nuit là, une dispute s’était fait entendre dans l’appartement et au sein de mon couple. Je pensais sincèrement qu’elle s’était faite à l’idée. Qu’elle avait mis de côté son désir d’enfant. Je l’avais pourtant prévenu dés le début, mais pour je ne sais quelle raison, elle avait décidé de revenir sur le sujet cette nuit ! Je lui ai toujours fait comprendre que je ne voulais pas en attendre parler. Je tiens trop à ma liberté, à mon petit confort et à ma routine quotidienne avec Avery. Depuis que j’ai rencontré Avery, je m’étais décidé enfin à croire que l’amour est ce qu’il y a de plus beau dans une vie et pourtant Dieu sait que ça peut faire souffrir comme c’était le cas avec cette dispute cette nuit. Il était rare que des disputes éclatent entre nous ou alors quand ça arrivait, on se disputait, on se faisait la tête, mais on se réconciliait vite. Mais là elle avait réussi à me vexer. Elle sait très bien que ce sujet en question peut me faire sortir de mes gonds. A tous les coups, son collègue Connor, dont elle a la manie de passer son temps avec lui au travail, lui avait touché un mot sur ce sujet. Lui qui a le désir d’être père justement. Je ne lui ai jamais parlé et même jamais vu, mais je sais quelques petites choses sur lui grâce Avery. Je sais aussi qu’il pouvait la biper en pleine nuit, ce qui avait tendance à me tirer de mon sommeil et me mettre dans une colère noire. Bien que ce soit pour le travail, il ne l’a lâché pas ! Après tout, elle n’est pas la seule pédiatre de l’hôpital.

Cette dispute avait eu pour conséquence de me faire sortir de l’appartement en coup de vent et claquer la porte derrière moi sans lui dire où j’allais ou même la regarder. Moi-même je ne savais pas où j’allais. Ma première idée, à me venir à l’esprit, fut de me rendre dans le bar où j’ai l’habitude de me rendre pour boire quelques verres quand j’ai envie de décompresser, mais j’avais besoin de compagnie, d’un ami sur qui je pouvais compter. J’ai donc pensé, en second lieu, à me rendre chez Dougie. J’avais regardé ma montre. 2h46. Avant de me rendre compte que je me promenais dehors au beau milieu de la nuit. De plus, Dougie était sans doute dans les bras de Morphée. Je n’allais tout de même pas m’amener devant chez lui à l’improviste, d’autant plus qu’il ne vit pas seul, mais avec sa sœur. Pour savoir s’il dormait ou faisait autre chose, je sortis mon portable de la poche de mon jean et commença à tapoter un sms. Je lui envoyai à la suite en espérant qu’il était toujours debout. Quelques minutes après, mon portable se mit à vibrer. C’était Dougie. Il me confirmait qu’il était toujours debout grâce ou plutôt à cause de son bouquin qui le maintenait éveillé. Je fus soulagé de recevoir son sms. Celui-ci voulait une explication à mon sms tardif. Je ne voulais pas l’embêter avec cette histoire, au contraire je voulais surtout passer du bon temps avec lui et ne parler de cette dispute, mais je n’eus pas de mal à lui confier ma raison. Je ne suis pas du genre à me confier, d’ailleurs rare sont les personnes à qui je me confie. Mais Dougie faisait partie de ces rares personnes. Je m’étais donc confié à lui rapidement tout en lui demandant si je pouvais passer chez lui. Il m’invita en me confirmant qu’il sortirait la couette et une pizza. La nourriture, notre pêché mignon ! J’étais déjà enthousiaste à l’idée. Pensant que je n’allais pas me ramener les mains vides, je lui confiai passer à l’épicerie du coin pour acheter un pack de bières. La plupart de nos moments passés ensembles se résumaient ainsi : canapé, pizzas, bières et match. Sachant qu’aucun match était prévu ce soir et surtout à cette heure tardive, il eut l’idée de me proposer un film en ajoutant une touche d’humour dans ce sms. Ce qui me fit sourire. Ni une ni deux, je me pressai alors pour passer à l’épicerie qui se trouvait à quelques mètres de moi et acheter les bières. Par chance, celle-ci était ouverte une partie de la nuit. Les bières achetaient, je me dirigeais maintenant vers la résidence de Dougie. Arrivé à son palier, je pris soin de ne pas taper violemment à sa porte comme j’avais tendance à le faire afin de ne pas réveiller sa sœur si elle dormait. Un instant après, la porte s’entrouva et Dougie apparut. Je lui montrai en évidence le pack de bières avant de m'exclamer : « Je viens pas les mains vides ! »

Alice ne peut pas courir dans tous les sens, elle va forcément finir par se perdre. Elle doit se stopper, réfléchir, tout est sous ses yeux. Tu le sais, tu le pressens, l'auteur veut désorienter son personnage, mais aussi son lecteur. Ou alors, c'est un piège … Pour le coup, tu es totalement parti dans l’œuvre, toi qui ne voulait lire que quelques chapitres, tu as presque fini le roman … Tu peux le dire, il est addictif ! Tu veux savoir la fin, tu as déjà ton avis, mais auras-tu raison ? Pour savoir, il faut finir et … Le téléphone vibre. Si c'est encore un sms d'Anna, qui est bourrée, accompagnée sûrement d'Ellie… tu fais un malheur. Leur rencontre était inévitable, depuis le temps qu'elles entendent parler l'une de l'autre. Tu aurais juste préféré qu'elle ne décide pas de partir à l'aventure, en plus Anna te raconte tout … Enfin façon de dire, elle t'envoie des sms depuis deux ou trois heures, t'expliquant des trucs, tu as clairement du mal à comprendre. T'as même pas pris la peine de répondre. Si ça continue tu vas aller les chercher et au dodo ! La blonde dans ton lit et l'autre dans le canapé. Tu l'aurais bien mis dans le lit de Chris, mais avec lui on sait jamais. S'il rentre en pleine nuit, t'as pas envie qu'il pense avoir une chance avec ta sœur. Il ne faut pas pousser mémé dans les bégonias non plus. Enfin t'en es pas encore là, mais tu sens que ça va se finir ainsi. Toute façon s'il y a pas Chris, Ellie dort avec toi, elle supporte pas dormir toute seule, surtout ici … Pourquoi ? T'en sais rien, elle aime accaparer vos lits, un jour le sien, un jour le tien. Elle varie les plaisirs, à votre grand désarrois. Fin Chris ça n'a pas l'air de le déranger, en même temps lorsqu'il dort, il en faut beaucoup pour le réveiller. Pire qu'une souche. L'inverse de toi, c'est peut-être pour ça que vous vous complétez à merveille. Un magnifique duo, d'ailleurs tu ne sais pas où ta moitié est encore parti ! Il découche un peu trop à ton goût, il pourrait prévenir, c'est la moindre des politesses. Ou alors c'est sa technique pour éviter Anna ? En même temps, ta sœur c'est invité chez toi, enfin chez vous, sans prévenir, elle a débarqué un matin en criant surprise … Autant dire que tu te voyais pas la mettre à la porte, tu aurais eu le droit aux représailles de ton père. Et puis ce n'est pas dans tes habitudes, c'est de ta petite sœur qu'on parle. Celle que tu as surprotégé durant son enfance, délaissé à son adolescence et retrouvé au stade adulte. Ta petite Anna ou devrais-tu dire, l'ouragan Anna, c'est clair qu'avec Ellie, elles se sont bien trouvées. Tu crains le pire pour le reste de la nuit … Une chance, le sms ne vient pas d'elles. Tu es sauvé, mais jusqu'à quand ? Telle est la question ! Tu es surpris en voyant le nom et l'heure, ce n'est pas dans ses habitudes. Il doit y avoir un truc, anguille sous roche, comme tu le dis si bien. Réponse positive envoyée, baillant à nouveau, tu places ton téléphone à tes côtés. Reprenant ta lecture, tu as envie de savoir ce qu'il se passe et qui est le coupable. Il faut vraiment que tu arrêtes de lire et écrire des romans policiers. Tout ceci te monte à la tête. Une chance que ton entourage ne prenne pas peur en entendant tes idées … On pourrait se poser des questions sur ta santé mentale ou du moins sur ton côté obscur …

