Just give me a sign there's something buried in the words... (Gus)

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Des vacances improvisées, elle avait ressenti le besoin de s’éloigner. De qui ? De quoi ? Et pourquoi ? Si de nature, elle assumait à peu prêt tout ce qu’elle faisait, le baiser échangé avec Augustus l’avait laissé dubitatif. D’abord, parce qu’elle n’était pas genre de filles. Elle avait passé sa vie à juger ces filles qui jonglait sur plusieurs tableaux. Lorsqu’elle était en couple, Alex mettait un point d’honneur à la fidélité. Et elle se demandait comment elle avait pu être aussi consciencieuse sur sa relation. Pire encore, ce baiser l’obsédé, il avait été de courte durée mais elle passait son temps à y repenser. Cela faisait presque dix ans qu’elle et Augustus se connaissaient, sans que jamais rien ne se passe entre eux. Pourtant, ce serait mentir de dire qu’elle n’avait jamais pensé à coller ses lipses contre les siennes. Dans ses rêves les plus fous et les plus enfouie le visage du soigneur lui apparaissait mais elle avait toujours préféré leur amitié au reste. Le fait d’avoir vu Vince aurait dû lui remettre les idées en place. Après une année de relation, elle jugeait qu’ils étaient dans une histoire sérieuse. Seulement, ces trois semaines passées en Norvège lui avaient ouvert les yeux sur une chose. Ce type était barbant et malgré toute sa bonne volonté et les efforts qu’ils faisaient, elle savait qu’ils étaient trop différents pour que ça ne dure. Elle, qui était d’abord parti le rejoindre, par honnêteté n’avait finalement ni réussi à lui parler du baiser avec Gus, ni à mettre un terme à leur histoire. Néanmoins, elle avait eu de la chance et avait pu se prélasser au bord de la piscine privée de son petit-ami tandis que monsieur partait au travail, n’ayant finalement pas pu avoir de vrai congé. « Mais c’est qu’on bronze en Norvége ! » remarqua l’une de ses collégues, tandis qu’elle s’approcha d’elle pour mieux lui montrer la différence de teint entre le début de sa fesse et son bras. « On y mange bien ! » ajouta t-elle pour renchérir. Elle voulait faire savoir au monde entier que ses vacances en Europe avaient été magique, omettant par la même occasion de raconter que son road-trip fut annuler et que le temps s’était fait long. Elle avait tenté de nourrir du mieux qu’elle pouvait son Instagram, espérant faire réagir Gus.

Un signe, tout ce qu’elle voulait c’était une réaction. Mais rien. Silence radio. Les choses avaient perdu de leur spontanéité et chacun était sur sa retenue depuis le baiser. Ils avaient tenté de plaisanter, de retrouver leur complicité mais en vain. Elle n’arrivait pas à faire semblant, pire encore, elle espérait que le temps fasse son travail et que tout deux oublient ce qui s’était passé. De son côté, elle n’avait pas cherché non plus à le recontacter. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait mais elle préférait attendre et d’être sure. Elle se mentait à elle-même en s’attachant à ce pauvre Vince, alors qu’au fond d’elle, elle n’était pas sure de l’aimer. « T’es trop chanceuse, on a eu une semaine de pluie et on a perdu Zeda, la girafe, le week-end dernier. » une nouvelle qui malheureusement fit perdre le sourire de la brunette, tandis que sa collégue s’éloignait pour vaquer à ses occupations. Aussitôt, Gus apparut dans l’écran tandis qu’Alex finissait d’enfiler sa tenue de travail. Son cœur manqua un battement et elle ne savait pas si c’était dû à la mauvaise nouvelle que venait de lui annoncer Kat ou la vue du soigneur. Elle hésita un instant, ignorant s’il était là depuis le début ou s’il arrivait à peine. « Pauvre Zeda ! » dit-elle, ne trouvant rien de mieux à dire pour lancer la conversation. Elle préférait s’occuper à plier ses vêtements plutôt que d’avoir un contact visuel et qu’il puisse lire dans ses pensées : « Satan aussi est malade… » enchaina t-elle sans réellement lui laisser le temps de rebondir sur ce qu’elle venait de dire. Lorsqu’elle était stressée, Alex avait cette fâcheuse manie d’enchainer les sujets : « Vince m’a dit de lui donner du Smectite mais je m’inquiété ! » discrètement elle leva les yeux à l’afflux d’une réaction, quel qu’elle soit…

