Abby the pizza smuggler (Finn)

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abby the pizza smuggler

Abby & Finn Llewellyn

A bby commençait à en avoir marre des hôpitaux. Et des accidents de voiture aussi, d’ailleurs. Sérieusement, combien pouvait-il y avoir de chauffard dans cette ville ? Et étaient-ils obligés de toujours s’acharner sur ses proches ? Ca commençait à faire beaucoup. Enfin… Ce qui était fait était fait. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Finn lui avait fait une belle frayeur. Dès l’instant où elle avait été informée de l’accident, elle avait accouru à l’hôpital et après ça, bon courage pour l’en déloger, pas avant qu’elle ne soit certaine que Finn était entre de bonnes mains et s’en sortirait. Il était cloué dans un fauteuil roulant, et le qualifier de grincheux était un bel euphémisme, mais il était vivant, entier, et devrait finir par se remettre. C’était l’essentiel. Elle n’était pas certaine d’être capable d’affronter un nouveau deuil. Elle avait déjà eu bien assez de mal à se remettre de la mort de Will, elle ne voulait pas vivre ça de nouveau.

Bien entendu, Abby ne pouvait décemment pas passer tout son temps à l’hôpital. Finn ne manquait pas de visiteurs, si bien qu’elle pouvait le laisser sans trop se sentir coupable, mais elle s’arrangeait pour passer le voir aussi régulièrement que possible. Et aujourd’hui, elle ne venait pas les mains vides. Les règles de l’hôpital étaient, normalement, assez strictes : pas de nourriture venant de l’extérieur. Mais Abby, ça, elle n’en avait pas grand-chose à faire. C’est donc armée d’une pizza de contrebande – extra fromage - achetée quelques minutes plus tôt à leur pizzeria habituelle, qu’elle avait traversé les couloirs de l’hôpital espérant ne pas se faire pincer. Miraculeusement, elle était arrivée sans encombres jusqu’à la porte de la chambre de son petit frère et c’est donc armée de sa boite en carton qu’elle avait frappé à la porte. Quand il lui eut donné son feu vert, Abby poussa la porte de la chambre et entra à l’intérieur, réalisant une fois de plus combien ces endroits étaient déprimants. Sérieusement, comment on était sensé se remettre sur pied dans un décor pareil ? Hey ! Regarde ce que j’ai trouvé en chemin ? Une pizza, extra fromage, avec ton nom dessus, plaisanta-t-elle en s’avançant vers lui, son butin entre les mains. Le moral de Finn n’était pas au plus haut et elle comprenait pourquoi. Le fauteuil roulant, ça ne l’aurait pas faite beaucoup rire non plus. D’après les médecins, il refusait de parler, de manger, et se montrait plutôt désagréable… Elle espérait que cette petite attention saurait au moins lui remonter un peu le moral.

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(feat. abby)

