it's floating through the room and there's nothing i can see → derek

**○ inscrit le** : 18/01/2020

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and I know that that's the truth because now it's onto me.

Le problème avec le don de Robin – enfin, s’il n’y en avait qu’un seul, ça se saurait, évidemment -, c’est que personne – ou presque - n’y croyait. On la prenait souvent pour une illuminée et la jeune femme aimait à croire que c’était effectivement le cas mais pas au sens péjoratif du terme. Si elle ne le voyait pas, elle pouvait sentir un autre monde, invisible à l’œil nu : elle savait qu’il existait mais elle était une des seules personnes à en être positivement certaine. Même sa famille avait un mal fou à y croire quand il lui arrivait de leur en parler. Si la médium ne s’en jamais réellement offusquée, elle avait accepté les années de thérapie, les tests en tous genres dans sa jeunesse afin de s’assurer que tout « tournait rond » chez elle, ça l’attristait tout de même pas mal. Qui pour vous croire et vous soutenir si ce n’est votre famille ? Et pourtant, il arrivait souvent que ça ne soit pas auprès d’eux qu’elle trouve le réconfort dont elle avait parfois besoin mais bel et bien auprès de parfaits inconnus. De parfaits inconnus qui ne sont pas Derek pour le coup, car mine de rien, ça faisait quand même un sacré bail qu’ils se connaissaient tous les deux. A force, le jeune homme était même devenu pour elle comme un troisième petit frère. Un de plus, un de moins… Quand on est un Wade, on n’y prête même plus attention pour être honnête.

Bref, le fait que Derek avait plus ou moins récemment perdu quelqu’un de cher à ses yeux : sa femme. Une véritable tragédie qui arrive à tout le monde mais peut-être pas aussi tôt dans une vie. Raison pour laquelle Robin voulait l’aider. Elle savait que c’était dans ses cordes bien qu’elle ne connaisse pas spécialement la vision qu’il a des choses, elle sait que dans ces moments-là, on est souvent plus enclins à croire au paranormal. Parce que c’est ce qu’on souhaite, que l’être aimé ne soit pas qu’un tas de chair en décomposition reposant au fond d’un cercueil six pieds sous terre ou un tas de cendres dans une urne. On veut que la vie continue même après la mort. C’était donc pour cette raison qu’elle lui avait proposé ses services. Elle ne savait pas ce qu’il ressortirait de cette séance mais elle avait bon espoir qu’il y trouve lui aussi un certain réconfort. Ce fut donc à l’improviste qu’elle se rendit un soir chez lui. Pas trop tard mais pas trop tôt non plus, histoire d’être sûr qu’il serait présent. S’il ne l’était pas, ça serait également bon signe, ça voudrait dire qu’il essayait de se changer les idées mais pour être passée par-là elle aussi, elle savait qu’on n’avait pas toujours la tête à voir d’autres gens dans ces moments-là. Robin laissa donc sa Coccinelle devant la maison et frappa à la porte.
« Hé salut. Je viens voir comment tu vas. »
Qu’elle dit en le prenant dans ses bras sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit. C’était important pour elle qu’il sache qu’il pouvait compter sur elle dans ces moments difficiles.@Derek Haynes

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Une souffrance éternellement présente en moi..

Etendu sur un vieux canapé qu'il avait installé dans cette grande pièce, buvant par moment quelques gorgées de café, Derek Haynes fixait le plafond sans vraiment s'en rendre compte et revoyait ce visage. Bientôt quatre mois qu'il avait perdu son être cher dans cet accident de voiture. Le temps ne passait pas si vite que ça, il avait étrangement cette impression que le temps trainait. Il regardait vaguement autour de lui, se trouvant dans cette maison qu'il construisait de ses propres mains. Un projet qui lui permettait de penser à autre chose, dans lequel il fournissait toute sa force, sa créativité, sa douleur et son temps. Ce n'était pas rare pour lui de repousser des rendez-vous à son cabinet, se permettant alors d'avoir des journées off. Et c'était bien ce qu'il avait fait en ce jour..

La nuit était tombé et quelques ampoules pendantes au plafond venaient à éclairer cette grande pièce. Alors qu'il songeait réellement à son avenir proche, il entendit quelqu'un frapper à sa porte. Qui pouvait bien venir lui rendre visite? Fronçant doucement des sourcils, il se redressa, posant sa tasse de café froide au sol. Il s'avança vers sa porte d'entrée, ne prenant même pas la peine de regarder à travers le judas qu'il avait installé récemment et ouvrit cette dernière. Il tomba sur Robin. Elle ne l'avait pourtant pas prévenu de son arrivée, mais c'était devenu une habitude pour lui. Lui faisant face en jogging et t-shirt noir, il lui adressa un léger sourire alors qu'elle le prit directement dans les bras. Ça lui faisait du bien. Enroulant ses bras autour d'elle, il fut un peu prit au dépourvu. " Ohh, Robin.. " elle venait voir comment il allait. Touchant de sa part, il la regarda alors qu'elle sortit de cette étreinte. " Ça va.. et toi ? " machinalement il lui répondait ceci alors que son regard assombrit et fatigué lui prouvait bien le contraire. Non, ça n'allait pas mais à quoi bon..il n'avait pas le choix et subissait toutes ces journées seuls...

Très peu de personnes étaient "autorisées" à venir le voir. Derek s'était complètement isolé dans cette maison et refusait des visites. Il se recula alors, tenant sa porte d'entrée pour qu'elle découvre alors sa maison. " Viens, rentres.. " il la laissa passer et referma la porte derrière elle. " Comme tu peux le voir, je suis en plein travaux. " Effectivement, il y avait cette odeur de poussière et la pièce résonnait. Il avait posé sa cuisine quelques jours auparavant et n'avait installé qu'un vieux canapé dans lequel il passait ses insomnies et une table d'appoint au bout milieu de cette pièce. Il était loin d'avoir finit tout ce chantier.
Il s'avança un peu plus en la suivant. " Tu veux boire quelque chose? Je peux t'offrir... " il regarda sa cuisine dans laquelle aucun appareil électroménager n'était encore fonctionnel, seulement sa cafetière était branchée. " j'ai que du café en fait, ou de l'eau ! " Il attendit patiemment sa réponse en la voyant qui observait cette pièce. Elle pouvait déjà remarquer un certains nombre de sac poubelles qui trainaient un peu partout. Il se recoiffa vaguement en passant l'une de ses mains dans ses cheveux, histoire d'être un peu mieux présentable. Mais c'était cause perdue, son environnement et son état général démontraient bien que rien n'allait...

