serdaigle family.

à savoir.:

Il avait suffi à Cleo de lire les mots « réalité virtuelle » pour être partante. Pourtant cette invitation était du genre carrément louche, quand on y pense. Pas trop de détails, juste une adresse et un rendez-vous. Quelque chose lui disait que c’était peut-être un coup à se réveiller le lendemain dans une baignoire emplie de glace avec un rein en moins mais et s’il s’agissait vraiment de réalité virtuelle ? Elle ne pouvait tout de même pas laisser passer l’occasion. C’est donc ainsi que la rouquine se rendit à vélo au lieu de rendez-vous ce samedi-là. Au moins, il ne s’agissait pas d’un hangar méga-glauque mais d’un bâtiment tout ce qu’il y a de plus normal. Et en poussant la porte d’entrée, elle put constater que tout avait été décoré de bleu. C’était audacieux, on avait un peu l’impression de se retrouver plongés sous l’océan mais pourquoi pas ? Il en faut pour tous les goûts et puis la jeune femme se doutait bien qu’il s’agissait là d’un indice sur le jeu qu’ils allaient tester. « Ils » oui car elle n’était bien sûr pas la seule à avoir été invitée. Ils étaient environ une dizaine et on les installa sur des fauteuils le temps de leur implanter une puce électronique dans le cou… okay, là Cleo commençait à flipper un peu quand même. Non parce qu’elle en avait vu/lu des histoires où faisait à des cobayes humains et le moins que l’on puisse dire c’est que ça ne se passait pas toujours bien. Quasiment jamais, en vérité. Mais bon, un peu tard pour prendre la tangente.

C’est sans broncher mais en faisant clairement la grimace que l’écossaise se laissa faire. Puis on leur expliqua seulement de quoi il retournait. Ah, Harry Potter, tout un univers assez familier pour Cleo ; elle avait même un compte sur Pottermore et elle comprenait mieux tout ce bleu, du coup : Serdaigle. Ça, elle n’allait sûrement pas se plaindre étant donné que c’était sa maison en vrai aussi. Donc, quand l’hôte leur demanda s’ils étaient prêts, la rouquine ne manqua pas de faire entendre sa voix.

“C’est une innovation révolutionnaire, quoique encore expérimentale. Vous ne risquez rien. » Alice a retenu surtout ces mots en regardant avec appréhension la puce approcher son cou. Elle a grimacé légèrement à la sensation de ce bout de technologie qui se greffe dans sa peau. Le discours des chercheurs s’est voulu rassurant, mais un bref tour circulaire dans la pièce lui prouve qu’ils sont tous nerveux. La brune avait hésité avant de venir jusqu’ici, avait fait des recherches interminables sur cette société. Ils étaient cités dans énormément de journaux, leur activité était suivie de près. Sur cette chaise pourtant, Alice en oubliait la raison première qui l’avait fait venir : l’opportunité de découvrir autre chose. De sortir de tout ce qu’elle connaît. Harry Potter en revanche, ça augmente son appréhension. Elle n’est pas familière du tout avec cet univers, ne pense même pas avoir vu tous les films. Ni même les avoir lu, d’ailleurs. Les mains crispées sur les accoudoirs, elle ferme les yeux et respire un bon coup quand l’activité se lance. La sensation est bizarre, son corps frissonne brusquement, sa tête se met à tourner. Quand elle rouvre les yeux, la brune n’a plus du tout de repères.
Elle est dans une salle ronde, assise sur un fauteuil en velours bleu. La pièce est grande, en marbre. Il y a des aigles imposants en métal forgé qui semblent les observer. Beaucoup de livres aussi, ainsi qu’une cheminée allumée à l’autre bout de la pièce. Machinalement, Alice baisse les yeux, regarde ses mains, son corps. Elle a l’air vivante. Lorsqu’elle se lève, c’est pareil. Cela semble… réel. Elle n’est pas la seule dans cette pièce, d’autres ont l’air de débarquer tout comme elle. Tous dans la même tenue, des robes de sorcier. Elle se rend compte également qu’elle tient ce qui est probablement une baguette magique.
« Bienvenue, jeunes sorciers. Bienvenue dans la salle commune de Serdaigle. » Elle relève la tête en sursaut, observe une silhouette blanche transparente voler à quelques centimètres du sol. Un fantôme, le fameux dont les chercheurs leur parlaient. « Wow. On n’arrête pas le progrès. » Et c’est troublant. Où sont-ils, au juste ? Enfin, dans quel genre de dimension ? Est-ce que c'est juste son esprit qui s'agite, ou est-ce qu'elle est bien en train de s'agiter quelque part dans une pièce, observée par des chercheurs ?
Même si l'endroit reste relativement silencieux, elle n'est plus seule avec cet air perdu sur le visage. Mais est-ce qu'ils peuvent aussi interagir entre eux ? Est-ce que le contact avec les autres semble aussi réel ? Il y a cette brune, juste à côté d'elle, qui vient également de faire quelques pas. La réaction est peut-être stupide mais puisque rien ne semble réel, Alice ne parvient même pas à se sentir gênée. En trois pas elle rejoint l'inconnue, prend son visage entre ses mains et pose ses lèvres contre les siennes. Et c'est peut-être bien le baiser le plus troublant de sa vie. Parce que tout y est. La douceur de ses lippes, le goût sucré, la chaleur de sa peau. « Bon. C'est étrange. » Elle recule finalement, détourne son attention vers le fantôme. Qu'est-ce qu'il se passait ici ?

