Ca patine ou pas ?

Oui, les animaux ont parfois de drôles de mœurs et on imagine bien mal, nous, êtres humains, faire la même chose. Mais, je suppose que les animaux se diraient la même chose, si ils étaient capable de comprendre notre mode de vie. "Oui, je sais bien !" dis-je avec un petit rire. Je pense à mon chat, qui se retrouvent parfois dans des situations qui frisent le ridicule. Il y a quel le ridicule. Il y a quelques jours, je ne sais pas comment il s'est débrouillé, mais je l'ai entendu miaulé, alors je suis alors voir et il avait trouvé le moyen ; comment j'aimerais bien le savoir ; de se coincé le corps dans le store. Et forcément, il n'arrivait pas à sortir. J'ai bataillé pendant à moment à le décoincé, à grand renforts de griffures. Mes pauvres bras en portent encore les traces. Quand il me fait ce genre de scène, je me dis qu'il n'est pas très futé. "Malheureusement, oui !" avouais-je, comme elle me demandait si j'avais le vertige. "Je ne peux pas grimper sur un tabouret sans avoir le tournis. Je trouve ça idiot, mais je n'arrive pas à me contrôler. Et j'ai aussi la trouille dans les escalators !" terminais-je. J'imagine que ça devait être lier. J'étais tombée dans les escalators quand j'étais petite fille. Je lui avoue ensuite avoir perdu ma mère il y a déjà de nombreuses années et elle m'explique avoir perdu son père. "Et bien oui. Pratiquement tout les jours en faites. Plus avec tristesse, sauf à la date fatidique, bien sûr. Mais oui, je pense à elle au quotidien, à travers ce que je vois, ce que j'entends, ce genre de choses." lui dis-je, alors.

Si encore je savais d’où venait cette phobie pour les escalators et mon vertige, je pense que je pourrais tenter de me soigner, même si, soyons honnête, l'hypnose et la psychanalyse, je ne pense pas que ça marche réellement. J'ai essayer de suivre une psychanalyse après mon enlèvement, mais ça n'a jamais eut le moindre effet sur moi. Pas plus que les médicaments. Alors j'imagine que je devrais vivre avec mon vertige et ma phobie jusqu'à la fin de ma vie. Enfin, après, ce n'est pas très grave, il me suffit d'éviter les lieux ou je serais sujette à ce genre de détails, ce qui, dans le fond, est assez facile ! "Je ne suis pas sûr que ça soit efficace !" avouais-je, sans toutefois entrer dans les détails. Inutile de préciser que j'avais déjà essayer maintes et maintes choses. Certes, pour un tout autre problème, mais celui là ou un autre, quelle importance ? Puisque le résultat était sensiblement le même ? Je l'ai dis, j'allais devoir vivre avec et ce n'était pas si grave dans le fond. Nous parlons ensuite de nos parents et du fait qu'elle est perdu son père et moi ma mère. "Oui, je vois ce que tu veux dire ! Mais après, chaque personne est différente !" dis-je, simplement. Et ce n'est pas parce que moi, même après de très nombreuses années, il m'arrivait d'avoir encore du chagrin que c'était le cas de tout le monde. Mon cas était différent du sien, je suppose, car ma mère était morte d'un accident. Elle n'aurait jamais du mourir. Enfin, on pense tous la même chose, mais ce que je veux dire c'est qu'elle était en bonne santé. Il vaut que je me taise et que je garde tout ça pour moi. Je suis bien trop maladroite dans mes propos. Je pouffe de rire à sa remarque. "J'imagine que l'on peut trouvé un sujet de conversation plus léger !" répondis-je.

