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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
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initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer)

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MessageSujet: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyLun 25 Juin - 23:39


So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
@Sawyer Braxton

Le bouquin entre les mains, le trentenaire profite de quelques minutes de répit pour se reposer. La lecture est pour lui le meilleur refuge, dans sa bulle, il laisse ainsi son imagination grandir et créer. Dans ces rêveries, Lex se sent libre de tout, les limites ne sont évidemment pas les mêmes que dans la réalité. Tout paraît plus simple, plus beau. Malheureusement, en un instant, il reprend ses esprits, quand ses fesses touchent violemment le sol, à force de rester en équilibre sur cette branche. Voilà que par son imprudence, les pages du livre sont abimées, rendant le texte presque illisible sur certaines. Le néo-zélandais se renfrogne, jure dans sa barbe avant de se lever. La journée ne semble pas bien débuter, cela ne laisse rien présager de bon pour la suite. Souvent, lorsque ça commençait ainsi, les événements d’après ne seront guère meilleurs. Parfois, il faut savoir rester au lit en faisant appel à sa raison. Son intuition lui avait chuchoté ce matin qu’il ne fallait pas se lever. Quoique, s’il s’écoutait trop, il passerait son existence emmitouflé dans sa couverture à broyer du noir. Hors de question pour lui d’être dans un tel état. Aujourd’hui, le passé ne doit plus le poursuivre, obscurcir ses pas. Plus facile à dire qu’à faire lorsque votre esprit recasse les mauvais souvenirs sans arrêt. Lex ne dort pas bien et compense ça en buvant bon nombre de cafés. Pour sûr qu’une telle hygiène de vie ne peut être satisfaisante et ne pourra s’éterniser. Ce n’est pas une solution viable, il le sait bien. Mais c’est impensable pour Lex d’aller voir un psychologue. Parler à un inconnu de ses problèmes n’est pas dans ses gênes. L’idée le rebute tout autant que sa phobie de la foule. Celui ou celle qui le traînera dans un cabinet n’est pas encore là. Même sous la torture, Wilkison ne flancherait pas. Têtu ? Plutôt borné. Un trait de caractère hérité de son père qui à présent ne lui adresse plus la parole. La famille n’est plus depuis son séjour en prison. Tous lui ont tourné le dos, le jugent malgré la légitime défense. Tous se permettent un jugement de valeur alors qu’aucun n’a affronté une telle situation. Lex n’y est pas insensible, voir ses propres parents vous considérer comme un étranger est une punition qu’aucun enfant ne devrait subir. Plusieurs fois, il a tenté de renouer le contact avec eux, en vain. Le chemin de la réconciliation paraît bien loin tandis que le bonheur d’antan s’éloigne de plus en plus. Tant de problèmes en tête, mais il est temps de reprendre le travail.

De retour auprès des bêtes, l’ancien prisonnier s’affaire autour de ces dernières, il remet de la paille, nettoie la totalité du hangar. Car oui, il est impératif de le faire souvent, les animaux ne méritent pas de vivre dans des conditions inacceptables. Bref, Lex ne mesure pas ses efforts, probablement trop. Noyer son chagrin dans le travail acharné, c’est bien connu. Cette thérapie n’est que bénéfique, psychologiquement mais pas forcément pour le corps. Il s’est d’ailleurs coupé la main en faisant dieu sait quoi. L’entaille n’est pas profonde ni trop douloureuse, ce n’est pas ça qui l’arrêtera. Enfin si, l’ombre de sa patronne passant par-là attire son attention. Le blond se retourne pour lui faire face. « Bonjour Sawyer, vous allez bien ? » Un fin sourire, plutôt discret, il n’est pas un grand démonstrateur. Les effusions sont loin d'être son genre. Mais il faut avouer que la jeune femme éveille en lui d’étranges sensations. La croiser est plutôt rare, la pauvre doit se charger de la paperasse, un véritable calvaire pour une amoureuse des animaux telle qu’elle.
L’ancien professeur doit avouer que son entaille devient douloureuse, sa main est parcourue par de désagréables picotements. Il s’approche de sa patronne, un peu gêné. « Dîtes, savez-vous où je pourrais trouver des pansements ? » Ses yeux se baissent instinctivement sur sa main un peu abimée. Le manuel, c’est pas encore ça pour Lex Wilkison.

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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyMer 27 Juin - 23:37


So we beat on, boats against the current,
borne back ceaselessly into the past.

Lex Wilkison & Sawyer Braxton

C es derniers temps, Sawyer n’était pas vraiment de très bonne compagnie. La mort de son mari était encore récente, et elle en avait plus qu’assez de toutes les platitudes qu’on lui servait à longueur de journée. Elle ne voulait pas qu’on la plaigne, qu’on la couve, ou qu’on lui rabâche cent fois les mêmes choses. Qu’on lui dise que la vie n’était pas juste, ou que son mari voudrait la voir heureuse.  Ca lui donnait envie de hurler. Alors elle s’isolait, et alternait entre les moments où le deuil la prenait aux tripes et l’empêchait même de sortir du lit, et ceux où il fallait à tout pris qu’elle s’occupe, de quelque manière que ce soit. Dans ces moments là, c’est au ranch qu’elle se rendait. En cherchant bien, il y avait toujours moyen de trouver de quoi s’occuper là-bas. Un animal dont il fallait prendre soin, des boxes à faire, une clôture à réparer…  Quand on cherche, on trouve. Et Sawyer savait toujours où chercher.

