i'm looking for someone (jody)

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Cela fait maintenant plus d’un mois que Jody est partie et pourtant, Roman a l’impression que ça fait bien plus longtemps que cela. La brune lui manque, c’est indéniable et en réalité, ça lui fait bizarre de ressentir cela. Il en revient toujours au même point : que ça fait bien longtemps qu’il n’a pas été dans une telle relation avec une femme. Il y a deux ou trois ans, ça lui aurait fait peur, mais avec Jody, ça semble différent. Il ne l’explique pas, mais avec la jeune femme il se sent bien. Elle l’a accepté comme il était, avec ses deux enfants et cela lui a évité de se poser trop de questions. Passé rapidement de célibataire à père de deux enfants, c’est quelque chose qu’il n’avait pas vraiment anticipé : les relations. Pour beaucoup, ça leur aurait fait peur et pourtant, du haut de ses vingt-deux ans, la Jenkins est toujours là pour lui. Alors pour une fois, il a décidé de lui rendre la pareille. Et quoi de mieux pour cela que de faire une petite excursion à Hamilton. Six heures de route, six heures dans une voiture empruntée pour l’occasion, mais cela n’effraie pas le pompier.

L'avantage dans le fait d'avoir demandé directement à la brune, dès son arrivée, où elle travaillait, cela permettait au pompier de s'y rendre directement et de pouvoir lui faire la surprise. Ce n'était pas grand-chose, c'est vrai. Mais Roman avait réussi à tenir ce voyage secret jusqu'ici, il serait donc dommage de tout gâcher à quelques instants seulement des retrouvailles. Le jeune homme se rend à pied jusqu'à l'adresse qu'il a soigneusement rentré dans son téléphone. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, c'est bien la première fois qu'il fait cela. Venir dans une ville qu'il ne connaît pas, se balader dans les rues dans le but de retrouver quelqu'un. Pourtant, pour la nouvelle ville, il va bien devoir s'y faire. Pour faire plaisir à son fils, à Roméo, il faudrait qu'il s'autorise au moins un voyage en France. Arrivé devant le cabinet où exerce Jody, le pompier prend son mal en patience et attend. Après plusieurs minutes, il la voit sortir et instantanément, un large sourire se dessine sur son visage : il est heureux de pouvoir la voir, en vrai et non par l'intermédiaire d'écrans. Il s'avance, dans son dos, jusqu'à arriver à quelques mètres d'elle. « Bonjour. Je recherche une séduisante kinésithérapeute. Brune, à peu près grande comme cela. » De sa main, il indique la taille de la jeune femme, à quelques centimètres près, les mathématiques n'ont jamais été son fort. « Est-ce que vous l'auriez vu ? » Ce n'est pas grand-chose et pourtant, il est fier de sa bêtise. « En tout cas, vous lui ressemblez beaucoup. » L'une de ses mains vient rejoindre celle de Jody, alors qu'il réduit un peu plus la distance qui les sépare pour venir déposer ses lèvres contre les siennes. « Surprise ! » De son autre main, le pompier sort un bouquet de fleurs, qu'il avait jusque là caché derrière son dos. Un bouquet, comme pour son anniversaire, comme le jour où tout a commencé entre eux.

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Roman & Jody

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But I know I can count on you
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« Jo, tu t’occupes de monsieur Williams et puis tu fermes ? » La kinésithérapeute acquiesça et s’apprêta à accueillir le dernier patient de la journée. Ce n’était pas la première fois cette semaine que son collègue lui confiait la fermeture pour assurer un rendez-vous à domicile de son côté. Il lui avait assez vite accordé sa confiance malgré son jeune âge et son inexpérience. Jody était compétente et sérieuse. Elle savait ce qu’elle voulait. En un mois, elle s’était adaptée aux infrastructures du cabinet, à ses nouveaux collègues qui y étaient rattachés et à leur façon de fonctionner. Même si le contrat avait une durée déterminée puisqu’il s’agissait d’un remplacement, l’expérience n’en était pas moins enrichissante et lui permettait de s’habituer en douceur aux longues journées de travail avant de se lancer à son propre compte. C’était bien le but de l’opération : mettre un maximum d’économies de côté pour réaliser son projet. Pour y parvenir, Jody mettait les bouchées double et elle avait accepté ce contrat à Hamilton, c’est-à-dire à six heures de route de chez elle. La distance n’était pas facile à gérer. Roman et sa famille lui manquaient. Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi loin d’eux si longtemps. Bien sûr, les nouvelles technologies rendaient la séparation moins difficile à vivre mais elle ne remplaçait pas une présence physique. Heureusement, tout semblait bien se passer actuellement. Depuis qu’elle avait rencontré Roman, tout était devenu différent. Jody avait prévu de rentrer un week-end mais elle ne savait pas encore quand. Concentrée, elle s’occupa du patient, une séance qui passa relativement vite vu la bonne volonté du concerné. Quand il quitta les lieux, Jody rangea le matériel et troqua sa tunique médicale contre une tenue de ville décontractée. L’hiver approchant, elle enfila une veste, ferma les lieux puis sortit.

Marchant d’un pas rapide pour rentrer chez elle – la kiné ne trainait plus –, elle ne prêta pas attention à la silhouette qui l’attendait légèrement en retrait. Jody sortit son téléphone de sa poche et répondit à un texto de sa mère. Soudain, une voix l’interpella dans la rue. Elle sursauta sous le coup de la surprise, car il s’agissait bien d’une visite inattendue. Impossible. Voilà que Jody se mettait à imaginer sa voix. Tournant la tête, elle découvrit alors son patient préféré comme elle aimait l’appeler qui avait conduit jusqu’à Hamilton pour la rejoindre. Bouche bée, la jeune femme se demandait si elle rêvait ou si Roman se tenait effectivement juste sous ses yeux. « Mais… Tu es venu ! » Face à ses taquineries, Jody recouvra vite ses esprits et esquissa un sourire complice. « Possible que je l’aie vue. Pas plus tard que maintenant. » Elle réduisit aussi la distance entre eux et sauta à son cou. La brune lui rendit son baiser, son cœur tambourinait dans sa cage thoracique, semblant être comprimé par l’étau de cette émotion provoquée par cette visite surprise tandis que leurs souffles se mêlaient. Durant une fraction de secondes, plus rien d’autre ne l’atteignait que le goût délectable de ses lèvres sur les siennes. Elle était tellement contente de le voir. « Je n’en reviens pas que tu ais fait tout ce chemin. » Souffla la jeune femme quand ils se détachèrent finalement. Il lui tendit alors un bouquet qu’il avait caché et qui la renvoya à une soirée bien particulière, celle de son anniversaire. La liste des surprises s’allongeait. Touchée de l’attention, elle se réfugia derrière l’humour. « Décidément, vous me gâtez mon patient préféré. » Roman ne suivait plus de séance de rééducation avec elle depuis longtemps, pourtant ce surnom affectueux était resté entre eux. Jody respira le délicat parfum des fleurs, ses préférées. « Elles sont magnifiques. Merci. » Relevant les yeux vers lui, la kiné sourit à nouveau. Vu la durée du trajet depuis Island Bay, il resterait au moins jusqu’au lendemain ou peut-être plus. « Tu as fait bon voyage ? »

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Les sentiments que Roman éprouvent pour Jody sont de plus en plus forts, il ne peut pas le nier. Surtout pas aujourd’hui, surtout pas après avoir fait des centaines de kilomètres pour rejoindre la brune. Ce n’était pas prévu, c’était une surprise et cela semble avoir son effet sur elle. Tout ce qu’il voulait. « Mais… Tu es venu ! » Voir un sourire sur les lèvres de la jeune femme, ça suffit à rendre heureux le pompier. Être ici joue un rôle aussi, mais de savoir qu’il lui fait plaisir, ça remplie son coeur de joie. « Possible que je l’aie vue. Pas plus tard que maintenant. » Elle rentre dans son jeu. C’est l’une des raisons pour lesquelles il tombe amoureux d’elle, elle est sur la même longueur d’onde que lui. Le baiser qu’ils échangent marque le début de leur week-end à deux. C’est ce qui rend tout ceci plus réel. C’est vrai, après tout, il y a six heures de route entre eux et si tout cela n’était finalement qu’un rêve ? « Je n’en reviens pas que tu ais fait tout ce chemin. » Il y a quelques mois, quelques années même, le jeune homme n’aurait jamais fait ça. Mais Jody le rendait meilleur, il en était convaincu, et ce séjour avait sonné comme une évidence pour lui. « Ça me manquait de ne pas te voir. » Pour qu’une relation fonctionne, avec une certaine distance qui plus est, il est important de faire des efforts. Ce trajet et ce bouquet, Roman avait à coeur de faire plaisir à sa petite-amie. « Décidément, vous me gâtez mon patient préféré. » Après tout ce qu’elle avait fait pour lui, c’était finalement la suite logique des choses. Elle avait été là pour lui, pour sa rééducation, mais aussi pour ses enfants. Sans elle, le pompier aurait sûrement fait du sur place. « Elles sont magnifiques. Merci. » De simples fleurs et pourtant, elles ont beaucoup de sens. Elles avaient fait plaisir à la jeune femme le jour de son anniversaire, elles le font encore aujourd’hui. « Tu as fait bon voyage ? » « Très. J’ai pris mon temps pour venir. Le retour sera plus difficile. » Même si au bout il y a ses enfants, Roman sera triste de s’éloigner de sa petite-amie. Ça sera difficile de la laisser, mais après ce week-end, il faudra retourner à la réalité. Il sera attendu à la caserne, dès lundi. « Un petit garçon aurait aimé que je l’amène, mais le voyage aurait été trop long pour lui. Il n’est néanmoins pas impossible qu’il ait glissé un ou plusieurs dessins pour toi dans ma valise. » Roméo parle beaucoup de Jody. Il l’aime bien et ça fait plaisir à son père, l’inverse aurait rendu cette relation compliquée. « Je ne mets pas tes plans à mal ? Si c’est le cas, je me ferais tout petit, ne t’en fais pas. » Le jeune homme débarque ici, sans la prévenir. Il ne veut pas qu’elle annule tout pour lui, en réalité, ça lui ferait même plaisir de partager un petit moment de sa vie ici. « J’ai prévu de rester ici plusieurs jours, alors nous allons pouvoir passer du temps ensemble. » Il ne sait pas ce qu’ils pourront faire, il ne connaît pas la ville. Mais ce n’est plus vraiment le cas de Jody désormais et puis, même si la jeune femme est toujours considérée comme une touriste aussi, ce n’est pas bien grave, ils découvriront Hamilton à deux. « J’ai quand même hâte que tu puisses revenir. » Il ne peut s’empêcher de lui sourire. Inconsciemment, Roman se dit que les choses vont changer entre eux, maintenant que la jeune femme n’est plus étudiante. Mais il y a son travail et cette distance, et le pompier a hâte de voir ce que cela donnera quand ils se retrouveront, à Island Bay.

