Nothing burn today. - Devon & Juliet-

Devon parcouru les plis du drap avec sa main mais la place semblait vide, elle continuait son exploration espérant trouver à un moment un corps endormis mais non, il était déjà parti travaillé. Il se redressa contre son oreiller, ouvrant enfin les yeux. Même Louis n’était pas encore levé à cette heure là. Il soupira, peu importe, il en avait profité pour se caler dans ses bras pendant la nuit, devoir profiter de chaque instant, ca avait été sa philosophie de vie. Dernièrement il était retombé sur une photo de son frère, il y tenait énormément, son grand frère quand il avait des cheveux, qu’il rigolait, qu’il partait à la chasse aux grenouilles, tout ça bien avant qu’il ne se retrouve cloisonné dans cette chambre d’hôpital comme un pestiféré. Un tueur sombre, sans foi ni loi l’avait vaincu, il avait été à l’intérieur et sournois lui avait tout pris. Cette promesse il lui avait faites, celle d’être heureux, sourire à la vie et en profiter pour deux. Une tête blonde sauta sur le lit et s’empara d’un morceau de papier sur le bord. « J’ai du filé tôt, appelle urgent, je ne voulais pas te réveiller, je t’aime bisous et n’oublie pas Louis. » En soit l’attention était là que pouvait-il dire ? Serrant son fils dans ses bras, le petit garçon tenta de lire sans succès, même s’il commençait à lui apprendre à compter et l’alphabet. Il ne voulait rien louper avec lui. « Papa, j’ai envie d’aller avec toi et Cheyenne pour faire des manèges ! » Le photographe leva les yeux au ciel, c’est vrai que pour le week-end il l’emmenait au parc d’attraction. « On verra si ton second Papa pourra se libérer, tu sais c’est très important pour lui de travailler ! » Louis hocha la tête malgré sa demande en cette heure c’est son estomac qui primait. Parfois il se demandait s’il sortait avec un pompier ou un homme d’affaire. Il fut si heureux de ce mot qu’il le glissa dans la poche arrière de son jean, avant de partir, gardant une infime partie de Cheyenne avec lui. Ce matin il devait le déposer à une école privée dont il rentrerait l’année prochaine, une école de prestige, ils gardaient les enfants pendant quelques heures sans leurs parents pour analyser leur comportement social. C’était grâce aux relations de son compagnon qu’il avait obtenu ce rendez-vous, et une place pour lui. Plus que ce rendez-vous pour confirmer définitivement son entrée. Donc c’est avec soins qu’il l’avait habillé et emmené jusqu’au rendez-vous. Une fois dans l’école, il rencontra le directeur, ils discutèrent des différents projets, des loisirs de son fils et ensuite il fallu l’abandonner. Il se mit accroupi prêt de la chaise. « Je viens te chercher dans deux heures mon grand ! C’est comme la nounou, tu vas aller jouer avec d’autres enfants et ca sera finis ! » Louis hocha sa tête blonde avec ses deux grands yeux verts dorés. Quelle fierté qu’ils aient les mêmes yeux. Il était intelligent pour comprendre Le cœur lourd, il prit la direction de la boutique de Juliet pour papoter avec elle et en même temps vérifier son moral. Le jour de la rentrée des classes il ne sait pas si c'est plus lui que Louis qui va pleurer. Est-ce que Cheyenne fera l'effort d'être là? Elle traversait des moments difficiles même si ça allait mieux, ça permettrait de la revoir.

Les mains dans les poches, sifflotant, il se demandait s’il n’allait pas investir à nouveau dans des rollers pour se déplacer. Une cigarette à la main, une fois devant la vitrine, il se trouva face à une porte verrouillée. Observant curieusement l’enseigne, d’un pas rapide il se dirigea vers la maison de sa propriétaire. Qu’elle aille mieux est un fait, mais les rechutes ça existe. Une fois devant sa porte il sonna, inquiet, en attendant pas de fumée noire dévastatrice à l’horizon, symbole de mauvais présage. Elle lui ouvrit toute souriante et il ne pu s’empêcher d’avoir un soupir de satisfaction. Automatiquement il lui rendit son sourire. « J’ai été jusque ta boutique et la porte était fermée donc je suis venu vérifier que tu n’es pas décidé de cramer toute la rue cette fois ! » Devon ne pouvait pas s’empêcher de faire de l’humour. La situation était devenue comique désormais plus que dramatique, mais à l’époque il avait été à deux doigts d’appeler les pompiers.