« Je viens pas les mains vides ! »Dit-il en brandissant le pack de bière. Il a tenu parole, tout comme toi. Tu as fini par sortir un bas de pyjama, histoire de ne pas le choquer. La pizza chauffe et la couette l'attend sur le canapé. Tu as envoyé un sms aux filles pour leur dire de ne pas rentrer. Ellie t'a assuré qu'elle gardait Anna chez elle, s'imaginant que tu avais un Olaf chez toi … Elle est repartie dans ses histoires. Tu n'as pas un Olaf, mais un ami dans le besoin, ce n'est pas la même chose. « Tu gères. » dis-tu en l'invitant à rentrer. Attrapant le pack tu le déposes sur la table, baillant à nouveau. « La pizza cuit doucement d'ici une dizaine de minute elle sera prête ! » Et oui tu n'as pas menti, tu lui as proposé une bonne soirée et tu comptes tenir ta parole. Tu as bien senti qu'il avait besoin de décompresser. Sean c'est pas le mec qui crie aux loups, tu le connais assez pour savoir quand ça va et quand ça va pas. Ce soir, ou plutôt cette nuit, ça va pas et il a besoin de changer d'air. Les amis sont là pour ça, tu es là pour lui. « Mon canapé est le tien, paraît que tu lui as manqué, bon fais pas attention y a les trucs de la frangine qui traîne. Depuis son arrivée, elle a investi l'appart' c'est une horreur, avec Chris on retrouve plus notre virilité ! » Et elle n'est là que depuis moins de trois jours … Tu crains le pire pour les jours à venir. Anna ne le reconnaîtra pas, mais elle est bordélique et surtout elle adore s'étaler. Se sentir chez elle partout où elle va. Le seul soucis c'est que là, tu as dû mal à reconnaître ton appart'. Un comble ! « Une préférence, film ou match ? » attrapant un paquet de chips, tu lui tends ce dernier, t'affalant dans le canapé. L'invité choisit, c'est la règle et puis honnêtement les deux te vont, toute façon l'un comme l'autre, tu sais le résultat. Le suspense ne sera pas au rendez-vous de cette soirée !

J’étais conscient qu’à cette heure-ci la plupart des habitants de la ville dormaient paisiblement, surtout en pleine semaine. Moi-même, s’il n’y avait pas eu cette dispute, je serais dans mon appartement, dans mon lit, entrain de dormir pour être en forme le lendemain matin au travail et au côté d’Avery ; sentant sa chaleur contre mon corps et sa douce odeur arrivait jusqu’à mes narines. Voilà qu’elle me manquait déjà. Mais j’étais bien trop fier pour faire demi-tour maintenant. Il fallait qu’elle comprenne que les enfants ne sont pas faits pour moi. Ils ne l’ont jamais été. Je peux encore supporter les enfants de mes amis mais les enfants des autres … Un enfant c’est bruyant, ça crie ou pleure pour un rien, et il faut se mettre en quatre pour lui. Ce n’est pas pour moi. Et je serais loin d’être un bon père. Avery, elle, le serait, mais pas moi. Rien qu’avec ces patients, je peux le voir. Elle est souriante, comme elle l’est toujours, calme et empathique à leurs égards. Elle sait très bien aussi gérer n’importe quelle situation, alors que moi j’aurais plus tendance à fuir le problème. D’ailleurs, elle a toujours pris soin de moi comme une mère l’aurait fait. Je sais que je peux être parfois, voir souvent, un enfant. Un grand enfant. Je peux mettre sa patience à rude épreuve, ne serait-ce qu’en pensant à mes virées chez mon meilleur ami, chez qui j’ai l’habitude de dormir quand l’envie me prend de me retrouver seul et pour mieux ainsi la retrouver. Je ne la remercierai jamais assez pour ça, mais j’essaie de lui rendre au quotidien avec des petites attentions : des mots doux par ci par là, des diners aux chandelles après une dure journée de boulot et des moments de tendresse. Mais ces temps-ci, je la mettais plus de côté qu’autre chose. Il faut dire que mon travail prenait tout mon temps. J’avais fait le choix de monter en grade, de me retrouver avec plus de travail surtout de la paperasse et de m’éloigner un peu plus d’elle. Son travail, notamment, n’aidait en rien puisqu’elle passe le plus clair de son temps à l’hôpital à aider ces patients.

Il fallait que je pense à m’aérer l’esprit et non à elle. Dougie avait eu la gentillesse de m’accueillir chez lui à cette heure-ci de la nuit, je n’allais tout de même pas m’égarer dans mes pensées. Je n’étais pas là pour ça, au contraire. Mon but était de passer du bon temps avec lui et il savait très bien me rendre enthousiaste. C’est un Dougie, comme je n’avais jamais vu, avec des petits yeux et baillant aux corneilles qui m’ouvrit la porte avant de m’inviter à rentrer. Je ne pus m’empêcher de poser mes yeux sur son bas de pyjama, ce qui me fit sourire. Heureusement, il avait trouvé quelque chose à mettre. Bien qu’il aurait pu trouver mieux, mais en même temps, ce n’est pas une heure à se pointer chez les gens, Sean ! « Tu gères. » Il s’empressa de me débarrasser du pack de bières pour me laisser entrer dans son appartement. « La pizza cuit doucement d'ici une dizaine de minute elle sera prête ! » J’en avais déjà l’eau à la bouche. « Cool ! Ma petite virée nocturne m’a donné faim. » lui confiais-je. Je remarquai un livre déposé sur sa table. La lumière tamisée ne me permettait pas de voir la couverture. «  T’es sur un nouveau bouquin ? » Je déteste lire, je n’ai pas la patience pour ça mais je m’intéresse à ce que font mes amis et proches. « Mon canapé est le tien, paraît que tu lui as manqué, bon fais pas attention y a les trucs de la frangine qui traîne. Depuis son arrivée, elle a investi l'appart' c'est une horreur, avec Chris on retrouve plus notre virilité ! » En effet, cela faisait un moment que je n’avais pas rendu visite à Dougie et son canapé m’avait manqué. Toujours à cause de ce boulot. « Oh que oui, il m’a manqué celui là ! » dis-je avant de me jeter sur son  canapé. « Aie ! » m’exclamais-je avant de retirer l’objet coincé entre mon dos et le canapé. Je venais de casser l’objet en question. « Ta sœur n’a malheureusement plus de brosse à cheveux » dis-je avant de rire. « Je lui en achèterai une demain ou plutôt aujourd’hui vu l’heure qu’il est … » Je me sentais ainsi un peu mal à l’aise d’être là, mais il me mit vite à l’aise. « Une préférence, film ou match ? » J’aurais préféré un match en sa compagnie, mais si c’est pour revoir un match dont on connait déjà les résultats, ce ne sera pas aussi exaltant que lorsqu’on regarde un match en direct. Mon choix fut donc très rapidement fait. « Un bon film d’action si tu as. » J’attrapai ensuite le paquet de chips qu’il me tendait. « Si vraiment je te dérange, dis-le-moi. J’ai eu une violente dispute avec Avery qui m’a fait sortir de mes gonds. C’est plutôt rare mais là c’est un sujet dont je ne veux pas parler avec elle. » lui dis-je un peu gêné.