Ça l'air tellement compliqué d'être en chaise roulante, alors que quand on regarde les autres, ça l'air simple. Il avait essayé son nouvel ami, celui qu'il allait utiliser lorsqu'il quittera l’hôpital, avec ses multifonctions. Chose qu'il avait hâte de faire, retourner à la maison, de retrouver son lit, ses affaires, mais pour le moment, il est coincé dans ce fichu lit, entouré de quatre murs blancs qui lui donne encore plus la nausée que la nourriture et l'odeur de mort. Il a beau avoir pas mal de visites, aucune n'arrive à lui remonter le moral, la preuve, il a même renvoyé la fille pour qui il est censé avoir des sentiments. Et c'est à peu près ainsi avec tout le monde qui franchit cette porte. C'est comme si l'accident lui avait donné une seconde personnalité. Son humeur habituelle a disparu, même son goût pour la nourriture et Dieu sait comment il adore la bouffe, autant la pizza que les beignets et les friandises. Il venait de prendre un bain dans la petite pièce à côté, après s'être séché, avec l'aide d'une préposée, il avait mis des vêtements plus ou moins chaud et il s'était placé au lit, allumant la télévision, rien d'intéressant qui passe à l'écran. Il lâche un soupir au moment où sa sœur débarque dans sa chambre. Il tourne le regard vers elle, elle et sa pizza extra-fromage, sa délicieuse pizza. Il n'a jamais résisté à cela, il a toujours été le premier à prendre sa part et à déguster sa pizza comme un enfant qui ne sait pas manger parce qu'il s'en met plein la bouche. L'odeur arrive à lui monter au nez, à réveiller son ventre qui n'a pas reçu grand-chose aujourd'hui. D'ailleurs, elle a fait comment pour rentrer incognito avec cette boîte ? Avant-hier, il aurait souri, il aurait même ri face à la situation, en lui demandant comment elle a fait, mais il est un peu rabat-joie pour le moment. « Je n'ai pas vraiment faim.. » Ce n'est pas ce que son estomac indique, mais il paraît qu'il ne faut pas toujours se fier à ça et c'est souvent de la gourmandise, quoique pour le moment, c'est loin de l'être. Il jette un coup d’œil à la pizza avant de la regarder. « Tu ne pourrais pas soudoyer un médecin pour que l'on me sorte d'ici ? » Finn est sérieux, un jour de plus, il fait une évasion, il l'a dit à Lorena, il allait finir par s'évader s'il restait encore là. Ça ne sera pas discret avec une chaise roulante, mais les médecins sont souvent occupés, et il y a tellement de patients, qu'au final, ça sera peut-être facile.

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Abby & Finn Llewellyn

F aire entrer clandestinement une pizza dans la chambre de son petit frère ? Trop facile. Faire manger à sa tête de bourrique de petit frère ladite pizza ? Ca, ce n’était pas gagné. D’après ce qu’elle avait pu voir, ou entendu de la bouche des infirmières, Finn n’avait guère d’appétit depuis l’accident. Quelque part, elle pouvait le comprendre. Se retrouver coincé dans un fauteuil à roulettes, ça n’avait rien de plaisant et ça avait de quoi mettre le moral dans les chaussettes de n’importe qui. Encore qu’Abby serait certainement du genre à se venger sur la bouffe. Oui, ça lui ressemblait bien. Mais elle espérait frapper fort avec sa pizza extra-fromage, l’un des pêchers mignons de son petit frère. Qu’il fasse la moue face aux plats proposés par l’hôpital, elle pouvait comprendre. Ni l’aspect ni le goût n’étaient là pour ouvrir l’appétit. Franchement, ça ne donnait pas envie. Mais cette bonne pizza encore bien chaude ? La bonne odeur de fromage ? Ca n’avait rien à voir avec la bouffe insipide de l’hôpital.

Sans grande surprise, Abby avait ouvert la porte sur un Finn avec sa tête des mauvais jours. Accueillie par un soupir peu engageant, elle ne laissa pas cette attitude la décourager. Armée de sa pizza, elle était entrée dans la chambre, espérant que l’odeur le fasse vite saliver et qu’il mette un terme à cette grève de la faim. Je n'ai pas vraiment faim.. Qui est surpris par cette affirmation ? Pas Abby, c’était certain. Mais elle ne s’avouait pas vaincue. Ils étaient têtus, chez les Llewellyn, ce trait de caractère devait être génétique. Tu ne pourrais pas soudoyer un médecin pour que l'on me sorte d'ici ? demanda son petit frère alors qu’Abby se laissait tomber avec la grace d’un hippopotame dans la chaise près de son lit. Je pourrais. Si t’avais pas eu un accident de voiture. Ou fait un arrêt cardiaque. Juste des exemple, rétorqua-t-elle d’un ton faussement détaché. Bien sûr, elle ne prenait pas tout ça à la légère, mais à quoi ça les avancerait qu’elle débarque en mode grande sœur éplorée et passe ses journées à retaper ses coussins ? Bien sûr qu’elle s’inquiétait. Bien sûr qu’elle avait paniqué lorsqu’elle avait reçu l’appel de l’hôpital. Bien sûr qu’elle avait harcelé les médecins jusqu’à ce qu’elle puisse en savoir plus sur l’état de son frère, jusqu’à ce qu’elle puisse le voir. Ne songe même pas t’évader, Michael Scofield. Parce que je te ramènerai ici par la peau des fesses, s’il le faut. Et tu sais très bien que je le ferai. S’il y avait bien une chose avec laquelle Abby ne plaisantait pas, c’était l’état de santé de sa famille. Elle avait perdu un frère, déjà. Elle n’était pas prête à prendre le risque d’en perdre un second. Maintenant regarde moi ça… reprit-elle, ouvrant le couvercle de sa pizza encore chaude. Elle a l’air bonne, hein ? Meilleure que la merde qu’ils te servent ici à n’en pas douter. Si j’étais toi j’en profiterais tant qu’il y en a encore. Tu me connais… Certaines filles faisaient attention à leur ligne. Une pizza entière, dégoulinante de fromage ? Jamais. Mais Abby, elle, ça ne lui faisait pas peur. Bien au contraire. Et pourtant, elle avait déjà mangé.