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Vince était le gendre parfait. Grand, beau, intelligent. Le genre de gars qu’Alex aurait été fière de présenter à ses parents. Seulement, le revoir lui avait fait prendre conscience combien ils étaient différents et à quel point elle s’ennuyait avec. Ce baiser échangé avec Gus l’avait énormément chamboulé, plus qu’elle ne l’aurait cru. Si bien qu’elle avait même pense mettre fin à sa relation avec le norvégien. Puis, elle s’était finalement dit que le problème venait d’elle. L’engagement lui faisait peur. Ce n’était pas la première fois qu’elle mettait un terme à une histoire parce que ça devenait trop sérieux. A trente-quatre ans, il était temps de prendre sa vie amoureuse en main. Le fait est qu’elle avait été abandonné à trois ans par sa mère était sûrement un des facteurs qui l’empêchait de s’investir trop sérieusement dans ses histoires. Bien sûr, elle espérait devenir mère un jour. Son horloge biologique s’approchait lentement de la ménopause et malgré qu’elle avait encore du temps devant elle, il lui arrivait d’y penser. Pourtant Vince ne faisait malheureusement pas parti du tableau de famille qu’elle s’était faite. Il ne savait pas comment s’y prendre avec elle malgré qu’elle n’était pas très compliqué comme fille. Bonne vivante et souriante, un rien pouvait faire son bonheur. Grande enfant, elle avait besoin de quelqu’un qui la comprenne et rigole à ses bêtises. Son petit-ami avait beau être gentil, son visage se crispait à chacune de ses mauvaises blagues. Elle avait fini par comprendre que lui verser de l’eau sur la tête ne faisait rire qu’elle et que ses conversations se limitaient à ses actes héroïques au Kenya, au Congo ou encore au pôle Nord. Il avait soif d’aventure et longtemps elle avait pensé être comme lui avant de se rendre compte qu’elle était finalement attachée à son petit confort. Vince ne manquait pas de compliment et c’était sûrement ce qui l’avait séduit chez. Elle s’était senti unique aux yeux de l’explorateur. Il la gâtait plus que nécessaire mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle avait besoin d’une relation moins compliqué et surtout elle avait besoin de quelqu’un qui là regarderait de la même manière que le faisait Augustus. Elle avait besoin de quelqu’un avec qui elle serait moins sur la retenue, qui ne la juge pas si elle se mettait soudain à roter ou à péter. Son meilleur ami répondait parfaitement aux critères mais égoïstement elle préférait que leur relation reste ainsi plutôt que de prendre le risque de le perdre à jamais. Elle avait besoin de lui à ses côtés mais elle avait peur de ses sentiments et se savait trop lâche si les choses venait à mal se passer. Douée pour jouer les autruches, elle avait préféré fuir la situation en attendant que le temps fasse son effet.


Gus apparut et même si en l’espace d’un instant elle eut l’impression de suffoquer, elle ne laissa rien paraître. Elle espérait au fond d’elle qu’il ait oublié ce qui s’étaient passé alors qu’elle y pensait quasiment chaque jour. Son débit de parole était étrangement plus rapide mais elle n’était pas sur que ce soit flagrant. « T’as raison. Tom saura certainement ce qu’il a. » dit-elle n’ayant pas l’habitude de chercher le conflit. Elle n’eut malheureusement pas le signe qu’elle attendait mais ne désespéra pas pour autant. Gus n’était pas taquin, elle aurait peut-être préféré qu’il la serre dans ses bras, après tout, il ne l’avait pas vu depuis trois semaines. Elle était en partie fautive, elle ne lui avait rien dit pour son congé, partant du jour au lendemain sans aucune explication. Il avait dû être fâché d’apprendre la nouvelle d’autres collègues avec qui elle était moins proche. Elle referma à son tour son casier enfilant sa casquette, puis adressa un petit sourire au brun lorsqu’ils parlèrent de son voyage. Il avait vu ses photos, c’était déjà ça : « Je n’ai pourtant pas tout poster. J’ai eu peur de saouler mes contacts et de me retrouver sans ami... » plaisanta t-elle, sortant un paquet de cacahuète de son sac : « j’espère que Maïka ne me boude pas d’être parti longtemps. » lança t-elle en sachant pertinemment que sa réflexion lui était adressé à lui aussi. Elle ferma à son tour son casier puis s’approcha de son collègue. « J’ai un petit truc pour toi, ce n’est pas grand chose, hein, mais je ne pouvais pas te laisser passer à côté !» dit-elle en lui tendant une bière qu’elle avait réussi à faire passer dans sa valise. Elle n’était plus toute fraiche, mais elle espérait qu’il puisse se faire une idée du goût… Elle regarda autour d’elle que personne ne les avait vu, ce n’est peut être pas l’endroit adéquat pour ce genre de petit plaisir…