La bouche grande ouverte, tu bailles à nouveau. Il faut dire qu'il est rare de te voir de bout à cette heure et surtout pour faire cuire une pizza. Lorsque tu es debout à une heure pareille, c'est devant ton bureau, le nez devant ton écran, laissant parler les mots. Ils s'entrechoquent souvent dans ton esprit mais à cette heure ils pointent toujours le bout du nez. Et là tu n'es pas en phase d'inspiration flamboyante. Non, pas cette nuit. Cette nuit tu cuis une pizza pour réconforter l'un de tes amis, l'un des meilleurs d'ailleurs, après Chris, s'il entendait tes pensées, il deviendrait directe jaloux. Tu l'adores ton poussin et personne ne peut le remplacer. Sean c'est un autre lien qui vous unit, un lien différent mais aussi fort que celui que tu partages avec poussin. Et pour tes vrais amis, tu es capable de tout, la preuve tu sors de ton lit, de ton confort pour lui. Pour toi, ça te paraît plus que logique, voir normal, les amis ne sont pas là que dans les bons moments. Ils sont là tout le temps, c'est ce que la vie t'a appris. Tu as pris les premiers trucs qui te sont tombés sous la main, histoire de ne pas lui ouvrir en caleçon. Pas que tu sois pudique, mais bon c'est mieux, vous êtes pas là pour une pyjama partie, quoique ? Non, c'est un moment entre mecs tout ce qu'il y a de plus normal. Tu bailles à nouveau, tout en allant vers la porte. Si tu continues de la sorte, tu vas t'arracher la mâchoire. Il faut dire que tu te fais vieux, tu n'as plus l'habitude te veiller si tard. Espèce de vieux que tu es. Bientôt la maison de retraite si tu continues. « Cool ! Ma petite virée nocturne m’a donné faim. » Satisfaction garantie, ça tombe bien aussi, tu as un petit creux. Toute façon, il n'y a pas d'heure pour manger. Il est midi ou vingt quelques parts, pas besoin d'une heure précise pour manger. La pizza c'est la vie, la base d'une bonne soirée entre amis. « Supplément viande et fromage, comme tu les aimes ! » C'est que tu le connais le loustique, bon vous avez les mêmes goûts, mais ça n'empêche que tu le connais. Comme tu sais que tu n'aborderas pas le pourquoi du comment il se retrouve sans toit. Tu le laisseras venir, c'est Sean, pas un inconnu. Puis toute façon, t'es pas aussi doué que ça avec les mots, du moins avec les gens, avec les pages c'est autre chose. Si tout pouvait être aussi simple que dans tes livres. Bien que dans tes histoires, la vie n'est pas simple, mais tu arrives à trouver quoi dire, faire à tes personnages. L'écriture est un moyen de t'exprimer, de t'évader de ton quotidien. Tu es écris bien mieux que tu parles. Seulement dans la vie de tous les jours, il vaut mieux parler qu'écrire. Fin bref, tes amis savent comment tu es, heureusement, pas besoin de lui forcer la main. Il viendra vers toi quand il sera près. Toute façon, tu n'aimes pas forcer la main aux gens, tu appliques la règle de ne pas faire ce que tu n'aimeras pas qu'on te fasse. Tu ne vois pas l'intérêt de forcer quelqu'un à parler quand tu as horreur qu'on fasse ça sur toi. «  T’es sur un nouveau bouquin ? »  Il te sort de tes pensées. Regardant Sean, puis le livre, puis le four, puis Sean, puis baillant. Oulah il faut que tu te réveilles. « Ouais un polard que j'ai découvert par ma maison d'édition. J'aime bien me renseigner sur le travail des autres. Ça me donne des idées pour la suite des aventures de sullivan ! » Le personnage de tes romans, celui qui t'a permis d’accéder à la reconnaissance du public. Sullivan te ressemble en rien, c'est ton passager noir, ton exutoire.

« Oh que oui, il m’a manqué celui là ! » Tu souris à la remarque de Sean face à ton canapé. Si ce dernier pouvait parler, il en dirait des choses. Il en a vu des choses, entendu aussi. « Aie ! » Hein ? Tu fronces les sourcils en regardant Sean. Un problème ? Apparemment oui. Tu regardes l'objet qu'il tient dans sa main. « Ta sœur n’a malheureusement plus de brosse à cheveux » Elle n'a qu'à pas laisser traîner ses affaires. Tu rigoles à sa remarque. « Oh ça lui apprendra à laisser traîner ses affaires ! » « Je lui en achèterai une demain ou plutôt aujourd’hui vu l’heure qu’il est … » Pour toi, ça reste demain. Tu te poses enfin à côté de Sean. « T'en fais pas pour elle, j'suis sûr qu'elle en a une autre ! » Vu la valise qu'elle avait en arrivant … Elle doit avoir ce qu'il faut, au pire tu sais qu'elle te piquera tes affaires ou ta carte, ça dépendra de son humeur. Tu t'en fais pas pour Anna, elle trouvera un moyen et puis c'est qu'une brosse. « Un bon film d’action si tu as. » Hum … tu cherches un instant ce que tu pourrais mettre. Te relevant et te dirigeant vers la dvdthèque. Cherchant un bon film, un qui fasse oublier tous les tracacas. Le genre de film ou on a pas besoin de penser, juste de se laisser porter par l'ambiance. « Si vraiment je te dérange, dis-le-moi. J’ai eu une violente dispute avec Avery qui m’a fait sortir de mes gonds. C’est plutôt rare mais là c’est un sujet dont je ne veux pas parler avec elle. » Tu te retournes aussitôt, deux dvds à la main. « Ça va pas la tête, t'es toujours le bienvenue tu l'sais bien ! Et puis comme tu peux voir, tu me déranges en rien ! Bon j'ai caché le corps sous mon lit, mais hormis ça non tu me déranges en rien ! » Grand sourire ! Le but est de lui remonter le moral ! « Puis tu manquais trop à mon canapé ! » dis-tu en attrapant un nouveau film ! Décidément vous avez trop de choix. « Sleepy Hollow ça te va ? » Oui l'histoire d'un cavalier sans tête, te semble bien pour oublier cette soirée ! Tu te poses à côté de Sean, tu vois bien qu'il a un peu l'esprit ailleurs. « Et toi t'es sûr que ça te va d'être ici ? Cette dispute t'a retourné à ce que je peux voir … » Il a amené le sujet, tu ne fais que suivre, mais bon ce n'est jamais simple. Tu te doutes bien qu'il aimerait penser à autre chose. T'as pas envie de retourner le couteau dans la plais, ce n'est jamais agréable. « Au pire, j'ai Frozen, Ellie l'a laissé là ! » dis-tu en rigolant. « Un p'tit let it go ça te tente pas. » D'après Ellie un disney remonte toujours le moral, mais bon tu as assez donné avec ce disney !

S'il continuait à bailler comme ça, il finirait par se décrocher la mâchoire ! « Supplément viande et fromage, comme tu les aimes ! » J’en avais déjà l’eau à la bouche ! Il me connaissait bien. Même moi, je savais ce qu’il aimait ou ce qu’il n’aimait pas puisque nous avions à peu prés les mêmes goûts quand il s’agit de la nourriture. Suite à ça, il répondit à ma question. « Ouais un polard que j'ai découvert par ma maison d'édition. J'aime bien me renseigner sur le travail des autres. Ça me donne des idées pour la suite des aventures de sullivan ! » Il était donc entrain de lire pour s’inspirer. Sullivan ? Ce nom ne me disait rien puisque je suis loin d’être un lecteur averti, même un lecteur tout court. Je pouvais commencer à lire les premières pages d’un livre mais je ne le continuais pas après ça. Il n’y avait que la paperasse du travail que j’arrivais à lire. Pas par choix mais plutôt par obligation. Je n’avais aucune patience pour ce genre de chose. Il fallait aller au plus court avec moi et ne pas trop me faire réfléchir d’où pourquoi je prenais plaisir à lire une bande dessinée durant mon enfance. Pas besoin d’imaginer le paysage, le décor et le visage des personnages. On n’avait qu’à lire ce qu’il y avait dans les bulles. J’avais une préférence pour les comics notamment. Des héros combattant leurs ennemis pour sauver le monde. Ce qui a surement du me tourner vers mon métier. J’ai toujours détesté l’injustice et à ce quelqu’un s’en prenne à plus faible que soi. Maintenant, j’étais plus tourné vers les films. J’étais même un cinéphile. C’était encore plus simple ! Juste à installer dans un canapé ou dans le fauteuil d’un cinéma, à regarder et écouter le film. D’ailleurs, ma réflexion concernant le canapé de Dougie le fit sourire. Va savoir ce qui lui trottait dans la tête et avait bien pu se passer sur ce canapé … Ce qui ne m’empêcha pas de me jeter dans son canapé sans m’être rendu compte qu’une brosse à cheveux trainait. Celle-ci m’avait cassé les reins ! Mais cela avait au moins fait rire Dougie. « Oh ça lui apprendra à laisser traîner ses affaires ! » En effet, quelle idée de laisser trainer une brosse dans un canapé alors que normalement une brosse à cheveux a sa place dans une salle de bain ou une chambre à coucher. « T'en fais pas pour elle, j'suis sûr qu'elle en a une autre ! » Comme à peu prés toutes les filles, pensais-je. Mais revenons sur notre soirée ! J’avais envie d’un film d’action. Je le regardais se diriger vers une armoire qui se trouve être sa dvdthéque. Celle-ci était bien garnie. Il avait cherché un instant avant se retourner vers moi avec deux dvds à la main, mais c’était pour me répondre : « Ça va pas la tête, t'es toujours le bienvenue tu l'sais bien ! Et puis comme tu peux voir, tu me déranges en rien ! Bon j'ai caché le corps sous mon lit, mais hormis ça non tu me déranges en rien ! ». Cela me fit sourire. « Chose à ne pas me dire ! » dis-je avant de prendre une poignée de chips dans le sachet et de le déposer sur la table basse. Pas très futé le Dougie, mais je savais pertinemment qu’il me disait ça pour me remonter le moral.