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@Robin Wade

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Robin connaissait par cœur tous ces symptômes : des réponses toutes faites qui sortent par habitude, par réflexe alors que votre tête, elle, laisse imaginer des nuits passées à se tourner et se retourner sans toutefois parvenir à trouver le sommeil, le désespoir qui pèse tout aussi lourdement sur vos épaules à chaque jour qui passe alors que des gens qui ne sont pas à votre place vous assure pourtant que ça ira mieux avec le temps. Elle les connaissait pour les avoir vécus elle-même et aussi parce que c’était toujours les mêmes qu’elle retrouvait chez ses clients. C’était bien pour cette raison qu’il n’était pas question qu’elle laisse Derek tomber. Pas après quatre mois, pas même après dix ans. Le temps aidait bel et bien à apaiser un peu la douleur parce qu’il faut bien faire avec mais il ne l’effacerait jamais. La médium lui offrit un sourire qui se voulait réconfortant et ne prit pas la peine de répondre à la question : en l’occurrence, on se fichait bien de comment elle allait. D’autant qu’elle n’aurait pas grand-chose à dire à ce sujet ; les jours passaient et se ressemblaient, ainsi va la vie. Elle entra et ne jugea bien sûr pas l’état de la maison. Ça ne serait pas un peu de poussière qui allait l’effrayer.
« Ah, c’est donc à ça que tu occupes tes journées ! Je comprends mieux pourquoi il est si difficile de te voir ces derniers temps. »
A l’évidence, elle le charriait. Elle pouvait aussi comprendre qu’on cherche à s’isoler et après tout, pourquoi pas ? A chacun sa façon de faire son deuil. L’important, c’était de toujours garder à l’esprit qu’on peut aussi compter sur les autres quand ça ne va vraiment pas. Enfin, peut-être pas sur tout le monde mais sur elle en tout cas, oui.
« Un verre d’eau, ça ira très bien. »
Qu’il ne s’embête surtout pas, elle n’était pas venue pour ça. Robin posa son sac dans un coin et ôta son trench qu’elle garda à la main.
« C’est sympa ici… Comment ça va pour de vrai ? Tu t’en sors ? »
Elle avait commencé sa phrase par dire des banalités, comme tout le monde – même si c’était vrai que c’était sympa ici -, puis elle avait rapidement laissé tomber pour entrer dans le vif du sujet. Bien qu’elle ne doute pas le moins du monde qu’il affirmerait que ça va bien. Peut-être même y croyait-il, c’était facile dans le penser tant qu’on s’occupait suffisamment pour ne pas trop se laisser aller.@Derek Haynes

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Une souffrance éternellement présente en moi..

Voyant que Robin s'était déplacée jusqu'à chez lui, Derek comptait bien passer un peu de temps en sa douce compagnie. Il l'appréciait, grandement même et s'autorisait alors à la recevoir même si son moral coulait et que son unique projet était de construire cette fichue maison.

Elle s'engouffra alors chez lui et referma la porte d'entrée. Elle remarqua bien qu'il occupait toutes ses journées à essayer de finaliser cette construction. Mais il ne préféra pas lui répondre. Oui, il s'investissait entièrement à ce projet qui motivait en lui juste un peu d'espoir. Un projet qui n'était pas d'actualité lorsque Hannah était encore en vie. Il n'aurait jamais fait ça, ils auraient fait comme la plupart des gens, visiter un certain nombre de maison. Allez savoir d'où cette idée lui était venu.. Mais s'est en s'occupant, notamment en travaillant avec ses mains qu'il oubliait. Comme un échappatoire qui venait le faire penser à autre chose. Bien qu'il ne reniait pas cet accident. C'est vrai, il était donc difficile ces derniers temps de le voir... La suivant de près, il se dirigea alors dans son espace culinaire. Il n'avait que du café ou de l'eau à lui proposer dans ce chantier. A sa réponse, il récupéra un verre propre dans l'un de ses placards coulissants et vint alors à lui donner de l'eau fraîche. Bon, c'était de l'eau du robinet, mais il n'avait que ça... en lui ramenant le verre d'eau, il sentit qu'elle voulait réellement qu'il verbalise son état d'esprit. Légèrement gêné, il décida alors d'être sincère avec elle. " Pour de vrai ? Rien de va. J'avance pas comme je le voudrais avec cette maison. Il m'arrive que des couilles, si c'est pas un tuyau qui déconne c'est une prise. " il lui tendit alors son verre, restant face à elle, soupirant.. " Si, la seule chose qui avance bien, c'est l'installation des poutres en bois, ou encore le dressing que je viens de finir.. " mais que racontait-il? Effectivement, tout ce que Derek faisait avançait mais il n'était pas non plus expert en électricité ou encore en plomberie. Il rencontrait donc quelques soucis lambda. Mais Robin insista du regard.. il réalisa alors ce qu'il venait de lui dire. Elle ne voulait sans doute pas avoir des nouvelles de la maison, non, mais de lui.. il se figea alors devant elle, le regard dans le sien, quelques peu ému mais fronçant les sourcils, il essayait de ne pas craquer. Il ne devait pas craquer, et se forçait à garder son sang froid. " Je... je suis seul Robin.. c'est vide. Je dors pas, j'ai mal.. J'crois que j'arriverais jamais à surmonter ça.. " pour le coup, il était encore plus sincère avec elle. Il s'installa alors sur l'une des chaises qui trainaient près de la table, au bout milieu de la pièce. Se frottant alors le visage avec ses mains..