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Cela faisait bientôt un mois qu’ils ne s’étaient pas vus, qu’ils ne s’étaient pas parlé. Le temps lui avait paru monstrueusement long et il lui était arrivé plus d’une fois de frôler le numéro de Gus. Pour lui dire quoi ? Sa voix lui avait manqué, il lui avait manqué et combien de fois elle avait pensé qu’elle était bête de passer devant un type comme lui. Il était évident qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, seulement en amour Alex avait quelques soucis. Elle n’était pas sûre de s’attacher vraiment et il était hors de question de ruiner une si belle amitié pour une histoire de cœur qui ne durera pas. Elle se connaissait assez bien pour savoir que toute ses relations amoureuses étaient vouées à l’échec, elle se condamnait des les premiers mois à ne pas aller au bout des choses. Dés que ça devenait sérieux, elle se mettait à paniquer. C’était le cas avec Vince, depuis quelques temps elle avait l’impression de se forcer. Elle avait trouvé tout un tas d’excuses pour ne pas faire l’amour avant son départ et puis elle continuait d’en trouver pour ne pas répondre à ses appels. Il s’accrochait parce qu’il l’aimait et elle se sentait nulle de lui faire ça. Elle savait qu’elle était l’unique fautive, le problème venait d’elle et elle n’arrivait pas à trouver de solution. Elle plaisantait en se disant qu’elle était une handicapée de l’amour mais la réalité était bien plus grave. Passé le cap des premiers jours, elle finissait par se lasser qu’importe comment le mec est génial. Pourtant, elle avait battu son record, cela faisait bientôt un an qu’elle était avec le norvégien. La distance y était très probablement pour quelque chose. Le fait qu’ils ne se voyaient pas tout le temps lui permettait de souffler un peu. De son côté, Vince parlait de vivre ensemble, d’enfants, de grande maison. Tout un tas de sujets qui lui mettait la pression. Elle avait souri jaune, pas certaine que c’était ce qu’elle voulait vraiment mais trop lâche pour lui dire en face.

Et puis sa vie était en Nouvelle Zélande, à Island Bay plus précisement. Il était impensable qu’elle puisse quitter son zoo, ses animaux et ses amis. Et puis Gus. Un mois sans lui ça lui avait paru long. Évidemment, elle était partie à cause de ce baiser. Qu’est ce qu’il lui avait pris ? Elle y avait déjà pensé par le passé mais s’était toujours retenu d’aller plus loin. Elle ne voulait pas le perdre parce que c’était son Gugus et qu’il savait mieux que personne comment lui faire retrouver son sourire. Elle ne pouvait pas le nier, il lui était arrivé de faire des rêves érotiques sur son collègue qu’elle chassait au petit matin de son esprit. Si pour beaucoup l’amour était la plus belle des notion, Alex la craignait et la rejetait. Elle préférait vivre malheureuse plutôt que de laisser ses sentiments lui dicter sa vie. Elle réfléchissait plus avec son cerveau que son cœur.

« Ma pauvre Maïka. J’espère qu’il ne l’a pas trop maltraité ou il aura à faire à moi. »

dit-elle, en fronçant les sourcils. Il était rare qu’elle laisse d’autre personne s’occuper de ses animaux et même si c’était contraire à la politique du zoo, elle s’était attaché aux siens. À force de s’en occuper tout les jours, elle avait tissé de vrais liens avec ses bêtes. Elle avait été très touché par la mort soudaine d’un de ses orang-outan l’année dernière.