« Ca va pas mal, j’ai pas trop de rendez-vous en ce moment et j’ai déposé Louis à sa future école pour un test comportemental. En clair je me suis donné comme mission de voir si tout allait bien pour toi et en même temps je m’invite pour un café ! » Clairement c’était la réalité des faits. « Et toi les affaires se portent comment en ce moment ? » A sa place il n’aimerait pas qu’on lui posa la question sur l’état de ses relations amoureuses.

Devon aimait peut-être trop prendre soins des gens, c’était dans son tempérament et découvrir la boutique fermée de Juliet ce matin, était clairement un signe étrange. Préférant vérifier par lui-même que tout va bien, il se présenta à sa demeure, il sonna à la porte, et une fois qu’elle eut ouvert, il la salua chaleureusement. En un an il s’était rapproché, ils étaient devenus bons amis, maintenant l’amitié était encore un peu jeune entre eux, ce qui n’empêchait pas de l’entretenir. Il ne doutait pas qu’avec le temps il ne se rapproche d’avantage. Leur passé était ressemblant, il avait connu les tromperies, la trahison de l’infidélité, la duperie du conjoint, il savait combien ça pouvait être douloureux. Son meilleur ami avait été complice, il l’avait trahis, il avait eut du mal à refaire confiance après un tel événement. A sa place il aurait été capable de cramer bien plus qu’une baraque. Le photographe se lia à la jeune femme dans son rire. « Pas le courage d’aller travailler ? Tu devrais, je peux te dire que ça fait du bien de se vider la tête ! » C’est ce qu’il avait fait, tout en s’occupant de Louis, rapidement il avait déchanté, travailler, être père célibataire, il ne pouvait décemment pas laisser son enfant à sa droguée de mère.

Se laissant guider jusqu’au salon, il s’installa confortablement assis dans le canapé de la jeune femme, l’intérieur de sa maison était bien entretenue. Elle demanda des nouvelles de son fils, ce qui était logique. « Louis va le mieux du monde, il grandit trop vite, l’année prochaine je vais l’emmener à l’école ! Tu imagines ? Je crois que je suis plus angoissé que lui ! » Son enfant allait faire ses premiers pas dans la cour des grands, il allait devoir ses preuves. Et s’il n’en sortait pas ? S’il n’était pas fait pour ça ? Si les autres enfants le martyrisaient ? Devon ne l’avait jamais mit dans une crèche, Louis avait la fibre sociale au jardin d’enfant. Ca ne voulait rien dire. Juliet amorça son entrée dans le salon, les bras chargés d’un plateau fort plaisant. Un bon café n’allait pas lui faire de mal, le directeur de l’école allait certainement lui faire un petit topo suite à cette petite phase test. « J’ai travaillé dans la mode, le rétro aura toujours sa place ! L’ancien est une valeur sûre ! » Combien de créateurs se sont basés les dix dernières années leur création sur les années soixante ou soixante-dix. Les collections de vêtements n’avaient pas seulement le don de lancer les grandes lignes du prête à porter mais dirigeait l’ensemble du monde de la décoration, de l’ameublement, de la peinture et de l’architecture. « J’ai quelques commandes familiale en prévision et un shooting demain pour le book d’un futur mannequin… » Il ne pu s’empêcher de ricaner. « Comme si tous avait l’espoir un jour de devenir célèbre ! » Devon était capable de dire qui serait capable de percer selon leur comportement sous son objectif, il ne faisait jamais d’erreurs. Parfois il lui arrivait de voir un visage familier dans un magasine, à la différence prêt que lui aurait aimé être le photographe étant à l’origine de cette couverture.

Mais il suffisait de penser à son fils pour se dire que tout ça en valait la peine. Il prit une tasse de café, se réchauffant les mains avec.

