second chance (nahla)

C’est vrai, qui aurait pu imaginer qu’une simple modèle deviendrait si importante aux yeux de Craig. Certainement personne, encore moins ses amis proches, à qui il disait toujours qu’il faut savoir différencier vie privée et vie professionnelle. Faites ce que je dis, pas ce que je fais : ça pourrait être sa nouvelle phrase fétiche. La rouquine à peine entrée dans son appartement, il ressentait déjà cette puissante attirance qui s’emparait de lui, qui n’allait certainement pas se calmer avec la suite des événements. Sa robe par terre, sa pose, ce baiser. Et la suite, ils la connaissent tous les deux. Ces événements qui auraient pu être tragiques pour cette relation naissance, sa jalousie maladive, sa possessivité malsaine, ses idées à la con. Tout aurait pu être saccagé et pourtant, ils ont survécu à tout ça. La suite de leur couple, c’est cette soirée, ce moment, cette envie qu’ils partagent de l’un et de l’autre. Lui prouver qu’il a envie d’elle, il pourrait le faire de tellement de manières, lui faire comprendre avec des mots ou qu’elle l’imprègne grâce à des gestes. Il profite de sa main sur sa joue, de ce geste tendre, pour lui attraper le poignet et l’attirer sur lui. Position qu’il retourne presque immédiatement pour se placer au-dessus de sa petite amie, qu’il ne lâche pas du regard. Quand il croise son regard, il a l’impression qu’elle peut lire en lui, qu’elle peut le comprendre, qu’elle le voit réellement comme l’homme qu’il est. Et bizarrement, cette sensation de se mettre à nu ne le dérange pas, au contraire, il veut qu’elle le connaisse, ne pas avoir de secrets pour elle, ou peu. Dans ce changement de positions, il n’a toujours pas lâché son poignet, voulant guider la main de la rouquine sur son propre corps. Elle partait de sa joue, à la base, mais maintenant, il s’amuse à la faire glisser le long de son torse, jusqu’à l’élastique de son boxer un peu plus bas. C’est comme ça qu’il veut lui prouver qu’il a envie d’elle, avec de simples gestes, en laissant son propre corps s’exprimer. ▬ Tu peux l’ressentir par ici, que j’ai envie de toi. Il fait exprès de répéter ces quelques mots, se doutant que ça peut lui faire de l’effet. Ses lèvres sont proches de son oreille quand il murmure ses paroles, avant de repartir se loger dans son cou. Sûrement son endroit préféré puisqu’il l’embrasse une nouvelle fois, plusieurs baisers espacés sur sa peau, le long de cette zone qui se veut érogène.  