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@Robin Wade

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Une fois à l’intérieur, Robin laissa Derek s’affairer un peu – même si ce n’était jamais que pour lui donner un verre d’eau du robinet, ce qui lui convenait aussi très bien – avant d’essayer de le sonder un peu. Dans son cas, inutile d’avoir à le toucher à même la peau pour savoir ce qu’il ressentait exactement, bien sûr, ça se voyait rien qu’à sa tête mais toute sa tristesse et son abattement émanaient de tout son être et étaient pour le moins palpables. Si elle lui demandait comment il allait, c’était d’abord et avant parce qu’elle savait que ça pouvait l’aider d’en parler. Et également parce que, quand la plupart des gens posaient cette question, ils s’attendaient presque toujours à ce que la réponse soit positive mais pas la médium parce que justement, elle savait mieux que quiconque qu’il y avait des moments où ça n’allait pas et que prétendre le contraire uniquement parce que c’était tout ce qu’on attendait de vous pouvait être d’autant plus fatiguant. Le jeune homme commença par admettre que ça n’allait pas. Mais pas par rapport à lui, plutôt par rapport à la maison. Ça s’appelait faire un transfert et bien que ça ne soit pourtant pas le fond du problème, elle l’écouta religieusement.
« T’en fais donc pas pour ça, ça va rentrer dans l’ordre. Si t’as besoin de quelqu’un pour peindre ou même passer un coup de vernis, appelle-moi. Tu sais que tu n’es pas obligé de tout faire tout seul. »
Elle rappliquerait presqu’aussitôt s’il avait besoin d’aide et qu’elle pouvait lui en fournir. Même si elle ne pouvait pas et qu’il avait tout simplement besoin d’une présence à ses côtés pour mieux avancer d’ailleurs. C’est alors que la jeune femme prenait une gorgée d’eau à son verre qu’il sembla réaliser que ce n’était pas de ça qu’elle voulait parler quand elle lui avait demandé comment il allait vraiment. Encore une fois, elle le laissa parler tandis qu’elle prenait place du bout des fesses sur l’accoudoir du canapé. Qui avait l’air de faire aussi office de lit, temporairement.
« Je comprends. Mais tu verras, tu y parviendras. Tu es quelqu’un de fort. Tu n’oublieras jamais, ça non. Et la douleur ne s’effacera pas, ça serait inutile de te mentir à ce sujet et de te donner de faux espoirs mais tu apprendras à vivre avec. »
Robin aurait aimé qu’on lui explique que la peine serait toujours là au lieu de lui répéter qu’on finissait par ne plus y penser avec le temps, ça revenait à se voiler la face que de dire ça, raison pour laquelle elle tâchait d’être la plus franche possible.
« Est-ce que tu voudrais qu’on essaye de contacter Hannah ? Ça pourrait t’aider ? »
Mieux valait poser la question car dans le cas de certaines personnes, ça ne les aidait pas du tout et elle pouvait très bien le comprendre, c’était en fonction du ressenti de chacun. Bref, tout ça pour dire qu’en entrant, elle avait bien essayé de capter la présence de la jeune femme mais que tout ce qu’elle avait ressenti, c’était le mal être de Derek. Ce qui ne signifiait pas qu’elle n’était pas là, juste qu’elle était trop réceptive à sa peine.@Derek Haynes

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Une souffrance éternellement présente en moi..

Quelques mois s'étaient seulement écoulés et Derek avait franchement l'impression qu'une éternité c'était plutôt passée. Il subissait...chaque jour cette douleur qui se logeait dans sa poitrine et n'avait aucune envie. Pas envie de bosser à son cabinet, pas envie de voir du monde, pas envie de voir ses parents, ni ses frères d'ailleurs, il voulait tout simplement qu'on le laisse tranquille, dans son propre monde, avec sa maison. Mais il n'était pas rare que certaines personnes, plutôt proches de lui, venaient à sa rencontre en forçant un peu sur le pallier de sa porte. Il refusait de voir du monde, mais au fond de lui, ça lui faisait tellement du bien de se sentir, simplement entouré. Trop fier pour se l'admettre en revanche.

Robin voulait de ses nouvelles et inconsciemment, il donna des nouvelles de son chantier. Oui, c'était bien la seule chose à quoi il pensait jour et nuit, en essayant de ne pas perdre la tête dans ce monde si obscure actuellement. C'était sa vision. Elle était présente pour lui et semblait également lui proposer de son aide pour quelques coups de pinceaux. Une aide qu'il ne refuserait pas en temps voulu, c'était sur. Il sourit légèrement à l'écouter mais ne trouva pas la force de rétorquer. En fin de compte, il redescendit un peu sur terre, se rendant compte que la jeune femme voulait surtout avoir de ses nouvelles à lui, comment il vivait un peu tout ça, dans quel état d'esprit il se trouvait.. C'est que les mots sortirent assez facilement.. un léger goût amer se ressentait au fond de son palais, mais il exprima quelques émotions qui le tourmentaient. Il précisa même que tout ce qui pouvait bien se trouver autour de lui, lui semblait vide et qu'il avait mal. Il l'admettait mais n'arrivait toujours pas à avaler cette douleur, cette peur qui rôdait encore en lui. Pour lui c'était clair, il n'arriverait jamais à surmonter ce malheur.. Il prit alors une chaise afin de s'asseoir en s'accoudant à la table légèrement poussiéreuse. Il se frotta le visage en laissant les mots de Robin résonner dans sa tête..