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Roman & Jody

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« Et moi donc. » Répondit Jody quand Roman lui confia qu’il se languissait de la voir. La présence du pompier la surprenait autant qu’elle la rassurait. Beaucoup de gens songeraient qu’il n’y avait rien de plus normal pour un jeune couple en manque de l’un et l’autre de se retrouver mais la configuration familiale de son petit-ami était loin de leur donner l’occasion d’agir sur des coups de tête. C’est pourquoi la surprise de Roman était tellement inattendue et surtout bien plus significative que n’importe quelle déclaration. La distance était aussi un bon moyen d’éprouver des liens, en les éloignant ou au contraire en les renforçant davantage. Si les kilomètres qui les séparaient étaient difficiles à vivre, les retrouvailles n’en étaient que plus délicieuses. En plus de sa visite surprise, Roman lui offrit un magnifique bouquet puis confirma qu’il avait apprécié la route. En tout cas, le retour ne s’annonçait pas aussi agréable. Jody préférait ne pas y penser. Elle s’apprêtait à lui demander des nouvelles de ses enfants mais il la devança en lui parlant de Roméo. Le petit garçon lui avait glissé des surprises dans la valise de son père. Un petit pincement au cœur la traversa. Il était temps qu’elle rentre à Island Bay pour retrouver ses proches et surtout les deux enfants. Mais Jody devait encore travailler une partie de l’hiver à Hamilton. « Oh, il est vraiment adorable ! » S’exclama-t-elle, touchée par l’attention de Roméo, qui pensait à elle malgré tout. « Et oui je comprends, ça fait loin pour lui. Il me manque beaucoup aussi. Surtout de ne plus voir sa petite bouille quand il a une idée derrière la tête. » Parfois bonne, parfois moins. Jody avait déjà partagé beaucoup de moments complices avec eux. Pour autant, elle ne savait pas toujours très bien où se placer dans ce tableau familial et elle cherchait encore sa place. Elle aussi comptait ramener des petits cadeaux à ses proches lors de son retour mais elle glisserait celui pour Roméo dans les affaires du pompier. Ainsi, le petit garçon saurait qu’elle pensait à lui aussi malgré la distance. Bien sûr, elle l’avait eu au téléphone entretemps mais ce n’était pas la même chose. « Ils sont chez leur grand-mère ? » Elle se demandait s’il les avait déposés chez sa mère. Le couple n’en parlait pas très souvent à vrai dire. Bien sûr, Jody avait aussi parlé de sa famille et de toute sa fratrie mais elle n’y faisait pas toujours allusion. Pour dire, Roman et elle étaient ensemble depuis des mois et le pompier avait rencontré un de ses frères tout récemment et par pur hasard.

A propos de ce week-end imprévu, le pompier s’inquiéta de bousculer les plans de la kiné. « Du tout. Je n’avais rien prévu de particulier. » Depuis qu’elle avait débarqué à Hamilton, Jody vivait au jour le jour. Elle consacrait ses journées de libre à découvrir la ville ou ses alentours. Elle avait aussi revu une copine de l’école qui habitait dans la région la semaine précédente et ses nouveaux collègues lui avaient proposé d’aller boire un verre ce week-end mais rien n’était encore fixé. Si la kiné avait compris que Roman ne repartirait pas avant le lendemain, il lui annonça qu’il comptait carrément rester quelques jours. Wow. Plusieurs jours. Rien que tous les deux. C’était la première fois. Elle lui adressa un sourire qui traduisait sa joie à la perspective de passer autant de temps avec lui. « C’est vraiment la meilleure des surprises. Du coup, je pourrai te faire découvrir les beaux coins de la ville. » Jody resserra légèrement son étreinte autour de lui, d’autant qu’il lui exprima à nouveau son envie de l’avoir auprès de lui. Même si les collègues étaient sympas et que le travail n’était pas trop difficile, ce n’était pas pareil qu’à Island Bay où elle pourrait se lancer à son propre compte et être auprès de ses proches. « J’ai hâte aussi. J’en suis presque à la moitié. Normalement, la personne que je remplace reviendra fin juillet si tout va bien. » Jody n’était pas en mesure de prédire la durée exacte du remplacement mais la situation était de toute façon temporaire. La kiné redevint ensuite pragmatique. « On repasse par chez moi ? On pourra déposer nos affaires et je te montrerai où je vis comme ça. » Le temps de son remplacement, Jody louait un petit studio bon marché, elle avait réussi à s’arranger avec un habitant pour un bon prix, parce que les hôtels ou les auberges toutes les nuits auraient coûté un pont et auraient ruiné l’objectif premier de sa venue ici : faire des économies.

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Roméo a tout de suite accroché avec Jody et ce n’était pas une mauvaise chose. Si l’inverse se serait produit, la relation entre la jeune femme et le pompier aurait été plus compliquée. Il est vrai qu’il n’a pas toujours été père et qu’il a dû rapidement se faire à l’idée, mais maintenant qu’il l’est et que le petit garçon, ainsi que Louise, font partie de sa vie, il doit toujours les prendre en considération. Trouver une petite amie qui les accepte et les apprécie, cela en fait partie. « Oh, il est vraiment adorable ! » Un sourire se dessine automatiquement sur les lèvres de Roman, alors qu’il se met à penser à son fils. Qui aurait pu croire qu’il finirait par devenir un papa poule. « Et oui je comprends, ça fait loin pour lui. Il me manque beaucoup aussi. Surtout de ne plus voir sa petite bouille quand il a une idée derrière la tête. » Le jeune homme est sûr d’une chose, c’est que son fils trouvera parfaitement le moyen de se rattraper lorsqu’elle sera de retour à Island Bay. Les enfants n’ont pas la même notion du temps et de l’espace que les adultes. Il n’assimile pas bien que la brune habite à plusieurs centaines de kilomètres et qu’il n’est pas possible de la voir aussi facilement qu’avant. Il ne comprend pas non plus pourquoi cela est aussi long. Roman a dû lui montrer le calendrier de la cuisine pour lui expliquer et désormais, Roméo marque d’une croix rouge tous les jours qui passent jusqu’à ce qu’il retrouve Jody. C’est plutôt mignon. « Ils sont chez leur grand-mère ? » Le jeune homme hoche la tête, avant de poursuivre. « Oui, ça leur fait plaisir de passer du temps ensemble. Que ce soit les enfants ou ma mère. » Il a longtemps été en conflit avec ses parents, avec son père tout particulièrement, alors il n’avait pas l’habitude de pouvoir compter sur eux, pas durant les dernières années au moins. Mais avec l’arrivée des deux enfants, les choses ont changé et le pompier commence même à se rapprocher de nouveau de sa famille. La venue de Roman ici est une surprise, Jody l'ignorait, il n'est donc pas impossible que sa soirée soit déjà occupée avec des personnes qu'elle a pu rencontrer ici. Ce ne serait pas un problème, le pompier pourrait facilement s'adapter, mais avant de faire des plans sur la comète, il préfère demander. « Du tout. Je n'avais rien prévu de particulier. » Ça tombe plutôt bien alors. Même si le jeune homme se serait plus à passer du temps avec les nouveaux amis de sa petite-amie, il ne dit pas non à un tête à tête avec elle. « C'est vraiment la meilleure des surprises. Du coup, je pourrai te faire découvrir les beaux coins de la ville. » Il hoche doucement la tête, alors qu'un sourire s'étire sur son visage. Cette idée lui plaît beaucoup. En réalité, tout lui plairait ici tant qu'il est avec elle. « Avec grand plaisir ! Même si au fond de moi, j'espère qu'ils ne sont pas si beaux que ça. Je ne voudrais pas qu'ils te donnent envie de rester ici. » Il grimace légèrement, avant de sourire de plus belle. L'une de ses mains vient se loger dans le bas du dos de Jody, alors que la jeune femme s'empresse de lui répondre. « J'ai hâte aussi. J'en suis presque à la moitié. Normalement, la personne que je remplace reviendra fin juillet si tout va bien. » C'est un soulagement d'apprendre cela, de savoir qu'elle va bientôt revenir. « On repasse par chez moi ? On pourra déposer nos affaires et je te montrerai où je vis comme ça. » « Je te suis. On prend la voiture ? Même si ce n'est pas très loin, ça me permettra de la rapprocher. » La voiture, c'était bien pour venir ici, mais sinon, très peu pour lui : Roman a une préférence pour le vélo. Il a dû s'adapter avec l'arrivée des enfants, il a dû trouver des alternatives surtout quand Louise était toute petite. Alors si durant ce séjour, il doit laisser la voiture de côté, ce n'est pas un souci. Ils prennent à deux la direction de l'endroit où il s'est garé. Une fois le véhicule récupéré, il se laisse guider par les indications de la jeune femme. « J'ai vu ton frère l'autre jour, Thad. On s'est retrouvé binôme durant un cours de cuisine. » La nouvelle doit être surprenante. Pour son frère, mais aussi pour le fait que l'endroit où ils se sont rencontrés, c'était un cours de cuisine. « J'ai toujours mes deux mains, c'est signe que nous ne nous sommes pas entre-tués à coup de couteaux. » Dit-il, pour plaisanter. « Je crois que ça s'est plutôt bien passé. » C'était cordial, voilà tout. Ils étaient sûrement autant surpris l'un que l'autre de se retrouver là. Ça faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus, cela remonte à l'opération du pompier et à ce moment-là, il ne connaissait pas encore la benjamine des Jenkins.

