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Paré au décollage. Robin venait tout juste de s'installer sur son siège, elle savait simplement qu'elle prenait l'avion. Jusqu'à maintenant, Matthew avait prit soin de masquer certains indices dont la ville dans laquelle cet avion allait se poser quelques longues heures plus tard. Sourire aux bords des lèvres, Matthew la contemplait, ricanant par moment de la voir un peu désorientée. Mais excité à l'idée qu'elle ignorait totalement où ils allaient. Elle ne savait pas pourquoi ils prenaient cet avion avec ses airs de Boeing. Mais Matthew, lui, auteur de cette petite escapade, le savait. Petit voyage anticipé et organisé par ses souhaits. Il voulait lui faire plaisir en lui offrant ce voyage encore inconnu. Quitter la Nouvelle-Zélande pour découvrir d'autres paysages, d'autres spécialités culinaires, d'autres rythmes de musiques sur lesquels danser, devenait plaisant. Les bagages en soute, l'avion avait prit son envol. Ils prenaient de l'altitude, et le jeune homme reprenait plaisir à voyager..un voyage tendrement partagé avec sa femme..

L'Italie. Pays frontalier et enrichit de grandes histoires historiques, de monuments connus dans le reste du monde aux spécialités incontournables. Mais plus précisément, la ville de Rome. Une ville qui ne dort jamais, où les habitants arpentent leurs ruelles, où les touristes scrutent avec admiration chaque monuments et sites touristiques, où les véhicules roulent à toute allure sur des pavés anciens et où l'histoire avait toute sa place.
Arrivés à l'aéroport, Robin descendit de l'avion, les yeux préalablement bandés pour un meilleur effet de surprise. Ils prirent le premier taxi qui s'offrait à eux et ce dernier les déposa en plein centre de Rome.. Bagages déposés dans leur chambre d'hôtel qui se situait en plein centre ville - l'immersion totale -, Matthew ne lâchait pas la main de sa femme. Debout l'un en face de l'autre, au coeur de la ville, Robin ne pouvait entendre que les bruits des voitures qui rugissaient sur les pavés. La nuit venait à peine de tomber. Matthew s'empressa de retirer le bandeau qui se tenait sur le devant de ses yeux pour la libérer de toutes questions qu'elle pouvait encore se poser. Large sourire à ses lèvres, il la regarde, respirant l'air italien quelque peu humide et dont les saveurs s'exaltaient. L'odeur du vin chaud, des spécialités telle que la pizza ou encore les macaronis flottait sur cette place bondée de passants et de touristes. Ils étaient là, en plein coeur de Rome. Une toute autre ville que celle de Wellington ou encore des plages d'Island Bay.
Amusé de la connerie qu'il allait pas tarder à dire, Matthew déposa un baiser sur les lèvres de Robin, effleurant ses cheveux de ses doigts. " Tu vas pouvoir fêter tes cinquante ans sur Rome, ma puce.. " Il se recule, de peur de s'en prendre une..

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quei momenti fra di noi

Come' bella c'e la luna brilla e' strette Strette como e' tutta bella a passeggiare Sott'er celo de Roma.