Derek doutait, il ne se voyait pas du tout comme une personne forte, mais plutôt comme un lâche qui avait abandonné cette femme sur cette route. Et ces autres mots étaient durs à entendre...il resta muet un laps de temps, le temps d'analyser concrètement ces mots qui venaient à nouveau lui donner un coup en plein coeur. Difficile pour lui d'entendre que la douleur ne s'effacerait jamais et qu'il devra apprendre à vivre avec... C'était douloureux d'entendre cela.. Le jeune homme ne savait plus du tout où il en était.. Elle lui proposa alors d'essayer de nouer un contact avec Hannah. Pour le coup, Derek ne s'était jamais réellement posé la question s'il croyait ou non aux esprits, aux âmes encore errantes dans ce monde, parmi les vivants. Il n'avait pas spécialement d'avis sur le sujet.. Après s'être frotté le visage, il regarda Robin avec son air littéralement désespéré. " Euh, oui, enfin..si tu veux.. " il venait d'accepter et lui laissait alors le champ libre. Il ignorait si ca marcherait ou non. Et puis qu'allait-il lui dire ? Il se sentit alors soudainement un peu nerveux..lui faisant signe de prendre place à son tour, autour de cette table sur laquelle il passa ses mains pour balayer la poussière. " Viens, euh...j't'avoue que je sais pas m'y prendre, je dois faire quoi ? " ce monde spirituel, il l'ignorait totalement mais il avait confiance en Robin. Il semblait même plutôt ouvert d'esprit, comme à son habitude et attendait ses directives.

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@Robin Wade

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Bien sûr que Robin savait que ses paroles étaient dures ; personne ne voulait entendre que la douleur et le manque ne s’effaceraient jamais mais ce qui était encore plus dur, c’était de se faire des illusions à ce sujet. On lui avait dit que ça lui passerait, à elle, elle avait patiemment attendu que ça soit le cas et résultat, elle en venait parfois à songer qu’il faudrait qu’elle appelle son père pour lui raconter telle ou telle chose, vingt ans plus tard. Toujours avec cette sensation qu’on lui plantait un couteau dans la poitrine lorsqu’elle se rendait compte que ce n’était bien évidemment plus possible. Elle préférait donc être honnête avec son ami. Ce qui l’avait aidée, en revanche, c’était de ressentir sa présence à ses côtés, par moment. Pas que la sienne, soit dit en passant ; il y avait toujours tout un tas de présences aux côtés de Robin. Des bienveillantes, des moins bienveillantes mais l’essentiel était que, même lorsque tout le monde – ce qui signifiait aussi sa propre famille – lui tournait le dos, elle ne se sentait jamais seule. Robin préférait encore avoir à faire à un esprit qui lui voudrait du mal plutôt qu’à la solitude, c’est ainsi.

Toujours est-il que Derek accepta sa proposition mais sans grande conviction. Il faut dire qu’elle avait l’art de poser ça là mais d’un autre côté, ça lui semblait être le bon moment. Il lui fit ensuite signe de s’installer autour de la table qu’il venait de dépoussiérer pour l’occasion. Elle s’exécuta après avoir retourné son sac à main à la recherche de son téléphone portable.
« Rien de particulier, ça ne marche pas vraiment comme dans les films. Parle-moi seulement d’Hannah. Je sais qu’elle te manque, est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais lui dire ? »
Robin lança l’enregistrement de la conversation sur son téléphone portable. Ça faisait quelques temps maintenant qu’elle s’essayait à de nouvelles techniques. Notamment pour qu’elle ne soit pas la seule à profiter de l’échange quel qu’il soit. Parfois ça marchait, elle parvenait à capter des voix qu’on n’entendait pas sans ça, d’autres pas. Elle avait bien songé à se servir de ses enregistrements comme d’une preuve qu’elle n’était pas complètement cinglée, que des âmes arpentaient bel et bien cette terre après leur mort physique mais on pourrait malheureusement toujours crier au fake.
« Oh, une dernière chose : dis-toi que si on ne l’entend pas, ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas là, c’est juste que ça a l’air de demander une certaine force, tout ça. »
Encore une fois, la jeune femme ne parlait pas en tant qu’experte, il s’agissait de simples déductions qu’elle avait elle-même tirées de ses autres expériences.@Derek Haynes

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Plus aucun bruit ne s'entendait à l'extérieur. Aucune de voiture, seulement un doux vent soulevait l'herbe fraîche. La nuit tombée, quelques nuages arpentaient le ciel noir et la lune flamboyait. Un changement d'ambiance lorsqu'on passait la porte de cette maison en bois. Des ampoules pendantes du plafond allumaient cet espace vide. Seule cette table poussiéreuse centrée au beau milieu de cette pièce supportait leurs deux présences. Alors que cette odeur de bois traité nichait dans les narines du jeune homme, il regardait la femme qui se tenait désormais assise devant lui. Son amie. Elle avait pour ambition d'essayer de rentrer en contact avec Hannah. Il la regarda sortir son téléphone portable, l'écoutant attentivement. Il ne fallait pas qu'il se fit aux films d'horreur, non. Mais ce changement d'ambiance l'intriguait soudainement. Il fallait qu'il parle d'Hannah. Mais que dire ? Il n'allait pas lui raconter leur première rencontre ou je ne sais quoi. Il ne savait pas concrètement ce que Robin attendait de lui. Il joignit alors devant lui ses mains masculines, formant un poing sur cette table, réfléchissant un instant. Il ne savait même pas ce qu'il pourrait dire là tout de suite à Hannah si elle l'entendait. Derek ignorait totalement ce monde parallèle et n'avait jamais, Ô non jamais, essayer de rentrer en contact avec des esprits rôdeurs. Il posa ses yeux sur le téléphone que la jeune femme venait de poser près d'eux, visualisant alors qu'elle débutait cet enregistrement. Au moins si ça se transformait en cauchemar, ils auraient tout deux une preuve.. Silencieux, Derek reposa son regard dans celui de Robin. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Allait-il entendre Hannah ? La ressentir peut être ? Ou bien voir des scintillements de lumières tout autour de lui ? allez savoir...

