knock knock, it's me ! (avery & nate)

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Knock knock, it's me !
seavery & nate

Quand une chose se termine, une autre commence. Telle une page blanche, il ne me restait plus qu’à me laisser aller au gré de mes désirs après ce divorce, dont le principal était de trouver un second souffle. Ce nouvel appartement ne pouvait qu’être le commencement d’un nouveau chapitre. Du moins, fallait-il encore que je ne me replonge plus dans le précédent chapitre. Il ne ressemblait en rien à l’ancien, que ce soit au niveau de l’agencement ou des anecdotes. Autant le dire, ça m’était devenu invivable de vivre dans l’ancien avec tous les souvenirs imprégnés dans ses murs, plus ou moins heureux. Avec le divorce, sa mise en vente me permettait de tirer définitivement un trait et de me pousser à me projeter vers l’avenir avec la recherche d’un nouveau logement déjà. Même si au début ça ne semblait pas m’inspirer, le divorce prononcé me mettait le pied à l’étrier. Aussitôt, ma recherche était plus fructueuse, mon nouveau nid douillet était trouvé, de quoi m’enthousiasmer. Pourtant, un sentiment de solitude m’avait envahi dés la fin du déménagement prenant conscience que je vivais dorénavant seul et sans aucun attachement. D’un côté, je ne m’étais jamais retrouvé seul, entre la colocation avec mon cousin puis la vie de couple avec l’achat d’un appartement. Ceci était donc tout nouveau. A cet instant, quelque chose venait troubler ma pensée. Des cognements contre la porte d’entrée m’interpellaient. Je n’attendais aucune visite sachant que je venais tout juste d’emménager, d’où mon air perplexe. Cependant, je me poussais à aller découvrir qui pouvait bien être là. Justement, un homme totalement inconnu avançant être un voisin. Celui-ci venait m’accueillir avec plaisir dans l’immeuble à sa façon, c’est à dire avec quelques cannettes de bières dans les mains, ce qu’il me fallait pour me redonner le sourire. Alors, je décidais de l’inviter à entrer, le faisant découvrir l’appartement dans lequel les quelques cartons et meubles se mêlaient. Il me restait encore à tout ranger, cela allait attendre. Nul autre besoin que d’un canapé pour pouvoir ingurgiter nos bières tout en discutant de tout et de rien allant du beau temps aux voisins, notamment une voisine. Celle-ci venait d’emménager récemment dans l’immeuble, d’après lui. Il incitait sur le fait qu’elle vive seule et son charme, de plus. Aucun doute, un fervent admirateur de ces dames. Malheureusement, je n’étais pas si emballé à cette idée, surement le deuil de ma relation. A une époque, je n’aurais nullement hésité, une seule seconde, à aller la rencontrer pour pouvoir flirter avec elle. J’espérais tout de même que le temps finirait par me faire penser à autre chose et ne plus voir que par une seule femme, d’autant que j’étais l’auteur de ce divorce. A l’inverse, Avery n’était pas partante pour signer les papiers du divorce, voulant croire encore à notre relation. Cette confiance entre nous était tellement chère à mes yeux que je ne croyais plus en rien, d’où mon envie d’aller jusqu’au bout de ce divorce. Cet avortement en était la cause. Après cette discussion loin au monde d’être intéressante, je remettais mon nez dans les cartons. Toutefois, je n’oubliais pas ce qu’il m’avait partagé, car ce n’était que quelques jours plus tard que ma curiosité me titillait, en fin de compte. Après tout, peut-être que cette fille m’intéresserait et occuperait mon esprit, ne serait-ce que le temps d’un court moment. Ainsi donc, ne travaillant pas ce jour-là, je me décidais à aller la rencontrer pour voir à quoi ressemble cette voisine en prétextant vouloir un ingrédient de cuisine, par exemple, sauf que j’étais loin d’être un fin cuisinier. Il ne me suffisait qu’à descendre un étage en dessous du mien. Devant la porte de l’appartement, je me mettais alors à cogner contre elle. Au premier abord, ne voyant aucune réponse, je croyais que l’appartement était vide jusqu’à ce qu’un homme se présente face à moi. D’autant plus, il m’était familier pour l’avoir croisé à de nombreuses reprises lorsque je venais à l’hôpital rendre visite à Avery, Nate. Il m’arrivait même d’en être jaloux pour passer plus de temps avec Avery que je n’en passais avec elle. Alors, je m’interrogeais, à savoir s’il vivait bel et bien dans ce lieu ou s’il avait même une relation avec la voisine que je ne connaissais pas encore. Après un court instant de réflexion, je me résolvais à lui demander, sans même le saluer avant ça : « Qu’est ce que tu fais là ? Tu vis ici ? » Je lui expliquais tout de même la raison de ces questions. « Je pensais que c’était une voisine qui vivait dans cet appartement. » disais-je avec un léger sourire moqueur.

