Come and see Dolly

Dorothy "Dolly" McCormick Fletcher

suivons la route de briques jaunes

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Alors qu'est-ce que je peux bien vous raconter à mon sujet? Commençons par le plus évident, j'imagine : je ne suis pas sur l'ile de mon plein gré, mais c'était la solution facile pour ne pas me retrouver à la rue. C'est un peu pourquoi, même si j'y suis depuis fin juin, je n'ai pas cherché à me lier avec personne. Ça et parce que je n'ai pas vraiment le coeur à socialiser, mais ça viendra si j'en crois les dire de Roy. ● Avant, à San Francisco, j'avais pour habitude d'aller prendre un café ou un thé au resto du coin et passait des heures à griffonner ou écrire mes observations et pensées dans un carnet de voyage. Je recommence doucement. ● J'ai fait les arts plastiques à San Francisco, mais ça fait pas trop le bonheur de mon père, alors il essaie de me faire changé pour, au moins, aller en administration ...ou tout autre truc plus sérieux et qui me rapporterait un boulot stable pour le futur. ● J'ai suivi des cours de ballet classique de 7 à 11 ans et de la danse country en ligne à 14 ans. J'ai aussi suivi des cours de karaté, de services de thé, de peinture à l'huile, de sténographie et nombre d'atelier de cuisine diverses. Je fais encore du yoga, quand les douleurs de l'accident ne se font pas trop sentir. ● Cuisiner n'est pas une corvée et j'aime expérimenter. Je mange un peu de tout, mais déteste les bananes. À ma connaissance, je n'ai aucune allergies. ● Je m'ennuie de chez moi, de ma vie d'avant, de ma mère. En particulier de ma mère. Profondément. ● J'ai trois tatouages : un petit de bouquet de fleurs sur le flanc gauche, des souliers rouges comme ceux de Judy Garland dans Le Magicien d’Oz sur la cheville gauche (commun avec ma mère) et un avion de papier sur le côté de l'index droit. ● Ma mère m'a percée elle-même les oreilles quand j'étais adolescente, mais j'ai été dans une clinique pour mon nombril. ● J'aime mes cheveux roses et je me fous de ce que vous en pensez. ● J'ai déjà été fiancée, mais j'étais apparemment trop excentrique pour que ça tienne. J’avais 17 ans, il était un peu plus vieux. ● Je ne rebute pas à essayer de nouvelles choses, à relever les défis et je considère que j'ai l'esprit assez ouvert. ● Je ne quitte pas la maison sans mes écouteurs. La vie est terne sans musique. ...et pour le moment, ça agit comme un baume et m'évite des crises de panique. ● Avant l’accident, j'étais plutôt sociale et j'aimais rire, même si je ne me laissais pas marcher sur les pieds. Maintenant, c'est plus difficile d'être joyeuse et je ne suis pas la plus bavarde, mais il ne faut pas trop me chercher pour autant parce que le caractère revient au galop. La pire chose à faire étant de m'appeler McDo. ●

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>○ charlotte free</pris> dorothy mccormick

Le nouveau tournant

Toto, j'ai l'impression que nous ne somme plus au Kansas….

- 04 juin 2018 -
Je vois les lèvres bouger, mais la voix se perd au profit de celle - oh tellement plus attirante - du chanteur qui envahie mes tympans par le biais des écouteurs bien enfoncés dans mes oreilles. Au bout d'un moment, je daigne tout de même en retirer un pour comprendre pourquoi il gesticule.

- Quoi?

Un soupir découragé lui vide les poumons et il reprend ce qu'il tentait de me demander depuis deux minutes déjà, à savoir si j'ai beaucoup de bagages. Regardant le chariot sur lequel je suis appuyée, contenant déjà 3 vieux sacs de voyage élimés et multicolores, je remonte ensuite mon regard pour croiser le sien. Il attend une réponse. Qu'est-ce que je suis censé dire? Que les techniciens de l'aéroport attendent mon signal pour que je leur indique dans quel camion ils doivent vider la soute?

- Non, articulais-je simplement. Quelques cartons devraient arrivés par la poste.

On ne quitte pas une vie comme ça avec son sac à dos et quelques valises. Mais on ne peut pas déménager à l'autre bout du monde avec tout le contenu de son appartement. Il hoche la tête et voulant bien faire probablement, m'enlève le chariot pour le pousser jusqu'à la voiture. La conversation s'éteint là.

Mes effets chargés dans son VUS, on quitte finalement l'aéroport et la voiture avale les kilomètres. Retrouvant un chemin qu'il connaît, il semble un peu plus à l'aise et se lance dans un long monologue sur ce qu'il a dû et pu faire pour organiser ma venue. Je ne l'écoute plus, préférant retrouver la voix de Brendon Urie et les musiques changeantes de P!ATD. Mon regard se perd sur le paysage qui me semble monotone. Je m'ennuie déjà de mon San Francisco!