« Puis tu manquais trop à mon canapé ! » A ce canapé ! Puis il se retourna vers moi une nouvelle fois. « Sleepy Hollow ça te va ? » J’étais également un friand de films d’horreur, donc ça ne pouvait que me convenir. « Je l’ai vu une bonne centaine de fois, mais je peux pas résister à Johnny Depp ! » A le prendre sur le ton de l’humour. « Ca me va. » dis-je plus sérieusement. Puis Dougie s’installa à côté de moi sur le canapé. « Et toi t'es sûr que ça te va d'être ici ? Cette dispute t'a retourné à ce que je peux voir … » Je fus étonné quand qu’il me demanda ça. Sincèrement, si je n’avais pas envie d’être ici, je ne l’aurais pas embêté à cette heure-ci. « Bien sur que oui ! Tu fais parti des personnes que j’apprécie beaucoup et j’aime passer du temps avec toi. Comme je te dis, c’est rare que je me dispute avec Avery, mais il y a un sujet en particulier que je ne veux pas parler avec elle, sachant qu’elle sait très bien ce que j’en pense. » Dougie se permit ensuite d’ajouter : « Au pire, j'ai Frozen, Ellie l'a laissé là ! » Je ne sais pas quelle grimace j’avais pu faire en entendant ça, mais j’étais pas du tout enthousiaste à l’idée de regarder ce dessin animé ou même un dessin animé. « Un p'tit let it go ça te tente pas. ». Je ne pus m’empêcher de rire à cette annonce. Hors de question que j’entende, ne serait-ce qu’un refrain surtout le refrain, de cette chanson ! « Non merci, Doug’. Sleepy Hollow ça va faire l’affaire. » Puis une odeur arriva jusqu’à mes narines. C’était l’odeur de la pizza ! Pile au bon moment ! « La pizza est prête, on dirait ! » Je ne pus m’empêcher de déposer mon regard sur le four. J’avais faim ! Mon regard se tourna après vers Dougie. « D’ailleurs, je ne t’ai pas remercié de m’avoir accueilli chez toi en pleine nuit. » Dougie est quelqu’un sur qui je peux compter et il me le montre bien ce soir. Rare sont les personnes sur qui je pouvais compter. Je pouvais les compter sur les doigts d’une seule main. Je marquai un temps d’arrêt avant de me tourner légèrement vers Dougie de façon à ce que je vois sa réaction quand je lui aurais posé ma question. « Doug’. Sincèrement, tu me vois père ?! » Il était sûr que Dougie allait se poser des questions car ce sujet n’avait lieu d’être en ce moment, mais je voulais savoir. S’il fallait lui expliquer, je lui expliquerai. « On est d’accord que je ne pense qu’à m’amuser et que je peux parfois voir souvent être immature ... »

Une bonne soirée entre mec, enfin si on peut appeler ça une soirée, vu qu'on s'approche des heures du matin, voir trois heures. Tu ne sais plus trop, ça fait un moment que tu as regardé l'heure. Toujours est-il que ça reste une soirée entre mec, même si on peut appeler ça une nuit entre duds ! Tout ce que tu aimes et en plus tu as l'un des compagnons idéal : Sean. La team bouboule au grand complet ! Oui cette Team n'est pas grande, mais elle comporte les meilleurs éléments, soit Sean et toi. Pour le coup, vous vous êtes bien trouvés. Vous partagez le plaisir de la nourriture, les plaisirs simple de la vie, soit le sport, les films et la nourriture. La base en soit. Tu le fais aussi avec Chris, mais lui c'est différent, c'est p'tit poussin avant tout. Et puis Sean comprend un peu ce que tu ressens, surtout quand ça concerne le manque maternel … Enfin tu ne vas pas songer à ça, surtout pas maintenant, ce n'est pas l'heure et encore moins le jour. La nuit est belle, tachons de ne pas la tacher d'avantage. Sean étant un brin contrarier par sa dispute, si en plus tu en rajoutes une couche en déprimant sur ta mère … Vous êtes pas dans la merde. Enfin ce n'est pas le cas, tu n'as pas envie de déprimer ! Tout sauf ça, non pour l'heure, tu bailles, encore, mais c'est normal. Il faut du temps à ton cerveau pour se réveiller au complet. Bon tu n'as pas envie qu'il sorte complètement de sa phase sommeil, tu es bien bugué un peu et puis la nuit va finir par vous capturer à un moment donner. Et oui Morphée finira par vous atteindre, que vous le vouliez ou non. Et là tu sais que tu vas dormir, vu que techniquement tu n'as pas été réveillé ! Tu ne dormais pas lorsqu'il t'a envoyé le sms, donc tu finiras forcément par dormir à un moment donner. Juste pas tout de suite, pour l'heure c'est pizza devant un bon film. La base ! T'es pas trop compliqué, tu aimes autant lire que regarder un bon film. Bon par contre, quand tu as déjà lu le livre, tu deviens un brin trop critiquer, mais tu n'y peux rien, c'est plus fort que toi. Tu n'aimerais pas que tes œuvres soient mal retranscrite. Comme-ci ton personnage en chef pouvait être bâclé ! Sullivan est ton passager noir, tu ne souhaites pas qu'on le saccage ou qu'on en fasse un héro de série tv. Pour toi, ce personnage doit rester sur le papier, tu l'aimes encore plus de cette manière. Puis tu n'es pas prêt à passer tes œuvres au cinéma ou aux chaînes de tv. C'est un point que tu as abordé avec ton agent. Elle t'a parfaitement compris sur le coup. Tu ne souhaites pas la médiatisation, tu écris avant tout pour toi et que les gens s'évadent dans ton monde. Tu n'as rien contre ceux qui font ça, mais ce n'est pas toi. Ce n'est pas la question du jour, encore heureux, tu te verrais pas la résoudre à cette heure-ci. Ton cerveau n'est pas assez en marche pour répondre au pourquoi du comment … même si c'est assez simple dans le fond. Et voilà, tu commences à t'embrouiller. Tiens en pensant cinéma, il faudrait que tu arrives à te décider pour le choix du film. Il faut un bon film, un qui lui fasse oublier et le détende. Hum… tes yeux passent en revue votre collection. Oui « votre » car il y a des dvds à toi, mais aussi à Chris et certains sont des égarés d'Ellie. Elle peut bien les laisser là, vu que la plupart du temps, elle les regarde ici avec vous. Autant dire que ça vous fait une sacrée collection, mais au moins il y a du choix et pour tous les goûts. « Chose à ne pas me dire ! » Tu te retournes un instant. « Mais je n'ai rien dit moi ! » Petit clin d’œil ! Vous faites une sacrée équipe, lui le flic et toi l'auteur polard. Il faudra un jour que tu songes à lui demander des renseignements … Bon tu connais déjà la réponse : j'ai pas le droit d'en parler Dougie. Tu n'y peux rien, c'est plus fort que toi, t'aimes que tes romans se rapprochent de la réalité. Et pour ça rien de mieux que de demander à un ami policier, commissaire qui plus est ! Ceci-dit tu n'as pas dit ton dernier mot, un jour tu l'auras ton info, un jour !