Il a envie d’elle. Pas seulement de son corps, mais du tout. Il a envie de vivre cette magie constamment, de voir sa mine boudeuse quand elle n’est pas d’accord sur quelque chose, de la complimenter quand elle est énervée, juste pour la voir se mettre encore plus en colère. Il veut vivre des moments agréables, stupides, inutiles, peu importe, tant qu’il est avec elle. La première fois qu’il a rejoint ce lit, ce n’était pas prévu, c’était une soirée pour se faire pardonner d’une erreur de sa part, apprendre à la connaître un peu mieux. La différence entre ce soir-là et cet instant où ils sont de nouveaux dans ces draps, corps contre corps, c’est le statut qu’ils partagent. Non plus deux inconnus qui ont eu un dîner en tête à tête, mais un jeune couple, qui traverse des épreuves plus ou moins difficiles. Les deux soirées se terminent de la meilleure des manières, avec le meilleur des desserts. Son rire sonne à ses oreilles comme une mélodie, c’est con, mais il a l’impression d’être totalement épris d’elle. Ça commençait doucement et là, d’un coup, c’est comme s’il s’était fait frapper par quelque chose, peut-être la flèche de cupidon, peut-être autre chose. En tout cas, il ne peut plus la lâcher du regard, ni la lâcher tout court. Au-dessus d’elle, il se mord assez fortement la lèvre pour ne pas céder à la tentation et cesser de faire durer cette attente. En cet instant, ils se désirent mutuellement plus que n’importe quoi au monde, ça se ressent partout dans la pièce, partout sur sa peau. Il a arrêté ses baisers quelques secondes, aux caresses de la rouquine. À vrai dire, il aimait qu’elle prenne des initiatives, préférant vivre une passion commune plutôt qu’une relation à sens unique, où il aurait l’impression d’être le seul à s’amuser. Ses lèvres divergent vers la poitrine de sa petite amie, sa langue entrant elle aussi en contact avec sa peau, très légèrement. Il visite les zones les plus sensibles de son corps, après le cou, il passe par ses seins, déjà dénudés depuis de longues minutes. Ses mains, elles, s’aventurent le long de ses cuisses pour attraper les bordures de son dernier vêtement. Il force légèrement dessus, vers le bas, pour commencer à le lui retirer, bien qu’il n’a pas les bras assez long pour le faire entièrement. Après son passage sur sa poitrine, ses baisers descendent le long de son ventre, jusqu’à arriver à hauteur de son entre-cuisses. Arrivé là, il termine de lui retirer le dernier tissu qui recouvrait son corps, ses lèvres se perdant une énième fois sur sa peau, sur ses cuisses. Il tournait autour de l’élément principal, l’endroit qu’elle pourrait réellement désirer, trouvant ça tout aussi plaisant de créer une attente et de se sentir désirer que de passer à l’acte.  

Son corps s’exprime pour lui, désormais. Il n’y a plus rien à dire, plus de mots à prononcer, leurs corps s’occupent du peu de communication qu’il doit y avoir entre eux. Les peaux qui frissonnent et qui chauffent sous les caresses de l’autre, les souffles qui se croisent, qui se font de plus en plus bruyants et irréguliers au fil des secondes qui passent. Cette pièce n’est plus que l’antre de leur amour, de leur luxure. Ses gémissements le poussent à aller toujours plus loin dans sa quête du plaisir, ressentant lui-même de vives émotions rien qu’à l’idée de lui procurer toutes ces sensations. Finalement, elle décidait de prendre le contrôle, sur lui, sur eux, sur l’entièreté de la situation. Inverser les rôles, être celle qui donne envie à l’autre d’aller beaucoup plus loin. C’était à lui de se laisser faire, de simplement profiter en poussant quelques soupirs d’aises. Il n’avait cependant pas l’intention de la laisser s’occuper de lui trop longtemps, ne rêvant que d’unir son corps au sien, de ne former qu’un avec elle, une seconde fois et certainement pas la dernière. C’est pour cette raison qu’il inversait une nouvelle fois les positions, ses yeux dans les siens, ses lèvres contre les siennes, il s’unissait à elle et à tout ce qu’ils peuvent représenter. Il s’accrochait à cette soirée qu’il venait de vivre, cette nuit qui s’annonçait des plus grandioses et certainement à un futur lendemain matin, qui risquait d’être tout autant agréable. Il aimait ces moments avec elle, cette complicité qui s’installait entre eux, ces quelques projets qu’ils bâtissaient ensemble. Il commençait à croire en ses sentiments et en cette relation naissante, qui pouvait se passer de la meilleure des manières ou connaître une fin tragique, à n’importe quel moment. Pour l’instant, la négativité restait loin de lui, loin d’eux, de ce couple qui apprenait à s’aimer dans ce grand lit, avec la lune comme seul témoin. Il lui fit l’amour, jusqu’à ce qu’ils atteignent tous deux le septième ciel, toujours accompagnés de cette magie qui ne peut plus les quitter. Et finalement, il s’endormait à ses côtés, avec elle contre lui, dans ses bras. Heureux d’être en couple, de l’avoir seulement pour lui.

fin