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Ce n'est pas qu'il ne voulait pas voir sa sœur, c'était le même effet avec le personnel ou même le reste des visiteurs. Ils étaient pas mal nombreux et à la longue, ça l'épuisait plus qu'autre chose. Il est content de savoir que l'on s'inquiète pour lui, parce qu'il est bien entouré et qu'il ne peut pas se plaindre que personne ne vient le voir. C'est juste qu'il a besoin d'être seul avec lui-même, lui et ses pensées dépressives. Il ne sait pas comment il va pouvoir marcher dans quelques mois, ou dans quelques semaines, comment est-ce possible quand on est paralysé des jambes ? Finn n'arrive pas à sentir ses jambes et il veut juste partir de l’hôpital. Il peut très bien sentir l'odeur de pizza, il n'est pas encore dépourvu de son odorat. Il aurait dit oui rapidement, si c'était un autre jour, un jour où un bus n'aurait pas décidé de les envoyer dans le décor et à l’hôpital. Il la regarde s'asseoir sur la chaise et il lui demande si elle ne peut pas payer un médecin ou même un gardien pour sortir d'ici, si Lorena avait refusé, il allait tenter sa chance avec sa sœur. Mais en vain. « Je suis quand même en vie.. je ne peux pas marcher, mais en vie. » Un miracle ou non, qu'importe, il avait dit à Nina, qu'il aurait dû y passer au final. Finn, c'est le genre à tout le temps bouger, sans être hyperactif, ou juste un peu, il a besoin de se dégourdir les jambes et maintenant, il ne pourra plus le faire, et la danse.. comment il va faire ? On lui retire sa passion, il lui reste quoi ? C'est quand même vital à ses yeux. Il n'a pas envie de devenir caissier pour handicapé, il veut danser. « Je pensais que tu allais me comprendre.. si tu étais à ma place.. tu ne voudrais pas rester ici. » Qui le voudrait d'ailleurs ? Mais connaissant Abby, elle n'est pas due genre à rester sans rien faire, à vrai dire, c'est un peu comme toute la famille, loin d'être inactif. De temps en autres, ça fait du bien de se détendre, mais après, c'est juste pour repartir de plus belle. Il pose ses mains sur son ventre, non, pas tout de suite. « Je crois que j'ai fait fuir la fille que je suis censé aimer.. » Dit-il en riant jaune. Il n'est pas du genre à se confier et il ne souhaite pas qu'Abby commence à jouer les psychologues, mais peut-être qu'il a juste besoin d'en parer un peu. « Ou peut-être que je ne l'aimais pas au fond.. je ne sais pas trop ce que je veux. Je ne suis pas doué pour les relations, ça se termine toujours en échec. » C'est à se demander comment leurs parents font pour s'aimer encore et être ensemble depuis tout ce temps ? Il y a un secret à tout cela ? « Enfin bref.. et toi.. tu vas bien ? Les parents ? » Il ne voulait pas tant en parler finalement, alors, autant changer de sujet. Il avait peut-être été con, mais en même temps, il doit toujours le mec gentil et rattrapé ses coups, il n'a pas envie de courir toujours derrière et il préfère y mettre un terme. Il se racle un peu la gorge avant d'attraper la boîte de pizza, non, il allait juste la sentir, rien de plus, rien de moins. Il ouvre le carton et rapidement, il peut sentir l'odeur lui monter aux narines. Finn ne peut pas dire qu'il ne souhaite pas mordre dans une boîte et il a l'air un peu idiot de fixer la pizza comme si elle allait se manger toute seule.