Salle commune des Serdaigle:

En temps normal, il ne regarde jamais ses mails. Alors va savoir pourquoi aujourd'hui il a senti l'coup qu'il fallait qu'il y aille faire un tour. Il y a eu cette invitation, et tout a pris une certaine importance. Il s'est rapidement retrouvé la-bas, dans cet endroit où il ne semble pas le seul cobaye. Lui aussi a fermé les yeux quand il a senti cette piqûre dans son cou. Désagréable sensation, Azra reconnaît quand même que c'est bien la première fois que son handicap n'est pas mise en avant. C'est agréable, on va pas s'mentir. L'truc, c'est que tout s'est passé rapidement, parce qu'il a juste fermé les yeux quelques secondes pour les ouvrir et être... dans un nouveau monde.
Il a mis du temps à assimiler cet endroit, parce que c'était bizarre, parce que son fauteuil n'existe plus et que cette sensation d'être debout, de pouvoir mettre un pied devant l'autre, elle est bizarre. Il en serait presque ému, jusqu'à ce que la couleur d'un bleu attire son attention. Il y en a partout, c'est complètement déstabilisant parce qu'Azra se retrouve dans un élément qu'il ne connaît pas. Harry Potter. C'était sûrement le seul à l'école primaire à avoir les couilles de dire qu'il n'aimait pas cette sage, alors que la vérité est qu'il n'a jamais pris le temps de regarder un film, ou de lire le livre. Maintenant, avoir cette sensation d'être dans son univers, c'est tout autre chose. Il n'est pas tout seul dans la salle, il y a des personnes qui sont arrivés avant lui. Les fesses sur une chaise, un bouquin entre les mains avec une tige qui ressemble fortement à une baguette à ses côtés, tout ça lui semble trop ... Trop excentrique pour que ce soit vrai.
« Comment on est arrivé ici ? » Son regard se pose sur une fille avec des beaux cheveux blonds. C'est comme s'il avait oublié la puce dans sa nuque, il sait comment il s'appelle, mais il est incapable de décrire d'autres événements de sa vie. Les effets secondaires, il parait.