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Roman & Jody

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Roman lui confirma avoir déposé les enfants chez sa mère. C’était la première fois qu’il passait un week-end entier loin d’eux depuis la naissance de Louise. Jody était contente que les deux petits bouts puissent passer du temps auprès de leurs grands-parents et que le pompier était en mesure de compter sur eux en cas de besoin. Elle ne connaissait pas toute l’histoire de famille mais tout n’avait pas toujours été au beau fixe entre eux. Heureusement, l’arrivée des enfants avait changé la donne. Il lui demanda ensuite si elle avait des plans particuliers pour ce week-end puisqu’il était venu se greffer au programme mais Jody n’avait encore rien prévu. Depuis qu’elle était arrivée à Hamilton, elle vivait au jour le jour. Elle aurait donc tout le temps de lui montrer les environs, une idée qui séduisit le pompier. « Qui sait. C’est peut-être toi qui tomberas sous le charme de la ville. » Un sourire taquin s’afficha sur le visage de la jeune femme. De par la visite surprise et de par les mots empreints d’inquiétude de Roman quant à la possibilité qu’elle veuille rester à Hamilton, Jody comprit qu’elle lui manquait vraiment. La kiné lui apprit donc que son contrat de remplacement devait se terminer la fin du mois suivant. Elle proposa ensuite de repasser par chez elle pour déposer ses affaires et qu’il puisse se poser un peu après ce long trajet. Roman l’invita à prendre la voiture pour la rapprocher. « Oui bien sûr. » Jody le suivit jusqu’au véhicule et lui indiqua la route à suivre. La kiné n’avait pas de voiture puisqu’elle se déplaçait principalement à pied ou en transports mais elle avait quand même passé le permis au cas où. Pendant le trajet, Roman lui apprit alors qu’il avait croisé son frère Thad à un cours de cuisine. Ils avaient même formé un binôme. Si elle avait remarqué que le pompier cherchait à s’appliquer en la matière pour ses enfants, elle était plutôt surprise de l’endroit où Thad et lui s’étaient rencontrés. « Décidément, tu en as fait une spécialité de voir mes frères quand je ne suis pas là. » Bien sûr, Jody espérait que la session de cuisine s’était bien passée et que son grand frère n’avait pas infligé un interrogatoire digne de ce nom au pompier. C’était important pour elle que sa fratrie l’apprécie sans devenir envahissante par rapport à sa vie privée. Par deux fois, Jody n’avait pas été présente même si elle était finalement arrivée quand il avait rencontré Gabriel. « Vraiment ? Tu ne l’as pas vu s’acharner sur un pauvre légume à la place ? » Il valait mieux le prendre sur le ton de l’humour. Elle aurait quand même bien aimé être une petite souris pour voir la scène. En tout cas, Roman pensait que ça s’était bien passé, ce qui était plutôt bon signe même si elle le titilla. « Tu crois ? Je ne sais pas si c’est très rassurant. » En vrai, Thad n’avait sûrement pas cherché à effrayer son amoureux, juste à glaner des petites informations comme le grand frère protecteur qu’il était. Et puis, ils s’étaient déjà rencontrés l’année précédente avant même que Roman ne commence à fréquenter Jody. « Du coup, qu’as-tu appris de bon ? En cuisine. » Elle n’en oubliait pas ce qui avait réuni les deux hommes et s’intéressa donc aux progrès du futur chef Hellington. Le couple arriva enfin dans la rue où habitait Jody, un quartier calme et à une quinzaine de minutes à pied du centre. Une fois le véhicule garé, la jeune femme descendit et entraina Roman à sa suite. Elle occupait un studio au-dessus d’une maison à la façade blanche et fleurie. Bon marché, l’endroit était petit et lumineux. Jody pouvait y accéder par un escalier latéral. « Tadaaam. Bienvenue chez moi. » L’invita-t-elle à entrer. Cosy, l’appartement disposait d’une grande pièce meublée avec tout l’essentiel et d’une salle de douche séparée. Juste assez pour une personne. Avec elle, Jody avait emmené une dizaine de livres et des cadres photo de ses proches qui trônaient un peu partout dans le salon. Elle aimait personnaliser les endroits où elle habitait, leur donner une vie. Sur ces mots, la brune referma derrière lui, déposa son sac de travail près de l’entrée et s’occupa de mettre les fleurs dans le seul vase du studio pendant que Roman découvrait l’endroit.

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La voir, même si ce n'est que pour quelques jours, ça remplit Roman de joie. Et c'est avec ce sentiment qu'il comprend facilement que ce qu'il vit avec elle est réel, qu'il éprouve de fortes choses pour elle. « Qui sait. C'est peut-être toi qui tomberas sous le charme de la ville. » Le jeune homme hausse légèrement les sourcils. Ne connaissant que Wellington et Island Bay, ce ne serait finalement pas si étonnant que cela qu'il se découvre une passion pour une autre ville. Il tient à ses racines, c'est vrai, mais il y a sûrement beaucoup de choses à découvrir ailleurs. Jody lui propose de passer par chez elle avant de définir leurs plans pour la suite. Ce n'est pas le pompier qui va la contredire, après plusieurs heures de routes, sans forcément faire beaucoup de pauses, pouvoir s'arrêter un peu ne lui fera pas de mal. Ça lui permettra aussi de pouvoir déposer ses affaires. Une fois installés dans la voiture, Roman suit les indications de sa petite amie. Puis il commence à lui parler d'une rencontre qu'il a fait durant un atelier de cuisine. « Décidément, tu en as fait une spécialité de voir mes frères quand je ne suis pas là. » Elle n'a pas tort. Et pourtant, ce n'est jamais fait exprès, il faut croire que le destin veut le voir paniquer. « Vraiment ? Tu ne l'as pas vu s'acharner sur un pauvre légume à la place ? » Il la regarde, se questionnant sur le sens de ses mots. Est-ce qu'elle plaisante ? Jody est la plus jeune de sa famille et il y a une certaine différence d'âge avec ses deux frères, ce qui doit sûrement les rendre protecteurs. Roman a bien conscience de cela et c'est bien pour ça qu'il n'a pas forcément été à l'aise de se retrouver seul avec Gabriel puis avec Thad. Il ne répond pas forcément aux critères du petit ami qu'ils s'imaginaient pour elle. Presque la trentaine, deux enfants : ce n'est pas forcément ce que l'on espère pour une jeune femme de seulement vingt-deux ans. « Tu crois ? Je ne sais pas si c’est très rassurant. » Il ne l’a pas tué, ne l’a même pas menacé, c’est déjà bien. Ils sont presque prêts pour un repas de famille. Quoique, ça reste à voir, c’est peut-être encore un peu tôt pour l’instant. « Il a parlé de m’offrir un livre de cuisine, ce n’est pas rien. » Ce n’est pas grand-chose c’est vrai, mais c’est toujours mieux que rien. « Du coup, qu’as-tu appris de bon ? En cuisine. » « Je peux désormais faire des verrine de mousse de saumon fumé aux pousses d'épinard. » Un large sourire se dessine sur ses lèvres, lié à la fierté qu’il a. « C’est peut-être encore un peu raffiné pour les enfants, mais je suis sûr que je peux réussir à faire autre chose avec ces mêmes ingrédients. » S’il a fait ce stage, c’était pour Roméo et Louise, mais cela ne veut pas dire que c’était exclusivement pour lui. En réalité, il a plutôt bien aimé se retrouver derrière les fourneaux, il ne serait donc pas étonnant qu’il se lance dans de nouveaux plats, que ce soit dans un autre cours de cuisine ou non. « L’important, c’était que j’y découvre de nouvelles choses et c’est réussi. » Cela pourra aussi lui servir à faire plaisir à Jody. Finalement, ce cours est vraiment bénéfique. Après avoir roulés pendant plusieurs minutes, les deux amoureux arrivent enfin à destination. Le pompier gare la voiture, récupère ses affaires dans le coffre et suis Jody de près, qui le guide jusqu’à son appartement. « Tadaaam. Bienvenue chez moi. » À voir sa petite amie agir, Roman ne peut s'empêcher de sourire. Il pénètre dans le logement et commence à regarder un peu partout. Il ressemble légèrement au premier endroit où il a vécu, avant qu'il ne se mette en colocation avec Laurel. C'est petit, mais pourtant suffisamment grand pour une personne vivant seule. « C'est vraiment joli. Tu sais y faire avec la décoration. » Même si la jeune femme n'est ici que pour quelques mois, elle a parfaitement réussi à le rendre vivant, à le rendre à son image. Alors qu'il s'avance un peu plus dans la pièce, le pompier lâche maladroitement un début de phrase. « Je te laisserais gérer quand.. » Il s'arrête brusquement, réalisant qu'ils n'ont pas encore parlé de ce genre de choses. « Si tu veux, je peux te faire à manger ce soir. Enfin.. j'aurais sûrement besoin de deux mains supplémentaires. Et après ça, nous pourrons sortir en ville ? Il y a des animations ou quelques choses du genre ? » Parler d'autres choses, en espérant que sa précédente phrase soit oubliée. C'est exactement ce qu'il est en train de faire. « Sauf si tu préfères qu'on fasse l'inverse : qu'on commence par manger en ville et qu'on rentre ensuite ici pour finir la soirée au calme. » Il n'a pas vraiment de préférence et surtout, il ignore ce qui se trouve dans le réfrigérateur de la brune. S'il est vide, autant aller manger ailleurs.