Elle avait commencé par le bureau. Paperasse. Rangement. Mails, commandes, et autres tâches passionnantes. Tant que ça lui occupait l’esprit, ça lui convenait parfaitement. Malheureusement, cela ne suffit pas à l’occuper bien longtemps. Mais peu importe, elle trouverait bien quelque chose à faire ailleurs, elle ne s’inquiétait pas pour ça. Cette dernière année, elle était devenue très douée dans l’art de s’occuper les mains pour s’arrêter de penser. Et puis, ça ne lui ferait pas de mal de prendre un peu l’air. Sawyer se couvrit donc d’un manteau et quitta le bureau, son chien sur les talons. Ces derniers temps, il était encore plus collant que d’habitude. Sawyer, qui avait vécu au contact des animaux toute sa vie, ne doutait pas une seconde qu’il comprenait parfaitement ce qu’il se passait. Alors il montait la garde auprès de sa maîtresse, lui prodiguant une présence réconfortante. Et puis contrairement à tous ceux qui essayaient, en vain, de trouver les bons mots pour la réconforter, lui ne risquait pas de se tromper. Il était là, et c’était bien suffisant.

Arrivée dans l’écurie, Echo l’ayant abandonné pour aller faire le tour du propriétaire, comme à son habitude. Attrapant quelques brosses au passage, Sawyer se dirigea vers le box d’un bel étalon gris qui hennit doucement en la voyant approcher. Perdue dans ses pensées, Sawyer ne remarqua même pas que quelqu’un se trouvait déjà là. Sawyer sursauta lorsque la voix de Lex s’éleva derrière elle, la tirant brusquement de ses pensées. Lex… Désolée, je t’avais pas vu. Lui l’avait vouvoyée, mais Sawyer avait tellement l’habitude de tutoyer les employés du ranch – et qu’ils la tutoient en retour – qu’elle le fit sans même s’en rendre compte. Elle n’avait pas répondu à sa question et ça, c’était volontaire. On lui posait tellement souvent ces temps-ci qu’elle en avait assez de répondre par un mensonge. Mais elle n’avait pas non plus envie de se plaindre, alors ne rien dire paraissait un bon compromis, d’autant qu’il venait d’arriver et n’avait certainement pas envie que sa patronne vienne lui casser les pieds avec ses problèmes personnels. Pas avec un passé tel que le sien.

Dîtes, savez-vous où je pourrais trouver des pansements ? lui demanda-t-il en s’approchant, l’air visiblement gêné. Baissant les yeux vers sa main, Sawyer y découvrit une entaille. Rien de bien dramatique ou qui nécessite des points de suture à première vue, mais dans ce genre de boulot mieux valait la protéger s’il voulait éviter qu’elle ne s’infecte. Pas la peine de me vouvoyer tu sais. Y a une trousse de secours dans la sellerie, je vais te montrer, répondit-elle avec un mince sourire. Silver, qui avait ses petites habitudes, était déjà occupé à lui faire les poches, elle en sorti la carotte qu’elle lui avait amené et la lui donna avant de refermer la porte. Y en a un peu partout, juste au cas où. La sellerie, la remise, le quad… Sinon tu peux toujours venir demander à la maison, y a tout ce qu’il faut, lui expliqua-t-elle. Avec tout ce qui était arrivé ces derniers temps, elle avait à peine eu l’occasion d’accueillir son nouvel employé comme il se devait. Et cela n’avait strictement rien à voir avec son passé. Son propre frère était lui aussi passé par la case prison, tout ça parce qu’il l’avait protégée, et il n’y avait pourtant pas moins violent que son frère, elle aurait été bien hypocrite d’en tenir rigueur à Lex. Vu ce qu’elle avait lu dans son dossier, il avait bien assez payé. Ca va, tu prends tes marques ? Ca doit te changer de l’université… demanda Sawyer, tout en ouvrant la trousse de premiers secours pour en sortir un pansement et de quoi nettoyer la plaie avant de la couvrir. Evidemment que c’était différent, idiote. Les mots avaient à peine quitté ses lèvres qu’elle se rendit compte qu’elle ne faisait que pointer l’évidence. Sawyer avait vu son frère affronter cette étape compliquée il y a quelques années, elle était bien placée pour savoir combien le retour à la vie normale après la prison pouvait être compliqué, mais elle n’osait pas poser la question directement. Ca ne la regardait absolument pas.  

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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyMar 3 Juil - 22:06

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
Personne ne pourrait être de bonne compagnie après avoir perdu l’être aimé. Lex se souvient avoir été infecte à la mort de son épouse. A cette époque, il valait mieux ne pas le croiser. Le jeune homme était alors un tout autre personnage. Ses émotions exacerbées par la détresse n’engendraient rien de bon, ni pour lui ni pour ses proches. Bien que dans son cas, la question ne s’était jamais posée, tous lui avaient tourné le dos lorsque la sentence fut annoncée, lorsqu’il passa derrière les barreaux. Le fait d’avoir tué un homme apparaissait comme une abomination, en dépit du fait que ce dernier avait assassiné son épouse sous ses yeux. Lex dû alors faire son deuil seul, ce qui ne fut pas un franc succès car encore aujourd’hui, son esprit n’avait pas encore totalement assimilé ça. Certains soirs, il était incapable de ne pas avoir envie de saccager son appartement. Ses poings partaient souvent trop vite, éveillant ses voisins. Ces derniers avaient plusieurs fois fait remarquer son tapage. C’était alors au ranch que le veuf extériorisait sa colère, travailler lui faisait aussi oublier un instant ses problèmes. Si son travail lui faisait occulter, une fois chez lui, la terrible réalité ne pouvait être occultée. La solitude était là, collée à ses baskets, une vieille amie longtemps mise de côté mais désormais pleinement de retour.