@Charlotte Hawthorne

La réalité virtuelle. Ce mail m'avait laissé perplexe, et franchement c'était déjà un miracle que je sois parvenue à l'ouvrir vu mes compétences en informatique. Qu'ils s'estiment heureux ! Je n'étais pas particulièrement friande de ce genre de chose, la réalité simple étant surprenante en elle-même mais j'entendais déjà la voix de Kenzo dans mon esprit. Je le voyais parfaitement me faire un monologue de dix minutes, comme il sait si bien le faire lorsqu'il est passionné, pour me prouver qu'il s'agit d'une opportunité géniale. Je ne peux m'empêcher de sourire. Au moins, j'aurais quelque chose à lui raconter. Aussi je me dirige au point de rendez-vous comme prévu. Plusieurs personnes sont déjà présentes et on nous explique très brièvement le principe. L'idée d'une puce dans ma nuque ne m'enchante guère mais tout semble être prévu pour que cela se passe bien. Le thème est annoncé et je souris jusqu'aux deux oreilles. D'accord, tout ce qui est nouvelles technologies et moi ça fait douze, qu'on se le dise. En revanche, Harry Potter, je suis une fan inconditionnelle. De la première heure. J'ai grandi avec eux et je me suis baladée plus d'une fois dans les rues de Londres à la recherche de ce fameux chemin de traverse. Sans grand succès, n'est-ce pas. Gamine, j'ai toujours rêvé d'être une gryffondor, maison rendue célèbre par le trio. Mais il parait que ce n'est pas le bon choix pour moi. D'après le choixpeau. Pottermore m'a envoyé chez les Ser... Aie ! Tellement prise dans mes pensées, que je n'ai plus écouté après l'annonce du thème. La puce dans ma nuque, je cligne des yeux. Au début, je me dis que je me suis noyée. Tout est bleu. Partout. Je prends le temps de réfléchir à la situation et je réalise. Serdaigle ! Je suis sorcière chez les Serdaigle. Je ne pouvais pas rêver mieux ! Mais c’est une sensation étrange. Je sais que ce n’est pas réel mais on pourrait s’y méprendre. Je me laisse quelques secondes, histoire de m’habituer à ces nouvelles sensations. A ce moment-là, une silhouette flottante apparait devant nous et nous accueille. Je me lève précipitamment, un grand sourire aux lèvres « Vous êtes Helena Serdaigle » Le fantôme se tourne vers moi, un regard bienveillant sur le visage. Je me stoppe. « En effet. Bienvenue chez les Serdaigle. Vos livres ainsi que vos valises sont dans vos dortoirs. Je vous laisse le temps de faire connaissance et je vous expliquerai la suite. » La silhouette passe à travers le mur et nous nous retrouvons seuls. Je me dis que c’est le moment de briser la glace «  Salut, moi c’est Aoline »

Je suis folle. Oui c'est ça, je suis folle. Poussée par Eamon, qui a trouvé cet email très amusant, j'ai pris la décision de tenter. Après tout, si c'est une farce, je finirai bien par le découvrir non ? Me voilà donc, prête à subir les conséquences de ma folie. Bon, c'est pas non plus comme si j'étais complètement déboussolée non plus, si j'ai reçu ce mail c'est peut-être l'intervention pure du hasard mais je ne me serai pas bougée si j'étais pas un minimum intéressée, si ? bon, peut-être que je vais finir dans un asile après tout, si je me retrouve vraiment face à une farce.
Pourtant, à l'entrepôt où l'on m'a donné rendez-vous, ce mail ressemble finalement à tout sauf à une farce. En effet, il y a du monde, et ça, je ne m'y étais pas attendue. Je me laisse donc conduire, tout ce qu'il y a de plus normal et on nous explique, à tous ceux qui sont là, comment tout ça va fonctionner. Bon, tant mieux, au moins je comprenais. Et puis j'aimais bien Harry Potter, alors j'étais heureuse. Jusqu'à ce qu'on me parle de Serdaigle, avec mon caractère et mon amour pour la maison jaune... Mais j'aurais donné n'importe quoi pour être dans le monde d'un de mes héros à lunettes préférés. Alors oui, c'était Serdaigle, mais finalement, ça me convenait aussi bien qu'autre chose.
Tout ça à l'aide d'une puce. Ca me semble tellement irréel et pourtant... comme par magie, nous nous retrouvons face à Helena Serdaigle. J'en ai des frissons dans le dos. Horreur ? Contentement ? Je ne saurais vraiment le dire, mais il y a un fantôme devant moi. Elle nous salue, oui, parce que c'est un "elle", étant donné qu'on parle de la fille de Rowena quoi.
Après les directives, une demoiselle se présente, et je lui souris. J'aime bien son prénom. J'en fais de même avec Charlotte, qui semble enthousiaste comme tout. Comme je la comprends ! « Albane. Je suis aussi ravie de vous rencontrer ! » Je ne suis pas sûre de la suite de la phrase de Charlotte mais je suis prête à suivre mes nouveaux coéquipiers un peu partout à vrai dire. « Je suis curieuse de voir nos dortoirs, tiens... » Et de savoir la suite, mais ça semble évident, on l'est tous, non ?