Devon compris assez rapidement l’état d’esprit de Juliet. Sa boutique c’était sa passion, une partie d’elle, si ses clients venaient c’était pour avoir une femme souriante derrière son comptoir pouvant les conseiller. Cependant quand on n’a pas le cœur à faire son métier c’est difficile. Il ne préféra pas insister, quand on a les idées noires, il n’y a rien de pire que les tourmenter d’avantage. Parler de Louis à l’école lui serrait le cœur, bientôt il allait se retrouver seul dans cette maison à travailler pour ses photos tandis que son fils s’éclatait avec ses nouveaux potes, son compagnon travaillerait dans ses affaires et lui n’aurait que ces quelques clients quotidiens. L’idée de ce projet professionnel commençait à s’affirmer dans son esprit de façon à ne pas se retrouver sans rien et jeter cette rancœur au visage de l’amour de sa vie quand il rentrait trop tard le soir. « Je dois admettre que j’ai peur. Va-t-il s’en sortir ? Comment vont être les enfants avec lui ? Ils sont tellement cruels à cet âge là ! » Devon n’avait jamais eut de soucis particuliers à l’école. Les remarques pouvaient être monstrueuses et l’idée que son enfant puisse souffrir le rendait dingue. Qu’il n’ait pas eut de mère était assez difficile pour lui, par chance Cheyenne avait su redonner l’équilibre d’un couple à son enfant. Ils vivaient une période difficile qui s’améliorait, parfois il souhaiterait quand même qu’il soit beaucoup plus présent pour son fils. Avec les années il le considérait quasiment comme le second parent de son fils, il était donc important qu’il s’implique dans son éducation.

Installer dans le salon, il c’était totalement imposé dans cette demeure ce matin. C’est à ce moment que Juliet parla d’une veille photographique sûrement aux allures antiques qu’elle avait retrouvé dans des vieilleries. Devon s’y connaissait assez pour pouvoir dater une photographie. « Sans problème, tu me la montrera à l’occasion ! » En fait n’importe quel bon photographe pouvait dépeindre les grands âges de la photographie. Il rigola à sa réplique sur l’espoir. « Bien pire leur espoir me nourrisse ! » Devon faisait son boulot, en soit il voulait leur faire le meilleur book possible pour leur donner des chances. Les beautés froides étaient les pires, ces personnes qui se présentaient à lui, ayant de jolis traits, un corps agréable à regarder et très bien travaillé, mais une fois devant l’objectif, il n’y avait pas d’émotion, tout était calculé, il n’arrivait pas à se lâcher.

« Tu sais avant Louis j’en ait vu, à de mes vingt cinq jusqu’à mes trente deux ans j’ai été photographe de mode ! J’étais même un peu célèbre, s’il n’était pas venu au monde j’aurais pu aller très loin… » Devon avait travaillé sept ans, il serait un photographe de renom, avec beaucoup d’argent, il rapportait pas mal à son époque avec Isobel, mais tous deux aimaient bien profiter. Sa compagne profitait même beaucoup plus que lui. « Des jeunes mannequins capricieux ou capricieuses se prenant pour des stars ! Les premières années quand on est encore un bébé dans le métier, on ne dit trop rien…avec l’expérience on leur rappelle leur place dans la hiérarchie ! » Un mannequin sans créateur, sans photographe et sans personne pour les voir n’existaient pas. Dans le métier la réputation de certains sont vite rapportés et plus aucun professionnel ne les désire. C’est rare qu’il évoque cette partie de sa vie, car cette vie était avec Isobel. Il avait croisé des stars, avaient copiné avec certaines. Revenir serait difficile, en trois ans son nom avait été oublié, tout allait trop vite dans cet univers. La mode est ridicule avant et après, elle n’est tolérable que pendant

Lorsqu’elle prononça le prénom de son compagnon son cœur se serra. Même si ça allait beaucoup mieux entre eux, il semblait avancer dans une zone test, tel une période d’essaie, ignorant encore si leurs problèmes étaient résolus ou pas entre eux. Il était devenu beaucoup plus tendre et plus laxiste sur ses heures de travail abominables et ses absences répétées, faisant taire en lui ses pires craintes. Des démons tapis dans l’ombre depuis son ancienne histoire. « Je sais, c’est un petit garçon très intelligent, parfois bien plus que moi ! » Cheyenne faisait office de figure parentale pour son fils et son implication dans l’éducation de son fils le rassurait énormément. Qu’il était bon d’avoir une épaule sur laquelle se reposer de temps à autre. « Je vais t’avouer que parfois j’ai peur que sa mère revienne et ne demande sa garde ! » A l’époque, la génitrice de Louis n’avait pas bataillée, comme si son fils était un frein à sa carrière, elle c’était relancée dans le mannequinat et il lui arrivait de voir des photos d’elle sur certains magasines ou défilé. Même s’il ne faisait plus parti de ce monde, il gardait un œil sur tout ce qui se produisait. La rupture amoureuse était un point commun qui les liait tous les deux. Il avait accepté d’analyser cette vieille photographie.