Le blond s’acharnait à la tâche, nettoyant les boxes jusqu’à ce que ceux-ci soient propres et que l’on puisse manger par terre. Une exigence obligatoire afin que les animaux puissent jouir d’un environnement agréable. Rien de bien compliqué mais pour un homme de lettres comme notre protagoniste, c’était un vrai calvaire. Ses mains étaient d’une fragilité inouïe, témoignant de sa préférence pour l’abstrait que le concret. Son diplôme ne servait malheureusement plus à rien, son passé carcéral obscurcissait toutes ses ambitions. Alors il fallait se résigner et accepter de faire un job nécessitant d’user ses mains et non son intellect. Les animaux restaient un mystère pour le trentenaire qui ne savait pas comment s’y prendre avec eux. Ses gestes étaient alors maladroits, hésitants. Une nouveauté à laquelle il devait s’adapter car l’avenir ne sera guère mieux. Avec un tel passif, Lex savait que retrouver la situation d’avant était impensable. Son séjour en prison le suivra toute sa vie, si ce n’était pas marqué sur son front pour tous, concernant les employeurs, c’était une autre histoire. La prison vous poursuit toute la vie.

Alors en plein effort, il poussait un soupir en sentant ses muscles endoloris lui rappeler que des heures s’étaient écoulées depuis le début. Cependant, une coupure le faisait encore plus grimacer, ses mains avaient un bien piètre apparence, tout comme le reste. Être dans cet environnement n’était pas déplaisant, il avait la sensation de s’aérer l’esprit. Au milieu de la nature, la sensation d’apaisement ne le quittait pas. Seule la nature pouvait ainsi le calmer. En se redressant, ses opales se posaient sur sa patronne, Sawyer. La jeune femme était souvent dans ses pensées, tant et si bien qu’il n’hésitait pas à lever la voix pour signaler sa présence, et surtout soigner sa blessure afin que celle-ci ne s’infecte pas. Le pauvre ne savait comment s’y prendre avec la belle brune. Il ne connaissait rien de sa vie, de simples rumeurs. Mais dans son regard, il pouvait y voir la même douleur, la même détresse que lui. Lex voyait comme un reflet de sa tristesse. Sa question paraissait maintenant stupide, il savait, il comprenait ce que la perte de l’être aimé entraînait. Une partie de soit s’en allait avec cette perte. Une douleur latente qui ne disparaissait pas, vivre avec était alors une obligation.

Instinctivement, il avait usé du vouvoiement, car encore une fois Sawyer était un mystère, bien plus que les animaux. Les rares fois passées à ses côtés étaient rares. L’ancien prof espérait que cela évoluerait au fur et à mesure du temps. Il n’était sûrement pas prêt à plus, mais simplement apprendre à la connaître lui suffirait. « Pardon Sawyer, l’habitude. » Disait-il en secouant la tête dans un fin sourire. A l’époque de son ancien travail, les conventions sociales étaient totalement différentes, il ne tutoyait personne outre ses proches collègues. C’était néanmoins rare venant de Lex. Son flegme britannique agaçait plus d’un, défaut qui avait cependant disparu depuis son séjour en prison. Hochant la tête aux paroles de sa patronne concernant l’emplacement de trousses de secours, il la suivait calmement. Wilkison était bien silencieux, par crainte de dire quelque chose de mal, encore une fois, cette femme avait le don inné de lui faire perdre pied. Sa question l’extirpa brusquement de ses pensées. « Oui, il est vrai que c’est différent. Encore merci de m’avoir laissé ma chance. Sans ce travail, je ne sais pas si j’aurais pu rester en liberté conditionnelle. » Il lui devait réellement tout. C’était grâce à elle qu’il avait pu retrouver un semblant de stabilité, de vie sociale, de vie, tout simplement.
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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyMar 10 Juil - 0:11


So we beat on, boats against the current,
borne back ceaselessly into the past.

Lex Wilkison & Sawyer Braxton

I l y a un peu plus d’un an, Sawyer avait dû s’adapter à une nouvelle réalité. Un mari dans le coma, au destin incertain. L’attente interminable, insupportable… Et puis il s’était réveillé, et ce qui aurait dû être la fin d’un calvaire n’avait été que le début d’un nouveau. Sawyer s’était préparée à tout et n’importe quoi. Tant qu’il se réveillait, c’était le principal. Elle l’avait épousé pour le meilleur et pour le pire, après tout. Mais l’amnésie… Non, ça, elle ne l’avait pas vu venir. Une fois de plus, son monde avait été chamboulé, et elle n’avait eu d’autre choix que de faire avec. Aujourd’hui, elle devait apprendre à faire sans. Sans l’homme qu’elle avait aimé pendant dix ans. Sans leurs projets d’avenir. Sans l’espoir de le retrouver, auquel elle s’était raccrochée depuis qu’il avait rouvert les yeux et que le verdict des médecins était tombé.  L’éternelle optimiste qu’elle était commençait à avoir bien du mal à voir la lumière au bout de cet interminable tunnel dans lequel elle s’était engouffrée plus d’un an plus tôt.