Comme la plupart des adultes, Robin se fichait éperdument de son anniversaire. Dans son cas, c’était même encore pire que ça : il s’agissait d’un jour comme les autres qui n’arrivait en plus qu’une fois tous les quatre ans. Bien loin de le détester car c’était une excellente excuse pour ne lui offrir des cadeaux que tous les quatre ans également – d’ailleurs c’était faux ; année bissextile ou non, ses proches lui offraient toujours quelque chose mais seulement à une autre date, comme Nick qui fêtait le sien un peu plus tôt dans le mois -, la jeune femme aimait à penser que c’était ce qui la rendait si particulière. Le vingt-neuf février est une date spéciale de même qu’elle est spéciale, ça ne peut pas être anodin, si ? Vraisemblablement si mais elle aimait tout de même beaucoup cette idée. Tout ça pour dire que cette année, comme il n’y avait pas de vingt-neuf, elle ne s’attendait à rien de particulier. Ce n’était pas plus mal, soit dit en passant, maintenant qu’elle approchait dangereusement de la quarantaine, Robin avait tout le loisir de se rendre compte qu’elle n’avait atteint qu’un seul des buts qu’elle s’était fixé dans la vie, à savoir rencontrer le bon. Il l’avait demandée en mariage alors on pouvait dire qu’un deuxième objectif était sur le point d’être réalisé mais elle ne le crierait pas trop fort avant d’avoir l’autre bague au doigt, de peur de se porter la poisse, encore et toujours. Oui, ça en devenait une véritable obsession à ce stade mais tout était si merveilleux avec Matthew qu’elle ne prendrait jamais le risque de tout faire capoter.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ça tombait à point nommé étant donné que cette année, elle avait d’autres choses en tête : le mariage. Robin était même allée jusqu’à ressortir une liste – sous forme d’agenda avec des tas de feuilles volantes noires de notes qu’elle tenait à jour – de tout ce dont elle avait toujours rêvé pour ce grand jour, histoire de voir si ça collait un tant soit peu avec les attentes de Matt. Il n’était pas question de lui imposer quoi que ce soit, ça serait son jour à lui aussi après tout. Elle en aurait même presque oublié son anniversaire dans tout ça. Mais ça, c’était sans compter sur son fiancé, évidemment. Lui n’avait apparemment pas l’intention de la laisser l’oublier et c’est ainsi qu’ils en vinrent à prendre l’avion. Destination inconnue. Pour Robin tout du moins car il était clair que Matt avait tout prévu. A force de vivre avec lui, elle s’était aperçue qu’il ne laissait jamais rien au hasard. Soit, elle avait bien essayé de glaner quelques informations, par-ci, par-là mais rien n’y fit – pas même ses tentatives les plus coquines et fourbes, par la même occasion, c’est dire -, à l’arrivée, elle n’en savait toujours pas plus quant à l’endroit où ils venaient de débarquer.

Yeux bandés – non, Matthew ne plaisantait pas -, elle n’avait d’autre choix que de se laisser guider. Ils durent monter dans un taxi. La jeune femme s’était dit que si c’était le cas, elle pourrait avoir un indice grâce à la radio mais ce fut peine perdue puisque ce chauffeur devait être le seul au monde à ne pas en écouter. Puis il y eut un très bref passage à l’hôtel. Où tout le monde parlait anglais, évidemment, sinon ça ne serait pas drôle. Et retour dans la rue. Là, force était d’admettre qu’elle n’avait rien de comparable avec Stevie – et tant mieux, je présume – puisque tout ce qu’elle fut capable de distinguer, c’était le bruit du trafic. Elle resserra son trench autour d’elle parce qu’il faisait bien plus froid qu’en Nouvelle-Zélande – forcément, c’était l’hiver ici -, lorsque Matt leva enfin le mystère – ainsi que le bandeau – et Rome à la nuit tombée lui apparut sous les yeux. Rome, rien que ça. Une ville que Robin ne connaissait que par le biais des livres d’art qu’elle possédait en masse chez eux mais qu’elle avait toujours eu pour ambition de visiter. La jeune femme tourna vite fait sur elle-même pour avoir une vue d’ensemble avant que son fiancé ne vienne l’embrasser… et lui balancer dans les dents qu’elle devenait vieille. Venant de n’importe qui d’autre, Robin l’aurait peut-être mal pris mais pas de la part de Matt. Certes, elle était un peu plus âgée que lui mais un peu seulement. Alors qu’il reculait pour se mettre hors de portée d’un éventuel coup qu’elle serait susceptible de lui coller, elle lui tira la langue avant de se jeter dans ses bras.
« T’as de la chance d’être le meilleur fiancé dont on puisse rêver sinon je te ferais amèrement regretter ce que tu viens de dire, mon lapin. »
Plaçant ses mains de part et d’autre de son visage elle lui donna un baiser renversant et, tout excitée, reprit :
« Il faut absolument qu’on aille voir le château Saint-Ange maintenant, ça doit être magnifique ! En revanche, on s’approchera pas trop. Tu sais qu’on raconte qu’il est hanté ? Je te dirai si c’est vrai. »
Mais elle espérait que non car on raconte aussi que le fantôme de ce château désignerait du doigt tous les époux infidèles. En soi, elle n’avait rien à craindre, Matt n’était pas infidèle, pas même son époux encore et de toute manière, elle n’était pas censée les voir, ces esprits mais voilà.
« Mais avant ça... »
Robin se détacha pour lui prendre la main et l’attirer vers le premier café qu’elle trouva. Passage obligatoire pour ces deux-là ; elle voulait voir si leurs expressos étaient réellement meilleurs que partout ailleurs ou bien si ce n’était que de la publicité mensongère.@Matthew Braithwaite