Voila maintenant qu’il dissertait tous les deux sur son métier, sur la réalité des personnalités, il fit un petit signe de tête négatif. Elle avait partiellement raison. Dans le monde de la mode, il faut savoir avoir des dents, du caractère, garder la tête froide et faire preuve de fierté, sinon on se fait rapidement happé et on devient un détritus que l’on jette rapidement. Il avait assisté à certaines soirées, elles étaient bien loin de ce que l’on veut montrer dans les films ou les séries. Tout y est exagéré, démesuré c’est dans ses moments, qu’il faut savoir faire bonne figure sans tomber dans les largesses de ce monde. « L’orgueil est important ! C’est le caprice qui est néfaste, le métier n’est pas évident, il faut savoir être patient mais face à des personnes qui en font trop, elles sont rapidement expédiées en-dehors ! » Ce qui lui fait peur maintenant c’est que le mannequin est devenu un produit de consommation, un argument pour représenter un marché de la minceur, de la beauté inaccessible. « Ca me manque parfois ! J’adorais travailler les shooting ! Le crépitement des flashs dans les défilés, les voyages au bout du monde… » Des étoiles brillaient encore dans ses yeux.

C’est alors que l’image de Louis lui revint en tête, lui dans les bras de Cheyenne et il se rendait compte que ce sacrifice avait un goût sucré, sa vie actuelle était calme mais plaisante. Elle évoqua un appel de la veille, il faillit s’étouffer avec une gorgée de café. « Non ? » Il était surpris qu’il ose la contacter après tout ce qu’il lui avait fait vivre, comment avait-il osé ? « Pourquoi tu n’as pas bloqué son numéro ? Qu’est ce qu’il voulait encore ? » Ce type était un bourreau, torturant la pauvre femme. Pourquoi ne passait-il pas à autre chose pour la laisser vivre en paix ? Par chance le quartier n’était pas en feu.

Il se rapprocha d’elle, compatissant, qui mieux que lui pouvait comprendre ce qu’elle vivait. Après avoir quitté son ex, pendant plusieurs semaines il avait observé son téléphone avec l’espoir que son nom s’affiche. Et à chaque fois il se rappelait son sourire malsain, allongée dans ce lit tandis que son meilleur ami se hâtait de se rhabiller, pris dans la main dans le sac. Elle avait voulu lui faire mal, le piéger pour mettre fin à leur relation, elle avait été atroce.

C’était le gros problème avec son ex-copine, elle était imprévisible, si un jour l’idée lui venait de devoir retrouver son enfant et de lui retirer, elle serait vraiment prête à tout. S’il mettait cette idée noire loin, il était optimiste et après tant d’années sans rien tenter, il était certain qu’elle ne reviendrait pas chercher son fils. D’ailleurs l’avait-elle aimée un jour ? La tendresse de mère qu’elle avait eut à sa naissance était-elle réelle ? Beaucoup trop de questions et pas assez de réponses, elle faisait partie de sa vie et au moment où Louis en aurait besoin, il lui expliquera ce qu’il doit savoir. « Sa mère elle est capable de tout ! » C’était une bonne conclusion la concernant. Effectivement dans son ancien métier, il en avait vu beaucoup, parfois même beaucoup trop. Le mannequinat n’avait rien de naturel, rien de normal, on exploite une forme de beauté, lui voulait faire de l’art avec elle. La beauté ne réside pas seulement en de jolis yeux, de jolies formes ou dans une maigreur incontestable. Ce métier lui avait plu car il se sentait justement artiste et non un vulgaire photographe de bas étage. Il ne pu s’empêcher d’avoir un petit ricanement face à la réflexion de la jeune femme, non qu’il avait envie de se moquer d’elle, là n’était pas son souhait.

« Je pourrais te dire que sur des mannequins connus, qui prétendent le naturel, ce qui a été refait ou non ! » Ca n’échappe pas à l’œil, il savait faire la distinction entre le vrai et le faux, et certaines avaient des chirurgiens aux doigts de fée, car la différence ne se voit pas du tout. Il n’allait pas citer de nom à Juliet, dans son métier on avait ce dogme, cette déontologie de savoir garder certains secrets, même à la pire des personnes, on ne divulgue pas certaines informations. Même si tout le monde est au courant, le public n’a pas besoin de savoir. C’est une règle. Quant à la reprise de sa vie d’avant, il fit un signe négatif de la tête. « J’aime Cheyenne, et pour moi c’est finis ! Je devrais recommencer en bas de l’échelle, ça ne me dis pas ! Je devrais parfois partir des mois et en ce moment…. » Il fit une pause, pensant à sa vie actuelle avec son petit ami. « Ca ne serait pas une bonne idée ! » Devon voulait surtout se rapprocher de lui, il ne voulait plus l’éloigner. Cependant il envisageait de nouveaux projets dans la photographie, une nouvelle idée qui germait peu à peu.