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A l’hôpital, Nate n’était pas de ceux qui étaient des plus intégrés. Il était d’une nature assez réservée, peu enclin à se faire entendre lorsque la situation ne l’exigeait pas. Quand il était maître de la situation, il parvenait à laisser de côté sa timidité pour le bien de tous. Seulement voilà, entre ses traits de caractère et les casseroles qu’il trainait, Nate n’avait pas noué de vrais liens profonds et sincères avec ses collègues. La seule qui échappait à ce sort répondait au doux prénom d’Avery. Ils avaient travaillé ensemble à plusieurs reprises avant de s’adresser la parole en dehors d’un bloc, mais ils s’étaient rapidement trouvé un bon nombre de points communs. Quand bien même les clichés étaient nombreux, notamment à cause des séries télévisées, Nate et Avery n’avaient jamais envisagé plus que de l’amitié, si toutefois ils pouvaient parler de cette façon de leur amitié. Toujours était-il qu’avec le temps, le chirurgien cardiothoracique avait été mis au courant qu’Avery divorçait et qu’elle déménageait. Sur demande, il s’était rendu dans son nouveau chez-elle pour l’aider à monter des meubles et l’y rejoignait de temps à autre pour travailler sur les cas sur lesquels ils étaient ensemble.

Ce jour-là, il avait accepté de déserter les couloirs blancs de l’hôpital de Wellington et de délocaliser plusieurs dossiers pour rejoindre Avery chez elle. Il n’avait pas l’intention de s’éterniser et pourtant, il le savait, ils allaient passer plus de temps que prévu à harmoniser leurs décisions. Le nez dans les dossiers, les heures s’étaient écoulées sans que personne ne se rende compte. Il avait fallu que la sonnette de l’appartement retentisse pour que les deux médecins sortent de leurs profondes délibérations et renouent avec la réalité. Un peu comme s’il était chez lui – et surtout à la demande d’Avery – Nate avait pris son courage à deux mains et s’était levé pour aller voir qui était derrière la porte. Il ne lui fallut que quelques minutes pour mettre un nom sur le visage qui lui faisait face : Sean, l’ex-mari d’Avery. Cette situation était plus qu’inconfortable puisqu’en dehors de connaître les faciès de l’un et de l’autre, ils ne se connaissaient pas vraiment. Fallait-il qu’il accueille ou qu’il le repousse ? Il n’avait pas envie de s’attirer des ennuis. Il ouvrit donc la porte et fit face à l’homme visiblement plein de questions. « Non, je suis invité… » dit-il en ayant l’impression d’être pris au piège. Sean était-il totalement à l’ouest ou bien essayait-il de savoir ce qu’il se passait dans la vie d’Avery ? Le chirurgien leva un sourcil et contempla le sourire moqueur de celui qui lui faisait face avec intérêt. Etait-il possible que l’ex-époux ait sonné chez celle avec qui il avait été marié pendant des années ? Devant la complexité de la situation, Nate tourna la tête et regarda Avery qui devait avoir reconnu la voix de son ex-mari. « Euhm, a priori, je n’ai toujours changé de sexe. En revanche, je peux te présenter la personne qui habite ici » conclut-il en se retournant et en dégageant la porte. Désormais, l’un et l’autre pouvait se voir et laisser Nate en dehors de ça, bien qu’il espérait réellement ne pas avoir affaire à une scène de ménages, d’autant plus qu’il n’avait aucun seau de pop corn sous le coude…