Comme toujours, elle essayait de rester forte. Sawyer n’en était pas à son premier drame, loin de là, mais il ne lui sentait pas s’être un jour sentie aussi perdue. Et comme toujours ce ranch, c’était son refuge. Ca ou l’océan, mais les vagues n’étaient pas très clémentes en cette période, l’océan aussi tourmenté qu’elle ne l’était, et peu importe combien elle avait envie de monter sur sa planche, elle savait que ça ne serait pas raisonnable. Mais il fallait bien faire quelque chose, et travailler lui semblait le plus logique. Au moins, elle avait l’impression de servir à quelque chose, d’être utile à quelqu’un, même si les quelqu’un en question avaient quatre pattes et une crinière. Elle ne devait pas être la seule dans ce cas puisqu’elle avait bien remarqué que leur nouvel employé ne rechignait pas à la tâche. Il suffisait de voir l’état de ses mains, pas aussi habituées à ce genre de travail que ne pouvaient l’être les siennes. Son dossier elle l’avait lu, en tant qu’employeur d’un libéré conditionnel, elle était bien entendu au courant de son histoire. Lui aussi devait avoir des choses à oublier et s’occuper les mains était un moyen comme un autre de se vider l’esprit. Malgré les raisons de sa condamnation, Sawyer demeurait convaincue qu’il n’était pas un homme mauvais. La justice n’avait rien eu de juste dans son cas et aujourd’hui, il payait les méfaits d’un autre alors que tout ce qu’il avait voulu, c’était protéger la femme qu’il aimait. Comme son frère l’avait fait pour elle, même si Lucas, lui, n’était pas allé jusqu’à tuer sa victime. Peut être était-ce la ressemblance entre l’histoire de Lex et celle de son frère aîné qui avait poussé Sawyer à accepter si facilement de lui donner une chance.

Oui, il est vrai que c’est différent. Encore merci de m’avoir laissé ma chance. Sans ce travail, je ne sais pas si j’aurais pu rester en liberté conditionnelle, la remercia-t-il à nouveau alors que Sawyer était occupée à sortir ce qu’il fallait de la trousse de premiers soins. Elle se lava les mains avant d’ouvrir le sachet de compresses stériles et lui fit signe de lui montrer sa main. On est très portés sur les secondes chances, par ici, répondit-elle. Une grande partie des pensionnaires du ranch y avaient atterri parce qu’ils n’avaient plus nulle part où aller. Rescapés de mauvais traitements, abandonnés et autres traumatisés qu’elle s’affairait à réhabiliter. Ce n’était pas la seule activité du ranch puisque ça ne leur rapportait pas grand-chose, mais c’était ce que Sawyer préférait. Lucas, mon frère, a fait de la prison aussi il y a de quelques années. Mon ex petit ami était violent, et il a pas vraiment bien pris la rupture. Pourquoi lui donnait-elle autant de détails ? Elle l’ignorait. Ils se connaissaient à peine, et cette histoire avec son ex n’était pas quelque chose dont elle parlait aisément. Mais la situation s’y prêtait, l’histoire de son frère étant liée à la raison qui l’avait poussée à accepter d’embaucher Lex. J’ai vu combien il a eu du mal à se faire sa place dans le monde du surf après sa sortie et je me suis toujours dit que si je pouvais donner sa chance à quelqu’un dans la même situation, je le ferais. La plaie de Lex désinfectée, elle jeta la compresse à la poubelle et la recouvrit d’un pansement. Et voilà. Presque comme neuf. Tu devrais mettre des gants, ça t’éviteras les plaies, et les ampoules, lui conseilla-t-elle, même si elle-même n’en portait jamais, que ce soit pour travailler ou pour monter à cheval.

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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptySam 28 Juil - 16:24

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
Lorsqu’on se marie avec la personne de sa vie, de son choix, nous sommes loin de nous douter que parfois, cela peut très mal tourner. Lex était autrefois persuadé que rien ni personne ne pouvait mettre à mal son bonheur. Car il avait Eileen à ses côtés, et qu’avec elle il se sentait surpuissant, voire invincible. Il ignorait que l’amour ne pouvait protéger de tous les mauvais présages. L’amour n’était pas un rempart contre les malheurs de la vie. Les sentiments ne pouvaient être un bouclier et en une soirée, tous les projets dont ils avaient discuté, rêvé avaient disparu dans un écran de fumée. Dans un écran de rancœur dont l’ancien professeur se souviendra pour toute sa vie. Si lui aussi était un éternel optimiste, la dureté de l’existence commençait peu à peu à le faire douter. Même la littérature ne parvenait pas à stopper son évolution en quelqu’un de plus pessimiste. Son expérience au sein de la prison n’avait rien arrangé et à juste raison, un juge l’avait enfermé entre quatre murs injustement. La légitime défense n’ayant pas été entendue comme un argument pouvant alléger sa peine. La justice, les autorités lui ont tourné le dos ainsi que sa famille. A présent, Lex est seul, plusieurs choix s’offraient à lui : sombrer ou se relever. Pour sûr que la seconde option était ancrée dans son esprit, pour de bon.