Essayant alors de garder son esprit ouvert, il reprit, pesant ses mots. " Elle s'appelait Hannah Brosman. " il inspira et soupira, sentant alors que la nervosité prenait part de lui et qu'elle se logeait petit à petit dans sa mâchoire. Il ne le cachait pas dans son regard, ça lui faisait bizarre de re prononcer cette identité perdue. Hannah n'appartenait plus à ce monde désormais, chose qu'il avait toujours du mal à admettre. Derek, lui, continuait parfois à parler, seul comme si elle était pas très loin de lui et qu'elle pouvait l'entendre. Mais quand il se retournait la plupart du temps, il se rendait bien compte qu'il n'y avait personne, que du vide.
Il serra ses mains l'une dans l'autre, détourna son regard ailleurs essayant de se détendre afin d'être réceptif. Il replongea ensuite ses yeux dans ceux de Robin, en essayant de repenser à un souvenir. Un souvenir dans lequel le visage d'Hannah perpétuait. " Elle n'aimait pas les maisons en bois.. " c'était assez paradoxal quand t-on voyait que Derek construisait sa maison.. " ..elle n'arrêtait pas de me répéter "Derek, un jour on vivra dans un château" mais j'ai bien peur de ne jamais pouvoir y vivre. " Il fixa ses propres mains, abîmées par la sciure de bois. " Non, elle n'aimait pas le bois... et je lui dirai bien, que là, dans cette maison, on y est bien.. " il releva son regard sur Robin, quelques peu déstabilisé par cet ancien souvenir. Le bois avait une grande place dans la vie de Derek, depuis son jeune âge son père lui avait apprit à scier des sculptures et aujourd'hui, il bâtissait sa propre maison. Derek était manuel, il ne pouvait pas le nier mais Hannah elle, était plutôt intellectuelle. Ce n'était pas rare que Derek ait eut des remarques concernant ses mains. "Mets toi d'la crème Derek" ; "Derek, tes patients te disent rien?" ; "Tes mains sont rugueuses Derek" ... des remarques qu'il aimerait cependant encore subir..

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Comme souvent au cours de ses séances, Robin avait demandé à Derek de parler de l’esprit qu’ils voulaient contacter. Hannah. Avec la plupart de ses autres clients, la médium pouvait se permettre de déshumaniser le défunt au point de ne se référer à lui qu’en tant qu’esprit mais cette fois c’était différent parce qu’elle l’avait connue, Hannah. Un peu en tout cas, suffisamment pour pouvoir mettre un visage sur ce nom, dans tous les cas. Tout ça pour dire qu’il s’agissait d’une procédure standard lors d’une séance de spiritisme made by Robin Wade mais qu’il ne fallait pas qu’elle perde de vue que ce client-ci n’est pas un parfait inconnu. D’ailleurs, c’était une chance qu’il ne se montre pas plus curieux que ça car elle serait bien en peine de lui expliquer ses méthodes ; peut-être même ne voulait-elle pas l’effrayer parce qu’au fond, bien que ce soit son intuition qui lui suggère d’agir ainsi, à force, elle avait fait le rapprochement qu’en dehors d’un quelconque effet thérapeutique façon psy, il était surtout question d’attirer un esprit en particulier. Et quand on savait ça, il n’était pas difficile d’imaginer qu’il y en avait beaucoup d’autres en permanence autour d’eux. Une image qui aurait pu faire partir n’importe qui en courant.

Quoi qu’il en soit, elle avait décidé de ne pas trop y penser parce qu’elle aussi, ça l’effrayait. Pour la plupart de ses clients, il était question d’un petit show fantomatique s’ils avaient de la chance et puis elle repartait en emportant tout avec elle. Pour elle, en revanche, ça faisait partie de son quotidien. Moins elle y pensait, mieux c’était. Robin se concentra donc sur ce que Derek était en train de lui raconter. Autant à elle qu’à son téléphone. Il avait l’air triste mais pas coupable, ce qui la rassurait déjà pas mal et elle ne put s’empêcher de poser une de ses mains gantées sur les siennes en guise de soutien. Sans rien ajouter. Ça n’aurait pas été nécessaire. Puis elle attrapa son téléphone portable et lança l’enregistrement, se faisant l’effet d’un pêcheur en haute mer remontant ses filets pour voir si la pêche avait été bonne. D’abord il n’y eut rien. La jeune femme posa un regard des plus calmes sur son ami afin qu’il ne s’inquiète pas. Après tout, c’était souvent ainsi que ça se passait : rien. Pas la moindre manifestation quelle qu’elle soit. Mais bien vite, des bruits parasites se firent entendre. Ce qui, à l’époque des cassettes auraient pu soulever quelques questions ; les bandes ayant la fâcheuse tendance de faire n’importe quoi. Et puis soudain, une voix se superposa à celle de Derek. Le problème, c’est qu’elle n’avait rien à voir avec la voix cristalline d’Hannah et parlait dans une autre langue – du portugais, estimait-elle. Robin cessa aussitôt l’enregistrement et lui lança un sourire d’excuse.
« C’est… rien. Ça arrive. On va continuer, c’est encourageant. »
Continuer et puis surtout ne pas oublier de mettre un peu de sel aux quatre coins de la maison avant qu’elle ne s’en aille pour purifier l’endroit.@Derek Haynes