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Elle ne se sentait pas très bien, ces derniers temps. En rentrant du travail, elle se posait sur son canapé tout en allumant la télévision pour se divertir un peu, et il n’est pas rare qu’elle se réveille en plein milieu de la nuit, s’étant endormie dans le salon. Elle se sentait fatiguée, épuisée. La rousse, elle se dit que c’est à cause de son travail, au fait qu’elle ait repris à temps plein après quelques mois de temps partiel suite à son accident de voiture. Mais ce n’est pas la seule raison qui peut autant l’éprouver. On peut aussi prendre le fait ce qui se passe dans sa vie privée, actuellement. Son récent divorce avec Sean, après plusieurs années de bonheur passés ensemble. Aucune ombre au tableau, si ce n’est le fait qu’elle ait avortée suite à une grossesse non désirée de la part de son époux. Sean ne désire pas d’enfants, et elle le savait. Alors, elle a pris une décision qui fut lourde de conséquence : mettre un terme à son état, ôter la vie de ce petit être grandissant en elle sans prendre la peine d’en parler à Sean. Elle l’a aimé, d’un amour si fort qu’elle voulait porter ce fardeau sur ses épaules, sans lui en toucher un mot. La rousse était persuadée de sa réaction. Elle ne pensait pas que ce fardeau serait bien trop difficile pour elle à porter, alors elle s’est concentrée sur son travail, beaucoup plus, délaissant son mari. Et désormais, elle se retrouvait à utiliser son nom de naissance puisqu’elle n’est plus liée à Sean, au niveau de la loi. Les papiers du divorce ont été signés au bout d’un an et demi de procédure. Période durant laquelle Avery n’a pas arrêté d’espérer que la situation entre Sean et elle, ne s’arrange. Elle entend encore les mots de Sean qui résonnent dans un creux de sa tête, quand il lui a dit qu’il fallait avancer. Leur histoire est terminée. Un point final venant mettre un terme à leur couple, mais sous une bonne note puisqu’ils ont passés une dernière nuit ensemble. Le matin, elle avait quitté leur ancien appartement, et depuis, elle n’a pas eu de nouvelles de celui qu’elle peut désormais appelé son ex-mari. Aucune intervention n’était prévue sur son planning, alors elle s’était octroyée un jour de congé. Si on peut le dire ainsi, puisqu’elle ne peut s’empêcher de regarder les dossiers de ces patients via l’accès au site internet de l’hôpital sur son ordinateur portable. Nate, un de ses collègues vient d’ailleurs la retrouver chez elle pour travailler sur quelques dossiers. Bossant dans le service cardiothoracique, ils ont pu travailler ensemble, sur plusieurs cas à l’hôpital. Et quand ils parlent du travail, il est parfois dur de les arrêter. Ils prirent néanmoins une pause, où Avery se dirigea dans la cuisine pour chercher quelques rafraichissements. C’est à ce moment-là que quelqu’un se mit à frapper à la porte de son appartement. « Ça te dérange d’aller ouvrir ? J’arrive dans deux minutes. » Elle l’entend parler, s’adressant surement au visiteur, mais elle ne comprenait pas réellement ce qui se disait. De là où elle est, elle se rend compte que c’est une voix masculine, mais rien de plus. Elle se rapproche un peu, et c’est là qu’elle reconnait cette voix. Sa voix à lui. Sean. Elle n’est pas certaine que ce soit réellement lui, mais elle s’avance pour vérifier. Nate se tourne d’ailleurs vers elle, et il lui fait signe d’avancer. Il dégage la porte, et elle le voit. En chair et en os. « Sean ? » Elle arque un sourcil, un instant. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Et tout d’un coup, elle pense connaitre la raison de sa venue. Après leur divorce, ils ont couchés ensembles et elle est partie, comme si de rien n’était, ne donnant plus de nouvelles. « C’est à cause de… » La rousse, elle marque une pause, se rendant compte que Nate n’était pas loin d’eux. Ils sont peut-être proches tous les deux, mais elle ne lui dit pas tout, concernant sa vie privée. Simplement le plus important. « De l’autre soir ? » Elle ne trouvait pas d’autres explications, mais peut-être que Sean en a réellement une.

