looking out for love → priam

Après le cinéma, Noomi avait décidé de faire un crochet par chez elle. C’est qu’elle n’y était pas allée seule, au ciné mais avec Priam et qu’il s’y était passé quelque chose de… particulier, si on veut. Ils avaient croisé un jeune homme assez mignon et la blonde jurerait que le petit frère d’Héra en pinçait drôlement pour lui. Elle aussi avait été ado et elle était prête à parier qu’elle avait la même tête à chaque fois qu’il lui arrivait de croiser Frank dans les couloirs du lycée avant qu’ils ne sortent ensemble. Loin d’elle l’idée de s’immiscer dans la vie des autres comme elle s’apprêtait à le faire mais il se trouve qu’elle connaissait un peu les Black et qu’elle se doutait que faire un coming-out dans cette tribu ne devait pas être si simple que ça. Alors si elle pouvait aider de quelque manière que ce soit. Bref, les voici donc chez elle. Ce qui est bien avec Priam c’est qu’il boit la même chose que Sarah à peu de chose près donc elle savait qu’elle a dans son frigo au moins une boisson qui lui plaira.

« Installe-toi, tu veux boire quelque chose. Y a des sodas et des jus de fruits. »

La blonde rangea un peu le bazar que sa fille avait mis le week-end dernier en passant et se dirigea vers la cuisine pour se faire un café. Elle prit même la peine de sortir des biscuits comme font les vieilles pies quand elles veulent se faire passer pour de parfaites maîtresses de maison. Oh, Noomi était loin d’en être une et elle ne voulait pas non plus le faire croire mais elle savait quand même recevoir, un peu. Un peu parce que dans le fond, ça n’arrivait pas tant que ça. C’est vraiment un truc de vieux, selon elle. Bref, une fois son café fait et la boisson de Priam prête, la jeune femme posa la tout sur la table basse et vint s’asseoir dans le canapé. Maintenant, comment aborder le sujet ? Telle était la question. Son instinct lui soufflait, voire lui criait de mettre directement les pieds dans le plat parce que c’était dans sa nature de toujours foncer. Mais quelque chose lui disait que si elle faisait ça, Priam risquait de se braquer et ce n’était clairement pas le but de la manœuvre. Autant tourner autour du pot un minimum.

« Il a l’air sympa le gars qu’on a croisé au ciné. C’est un ami à toi ? »

Pas mal comme entrée en matière.

Il ne le connaissait pas. Enfin, juste de vue. La blonde fouilla sa mémoire pour essayer de se souvenir si elle avait déjà vécu une telle situation par le passé. Mais ça ne lui disait rien ; elle avait l’impression de n’avoir connu que Frank en ce temps-là et ça n’avait clairement pas traîné entre eux, ça, c’est sûr. Ce qu’elle regrettait un peu maintenant. Pas Frank, il faisait partie de ses expériences au même titre que n’importe quoi d’autre, mais d’être allée aussi vite avec lui. S’ils avaient pris leur temps, peut-être qu’ils auraient appris à mieux se connaître avant de se marier et peut-être que ça se serait mieux passé entre eux, qu’ils auraient appris à composer chacun avec le caractère de l’autre. Mais c’est stupide de regretter ce genre de choses ; on ne pense sûrement pas à ça quand on a quinze ans. Ni même plus tard. Pas comme on est amoureux. Quand on est amoureux, on se fiche pas mal de l’avenir, tout ce qu’on veut c’est vivre pleinement le moment présent et sans trop se casser la tête, si possible.