Ce job représentait véritablement le retour à la vie de cet homme qui n’y avait plus droit depuis des années. Coupé du monde entre ces quatre murs, son existence prenait désormais une nouvelle tournure. Les ténèbres semblaient s’en éloigner alors qu’il se permettait de rêver un peu, de retrouver l’optimisme qui le caractérisait. Wilkison se perdait dans le travail et la littérature afin d’oublier les malheurs connus. Mais aussi pour éviter de broyer du noir et de retomber dans le cercle vicieux qu’il avait mis un temps fou à quitter. Sawyer avait fait bien plus que simplement d’accepter sa candidature. Elle l’avait sûrement sauvé d’une misérable existence et d’un potentiel retour en prison. Ce n’était pas un geste anodin pour notre ancien professeur qui avait conscience de sa chance, celle d’avoir croisé le chemin de la jeune femme. Rares étaient les personnes ne le jugeant pas pour son parcours chaotique. L’on ne se gênait pas pour lui faire des remarques désobligeantes, à le considérer comme le pire des monstres pour avoir tué un homme. Il avait effectivement du sang sur les mains, mais pas n’importe lequel : celui qui avait assassiné son épouse. Si cela devait arriver de nouveau, Lex était persuadé : il ferait exactement la même chose sans hésiter. C’était impensable pour lui de laisser filer ce type, responsable de sa chute. Malheureusement, son geste désespéré n’avait pas fait revenir sa femme, ni apaiser sa haine, encore viscérale. Seul le temps pourra l’estomper. Sawyer lui rendait service, plus que de raison, elle devait s’en rendre compte. C’était pourquoi le blond passait ses journées à la remercier, et ce dès qu’il le pouvait. Quitte à en devenir lourd.

Sa réponse le fit légèrement sourire tandis qu’il leva sa main blessée. De toute évidence, le boulot manuel restait encore à apprendre pour notre intellectuel. Il n’avait jamais été adepte du manuel, sa maladresse légendaire ayant causée quelques désagréments par le passé. Aujourd’hui, il commençait à apprécier ça. La sensation d’être réellement utile, de faire des choses concrètes. Rendre l’environnement agréable pour les animaux était un véritable objectif afin que ces derniers puissent s’épanouir. Il hochait la tête, l’activité principale du ranch n’était pas celle-ci, mais lui aussi préférait cette partie, sûrement parce que cela lui ressemblait. Lui aussi avait été traumatisé, blessé par la tragédie. Sans une seconde chance, il ne serait pas là, à travailler, à vivre tout simplement. Dans le regard de certains animaux, il avait la sensation de s’y voir. Pourtant silencieux, le trentenaire écoutait attentivement l’histoire de sa patronne dont les mots résonnaient dans son esprit. Voilà pourquoi elle était si attachée à donner une seconde chance, parce qu’elle aussi avait connu une situation semblable.
Sa plaie désinfectée, il jeta un coup d’œil sur celle-ci avant de reporter son attention sur la jeune Braxton. « Merci, hé oui je pense privilégier les gants. Je ne suis pas très résistant. » Une évidence pour ce grand dadet. Il prenait ensuite un air un peu plus sérieux. « Peu de gens pensent comme toi, la prison est une tare que l’on garde toute sa vie. » Et beaucoup de personnes prenaient un malin plaisir à vous le rappeler. Une hésitation puis finalement il décidait de poser la question qui lui brûlait les lèvres. « Sans indiscrétion qu’est devenu ton frère, Lucas ? Il a réussi à se réinsérer ? »
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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyVen 10 Aoû - 12:50


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Lex Wilkison & Sawyer Braxton

C ’est le père de Sawyer qui avait commencé à récupérer les animaux maltraités, abandonnés et autres laissés pour compte, et plus particulièrement les chevaux, qu’il relogeait par la suite. Le ranch ne pouvait évidemment pas se contenter de cette activité, qui n’était pas très lucrative, mais après la mort de son père, Sawyer avait été déterminée à faire perdurer cette nouvelle tradition familiale. A accorder une seconde chance à des animaux qui, bien souvent, ne souffraient que de la malice de propriétaires peu scrupuleux. On dit qu’il n’y a pas de chiens, seulement de mauvais maîtres, et Sawyer croyait fermement en ce proverbe, qu’elle n’appliquait pas exclusivement aux chiens, mais aussi à toutes sortes d’animaux. Et ses efforts avaient prouvé plus d’une fois combien une seconde chance pouvait être précieuse. Parfois, c’était tout ce dont on avait besoin pour reprendre sa vie. Une main tendue. Alors quand elle pouvait le faire, elle n’hésitait jamais, qu’il s’agisse de son travail, ou en dehors. Elle traversait actuellement une mauvaise passe – depuis un an, à vrai dire, même si les choses avaient empiré dernièrement – mais cela ne voulait pas dire qu’elle devait arrêter d’être généreuse. Sawyer ne serait plus Sawyer, si c’était le cas.

Accepter de donner un travail à Lex lui avait semblé logique, et ce malgré son casier judiciaire. Un homicide, ce n’était pas rien, et dans d’autres circonstances, elle aurait refusé. Malgré sa nature généreuse, elle n’inviterait pas un homme capable de recommencer les mêmes horreurs sur sa propriété. Mais même si la légitime défense n’avait pas été retenue dans le cas de Lex, Sawyer avait été sensible à son histoire. Parce que cette histoire, ça aurait pu être celle de son frère aîné. Si la police n’était pas arrivé assez vite, qui sait dans quel état aurait fini son enfoiré d’ex ? C’était lui le méchant dans l’histoire, et pourtant, c’est bien son frère qui avait fini derrière les barreaux. Alors elle comprenait. Elle n’avait pas pu dire non. Elle ne connaissait que trop bien cette situation pour y demeurer insensible.