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Me concentrer sur le moment présent pour ne plus vivre dans le passé. Ça paraissait d’une facilité dit comme ça, mais quand quelqu’un t’y raccroche, c’est une autre affaire. Personne ne pouvait réellement se douter à quel point Avery hantait encore mes pensées. Plus de dix années d’un amour passionnel, après tout ce dont nous avons partagé, ça ne serait pas une mince affaire de passer à autre chose. Néanmoins, en me séparant de notre appartement où tout un tas de souvenirs étaient imprégnés, je faisais déjà un grand pas vers l’avant. Aller de l’avant, ce dont j’avais souvent répété à Avery lors de notre procédure de divorce alors qu’elle espérait pouvoir reprendre comme si de rien n’était notre relation sauf que la déception était là. Comment effacer cette erreur à cause de laquelle la confiance entre nous s’était rétamée ? Cette confiance que je pensais l’atout de notre couple. Ainsi donc, je préférais tourner la page avec ce divorce plutôt que de me contraindre à lui refaire confiance, d’autant si Avery me décevait une nouvelle fois. Pour rester dans cette optique de prendre un nouvel élan, je me réfléchissais à aller faire connaissance avec cette voisine, soi-disant séduisante, ceci pouvait me la faire sortir un court instant de ma tête dans le fond. Il fallait encore que nous entendions bien tous les deux. Après tout, elle pouvait très bien être exécrable et me sortir par les trous de nez. Dans tous les cas, avant de me faire une opinion, la rencontre était nécessaire. Alors, en moins de deux, je me décidais à aller toquer à la porte de cette dite voisine. A l’inverse, plutôt que d’être accueilli par des courbes féminines, un visage aux traits grossiers apparaissait, celui de Nate. Plein de questions, je m’arrêtais à lui demander la raison de sa présence, en lui précisant le fond de ma pensée plutôt ironique. « Non, je suis invité… » Ainsi donc, il n’était que de passage. J’en concluais qu’il ne vivait pas dans cet appartement, ce qui me rassurait quelque peu. Toutefois, est-ce qu’une femme vivait bel et bien là ? « Euhm, a priori, je n’ai toujours changé de sexe. En revanche, je peux te présenter la personne qui habite ici » Nul besoin de lui réclamer puisqu’il lisait dans mes pensées. D’humeur moqueuse, je ne pouvais m’empêcher de lui refaire une réflexion. « Je veux bien, sauf si t’es trop occupée avec elle ... » Je ne préférais pas imaginer la scène : lui entrain de prendre son pied avec ma voisine dont je ne connaissais pas encore. Ça n’allait pas tarder, d’autant que je ne me doutais pas encore de la personne qui vivait réellement là. Justement, je finissais par le découvrir alors que Nate se poussait pour la laisser entrevoir : « Avery ?! » m’interrogeais à voix haute inconsciemment pour exprimer ma stupéfaction. Alors là, c’était une surprise. D’ailleurs, nous étions aussi étonnés autant l’un que l’autre. « Sean ? Qu’est-ce que tu fais là ? » me demandait-elle. Comment lui expliquer que j’étais venu là pour faire connaissance avec une autre femme ? D’autant plus, nous nous étions plus donnés de nouvelles depuis cette fameuse soirée à la suite de la signature des papiers du divorce. Tout ce qui me fallait pour me mettre mal à l’aise alors que je cherchais après une excuse à dormir debout. « C’est à cause de… » Au premier abord, je ne voyais pas là où elle venait en venir. De plus, je constatais qu’elle jetait un