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Abby & Finn Llewellyn

L es plateaux repas de l’hôpital, c’était un peu comme la bouffe de la cantine quand elle était gosse. Aussi peu savoureux qu’ils étaient appétissants. Mangez du carton, ça fera le même effet. Et Abby connaissait suffisamment Finn pour savoir quoi lui amener pour, avec un peu de chance et de bonne volonté de sa part, lui ouvrir l’appétit. Ils en avaient assez mangé quand il avait squatté son appart’, à son arrivée en ville, pour qu’elle ait imprimé qu’il aimait encore et toujours sa pizza bien chargée en fromage. Bien sûr, elle comprenait son manque d’appétit. La situation était compliquée, elle-même aurait certainement très mal gérer le fait de se retrouver à sa place, et elle comprenait aussi qu’il veuille mettre les voiles aussi vite que possible, que les médecins soient d’accord ou non. Mais le fait qu’elle comprenne et qu’elle réagirait sûrement de la même façon ne signifiait pas qu’elle comptait le laisser faire. Oh, bien sûr que je comprends. J’aurais sûrement déjà tenté quelques évasions à ta place… Mais je suis pas un bon exemple à suivre, c’est pas nouveau. En résumé, on en revenait au concept du fais ce que je dis, pas ce que je fais. Le temps devait lui sembler long, ainsi enfermé entre les murs stériles de l’hôpital, mais il devait faire preuve d’un peu de patience… Même si ça n’était clairement pas son fort et que de toute façon, il semblait bien décidé à jouer les grincheux. Et dire qu’habituellement, c’était à elle qu’on reprochait de ronchonner sans arrêt…

Je crois que j'ai fait fuir la fille que je suis censé aimer… lui avoua finalement Finn, accompagnant ses paroles d’un rire jaune. Ou peut-être que je ne l'aimais pas au fond.. je ne sais pas trop ce que je veux. Je ne suis pas doué pour les relations, ça se termine toujours en échec. Ce fut au tour d’Abby de rire en entendant ses paroles. Pas qu’elles avaient quoi que ce soit de drôle, non. Elle n’était pas du tout amusée, d’ailleurs, et ça s’entendait. Elle riait, mais le cœur n’y était pas. Ca la renvoyait seulement au désastre qu’avait été sa relation avec Cade – sa seule et unique relation « sérieuse », si tant est que le terme sérieux puisse s’appliquer à ces deux là. Si tu l’aimais ou pas, y a que toi qui peux le savoir. Mais je pense pas que ce soit le moment idéal pour réfléchir à tout ça. Elle lui avait amené une pizza, comme il les aimait, alors qu’il devait se contenter de la bouffe de l’hôpital depuis déjà trop longtemps, et il n’y avait pas encore touché : il n’était clairement pas dans son état normal. La psychologie selon Abigail Llewellyn.