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Lumières du salon allumées mais qui ne s'étaient pas encore misent à scintiller. Fenêtres et portes fermées - aucunes chances qu'elles ne claquent - , aucun bruit ne rôdait dans cette maison. Seules leurs voix résonnaient dans un écho au vu de la pièce vide. Et seule la lune rayonnait davantage à travers ses carreaux..
Centrés dans cette pièce encore poussiéreuse, Robin se tenait là, face à Derek. Elle voulait qu'il lui parle d'Hannah. Chose que Derek eut du mal à faire, souvenirs encore bien présents dans sa mémoire, coeur qui se serrait un peu plus fort dès qu'il pensait à elle.. Mais il trouva les mots, peut être pas les bons, mais il réussit à décharger un souvenir. Il serra ses mains l'une dans l'autre, comme si ça l'aidait à soulager la douleur qui se logeait encore bien profondément en lui.. Robin posa l'une de ses mains gantée sur les siennes, soutien qu'il accepta de sa part et qui le réconfortait sur l'instant. Derek l'avait toujours connu avec ses gants. Il lui avait d'ailleurs finit par lui demander le pourquoi du comment. D'ou la raison pour laquelle il n'était pas franchement étonné quand t-elle lui proposa de rentrer en contact avec l'âme d'Hannah si cette dernière était encore errante parmi le monde des vivants. Mais Derek en avait la fichue impression que oui. Pour lui, son âme errait toujours autour de lui. Il semblait même parfois la ressentir à côté de lui...surement une des conséquences d'une relation très fusionnelle..
Alors que Robin arrêta l'enregistrement pour l'écouter, Derek resta sur ses gardes. Sourcils quelque peu froncés, il regardait ce téléphone en espérant d'une part, ne rien entendre et d'autre part, entendre la voix d'Hannah. Mais non, rien durant les quelques premières secondes puis cette voix féminine et rauque qui se superposait à la sienne. Un frisson latéral parcourut son dos alors qu'il releva son regard sur Robin. " Attends, c'était quoi ça Rob' ? T'as bien entendu comme moi ?... " Il n'en croyait pas ses oreilles...ni ses yeux d'ailleurs alors qu'il fixait à nouveau ce téléphone, les yeux écarquillés. Mais c'était qui cette femme qui osait marmonner sur ses propres paroles ? La jeune femme stoppa l'enregistrement, surement pour ne pas effrayer Derek. Alors qu'il l'était déjà.. Prit d'une panique intérieure, Derek se redressa prudemment, toujours assit sur sa chaise. " Non, c'est pas rien Robin. C'était qui celle-là ? " Le jeune homme avait du mal à comprendre qu'une âme différente de celle d'Hannah pouvait se balader dans sa maison encore en travaux. Lui, il avait toujours entendu dire que les fantômes ou autres entités spirituelles s'accrochaient aux murs de maisons anciennes, pas dans des maisons en construction. Mais à peine il eut le temps de finir sa phrase qu'une ampoule se mit à grésiller juste au-dessus de leur tête.. Leurs regards relevés vers celle-ci, Derek coupa sa respiration et ne trouva qu'un seul mot à dire. " Hannah ? "

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Oui, elle avait entendu et non, ce n’était pas rien. Robin avait eu ce réflexe pour calmer Derek comme elle l’aurait fait avec un membre de sa famille. Sauf que Derek n’était pas dupe, il se doutait que ce n’était pas normal d’entendre la voix de quelqu’un d’autre que celle de sa femme dans sa maison, dans son entourage. Et effectivement, ça ne l’était pas. Enfin, elle ne pourrait jurer de rien, après tout, les défunts avaient l’air d’avoir leurs propres règles qu’elle s’efforçait de comprendre tant bien que mal depuis des années et elle était encore loin du compte. Faisant la grimace, elle haussa un peu les épaules tandis que l’ampoule se mettait à grésiller.
« C’est ma faute. Je les attire. Elle a vu l’opportunité de faire savoir qu’elle était là, elle l’a saisie. Mais on la fera partir, c’est promis. »
Position délicate pour Robin qui se sentait extrêmement coupable. C’était elle qui était venue ici, elle aussi qui avait proposé cette séance, quoi qu’il arrive, elle repartirait avec. Cela dit, il avait tout à fait raison d’appeler Hannah car c’était le but de la séance. Et puis qui sait ? Peut-être qu’elle parviendrait à expulser la squatteuse. Même si ça serait probablement beaucoup lui en demander.

Vous noterez à quel point Robin essayait de faire abstraction de cette ampoule clignotante qui, du dehors, devait très probablement donner l’impression qu’ils étaient en train de se faire une petite soirée disco avant l’heure. Pas plus mal d’habiter dans un coin un peu reculé dans un cas pareil… ou pas puisque ça signifiait également qu’ils devraient se débrouiller seuls si besoin. Mais la jeune femme refusait catégoriquement d’envisager qu’il y en ait seulement besoin. Quoi qu’il en soit, elle relança l’enregistrement dans l’espoir que ça soit la voix d’Hannah qu’on y entende cette fois lorsque la table se mit à trembler puis à glisser lentement sur le plancher. Il faut croire que cet esprit venait de trouver une alternative aux portes closes qu’il ne pouvait claquer. Et aussi qu’il était doté d’une sacrée force parce que si Robin avait déjà rencontré des esprits en colères, c’était très rare que ça aille jusque-là. Elle en resta comme deux ronds de flan l’espace d’une fraction de seconde avant de se ressaisir et de se mettre à fouiller dans les placards de la cuisine. Agir au plus vite pour l’apaiser, voilà ce qu’il fallait faire en priorité, ensuite ils aviseraient. Elle mit la main sur le sel et quelques feuilles de sauge. Sans lui laisser d’autre choix, elle approcha une chaise de celle de Derek et les enferma dans un cercle de sel.
« Tu ne sors pas de ce cercle. Passe-moi ton briquet. »
Puisqu’il leur faudrait rester un moment dans le cercle de protection, autant s’asseoir.@Derek Haynes

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Petit doute qui le submerge..avait-il bien fait d'accepter la proposition de Robin ? Pour rien au monde il ne voulait qu'une autre âme errante - autre que celle d'Hannah - n'occupe cette maison, sa propre maison. Il ignore ce monde et ne saurait comment le maitriser si un jour, ou à un moment donné ça dégénérait.. Mais il veut entendre Hannah, ne serait-ce que quelques secondes si elle parvient à s'immiscer entre ces murs de boiseries lourdes. Robin avoue pour sa faute et promet de faire partir cette entité alors que l'ampoule juste au dessus de leurs caboches se met à grésiller. Instant douteux et pesant, les yeux de Derek se révèlent vers ce bruit de grésillement si soudain et ce dernier ne trouve qu'à annoncer le prénom de cette défunte. Mains toujours serrées l'une dans l'autre, Derek espère que le téléphone de son amie arrive enfin à enregistrer le son de sa voix. Mains qui se mettent soudainement à trembler, suivant le mouvement de la table en bois. Tremblement qui vient à soulever cette fine couche de poussière encore présente sur cette surface irrégulièrement lisse. Regard inquiétant, Derek ne peut s'empêcher de rabaisser ses pupilles, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Etrangement, il se dit au fond de lui que ce n'était pas normal...ou alors qu'Hannah cherchait à lui faire peur, ou encore, à montrer son mécontentement... Il ne pense qu'à elle.