regard en direction de son collègue. « De l’autre soir ? » Ca paraissait plus clair tout de suite à mes yeux, me remémorant même ce moment. Pour ne pas l’interroger plus longtemps, je finissais par me mettre d’accord sur mon excuse. « Nan, du tout … En fait, je ne savais pas que tu vivais là. Un voisin m’a mis au courant qu’une voisine vivait là, donc je venais lui réclamer de la farine pour préparer une pizza. » Certes, je n’étais pas le moins du monde un fin cuisinier. Avery le savait très bien puisqu’elle me préparait la plupart du temps mes repas lorsque nous étions ensemble. Je m’enfonçais donc un peu plus dans ma justification : « Forcément, j’ai du me mettre à la cuisine pour éviter de manger que des plats préparés. » A la suite, je mettais mon regard sur Nate, témoin de la scène, pour lui demander avec une pointe de jalousie : « Qu’est ce que tu fais là ? T’es pas au boulot ? » Au fond, il pouvait convoiter mon ex-femme, dorénavant qu’elle était divorcée. D’autant que j’ai toujours pensé que le charme d’Avery ne le laissait pas insensible.

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Dans la situation présente, Nate se retrouvait tenir la chandelle entre deux exs. La rencontre n’avait rien de romantique, pourtant, il sentait que la situation était loin d’avoir été mis à plat. En tant que divorcé, il savait reconnaître quand une relation était finie. Du moins, avec son ex-femme, il n’avait jamais eu le moindre doute. Entre Sean et Avery, les choses semblaient être plus floues. Nate n’avait pas eu le droit à tous les détails, mais il savait que le torchon avait brûlé pendant des mois et des mois avant que le divorce soit prononcé.

Ainsi, il se retrouvait là, à écouter les délibérations de l’un et l’autre qui rappelait combien il gênait. Il ne put s’empêcher d’extirper un sourire taquin quand Sean évoqua le prétexte de la voisine et de la farine à pizza. Non seulement il n’y croyait pas, mais il trouvait ça relativement cocasse que Sean se retrouve à parler de cela à son ex-femme. En tant que policier, l’homme qui se trouvait devant lui devait savoir que son alibi était moyennement solide et qu’il laissait à désirer. Par solidarité masculine – ou plutôt parce qu’il n’était pas du genre à se mêler des histoires qui ne le regardaient pas – Nate se tut et fit mine de ne rien remarquer. Il ne reprit ses esprits que quand Sean lui adressa la parole. Le flic qui sommeillait en lui refit surface et prenait possession des mots pour savoir ce que le collègue d’Avery faisait chez elle. Désireux de ne pas provoquer un combat de coqs, le chirurgien décida de battre en retraite et de ne pas envenimer la situation. « J’ai trouvé qu’Avery était un peu fatiguée et elle m’a proposé de venir chez elle pour travailler sur certains cas. Mais je te remercie de te soucier de mon temps de travail, Sean. » répondit-il avec politesse. Il avait envie de rajouter « Et la farine, blanche ou complète ? », mais il éviterait d’en rajouter. Sa simple réponse, bien que très fidèle à la réalité, suffisait à piquer la jalousie de Sean. Une fois la justification donnée, Nate regarda Avery, jugeant que c’était à elle de convenir si la présence de son ex-mari était encore appropriée ou si elle préférait que le métis les laisse s’entretenir. « Euhm… Tu veux que je vous laisse ? J’peux aller faire un tour au Starbucks en attendant, si tu veux. » dit-il avec une voix qui trahissait légèrement sa pensée.