De toute façon, Finn ne semblait pas avoir envie de s’attarder sur le sujet. Au lieu de ça, il lui demanda des nouvelles d’elle, des parents. Abby s’appuya nonchalamment contre le dossier de sa chaise et haussa les épaules. De mon côté pas grand-chose de palpitant, pour changer. Les entraînement, ses cours, le désastre de sa relation avec Cade… La routine. J’ai débarqué chez Cade bourrée l’autre jour. J’ai donné la mauvaise adresse au chauffeur de taxi, l’habitude, j’avais pas les yeux en face des trous, mais je crois qu’il m’a même pas cru ce crétin. Ca s’est pas super bien terminé… raconta-t-elle d’un ton détaché, se gardant bien d’ajouter qu’elle était repartie en pleurant comme une pauvre idiote. Avec les frasques d’Abby, il y aurait eu de quoi écrire un bouquin. Oh, j’ai eu maman au téléphone tout à l’heure. Ils voulaient faire le voyage pour venir te voir, que tu le veuilles ou non, mais ils sont coincés avec la neige. Je crois que j’ai réussi à convaincre papa de pas faire déplacer l’armée pour venir dégager les routes du village, ajouta-t-elle. Il en aurait été capable. Ne sous estimez jamais un Llewellyn. Elle te dit qu’elle t’aime, et qu’il faut que tu manges, et que tu fasses attention à toi, bla, bla, bla… La même chose qu’elle a déjà dû te dire cinquante fois. Maman Llewellyn était une maman poule, ça n’avait rien de nouveau. A la place de Finn, Abby serait certainement heureuse de la savoir à l’autre bout de la planète. Elle aimait sa mère, bien sûr, mais dans ce genre de situation, elle pouvait devenir étouffante. Abby marqua un silence, observant Finn, perdu dans la contemplation de sa pizza. Si t’attends qu’elle te saute toute seule dans le bec, je pense que tu peux attendre un moment. Je sais, j’ai déjà essayé. Boite de pizza sur la table basse, Abby affalée dans le canapé et trop flemmarde pour se redresser et tendre le bras vers son repas… Bref, vous voyez le tableau. Mais elle avait dû se rendre à l’évidence, elle n’était pas encore au point sur la télékinésie.

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Apparemment, ce n'est pas à soir, qu'il va pouvoir sortir de l’hôpital et rentrer à la maison. Il pensait qu'elle allait l'aider et malgré l'avis des médecins, mais il avait tort. Ça commence à devenir le pire endroit à ses yeux, une douce torture qu'il est obligé d'endurer. Il avait répondu par un simple soupir, c'est rendu son nouveau truc, soupirer pour répondre. C'est peut-être l'endroit qui commençait à déteindre sur lui, à force de rester allonger et d'avoir rien à faire, il devient lugubre, sombre, triste, sans émotion. Cela devait expliquer son comportement envers Nina, ou alors, c'est parce qu'ils ne sont pas faits pour être ensemble ? À vrai dire, il n'a pas du tout la tête à l'amour, et il ne réagit pas forcément comme tout le monde qui a besoin de leurs proches pour surmonter les épreuves. Finn n'est pas du genre à se confier à ce niveau, encore moins à Abby, parce qu'ils n'ont jamais partagé ce genre de moment, mais surtout, il n'a pas tellement connu l'amour, ce terminant toujours par un échec. « Peut-être bien.. » Moment de faiblesse sûrement, elle devait le prendre pour un fou de parler de sa vie sentimentale. Alors, il change rapidement de sujet pour demander des nouvelles d'elle et des parents, il n'avait pas réussi à les avoir au téléphone et ce n'est pas l’hôpital qui allait payer la longue distance. Il aimerait les avoir auprès de lui, qui arrive à convaincre l'hosto de le ramener à la maison, ça serait tellement plus simple, loin des problèmes, loin de la scène de l'accident. Il tourne la tête vers elle pour l'écouter parler de Cade. Il n'est pas seul avec ses problèmes de cœur, Abby aussi semblait avoir du mal de ce côté-là. Il aimerait bien en savoir plus, mais la question c'est: est-ce qu'elle va se confier ? Il ne croit pas et puis, l'ambiance est déjà assez déprimante. « Je suis désolé.. » Finn ne connaît pas l'histoire, difficile de s'embarquer dans quelque chose qu'il ignore et puis, ce n'est pas vraiment de ses affaires. Il aime bien Cade, mais s'il fait du mal à sa sœur, il risque sûrement de changer de vent, parce que la famille avant tout. « Géniale, même la neige s'y met. » Ici, ils n'ont pas de problème de neige, mais là-bas, ça n'est pas le même genre de journée, le soleil et les maillots de bain, plutôt un ciel gris et les manteaux d'hiver. Il soupire légèrement, il aurait aimé les voir. « Si elle était là, pour me faire à manger, je pourrais manger. » Il aime bien profiter du fait qu'il est le bébé de la famille et que leur mère n'est pas insensible à ses regards de chien battu. Il allait devoir se contenter la nourriture infecte de l’hôpital ou alors.. il s'était tourné pour attraper la boîte de pizza qu'il avait posée sur les genoux, il y a ça, une pizza extra-fromage qui attend d'être dévoré. Il sourit légèrement, ça serait plus facile. « Quand y faut.. » Y faut. Il se prend une pointe, il finit par prendre une petite bouchée. Ce n'est pas dégueux, loin de là. Il pose sa pizza sur le carton. « Est-ce que c'est papa qui t'a demandé de me surveiller ? Les infirmières jouent très bien le rôle. » Selon lui, elles sont assez agaçantes comme ça, et il n'a pas besoin d'une baby-sitter.

