In good company [Phoebe & Marty]

Mes doigts s’enfoncent dans le pelage beige de Lucifer tandis que je le retiens de me pousser contre la porte d’entrée. Il m’a vue me saisir de sa laisse et il sait pertinemment ce que ce geste signifie. Il est le premier à détester la petitesse de mon appartement. Lorsque moi et Aubrey sommes absents, il doit y demeurer enfermer souvent des heures en compagnie de sa sœur berger allemand. Il n’y a pas de divertissement à chercher chez Celeste, elle profite de notre départ pour dormir paisiblement. Mais mon gros golden retriever songe probablement à son prochain moment comme celui-ci. Celui où je vais lui permettre de se dégourdir les pattes et de sentir la caresse du vent contre ses poils soyeux. À moins qu’il ne songe à son repas du soir, ce qui est également une possibilité. Il n’est pas massif pour rien ce chien. Enfin bref, j’attache la laisse à son collier de cuir et il plaque son museau contre la poignée métallique en sachant que c’est mon rôle d’ouvrir la porte. Ce que je fais, retenant fermement l’animal de courir à l’extérieur. Nous descendons les escaliers et je me dirige vers mon vélo qui m’attend sagement sous ces derniers. Je chevauche ma monture un peu rouillée par les années et j’attache le chien particulièrement impatient à ma ceinture pour un meilleur contrôle en cas de besoin. Dès que je m’élance en avant avec le vélo Lucifer se met à courir à côté de moi, n’ayant aucun mal à me suivre. Je ne vais pas si vite que ça puisque nous sommes en ville tout de même, sauf que je ne suis pas non plus à la traîne. Je sais que mon gros bonhomme à besoin de se dépenser au maximum, voilà pourquoi je ne le ménage pas vraiment. Il n’en ait que plus enchanté alors que je commence à accélérer en empruntant la piste cyclable du quartier. Langue pendante, il court en gardant le focus vers l’avant, ne tentant pas d’aller plus rapidement que le vélo. Ce n’est pas la première fois que je le balade de la sorte. Je sais qu’il est en adoration avec ce genre de moments d’ailleurs. Il me suit sans poser de questions. J’ai une destination bien précise en tête, ce qu’il ne sait pas encore. Je compte nous faire arrêter à mi-parcours afin de passer un peu de temps à la maison de Phoebe. Nous sommes des collègues de travail occasionnel, puisque c’est dans le cadre de ses fonctions de lieutenant dans la brigade des mineurs que je l’ai rencontré la première fois. Nous sommes devenus des amis avec le temps. J’ai découvert un peu par hasard l’existence de Greezly, son golden à elle. Puisque nos deux chiens sont devenus également de grands amis dès le premier instant, nous organisons ce genre d’après-midi de jeux pour qu’ils puissent sociabiliser ensemble. Et c’est bien à Center Bay que je me dirige afin de réunir ces deux là, tel que convenu entre nous la veille. Pour cela, je dois nous faire quitter prochainement la piste cyclable et donc ralentir la cadence légèrement, ce qui permet à mon chien de reprendre son souffle avant d’arriver. Je m’arrête devant la maison de la jeune femme et Lucifer reconnait les lieux et les odeurs. Il se retient en pleurnichant un peu de me tirer vers la porte d’entrée. Je sonne un coup et j’attends que Phoebe vienne m’ouvrir. Dès qu’elle nous est révélée, je dois tirer très fort sur la laisse pour contenir l’excitation de mon golden. « Salut ! Je suis un peu en avance, désolé. » Je ne sais pas pourquoi je m’excuse pour cela mais c’est un réflexe britannique de le faire, il faut croire. Heureusement que la brune nous permet d’entrer quelques instants suivants car mon poignet commence à me faire souffrir. Je libère Lucifer de la laisse et aussitôt il va saluer joyeusement Greezly. Moi je me tourne vers Phoebe. « Content de te revoir. Comment vas-tu ? » Je lui demande en souriant.