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Elle s’attendait à tout, sauf à ce que son ex-mari se trouve sur le pas de la porte de son appartement. Sean. Les deux ne se sont pas vus depuis que le divorce a été signé, et qu’ils ont passés une dernière nuit ensemble, dans leur ancien appartement. C’était histoire de mettre un terme à leur relation, mais avec une touche positive, bien entendu. Alors forcément, de le voir ici, la rousse, elle se pose des questions. Est-ce que c’est par rapport à cette dernière nuit qu’ils ont échangés ? C’est ce qui lui vient en tête, automatiquement. Elle laisse échapper un soupir de soulagement lorsqu’il lui confirme que ce n’est pas pour cette raison qu’il est là. Avery n’aurait pas forcément été très à l’aise pour parler de ce point, en sachant que son collègue est présent chez elle, à cet instant. Elle était donc plutôt soulagée, même si l’excuse que venait de lui donner Sean n’était pas terrible. Un mince sourire se dessine sur les lèvres de la rousse. « Tu t’es enfin mis à la cuisine ? » Elle avait un peu du mal à le croire, mais après, c’est tout à fait possible. Après tout, c’était elle qui cuisinait pour le couple, quand ils étaient encore ensembles. Les choses ont bien changées depuis, et il doit bien s’occuper tout seul, sauf s’il cherche à manger que des plats préparés depuis leur séparation. Il ne tarde pas à faire une remarque sur ce point d’ailleurs, ce qui fit sourire Avery. « Sage décision. » Il le sait. Avery ne supporte pas les plats préparés. Dès qu’elle avait un peu de temps libre, la rousse le passait dans la cuisine de leur appartement, cherchant à améliorer certaines recettes de famille, ou bien même en inventer de nouvelles. Et puis, la rousse, elle se tait un instant et elle repense à sa remarque. Et ce fut comme un flash, en se remémorant ses propos. Elle arque un sourcil, avant de prendre la parole. « Attends, attends. Quand tu vois voisin, tu veux dire que tu vis ici ? Dans cet immeuble ? » Dans son immeuble. Bon après tout, Avery ne lui avait pas donné son adresse, après son emménagement. Et ils ne se sont pas vus depuis le divorce, alors qu’ils auraient pu tomber l’un sur l’autre dans l’entrée, ou même dans les escaliers. Après, la rousse ne fait pas forcément attention aux noms inscrits sur les boites aux lettres. « Comme quoi, sur certains points, on en encore raccord. » Un léger sourire en coin, avant que Sean ne vienne s’adresser à Nate, voulant savoir ce qu’il faisait ici. En effet, si Nate est chez la rousse, il n’est pas au travail. Elle sait que son ex-mari n’appréciait pas forcément son collègue, les trouvant parfois un peu proches l’un de l’autre. Elle aimerait croire qu’il a fait cette remarque, parce qu’il ressent une légère pointe de jalousie, mais elle se retire très rapidement cette idée de la tête, ne voulant pas croire un instant que cela puisse être le cas. Ils ne sont plus ensembles, plus mariés, plus rien. Elle doit se mettre en tête de passer à autre chose. Son collègue et ami affirme qu’il trouvait Avery fatiguée, et que la rousse lui avait proposé de venir à son appartement pour bosser sur plusieurs cas. « Même fatiguée, rien ne m’empêche de travailler. » Elle ne se gênait plus pour faire ce genre de remarque. Sean était au courant que son travail était tout pour elle, surtout que maintenant il n’est plus dans sa vie. Il ne peut plus lui reprocher d’être tout le temps au travail. Et puis, Nate vient à lui demander s’il fallait qu’ils les laissent discuter un peu. « Quoi ? Nooon. On a encore pas mal de choses à voir. » Avery se tourne ensuite vers son ex-mari. « De la farine, c’est ça ? » Histoire de ne pas se tromper sur ce qu’il voulait. Elle s’excuse un instant pour aller dans la cuisine, lui chercher la farine pour la lui donner. « Tu voulais autre chose ? » Sait-on jamais. Elle pose la question, plus par politesse, qu’autre chose.

