night of the living dead christmas trees → tom

Voilà, pourquoi c'est toujours important de tester la voiture, cela évite les mauvaises surprises, ce qu'ils n'ont pas su faire aujourd'hui, les éviter. Il aurait vraiment voulu apprécier la BM ou encore l'Audi, mais elles ont toutes les deux des problèmes. Personne n'est parfait, alors, aucune voiture ne l'est aussi ? Il sait que les sièges peuvent être durs dans les premiers temps, mais ils finissent toujours par s'adapter au chauffeur, comme lorsqu'on se procure une nouvelle paire de chaussures, avec le prix en moins, bien sûr, d'où le fait qu'il vaut mieux s'assurer qu'ils prennent la bonne décision. Quoi qu'il en soit, il repart de son côté avec l'Audi et pas pour une bonne balade, puisqu'il doit rapidement s'arrêter à cause de la fumée qui se met à sortir du capot de la voiture, sans compter que le check engine ne cesse de clignoter et il ne peut pas vraiment savoir d'où provient le problème. Il n'y a que le mécanicien qui peut découvrir et peut y en avoir plusieurs. Il s'y connaît surtout en hélicoptère sans vraiment être un professionnel. Alors, il s'arrête rapidement et il s'empresse d'envoyer un message à son épouse, pour vérifier si elle a rencontré les mêmes problèmes que lui. On ne va pas se mentir, en ce moment, il est plutôt en colère contre le vendeur. Oh, il veut bien croire que cela peut arriver à une voiture, mais deux et pratiquement au même moment ? C'est vraiment étrange, on pourrait presque croire à un complot, en fait, c'est ce qui lui vient à l'esprit, vous voyez, les complots, il en a l'habitude, peut-être un peu trop. Tom sort à temps de la voiture, car ce n'est plus seulement que de la fumée, elle commence sérieusement à prendre feu, il garde son calme, ce qu'il n'a pas d'autres choix de faire dans son métier et avec les nombreux mensonges qu'il doit gérer avec tout le monde.

Cela tombe bien, il y a une caserne de pompiers à deux coins de rues. Il marche, il marmonne dans sa barbe, il rage aussi, mais il se contient, autant en garder pour le mec du concessionnaire. Il parle avec le chef de la caserne et aussitôt, ils se rendent sur les lieux, c'est un joli feu, dommage qu'il n'ait pas pu la conduire davantage et ce n'est finalement pas plus mal quand on voit l'état de la bagnole. Tom prend le taxi et il rejoint Cove, il constate aussi que la voiture, bien qu'en meilleur état, elle n'est pas plus fonctionnelle. « Allez, grimpe, on a quelque chose à régler. » Il demande au chauffeur de les déposer au centre-commercial, celui avec des tonnes de décorations et de la musique inécoutable. Une fois à la destination, il paie le chauffeur et ils rentrent à l'intérieur, direction la future scène de crime. « Alors, là, ça ne va pas le faire ! » Qu'il se met à dire, après un seul pied dans le concessionnaire. « Une voiture, je ne dis pas, -et encore- mais deux ? Pour qui bossez-vous ?! » Il s'approche de lui en fronçant les sourcils, haussant le ton de sa voix, une voix un peu plus menaçante.

Plus on y pense, plus c’est vrai que c’est bizarre que deux voitures – et surtout deux modèles et même marques différentes – viennent à tomber en panne à quelques minutes, voire secondes d’intervalle. Mais Cove préfère y voir de la paresse plutôt qu’une réelle mauvaise intention derrière tout ça. Dans tous les cas, Tom lui a dit d’attendre là alors elle attend là, se demandant bien ce qu’il a l’intention de faire. Elle connaît son mari, elle sait que c’est jamais bon de trop l’énerver. D’ailleurs, c’est avec ce petit air furieux qu’elle lui connaît si bien qu’elle le voit débarquer quelques minutes plus tard en taxi. A qui il laisse à peine le temps de s’arrêter avant de lui demander de monter. Cove s’exécute. Pas tellement pour lui obéir mais surtout parce qu’elle a hâte de voir comment tout ça va se passer. Elle ne l’avouerait sans doute jamais mais elle aime bien voir Tom régler ses comptes. Avec d’autres, s’entend. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne perd pas une seule seconde ; le taxi les dépose tout juste à destination que son mari se met aussitôt à invectiver et même accuser le concessionnaire. Ah oui, elle n’a pas vu les choses sous cet angle mais effectivement, ça peut avoir des allures de tentative de meurtre. Pour n’importe qui d’autre, ça pourrait paraître ridicule mais pas pour eux : on attente à leur vie sans arrêt.