« Okay, je vois. »

Noomi laissa le silence s’installer. Le temps de mélanger le lait à son café. Un silence qu’elle n’aimait guère, aussi prit-elle la peine de se lever pour allumer la radio. Il y avait toujours de la musique chez la grecque, sinon c’est que ça n’allait pas. Mais alors pas du tout. Bref, elle n’avait cependant pas l’intention d’en rester là. Elle n’aimait pas pousser les gens à la confidence, elle avait toujours pensé que c’était le genre de trucs qui ne pouvait venir que de la personne, au moment où elle serait prête à en parler. Du moins, c’était ainsi qu’elle voyait les choses parce que quand elle n’avait pas envie de parler, on pouvait bien danser sur la tête pour avoir une quelconque information venant d’elle. Mais dans le cas de Priam, elle avait le sentiment que si elle ne le poussait pas juste un tout petit peu, il ne finirait jamais par s’ouvrir. Et ça lui ferait sûrement du bien de le faire, alors :

« Mais tu l’aimes bien, je me trompe ? »

Là, on voyait clairement toute l’aisance qu’elle avait à parler de ça ; on dirait vraiment qu’elle en train de parler à un enfant mais c’est toujours dans le but de ne pas le brusquer.

Quelle question stupide quand on y pense, ça crève les yeux qu’il flash complètement sur ce gars. Mais elle avait envie que ce soit lui qui le dise. Qu’il mette des mots sur ses sentiments peut-être pour en avoir mieux conscience et ainsi avoir le cran de passer à la prochaine étape. A savoir lui parler. On verrait ensuite pour le reste. Une chose à la fois, c’est comme ça qu’on avance dans une relation. Et oui, effectivement ça lui allait bien de dire ça quand on voit à quel point ses propres relations sont toujours précipitées. Mais justement, elle est sans doute mieux placée que quiconque pour dire qu’aller trop vite est souvent une erreur. Cela dit, on est loin d’en être là. Priam avoua juste avant de se mettre à la supplier pour qu’elle ne dise rien à son frère et à sa sœur. Ç’avait même l’air d’être d’une importance capitale à ses yeux. D’un côté, elle pouvait comprendre ; il est vrai qu’Hades et Hera avaient tendance à le surprotéger comme s’il était leur fils et à cet âge, on n’a probablement pas envie de ça. Mais de l’autre, il valait mieux qu’il ait quelqu’un de confiance à qui parler. Et Noomi aimait bien avoir ce rôle.

« Ça marche, je leur dirai rien. Même si je suis persuadée qu’ils peuvent être de bon conseil eux aussi. »

Après tout, c’est auprès de ses aînés que l’on apprend les choses de la vie, pas vrai ? Bref, elle savait pertinemment que ce n’est que bien plus tard qu’on apprend ça et que ça ne sert strictement à rien d’insister. La blonde prit une gorgée de son café et s’alluma une clope avant de reprendre :

« Et t’as prévu de faire quelque chose pour que les choses bougent un peu un de ces jours ou bien tu comptes rester pétrifié telle la biche prise dans les phares d’une voiture à chaque fois que tu le croises ? »

Peut-être bien qu’elle n’était si douée que ça pour ne pas brusquer les gens, en fin de compte. Mais c’était plus pour s’informer que pour lui faire remarquer qu’il agissait un peu comme une midinette. Après, elle ne jugeait pas, chacun son truc, chacun son rythme et si la situation lui convenait telle quelle alors il ne fallait rien faire mais elle doutait un peu que ça soit le cas.

Effectivement, ça doit être assez gênant de parler de ce genre de choses avec ses frangins. Surtout s’ils se prennent pour les parents. Mais ça lui paraît néanmoins important. Noomi est bien placée pour savoir qu’à cet âge, on est impatient. Elle aussi l’a été et l’est toujours, sinon Sarah ne serait probablement pas là. Mais bon, ça, c’est un autre problème. Un problème auquel Priam n’aura jamais à faire sauf si les filles l’intéressent aussi. Bref, elle écouta attentivement tout en hochant la tête. La conclusion c’était qu’Hera et Hades voulaient bien faire mais ils s’y prenaient mal en essayant de trop bien s’y prendre, justement. C’est triste mais c’est souvent le cas, malheureusement. Dans tous les cas, si elle pouvait être sa conseillère, elle tenterait de rendre ça moins gênant. Mais sans trop forcer, sinon ça reviendrait au même.