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Abby & Finn Llewellyn

A bby n’aimait pas voir son frère comme ça. Le moral dans les chaussettes, lugubre, déprimé… Le contraste avec son optimisme presque casse-pieds et son dynamisme habituel était violent, et ça ne lui plaisait pas. En même temps, pour des endroits censés vous remettre sur pieds, les hôpitaux ne respiraient pas vraiment la joie de vivre. Les médecins étaient pourtant les premiers à vous dire que le moral, c’était important, que ça aidait à la guérison, blablabla. Foutage de gueule. Abby espérait qu’au moins, sa pizza saurait ouvrir l’appétit de Finn. On est toujours de meilleure humeur quand on a l’estomac plein. D’ailleurs, elle aurait peut être dû en acheter une pour elle, aussi. Même si elle n’en dirait rien et laisserait Finn s’enfiler sa pizza sans broncher – il finirait par craquer, elle en était convaincue – elle avait faim. Bon, elle avait toujours faim, ou presque. C’était Abby, extra-fromage ou non, aucune pizza ne passait sous son nez sans se faire dévorer.

Lorsque Finn s’excusa de l’état de sa vie sentimentale, Abby haussa les épaules. Ils étaient tous les deux dans le même bateau de ce côté-là et Finn avait déjà bien assez de problèmes en ce moment, elle n’allait pas l’accabler avec ses problèmes avec l’autre crétin. Elle s’était déjà bien assez foutu la honte en débarquant chez Chris en pleurant comme une madeleine, c’était bien suffisant. Et puis visiblement, l’idée que leurs parents ne puissent pas venir lui rendre visite l’attristait bien assez, elle pouvait bien gérer ses peines de cœur comme une grande. Abby ne pu toutefois retenir un sourire en coin lorsqu’il se lamenta de l’absence de sa mère et de ses petits plats. C’était le bébé de la famille, et cette simple phrase suffisait à le confirmer. Mais quelque part, vu ce qu’il traversait, il avait bien le droit d’avoir envie qu’on le dorlote un peu, et tout ça ce n’était pas vraiment le domaine d’expertise d’Abby – le dorlotage comme la cuisine. Mais elle était très douée pour la livraison de pizza et les commandes de plats à emporter, et le four à micro ondes n’avait aucun secret pour elle ! Je savais que tu pourrais pas résister. C’est l’extra-fromage ça. Le gras, c’est la vie, se réjouit-elle en le voyant croquer dans une part de pizza. Mission, accomplie. Maintenant qu’il en avait gouté un bout, il ne pourrait pas résister à en manger un peu plus. En tout cas, elle l’espérait !