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A quoi bon vouloir prendre un nouvel élan si mon ex-femme vivait un étage en dessous de mon appartement. Ça ne risquait pas d’être une mince affaire même si j’y mettais ma bonne volonté pour y arriver. A commencer par me mettre à cuisinier alors qu’avant ça, Avery le faisait. Nul autre choix pour éviter de me nourrir que de plats préparés à passer au micro-onde. De plus, ça n’a aucun goût. A ce sujet, je prétextais à Avery m’être présenté chez elle pour lui réclamer de la farine afin de préparer une pâte pour une pizza alors que la vraie raison était toute autre. « Tu t’es enfin mis à la cuisine ? » Je lui expliquais ainsi mettre mis à la cuisine pour équilibrer mon alimentation, tout de même. Malgré mes efforts, la cuisine restait une épreuve. Il fallait de la patience pour pouvoir préparer des plats mangeables, ce dont je ne possédais pas pour ça. « Sage décision. » Cette décision la faisait bien sûr sourire. Avery devait surement avoir du mal à m’imaginer dans cette situation. Soudainement, elle s’interrogeait et revenait sur un point. « Attends, attends. Quand tu vois voisin, tu veux dire que tu vis ici ? Dans cet immeuble ? » Avery entendait bien. J'allais lui confirmer vivre dans cet immeuble, plus précisément à l’étage au dessus. « C’est ça, l’étage au dessus et ne crois pas que c’est fait exprès. Je ne savais pas que tu vivais là jusqu’à maintenant. » Voilà, celle-ci était au courant de là où je vivais après la mise en vente de notre ancien appartement et ne pouvait s’empêcher de faire une remarque avec un sourire au coin des lèvres. « Comme quoi, sur certains points, on est encore raccord. » Certes, en emménageant dans le même immeuble, nous partagions encore les mêmes idées du temps où nous vivions ensemble. Je préférais toutefois lui montrer une certaine indifférence pour ne pas lui montrer l’attachement toujours présent à son égard. « Peut-être. » lui répondais-je vaguement en haussant les épaules. Après ça, je m’adressais à son collègue et ami pour lui demander ce qu’il faisait à son appartement. Du travail l’attendait surement à l’hôpital. Ça ne manquait jamais de patients, autant le dire. Pour preuve, Avery était surbookée à l’époque où nous étions encore ensemble. Du moins, ce qu’il restait de notre couple. Celle-ci faisait en sorte de passer plus de temps à l’hôpital qu’à l’appartement pour ne pas devoir me confier son secret ; son avortement. A propos de Nate, je me retenais de ne pas l’envoyer sur les roses, m’imaginant que sa présence n’était en rien amicale. Après tout, Avery était fraichement divorcée. Dans ce cas-là, il ne perdait pas de temps pour mettre la main sur cette occasion. Quelques injures me traversaient l’esprit à ce moment. « J’ai trouvé qu’Avery était un peu fatiguée et elle m’a proposé de venir chez elle pour travailler sur certains cas. Mais je te remercie de te soucier de mon temps de travail, Sean. » A vouloir se la jouer bon samaritain, il cherchait sans doute à gagner des points auprès d’Avery. De toute manière, avec ce divorce, je ne devais plus me soucier de mon ex-femme. Ainsi, je préférais seulement lancer une raillerie plutôt que de l’attraper par le col et le sortir de chez elle. « C’est normal, il ne faudrait pas que tu perdes un ou deux patients. » lui partageais-je avec un léger sourire narquois. « Même fatiguée, rien ne m’empêche de travailler. » Cette réflexion de la part d’Avery ne me surprenait pas et me confirmait bien qu’elle se donnait toujours autant pour son travail. Inconsciemment, agacé par cette situation, mes yeux se levaient vers le ciel. « Euhm… Tu veux que je vous laisse ? J’peux aller faire un tour au Starbucks en attendant, si tu veux. » Si ce n’était pas trop lui demander, oui. Il devait d’ailleurs se douter de ma réponse. Cependant, Avery allait en décider autrement. « Quoi ? Nooon. On a encore pas mal de choses à voir. » Dommage. De toute manière, rien ne me retenait. Alors que je m’apprêtais à les saluer et laisser tous les deux bosser sur leurs dossiers, Avery me rappelait la raison de ma visite. « De la farine, c’est ça ? » Ceci me donnait envie de rire dans le fond puisque cet ingrédient ne me parlait absolument pas pour cuisiner. « C’est ça. » Aussitôt, Avery allait le chercher dans sa cuisine. Quant à Nate, il l’attendait déjà dans son appartement pour commencer à travailler. Après quelques secondes à attendre seul sur son paillasson, elle revenait et me tendait le paquet de farine. Je ne tardais pas à lui débarrasser des mains. « Tu voulais autre chose ? » Aucunement, d'où pourquoi j’en jugeais que le moment était venu de partir. « C’est tout, merci. Je vais vous laisser bosser, au revoir. A bientôt plutôt, du coup. » faisais-je finalement comme remarque, me rendant compte que je risquais de la croiser dans l’immeuble dans les jours à venir. Puis je m’éclipsais pour retourner à mon appartement, juste à l’étage au dessus du sien, avec cette farine qui ne risquait pas de me servir.

