Alvin ~ Come wake me up on a better day

Alvin Connor Burgess

SOME DAYS ARE BETTER THAN OTHERS

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Alvin ne connaît presque rien de son père qui a fui ce quotidien l'obligeant à élever son propre gosse qu'il n'a jamais réellement voulu. Se taper une mère ca ne le dérangeait pas, mais supporter les pleurs d'un môme en plus du comportement peu facile d'une première fille de cinq ans c'était tout autre chose de plus contraignant. ~ Alvin est donc le petit second, le cadet d'une demi-grande soeur née d'un mariage consumé. Lors du divorce, demandé par son père, ce dernier a tout fait pour en obtenir la garde. Sauf que l'avocat de la mère a réussi à trouver les arguments pour ne pas laisser le père, plus ambitieux sur le plan professionnel d'emmener Emily à des milliers de kilomètres de là. ~ Leur vie était déjà à crédit avant l'arrivée d'Alvin, mais il est devenu encore plus difficile pour leur mère de joindre les deux bouts au fil des années où elle se démena pour garder la tête hors de l'eau entre ses enfants et le boulot qui ramenait bien trop peu pour subvenir à toutes les dépenses de la vie. Les banques lui ont refusé un énième prêt qu'elle ne remboursera probablement jamais. ~ Les frais de scolarité d'Emily cumulés à ceux d'Alvin ont eu raison de leur mère dont les dépressions successives ont fin par avoir comme conséquence qu'elle ne soit plus en capacité de quoi que ce soit alors que ses enfants avaient respectivement 14 et 9 ans. ~ Emily a arrêté l'école un an plus tard, à 15 ans, pour essayer de ramener de l'argent à la maison grâce à de petits boulots. Mais cela restait trop peu, surtout avec l'arrêt de travail de leur mère et les dettes qui s'amoncelaient. Chaque dollar rapporté s'envolait aussitôt pour un remboursement d'un prêt contracté. Dans une ultime attitude autoritaire, la mère poussa Emily à la prostitution alors que cette dernière avait à peine 17 ans. Alvin fut le seul à voir sa soeur en pleurs, souffrant de devoir en arriver là et d'aimer autant que de détester offrir son corps contre des billets nécessaires. Elle se trouvait répugnante et s'enferma sur elle-même, ne racontant qu'à Alvin toutes ses premières fois, ses craintes de tomber enceinte et ses peines endurées. ~ Aujourd'hui âgé de presque 16 ans, Alvin est proche d'avorter ses classes comme sa soeur l'a fait il y a six ans. Ses résultats n'ont vraiment rien d'exceptionnel, et la chimie est bien le seul cours où il n'a été qu'une seule fois en dessous de la moyenne à valider. Ca craint, il en est conscient, mais il tente de s'en sortir. ~ Et pour l'aider, il peut compter sur Victoria, plus jeune d'un an que lui et élève surdouée qui a sauté une classe mais qui n'arrive pas à s'acclimater à cette population qui ne l'intègre pas non plus et la voit plutôt comme une personne anormale qui n'a rien à faire avec eux. De fait de leur complicité, Alvin est également peu considéré par l'ensemble des élèves, mais cela lui importe peu et passer du temps avec Victoria loin de ces deux atmosphères dures à vivre que sont l'école et la maison reste le bout de paradis auquel il s'attache. Si sa mère ne devait pas compter sur sa présence quotidienne, Alvin serait inséparable de Victoria. Plusieurs pensent d'ailleurs qu'ils sont « ensemble », même Emily, ce à quoi ils répondent que oui même si le truc le plus fou qu'ils aient fait était de plonger dans le lac en hiver. Ils ne sont pas « ensemble » de la manière que tout le monde pourrait l'imaginer, mais d'un certaine manière ils sont faits l'un pour l'autre. Sans toute cette dimension superflue, ils vivent leur propre rêve commun de parfois s'endormir l'un contre l'autre et d'oublier ce qui pourrait tourner mal. ~ Il n'est pas un érudit et n'a pas hérité des meilleurs gênes pour envisager les études à un degré supérieur. Alvin est beaucoup plus habile de ses mains qu'il n'est efficace pour retenir des formules et des procédés. En se débrouillant, il est devenu capable de remplacer des pièces défectueuses sur des tuyaux d'arrosoirs, sur des appareils ménagers, et de changer une roue. Pour les activités manuelles, Alvin aurait une moyenne bien supérieure. Sauf que l'école ce n'est pas la même chose. Jardinier est une voie qu'il ne lui déplairait pas, mais ca c'est s'il abandonne l'école, ce dont il n'est pas encore certain. Pourtant une opportunité s'offre à lui après qu'il ait laissé sous-entendre cette attrait et il a reçu la proposition d'un spécialiste qui s'occupe des jardins de la famille Thompson et qui ne refuserait pas l'aide d'un petit jeune en bonne formé qu'il est prêt à former sur une période encore non fixée. une sorte d'apprenti, de stagiaire. ~ Emily a toujours caché à Alvin que leur mère l'avait forcée à se prostituer. Ce qui fait que si Emily accepte plus difficilement de continuer à rester au chevet de leur mère, Alvin n'y manque jamais, en considérant qu'il est redevable du sacrifice que leur mère a fait de sa vie pour qu'eux puissent être dans des conditions bien moins déplorables que d'autres adolescents. Ce qui fait qu'il ne sort jamais, à l'exception de quelques moments qu'il s'accorde avec Victoria. ~ Emily a quitté le domicile familial il y a plusieurs mois pour faire sa vie et ne plus avoir sa mère comme poids à se trainer et pour laquelle payer ses erreurs.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Will Franklyn-Miller</pris> alvin burgess