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Rome. Une grande ville que Matthew avait déjà pu vaguement visiter lors d'un bref passage durant son tour du monde. Il s'était forcément promené entre les gradins détruits de l'unique amphithéâtre mondialement connu sous le nom de "Colisée", se cultivant de son histoire en immortalisant de son objectif cette architecture pittoresque. Mais il lui restait bien d'autres monuments à découvrir.. Et l'occasion se présentait enfin à lui, à Robin, à ce couple de fiancé. Il était fier, fier de l'avoir kidnappé jusqu'ici et d'enfin pouvoir retirer ce bandeau qui lui cachait les yeux. D'un ricanement mesquin, il lui fit la remarque qu'elle allait pouvoir fêter un an de plus en sa compagnie et parmi les italiens. Un pas en arrière pour anticiper une éventuelle main levée. Un large sourire dessiné sur ses lèvres alors qu'il inséra ce bandeau dans l'une de ses poches de son manteau foncé. Elle se jette dans ses bras, et naturellement le jeune homme ne pu s'empêcher d'enrouler sa fine taille de ses bras. Une étreinte qu'il ne s'en lasserai jamais.. Aucune main levée, il échappa au châtiment et se sentit même flatté d'être le meilleur des époux. Il n'aurait jamais pensé qu'un jour qu'il entendrait cela.. Il n'était pas du genre à se forcer ou quoi pour rendre Robin heureuse, non. Il était toujours le même, voire un peu plus attentionné pour sa future femme car elle seule était devenu l'histoire de sa vie et les projets de son futur. Elle l'embrasse. Un baiser que Matthew lui infligea aussi, heureux de voir dans ses yeux que l'émerveillement avait sa place. Ce sourire ne s'effaçait plus de ses lèvres. Elle semblait vraisemblablement heureuse d'être ici et se projetait déjà à visiter le Château Saint-Ange. Curieux, il fronça quelque peu ses sourcils. " Ah oui ? Hanté tu dis ? " Matthew n'allait pas se mettre à trembler ou quoi devant une telle information. Mais la curiosité le gagnait. " On ira voir ça dès demain matin alors, il y a tant à visiter, va falloir qu'on se fasse une liste tu crois pas ? " finit-il par ricaner une énième fois. Pour bien faire les choses et ne rien rater, Matthew était du genre à écrire sur un simple bout de papier les points les plus importants, les lieux à visiter voire même les restaurants à découvrir.

Robin se détache de lui, le prenant par l'une de ses mains afin de l'attirer vers le premier café éclairé sur cette immense place. Il la suit, marchant presque dans ses pas en lui laissant le choix de s'installer. La place était recouverte de cette foule diversifiée : des italiens qui rentraient surement chez eux, des touristes qui s'harcelaient avec leurs flashs et dont leurs paroles ambitieuses résonnaient, quelques autres personnes qui essayaient de vendre leurs objets en toc, quelques artistes peintres exposaient leurs oeuvres et des familles s'installaient dans les restaurants chics qui entouraient cette place. Il lui avait découvert les yeux ici, sur la place Navonne, en plein centre de Rome, recouverte de pavés datant du XVI ème siècle. Une place délibérément connue grâce à la Fontaine des quatre fleuves et où se dresse au centre de celle-ci, ce monument élevé formant un obélisque. Ce début de nuit était agréablement humide en cette saison et les nuages blancs arpentaient le ciel.
Face à la devanture de ce café, un homme vêtu d'un costard noir s'avança vers eux pour leur offrir l'une de ses tables. Ils s'y installèrent, gardant sur le dos son long manteau, Matthew prit place sur sa chaise, face à Robin. Ils étaient là, dans l'ambiance italienne qui grimpait davantage grâce à la décoration rustique du café. Les tables étaient alignées mais l'intimité s'y prêtait pour chacun. Installés à cette table carrée, ils avaient pour unique vue, la place Navonne et ses passants intrépides. Au loin, un brin de musique s'entendait alors qu'un des serveurs s'avança vers eux. Robin voulait à tout prit goûter à ce café italien et ne désirait rien d'autres que ce goût amer. Matthew quant à lui, la regardait, gardant toujours ce même sourire inachevé pour finalement prendre un double expresso. Le serveur s'empressa alors de préparer leur commande. Il aurait pu penser qu'ils s'installaient pour manger mais non, seul l'envie d'un bon café italien les avait amené jusqu'ici. Le jeune homme détacha les boutons de son manteau et vint à sortir son paquet de cigarette qu'il déposa sur la nappe blanche après en avoir porté une à ses lèvres. Son zippo en main, il embrasa le bout de ce tabac tubé inspirant pleinement cette première bouffée de nicotine, qui au fond, lui faisait du bien. Il n'avait pas pu fumer depuis plusieurs heures et venait alors de céder à la tentation de s'en griller une sur le territoire italien. Des regards échangés avec sa belle, quelques paroles enthousiastes et leurs cafés étaient désormais juste sous leur nez. La mousse dégageait cette odeur irrésistible qu'ensemble, ils gouttèrent à une première gorgée. " Mmh.. j'crois que j'vais faire le plein de café ici ! Alors, verdict ? " Cette caféine chaude s'écoula le long de son oesophage, laissant remontée cette amertume qui se collait soudainement à son palais. Mélangée à la cigarette, Matthew profitait de l'instant présent. Ils pouvaient enfin profiter de ce voyage..