Je n'étais pas une personne très bavarde. Souvent, cela me faisait passer pour froide, alors que ce n'était pas mon intention. Disons que ma phobie de l'être humain ne m'aidait pas vraiment non plus. Et pour ma défense, on ne s'était jamais vraiment intéresser à ce que je pouvais avoir envie de dire où de faire. Alors, je préférais me taire. De toute façon, monopoliser la conversation, je n'aimais pas ça. C'est mal poli je trouve. Mes interlocuteurs aussi ont le droit de s'exprimer et puis, je préfère écouter. Ce n'est jamais simple que de dire que j'ai peur. Il n'y a rien de mieux pour me faire passer pour une folle. Par chance, Jenny semble comprendre. "Sceptique est mon deuxième prénom !" répondis-je en pouffant. Je prenais le parti d'en rire, mais c'était la vérité. J'imagine que mon expérience désastreuse de la vie quotidienne y était pour beaucoup. "Tout le monde a une façon différente de gérer ce genre de situation !" répondis-je simplement. De toute façon que dire de plus ? Nous étions d'accord pour changer de sujet de conversation et elle me demanda ce que j'aimais faire. Question un peu piège, mais je me voyais mal me défiler. "Et bien, je fais pas mal de sport de défense !" dis-je. C'était vrai, même si je n'avais pas pratiquer depuis pas mal de temps.

Sceptique, sceptique. Dans mon cas, c'est un bien grand mot. Je ne crois pas du tout en l'hypnose ou au karma, par exemple. Mais je crois aux fantômes. Donc, je ne suis pas une grande sceptique non plus. Disons que pour la conversation actuelle, c'était le mot juste. Je ne crois pas en l'hypnose et la thérapie en générale, alors forcément, avec moi, ça ne pouvais pas marcher. Et puis, toujours dans l'optique de notre conversation, ce n'était pas une peur envahissante qui me pourrissait la vie, puisqu'il s'agissait uniquement de vertige. Je n'ai pas évoquer ma véritable phobie, celle qui m'empêche véritablement de vivre ma vie de femme. Je préfère ne pas le faire, elle doit sans doute me trouver assez bizarre, autant ne pas en rajouter. Mais, elle n'est pas dupe. Vu ma façon de détourner la conversation, elle doit bien se douter qu'il y a quelque chose derrière tout ça. "Sceptique, je ne sais pas. Mais je connaissais une fille qui s'appelait Précieuse !" dis-je en retenant un rire. Le pire, c'est que cette fille portait vraiment mal son prénom. Car elle était tout sauf délicate, c'était plutôt le genre de fille rentre dans le tas, qui n'a pas peur de se casser un ongle. Nous parlons ensuite de nos deuils respectifs avant de nous mettre d'accord sur un sujet plus léger. Comme elle me demande quels sont mes loisirs, je décide de parler des sports de combat, puisque je pratique depuis pas mal de temps déjà. "Et bien, j'ai fais du Self Defense, mais le dojo ou je me rendais habituellement à fermer, alors j'envisage de faire de la boxe." dis-je alors. Elle me demande depuis combien de temps j'en fais. "Je devais avoir seize ou dix-sept ans lorsque j'ai commencé. J'ai fais plusieurs pauses, avant de m'y remettre !" expliquais-je ensuite.

Il est facile de se moquer d'un prénom où d'un nom de famille. C'est idiot, méchant, mais néanmoins très courant. Et le pire, c'est qu'on ne peut rien y faire, parce que malheureusement, même si on sait que c'est méchant, on est pas les derniers à le faire quand on se trouve confronté à des personnes au prénom étrange. Je crois que le pire du pire, c'est le jeu de mot débile entre le prénom et le nom, ou encore le nom de famille tendancieux où grossier. Quand on s'appelle Ducon, difficile de passer à côté des plaisanteries douteuses. "C'est vrai. Il y a bien pire !" dis-je, avec une moue boudeuse. Mais, ce n'était pas le propos. J'en viens à parler de sport de combat et je hausse les épaules à sa remarque. J'ai l'habitude de ce genre de réactions. C'est rare que les gens me croient simplement parce que je suis petite et menue. "J'y pense sérieusement, oui !" dis-je avec détermination. Ce n'était pas une bonne blague juste pour faire mon intéressante. "Un peu quand même ! Mais je ne fais pas ça pour le sport ou pour gagner. C'est seulement que j'ai vécu des choses pas facile et j'ai besoin de savoir me défendre !" expliquais-je. Je ne voulais pas entrer dans les détails, mais j'espérais qu'elle comprendrait. "Je ne suis pas une adepte de la violence non plus, mais je ne me sent pas en sécurité et ce n'est pas mon chat qui me défendra !" ajoutais-je. Encore que Le Chat pouvait être plein de surprises !