« Tu lui as fait la conversation j’espère. Tu sais comment elle ne supporte pas le silence. Et puis parfois j’ai l’impression que nos histoires d’humain l’intéressent. »

elle passait des heures à discuter avec la chimpanzé. C’était la plus vieille de son clan, il lui arrivait souvent de se retirer dans son coin. Elle n’aimait pas trop se mélanger à son espèce et il faut croire que les siens avait compris qu’il fallait la laisser tranquille. A contrario, elle pouvait passer des heures au contact des humains. Dans ses meilleurs jours, elle aimait jouer avec les enfants mais quand elle était triste elle leur jetait des cacahuètes.

« Ce n’est rien du tout, j’aurais voulu en siroter une avec toi sur place mais tu n’étais pas là. »

Elle avait beaucoup pensé à lui là bas et il lui arrivait de s’ennuyer. Vince était parfois occupé et ses amis étaient tous aussi chiants les un que les autres. Seul Yuri, une petite vietnamienne arrivait récemment à Oslo était devenue son amie. Les deux femmes sortaient souvent ensemble mais elle ne remplaçait pas pour autant Gus.

« Tu me diras ce que t’en penses ! »

elle s’approcha de lui lorsqu’il ouvrit grand ses bras et eut du mal à mettre fin à cette étreinte malgré qu’il le fallait. Son odeur lui avait manqué.

« Oh super ! Ça fait longtemps qu’on n’a pas travaillé que tout les deux. »

Ce qui était assez faux puisqu’il l’avait embrassé à leur dernier travail ensemble. Elle se rendit compte rapidement de sa bourde et fit mine de vérifier son talkie walkie également.

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Alex avait toujours su qu’en grandissant elle travaillerait avec des animaux. Elle avait la sensation d’être proche d’eux et qu’ils pouvaient la comprendre. Petite, elle avait grandi dans une maison où son père élève des poules, des lapins et ils avaient vu défilé quelques races de chiens et de chats. C’était une sorte de ferme en plein milieu d’Auckland, elle y avait passé une partie de sa vie avec son père et ses frères. Souvent, elle refusait de parler de sa mère, bien qu’elle avait mis les voiles quand elle était petite, la douleur était toujours présente. Elle se demandait parfois s’il lui arrivait de regretter son geste et si elle pensait parfois à elle. Alex avait bannit tout les souvenirs susceptible de lui rappeler cette femme et bien qu’elle lui ressemblait beaucoup elle ne voulait rien avoir à faire avec celle qui l’avait abandonné. Au fil du temps, elle avait appris à calmer ses frustrations. Travailler dans le milieu animalier, lui permettait souvent de se couper du monde entier. Elle les aimait tous comme s’ils étaient des membres à part entière de sa famille. Maïka était de loin celle qui avait la meilleure place.

« Je me demande ce que tu as bien pu lui raconter pour qu’elle te balance de la terre mais effectivement ce n’est pas bon signe. »

Elle rigola en imaginant la scéne. Elle aurait apprécié la voir de ses propres yeux mais elle ne remettait pas en doute les paroles de son ami. Ils s’étaient retrouvés à parler de la Norvège. Elle n’était pas sûre que ce soit le sujet idéal à aborder avec lui, d’autant plus qu’il l’avait embrassé juste avant son départ. Seulement, ils préféraient tout les deux faire comme si rien ne s’était passé. Elle resta un instant bête lorsqu’il lui reprocha de ne rien lui avoir dit. Evidemment qu’elle n’avait pas eu le cran de le confronter juste après. Il avait réussi à la mettre dans tout ses états et à la faire douter de son propre couple. Elle finit néanmoins par sourire, trouvant la première excuse bidon à lui sortir en espérant qu’il la gobe ou qu’il l’accepte :

« Oui c’est vrai, désolé…Je pensais te l’avoir dit et une fois là bas, tu sais… on s’éloigne souvent de nos téléphones. »

Piètre mensonge. Elle avait rédigé quelques fois de long messages avant de les supprimer. C’était ridicule et elle ne voulait pas de cette relation avec Gus. Le fait que leurs discussions n’étaient pas aussi spontanées qu’avant la mettait mal à l’aise mais elle n’osait rien dire. Elle se prépara silencieusement, trouvant de nouveau son comportement ridicule. Si ça ne tenait qu’à elle, elle lui aurait surement déjà sauté dans les bras. Au diable Vince. Seulement, elle avait décidé de murir. Elle avait la trentaine passée et elle était persuadée que son comportement n’avait rien de normal. Elle avait peur de l’amour et des sentiments et avec Vince les choses devenaient sérieuse de quoi la faire complétement paniqué. Et puis, il y avait Gus, elle ne voulait pas le faire souffrir. Il méritait une fille qui soit capable de lui donner de l’attention et de l’amour, chose qu’elle se pensait incapable de faire. Dés que ça parlait de sentiments, elle prenait ses jambes à son coup, elle flippait de devoir aimer et qu’on puisse l’abandonner par la suite. Elle s’était forgé une bonne carapace au fil des années, au point de ne même plus savoir donner de sa personne.