« Je l’ai vu une bonne centaine de fois, mais je peux pas résister à Johnny Depp ! » Et bien va pour Sleepy Hollow ! Tu l'approches du lecteur, allumes tout ce qu'il faut pour lancer le film ! « J'ai toujours su qu'il te plaisait ! » Petite blague. En même temps, tu ne dénigreras pas le talent de Johnny Depp, surtout lorsqu'il joue pour Burton. Un duo de choc, un duo que tu adores et dont les films remplissent ta dvdthèque ! L'univers de Burton te fascine, mais ce n'est pas le seul. « Bien sur que oui ! Tu fais parti des personnes que j’apprécie beaucoup et j’aime passer du temps avec toi. Comme je te dis, c’est rare que je me dispute avec Avery, mais il y a un sujet en particulier que je ne veux pas parler avec elle, sachant qu’elle sait très bien ce que j’en pense. » Te voilà rassurer, on sait jamais avec les hommes mariés. Peut-être qu'il aimerait discuter avec elle, t'en sais rien. T'es pas marié et loin d'être au même stade que sa relation avec Avery. Tu prends une poignée de chips. Il n'y a vraiment pas d'heure pour manger. « Non merci, Doug’. Sleepy Hollow ça va faire l’affaire. » Tu souris à sa remarque. Il n'y met vraiment pas du sien, il ne faut pas qu'Ellie le sache. Allez, c'est parti pour le film de Tim. Toute façon le dvd se charge, les pubs défilent et ton nez te chatouille. « La pizza est prête, on dirait ! » Et pour le coup, tu n'es pas le seul. Tu te relèves pour aller chercher cette merveille. « T'as un bon feeling ! » Dis-tu en la sortant du four, le four n'a même pas eu le temps de sonner. Hop, tout est éteint, vaut mieux avant d'avoir une catastrophe sur le dos. Le tour est joué, te revoilà à côté de ton acolyte. Posant le couteau, lui laissant l'honneur de le faire. « D’ailleurs, je ne t’ai pas remercié de m’avoir accueilli chez toi en pleine nuit. » choppant une bière au passage. « Tu sais très bien que tu n'as pas besoin de me remercier, ma porte t'est toujours ouverte. » Après tout ça sert à ça les amis. Et puis tu ne laisses jamais les amis dans le besoin. « Doug’. Sincèrement, tu me vois père ?! » Euh … attrapant une part, tu réfléchis un instant. « On est d’accord que je ne pense qu’à m’amuser et que je peux parfois voir souvent être immature ... » Croquant un bout tu réfléchis à la question. Cet un sujet que vous avez brièvement évoqué, sans jamais vous attardez dessus… « Bonne question ! » Est-ce que tu vois ton ami en tant que père ? Déjà est-ce que tu te vois père … Très bonne question. « C'est à cause de ça que vous vous êtes engueulez ? » T'as supposition doit être juste, il ne va pas s'engueuler avec sa femme pour la dernier bout de gâteau. « J'ai envie de dire qu'on est jamais prêt pour quoique ce soit … Après à savoir si tu veux l'être, seul toi le sait ! » Toi pour le coup, tu t'y vois pas, enfin pas tout de suite. « Moi je te vois bien avec un mini toi, en train de lui apprendre les ficelles de la vie. Bon c'est clair que ça serait un désastre au début ... » Tu imagines la scène, Sean qui braille face à son bébé qui pleure, essayant par tous les moyens de le calmer ou de se faire comprendre. « Fin d'un sens, tu es marié … ça devrait être la suite logique et puis bon tu es dans une relation solide ! » Ouais fin … « Mais bon je suis sûrement pas le mieux placé pour en parler, je sais même pas si je me vois père ... » Il en a de ces questions lui. Tu sais que tu es protecteur, proche de ta famille et amis, mais de-là à créer ta propre famille … Ouais pour ça il faudrait déjà avoir la nana et ce n'est pas encore gagnée, quoique…

Il fallait que je pense à dormir, mais surtout que je pense à laisser dormir Dougie. Lui qui n’arrêtait pas de bailler. Bien que me concernant je n’avais pas la moindre fatigue. Cette dispute m’avait tellement poussé à bout que je pense être incapable de trouver le sommeil. C’est vrai. Me connaissant, je serais entrain de cogiter, me battre avec la couette et faire mille et une positions pour trouver celle qui me mettra à l’aise. Même si je m’étais calmé, Morphée ne passerait pas pour moi ce soir là. Il avait décidé de me faire faux bond et de s’occuper de ceux qui cherchent réellement à s’endormir. Pas comme toi, Sean ! Je pensais plus à me changer les idées en passant du temps avec Dougie pour me faire oublier cette dispute plutôt que de penser à dormir. Mais lui, Dougie ne réclamait qu’une seule chose : dormir ! Au plutôt son corps. Le temps passé et la fatigue se faisait de plus en plus ressentir pour lui, je le voyais. Il luttait contre le sommeil pour me tenir compagnie. Je suis certain qu’il finirait par s’endormir devant ce film même si celui-ci est de loin un navet. La fatigue l’emporterait dans son sommeil et gagnerait ce battle ! « J'ai toujours su qu'il te plaisait ! » En y repensant, c’est sûr qu’il y a de quoi envier cet acteur : une bonne carrière cinématographique et un physique qui faisait pâlir les hommes même moi. Oui, faisait car cela n’était plus le cas aujourd’hui mais il a toujours son coté mystérieux. Je lui répondais ensuite à sa question avant qu’il ne m’embête avec ce dessin animé. Horreur ! Les enfants comme les adultes, tout le monde chantonnait cette chanson. Une mode qui finirait sûrement par s’essouffler. Du moins, j’espère pour mes oreilles. Même au travail, on pouvait me bassiner avec ça car ils savent très bien ce qui peut m’irriter. Heureusement, Dougie, lui, ne me bassinait pas avec ça comme mes collègues pouvaient le faire et s’empressait d’insérer le dvd dans son lecteur. Puis une odeur chatouilla mes narines. L’appel de la bouffe ! Mon ventre ne pouvait s’empêcher de gargouiller même si j’avais pu dîner plus tôt avec Avery. Mon ventre n’a pas d’heure pour manger. Suite à ma remarque, Dougie s’empressait d’aller voir si la pizza était prête. « T'as un bon feeling ! » Il me confirmait ainsi que celle-ci était prête à être dégusté ou plutôt à être dévoré, nous connaissant. Pas de manière entre nous. La pizza atterrit sur sa table basse. Il me mit en évidence un couteau pour me laisser l’honneur de la découper. Je la découpai donc en plusieurs parts tout en le remerciant de m’avoir ouvert sa porte ce soir. « Tu sais très bien que tu n'as pas besoin de me remercier, ma porte t'est toujours ouverte. » Ceci me fit plaisir à entendre. Je peux être sensible parfois. Pas dans le sens où je vais me mettre à pleurer de joie en entendant ça et l’étouffer dans mes bras, mais plutôt dans le sens où j’ai besoin d’entendre de telle parole, qui me font chaud au cœur, pour me sentir bien. Mes amis remplacent ma famille perdue. Je pris une part de cette fameuse pizza et lui servis avant de m’en servir une à mon tour et d’en prendre une bouchée. Puis la question qui pouvait mettre dans l’embarras : « Doug’. Sincèrement, tu me vois père ?! » Sans m’en rendre compte, je répondis en partie à la question. Il fallait que je sache ce qu’un ami pense de cela. Un ami comme Dougie ne me mentirait pas. La position de mon corps me permettait de fixer mon attention sur Dougie. Je m’attendais à ce que Dougie s’étouffe avec le morceau de pizza qu’il venait de manger mais étonnement il restait calme. « Bonne question ! » Ah oui ? Je fus encore plus étonné. « C'est à cause de ça que vous vous êtes engueulez ? » Il venait de mettre la main sur la raison de ma dispute avec Avery. « Bien joué Sherlock ! » Je continuais à l’écouter attentivement. « J'ai envie de dire qu'on est jamais prêt pour quoique ce soit … Après à savoir si tu veux l'être, seul toi le sait ! » Moi ? Père ?! Surement pas ! « Je risque peut-être de te surprendre, mais j’ai jamais eu envie d’avoir des enfants. » dis-je sur un ton calme. « Moi je te vois bien avec un mini toi, en train de lui apprendre les ficelles de la vie. Bon c'est clair que ça serait un désastre au début ... » Au début et même sur la continuité, pensais je. « Ca serait un désastre tout court, dis le ! » Je le dis cette fois sur le ton de l’humour mais je le pensais sérieusement. « Fin d'un sens, tu es marié … ça devrait être la suite logique et puis bon tu es dans une relation solide ! » Cela me faisait un peu penser aux contes pour enfants. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » C’est sur que c’est dans l’ordre de choses mais je ne voyais pas cette fin là pour moi et Avery. Je voulais qu’on profite de la vie et l’un de l’autre. Mon amour pour Avery dépasse tout. Mon bonheur c’est d’être avec elle et que rien ne s’immisce entre nous comme un bébé ... « Mais bon je suis sûrement pas le mieux placé pour en parler, je sais même pas si je me vois père ... » Dougie est célibataire si je me souviens bien donc tout à fait normal qu’il ne s’y voit pas encore. « T’es célibataire, c’est normal j’ai envie de dire. Mais quand tu as ta copine ou ta femme qui réclame un bébé et te dit que l’horloge biologique tourne, alors que tu ne désires pas d’enfants, ça met une pression. D’autant plus si elle travaille avec des enfants, son besoin est toujours présent. Je suis d'ailleurs entrain de me dire si c'est pas égoïste de ma part de lui priver de ça. Avery adore les enfants, elle a toujours adoré ça et je le savais bien en me mettant avec elle mais elle savait aussi de son côté que je ne voulais pas d'enfants et c'est le cas encore aujourd'hui. Je suis incapable de m'en occuper d'un bébé et de l'éduquer. Tout ce que je suis capable de faire c'est m'amuser avec un enfant juste un moment. Pis faut dire qu'un enfant surtout un bébé ça prend tout ton temps. » lui confiais-je. « Mais assez parlé de moi et de mes soucis. Et les filles de ton côté ? Tu profites toujours de ta superbe vie de célibataire ou t'as une vue sur une minette en particulier ? Je lui donnai un petit coup d'épaule. J'étais bien curieux de savoir. Je terminai ma pizza avant de me prendre une bière et d'en boire une gorgée.

