this house is a circus - violet

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This House is a CircusViolet et Lison

Il est vrai que le Pays de Galles était un pays magnifique. Tu ne disais pas ça parce que tu étais née là-bas. De toute façon, tu ne te souvenais pas vraiment du fait que tu y avais vécu quelques années. Du moins, tu n’avais pas trop de souvenirs de ton enfance dans ce pays. Tu avais pourtant déjà vu des photos et quelques reportages sur le pays. Il était magnifique et c’était aussi une raison pour laquelle tu souhaitais y retourner. Tu hochais la tête aux mots de Lison. C’est vrai que c’était un très beau rêve d’ailleurs. On avait toutes le droit d’avoir des rêves et puis, pourquoi ne pas essayer de les accomplir ? « Je te comprends oui, j’espère que tu arriveras un jour à atteindre ton rêve. » C’était tout ce que tu lui souhaitais d’ailleurs.

Toi, tu avais un tout autre rêve. Tu voulais devenir cuisinière et en plus avoir ton propre restaurant. Tu savais que cela te prendrait du temps et beaucoup d’argent aussi mais tu étais prête à te laisser la chance d’y arriver. Tu voulais en tout cas, sinon, tu le regretterais. « J’ai commencé dans ma jeunesse oui. A vrai dire, j’ai appris avec ma grand-mère. C’est elle qui m’as appris la pâtisserie et puis, elle m’as aussi appris certains plats. Après, j’ai fais mes recherches et j’ai appris par moi-même aussi. » Tu lui disais avec un sourire. Oui, ta grand-mère t’avait beaucoup aidé sur ce point et, elle t’avait transmis sa passion. Tu lui avais demandé pourquoi elle avait fait ce choix de métier, plus précisément sur les enfants. Tu la suivais donc à l’extérieur avant de t’installer. Tu ne pensais pas que ce serait quelque chose de douloureux ou aussi personnel. Tu regrettais même d’avoir posé la question car tu ne voulais pas que cela la dérange. Tu posais une main sur son épaule. « Je suis désolée.. » Tu lui soufflais alors, sincèrement. Tu n’avais pas connu cela de ton côté mais tu pouvais comprendre que ce soit douloureux et qu’elle ne veuille pas que d’autres familles vivent cela. « Je comprends.. je ne l’ai pas vécu mais si tu as besoin parfois de parler ou te changer les idées alors tu peux. » Tu lui disais avec un sourire se voulant rassurant.

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Putain, c’est qu’elle est vachement compatissante la Violet. Il faut croire que je trouve quand même de la chance dans mon malheur, ce soir : même si je ne le lui rend pas bien, j’ai l’air d’être tombée sur une chouette personne. Tout le monde prierai pour avoir ce genre d’acolyte de soirée. Ce genre de rencontre inattendue qui arrives à te faire positiver sur le fait d’être venue ce soir, quoi. « C’est gentil. C’est pas souvent qu’on croise quelqu’un qui penses à ses rêves mais aussi à ceux des autres. Enfin, j’arriverai sûrement à accomplir ce que j’ai envie de faire un jour ou l’autre, je ne me fais pas de bile pour l’instant. Je préfère laisser le temps faire les choses, c’est mieux comme ça. » Et puis, j’ai encore trop de responsabilités ici avec mes cadets et l’ivrogne de service qui nous sert de mère.