« Je comprends. Ça doit être délicat pour eux, aussi. Ils essayent de bien faire. Je peux te donner quelques conseils que tu ne prendras peut-être pas forcément en compte mais au moins tu les auras reçus : puisque tu es allergique, le mieux à faire ce sont des tests. Je sais que c’est pas toujours évident pour telle ou telle raison mais c’est par sécurité. »

Maintenant qu’elle y pensait, elle se disait qu’heureusement pour elle, elle n’était jamais tombée sur des types allergiques jusqu’ici. Du moins, pas qu’elle se souvienne. Mais elle était pratiquement sûre que si ç’avait été le cas, alors il lui aurait dit bye bye et aurait trouvé quelqu’un d’autre. Soit. C’était un problème mais il y avait des solutions, il y en a toujours.

« Mais ce que j’veux surtout dire, c’est que si jamais tu as des questions que tu ne veux pas poser à tes frangins, tu peux me les poser à moi sans avoir honte. »

Elle ne jugerait pas. Puis elle pensait si pas avoir tout vécu en ce qui concernait les relations de ce genre, avoir expérimenté pas mal de choses alors son expérience pouvait bien profiter à d’autres si besoin. Elle écouta ensuite ce que Priam comptait faire concernant sa relation avec l’autre jeune homme. Et la réponse était : pas grand-chose. Okay, il n’osait pas. Chose qui se comprenait également.

« Tu peux toujours engager la conversation avec lui la prochaine fois que tu le verras. C’est pas idiot, tout le monde a déjà eu le coup de foudre mais il faut voir si ça en vaut la peine. Et pour ça, il n’y a qu’une seule manière de procéder, c’est de commencer à lui parler. »

Il pouvait aussi attendre que l’autre fasse le premier pas mais là, ça pouvait durer une éternité.

Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est vraiment compliqué de parler de ce genre de choses avec quelqu’un qui ne s’y connaît pas du tout parce qu’il fallait faire attention aux mots que l’on choisissait, la pire chose qui pouvait arriver étant de lui fiche la trouille. C’est pour cette raison que Noomi tâtonnait, elle qui n’avait pourtant aucune gêne à aborder le sujet en temps normal. Elle choisissait ses mots, surtout. Et peut-être qu’elle les choisissait mal étant donné que Priam lui demanda ce qu’elle entendait par tests. Oui, c’est ça, les MST. Le sujet qui fait trembler mais dont il faut néanmoins parler. De façon toute mignonne, il lui rappela qu’il était puceau et qu’il ne risquait rien à ce niveau-là. C’est pas faux mais c’est pas vraiment ce qu’elle voulait dire.

« Tu risques pas de faire de mal à qui que ce soit pour l’instant mais dans le sens contraire, c’est pas la même chose. Je crois que c’est important, ce genre de choses. Surtout que tout va très vite, maintenant. C’est toujours mieux de s’assurer que l’autre personne est clean avant de passer à l’acte. Pour les deux. »

Mais comme dit précédemment, c’est facile de donner des conseils quand on ne les respecte pas soi-même. Cela dit, elle était consciente du risque encouru à chaque fois qu’elle commettait l’erreur et ça serait donc tant pis pour elle s’il lui arrivait un truc. C’était important que ça soit pareil pour Priam. Enfin bref, elle se rendit soudain compte que c’était encore assez simple d’en parler avec lui mais que ça le serait sans doute moins d’en parler avec Sarah le moment venu. Frank avait beau avoir refait surface dans leur vie, ça ne serait sûrement pas lui qui se chargerait de cette mission. Et le connaissant comme elle le connaissait, il valait certainement mieux que ça ne soit pas le cas.

Retour aux sentiments de Priam, donc. Comme tout le monde dans ce cas-là, il avait peur de se lancer. C’était tout naturel, carrément compréhensible. Se prendre une veste, ça fait peur à tout le monde quand on est à fond sur quelqu’un. Ce n’est pas vraiment une sensation qu’elle connaît parce qu’elle a eu cette chance mais elle peut se mettre à sa place. Ou essayer, en tout cas.