Cove observe l’échange et voit le concessionnaire se tasser un peu plus sur lui-même à chacune des paroles de Tom.
« Bosser pour qui ? Mais… mais… mais… Personne ! Vous voulez dire que les deux voitures sont tombées en panne ?? »
Clairement, le type n’en mène pas large, il n’a vraiment pas l’air de comprendre ce qui lui arrive et en reste comme deux ronds de flan en apprenant que les deux voitures qu’il vient de prêter sont tombées en rade. Par expérience, elle sait qu’il ne ment pas : il a vraiment l’air d’avoir perdu sa quinzaine, ce gars. Et probablement que ce petit incident va lui faire perdre son job voire même fermer boutique, si c’est la sienne. Mais hé, c’est un véritable danger pour tout le monde.
« C’est juste que vous faites jamais l’entretien de vos voitures, c’est ça ? »
Tout penaud, le type hoche timidement la tête. Elle en était sûre.
« Peut-être, et je dis bien peut-être, qu’on va pas porter plainte. Mais on veut une sacrément bonne remise. »
A prendre ou à laisser.

Peut-être qu'il avait l'air d'en faire des caisses, de s'énerver après le pauvre employé qui n'a rien demandé, excepté vendre ses voitures dans un centre commercial entourés d'autres petites boutiques probablement plus rentables. Cela dit, cela aurait pu être fatal, évidemment qu'il pense à une explosion digne d'un film d'action. Finalement, les assurances vont sûrement le rembourser, ce qu'on ne peut pas faire avec une vie humaine, voire deux, s'ils avaient tous les deux explosé. C'est peut-être son métier qui lui donne davantage plus d'imagination que les gens normaux qui ne penseraient qu'à une simple coïncidence, à un malheureux incident. Bref. Il débarque à toute vitesse dans le concessionnaire, il a besoin de savoir s'il bosse pour quelqu'un, s'il se fait juste des films, ce qui est possible dans les deux cas. Ils sont à la Nouvelle-Zélande pour une raison bien précise et ils ont fait assez de missions pour qu'on veuille attenter à leur vie. Tom pourrait se sentir mal d'agir comme un gros con, s'il n'avait pas cette petite fierté en lui qui l'empêche de s'excuser. C'est qu'il aimerait vraiment croire que ce n'était qu'une question d'entretien, ce qui oui, est sûrement le cas, cela dit c'est une grave faute de sa part, c'est presque criminel, enfin, il suppose que ça lui vaudrait des amendes pour cela. « Ah, vraiment ? » Pourquoi a-t-il l'air de préférer la première option ? C'est tellement plus naturel pour lui. Tom fronce les sourcils et il aimerait bien le secouer davantage, mais cela serait peut-être un peu exagéré de sa part et que bon, il ne va pas commencer à tout démolir dans la boutique, sachant que l'homme qui est apeuré semble sincère, Cove le croit, de ce qu'il comprend et malgré sa méfiance, il fait de même. « Une bonne remise avec option inclut. » Quoi ? C'est trop ? Parce qu'il est certain que cela pourrait lui coûter davantage avec les inspecteurs. Malgré l'hésitation, l'employé hoche la tête et Tom sourit presque satisfait. « Parfait ! »