Malheureusement, comme le précisa Lex, tout le monde ne partageait pas son avis. Un séjour en prison, ça ne s’efface pas, encore moins lorsque le crime en question était un meurtre. Toute sa vie, il serait un ex-détenu. Un meurtrier, peu importe combien la justice avait été tout sauf juste avec lui. Beaucoup de gens ne verraient plus que ça et ne chercheraient pas plus loin. Et c’est aussi pour ça qu’il avait paru important à Sawyer de lui tendre la main plutôt que de lui tourner le dos. Sans indiscrétion qu’est devenu ton frère, Lucas ? Il a réussi à se réinsérer ? lui demanda Lex, après avoir visiblement hésité quelques secondes. Sawyer sourit légèrement à cette question. C’était normal qu’il se la pose, et Sawyer ne la trouvait de toute façon pas indiscrète, mais ça c’était sûrement parce que les choses avaient finalement plutôt bien tourné pour Lucas. Actuellement, il doit être à Hawaii. Je suis même pas sûre, à vrai dire, il bouge tellement que j’ai du mal à le suivre, des fois, répondit-elle avec un sourire. Il a toujours voulu surfer, et se faire sa place après des années de prison a pas été facile. Aucun sponsor ne voulait de lui, il avait perdu des années sur le circuit... Mais il a pas lâché, et il s’en est sorti. Ca a pris du temps mais le monde a fini par réaliser que c’était juste un gros nounours, expliqua-t-elle, finissant dans un léger rire. Lucas, c’était son géant, et malgré son mètre quatre-vingt-dix bien passé, il n’avait pas grand-chose d’intimidant… tant qu’on ne touchait pas à sa petite sœur. Tu surfes ? demanda-t-elle, curieuse, tout en remettant la trousse de premiers secours à sa place. Sawyer savait déjà qu’il ne montait pas à cheval – pour l’instant, mais ça pouvait s’arranger – mais elle ne savait pas grand-chose sur lui, et c’était une occasion comme une autre pour faire connaissance avec ce nouvel employé. Elle-même aimait beaucoup surfer, plus jeune elle et son frère pouvaient y passer des journées entières, ne refaisant surface au ranch qu’à la nuit tombée, le corps lourd de fatigue mais heureux malgré tout d’une bonne journée en plein air, entourés d’amis. La vie était plus douce, à cette époque. Plus simple. Ca avait de quoi la rendre nostalgique…

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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyLun 3 Sep - 20:06

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
Accorder une seconde chance n’est pas à la portée de tous. La plupart des personnes peuplant cette terre ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils n’ont aucune compassion quant à ceux qui ne rentrent pas dans les codes imposés par la société. Les pestiférés sont rejetés, bannis et oubliés dans un trou. Lex a pu se rendre compte de la différence de traitement de la part de tous suite à son séjour en prison. Le regard de ses proches a changé dès que ses pieds ont foulé la terre crasseuse de la maison d’arrêt. Il est si facile de juger, il est si facile de rabaisser quelqu’un qui ne rentre dans aucune case. Il est si facile de fermer les yeux sur cet individu en pensant qu’il est perdu à jamais que jamais ses fautes ne pourront être rachetées. La rédemption n’existe pas pour les meurtriers. Alors oui, rabâcher chaque jour que Sawyer est formidable de lui avoir donné une seconde chance lui paraît normal, voire obligatoire. Lex ne le dira peut-être plus à l’oral, mais intérieurement, il sait ce qu’il lui doit : la vie. Sa nouvelle vie, son nouveau départ après la tragédie ayant détruit son ancien monde. La jeune femme a fait bien plus que fournir un travail, elle a permis au blond de s’insérer dans cette société dont il a été coupé trop longtemps. Finalement, ils partagent beaucoup de point commun. A commencer par cette propension à tendre la main vers les plus démunis. Les deuxièmes chances, ils en sont les spécialistes.

Lex se doute bien qu’elle a dû rencontrer une histoire semblable. Soit elle-même ou un de ses proches pour lui offrir un travail. Seul quelqu’un qui a vécu ça peut le comprendre. Peu de gens auraient accepté recevoir un assassin sous leur toit. La récidive est la première crainte, quoi de plus normal ? Il n’est pas stupide, le mot est écrit désormais sur son front sans même qu’il n’ait besoin d’ouvrir la bouche. Alors oui, le besoin de lui dire que son comportement généreux ne ressemble en rien aux autres humains. Elle a fait preuve d’une générosité exceptionnelle. En avoir conscience est important pour ne pas déchanter. Wilkison ne perd cependant pas le nord, l’histoire de son frère pique sa curiosité. Son histoire lui fait un peu penser à la sienne. Cette même volonté de protéger ceux qu’ils aiment les animent. Les prunelles du blond s’illuminent aux dires de la jeune femme, visiblement la mésaventure de son frère s’est plutôt bien terminée. Il est désormais à Hawaï, à surfer les immenses vagues de la côte. Un sourire étire ses lippes, rassuré de la finalité. « Son histoire s’est bien terminée, je suis content pour lui, vraiment. » C’est sincère. Il mérite comme tout le monde de mener une vie tranquille, de goûter au bonheur. Puis finalement, la conversation prend une autre tournure. Voilà qu’elle lui demande s’il sait surfer ! Lex a toujours trouvé ce sport magnifique, incroyable même. Ce sont de vrais virtuoses. Néanmoins, jamais il n’a eu l’occasion de l’apprendre. Peut-être est-ce une cause perdu. Il est vrai que la seule fois où il a tenté l’expérience, ça ne s’est pas forcément bien déroulé. « J’aimerais, mais il semblerait que je ne sois guère doué pour ça. La seule fois où j’ai essayé, j’ai failli me noyer. » Un petit rire en repensant à cette mauvaise expérience. Certes sur le coup, il n’avait pas ris, mais avec le recul, ce n’est plus la même chose. Décidément, Wilkison a encore beaucoup à apprendre de Sawyer. « Tu surfes depuis longtemps ? » Si son frère surfe, elle aussi. La belle brune paraît être une femme appréciant l’aventure au vu de ses activités. Rien de tel pour apprendre à la connaître davantage.
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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyMar 4 Sep - 1:31