Depuis quelques semaines, je m’ennuie à la maison. Tawny n’habite plus ici et même si sa présence me manque, je me réhabitue petit à petit à la solitude et ça fait du bien. Un nouveau départ, voilà ce qu’il me faut. Je me consacre à mon travail, sans cesse, beaucoup trop et je ne suis à la maison que très rarement pour profiter de la merveilleuse présence de mon chien golden retriever, Greezly. Aujourd’hui, un ami à nous vient à la maison. Greezly l’apprécie autant que moi et pour cause, Lucifer, son chien est également de sa race et ils s’entendent à merveille. Je connais Marty depuis quelques temps désormais, grâce à nos fonctions professionnelles. Nous avons appris à faire connaissance en dehors du boulot grâce à nos deux chiens, et nous nous voyons régulièrement pour que ces derniers puissent jouer ensemble. Et aujourd’hui, nous avons rendez-vous afin que nos deux poilus s’amusent, mais aussi pour nous détendre. Marty n’est jamais en retard, alors quand j’entend la sonnerie, je souris en regardant ma montre. Il est pile à l’heure, voire même légèrement en avance. Greezly me tourne dans les jambes, il me ferait presque tomber. J’ouvre à Marty en affichant un immense sourire, et Greezly est déjà en train de me bousculer pour renifler son ami. « Salut ! Je suis un peu en avance, désolé. » Je secoue vivement la tête. « Ce n’est rien, ne t’inquiète pas ! » Je regarde les deux chiens qui sont enfin ensemble, puisque Lucifer est libéré de sa laisse, avec un regard attendri. Ils sont quand même adorables. J’invite Marty à rentrer, puis je referme la porte derrière lui. « Content de te revoir. Comment vas-tu ? » Je lui souris légèrement avant de me décaler afin de le laisser se déshabiller -son manteau-, et se mettre à l’aise. Comment je vais. C’est une bien drôle de question quand on sait ce qu’il se passe dans ma vie en ce moment, pourtant, il faut être positif et je le sais. « Je vais bien, doucement. Un peu naze par le taf mais ça passera ! » Je m’avance vers lui pour lui faire la bise, avant de me décaler afin de lui retourner la question. « Et toi, comment vas-tu ? » Je lui souris de nouveau. Les chiens ne tardent pas à s’éloigner, et j’invite mon ami à me suivre jusque dans la cuisine. J’ouvre ma baie vitrée, les températures sont agréables, et les chiens pourront ainsi s’amuser dans l’herbe verte. « Tu veux boire quelque chose ? » Je me retourne vers lui, en laissant passer les deux goldens qui ne se quittent plus.

je suis désolée, j'ai eu du mal à me mettre dans le rp et ça doit se ressentir dans ma réponse je me rattrape à la prochaine

J’observe la danse des deux chiens qui se retrouvent. Ils se bousculent, tentent de se mordiller et courent avec entrain. J’aime voir mon gros toutou être ainsi heureux. Ils sont beaux à voir ensemble. Je sais au moins que ce soir il va être le premier couché, tellement épuisé par sa journée de jeux avec Greezly. Je me concentre ensuite sur Phoebe, qui est pour moi tout aussi importante que le sont nos chiens l’un pour l’autre. Depuis que j’ai un souci de communication avec ma meilleure amie et colocataire Aubrey, j’ai un besoin vital de présence rassurante autour de moi. Je sais que la douceur de la jeune femme en face de moi est exactement ce que je recherche. Je retire donc mon manteau que je lui remets avant de délacer mes converses qui sont laissés dans l’entrée. Nous pénétrons dans la maison tout en conversant. Elle va bien malgré le travail. Ma réponse sera similaire. « Ça va. J’ai encore beaucoup d’heures supplémentaires et de gardes à faire à l’hôpital à cause que l’une de nos chirurgiennes est en congé maladie. Je suis le seul ayant les compétences pour la remplacer. Je tente de faire mon possible mais ça devient épuisant à la fin. J’ai vraiment hâte à son retour. » C’est la première fois que j’en parle à quelqu’un. Je me sens à la fois gêné de par cet égoïsme inhabituel mais surtout coupable de souhaiter qu’une personne ayant été blessée dans un accident de voiture se hâte de rentrer travailler puisque ça me donne trop de boulot. Je n’arrive même pas à croire que j’ai dis cela tout haut. Nous arrivons dans la cuisine. Phoebe ouvre la baie vitrée qui permet à nos deux animaux de s’élancer à l’extérieur. Leur excitation va finir par passer. Ce n’est que parce qu’ils viennent de se retrouver. Par la suite, nous pourrons nous approcher d’eux et leur lancer la balle comme ils apprécient tant. Pour l’instant, autant les laisser courir un peu pour célébrer leurs retrouvailles. Je viens m’installer à la table de cuisine, les coudes sur la surface plane. Elle me demande si je veux boire quelque chose. « Avec plaisir. Un verre d’eau ou une limonade sera très apprécié. Je me suis un peu déshydraté en venant ici en vélo. » Je le ressens d’ailleurs au fond de ma gorge qui est un peu sec. « Je dois vraiment me remettre au sport. Je grimpe un seul étage d’escaliers à l’hôpital et je veux mourir. » Je dis en ricanant, bien que c’est la pure vérité. Je suis très peu en forme. Je suis un médecin, je connais pourtant les conséquences de la sédentarité prolongée sur le corps humain. Cordonnier mal chaussé, disons. Qu’importe, pour l’heure je préfère m’occuper de mon travail qui me prend absolument tout mon temps, malheureusement. Plus tard, après le retour d’Avery disons, je pense que je vais me mettre au jogging. Ou autre chose. Les gyms ne sont pas des endroits pour moi, donc je dois trouver mieux. Un coup d’œil à l’extérieur me confirme que nos deux bonhommes ont cessés de courir et ont même la langue bien pendante. « Je pense que ces deux là aimerait aussi de grands bols d’eau. Attends, je vais t’aider. » Je lui propose en me levant.