Respiration naturellement coupée, Derek retire ses mains de cette table qui continu à glisser sur son plancher..alors que Robin se précipite à explorer les nombreux placards de sa cuisine. Mais que cherche t-elle ? Derek se lève, jetant systématiquement ses yeux sur son amie alors qu'elle revient avec du sel et quelques feuilles de sauge. Hésitant, il la laisse faire découvrant alors cette technique dont-il ignore encore l'intérêt principal. « Qu'est-ce tu fais Rob' ? » Il comprend alors qu'elle dessine ce cercle de sel autour d'eux, et reprend sa place sur sa chaise, écoutant attentivement ses conseils. Ne pas sortir du cercle. Lourd silence qui le transperce, émotions erronées qui s'emparent de lui...

Perquisition insurmontable de son propre corps, Derek reste silencieux et vient à fermer ses paupières. Corps assit, jambes lourdes et tête qui se penche en avant cache alors l'expression de son propre visage. Bras lâches, un rire gras s'empare de ses tripes et résonne dans cette maison. Derek rit, mais ce n'est pas son rire. Tête toujours penchée, elle suit le mouvement de cette plaisanterie qui lui est alors infligée. Pas un bruit de plus, la table à cessée de trembler, mais ce rire démoniaque résonne... Tête qui se redresse lentement et vient à dévoiler son regard assombrit et vide. Voix lourdement habitée. « Tu n'es qu'une salope ! » Contrôle de son corps, de sa raison qu'il ne peut maitriser. Derek n'appartient plus à ce corps animé. Mains qu'ils brandit au cou de Robin, malgré le cercle de sel bien dessiné.

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Très concentrée et affairée, Robin ne jugea pas nécessaire d’expliquer à Derek ce qu’elle était en train de faire. Il fallait qu’elle s’applique, sans quoi qui sait ce qui pourrait arriver ? L’esprit en question en avait après Derek ; il faisait une proie facile en raison de son état dépressif. Mais en théorie, le sel devrait leur fournir une protection, faire office de barrière. Main tendue, Robin attendait le briquet de son ami pour commencer à faire brûler la sauge censée apaiser l’esprit, purifier l’endroit. Mais le briquet n’atterrit jamais dans sa paume. Au lieu de ça, Derek – ou plutôt ce qui avait pris possession de son corps car elle connaissait Derek, elle connaissait son rire, elle savait au fond d’elle que ça, ce n’était pas le sien – se mit à rire. L’instinct de la médium lui hurla de s’éloigner sur le champ, qu’elle courait un grave danger. Pourtant, elle resta le cul vissé sur sa chaise. Deux pensées entraient en totale contradiction avec cet ordre que lui donnait son instinct : c’était de sa faute, Derek était son ami, elle ne voulait pas qu’il lui arrive malheur et le cercle de sel était supposé les protéger, bordel de merde.

L’esprit s’adressa alors à elle, se servant de cordes vocales qui ne lui appartenaient pas, ce qui eut le don de déstabiliser un peu plus Robin. Elle aurait pu empêcher ce qui suivit mais elle n’en fit rien, comme si elle pensait mériter cette punition. Ce qui était sans doute le cas, soit dit en passant. Quoi qu’il en soit, la main de Derek se retrouva autour de son cou et se mit à serrer. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il avait de la poigne. Bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement, au vu de ses métiers ? Elle se retrouva rapidement à suffoquer, les larmes lui montèrent aux yeux tandis qu’elle essayait de se défaire de son emprise. Inutile d’essayer de le supplier, elle s’épuiserait pour rien. En revanche elle trouva la force pour mettre un violent coup de pied dans celui de sa chaise. L’effet de surprise, la déstabilisation, elle n’en savait rien, toujours est-il qu’il lâcha finalement prise et que Robin attendit de s’être suffisamment éloignée pour reprendre son souffle. Nul doute que ça laisserait des marques. Mais elle n’avait pas le temps de penser à ça maintenant, l’autre se remettait déjà de ses émotions et se ruait une fois de plus sur elle. Par réflexe, elle attrapa la poêle se trouvant sur le plan de travail contre lequel elle s’était appuyée et l’assomma d’un seul coup en priant elle ne savait trop qui pour avoir frappé assez fort pour avoir quelques minutes de répit mais pas assez pour avoir fait trop de dégâts. L’enveloppe corporelle de Derek tomba sur le plancher, apparemment inconscient. Ça lui laissait le temps de faire le tour de la maison pour trouver une corde. Encore une fois, aucun doute que Derek possédait ça chez lui. Et à force de tout retourner, elle en a trouva une avec laquelle elle le ligota. Pas sûre que, lorsqu’il reprendrait ses esprits, celui qui en avait pris possession soit toujours aux commandes mais mieux vaut prévenir que guérir. Puis elle fouilla une fois de plus dans les placards jusqu’à mettre la main sur ce qu’elle cherchait : une bouteille où stagnait un fond d’alcool. Robin ne s’occupa même pas de ce qu’il y avait écrit sur l’étiquette et s’envoya une rasade au goulot pour se donner le courage dont elle avait besoin. Du bruit se fit entendre derrière elle, aussi se retourna-t-elle pour le voir se réveiller.
« Derek ? »
Sa propre voix la fit frissonner. Rauque, comme abîmée. Elle n’y croyait pas trop mais il y avait tout de même un espoir.@Derek Haynes