« Tu as de la chance d’avoir pu trouver ta vocation grâce à ta famille. Genre vraiment. Et puis si t’es débrouillarde, c’est sûr que c’est encore mieux. Est-ce que t’es le genre à avoir passée ton enfance derrière un bouquin de cuisine, du coup ? » Probablement que non, ce ne serait pas le portrait type d’une personne qui vient en soirée même si ses amis la lâchent au dernier moment. Moi aussi j’aurai aimé avoir quelqu’un pour m’apprendre un art, un sport ou quoi que ce soit, mais je n’ai pas eue cette chance. J’ai surtout été frappée par le hasard, même si j’aurai tendance à dire que mon amour pour l’eau est inné, un truc comme ça. Pour l’instant, je me retrouve à mentir à la jeune femme, prétextant être en pleines études de droit et m’enfonçant encore plus en affirmant vouloir veiller sur les plus jeunes. J’invite néanmoins la brune à me suivre dehors et lui explique avoir une vie de famille assez particulière, d’où mon choix de carrière. Mais lorsque je la vois s’excuser et me proposer une oreille à laquelle me confier, je ne peux m’empêcher de penser que je suis une sombre idiote, incapable d’être franche avec les personnes qui me tendent la main et décidément obstinée à me mentir à moi-même. Je passe mes mains dans mes cheveux et termine ma bière, jusque là posée à côté de moi. « Écoute Violet, je n’ai pas envie de te mentir toute la soirée. Je vois bien que tu es une bonne personne, et pour faire court, disons que j’ai du mal avec les gens. Je... » Je prends une grande inspiration avant de pouffer de nervosité. « C’est vraiment ridicule… je ne suis pas en études de droit, d’accord ? Actuellement je ne fais rien du tout, j’ai complètement lâché les études parce que je dois m’occuper de ma famille. J’ai dit la vérité en parlant de ma mère, elle a un vrai problème avec l’alcool et elle est pas foutue de s’occuper de nous. Alors je m’occupe de mes frères et sœurs lorsque les plus grands ne sont pas disponibles. Je ne voulais vraiment pas te mentir, mais… je sais pas, je finis toujours par tout faire foirer. »
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Il est vrai que certaines personnes ne pensaient qu’à elles et pas aux autres. Ce n’était pas ton cas et d’ailleurs, on te reprochait sûrement de ne pas assez penser à toi mais tu étais ainsi. Tu pensais toujours aux autres avant toi car à tes yeux, ton bonheur avait moins d’importance. On avait tous des rêves d’ailleurs, toi la première et tu espérais bien réussir à accomplir les tiens, même si cela serait compliqué et que tu en avais conscience. Tu avais de grands rêves et il faudrait peut être beaucoup de temps pour cela. Tu étais encore une adolescente également. De ce fait, tu pouvais bien attendre. « Oui tu as raison, de toute façon on a que ça à faire, attendre. » Seul le temps vous dirait si vous pouviez accomplir vos rêves ou non.

La jeune femme t’avait ensuite demandé comment tu en étais venue à faire cela. Comment tu en étais venue à avoir eu envie de travaillé dans ce domaine. Tu lui avais alors parlé de ta grand-mère. C’était elle qui t’avait appris et c’était à partir d’elle que tu avais eu cette envie et cette motivation. Tu souriais aux mots de la jeune femme alors que tu te souvenais de ton enfance, des moments avec ta grand-mère. « Oui, exactement. J’ai passé beaucoup de temps derrière les fourneaux avec elle, elle m’apprenait et puis chez moi j’avais des bouquins et je passais mon temps à lire. » Tu avais toujours un livre de cuisine et ta grand-mère t’en donnait également. Elle t’en avait déjà acheter. « Et il m’arrivait chez moi de m’entraîner aussi sur des recettes. » Oui, enfin ça, c’était lorsque tes parents te laissaient faire surtout donc pas toujours. Disons qu’ils aimaient bien avoir la cuisine et que ta présence les dérangeait un peu lorsqu’ils souhaitaient cuisiner, eux.

Finalement, tu parlais avec Lison d’elle, de sa situation. Vous parliez de ce qu’elle avait vécu. Tu te sentais un peu mal et coupable de lui avoir posé la question. Tu ne voulais pas qu’elle se sente mal. Sa mère était apparemment alcoolique et c’était difficile pour elle de vivre cela. Elle avait aussi des frères et sœurs à la charge et ça ne devait pas être simple pour elle également.