Et puis vint la question fatidique. Celle qui la fit soupirer et lever les yeux au ciel, clairement exaspérée. Est-ce que c'est papa qui t'a demandé de me surveiller ? Les infirmières jouent très bien le rôle. Encore et toujours la même rengaine. C’était presque à croire qu’elle était sans cœur. Pour quelle autre raison pourrait-elle bien avoir envie de traîner ses guêtres jusqu’à l’hôpital où son petit frère se remettait d’un accident de voiture, hein ? Ca ne pouvait être qu’à la demande de leur père. Pas parce qu’elle se faisait du souci. Pas parce qu’elle avait déjà perdu un frère et avait eu la trouille de sa vie à l’idée d’en perdre un second et de devoir traverser ça à nouveau. Non, c’était forcément à cause de Papa Llewellyn. Recommence pas avec ça, Finn. De une, le jour où je ferais quelque chose juste parce que papa me l’a demandé n’est pas encore arrivé. Et de deux, t’es mon petit frère. T’as eu un accident et t’es coincé à l’hôpital. Tu crois qu’à part ça, j’ai besoin d’une raison pour être là ? Tu me prends pour qui, sérieusement ? Non, elle ne passait pas sa vie à son chevet. Parce qu’elle savait pertinemment qu’il avait besoin d’être tranquille, qu’il avait d’autres visiteurs et pas besoin de sa grande sœur pour jouer les baby-sitters. Il finirait sûrement par la foutre dehors si elle traînait là trop souvent. Tu crois que j’ai ressenti quoi, quand ils m’ont appelée pour me dire que t’avais eu un accident, hein ? [i}Oh mince, alors. Tant pis, au pire j’ai encore deux autres frères.[/i] lança-t-elle d’un ton faussement désinvolte avant d’ajouter, plus sérieusement On a déjà perdu Will. Et l’idée de te perdre toi aussi… Elle avait déjà eu bien du mal à s’en remettre la première fois, la perte de son aîné avait laissé des traces, invisibles, certes, mais bien présentes. Elle n’était pas prête à revivre ça. Pas avant de longues années, quand ils seraient tous vieux et séniles.

**○ inscrit le** : 20/08/2017

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Finn avait fini par planter ses dents dans le fromage de la pizza, c’était un début, mais ça ne voulait pas dire qu’il allait la finir comme il en a l’habitude. C’est vrai, difficile de résister, mais il n’a pas l’appétit d’un ogre ces derniers jours. Il prend quelques autres petites bouchées avant de la poser avec le reste. Il avait besoin de savoir, parce que même si c’est son frère, ça aurait très bien pu venir de leur père, pour le surveiller afin qu’il ne fasse pas une quelconque bêtise. Au fond, si leur père avait été là, il y aurait eu de forte de chance qu’ils se prennent la tête, il serait sûrement venu pour rien, voir un fils qui se rebelle et qui ne veut parler à personne. Il fronce les sourcils en l’écoutant parlé de cette façon, il comprend bien que ça doit l'énerver, mais il voit un peu noir dans tout ce qu'on lui dit. Hélas, il le sait très bien qu’il est coincé à l’hôpital, c’est bien pour ça qu’il souhaite partir au plus vite. Il n’y a personne qui a encore accepté de l’aider à prendre la fuite. S’il voit cela comme un mal, au fond de lui, il sait bien que c’est pour son bien, de toute manière, il ne peut même pas marcher. « Qu’est-ce que j’en sais, je ne suis pas dans ta tête non plus! Et puis, tu aurais pu prendre la fuite comme tu l'as fait avec Will. Comme quand tu m'as abandonné. Je ne suis rien pour cette famille. » Il n'a pas l'habitude d'être autant rancunier, mais sur ça oui, il l’était, parce qu’il avait toujours eu l’impression d’avoir été un peu abandonné par Abby. Bien qu'il sache que tout le monde a vécu le deuil différemment. Il se met légèrement à rire jaune. « Mais moi, je ne suis pas Will, je ne suis pas papa non plus, à faire de grands exploits militaires. Je ne suis pas une grande perte. » Non, il n’allait pas pleurer, s’il avait été seul, peut-être qu’il aurait verser quelques larmes. Il pose la boîte de pizza sur la table à côté. Il se sent différent de ses aînés, parce qu’il est le plus jeune, parce qu’il n’a pas été élevé au même moment, que sa mère l’a toujours surprotégé et qu’il a l’impression d’être jamais pris au sérieux. « J'aimerais vraiment que tu partes.. s'il te plaît.. » Il renifle un peu avant de remonter la couverture, il n’a pas envie de s’obstiner sur ça. À quoi bon, c’est du passé, le passé fait mal, mais il ne peut pas être changé. Il a déjà mal partout et c'est peut-être préférable qu'ils ne débattent pas là-dessus, il n'est pas dans un état pour se défendre à pleine capacité.