C’est confus. La brune a croisé les bras sur sa poitrine après s’être éloignée de l’inconnue, fixe les murs, les portes. Tout semble… réel. Et elle a l’air d’être la seule à ne pas vraiment aimer ça. Elle a la sensation d’être perdue dans un monde parallèle, de ne rien pouvoir faire pour rentrer dans la réalité. A part toucher à la puce, ce qui lui avait été vivement déconseillé. Alors elle décide de se rapprocher du petit groupe qui s’est formé, qui semble bien plus à l’aise dans cet univers. Harry Potter, ce n’est pas de la génération d’Alice. Si elle les a vu, c’est à cause de ses neveux. Elle n’aurait pas su dire comment cela se déroule, quelle est l’histoire, ou même la fin. C’est à peine si elle sait nommer les personnages principaux. « Alice. » qu’elle glisse alors que les présentations se font. A parler, le fantôme a fini par disparaître dans leur dos. Volatilisée, ou disparue à travers un mur, les laissant seuls dans cette salle commune. Sympathique, certainement parfaite pour lire un livre, mais visiblement, l’expérience dépassait la matérialisation dans une salle. « Plus vite on la retrouve, plus vite on saura ce qui est attendu de nous alors… » Elle hausse les épaules et d’un pas hésitant finit par se diriger vers les escaliers en colimaçon. Jusqu’à déboucher sur ce qui ressemble à un énorme dortoir avec des lits à baldaquin en chêne sombre, du bleu de partout, une voûte stellaire à la place du plafond. A chaque lit, une enveloppe avec leurs noms écrits à la plume. C’est facile pour se repérer. Ils ont certainement tous la même. La serbe n’hésite pas trop longtemps à l’ouvrir, parcourir rapidement les lignes. « Bienvenue à Poudlard… Le couloir du troisième étage est interdit à tous les élèves… Monsieur Rusard a jugé bon de rappeler… Tenue décente exigée… Soyez prudents. » Elle baisse la lettre, regarde le groupe d’un œil dubitatif. C’est un véritable charabia et clairement, elle aura besoin d’aide de la part des plus connaisseurs. C’est alors qu’elle remarque l’énorme valise au pied du lit, remplie à craquer. « Je crois qu’on doit s’habiller. C’est quoi le dresscode à Poudlard ? » il y avait de tout dans cette valise. Comme si c’était un piège. Et des cravates… Oui, elle allait vraiment avoir besoin d’aide.

Quand on y pense, les quartiers des Serdaigles n’ont été que très peu montrés dans les films et Cleo avait dû faire marcher son imagination durant des années. C’était donc là l’occasion de les découvrir et c’est bien ce qu’elle avait l’intention de faire, laisser traîner son regard un peu partout. La Dame Grise alias Helena Serdaigle est là pour les accueillir – c’est drôlement tentant de passer la main au travers pour voir ce que ça fait mais elle s’abstint -, leur signalant que leurs affaires ont déjà été montées et disparaît ensuite pour leur laisser de s’acclimater un peu avant que le jeu ne commence réellement. Vient l’heure des présentations, l’écossaise écoute attentivement tout en sachant pertinemment qu’elle n’est pas suffisamment concentrée pour retenir les prénoms de chacun mais au moins elle aurait essayé.

« Moi c’est Cleo, je suis une cousine éloignée de Joanne. » dit-elle avec un large sourire quand vint son tour.

Alors pour ce qu’elle en savait, c’était faux. D’ailleurs, elle ne se rappelait pas avoir jamais lu que J.K Rowling était écossaise mais on ne sait jamais. Et puis ça serait une explication sympa au fait qu’elle ait écrit sa saga en partie en Ecosse, non ? En revanche, maintenant qu’elle avait dit ça, il valait mieux qu’elle assure et qu’elle démontre qu’elle en connaissait en rayon sur l’univers magique. La blondinette – Charlotte, c’est ça ? – propose alors au groupe de se rendre dans les dortoirs, supposant que c’est là que les attendrait Helena, tout le monde était partant et Cleo suivit le mouvement. Pièce circulaire, lits à baldaquins, rien de bien fou pour cette pièce, si ce n’est une lettre à leur attention qu’une jolie brune est en train de lire à voix haute, façon Evil Dead. Elle s’empare alors de sa valise et farfouille dedans jusqu’à en sortir toute la panoplie d’une parfaite petite élève de Serdaigle. Voyant que la lectrice de tout à l’heure ne s’en sort pas, elle se décide à aller lui donner un coup de main.