« Bien joué Sherlock ! » Oui bon pour le coup, tu n'allais pas crier victoire. Cette devinette était ds plus simple. Tu ne savais pas que c'était un sujet de discorde entre eux. Bon en même temps, chaque couple à son talon d’Achille. Apparemment eux, c'était les enfants. La dispute a vraiment dû l'agacer pour qu'il trouve refuge chez toi. Non, pas que ça te dérange, bien au contraire, tu ne faisais rien de passionnant. Techniquement on peut dire que lire est quelque chose de passionnant, enfin pour toi, car ce n'est pas le cas pour tout le monde. Tout le monde a ses centres d'intérêts, toi c'est la littérature. Enfin là, n'est pas la question. Bien sûr qu'il te dérangeait pas, tu étais juste pris par ce livre, il a plutôt eu de la chance que tu ne dormes pas. Au pire, il t'aurait réveillé, mais ça n'aurait pas été méchant. Ta porte est toujours ouverte pour les amis, les vrais. L'heure était aux confidences, ou plutôt aux réponses. Une part de pizza dans ta main, la bière dans l'autre. Tu l'écoutes, essayant de trouver les meilleures réponses … S'il y a des bonnes réponses. C'est vrai quoi, le sujet des enfants, n'est pas un sujet facile. C'est quelque chose de délicat. La preuve, tu ne sais même pas si tu en voudrais, tu n'y as jamais vraiment songé. Il t'y fait réfléchir. Est-ce que tu te vois entourer de bambins ? C'est une bonne question, pour ça faudrait déjà avoir la bonne personne et t'es encore loin de savoir si c'est le cas … « Je risque peut-être de te surprendre, mais j’ai jamais eu envie d’avoir des enfants. » Au moins il est sincère et surtout il sait ce qu'il veut, à l'inverse de toi. Bon tu as le temps pour y songer, ce n'est pas comme si on allait t'annoncer à la première heure que tu allais devenir père. Et puis quoi encore ? La réaction la plus censée : crise cardiaque. Oui c'est la première réaction qui te vient. « Ça serait un désastre tout court, dis le ! » Tu souris en entendant ses paroles. « C'est pas faux. » Peut-être qu'à sa place tu dirais la même chose. T'en sais rien et il est bien trop tard pour te poser la question. L'avenir ce n'est pas quelque chose qui te fascine, t'es plus du genre à vivre au jour le jour. Advienne que pourra, qui vivra verra comme tu le dis si bien. Planifier tes prochaines vacances oui, un avenir, c'est moins sûr … Pourtant tu n'as pas la trouille de l'engagement, juste que tu n'y as jamais songé, pas à ce point là. T'aimes prendre la vie comme elle vient. Et parfois la vie t'offre de sacré claque, du genre inattendue … « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » « Bah c'est ce qu'elle attend peut-être ... » dis-tu doucement. Tu ne connais pas assez Avery pour parler en son nom, mais la plupart des femmes attendent ça. Ils sont mariés, ils vivent ensemble, pour elle ça doit être la continuité de son « bonheur » après elle doit connaître le bonhomme. Sean a dû être catégorique sur ce sujet, tu le connais assez pour savoir que lorsqu'il a une idée en tête, il l'a pas ailleurs. « T’es célibataire, c’est normal j’ai envie de dire. Mais quand tu as ta copine ou ta femme qui réclame un bébé et te dit que l’horloge biologique tourne, alors que tu ne désires pas d’enfants, ça met une pression. D’autant plus si elle travaille avec des enfants, son besoin est toujours présent. Je suis d'ailleurs entrain de me dire si c'est pas égoïste de ma part de lui priver de ça. Avery adore les enfants, elle a toujours adoré ça et je le savais bien en me mettant avec elle mais elle savait aussi de son côté que je ne voulais pas d'enfants et c'est le cas encore aujourd'hui. Je suis incapable de m'en occuper d'un bébé et de l'éduquer. Tout ce que je suis capable de faire c'est m'amuser avec un enfant juste un moment. Pis faut dire qu'un enfant surtout un bébé ça prend tout ton temps. »  L'éternel « tu es célibataire » combien de fois tu l'as entendu cette réplique. Oui tu l'es et tu le vis plutôt bien. Ce n'est pas pour autant que tu ne comprends pas les soucis de couple, tu l'as été par le passé. Cependant ta condition te suffit, pas de problème, pas d'interrogation. Il n'y a que toi et Penny, bon cette dernière ronfle dans son panier à l'heure actuelle. « Oh ça c'est sûr ! Un enfant ça demande toute ton attention, tu dois te mettre en parenthèse pour son bonheur ! » Tu as toujours entendu ça et surtout vu. Comme quoi ça a dû bon d'être célibataire, tu n'as pas toutes ces interrogations. Pas besoin de mettre ta vie entre parenthèses. « Après rien n'est fait, c'est juste que des paroles, ce n'est pas comme si elle allait t'annoncer qu'elle était enceinte. » Tu essaies de le détendre. Après tout, ce n'est pas comme s'il allait devenir papa, ce n'est qu'une discussion. Rien n'est fixe. « Mais assez parlé de moi et de mes soucis. Et les filles de ton côté ? Tu profites toujours de ta superbe vie de célibataire ou t'as une vue sur une minette en particulier ? » Buvant une gorgée et croquant un bout.  Est-ce que tu profites de ta « superbe » vie de célibataire. « Ça dépend tu entends quoi par superbe. Non parce que comme tu peux le voir ma vie est plutôt ...  calme » Ajoutant les gestes aux mots, tu désignes ce qui t'entoures, le calme plat. Puis on ne peut pas dire que tu sois du genre à coucher à droite et à gauche, toi t'es du genre sérieux. Tu attends rien en particulier, tu sais qu'un jour ça finir par te tomber dessus. « Hormis ça, non je n'ai toujours pas trouvé chaussure à mon pied ... » C'est là que tu repenses à ta charmante voisine. Vos rencontres, te perdant un peu dans tes rêveries. « Bon y a peut-être une demoiselle en vue, mais rien n'est encore fait, ce n'est que le début ... » Tu ne sais encore rien d'elle et inversement. Enfin juste qu'elle bosse pour un journal et que son nom est Fletcher. Cette rencontre au journal fut d'ailleurs intéressant … Enfin bref tu restes optimiste, l'avenir te dira si tu as raison ou pas.