I had a nightmare. Can I sleep with you?

Sweet Teenage Dreams

Déjà deux mois qu'Emily s'est « barrée » comme elle l'a si bien dit, loin de cette « vie pourrie que personne ne devrait mériter de se traîner ». Je trouvais qu'elle y allait un peu fort sur les mots, même si c'est clair que rien n'a vraiment été rose ces dernières années. Ni même celles d'avant. En fait nous n'avons jamais respiré le bonheur dans cette maison où les tracas étaient tout ce qui nous préoccupaient jours et nuits. Mais notre force pourtant c'était cet amour qui nous unissait à rester auprès de notre mère très diminuée pour veiller à ce que son état s'améliore. Ce n'était qu'une question de temps, osais-je espérer chaque fois que je m'asseyais à ses côtés pour voir combien elle semblait faible. Elle ne souffre pourtant d'aucune maladie telle que celle qui emporte les gens les plus en forme sans les prévenir de leur diminution conséquente à venir. Elle est simplement fatiguée, extrêmement fatiguée, et le temps lui redonnera des forces tôt ou tard. Et on repartira de l'avant dans un quotidien moins difficile. Là, ma soeur me laisse gérer les complications tout seul, ce dont je ne suis pas certain de pouvoir d'être capable. Pour moi seul oui, mais pour ma mère et moi non. Je vais essayer mais je ne peux rien promettre, je ne sais pas jusqu'à quel point je pourrai me montrer aussi digne. Maman n'a plus que moi, alors dès la fin des cours je rentre tout droit pour être auprès d'elle. Pas de détour par le garage, pas de sortie avec Victoria à qui j'ai demandé de me donner un temps d'adaptation face à ce départ de ma grande soeur. Chaque jour seul avec maman alitée est une épreuve, mais je tiens bon le cinquante-septième puis encore le soixantième. Je dors à peine, et reste à peine en éveil, entre le conscient et le subconscient, les paupières qui clignotent parfois à un rythme effréné. Le soir du soixante-deuxiième jour, j'attends que maman s'assoupisse et je sors de la maison pour la nuit. Je reviendrai, mais je dois prendre un peu l'air l'espace de quelques heures. Je traverse plusieurs quartiers, grimpe à un arbre pour sauter sur une charpente. Je conserve mon équilibre pour passer au-dessus d'une première fenêtre et m'arrêter en surplomb de la suivante. Je me penche par la gouttière pour y tapoter du bout des doigts. La pièce s'éclaire et le battant s'ouvre. Je me laisse tomber sur le rebord et puis presque dans les bras de Victoria. A la lumière je dois ressembler à un zombie. Je suis exténué et ne cherche pas à le dissimuler. Je ne subis pas d'interrogatoire alors que je zigzague dans sa chambre. Elle me chuchote de sa voix si douce de me reposer, et me borde presque pour se coller à mon dos. Ses mains dans ma chevelure atténuent la crispation. Toute l'émotion accumulée durant des années finit par resurgir en un torrent silencieux qui se déverse sur le bord de ses draps. Je m'en veux de les lui salir, mais c'est trop pour que je me retienne plus longtemps. Je fais en sorte qu'elle ne l'entende pas, mais ses doigts finissent par passer sur mon visage. Je ferme fort les yeux, mais elle perçoit l'humidité de mes sanglots. Moins d'une minute plus tard, elle renifle et une larme se détache pour m'atteindre la nuque. Je m'en veux terriblement et expectore bruyamment un chagrin découvert. C'est moche une amitié aussi forte quand le malheur de l'un rend l'autre tout aussi malheureux... Et je m'en veux de sombrer le premier. A quatorze et quinze ans, si jeunes, qui mérite ces vies là ?