« Tiens regarde, voilà un uniforme. Nos couleurs sont le bleu et le bronze et par-dessus, on peut rajouter une cape. Ouais je sais… Edna Mode crierait au scandale mais c’est le détail qui fait tout chez les sorciers. »

J’en ai vécu des choses dernièrement, mais celle-là je ne m’y attendais pas. Me retrouver avec une puce dans la nuque et plongée dans l’univer Harry Potter. Que demandais de plus ? J’étais septique mais je dois avouer que ma curiosité prend le dessus sur ma méfiance. Le fantôme d’Helena Serdaigle apparait devant nous et je suis aux anges. C’est tellement bien fait. On s’y croirait ! Je me tourne vers mes compagnons du moment et me présente. Autant briser la glace le plus rapidement possible pour savoir ce que la suite nous réserve. Une petite blonde fait de même et je lui souris. Et finalement tout le monde fait de même. J’imprime les visages et les noms dans mon esprit. Bon ça devrait le faire, nous ne sommes pas si nombreux que ça. Les filles proposent d’aller jeter un coup d’œil dans les dortoirs. Nous prenons toutes le même chemin tandis que le jeune homme s’en va seul, de son côté. Comme dans l’univers Harry Potter, les filles et les garçons sont séparés. Je lui lance un rapide « On se retrouve après » et suis mes camarades. Nous débouchons sur une pièce avec plusieurs lits à baldaquins. Les couleurs de Serdaigle y sont mis en avant. Chacune de nous se retrouve devant son lit et Alice nous lit à voix à haute le contenu de la lettre tandis que l’impatiente que je suis, fouille dans la malle. Là on est clairement dans le game comme dirait Kenzo. Je me mets à sourire. J’imagine sa tête quand je vais lui raconter tout ça. J’ai hâte ! La rouquine explique alors à Alice le pourquoi du comment non sans un brin d’humour et d’un commun accord, nous enfilons nos uniformes de Serdaigle. J’adore le bleu, j’ai toujours aimé cette couleur. Alors nous sommes toutes prêtes, nous redescendons dans la salle commune. Devant nous se dresse une table avec des baguettes. Voilà l’élément manquant principal pour que tout soit parfait. La Dame Grise apparait devant nous « Souvenez-vous, c’est la baguette qui choisit son sorcier, pas le contraire ... » J’attrape la première baguette devant moi mais rien ne se passe. Une deuxième et enfin, à la troisième, un éclair lumineux envahit la pièce. Les effets spéciaux sont fabuleux ! Je recule et laisse les autres faire de même. Une fois que nous serons tous équipés, nous pourrons enfin connaitre notre quête.

Je ne passais pas ma vie à regarder mes mails tous les jours alors parfois il m’arrivait de prendre un peu de temps pour y jeter un œil. Même si clairement depuis quelques temps, j’aimais plus passer mes journées en compagnie de ma fille ou de mon amoureux que devant mon ordinateur. Du moins lorsqu’ils n’étaient pas occupés par leur travail ou leurs études bien sûr. D’ailleurs, aujourd’hui, ce fut le cas. Aucun des deux n’étant disponible et n’étant pas de garde à la caserne ce weekend, j’étais donc à la maison, vaquant à mes occupations habituelles. J’étais revenue de mon footing matinal il y a une bonne demie heure et après avoir nourri le fauve, je décidais de me poser un peu devant mon ordinateur. Et une fois n’est pas coutume, ma boite mail débordait mais un mail vint attirer mon attention. J’étais invitée à me rendre dans un entrepôt en sortie de la ville afin de participer à un jeu intellectuel. J’ignorais si c’était réel ou si c’était une mauvaise blague. Toutefois, je décidais de m’y rendre pour voir si tout cela était vrai. Après tout, dans le mail, j’avais lu réalité virtuelle et certes cela ne me parlait pas, je devais faire partie de la vieille génération. Mais j’avais envie de découvrir autre chose et peut être que j’allais m’amuser, même si je devais reconnaitre avoir cru à un mauvais canular en lisant ce mail sorti de nulle part. Une fois sur place, je remarquais des personnes qui viennent m’implanter une puce. Au départ, plutôt réticente à cette idée, je me suis laissée prendre au jeu et voilà que je venais de me retrouver en plein Poudlard. Je connaissais l’univers d’Harry Potter pour avoir lu les livres et y avoir été il y a plusieurs années à Londres mais depuis j’avais dû avoir perdu un peu mes connaissances en la matière. Cette activité allait être l’occasion pour moi de retomber au moins dix années en arrière, si ce n’était plus longtemps. Il y avait déjà pas mal de monde dans la salle commune des Serdaigle. Cela avait toujours été une maison où j’aurais pu être aller si j’avais été élève à Poudlard dans une autre vie alors j’étais plutôt contente de ce choix. Toutefois et même si j’étais de nature sociable, je ne savais pas trop ce qu’on devait faire alors je préférais rester un peu à l’écart pour observer. Apparemment, j’étais arrivée au moment du choix de la baguette, je décidais alors de tenter ma chance à mon tour et là au premier coup, la baguette m’avait choisi. J’étais vraiment chanceuse pour le coup. Je vins reculer, laissant les autres tenter leur chance à leur tour, baguette en main.