« Je comprends, oui. Mais imagine que tu lui plaises aussi et qu’aucun des deux n’ose faire le premier pas de peur d’être rejeté ? Ça serait dommage, non ? »

Priam était mal à l’aise et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Son visage avait littéralement viré au cramoisi. Et Noomi ne cessait de se dire que c’était dommage, vraiment. Qu’il existe toujours un tel tabou au sujet du sexe alors qu’on est quand même en 2019, que ça s’est normalisé, que les gens sont quand même un rien plus ouvert d’esprit maintenant et surtout que ça fait partie de la vie de tout le monde sans presque aucune exception en dehors des moines et des bonnes sœurs, et encore, c’est surtout la réputation qu’ils ont mais qui sait ce qu’ils peuvent bien faire derrière des portes closes, une fois la nuit tombée ? Une chose est sûre, c’est que ça par contre, la blonde n’a pas envie de le savoir. Quand il y a des restrictions sur ce sujet particulier, alors c’est souvent la porte ouverte à toutes les déviances. Bref, voilà un sujet qu’elle pouvait laisser de côté. Et puisque le jeune homme lui affirma avoir compris là où elle venait en venir et aviserait le moment venu, elle avait fait son job et hocha la tête pour approuver que ça serait effectivement à lui de voir quand le moment serait venu.

Puis comme ils parlaient du jeune homme pour qui Priam avait un faible, il formula un mot qu’on entendait beaucoup ces derniers temps et qu’elle n’avait jamais vraiment compris. Il se qualifiait comme pansexuel. Noomi avait beau être ouverte d’esprit, elle n’avait jamais vraiment compris ce terme et plein d’autres que les jeunes utilisent aujourd’hui. D’ailleurs, elle trouvait que pour une génération qui clamait ne pas vouloir qu’on leur colle d’étiquette, ils allaient chercher des mots bien compliqués pour finir par s’en coller une au final. Mais okay, elle comprenait que pansexuel, c’était différent de gay. Selon elle, ça se rapprochait plus de bisexuel mais on lui crierait que non, si elle le disait tout haut. Dans tous les cas, ça non plus elle ne jugerait parce qu’elle-même avait décidé de ne pas se coller d’étiquette depuis des années. On pouvait juste dire qu’elle faisait partie de ces gens qui ne veulent pas mourir idiots. Mais là n’était pas la question puisque ça semblait être la raison pour laquelle il ne voulait pas lui parler de ses sentiments pour lui. Non, ben c’est sûr que si c’était pour aller se planter devant lui et lui avouer qu’il était pansexuel et qu’il craquait pour lui, il ne valait mieux pas faire ça et ce n’était pas ce qu’elle avait voulu dire.

« Alors non, en effet, vaut mieux pas précipiter les choses de cette façon. Mais déjà lui parler. Voir comment ça se passe entre vous, si vous pouvez vous entendre, ainsi de suite. Lui faire savoir que tu existes, déjà, ça serait pas mal. »

Sa dernière phrase la fit sourire.

« C’est mignon ce que tu dis. C’est même un peu poétique. Mais c’est triste aussi. »

Pour lui faire plaisir – et sûrement juste pour ça -, Priam lui répondit qu’il pouvait essayer de lui parler. Mais Noomi ne voulait pas qu’il se force, c’était juste un conseil qu’elle pouvait lui donner. Lui faire comprendre que ça pouvait être réciproque et qu’il n’allait pas forcément se prendre un râteau mais pour le savoir, il n’y avait qu’un seul moyen : se lancer. Elle n’insisterait donc pas davantage. Au lieu de ça, elle préféra l’écouter. Et c’est fou de se dire qu’à l’heure actuelle, il existait encore des jeunes comme lui. Sa vision de l’amour n’avait donc rien de sexuelle, tout semblait basé sur l’amour véritable. Celui qui ne dure que trois ans si l’on en croit les scientifiques. Mais ça, elle se garderait bien de le lui dire, histoire de ne pas tout gâcher avec ses théories. Même si en soi, même en voyant les choses de cette manière, il reste de l’espoir. Enfin, pas tellement pour la grecque mais pour les autres, peut-être. De son côté, elle a clairement assez donné. Que ça soit avec Frank ou même avec Adam, tiens, qui ne valait guère mieux en fin de compte. A vous dégoûter des hommes en général. En tout cas sur le long terme.