Sans aller jusqu’à dire qu’elle aime voir le visage de ce pauvre type se décomposer et devenir livide sous ses yeux, ce que Cove aime surtout, c’est voir son mari jouer les redresseurs de torts. Elle trouve que c’est un rôle qui lui va comme un gant. Oui, elle sait pertinemment que parfois, Tom aime prétendre le contraire. Elle sait également qu’elle ne connaît presque rien de son passé et que si ça se trouve, avant de la connaître, il était une ordure une première mais ce qu’elle aime surtout chez lui, c’est ce qu’il est devenu. Sans pour autant tomber dans le cliché du bisounours, bien sûr. Tom est très loin d’en être un – et tant mieux car sinon, elle ne le supporterait pas -, mais il a un bon fond sous ses dehors un peu – beaucoup – bourrus. Bref, le fait de se voir accuser de travailler pour quelqu’un – bien qu’il n’arrive pas à envisager pour qui il pourrait bien travailler, ça se lit très clairement dans son regard – le pousse à avouer que les entretiens sur ses voitures ne sont pas faits. Voilà qui est quand même pas mal dangereux. La preuve, c’est qu’ils auraient très bien pu voler dans le décor tous les deux. Ou même prendre feu dans le cas de Tom. Ou encore d’exploser. Cove ne saurait dire ce qui est pire. Alors non, ils ne peuvent évidemment pas laisser passer ça. Encore moins si ça leur permet d’avoir une remise folle. Sur une voiture dont il faudrait faire l’entretien à peine sortie du garage, certes, mais ça en vaudrait clairement la peine.

Acculé, véritablement au pied du mur, l’homme ne peut qu’opiner du chef, ce qui a l’air de satisfaire son mari. On peut dire qu’ils ont eu la chance qui a quitté ce bonhomme quelques secondes avant qu’ils n’entrent dans son show-room. Cependant, Cove ne peut s’empêcher d’ajouter un petit :
« Oh, et assurez-vous que cette voiture-là ne nous pète pas à la gueule en sortant d’ici quand même. Parce que trois voitures meurtrières en une seule journée… pas sûre que votre assurance laisse passer ça. »
Déjà qu’il les faudrait bien toutes pour qu’elle en laisse passer deux… C’est bien connu, les assurances sont des vautours : toujours là pour réclamer l’argent que vous leur devez mais presque jamais pour débourser celui qu’eux vous doivent. Au bord de la nausée – ça se remarquait à teint devenu verdâtre -, il hoche une fois de plus la tête et les laisse une seconde pour aller préparer les papiers.

C'est tout de même dommage qu'ils n'aient pas pu faire un tour complet avec les deux voitures, maintenant ils sont sur le point de se prendre une bagnole sans l'avoir essayé. Enfin, c'est peut-être mieux ainsi d'un côté avec la mésaventure qu'ils viennent de vivre, mais de l'autre, si elle venait à lâcher tout bêtement comme les deux autres, ça serait vraiment le comble. Quoi qu'il en soit, on dit que la troisième est toujours la bonne et c'est ce que Tom espère oui, sinon il va devoir se pointer à nouveau ici et il n'aura pas le même ton. Déjà qu'il est le suspect de bosser pour une organisation criminelle quelconque. Bref. Le concessionnaire accepte, surtout sous la contrainte du couple qui demande des remises et de petites options comme extra. Heureusement, l'homme accepte de payer une partie du premier entretien de la voiture, ils auront sûrement besoin de plus que cela, mais c'est déjà un bon début et sachant que cela risque déjà de coûter une petite fortune, ça ne se refuse pas hein. Ils vont prendre l'Audi, moins cher, bien qu'il aìt une légère préférence pour la BMW, elles s'égalent plus ou moins malgré la différence de prix, dans les deux cas, cela reste une Allemagne et cela fait un peu sa fierté, sans pour autant dévoiler ses origines. Tom a appris à garder un certain contact avec l'endroit où il est né, hormis le fait que son oncle, qui joue encore mieux que lui le parfait homme au cœur de pierre et qui maîtrise mieux ses émotions, c'est pas mal tout ce qui lui reste. L'employé s'éclipse pour remplir les papiers, alors que Tom en profite pour embrasser son épouse. « Et si c'était la faute du top-modèle ? » On a tous tendance à sous-estimer ce genre de fille, qu'on croit trop sot pour une telle chose. D'ailleurs, aucune présence de sa part. Bref. Ils vont ensuite rejoindre l'homme, afin de lire le contrat et de signer les papiers. Les voilà maintenant propriétaire d'une nouvelle voiture.