J’ai bien conscience qu’un coup en pleine tête, ça risque de me faire très mal, mais je m’en moque. C’est triste à dire, mais puisqu’en dehors de mon père et d’une poignée d’amis, personne ne se soucie de moi, quelle importance ? Ce n’est pas comme si j’étais la personne que tout le monde rêve d’avoir pour amie. Ce n’est pas comme si je comptais pour une personne en particulier. Pendant quelques mois, j’y ai cru. C’est vrai. Mais ça n’a pas duré longtemps. J’étais prête à beaucoup de sacrifices pour lui et au final pour quoi ? Pour rien ! Il a préféré mettre un terme à notre « histoire ». On ne peut même pas appeler ça une histoire. J’en viens même à me demander si son amitié était sincère. Si ça se trouve et c’est même plus que probable, il m’a balancer ce genre d’excuse bidon, parce qu’il avait mieux sous la main. C’est-à-dire une femme qui n’est pas peur de tout. Oui, c’est sans doute vrai. Quelle autre raison pourrait-il avoir si ce n’est celle-là ? Je m’étais fait avoir. Voilà pourquoi, un coup sur la tête ne me faisait pas peur. Mais ça, je me gardais bien de l’avoir à Jenny. Je restais silencieuse face à sa remarque, préférant me contenter d’un haussement d’épaules, avant de lui expliquer que j’avais simplement envie et besoin de me sentir en sécurité, ce qu’apparemment, elle avait compris. Par bonheur, elle n’insista pas pour connaitre la raison du pourquoi. « Hum… en fait, je crois que c’est un petit tigre ! » pouffais-je, avant de me retrousser les manches pour lui montrer mes avants bras. C’est évident, je ne pouvais pas compter sur lui pour me défendre. Avec son caractère de cochon, il serait capable de s’en prendre à moi plutôt qu’au « méchant agresseur ». Je fronçais les sourcils à la suite de sa remarque. Amadouer un beau rugbyman. L’idée était alléchante, mais pour quelqu’un d’autre que moi. Évidemment. « Et je le trouve ou ? » fais-je, stupidement. Ce n’est pas comme si j’étais intéressante. Je n’étais qu’une pauvre petite journaliste qui travaillait pour un journal détestable et qui faisait fuir les hommes. Jenny, elle, elle n’aurait aucun mal à séduire un beau rugbyman.

"Si seulement c'était un jeu ! Je pense plutôt qu'il le fait exprès !" répondis-je alors qu'elle me disait de faire comprendre à mon chat de ne pas faire ça, qu'il y avait des limites à ne pas franchir. Comme je l'avais récemment souligné, mon chat était diabolique, d'où le surnom de petit tigre. Il n'avait pourtant aucune ressemblance avec le félin rayé, loin de là. Le Chat était un simple chat de gouttière tacheté, noir et blanc. Mais il avait un caractère épouvantable et j'avais beau tenter de le canaliser, le résultat n'était pas très brillant. Enfin, j'avais appris à reconnaître ses humeurs. Et donc, à moins de me retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, je ne me faisais plus autant griffer qu'avant. Nous parlons ensuite des hommes et lorsqu'elle évoque la possibilité de rencontrer un rugbymen, je lui demande ou je suis supposée le trouver. La subtilité n'étant pas une de mes qualités, elle ne semble pas comprendre, l'ironie de mes propos. Car, en effet qu'irais-je faire avec un rugbymen, moi qui ne suis même pas capable de retenir un patineur ? "Je n'aime pas ça non plus !" répondis-je. Jenny parla de la coupe du monde qui allait bientôt démarrer. Nous avions l'une des meilleures équipes du monde, peut être même la meilleure. Pour autant, je ne regarderais pas les matchs. Je haussais les épaules. "Je ne regarderais pas. Je n'y comprends rien de toute façon !" dis-je avec un sourire.