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Encerclés tous deux par ce sel, protection erronée qui ne peut accomplir sa tâche. Assit sur ces deux chaises, l'air ambiant avait subitement été dérogé. Robin de son côté, et Derek, corps lâche qui se fait contrôler par ce démon intérieur. Il n'avait rien vu venir et l'ouverture de son esprit l'avait faussé. Plus de contrôle, la raison propre de l'ostéopathe était bien loin maintenant. Rire gras, presque suffoquant s'engouffre à l'intérieur de lui, faisant alors exprimé celui qui le hantait. Regard livide, mains qui rejoignent le cou de la femme toujours assise devant lui, elle doit mourir. Sacrifice, vengeance, offrande pour un démon supérieur. Rien de tout cela n'est dévoilé. Alors le corps de Derek se jette sur celui de la femme, doigts qui se resserrent, qui pressent cette peau pour n'en faire que de la chaire à saucisse. Oh non jamais, Derek n'aurait pu faire vivre cela à Robin. Mais il n'avait plus le contrôle de ce corps si musclé. Chaise expulsée, proie envolée. Mains qui se crispent davantage après s'être rendu compte qu'elles ne retiennent plus cette vie. « Arf... tu ne m'échapperas pas, pas cette fois-ci ! » Démon ou esprit malsain qu'elle avait déjà pu rencontrer ? Avait-elle éveillé un esprit de passage qui ne demandait qu'à tuer ? Regard assombrit qui se détourne pour se poser sur la silhouette féminine qui s'éloigne. Elle tente de reprendre le souffle qu'il veut lui retirer. Corps qu'il monopolise, corps qui s'élance à nouveau contre Robin pour en finir. Apparition soudaine de cette poêle qui vient à claquer contre sa boite crânienne. Perte de connaissance brutale, alors que le corps de Derek s'effondre sur le plancher. Perte de la réalité.

Instant d'absence dans lequel la corde vient à le ligoter. Noeud serré qui espère bien l'immobiliser.
Conflit intérieur sourd. Les yeux sombres de Derek s'ouvrent. Voix masculine et calme qu'il retrouve. « Robin.. » Amnésie totale des faits. « Pourquoi tu m'as ligoté ? » Sourcils qui se froncent en essayant de se démêler de cette corde bien tendue. Incompréhension de sa part. Mais elle ne semble pas vouloir l'aider. Yeux sombres qui deviennent noir, maléfice qui reprend le dessus. Voix grave qui reprend sa place. « Détaches-moi ! » Aucune raison logique à cela. Derek est loin. Entité nuisible qui reprend la maitrise de ce corps si malléable. Corde qui se dénoue aussi facilement et tombe à ses pieds alors qu'il se redresse. Il fixe la jeune femme, et se penche pour récupérer la corde. « Tu me dois une vie. » Corde tenue dans ses mains abîmées, il en fait un noeud sur l'une des extrémités. Visage pâle, au regard absent, il lance la corde sur l'une des charpentes suspendues de la maison en bois. Si la vie de Robin compte, celle de Derek sera donc anéantie. Lasso qui tend la corde, cou prometteur qui prend place à l'intérieur de celle-ci. Pour une force démoniaque comme celle-ci, pas besoin de monter sur une chaise ou de faire contre poids, un seul coup sec sera donner pour en finir. Corps abandonné dans ce silence pesant.

( Pando )

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Pendant que Derek était dans les vapes, Robin méditait les paroles de la chose qui en avait pris possession. « Cette fois-ci ». Ce qui signifiait qu’elle l’aurait déjà croisé par le passé ? Pas impossible étant donné que ce n’était clairement pas la première fois qu’elle jouait avec le feu. Enfin, si tant est qu’on puisse appeler ça ainsi puisqu’elle n’essayait jamais que de communiquer avec les esprits des personnes chères de ses clients. Pas même des siens. Ça ferait trop mal. Cependant, elle n’eut pas vraiment le temps d’y réfléchir plus que ça, son ami se réveillait déjà. Il se demandait pourquoi il était ligoté mais Robin avait vu plus d’un film d’horreur au cours de sa vie ; elle savait qu’il ne fallait pas se laisser berner trop rapidement.
« T’as essayé de m’étrangler, je prends juste mes précautions. »
Et voilà, il n’avait pas fallu bien longtemps pour que le spectre reprenne le dessus, à son grand désarroi. Que faire maintenant ? Telle était la question qu’elle se posait avant que le spectacle ne reprenne. Quoi que ce fût, il aimait donner dans le spectaculaire puisqu’il se défit de ses liens avec une facilité déconcertante. Okay, Robin n’y croyait pas mais l’éventualité qu’il s’agisse d’un démon – ou en tout cas une force des plus négatives, ça lui semblait plus facile à gober – se faisait de plus en plus plausible.

Là-dessus, l’autre lui annonça qu’elle lui devait une vie. Et c’est sous son regard médusé qu’elle vit Derek – sa version marionnette tout du moins – faire un nœud avec la corde qu’elle avait utilisée pour l’empêcher de se faire du mal ainsi qu’à elle -, la balancer à une poutre et se pendre. Il lui fallut environ un quart de seconde pour se rendre compte de ce qui était en train de se passer. Par réflexe, la jeune femme se précipita et tâcha de le soulever. Assez pour qu’il ne s’étrangle pas. Mais en faisant ça, elle ne pouvait rien faire d’autre, pas même aller chercher un couteau dans la cuisine pour la couper, cette foutue corde. Les larmes une fois de plus aux yeux et entre deux sanglots, elle murmura :
« Je vous en supplie, faites quelque chose ! »
Et si vous vous demandez à qui elle pouvait bien s’adresser alors même Robin n’aurait pas pu vous répondre : elle l’ignorait. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il fallait qu’elle le dise. Un courant d’air naquit alors dans la maison de Derek. Se transformant progressivement en une espèce de tourbillon. Une des chaises sur lesquelles ils étaient assis un plus tôt glissa jusqu’à elle et elle put la lui laisser en guise de soutien le temps qu’elle aille chercher un couteau. C’était un risque. Un énorme risque, même, cette entité pouvait à nouveau retourner son arme contre elle mais Robin se sentait plus forte à présent. Moins seule. Pendant ce temps, Derek avait envoyé valdinguer la chaise à l’autre bout de la pièce d’un coup de pied mais Robin ne se laissa pas démonter, traîna la seconde à sa suite afin de monter dessus et entreprit aussitôt de cisailler la corde. Cette fois ce fut sa chaise qui se déroba sous ses pieds mais elle tint bon et son poids aidant, la corde finit par céder. C’est dans un bruit sourd qu’ils retombèrent tous deux au sol.@Derek Haynes

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