ra-ra-rasputin lover of the russian queen → rafa

Il espère que ça soit le bon hôtel, même s'ils n'ont pas payé le précédent, il a moyennement envie de dépenser son argent dans tous les hôtels du coin et heureusement que Vesper est là, sinon il y aurait eu de quoi à se poser des questions sur les transactions sur son compte de banque. En tout cas, ils arrivent à destination et bien sûr, ce n'est pas le luxe et peut-être que finalement, la ville n'est juste pas Moscou ou encore Saint-Pétersbourg, voire une autre ville à plus d'un million d'habitants avec plus de ressources. Quoi qu'il en soit, ils vont devoir se contenter de cela pour le reste de la nuit, histoire qu'ils puissent se reposer quelques heures et retourner à aéroport. D'ailleurs, vont-ils pouvoir retourner à leur destination première ? Il sent que cela risque d'être une autre paire de manches avec entre l'agence et les compagnies aériennes. Néanmoins, comme on dit, une chose à la fois et pour l'heure, ils doivent déjà commencer par se trouver un petit coin. C'est quand même vraiment louche que la femme de la réception leur souhaite de bien s'amuser, comme s'ils venaient de louer la chambre que pour ça, alors que franchement, ils ressemblent plus à deux personnes qui sont en manque sommeil que de sexe. Enfin, il suppose qu'elle en a l'habitude, voir des personnes s'arrêter seulement pour s'envoyer en l'air et que cela doit être une phrase habituelle qu'elle dit à tout le monde.


La chambre ne ressemble pas trop à un dépotoir, c'est déjà ça, mais où sont les vices cachés ? Vesper ne tarde pas à découvrir, si on souhaite que cela vibre, il faut payer pour ça, génial et quoi encore ? Il hoche la tête pour les vêtements, un risque à prendre, mais bon, tant qu'ils arrivent à dormir un peu. Il inspecte la salle de bain et que trouve-t-il ? Un chat. C'est la mascotte de l'hôtel ou bien il se prépare déjà pour l'hiver froid de la Russie ? En tout cas, il fait comme chez lui. « Je ne sais pas.. peut-être qu'on ferait mieux de le laisser à sa place ? Mais si tu veux le signaler, ça me va aussi. » Enfin, il se dit que s'ils ne dérangent pas le chat, il ne viendra pas les tuer dans leur sommeil, si ? En tout cas, il ne peut s'empêcher d'être inquiet pour la boule de poils, bien qu'il ne semble pas trop mal en point, enfin, à première vue. Il se recule pour reculer à la pièce principale, il étale les vêtements et après une longue hésitation, il s'allonge. « Je ne me sens pas à l'aise, mais bon.. vivement qu'on rentre pour la grande décontamination. »

Dire que Vesper et Rafa se trouvent présentement dans un love hotel au fin fond de la Russie… enfin, peut-être pas tout à fait au fin fond mais presque. Dans tous les cas, on ne pourrait malheureusement pas dire que ce pays était différent de ce qu’elle s’était figuré ; c’est… déprimant, un peu sale et complètement fou. Bien sûr, la Russie n’est pas réputée que pour avoir cette seule facette, quand on pense à ce pays, on pense aux kalachnikovs – check -, à la vodka – check -, aux prostituées – pas tout à fait check parce qu’on pense surtout à celles de luxe, or cet hôtel n’a absolument rien de luxueux – et aux tanks. Pas check du tout, pour le coup. Mais c’est sans doute mieux ainsi car la texane ne sait pas du tout comment elle aurait réagi si elle avait croisé un tank au détour d’une ruelle. Cela dit, pour paraphraser un célèbre youtubeur français : « c’est normal en Russie. ». Quoi qu’il en soit, la blonde se questionne au sujet du chat qui semble habiter leur salle de bains. Cette simple idée la fait sourire. Oui, ils pourraient le laisser faire sa vie là, bien sûr. C’est sûrement mieux que d’aller le déposer à l’accueil. Qui sait ce que cette bonne femme pourrait en faire ?