« Maika, je t’en supplie. Elle me manque tellement ! »

dit-elle, récupérant une boite de cacahuète qu’elle avait choppé à l’entrée du zoo en espérant pouvoir se faire pardonner. Elle la savait un poil rancunière. Elle remercia ses collègues, légèrement gênée par cet élan d’attention puis se tourna vers Gus.

« Moi qui pensait que ça leur ferait des vacances que je ne sois pas là… »

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Son départ en Norvége avait été précipité pour une raison simple, c’est qu’elle craignait de faire face à ses sentiments. Le fait est qu’ils avaient bel et bien échangé ce baiser l’avait perturbé sur biens des plans. Elle ne supportait pas l’idée qu’elle puisse perdre son ami pour une histoire de bisous qui au final n’avait pas de réelle signification. Ou plutôt, elle ne supportait pas de savoir que cet échange la perturbé pour la simple et bonne raison que Gus ne la laissait pas aussi indifférente qu’elle ne le pensait. Le soigneur hantait son petit esprit torturée depuis quelques semaines. Ce n’était pas la première fois qu’elle embrassait un garçon et si la plupart du temps ça ne voulait rien dire pour elle, cette fois-ci quelque chose avait changé. Non seulement, elle avait apprécié ce contact bien que court et interrompu, mais en plus il la mettait face à une vérité qu’elle refusait d’admettre. Lorsqu’il lui avoua finalement qu’elle lui avait manqué, son sourire s’effaça assez rapidement tandis que sur son visage on pouvait clairement lire de la peur. En l’espace d’une fraction de seconde, elle changea de mine, affichant cette fois-ci un sourire gênée.

« Elle ne peut pas se passer de moi... »

Répondit-elle, ne prenant même pas la peine de lui répondre à sa déclaration. Elle mourrait d’envie de se jeter dans ses bras de lui raconter combien il lui avait manqué et toutes les centaines de choses qu’elle aurait rêvé faire avec lui. À commencer par gouter toutes les bières de tout les pubs norvégiens quitte à rentrer saoule le soir venu. Seulement, ce comportement n’était plus le bienvenue. Elle avait peur de lui faire du mal comme elle passait du temps à s’en faire. Changer de sujet était surement la meilleure chose à faire dans son esprit de lâche et elle se maudissait d’être ce qu’elle était. Elle s’excusa ensuite de ne pas l’avoir prévenu sur son départ alors même qu’elle l’avait fait exprès. Elle détestait son hypocrisie mais elle y trouvait son compte pensant que c’était sa seule issue pour ne pas le froisser. Ils décidèrent d’aller rendre visite à Maika. Le malaise dissipé, ils retrouvèrent un instant leur complicité tandis que la brunette tentait désespérément de jauger leur limite.

« Tu parles. Je suis sure qu’ils me détestent tous... »

Dit-elle lorsqu’ils vinrent à parler de leur collégue. Elle plaisantait, évidemment que l’ambiance était à la rigolade et à la bonne humeur dans leur équipe. Et pour cause, Alex et Augustus faisaient le show eux même. Beaucoup étaient persuadé qu’ils finiraient par être ensemble, alors même que les deux ne le savaient pas encore. Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu’ils étaient fait l’un pour l’autre.

« Becky !!! »

Hurla t-elle presque, attirant même l’attention de Maika quelques mètres plus loin. Elle manqua de s’étouffer et sa réaction trahit rapidement le fond de sa pensée...

« Pitié pas elle, elle a de la barbe. Tu vaux mieux que ça... »

Dit-elle, sans mesurer la méchanceté qu’elle venait de lui cracher à la figure. D’autant plus qu’il n’en était rien et que cette pauvre Becky ne lui avait jamais rien fait et que s’il ne s’agissait pas de Gus elle lui aurait certainement vendu les mérites de la vendeuse...