Alors qu'est-ce que je viens faire ici, vous vous demandez? Je survie, j'imagine. C'est une solution pour mieux passé le choc de l'accident et le deuil, selon les spécialistes : le contact avec ma famille m'aidera à me reconstruire à me restructurer. Selon moi, ça n'arrangera rien. J'aurai simplement un toit sur la tête sans trop me la casser. À l'autre bout du monde ce toit, cependant. Et je n'aurai pas à vendre un poumon pour que les factures d'hôpitaux soient réglées.

Vous vous demandez de quoi je parles? Je parle de mon épaule démise et du plâtre à mon bras gauche, des cicatrices sur le côté de ma tête et des ecchymoses un peu partout sur mon corps. Je parles de ma vie qui a volé en morceaux en même temps que le pare-brise de la voiture qui s'est fait heurté par un semi-remorque et du vide qui a fait un nid dans mes jours en même temps que je sombrais dans l'inconscience.

C'était censé être une journée comme les autres. Une virée shopping avec ma mère, comme deux meilleures amies. On avait l'habitude de faire les friperies et les divers marchés de la côte. Elle en profitait pour me pointer les surfeurs et parier que je n'aurais pas le courage d'en aborder un, même s'il ne m'intéressait pas. De mon côté, je la défiais d'aller draguer les hercules de foires qu'elle trouvait ridicules. Ça a toujours été comme ça. Des défis et des compromis, rarement des engueulades, toujours de la complicité. Lorsque j'ai dit, à 14 ans, que je voulais me faire percer le nombril? Elle a accepté, à condition que je reprenne le ballet pour un an. ...ce qui s'est changé en cours de danse country en ligne puisque les inscriptions pour le ballet était complètes. Un tatouage pour mes 17 ans? Okay, mais on essayait le menu vegan jusqu'à ce qu’on en soit plus capable et qu’on se paie un burger qui nous a fait saliver. Quand j'ai voulu me faire teindre les cheveux roses, l'an dernier? J'ai dû la suivre à ses cours de yoga pendant trois mois. Un nouvel ordinateur? Il m'a fallu prendre des cours de service du thé auquel elle s'était inscrite sur un coup de tête. C'est peut-être pas la bonne méthode pour élever un enfant selon plusieurs, mais moi, j'ai rien à y dire parce que c’est probablement ce qui a fait qu’on avait une super relation. Ma mère et moi, on a toujours été soudées, liées comme les doigts de la main. Ça a toujours été que nous et on en vivait très bien, malgré les situations parfois bancales. Elle était une artiste excentrique qui était pro pour les expériences et les découvertes de la vie. C'était une bohème souriante et un rayon de soleil autour duquel il me plaisait de graviter. Le genre de femme que tous les jeunes du quartier appréciaient pour son côté relax et ouvert, tandis que les parents critiquaient son manque de discipline.

Vous, vous demandez peut-être où était passé mon père dans tout ça? Ou ce qu'il en disait? Il en disait pas grand chose. Il validait pas vraiment, mais n'était pas là pour voir et n'avait pas vraiment voix au chapitre. Mon père c'était le type qui envoyait des cartes d'anniversaire et des cadeaux par la poste. Souvent en retard et jamais vraiment dans ma branche de goûts ou d'intérêts. C'est le mec chez qui j'allais passer quelques semaines en vacances pendant l'année, comme une corvée ou pour faire une bonne action. Y'a jamais vraiment eu de connection, son côté terre-à-terre et ses bas gris étant à des lieux de l'univers coloré et éclectique auquel j'étais habituée. Mon père, c'est Roy Fletcher, le type qui babille sur le siège conducteur. Celui que j'ai vu rappliquer pour régler les questions d'enterrements, de successions, de déménagement et toute la paperasse qui m'est tombé dessus sans que je ne sache vraiment quoi faire avec, moi qui était clouée sur un lit d'hôpital à essayer de digérer que la vie venait de m'arracher ce que, dans ma grande naïveté, je croyais immuable. Celui qui a reçu un coup de fil pour dire que sa femme - puisqu'ils n'ont jamais signé les papiers de divorce - et sa fille avaient eu un accident de la route et que seulement l'une des deux s'en était tirée. Celui qui a voulu que j'aille habiter chez lui, dans un coin perdu de l'océan, à des miles de ma vie - proposition soutenue par les médecins qui assuraient que c'était pour mon bien - parce que je n'avais aucune réelle économie pour survivre et que ma mère n'en avait pas plus. Celui qui me répète que je serai bien, que je pourrai continuer mes études sans soucis, que la vie s'arrangera et que le temps fera la part des choses, comme si ses paroles pouvaient effacer le trou béant que j'ai dans l'abdomen. C'est le seul membre de la famille qu'il me reste. Et que je n'ai pas vraiment envie de connaître.