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Quand Roman lui apprit qu’il avait croisé son frère à un cours de cuisine, Jody se demanda comment la séance s’était passée mais elle se doutait que Thad n’avait rien fait de spécial à part peut-être essayer d’en apprendre plus sur le pompier qui fréquentait sa sœur. Les membres de sa famille étaient généralement bienveillants à moins d’une bonne raison. Jody ne cachait pas sa relation. Si elle n’avait pas encore emmené Roman à un dîner de famille, c’est parce qu’elle prenait son temps et aussi parce qu’elle était assez discrète sur leur couple. C’était comme si elle cherchait à protéger ce qu’ils partageaient dans une bulle et qu’elle redoutait que cette bulle éclate si elle l’exposait trop vite. Les mauvaises expériences passées de la kiné l’avaient rendue prudente. Et puis, les familles, c’était toujours délicat. Jody espérait vraiment que la sienne apprécierait le pompier, parce qu’elle tenait vraiment à lui. Pas qu’elle fréquentait une personne sur base de l’appréciation de son entourage mais ce serait compliqué à gérer dans le cas contraire. Cependant, Roman avait déjà rencontré toute sa fratrie alors l’étape suivante ne serait en principe qu’une formalité. Et comme il lui semblait que le cours de cuisine s’était bien passé, Jody plaisanta sur le sujet et s’enquit de ce qu’il avait appris. De son côté, la brune se débrouillait mais elle n’était pas le nouveau chef gastro de la région, surtout pas si on prenait en compte les dons de sa mère en la matière. « Le restaurant Hellington ouvrira bientôt ses portes alors. » Malgré l’humour, Jody était surtout fière de lui. Il se fixait des objectifs et se donnait les moyens de les réussir. Sur ce point, ils se ressemblaient. « Le poisson, ce n’est pas l’aliment qui séduit le plus les enfants mais je suis sûre que tu trouveras de quoi faire, oui. » Elle se souvenait de ces week-ends passés chez sa grand-mère qui trouvait toujours des astuces pour agrémenter les repas de façon ludique. Par exemple, elle s’amusait à dessiner un visage dans l’assiette quand elle lui préparait des œufs sur le plat. Les œufs représentaient les yeux et les légumes le sourire. Jody se souvenait de cette image toute simple mais elle avait déjà eu droit à des idées bien plus élaborées. Roman pourrait s’y essayer et elle l’aiderait volontiers. « On dirait que tu y as pris goût en tout cas. C’est plus motivant quand on cuisine pour d’autres que soi. » En tout cas, c’est ce que Jody avait constaté depuis qu’elle logeait seule ici. Autant elle s’appliquait dans sa colocation, autant elle zappait parfois la case repas depuis qu’elle était à Hamilton. Lorsqu’ils arrivèrent dans l’appartement, Jody laissa Roman se mettre à l’aise et découvrir le logement pendant qu’elle s’occupait du bouquet. Il lui adressa un compliment sur la décoration. Jody n’avait pas emporté beaucoup d’affaires mais elle avait agrémenté l’endroit un minimum pour se sentir comme à la maison. Le pompier s’apprêtait à enchainer mais il s’interrompit brusquement. La kiné releva les yeux vers lui mais préféra ne pas réagir de peur de ne pas avoir saisi où il voulait en venir. Il lui proposa alors de préparer à manger et de sortir ensuite ou l’inverse. Autant la première option était tentante – elle avait envie de goûter à ses bons petits plats et l’idée de cuisiner ensemble l’intéressait-, autant elle n’avait pas prévu le coup. Ouvrant le frigo, elle constata que celui-ci était bien vide. « Il reste des œufs, du lait… Ah et un paquet de pâtes dans l’armoire… Nous n’irons pas très loin avec ça. J’irai faire des courses demain. » Elle esquissa un sourire contrit. Pas grave, ils avaient tout le week-end pour y remédier. « On ne va pas se prendre la tête pour ce soir, y’a des restos sympas en ville. » Jody en avait testé un avec les collègues et le propriétaire du logement lui en avait conseillé un autre. Ce qui serait parfait pour découvrir un des endroits les plus insolites d’Hamilton par la même occasion. « Et oui, il y a des animations musicales dans certains bars. On pourra y faire un tour aussi… Tu veux peut-être te reposer un peu avant, après ce long trajet ? » La brune lui proposa ensuite à boire, elle n’avait que de l’eau ou de la bière locale en stock. A noter : prévoir de réserves en cas de visite surprise.