So we beat on, boats against the current,
borne back ceaselessly into the past.

Lex Wilkison & Sawyer Braxton

S awyer et son frère avaient toujours été très proches. Déjà enfants, ils étaient toujours fourrés ensemble. L’adolescence n’y avait rien changé et la mort de leur père n’avait fait que de les rapprocher un peu plus. Luke avait toujours été cette présence rassurante, protectrice. Toujours là quand elle en avait besoin. Aujourd’hui encore, elle savait que si elle le lui demandait, il sauterait dans le premier avion pour rentrer. Et c’est justement pour ça qu’elle ne l’avait pas fait. Parce qu’il l’avait protégée, il avait fini en prison. Mis en péril ses chances d’avoir la carrière dont il rêvait. Sa vie avait été mise entre parenthèse et si les années avaient passé depuis, Sawyer ne se l’était jamais vraiment pardonné. Voilà pourquoi elle ne l’avait pas appelé après l’accident de Ryan. Ou après avoir découvert qu’il était amnésique. Ou, plus récemment, quand Ryan était décédé. Il le savait, il l’avait appelée, mais elle avait fait bonne figure. Prétendu que de toute façon, son mariage était déjà foutu, qu’elle et Ryan étaient devenus de vrais étrangers. C’était vrai, quelque part, mais ça ne changeait rien au fait qu’elle avait dû enterrer l’homme qu’elle aimait et dire adieu à tous leurs projets. Mais il était hors de question que ses problèmes bouleversent encore la vie de son frère. Elle pouvait gérer. Elle remonterait la pente, d’une manière ou d’une autre. Elle le faisait toujours.

Elle pouvait voir que Lex attendait le dénouement de l’histoire de Lucas. Il était facile de deviner pourquoi. Si quelqu’un qui avait vécu des choses similaires avait réussi à s’en sortir, alors ça voulait dire que lui aussi il pourrait peut être arriver à retrouver sa place dans le monde. Rien de plus humain. Son histoire s’est bien terminée, je suis content pour lui, vraiment, déclara Lex. Le charmant sourire qui habillait ses lèvres prouvait sa sincérité, et parvint même à en faire naître un sur le visage de Sawyer. Merci. Il le mérite, approuva-t-elle. S’ils venaient à se rencontrer, Sawyer était à peu près sûre qu’ils s’apprécieraient. C’était presque impossible de détester Lucas, de toute façon. Il lui manquait, son géant. Elle avait l’impression qu’ils ne s’étaient pas retrouvés tous les deux sur leurs planches depuis des siècles. Et en parlant de planches, Sawyer était curieuse de savoir si Lex pratiquait lui aussi le surf. J’aimerais, mais il semblerait que je ne sois guère doué pour ça. La seule fois où j’ai essayé, j’ai failli me noyer. Sawyer rit avec lui à cette remarque. Le fait de se noyer n’était pas très drôle mais il était toujours là pour en parler, ce qui signifiait que tout s’était bien terminé… ou qu’il lui cachait des choses étranges, qui n’auraient alors plus rien à voir avec son casier judiciaire. On est tous passés par là, crois moi. Je compte plus le nombre de tasses que j’ai avalées, plaisanta-t-elle. Ca lui arrivait même encore. Une vague mal prise, un faux mouvement, une chute… Il suffisait de pas grand-chose.

Tu surfes depuis longtemps ? lui demanda Lex, jouant à son tour les curieux. Sawyer acquiesça d’un signe de la tête. Avec la plage aussi près de la maison, c’était presque obligé que je m’y mette, expliqua-t-elle avec un haussement d’épaules. Elle avait toujours aimé l’océan. L’odeur des embruns, le son des vagues et des oiseaux marins… C’est un bon moyen de se vider la tête. Ca et monter à cheval, elle n’avait jamais trouvé de meilleur moyen de fuir ses problèmes l’espace de quelques heures. Ce n’était pas toujours une façon très saine de gérer les choses mais ça faisait quand même du bien de souffler un peu de temps à autres. Je t’apprendrai si tu veux. Et me dit pas que t’as pas d’équipement, on a tout ce qu’il faut ici. Entre les planches de Sawyer et celles de Lucas qui restaient à la maison, ils avaient de quoi monter une véritable équipe de surf. Et puis, ne dit-on pas que quand on tombe de cheval, la première chose à faire est de remonter ? C’était aussi valable pour le surf. Faudra que t’apprenne à monter aussi. Tu peux pas bosser ici et être incapable de monter à cheval. Et puis, ça fait du bien d’essayer de nouvelles choses à ce qu’il paraît. Sawyer avait bien besoin de se changer les idées, et apprendre à sa nouvelle recrue à surfer et à monter à cheval était une distraction comme une autre. Lex était de bonne compagnie, et il ne la regardait pas comme si elle était une pauvre veuve éplorée qui menaçait de s’écrouler à tout moment. Etait-il au courant ? Elle l’ignorait. Elle n’avait rien dit, en tout cas. Contrairement à beaucoup, il savait ce que c’était de perdre l’être aimé, alors peut être était-ce aussi pour ça qu’il n’avait pas l’air de marcher sur des œufs dès qu’elle était dans le coin. Il savait à quel point ça pouvait être agaçant.