J’enviais Dougie et son célibat. En effet, ma vie de célibataire me manquait sur certains points. Comme par exemple, je pouvais laisser traîner mes affaires comme mes chaussettes sans me faire sermonner ou encore je n’avais pas besoin de relever puis baisser la lunette des toilettes. Seuls les mecs me comprennent. Mais en aucun cas, je me plaindrai de ma vie de couple avec Avery et notamment d’elle. Au contraire. Je peux en partie faire ce que bon me semble, dormir de temps à autre chez mon meilleur ami, sortir en soirées entre potes et j’en passe, j’ai tout simplement à la prévenir pour ne pas qu’elle s’inquiète. Par contre, me concernant, c’est différent. J’ai tendance à être protecteur voir possessif avec elle. Je tiens à savoir où elle va et avec qui surtout, peut-être mon côté flic ou tout simplement l’amour. Ce qu’il m’a fait celui-là d’ailleurs quand il m’est tombé dessus. Il m’a totalement bouleversé. Que ce soit dans mon attitude, mon comportement, mais surtout émotionnellement. Je n’ai jamais aimé avec autant d’intensité une fille autre qu’Avery. C’est mon premier amour. Si on m’avait dit que je tomberai amoureux, à l’époque avant que je la rencontre, je n’y aurais pas cru. Tout simplement parce qu’il fut un temps où j'émergeais, la plupart de mes matins, de sous des couettes d'inconnues chez qui j'avais dormi et avec qui j'avais couché. Je prenais mon pied à changer de partenaire chaque nuit, découvrant ainsi diverses personnalités. Je ne m’ennuyais guère. Je ne dis pas qu’Avery ne me satisfait pas au lit, au contraire, mais je ne dirais rien sur ce chapitre. Tout ce qui se passe au lit reste au lit ! Je suis convaincu toutefois qu’Avery raconte ses ébats à ses amies. Les filles, de vraies pipelettes quand elles s’y mettent. Comme moi ce soir avec Dougie. Je ne m’étais jamais confié comme ça autre qu’à mon meilleur ami et à mon cousin. Le sujet des enfants est un sujet que j’évite par tous les moyens quand on cherche à savoir ce que j’en pense, mais ce soir j’avais une facilité à parler de ce sujet, source de conflits pour mon couple, avec Dougie. « Oh ça c'est sûr ! Un enfant ça demande toute ton attention, tu dois te mettre en parenthèse pour son bonheur ! » Se mettre en parenthèse, c’est exactement l’expression et il était hors de question que ça arrive. Je n’allais tout de même pas me plier pour un petit haut comme trois pommes. « Après rien n'est fait, c'est juste que des paroles, ce n'est pas comme si elle allait t'annoncer qu'elle était enceinte. » Ca serait un cauchemar ! J’en aurais même des sueurs froides. Je n’aurais qu’une envie : me réveiller à tout prix. « Heureusement ! Je ne sais pas comment je réagirai à cette annonce … » dis-je grimaçant en regardant Doug’. Me mettre dans une colère noire, sauter d’une fenêtre de notre appartement, fuir ou au contraire le prendre bien. Là est la question. Ce qui est sûr c’est que je serais surpris. Par chance, cela n’est pas le cas. Puis je m’intéressais à Dougie ou plutôt à sa vie sentimentale. « Ça dépend tu entends quoi par superbe. Non parce que comme tu peux le voir ma vie est plutôt ...  calme » Cela m’avait étonné quelque peu. « Faut sortir le nez de tes livres ! Un beau goss comme toi ne doit pas se retrouver seul. » Je lui souris tout en lui donnant une petite tape sur le bras avant de boire une gorgée de ma bière et de continuer. « Je suis sûr que tu pourrais même avoir un harem. » Après peut être que cela n’est pas son but. Peut-être cherche-il la bonne. Je ne pense pas que Dougie soit du genre à enchaîner les conquêtes. « Hormis ça, non je n'ai toujours pas trouvé chaussure à mon pied ... » Sa confidence confirmait ma réflexion. Plusieurs hypothèses quant à son célibat me venaient à l’esprit également, mais je pense qu’il soit plus le type qui ne se prend pas la tête et attend que cela vienne. « Bon y a peut-être une demoiselle en vue, mais rien n'est encore fait, ce n'est que le début ... » Il ne pouvait pas me le dire plus tôt ! J’étais bien curieux à l’idée de savoir de qui il s’agit, bien que je doute connaitre cette personne. « Ah oui ?! Elle s’appelle comment cette demoiselle ? » Mais le plus important, selon moi, était de savoir où il l’avait rencontré. « Tu l’as rencontré ou surtout ? » A être aussi curieux, j’avais l’impression d’être pire qu’une femme. Au moins, cette discussion m’avait complètement fait oublier cette dispute avec Avery notamment le film qui tournait dans le vide depuis son commencement. « Est-ce qu’elle est du genre à coucher le premier soir ou après trois-quatre diners ? » dis-je amusé. Cela était bien entendu une plaisanterie. Je reprenais peu à peu du poil de la bête et retrouvais mon humour.

La soirée ou plutôt la nuit avait pris une drôle de tournure. Tu n'avais pas imaginé qu'elle se finisse au côté de ton ami Sean. Loin de là. Il a sa vie, sa femme, ses habitudes. Bien sûr que c'est déjà arrivé qu'il squatte chez toi, heureusement que ton canapé ne peut parler. Il en dirait des choses. Des soirées posées devant un match ou un film, bière à la maison et pizza dans l'autre vous en avez passé ! Un peu comme ce soir. C'est une habitude entre vous. Ils vous arrivent parfois de vous étendre sur votre vie, rarement à ce point. Ce n'est pas une question d'atome crochu ou autre, juste que ça ne pointe pas le bout du nez. Vous êtes pas du genre à vous épanchez sur votre vie. Lorsque vous vous voyez, c'est pour partagé des bons moments, rire en fait partie ! Oh ça oui, tu ne comptes plus le nombre de barre que tu as pris à son contact. Et là tu ne penses pas à la barre de fer, mais à la barre de rire qu'il a provoque chez toi. Ouais Sean peut-être un clown lorsqu'il s'y met, surtout après quelques bières. Sean est un ami sur qui tu peux compter, qui te comprend, vous avez beaucoup de point commun. Il est comme toi, il n'aime pas spécialement s'attarder sur lui ou les sujets sentimentaux. C'est peut-être un truc de mec ? Après tout Chris est dans le même style, lui c'est tout ou rien. Bon en même temps, c'est ton poussin, il ne peut rien te cacher. Il n'a pas le droit sinon c'est le drame et divorce assurer. Oui c'est un peu extrême, mais tu es fatigué. Non, mais tu le connais, si tu lui caches un truc, il te boude pendant cent sept ans. Alors pourquoi tu devrais faire autrement que lui ? Tout le monde a la même enseigne et les poules seront bien gardées. Ce soir, le sujet est les enfants, la vie futur en soit. Un sujet de discorde entre lui et Avery, tu l'aurais pas cru. En même temps, tu n'es pas dans leur couple, tu ne sais pas tout et heureusement. Un instant tu imagines Sean papa, l'idée te fait rire. Tu l'imagines bien imiter le bébé qui pleure et surtout ne pas savoir changer une couche. Bon, qu'on se rassure, tu ne te prétends pas plus doué que lui. Il est vrai que tu as un peu d'avance, merci Anna, tu as dû lui changer ses couches et tu n'en gardes pas un bon souvenir. Traumatisant pour un gamin de ton âge. C'était LA corvée pour Jesse et toi. Le truc que vous vouliez éviter à tout prix, vous faisiez même des défis pour savoir qui irait la changer. Bon la plupart du temps ça se terminait en chifoumi. Rien de bien original, mais au moins c'était le sort qui décidait. Une horreur lorsqu'il te désignait. Enfin, ce temps est révolu et on ne peut pas dire que tu sois prêt pour vivre cette aventure à nouveau. Oh non, tu laisses ça pour les autres. Par exemple à Sean, mais bon ce n'est pas pour demain. C'est ce que tu lui dis, pour l'apaiser un peu. « Heureusement ! Je ne sais pas comment je réagirai à cette annonce … » En même temps, qui peut prédire sa réaction face à cette nouvelle ? Personne, hormis ceux qui sont préparés et qui désirent un enfant depuis fort longtemps. Personne ne peut prévoir l'avenir, sauf Doctor Who, mais là c'est autre chose. Un enfant ce n'est pas rien, ça chamboule une vie. Certains diront que ça la bouleverse en bien et d'autres en mal, ça dépend du point de vue et des gens. Les enfants peuvent être une bénédiction comme un frein. Chacun envisage cette idée à sa manière. Toi tu n'en sais rien, tu n'as jamais réfléchi à la question. Est-ce que tu en veux ? T'en sais trop rien. Si tu trouves la bonne personne, pourquoi pas. Seras-tu un bon père ? C'est une très bonne question. Il faudrait déjà que tu arrives à t'exprimer clairement sur tes sentiments et ce n'est pas gagné. Enfin t'as le temps pour les layettes. « Faut sortir le nez de tes livres ! Un beau gosse comme toi ne doit pas se retrouver seul. » Tu souris à sa remarque. Un beau gosse, c'est vite dit et puis tu es bien le nez dans tes livres. « Je te signal que c'est grâce à ça que je subviens à mes besoins. Et puis mon nez adore sentir l'odeur du papier, j'y peux rien, je suis accroc. » Du papier face à de la pizza, le choix est dur. Tu ne sais pas ce que tu choisirais entre de la bouffe et un roman. Cruel dilemme. « Je suis sûr que tu pourrais même avoir un harem. » tu t'esclaffes. Un harem ? Tu n'as jamais été ce genre d'homme. « T'es pas en train de passer tes fantasmes sur moi ? Tu me vois avec un harem ? » Absolument pas. Tu es partisan de la monogamie depuis bien trop longtemps. Jouer avec les femmes, ça n'a jamais été pour toi. Déjà il faudrait que tu arrives à en trouver une qui te plaise assez pour rester dans le secteur. Une que tu effraies pas … Ce qui est peut-être le cas, mais rien n'est sûr encore. « Ah oui ?! Elle s’appelle comment cette demoiselle ? Tu l’as rencontré ou surtout ? » Et voilà tu as ouvert les portes, c'est mort. Tu ne peux plus faire marche arrière. « Je ne sais pas encore son prénom et pour tout t'avouer je n'ai pas été très loin pour la trouver … Pas du tout même. » Sur le palier, c'est pas loin. Quelques mètres vous sépares, ainsi que deux tapis, mais ça revient au même. « Est-ce qu’elle est du genre à coucher le premier soir ou après trois-quatre diners ? » Recrachant aussitôt ta bière. « T'es con toi ! Tu veux m'tuer ! » dis-tu en toussant. Il va pas bien dans sa tête. Tu t'y attendais pas à cette question. « Puisque tu veux tout savoir, je l'ai rencontré plusieurs fois, à chaque fois dans des situations peu cocasse. Et je ne sais juste que son nom. Cela ne va pas m'avancer ! » Voir pas du tout ! Je nage dans le néant le plus complet. « Je pourrais utiliser la technique du sucre, mais y a toujours du monde et j'ai pas envie de tomber sur ses colocs. Après je vais passer pour le voisin hyper relou et super chelou ! » Ce qui n'est pas ton genre, non tu es plus du genre à laisser faire le destin. Après tout, il est peut-être de ton côté.  