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La cuisine, ce n’est pas son point fort. Mais Roman se surprend à vouloir faire des efforts, même là-dessus et c’est cela qui l’a amené à rencontrer l’un des frères Jenkins. Un coup du destin peut-être, certainement même. Mais à sa plus grande surprise, la soirée ne s’était pas mal passée, il avait même appris des choses. « Le restaurant Hellington ouvrira bientôt ses portes alors. » Un sourire se dessine sur les lèvres du pompier. Il sait bien qu’elle plaisante. Il ne donne pas cher de la peau de ce restaurant sinon. Il tiendrait peut-être au début, deux semaines, le temps que le bouche à oreille se fasse et que les gens comprennent que le cuisinier n’est qu’un débutant. « Le poisson, ce n’est pas l’aliment qui séduit le plus les enfants mais je suis sûre que tu trouveras de quoi faire, oui. » Il est vrai que ce n’est pas le plus évident. Il arrive que Roméo mange du poisson pané, ou encore du thon. Mais hormis ceux-là, ça risque d’être compliqué. Pour un temps au moins, plus tard ce sera peut-être plus facile. Ou pire, à voir. « On dirait que tu y as pris goût en tout cas. C’est plus motivant quand on cuisine pour d’autres que soi. » Il est vrai que maintenant, le pompier a envie de se tenter à d’autre chose, à des recettes finalement basiques, mais qu’il est toujours plus facile d’acheter en surgelés. Arrivés à l’appartement de la jeune femme, Roman s’y aventure doucement, découvrant le monde qu’elle s’est créé. Une décoration simple, mais agréable. Finalement, juste ce qu’il suffisait pour que Jody se sente suffisamment chez elle ici. Ça devait rendre le séjour plus agréable que d’être dans un endroit blanc, sans vie. Soudainement, le jeune homme se projette. Il imagine ce genre de décoration chez lui, apportée par sa petite amie, bien sûr, mais lorsqu’il se rend compte qu’il va peut-être un peu trop vite, il est déjà trop tard. Alors il essaye de rattraper les choses et il commence à parler de ce qu’ils pourraient faire ce soir. Cuisiner, puis sortir. Ou sortir et revenir ici plus tard pour se poser. Les deux options lui conviennent. « Il reste des œufs, du lait… Ah et un paquet de pâtes dans l’armoire… Nous n’irons pas très loin avec ça. J’irai faire des courses demain. » Même pour faire des pâtes carbonara, ça va être juste. Il est donc préférable pour eux de sortir. La cuisine à deux n’est que partie remise. « On ne va pas se prendre la tête pour ce soir, y’a des restos sympas en ville. » Le jeune homme hoche doucement la tête et revient un peu vers Jody. « Et oui, il y a des animations musicales dans certains bars. On pourra y faire un tour aussi… Tu veux peut-être te reposer un peu avant, après ce long trajet ? » « Pourquoi pas. Même si je pourrais toujours me rattraper cette nuit. » Il n’a pas forcément l’habitude de conduire et encore moins aussi longtemps, il ne sait pas encore comment son corps va réagir. La jeune femme lui propose à boire, il demande alors une bière et une fois la boisson récupérée, il va s’installer dans le canapé. Il boit plusieurs gorgées et invite sa petite amie à le rejoindre. « Ça sonne bientôt la fin. Pas trop inquiète ? » Il la regarde, un sourire sur les lèvres. Assis maintenant à quelques centimètres l’un de l’autre, Roman tourne légèrement son corps et il prend la main de la brune entre la sienne. « Tu vas devenir ta propre patronne, avoir tes propres patients. » En quelques mois, elle va passer d’étudiante à entrepreneuse, ce n’est pas rien. « Tu vas aussi devenir tellement overbookée que je vais devoir me casser quelque chose pour pouvoir te voir. » Il grimace, très peu sérieux dans ses paroles et ses mimiques. Il n’en arriverait pas là, cela a déjà été suffisamment difficile pour lui de ne pas pouvoir se servir complètement de sa jambe pendant plus d’un an. « Je suis content que tout cela t’arrive, tu le mérites. » Roman caresse doucement le dessus de la main de Jody, avant de se pencher vers elle et de déposer un tendre baiser sur sa joue. « C’est en partie grâce à toi que j’en suis là aujourd’hui, que je vais pouvoir retourner sur le terrain. » S’il y a bien une chose qu’ils ont en commun, c’est leur passion pour leur métier. Mais l’un des deux est plus dangereux que l’autre. D’ailleurs, sans cela, ils ne se seraient jamais rencontrés. Un mal pour un bien dirons nous. « Ils m’ont demandé quand je voulais repartir en intervention, je leur ai parlé de septembre. Je vais attendre que Louise fête ses un ans. » Depuis sa reprise à la caserne, le pompier ne faisait que répondre aux téléphones et gérer les urgences qui venaient directement à lui, des malaises à proximité ou des plaies le plus souvent. Ce n’est pas pour cela qu’il a signé au départ et c’est bien pour ça qu’il est heureux de pouvoir retourner sur le terrain. Mais désormais, il n’est plus seul. Il y a Roméo, Louise et Jody.

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Face à son frigo vide, Jody choisit l’option sortie en ville pour ne pas courir au magasin ce soir. Il n’était pas tard alors elle proposa à Roman de se reposer un peu avant, puis elle décapsula deux bières et lui tendit la sienne avant de le rejoindre dans le canapé. Prenant sa main dans la sienne, il lui parla de son cabinet qui allait bientôt ouvrir et lui demanda comment elle se sentait. « Pour le moment, ça va. Enfin, plus ça rapproche, plus je me demande si j’ai bien pensé à tout. J’aurai encore des choses à terminer et un tas de papiers à remplir quand je reviendrai. Mais ça ira. » Plus son retour approchait, plus elle ressentait de la nervosité, ce qui était bien normal quand on se lançait. Toutefois, le projet de la jeune femme aboutissait doucement alors elle avait confiance pour la suite. Et en effet, Jody serait sa propre patronne. Il y avait de bons côtés. Elle pourrait se gérer et organiser son temps comme elle le voulait. Bien sûr, la jeune femme devrait se faire connaître et établir sa patientèle mais tout viendrait à point. Quand Roman plaisanta en trouvant un moyen extrême de venir la voir, Jody rit de bon cœur. Il ne s’était déjà pas loupé l’année précédente, à ne pas réitérer. « Tout de suite ! Tu sais si tu veux un rendez-vous hebdomadaire, il suffira de demander. » La kiné lui lança un regard complice. Elle aussi adorait le taquiner. Et même si elle ne savait pas comment ça se passerait, l’idée ne lui déplaisait pas en réalité. Serrant tendrement sa main, Roman se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa joue, provoquant des décharges d’électricité dans le corps de la jeune femme. Pouvoir le voir, le toucher. Sa présence lui avait manqué. Jody se sentait enfin comme à la maison. Cette distance lui avait permis de se rendre compte combien elle s’était attachée à lui. En tout cas, le pompier croyait en elle et ça la touchait beaucoup. « Merci. » Il considérait d’ailleurs qu’elle avait contribué à son rétablissement. Roman avait représenté un double défi. Il avait été le premier patient dont elle s’était occupée seule et il avait ensuite fallu composer avec leur relation naissante. Une rencontre peu conventionnelle. Relevant les yeux vers lui, elle se retrancha de nouveau derrière un ton léger. « C’est grâce à tes efforts aussi. Bon, tu râlais au début mais tu as fait ce qu’il fallait. » Maintenant qu’il était remis, Roman lui annonça sa reprise des interventions. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il reprenne le travail dans des conditions normales. Cependant, elle réagit d’abord à l’anniversaire de Louise, surprise de la vitesse à laquelle l’année s’était écoulée. La jeune femme les revoyait encore à l’hôpital. « Un an déjà. Comme le temps file. » A cet âge, un bébé changeait chaque semaine. Jody n’avait pas revu Louise depuis son départ à Hamilton. Son petit ami lui envoyait régulièrement des nouvelles et des photos via téléphone. Dernièrement, la fillette avait réussi à se lever plusieurs fois et essayait de se tenir debout en s’accrochant au pied d’une table ou d’un meuble. La petite serait probablement bientôt en mesure de marcher, peut-être vers ses un an. Il fallait plus ou moins de temps selon les enfants. « Heureusement que tu es complètement rétabli. Tu devras bientôt courir derrière elle. » Un sourire étira ses lèvres. Il avait déjà à faire avec Roméo mais le garçon était en âge d’écouter son père. Deux enfants, c’était une autre histoire. « C’est une bonne nouvelle pour les interventions, toi qui te réjouissais de reprendre. Tu n’appréhendes pas ? » Jody s’enquit de son ressenti car même s’il se réjouissait de retrouver un rythme de travail normal, Roman avait eu un accident, un événement susceptible de laisser des traces. Ce serait nouveau pour Jody aussi. Jusqu’à présent, elle n’avait pas eu à s’inquiéter pour lui. A voir si elle vivrait le quotidien aussi sereinement quand il se trouverait confronté aux dangers. Pourtant, elle ne lui dirait rien parce qu’il était aussi passionné qu’elle par ce qu’il faisait. Roman avait besoin de retrouver sa vie d’avant.