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MessageSujet: Re: So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) (#)   So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (sawyer) EmptyLun 8 Oct - 22:01

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.
L’histoire de son frère attisait évidemment sa curiosité, peut-être que les similitudes de leur situation respective étaient la cause de cette envie d’en connaître le dénouement. Lex avait la sensation qu’il se serait très bien entendu avec le frère de la jeune femme. Ils auraient même pu devenir amis au vu de leurs nombreux points communs. Tous deux avaient fini derrière les barreaux pour avoir voulu protéger les gens qui leur étaient chers. Wilkison regrettait vraiment de ne pas avoir une oreille attentive à qui parler de cela. Peu de gens comprendraient ses émotions, en dépit de toute l’empathie et la bonne volonté du monde. Il ne pouvait jeter la pierre, mais tant que l’on n’avait pas vécu cela, la discussion s’avérait alors compliquée. L’ancien professeur ne regrettait cependant rien de son geste, s’il devait de nouveau tuer cet assassin, il le ferait. Il mettrait du sang sur ses mains sans hésiter une seule seconde, qu’importaient les conséquences. Par contre, il ressentait beaucoup de regrets de ne pas avoir réagi assez vite pour la défendre et empêcher que la lame ne perce sa peau dans un fracas inoubliable. Mais lui aussi se devait de surmonter de ça, comme toujours. Finalement, les deux protagonistes se ressemblaient tellement, ils n’en saisissaient pas encore toute l’importance.

Ecouter l’histoire de son frère était un don du ciel, l’espoir lui permettant de relever la tête. Que lui aussi aura peut-être droit à ce bonheur, à s’en sortir. Grâce à son histoire, malheureuse et heureusement avec une chute satisfaisante lui donnait du baume au cœur. Un sourire sincère venait alors illuminer son visage habituellement si morne. De toute évidence, son sourire était communicatif, il se surprenait à le remarquer, avec plaisir. Si les points communs étaient nombreux, il n’en n’était rien concernant les sports. Lex préférait la littérature à la pratique du surf ou de l’équitation. Il n’avait pas réellement de don, ne sachant pas réellement se servir de ses dix doigts, outre pour faire la cuisine. Parce que oui, en tant que célibataire, il se devait de se débrouiller pour survivre et ne pas nuire à sa santé. Les paroles de sa patronne le firent tiquer d’amusement, lui aussi se souvenait d’avoir bu la tasse. Il avait cru mourir à plusieurs reprises d’ailleurs, devenant aussi rouge qu’une tomate et de suffoquer pendant de longues secondes. Que de bons souvenirs, pas aussi bons cependant lorsque cela vous arrivait.

La conversation prenait une tournure légère, vraiment agréable qui permettait aux deux jeunes gens de se changer les idées, même de s’organiser de futurs projets. Le blond ne refusait jamais de nouvelles expériences, en dépit des difficultés encourues. Sawyer était née dans le surf et l’équitation, une femme d’action, en opposition avec l’intellectuel qu’il était. La nature ne l’avait jamais attiré, outre pour ses après-midis lectures dans le parc du coin non loin de chez lui. Il hochait la tête d’un air entendu. « La nature nous apaise. » Approuvait-il en esquissant un fin sourire à sa proposition de lui apprendre le surf. Il ne manquait pas de rire un court instant, autodérision obligeait. « Ce ne sera pas aisé de m’apprendre, je ne dirais pas que je suis un cas désespéré, mais presque. » Les rares fois où il avait pu tenter avaient été de véritables catastrophes. Cependant, sa bonne volonté permettrait peut-être de pallier à son manque de tonicité et de talent. L’équitation restait bien plus aisée selon lui que le surf. Il avait toujours voulu l’apprendre, les chevaux attisant sa curiosité et forçaient son admiration par leur beauté. « Tout à fait, je ne dis jamais non à de nouveaux défis ! » Un ton empli de détermination alors qu’il s’imaginait déjà, à suivre les préceptes de la jeune femme à la lettre. « J’ai hâte de commencer ces cours avec toi, je ferais de mon mieux. Mais j'aimerais savoir, quel genre de professeure seras-tu ? » Un regard amusé et le voilà qui pensait enfin à autre chose. Décidément, leur rencontre était le début d’une nouvelle page, il était enfin temps pour lui de s’ouvrir au monde, de sauter dans l’inconnu. Il ignorait tout de la tragédie que traversait la belle brune, et quand bien même, il ne l’implorait pas. La pitié n’avait rien de souhaitable et devenait rapidement insupportable. La vie ne s’arrêtait pas après la mort de l’être aimé. Les veufs et veuves avaient eux-aussi droit à tourner la page et renouer avec le bonheur.
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