« T’as peut-être raison finalement. Après tout, je crois tout savoir à ce sujet alors que mon mariage s’est soldé par un divorce. Certes, dans notre cas ça valait mieux mais c’est quand même un échec. »

Si seulement ça lui avait servi de leçon. Mais même pas, elle avait toujours tendance à aller pêcher des types qui ne pensaient qu’à eux. Souvent des militaires, qui plus est. Il faut croire que c’est un trait de caractère inhérent à cette profession. Une chose était sûre, c’est que la prochaine fois – s’il y en avait une -, elle irait voir du côté d’un autre métier. Ou sinon, elle pouvait tout aussi bien continuer d’enchaîner les histoires sans lendemain exactement comme c’était le cas en ce moment. C’est vrai qu’elle se sentait seule mais c’était juste parce qu’elle n’avait pas Sarah avec elle, sinon elle se ficherait bien de tout ça. Et au moins, pas de prise de tête autre que de s’assurer qu’elle n’avait rien chopé la fois d’avant.

« Quoi qu’il en soit, s’il arrive un jour que tu te décides à faire le premier pas et que tu as une question, tu n’hésites pas non plus, d’accord ? »

Ce geste de sollicitude de la part de Priam la surprit quelque peu. Pas que ça ne lui ressemble pas, bien au contraire mais c’est surtout qu’il n’avait pas à être désolé. Ce n’était pas de sa faute après tout. C’était encore un bébé quand elle avait commis la bêtise de se marier de toute manière. C’était elle qui avait été stupide. Mais on ne se refait pas. Frank était beau et sexy et puis surtout il avait l’air de tenir à elle à l’époque. Même si c’était déjà d’une étrange façon, force était de l’admettre. Noomi sourit et posa à son tour la main sur la sienne, par réflexe.

« Faut pas que tu sois désolé. C’est la vie. Il faut bien qu’on fasse des erreurs pour ne pas les reproduire à nouveau. »

Si seulement. La grecque aurait aimé que ça se passe de cette manière mais même pas. Cependant, ce n’était pas demain la veille qu’elle se remarierait. Plus jamais. Elle pouvait bien à nouveau tomber sur quelqu’un dont elle tomberait éperdument amoureuse, il ne serait plus jamais question de mariage. Les plans cul ce n’était sans doute pas trop valorisant mais c’était quand même ce qui lui convenait le mieux. Et puis de toute façon, elle ne s’en rappelait jamais le lendemain alors c’était encore mieux. Toujours est-il que Priam lui assura qu’il n’hésiterait pas s’il avait une question et c’était l’essentiel. Elle lui rendit son sourire, reprit une gorgée de café tandis qu’il lui demandait si, de son côté, elle avait l’intention de lui reparler d’un homme un de ces quatre. Alors ça, c’était une question qu’elle se posait elle aussi. La blonde haussa vaguement les épaules.

« Depuis l’accident c’est un peu compliqué de ce côté-là. »

Notamment à cause de la dépression dans laquelle elle était plongée depuis que Frank avait cru bon de revenir du jour au lendemain dans sa vie pour réclamer la garde de sa fille suite à ses problèmes de mémoire. Mais elle n’avait peut-être pas envie de lui expliquer qu’elle s’abîmait régulièrement dans les bras de personnes anonymes afin de tromper sa solitude. Ça pourrait donner une mauvaise image d’elle, ce qu’elle comprenait tout à fait. Au lieu de ça :

« Tu te rappelles d’Adam ? On est ressortis ensemble. Un peu. Y a quelque temps. »

Chose dont elle n’était pas censée parler au passage mais elle n’irait pas jusqu’à parler de cette histoire de fou dans laquelle elle avait eu la bonne idée d'aller se fourrer, juste ça.

« Mais c’était pas fait pour durer. Ce qui est tout aussi bien. »