Tu ne voulais pas la forcer à te parler mais la jeune femme semblait disposer à le faire d’elle-même. « Oui je comprends mais tu n’es pas obligée ne t’en fais pas. Je ne veux pas te forcer. » Et tu voulais qu’elle le sache mais la jeune femme semblait avoir envie de te parler. Tu la laissais donc s’exprimer, te dire ce qu’elle désirait te dire. Tu posais une main sur son épaule alors qu’elle te semblait nerveuse et s’en vouloir de t’avoir dit cela. Elle ne devait pas. Elle n’avait été en rien obligée de te parler ou quoique ce soit. Tu ne voulais pas qu’elle le fasse pour se sentir mal. « Eh, ne t’excuses pas d’accord, tu ne me devais rien du tout. Et puis on ne se connaissait pas c’est normal de ne pas déballer ta vie à des étrangers. » Surtout lorsqu’il s’agissait de choses comme celle-ci et que c’était personnel. Toi-même tu n’aurais pas voulu en parler comme cela. « Tu n’as pas à te justifier et tu sais, si tu as besoin d’aide avec tes frères et sœurs je peux t’aider. Bon, je suis fille unique mais si jamais. » Tu lui proposais avec un sourire.

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La cuisine, voilà bien une chose qui, même si je ne m’en vanterais pas auprès de Violet, n’avait jamais réussi à me séduire. Je ne suis pas patiente pour un sou, ni méticuleuse et encore moins assez disciplinée pour me faire une place dans ce monde aux airs parfois militaires. Non, la seule chose que j’aurai pu avoir pour moi, c’est ma créativité. Bien sûr, ça aide, mais la créativité à elle seule ne m’aurait sûrement pas permis de concevoir un plat correct, ou au moins mangeable sans risquer une intoxication alimentaire. Violet, en fin de compte, elle a un toujours un peu baigné là-dedans puisque c’est sa grand-mère qui lui a partagée cette passion. C’est beau d’avoir quelqu’un dans son entourage pour te donner la motivation à faire ce que tu veux faire, plutôt que pour te pousser à faire ce qu’on aurait pu planifier pour toi avant même que tu ne sois née. Moi, c’était différent : je n’avais pas d’exemple à suivre ni de figure autoritaire pour me dire quoi faire. J’étais née puis immédiatement lâchée dans ce grand monde. « Des bouquins, genre… des bouquins de recette ? » J’avais écoutée la brune attentivement, mais je dois bien avouer que c’est la seule chose que j’en ai retenu. Je laisse échapper une grimace, déjà parce que je ne suis pas très bouquins, mais aussi parce que… ben ça me semble bizarre, quoi. Comment est-ce qu’on peut passer son temps à lire des recettes ? Qui fait ça ?

J’ai beau être un vaurien de première, je me sentais quand même pas mal coupable d’avoir raconté autant de cracs à Violet. C’est vrai, après tout : elle ne m’as pas jugée, elle n’as pas cherché un prétexte pour mettre fin à la conversation et passer sa soirée avec quelqu’un d’autre… J’ai le sentiment de pouvoir lui raconter tout ce qui me pèse sur la conscience sans risquer des représailles après, alors… autant y aller de bon cœur. « Comment est-ce que tu fais pour être aussi avenante avec les gens ? Je te mens depuis tout à l’heure pendant que toi tu te livres, et tu me dis que… tu peux m’aider ? Ça doit être la première fois que je tombe sur quelqu’un comme toi, Violet. » Oh oui, je n’ai jamais vraiment eu d’occasions de discuter comme ça avec quelqu’un d’autre. « C’est gentil de proposer, mais je crois qu’on se débrouille bien, en fait. Chacun aide comme il peut, mais… si jamais c’est vraiment galère, tu es sûre que je peux t’appeler ? Ça ne te dérangera pas ? » Je ne le ferai probablement jamais, trop honteuse d’avoir à demander de l’aide à quelqu’un que je connais à peine et encore plus d’avoir à lui montrer la façon dont on vit chez moi.
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