Devon constata la tristesse de Juliet, elle n’avait toujours pas tournée la page, et lui était cruel de jouer ainsi avec elle. Un ancien amour, c’était comme l’alcool, on est en manque et aux moindres envies on peut rechuter. Il alla déposer sa main confiante et douce sur son épaule pour la réconforter. « Résiste ! Ne retombe pas dans ses filets ! » Elle s’en était enfin sortie. S’il revenait, elle serait heureux un jour, une semaine, un mois, un an, deux peut-être, jusqu’à une nouvelle rupture qui serait encore plus dure que la dernière. « Ne fais pas ça ! Laisse-toi le temps et ensuite trouve-toi quelqu’un de beaucoup mieux ! »  Le paradoxe, était de vouloir retrouver ce bourreau qui nous avait tant fait souffrir, lui donnant les allures d’un héro. « Ca ne peut pas être lui le bon ! Je te le dis, je suis voyant ! » Il rigola, bien que parfois il aimerait bien avoir de super pouvoirs.

Devon et Louis avaient eut du mal à trouver leur équilibre sans Isobel. Même si elle n’avait pas la fibre maternelle, elle s’occupait de son fils. A la fin, ils avaient du retrouver une relation père fils, de plus depuis ils avaient intégrés tous les deux Cheyenne. Ce qui terrifiait le plus l’homme qu’il était, était justement que quelqu’un vient tout foutre en l’air dans leur harmonie. L’analyse de la beauté actuelle par Juliet était proche de la réalité. Certaines personnes ne pensent pas avoir les qualités esthétiques nécessaires pour la mode et décident alors d’investir. Certains chirurgiens travaillaient impeccablement mais rien ne valait l’authentique. C’est ce qu’il recherchait avec son objectif, la vérité, non le frelaté. « La mode est en évolution constante, positive comme négative. Un jour on reviendra au naturel ! » Garder l’espoir était très important, ne pas s’imaginer que rien n’était impossible. En soit son choix d’arrêter sa carrière avait été logique, irrévocable, il n’avait pas hésité, même par la dure conséquence qu’elle entrainait. Il pouvait garder un appareil photo entre les mains. En rien il ne regrettait, Louis était sa merveille.

Il continuait à plus petite échelle, ca n’était pas des couvertures de magasine, des affiches publicitaires, et autres dérivés de la mode. Mais au moins il continuait à exercer. C’était désormais des cadres géants au-dessus des cheminées, faisant l’allégorie de la famille parfaite. De jeunes enfants souriant intrépides, de bébés innocents et même parfois d’animaux avec leurs maitres. En y réfléchissant c’était peut-être plus vrai que ce qu’il photographiait avant. Pas la peine de rebondir à ces mots. Juliet était plutôt dans la détresse, son ex petit ami impitoyable avait décidé de rappeler sa présence à cette femme, il voulait garder le contrôle, impacter sa vie et la déstabiliser. Dans sa tête il a les traits de l’illustre salaud prêt à tout pour reconquérir sa compagne.

« Ca n’est pas la question d’arrêter quoique ce soit ! Bloque son numéro et concentre-toi sur toi ! » Devon avait appris de sa rupture, que vivre avec l’autre, on s’oubliait, on ne prend plus de temps pour soit, pour ses loisirs et c’est une grave erreur dans la vie. Cet homme a été néfaste et elle ne devait pas lui laisser l’occasion de revenir. Il posa une main sur celle de Juliet pour lui redonner confiance et lui offrir un peu de réconfort. « Tu devrais te mettre à la boxe ça te ferais du bien ! Il faut exorciser tout ce que tu ressens ! » Oui c’est ce dont elle a besoin, faire ressortir tout ce qu’elle a encaissé pour ne plus jamais laisser un homme aussi négatif dans sa vie. Ce sont des sociopathes, des narcissiques ayant ce besoin. Parfois il s’estime chanceux d’être tombé sur Cheyenne. Au moins il était sincère avec lui, les surprises n’étaient pas énormes.

« Tu me promets de ne pas le rappeler ? De ne pas boire de verres avec ni de restaurant ? » Ca sera un serment inviolable. Il avait atteint la moitié de son café, il détourna les yeux vers sa montre, pour ne pas oublier Louis à son école. Même en étant avec Juliet, avec son amie, dans sa tête il s’imaginait en cet instant son fils au milieu des autres enfants.