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Heureusement pour lui, l’ex-femme de Nate avait décidé d’emménager à Wellington. Le chirurgien allait parfois en ville, mais il y passait trop peu de temps pour croiser celle qu’il avait aimée pendant plusieurs années. Dès lors que les papiers du divorce avaient été signés et que tous les accords étaient équitables, Nate avait lui-même décidé de ne plus avoir de contact avec son ex-épouse. Elle avait essayé, mais rien n’y faisait, le lien avait été rompu. La situation entre Avery et Sean était plus risible qu’il n’y paraissait. A vrai dire, le métis n’avait pas franchement d’avis sur leur divorce, mais il avait des doutes quant à la finalité des choses. Peut-être qu’il se trompait, mais le malaise qui se faisait sentir dans la situation actuelle en disait long sur la question. Il était une sorte d’arbitre invisible et suivait les discussions sans avoir eu le choix de dire oui ou non.

La jalousie un tantinet mal placée de Sean faisait sourire Nate. Avec un tel sourire, nul doute qu’il agacerait encore plus celui qui le considérait comme un rival. Pourtant, s’il savait… Le chirurgien avait bien d’autres chats à fouetter. Avery était une jolie femme. Elle était brillante et elle se révélait être un excellent binôme, mais elle n’entrait pas dans les plans amoureux de Nate. Mieux encore, il ne comptait certainement pas former un triangle amoureux digne du scénario d’une mauvaise comédie romantique.

Quoiqu’il en soit, Nate n’avait pas cherché à débattre plus longtemps. Les affaires d’Avery et de Sean étaient leurs affaires et même s’il trouvait les échanges amusants, il se sentait de trop. Il avait battu en retraite et s’était remis à éplucher les dossiers. Effectivement, ils avaient encore de quoi faire et espéraient bien boucler la majorité des cas ce soir. De son côté, il avait entamé la paperasse, mais laissait ses oreilles traîner du côté des deux exs. Visiblement, leur échange prenait fin. Sean avait eu sa farine et peu importe l’utilisation qu’il en aurait, sa visite n’aura pas été vaine. Il savait désormais que son ex était encore dans les parages. Il ne fallut que quelques secondes à Avery pour regagner la table à manger qui leur servait de bureau. A sa tête, elle semblait légèrement chamboulée par cette nouvelle. Nate tenta tout de même de la remettre au travail dans les plus brefs délais « Donc, au sujet du petit Nathan, tu me disais qu’une intervention serait trop risquée… » doutant de sa concentration, il se permit une feinte « Parce que son hamster russe s’est inscrit à la salle de sport pour courir sur un tapis… » ponctua-t-elle d’un « Hm ». Devant ce manque d’intérêt, le chirurgien demanda : « Avery, t’es avec moi là ?! » tout en ayant déjà la réponse à sa question.

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