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« Pour le moment, ça va. Enfin, plus ça rapproche, plus je me demande si j’ai bien pensé à tout. J’aurai encore des choses à terminer et un tas de papiers à remplir quand je reviendrai. Mais ça ira. » De tous les chemins qu’elle aurait pu choisir en sortant de ses études, il est certain qu’elle n’a pas choisi le plus facile. Mais il n’est pas impossible, pas insurmontable et Roman ne doute même pas une seconde de sa petite amie. Il lui faudra peut-être un petit temps d’adaptation, mais après ça, tout ira comme sur des roulettes. « Tout de suite ! Tu sais si tu veux un rendez-vous hebdomadaire, il suffira de demander. » « Et dire que je pensais que tu allais proposer des rendez-vous quotidiens.. » Le pompier grimace légèrement, faisant mine d’être déçu, avant de sourire de nouveau. La voir ici, ça lui fait prendre conscience de tout le chemin qu’elle a parcouru pour en arriver là. Elle a travaillé dur durant ses études et aujourd’hui, elle mérite tout ce qu’elle a. « Merci. C’est grâce à tes efforts aussi. Bon, tu râlais au début mais tu as fait ce qu’il fallait. » Il est vrai qu’au début, Roman n’était certainement pas le patient idéal. Il ne voulait pas être dans ce centre, il voulait brûler des étapes et retourner sur le terrain. Mais c’est la brune, avec ses mots, qui a su le raisonner et qui finalement lui a donné envie de se donner à fond pour sortir plus vite. Rapidement, le pompier aborde un sujet qui pourrait être fâcheux : sa reprise officielle en tant que pompier qui sera effective lorsque sa fille aura un an. « Un an déjà. Comme le temps file. » Il hoche la tête pour confirmer ses propos. Une année, c'est à la fois long et très court. Avec Louise, c’est passé tellement vite. Il n’est pas rare que Roman se remémore la première fois où il l’a tenu dans ses bras. « Heureusement que tu es complètement rétabli. Tu devras bientôt courir derrière elle. » « Je vais devoir m’activer pour rendre la maison sécurisée. » C’est ce qui est écrit dans les livres. Il faut cacher les prises électriques, protéger les coins de meubles et sûrement d’autres choses. Pour l’instant, le jeune homme a repoussé le moment, mais bientôt il ne pourra plus le faire. « Surtout que son frère serait capable de lui donner de mauvaises idées. » Le petit garçon n’a pas vraiment la notion du danger, même si Roman, de par son rôle de père et son métier, essaye au mieux de lui apprendre les choses qu’il faut faire et celles qu’il ne faut pas. « C’est une bonne nouvelle pour les interventions, toi qui te réjouissais de reprendre. Tu n’appréhendes pas ? » Peut-être qu’il devrait, après tout, il n’a pas mis les pieds sur un incendie ou un accident depuis un an. Peut-être qu’il a perdu la main depuis et pourtant, il ne peut s’empêcher d’être ravi de la nouvelle. « Non, ça va. Je crois que d’être revenu à la caserne, même si ce n’était qu’à l’accueil, ça m’a préparé à ce retour. Je les vois toujours partir, sans moi et ça me donne toujours plus envie d’y aller avec eux. » Il n’aurait pas l’interdiction du médecin d’y retourner, ça fait sûrement déjà plusieurs semaines, voire mois, qu’il serait monté dans l’un des camions. « Ça sera peut-être bizarre à la première intervention, avant de passer à l’action. » Même si Roman ne voit que le bon côté des choses, il ne faut pas oublier que la dernière fois qu’il s’est retrouvé dans un bâtiment en feu, le sol s’est écroulé sous ses pieds et il a fait une chute de plusieurs mètres. Peut-être qu’à un certain moment, les images de ces souvenirs lui reviendront, mais ça, il ne le saura qu’au moment venu. « Mais c’est mon métier, je suis fait pour ça. » Il n’a jamais vraiment eu de doutes là-dessus et si aujourd’hui il devait changer, ça serait difficile pour lui de savoir quoi faire d’autres. « Promis, je ferais attention à moi. » Il sourit et vient tendrement poser sa main sur la cuisse de la jeune femme. Cette promesse, même s'il l'a fait aujourd'hui, il n'est pas sûr de pouvoir la tenir. Quand il y a des incidents, c'est bien souvent parce que les pompiers ont été pris de court et qu'ils se sont retrouvés pris au piège dans les flammes. Alors malheureusement, Roman ne sait pas de quoi demain sera fait et même s'il aimerait ne plus jamais passer par la case hôpital, il se peut que cela arrive un jour. « Tu sais comment est-ce que tu vas t'organiser lorsque tu vas rentrer à Island Bay ? » Pour justement éviter ce sujet de la blessure ou pire, un sujet qui pourrait être sensible, le pompier décide de passer à autre chose. « Est-ce que tu vas retourner à la colocation ? » Cette question sonne bizarre, il s'en rend compte dès que ces mots ont franchi sa bouche. Alors rapidement il enchaîne, prenant cette fois-ci son courage à deux mains pour ne pas s'arrêter au plein milieu de sa proposition. « Sinon, je me disais que peut-être tu accepterais de venir à la maison. Pas pour une nuit ou deux, mais de manière officielle et durable. » C'est peut-être un peu maladroit, mais le jeune homme n'a jamais fait cela. C'est la première fois qu'il se sent aussi bien avec une femme, au point de lui demander d'emménager avec lui. « Je sais que nous n'en avons jamais parlé et je ne veux pas te faire peur ou quoique ce soit, mais.. » Depuis le départ de Jody pour Hamilton, il se rend compte à quel point il est attaché à elle et finalement, emménager avec elle, ce n'est que la suite logique des choses. « Je tiens beaucoup à toi et si je le pouvais, je passerais tout mon temps avec toi. » Ce n'est en aucun cas une obligation. Si elle préfère encore attendre un peu, Roman n'y verra aucune objection et il comprendra sa réponse.

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Affichant une moue déçue, Roman lui fit comprendre qu’il avait espéré des rendez-vous tous les jours. « Oh mais tu oublies ceux d’après-journée. » Répondit Jody d’un air complice, flirtant un peu avec lui. Une des forces de leur relation était qu’ils ne cessaient jamais de se taquiner et de se chercher avec une facilité déconcertante. Pourtant, ce n’était pas gagné pour la kiné au début. La seule histoire sérieuse que la jeune femme avait connue ne s’était pas bien passée et elle n’avait pas beaucoup d’expérience en relation amoureuse. Sans parler de leur différence d’âge, de leur configuration familiale opposée – Roman avait deux enfants et elle sortait des études – et en plus il était son patient. Dans un premier temps, elle avait mis des barrières entre eux avant de changer progressivement suite à l’évolution de leur relation. Au fil des mois, il avait réussi à lui faire baisser sa garde et à la remettre en confiance, de sorte qu’elle avait relégué ses mauvaises expériences au fond d’un placard verrouillé à double tour. Avec lui, elle était à l’aise et elle se sentait bien, prête à envisager l’avenir sous un regard nouveau. Roman lui annonça alors qu’il reprendrait les interventions à la fin de l’été, juste après l’anniversaire de Louise. Jody n’en revenait pas comme le temps défilait à une vitesse folle. La petite fille avait déjà bien grandi. Et Roman aussi avait mûri. En moins de deux ans, il avait traversé un nombre d’épreuves incalculables, qui en aurait retourné plus d’un. La perte de son amie, l’accident au travail, la disparition de la mère de ses enfants et ensuite leur garde. Malgré les difficultés, il s’était relevé et forçait l’admiration. Cette année, il vivait pour la première fois la joie de voir toutes les étapes d’un bébé puisqu’il en avait été privé pour son fils. Bientôt, Louise courrait partout dans la maison. Il songeait d’ailleurs à la sécuriser pour que la petite ne se blesse pas. « Je pourrai regarder avec toi si tu veux. On avait fait la même chose pour ma nièce. » A trois ans, Victoria était un peu plus grande que Louise mais elle était aussi passée par les mêmes phases et demandait toujours beaucoup d’attention, une vraie boule d’énergie. Et puis chez Roman, Roméo n’était pas en reste pour apprendre des bêtises et peut-être les inculquer à sa sœur. « Oui et plus elle grandit, plus il aura envie de jouer avec elle. » Entre enfants de jeune âge, c’était souvent ainsi. Ils aimaient jouer ensemble. La brune s’en rappelait avec sa sœur notamment. Par rapport aux interventions, Roman n’appréhendait pas car la reprise du travail à l’accueil de la caserne avait été une bonne transition. Il brûlait d’envie d’accompagner les autres pompiers sur le terrain. Il était tellement courageux. Il exerçait un métier dangereux et qui demandait des sacrifices tant au niveau des horaires qu’aux différents points d’attention exigés par un tel boulot tel qu’un régime alimentaire particulier et le maintien d’une bonne condition physique. Roman semblait prêt. « Je comprends. Tout va bien se passer. C’est grâce à des gens comme toi que des personnes peuvent retrouver leur foyer ou s’en sortir. » Si beaucoup de femmes fantasmaient sur les pompiers pour ce qu’ils représentaient, Jody ne s’était pas attachée à lui pour cette raison, plutôt pour les qualités humaines qu’il avait et qui lui était en effet indispensables dans son travail. Elle était fière de lui, du chemin qu’il avait parcouru ces derniers mois, notamment pour se rétablir. Bon d’accord, Jody avait quand même emmené le calendrier qu’il lui avait offert dans ses valises pour Hamilton. Ressentant sans doute l’inquiétude qui venait de la traverser, Roman lui promit de faire attention à lui et posa tendrement une main sur sa cuisse dans un geste destiné à la rassurer. « J’espère bien. Tu ne voudrais pas recommencer les séances de torture avec ta kiné. » Elle esquissa un sourire et se pencha vers lui, déposant un baiser affectueux sur sa tempe. A cette proximité, le nez de la jeune femme effleurait sa joue tandis que son souffle venait caresser son cou. Se lovant contre lui, la kiné se détendait et retrouvait ses marques auprès de lui. Il lui demanda alors comment elle s’organiserait lorsqu’elle rentrerait à Island Bay. La question la prit au dépourvu. Parlait-il la colocation ou de son travail ? Roman ne tarda pas à l’éclairer : retournerait-elle dans la colocation ? Jody lui lança un regard interrogateur. Il lui proposa alors d’emménager avec lui. Pas pour une nuit ou pour une semaine. Pour de bon. Sous le coup de la surprise, la brune resta d’abord silencieuse. Elle ne s’y attendait tellement pas, du moins pas maintenant, qu’elle était sans voix. Wow. Au de-là de l’engagement que représentait cette proposition, Roman lui offrait en même temps une place à part entière dans la petite famille qu’il formait avec ses enfants. En venant habiter chez lui, le couple officialiserait leur relation plus sérieusement et elle intégrerait la famille d’une façon plus permanente. Voyant qu’elle réfléchissait, Roman reconnut qu’ils n’en avaient jamais parlé avant et qu’il avait bien conscience que la kiné pouvait prendre peur mais il s’était attaché à elle et il voulait passer tout son temps avec elle. La séparation induite par son remplacement à Hamilton avait visiblement poussé le pompier à réfléchir à tout ça. Bien plus qu’elle. Ça faisait beaucoup d’informations à assimiler. D’une part, Jody devait rentrer. Elle pensa à Spencer qui se réjouissait de la revoir, au lancement de son cabinet, à son envie de voir Roman tout le temps et pas juste quelques fois par semaines. Non, Hamilton lui avait aussi donné envie de plus. Mais était-elle prête ? Elle ne le saurait jamais si elle ne sautait pas le pas. « Sérieusement ? C’est… » Inattendu. Jody cherchait ses mots. « Vous avez le chic pour me surprendre, monsieur Hellington. » Elle se réfugiait toujours derrière un ton léger quand elle ne savait pas quoi dire et elle lui servit le vieux diminutif entre patient et kinésithérapeute. Enfin, si. Au fond, la brune savait ce qu’elle voulait. « Oui. Mille fois oui. Venir ici m’a fait réaliser à quel point tu me manquais, à quel point j’avais envie de te voir. Et maintenant que tu es là, c’est encore plus évident pour moi aussi. J’ai aussi envie de passer tout mon temps avec toi. » Roman avait réussi où tous les hommes avaient échoué, il avait gagné son cœur, de manière insidieuse, elle tombait amoureuse de lui, comme on attrape une maladie, sans le vouloir, sans y croire au début. Un appel du destin, leur rencontre, l’avait poussée dans ses bras, oublieuse des doutes et des mauvaises expériences passées. Abîmés et cabossés en amour, ils avaient créé malgré eux un nous dans une situation pour le moins inhabituelle. Ils n’entraient pas dans les cases habituelles de la société et ils s’en portaient très bien. Cependant, Jody s’inquiétait de la réaction de Roméo et Louise. La petite ne se rendrait pas vraiment compte du changement mais le garçon était largement en âge de comprendre. « Les enfants ne seront trop perturbés, tu penses ? C’est un grand changement. »