« Je sais pas si j’ai vraiment confiance en la nana de l’accueil. On va peut-être le laisser là. Ou alors on le prend avec nous ? Ça sera peut-être compliqué mais t’as pas envie qu’on se partage un chat, tous les deux ? Une semaine chez toi, une semaine chez moi... »

A défaut de se partager des gamins, pourquoi pas un chat ? Un chat qu’ils sauveraient d’une misère certaine, qui plus est. Enfin ça, ça serait dans l’hypothèse où le chat en question voudrait bien les suivre, évidemment. En attendant, Vesper revient dans la chambre et se penche sur sa valise pour en sortir quelques vêtements qu’elle étend donc sur le lit histoire qu’ils n’entrent jamais en contact avec ces draps douteux et s’allonge ensuite dessus.

« J’ai connu mieux mais j’ai connu pire aussi. Je pense qu’on va pas si mal dormir. »

Là-dessus, elle tend les bras à Rafa pour qu’il la rejoigne. Pas si mal dormir, c’était vite dit étant donné que leurs voisins d’à côté sautent aussitôt sur l’occasion pour faire part de leur plaisir à tout l’hôtel. Vesper lève les yeux au ciel : il y en a qui sont vraiment incapables de faire preuve de discrétion. Heureusement qu’ils sont vraiment trop crevés pour s’en soucier outre mesure. Elle tape néanmoins contre l’espèce de paroi ultra-fine qui leur sert de mur pour la forme.

On ne pourra pas dire qu'ils se sont emmerdés en Russie, après le désastre dans le premier endroit où ils ont atterri, entre l'arrestation bien musclée dans la rue et maintenant un chat qui vit dans une salle de bain. Il y a de quoi faire rire une bande de potes autour d'un dîner un vendredi soir et sans oublier le mec et le vase, impossible d'oublier. Quoi qu'il en soit, il ne va pas le nier, laisser le chat seul ici, ferait culpabiliser Rafael sur le chemin du retour et il est d'accord avec Vesper concernant la femme de l'accueil. Comme tous les habitants de ce soir, voire plutôt cette nuit, personne ne lui inspire confiance, pas même l'agent de police. Il fait mine de réfléchir, tout en observant le lit, qui ne lui inspire pas confiance non plus, c'est vraiment prendre le risque de possiblement attraper quelque chose, quelles sont les chances que les couvertures soient propres ? Un peu comme tous ses motels louches sur le bord d'une autoroute, rien n'est jamais totalement bien nettoyé. « J'ai honnêtement bien envie de prendre le risque de le ramener avec nous, qu'est-ce que tu en penses ? » Quitte à payer des suppléments pour une cage de transport ou des frais cachés. Après tout, s'ils finissent par vivre ensemble un jour, le chat sera sûrement encore là, du moins, ils le sauront bien assez tôt dans une clinique vétérinaire de la Nouvelle-Zélande, s'il est en bonne santé. Rafael jette un dernier coup d'œil au chat, qui se contente de faire sa toilette. Il rejoint ensuite Vesper, il fait de même avec quelques vêtements, avec deux couches de vêtements, ils devraient pouvoir passer la nuit avec cela. Il se met à rire. « J'ai connu pire aussi, mais cela ne me rassure pas pour autant d'être ici. » Ils vont peut-être se faire réveiller durant la nuit par des bruits étranges, voire une porte défoncée avec la police qui débarque, il se fait des films, mais s'il préfère s'attendre à tout. Il grimace légèrement, à quoi pouvaient-ils s'attendre ? C'est quand même écrit Love Hotel et en gros néon sur le devant du bâtiment. Il l'embrasse. « Bonne nuit ! » Sûrement la fatigue, mais ils finissent par s'endormir malgré les bruits douteux de leurs voisins et dans la rue.