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Abby & Finn Llewellyn

S i les membres de la famille Llewellyn avaient bien un point commun, c’est qu’ils étaient têtus comme des bourriques. Dans le cas d’Abby, on pouvait ajouté à ce côté obstiné un caractère de cochon dont elle n’était pas peu fière. Oui, c’était une chieuse. Oui, elle avait tendance à parler sans réfléchir, et à s’énerver pour rien. Oui, elle était impulsive et oubliait souvent de penser avant d’agir, ou de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. C’était Abby, et quiconque la connaissait savait qu’il fallait faire avec, même si elle n’avait pas non plus que des défauts, et ça l’agaçait au plus haut point que Finn pense qu’elle n’était là que parce que leur père le lui avait demandé. Abby, elle faisait ce qu’elle voulait, quand elle voulait. Ca faisait bien longtemps qu’elle avait arrêté de prendre des ordres de la part de son père. Elle l’aimait, comme elle aimait le reste de sa famille, mais elle n’était pas l’un de ses bons petits soldats, entraînés à obéir sans poser de question. Il aurait bien aimé. Ca lui aurait appris la discipline, qu’il disait.

Alors oui, l’insinuation de Finn l’agaçait. Etait-ce si inconcevable qu’elle puisse être là juste parce qu’elle voulait passer du temps avec son petit frère ? Parce qu’elle se faisait du souci ? Parce qu’elle s’était dit qu’une pizza lui ferait plaisir, après des jours et des jours à subir la bouffe immonde de l’hôpital ? Et voilà comment on la remerciait…

Qu’est-ce que j’en sais, je ne suis pas dans ta tête non plus! Et puis, tu aurais pu prendre la fuite comme tu l'as fait avec Will. Comme quand tu m'as abandonné. Je ne suis rien pour cette famille. Abby leva ostensiblement les yeux au ciel. Tout de suite les grands mots. C’est bon Caliméro, t’as fini ? C’est vraiment trop injuste ! Veux-tu que je t’achète une coquille ? Il serait mignon, non, avec une coquille sur la caboche ? Bon, Finn était un peu plus grand qu’un poussin, pour en trouver une à sa taille elle allait devoir se lever de bonne heure. Mais moi, je ne suis pas Will, je ne suis pas papa non plus, à faire de grands exploits militaires. Je ne suis pas une grande perte. Une nouvelle fois, Abby leva les yeux au ciel. Si ça continuait, elle allait rester coincée. J'aimerais vraiment que tu partes.. s'il te plaît… Abby se renfrogna. Comme tu voudras. Décidément, dernièrement elle avait le don de se faire virer de partout où elle se trouvait. Après Cade, voilà que Finn s’y mettait…Sans un mot de plus elle se leva et traversa la chambre à grandes enjambées. Elle avait atteint la porte lorsqu’elle fit volte-face et ajouta Tu devrais demander à papa ce que je pense de leurs exploits militaires. Il sera ravi d’éclairer ta lanterne. Ca faisait justement partie de leurs désaccords. Des raisons qui avaient poussé Abby à ne pas rentrer. Entendre son père répéter à qui voulait bien l’entendre qu’il était fier de son aîné, qu’il s’était sacrifié pour son pays, elle ne l’aurait pas supporté, même si elle savait que c’était aussi, pour son père, un moyen de gérer son deuil. De trouver un sens à la mort de son fils. Sans rien ajouter de plus, Abby sorti et referma la porte derrière elle, laissant son boudeur de petit frère à sa solitude. Inutile d’insister.

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