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Le temps passe à une vitesse folle, c’est vrai. C’était le cas avant aussi, mais avec des enfants, surtout un en bas âge, on se rend compte encore plus de la chose. Louise va bientôt avoir un an, un an que Roman s’occupe d’elle, d’une manière qu’il n’avait pas eu l’occasion de faire avec Roméo et bizarrement, il se découvre une fibre paternelle. Il y a deux ans, il n’est même pas sûr qu’il s’imaginait avec des enfants un jour, mais tout cela a bien changé. Même si parfois, certaines lacunes refont surface. « Je pourrai regarder avec toi si tu veux. On avait fait la même chose pour ma nièce. » Des fois, c’est à se demander si Jody ne s’y connaîtrait pas plus que lui. Elle le surprend un peu plus chaque jour. « Oui et plus elle grandit, plus il aura envie de jouer avec elle. » Ça commence doucement à être le cas, même si forcément, du haut de ses six ans, Roméo ne joue pas à la même chose que sa sœur. Il aimerait qu’elle aille plus vite, qu’elle soit plus vive, mais elle fait de son mieux pour le suivre quand elle le peut. Après le sujet de la petite fille, il est important de parler d’autre chose : du retour de pompier en intervention. Après plus d’un an loin des flammes, il va les retrouver début septembre. « Je comprends. Tout va bien se passer. C’est grâce à des gens comme toi que des personnes peuvent retrouver leur foyer ou s’en sortir. » Un sourire se dessine sur les lèvres du jeune homme. Ce n’est pas forcément un métier facile, mais il ne se sentira jamais aussi bien là qu’ailleurs. « J’espère bien. Tu ne voudrais pas recommencer les séances de torture avec ta kiné. » Même si cela pourrait lui permettre de la voir un peu plus, Roman n’espère pas devoir repasser par la case hospitalisation et rééducation. La jeune femme dépose un baiser sur sa tempe et vient se caler dans ses bras. Le pompier vient alors déposer un baiser sur son front et il commence à jouer avec ses cheveux, la mèche passe entre ses doigts. Il se renseigne ensuite sur les projets de Jody à son retour à Island Bay. Ses questions ne sont pas innocentes, pas complètement, il a une idée derrière la tête. Mais celle-ci le terrifie, car il doit baisser sa garde, comme il ne l’a jamais fait. Cependant, maintenant qu’il a commencé, il ne peut plus s’arrêter. « Sérieusement ? C’est… Vous avez le chic pour me surprendre, monsieur Hellington. » Mais il y a bonnes et mauvaises surprises. Roman se demande de laquelle il s’agit. Il craint un refus. Il n’est plus le solide pompier que beaucoup de personnes connaissent, non, là il est le copain incertain qui vient de se jeter dans le grand bain. Il n’a jamais vécu avec l’une de ses petites amies, pas de manière officielle comme ça. Mais avec la jeune femme, il serait prêt à tout, alors pourquoi pas à cela. En plus de faire un bon en avant dans leur relation, ça leur permettra aussi de savoir si cette relation est faite pour durer. Enfin ça, c’est si elle accepte. « Oui. Mille fois oui. Venir ici m’a fait réaliser à quel point tu me manquais, à quel point j’avais envie de te voir. Et maintenant que tu es là, c’est encore plus évident pour moi aussi. J’ai aussi envie de passer tout mon temps avec toi. » Il l’écoute attentivement et pourtant, il n’a pas l’impression que tout cela est réel. Il avait tellement peur d’aller trop vite dans leur relation que finalement, il s’était préparé à entendre une réponse négative. Sa surprise se lit facilement sur son visage, mais elle est vite remplacée par un large sourire. « Vraiment ? Je suis tellement heureux ! » À ce moment précis, la différence entre un enfant de cinq ans à qui on vient d'annoncer qu'il allait à Disneyland et Roman n'est pas flagrante. Il éprouve la même joie, à des proportions différentes bien sûr. Alors que leurs deux corps s'étaient éloignés pour avoir cette discussion, le jeune homme se rapproche de nouveau. Il pose l'une de ses mains sur la nuque de la brune et vient capturer ses lèvres. Un baiser qui reflète parfaitement ce qu'il ressent à ce moment précis : de la joie et de l'amour. Lorsqu'il met fin à ce baiser, il ne s'éloigne pas complètement et vient doucement frôler le nez de sa petite amie avec le sien. « Les enfants ne seront trop perturbés, tu penses ? C'est un grand changement. » Par réflexe, il hausse légèrement les épaules. « Je ne sais pas trop. Je t'avouerais que je n'ai jamais été dans une telle situation. » Et ça le fait doucement rire. En presque un an, Roman se rend compte que sa vie a considérablement changé. Avec la présence de la jeune femme, oui, mais aussi avec deux enfants à charge. Avant ça, le seul qu'il avait finalement, c'était lui. « Mais ils t'aiment bien, c'est déjà un bon point. » Ce n'est pas comme si la jeune femme devait encore gagner le coeur des enfants. Roméo lui prouve bien assez souvent qu'il l'apprécie et même si Louise n'en est pas encore là, elle n'a jamais fait de crise pouvant prouver que la présence de Jody la dérange. « Je peux commencer à leur en parler, le temps que tu reviennes à Island Bay. Ils auront commencé à se faire à l'idée, même si ça concerne principalement Roméo. » Il ne doute pas une seule seconde que les choses se passeront bien, mais parfois, entre les attentes et la réalité, il y a une différence. Même si la jeune femme vient souvent à la maison, qu’elle y dort même, ce n’est pas la même chose qu’y vivre et le pompier ignore comment ses enfants vont vraiment réagir. Surtout le petit garçon, la dernière fois qu’il a vécu avec une femme, c’était sa mère, alors peut-être que ce sera difficile pour lui. « Et puis, nous pouvons y aller à notre rythme. Je ne pense pas que Spencer te mettra à la porte en apprenant la nouvelle, ça te laissera le temps de te poser après ton retour si tu veux. » Jody a encore potentiellement un logement, ce n’est pas comme si elle était mise à la porte de chez elle. Et à son retour à Island Bay, entre ses affaires et l’ouverture du cabinet, elle aura peut-être plus important à faire que de planifier un déménagement. Ils pourront même amener petit à petit les choses, pour que la transition se fasse en douceur. « Tu pourras amener ce que tu veux, je veux que tu te sentes chez toi. » De la décoration, comme ici, ou même des meubles, ils trouveront le moyen de faire de ce logement leur nouvelle maison à deux, ou plutôt, à quatre.