Après que nous nous soyons plus ou moins tous vêtis aux couleurs de notre maison, nous nous retrouvions dans la salle commune. Un pli se forma entre mes deux sourcils, pas certaine de ce que nous découvrions. Pourtant, je connaissais un peu cette univers, Bastian et moi avions regardé tous les films dans notre adolescence. Mais rapidement, tout s'expliquait. Bon, ça n'était pas difficile à comprendre mais c'était plutôt la façon de présenter tout ça qui m'étonnait. Bon, en même temps, normal qu'on soit pas chez Olivander, vous comprenez. Nous étions quand même dans une simulation. Donc tout ne pouvait pas non plus être pareil que dans les livres. À mon tour je m'approchais et je mis un temps fou à me faire choisir par une baguette. Je devais en avoir déjà essayé quatre ou cinq quand finalement j'eus ma réponse. Ouf ! Je me rapproche d'une de mes compatriotes ayant déjà choisi sa baguette en riant légèrement. C'est d'ailleurs la première à s'être approchée. Un peu jaune quand même, sur les bords. « Eh bah ! J'espère que la suite sera moins long que le temps qu'il m'aura fallu pour trouver la baguette qui me sied... » Bon, d'accord, c'était vrai. C'était pas drôle du tout. Mais c'était un bon moyen de se plaindre, non.  « D'ailleurs, j'y pense. Je suis venue avec des billets de Monopoly dans la poche, si tu veux, je te les donne gratuitement ! Peut-être que ça pourra te servir de gallion s'il y a une boutique souvenir ? » Sans lui laisser la possibilité de répliquer, je lui fourre les billets dans la main. Et je me retournais vers une autre, qui nous regardait faire. « Tiens, si t'en veux aussi, il m'en reste plein. »  Je les lui tendis en attendant qu'elle les saisisse. Si Eamon me verrait faire, il serait sans doute à la fois énervé et mort de rire. Après tout, c'est de son jeu de monopoly à lui que sortaient les billets... comme la partie n'était pas terminée, je les avais laissés dans ma poche et avais oublié de les ranger...

Cette journée risquait d'être passionnante. Je n'aurais jamais pensé me retrouver à Poudlard, en uniforme d'écolière, dans la maison de mes rêves et une baguette à la main. Mais c'est trop génial ! Qui n'a jamais voulu faire partie de cette aventure incroyable ? Bref, tandis que je me recule, d'autres s'avancent pour déterminer leur baguette. Je ne perds pas une miette de ce qui se passe autour de moi. C'est tellement magique ! Nous essayons alors de déterminer quel est le but ultime de notre présence ici. Certes il s'agit d'un jeu mais comme tout loisir, il a un but final à atteindre, quelque chose à trouver. Une jeune femme se retrouve près de moi et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, des billets de monopoly se retrouvent dans ma main. Je préfère ne rien dire et lui souris. Qui sait ? Peut-être que cela fonctionnera, après tout nous sommes dans un jeu et nous pourrions avoir des surprises par la suite. Je regarde et constate que tout le monde a sa baguette. Bien, nous allons enfin pouvoir envisager de partir et avancer dans l'intrigue. " Bon on la trouve notre Helena ? " Nous nous élançons dans le couloir à la recherche du fantôme de notre maison. Je ne sais pas trop où tout cela va nous mener mais je suis impatiente de le découvrir.