Les secondes défilaient, les minutes puis les heures passaient sans que nous nous en rendions compte. Il faut dire que notre conversation sur la vie sentimentale de Dougie était tout de suite devenue plus fluide et intéressante à mon goût que celle de ma dispute avec Avery. Après tout, je ne savais pas grand-chose sur Dougie. A part qu’il est irlandais et partage cet appartement avec un certain Chris qu’il surnomme poussin, ce qui avait tendance à me faire sourire, et depuis peu avec sa sœur qui vient juste d’arriver en Nouvelle Zélande et n’a dorénavant plus de brosse à cheveux. Puis, tout comme moi, c’est un amoureux de la bouffe, il aime regarder des matchs de rugby en passant par le football, possède une collection impressionnante de DVD et bouquins à m’en donner le tournis et notre passé, de ce que je sais du sien, est presque semblable. Dés à présent, je connais le sujet de sa vie sentimentale. Il était, selon moi, trop fourré dans ses bouquins pour tenter quoi que ce soit avec une fille. « Je te signal que c'est grâce à ça que je subviens à mes besoins. Et puis mon nez adore sentir l'odeur du papier, j'y peux rien, je suis accroc. » Je pensais aussitôt à le sortir de sa routine. Pourquoi pas, le surprendre un soir en l’emmenant de force s’il le faut dans un bar sur Wellington pour tenter d’aguicher ou plutôt lui essayer de tenter d’aguicher des filles qui pourraient potentiellement l’intéresser. Je commençais à m’imaginer la scène, moi entrain de motiver Dougie qui se sentirait mal à l’aise à la moindre fille qu’il aborderait. Comique comme situation je trouve mais en même temps, tout le monde n’a pas la même facilité avec la drague. Peut-être avais-je perdu la main depuis tout ce temps où je suis en couple avec Avery. Je ne le sais pas et ne le saurais pas car je n’avais aucune raison à aller voir ailleurs. Je tiens à ma Avery, elle est unique à mes yeux. « T'es pas en train de passer tes fantasmes sur moi ? Tu me vois avec un harem ? » Un sourire amusé s’était dessiné sur mon visage. « Du tout ! » pensais-je. Toutefois, je suis sûr que certaines pourraient fantasmer pour son côté mystérieux, surtout sur ses bouclettes. Je repris donc mon sérieux avant de lui dire : « Je vais te faire un aveu, je fantasme sur tes bouclettes. » Non mais plus sérieusement, Dougie est loin d’être moche et en plus de ça, il est intelligent. Plus d’une voir même un voudrait être dans ses bras à mon humble avis, bien qu’il n’a pas conscience de la chose. « Je ne sais pas encore son prénom et pour tout t'avouer je n'ai pas été très loin pour la trouver … Pas du tout même. » Une fille qui a au moins réussi à attirer l’attention de Doug’ même s’il n’avait pas cherché bien loin sans doute sur Island Bay, peut-être même que je la connais mais sans nom difficile de savoir. « Au moins une fille t’intéresse. » Pour ma part, avant de connaître Avery, toutes les filles m’intéressaient du moment qu’elles étaient jolies. Je remarquais qu’après l’une de mes questions celui-ci avait recraché sa bière. Pendant un instant, j’avais cru devoir le réanimer. « T'es con toi ! Tu veux m'tuer ! » Justement je le pensais. « J’y ai bien cru ! » dis-je avant d’éclater de rire. « Puisque tu veux tout savoir, je l'ai rencontré plusieurs fois, à chaque fois dans des situations peu cocasse. Et je ne sais juste que son nom. Cela ne va pas m'avancer ! » Je ne pus m’empêcher de lever les yeux avant de me refixer sur Dougie. « Vous m’avez l’air bien doué Mr Powell avec les filles. » Penser la prochaine fois qu’on se rencontre à lui apprendre quelques petits trucs ! Il me remerciera plus tard pour ça. « Je pourrais utiliser la technique du sucre, mais y a toujours du monde et j'ai pas envie de tomber sur ses colocs. Après je vais passer pour le voisin hyper relou et super chelou ! » Tout s’explique ! Il s’agit de sa voisine qui est, de plus, en colocation. Rien de pire si elle est avec des garçons ! Je ne voulais pas affoler Dougie, mais s’il tient à ses beaux yeux, il va devoir se faire violence au risque qu’elle lui passe sous le nez. « Je t’apprendrai quelques trucs pour mieux l’aborder et qu’elle craque pour toi. Tu seras un vrai tombeur après ça. » dis-je avant de jeter un œil à l’heure sur ma montre. Il commençait à se faire tard. Je n’avais pas vu les heures passées. Il était peut-être temps que je laisse (enfin) dormir Dougie au moins quelques heures. Il avait certainement des choses à faire dans la journée. J’avais bu ma bière d’une traite avant de me décider à le lâcher de mon emprise. « Je vais te laisser dormir, ton corps ne réclame que ça depuis que je suis arrivé ! » Il esquissait d’un mouvement de tête pour me faire comprendre qu’il m’avait compris. Dougie avait été d’une oreille attentive avec moi, ce soir, et ça, peu de monde a cette qualité. Donnant, donnant comme je dis souvent. A partir de ce moment, il peut compter sur moi s’il a un coup de blues. Je serai toujours là pour lui. Je le voyais ensuite se lever et débarrasser ce qu’il restait sur sa table basse, à savoir l’assiette qui ne contenait désormais plus de pizza et quelques cadavres de bière. Puis nous nous souhaitons une bonne nuit, du moins ce qu’il restait de celle-ci. Je commençais à m’étendre sur son canapé quand soudain quelque chose me revenait à l’esprit. Je me redressais immédiatement en souhaitant qu’il n’ait déjà pas quitté la pièce. Heureusement il était toujours là. Je l'interpellais pour lui dire juste quelques mots. « Merci Doug’. Je sais que je peux compter sur toi. » Puis je reprenais ma position dans son canapé en espérant que le reste de la nuit passerait vite avant le lendemain matin.