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ONGLET 1 ONGLET 2

Roman & Jody

Sometimes I'm throwing my hands up in the air
But I know I can count on you
You've got the love I need to see me through

La réponse de Jody était spontanée, celle qu’elle donnait sans réfléchir. Elle aussi avait envie de passer plus de temps avec lui. Sa proposition l’avait surprise car même si c’était la suite logique d’une relation, elle représentait une forme d’engagement plus officiel. La kiné allait vivre avec lui, faire partie intégrante de la famille qu’il formait avec ses enfants. En couple depuis moins d’un an, ce déménagement signifiait un grand pas pour eux et une façon de voir si leur relation fonctionnerait dans la durée. Était-elle effrayée par cette nouvelle étape ? Bien sûr, Jody appréhendait un peu, c’était bien normal. Elle avait fini les études depuis peu, n’avait jamais vécu avec un amoureux et encore moins gardé des enfants plus d’une soirée ou d’une nuit. Cette décision impliquerait de grands changements, pas seulement celui de voir Roman tous les jours. Quand l’euphorie du moment serait retombée, la kiné devrait y songer, même si sa réponse ne changerait pas. Heureux, Roman lui adressa le plus beau des sourires puis se pencha vers elle pour sceller leurs lèvres d’un nouveau baiser qui en disait long sur sa joie. Jody le lui rendit, lui exprimant les mêmes sentiments. Lorsqu’ils reprirent leur souffle, le pompier effleura son nez contre le sien. Naturellement, les pensées de la brune se tournèrent vers ses enfants. A vrai dire, Roman ne s’inquiétait pas tellement : ils l’aimaient déjà bien. C’est vrai que la connexion entre Roméo et la kiné s’était établie au fur et à mesure et Louise n’avait jamais pleuré à cause de sa présence. Le pompier suggéra de leur en parler quand il retournerait à Island Bay pour que l’idée fasse son chemin, surtout vis-à-vis de son fils. Et puis, ce n’était pas tout. Il y avait Spencer aussi. Pas que Jody décidait en fonction de lui, mais elle appréciait son colocataire et elle n’avait pas envie de le quitter aussitôt qu’elle reviendrait. Dans les mois qui avaient précédé son remplacement, ils s’étaient habitués à vivre ensemble et avait noué une belle amitié. Elle ne l’avait pas vu depuis longtemps. Au moment de rentrer, elle voulait donc s’assurer que tout allait bien pour lui. Les derniers messages qu’il lui avait envoyés ne la rassuraient pas complètement. Ce ne serait pas plus mal de retrouver ses marques chez elle aussi avant d’effectuer le grand saut. Commencer un déménagement le même mois que l’ouverture de son cabinet induirait beaucoup de changements d’un coup. En écho aux pensées de la kiné, Roman fit référence à Spencer et précisa à Jody qu’elle pourrait venir quand elle voudrait. Le couple avancerait à leur rythme, elle ne devait pas venir habiter chez lui dès son retour. L’important était que les deux amoureux savaient dans quelle direction ils avanceraient. « Oui, je suis d'accord. Ce sera un peu la folie quand je reviendrai alors je retournerai d'abord à la coloc' et puis on avisera. » Ils comprenaient tous les deux que si elle prenait le temps, ce ne serait pas parce qu’elle avait changé d’avis. Roman l’encouragea ensuite à amener ce qu’elle voulait, pour qu’elle se sente comme chez elle. Jody n’y avait pas encore songé. Et elle n’avait rien de bien extraordinaire. Quoiqu’il y avait un objet plus particulier, qui se trouvait chez ses parents et qu’elle avait espéré emmener le jour où elle emménagerait dans son chez elle. Mais, elle n’en était pas encore à penser à tout ceci. L’essentiel, c’était d’être auprès de lui. « D’accord... Je me demande si tu diras toujours ça quand tu me verras débarquer avec cent paires de chaussures, assez d'armoires pour remplir deux dressings, des dizaines de produits… » Répondit-elle sur le ton de l’humour. « Tu ne sais pas dans quoi tu t’es embarqué. » Jody ne s’attarda pas sur la plaisanterie, il ne faudrait pas l’effrayer et lui donner l’envie de se raviser. De toute façon, elle n’avait pas tant d’affaires. Cependant, Roman avait déjà vécu avec des filles puisqu'il occupait la colocation avant elle mais ce n'était pas pareil que de proposer à quelqu'un d'emménager de façon permanente. Sur ces entrefaites, elle proposa de sortir de l'appartement. « On décolle pour le centre ? Le proprio m’a conseillé un resto où je n’y suis pas encore allée, ça te dit de l'essayer ? » Le proprio du studio lui avait parlé d'un endroit insolite et original. Et pour cause. En plus d’être un restaurant, le Good George était surtout une brasserie avec tout l’équipement de brassage qui se trouvait dans la même salle que les tables. Ainsi, les chanceux qui y mangeaient pouvaient assister au processus de fabrication de la bière et en déguster pendant le repas. Jody n’avait pas envie de tout lui dévoiler pour ne pas gâcher l’effet de surprise mais elle lui donna un indice. « Je peux juste te dire que tu y trouveras de bonnes bières. »

AVENGEDINCHAINS

**○ inscrit le** : 24/10/2016

i'm looking for someone
crédit/ tumblr ✶ w/jody

Le jeune homme avait enfin pris son courage à deux mains et avait posé cette question qui occupait son esprit depuis plusieurs jours maintenant. Dans un premier temps, il regrettait, de peur que la jeune femme panique et s’éloigne suite à cela. Mais à l’inverse, le visage de la brune laissait paraître sa joie et la réponse positive qui s’échappait de ses lèvres rendait alors le pompier tellement heureux. Cette nouvelle étape allait leur permettre d’avancer un peu plus dans leur relation. Néanmoins, ils n’avaient pas besoin de se précipiter : Jody allait bientôt rentrer, c’est vrai, mais elle allait avoir beaucoup de choses à faire. « Oui, je suis d'accord. Ce sera un peu la folie quand je reviendrai alors je retournerai d'abord à la coloc' et puis on avisera. » Il hocha la tête comme simple réponse. Son acceptation valait déjà beaucoup pour lui. Ça allait faire évoluer leur relation, mais pas que, Roman aussi. Il avait changé dernièrement, passent de fêtard à père, mais aussi de coureur de jupons à romantique. C’était nouveau pour lui, mais c’était loin de lui déplaire. Il aimait cette sensation et avait envie de l’approfondir un peu plus. Le pompier savait néanmoins que c’était beaucoup de changement, pour lui, pour les enfants, mais aussi pour sa petite amie. Emménager chez lui, ce n’est pas rien, alors pour qu’elle puisse se sentir le mieux possible, il lui proposait de venir avec ce qu’elle voulait. « D’accord... Je me demande si tu diras toujours ça quand tu me verras débarquer avec cent paires de chaussures, assez d'armoires pour remplir deux dressings, des dizaines de produits… Tu ne sais pas dans quoi tu t’es embarqué. » Il ne peut s’empêcher de rire à la remarque de la jeune femme. Ce n’était pas impossible, c’est vrai, mais ça ne correspondait pas vraiment à ce qu’il avait pu voir à la colocation. « Je te rappelle que mon dossier pour le château n’a pas été accepté, j’ai dû me rabattre sur une plus petite maison. » Il grimace, utilisant bien sûr la plaisanterie pour lui répondre. Si Roman vivait dans une petite maison, ce n’était pas à cause d’un refus de dossier pour un autre logement, mais parce que c’est seulement ce qu’il peut se permettre. « On décolle pour le centre ? Le proprio m’a conseillé un resto où je n’y suis pas encore allée, ça te dit de l'essayer ? » « Avec plaisir. » Ici, il ne connaissait rien, alors il faisait parfaitement confiance à Jody. « Je peux juste te dire que tu y trouveras de bonnes bières. » Elle savait comment lui parler, sûrement parce que bien souvent, que ce soit chez lui, à la colocation ou en ville, il prenait des bières. « Tu sais comment attiser ma curiosité. Je vais récupérer une veste dans mon sac, ça pourrait me servir. Tu as besoin de quelque chose ? » Il n’est pas du genre frileux, mais avec l’hiver qui fait doucement sa place en ville, il vaut mieux prévenir que guérir. Il se lève du canapé, se dirige vers son sac et fouille à l’intérieur pour y trouver ce qu’il cherche. Pendant ce temps, la brune se prépare de son côté. « C’est bon, nous pouvons y aller. » Il est prêt, pour cette soirée, mais aussi pour ce week-end qui s’annonce. Durant ces quelques jours, Roman ne doit penser qu’à elle, il ne va penser qu’à elle.

« Waouh, c’est original. C’est super beau. » Lâche-t-il alors qu’ils viennent seulement de pénétrer dans le restaurant. Le style assez rustique et l’équipement de brassage visible par tous rend ce lieu très agréable. « Je te rappelle que nous ne voulons pas tomber amoureux de Hamilton. » Dit-il, amusé. Il n’y a pas ce genre de choses à Island Bay, ou alors il ne le sait pas encore. Au moins, ça va lui permettre de découvrir quelque chose, car même s’il est un consommateur de bières, il ne sait pas forcément comment celle-ci est fabriquée, pas dans les détails au moins. Après avoir contemplé la décoration, Roman s’avance vers le guichet d’accueil. « Une table pour deux, s’il vous plaît. » L’homme regarde dans son carnet, pour les réservations sûrement, puis les accompagne jusqu’à une table, au fond de la pièce. Ils s’y installent et récupèrent les cartes qu’on leur tend. Rapidement, le pompier y jette un coup d’oeil. « Il y a tellement de choix, ça va être compliqué de choisir. Il y a sûrement plus de bières que de plats. » Au moins, il est facile de comprendre quelle est leur spécialité.

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