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Hanté, le mot magique venait d’être prononcé. Un mot qui pouvait faire peur mais qui d’abord et avant tout intriguait, allant même parfois jusqu’à la fascination. Ce dont elle ne blâmerait personne puisqu’elle était convaincue que tout le monde, même les plus sceptiques étaient un peu médiums ; c’est juste que certains, comme elle, étaient plus sensibles, plus à l’écoute aussi qu’une vaste majorité. Mais ne leur en déplaise, tout le monde avait en lui un peu de cette capacité. Robin n’était pas sûre que la meilleure façon de commencer leur voyage soit de lui raconter la tragique histoire de l’esprit qui hanterait, selon la légende, le château Saint-Ange. Ou plus précisément le pont qui y mène. Mais de deux choses l’une : Matt avait bien le droit de savoir dans quoi il s’embarquait et puis il devait avoir l’habitude de ce genre de choses avec elle, maintenant. Ça en revanche, ça n’avait rien d’une obsession mais puisqu’il était une des seules personnes – si pas la seule - à la croire dont elle soit suffisamment proche pour en parler sans retenue, il n’était pas rare qu’elle se confie. Elle hocha la tête en réponse à sa question et résuma très brièvement :
« L’histoire d’un sale type qui violait et battait sa femme et leurs trois enfants. Un jour leur fille en a marre et fomente le meurtre du père aidée du reste de la famille. Ça s’est su et le pape a fait démembrer et décapiter tout le monde devant le château à l’exception du petit dernier qui a eu l’occasion d’assister à ça. Ça serait le fantôme de cette fille qui hanterait l’endroit. »
Partant de là, elle ne voyait pas non plus trop le rapport avec cette histoire de délation en ce qui concernait les époux infidèles mais l’histoire était ainsi faite. Puis elle sourit à l’évocation de la liste, du Matt tout craché.
« Non, on va aller voir ça tout de suite. On restera sur l’autre rive du Tibre mais j’aimerais vraiment beaucoup le voir de nuit. »
En revanche, elle ne disait pas non pour la liste. Et ça serait sans doute sa seule exigence mais vous comprenez que pour quelqu’un qui avait vu le film Vacances Romaines plus d’une fois, ça lui tienne à cœur.

Pour l’heure, d’abord un bon café. La place Navone n’était pas dépourvue d’intérêt elle non plus ; pas même cinématographiquement parlant étant donné qu’elle avait également eu son heure de gloire à la sortie d’Anges et Démons. Cette magnifique fontaine se dressant en son centre avait été le cadre d’un meurtre dédié à l’eau, ce qui n’entachait en rien sa magnificence. Peut-être pas le meilleur film qui soit mais tout de même très intéressant pour peu qu’on s’intéresse un peu à l’art. Ils n’eurent pas de mal à se trouver une place en terrasse et le regard de Robin aurait très bien pu être capté par tout le passage, toute l’agitation qui régnait sur la place mais elle avait un mal fou à détacher les yeux de son fiancé ; elle n’aurait su dire si c’était le décor, ce qu’il portait ou encore cette cigarette qu’il venait d’allumer mais ce soir-là tout particulièrement, elle lui trouvait une beauté à couper le souffle. Complètement sous le charme. En attendant leur café, ils commencèrent brièvement à faire la liste, Robin ayant attrapé une serviette en papier sur laquelle elle notait les étapes qui lui semblaient importantes au cours de ce voyage. Force était de constater que, pas plus croyante que ça – voire pas du tout -, un certain nombre d’entre elles se trouvaient dans la cité du Vatican. Qu’elle ne pouvait s’empêcher de voir comme une sorte de Disneyland pour catholiques. Ou pour amateurs d’art encore une fois puisqu’on ne pouvait nier que quelques-unes des plus belles et riches œuvres avaient été réalisées pour l’Église. L’arrivée de leur commande laissa leur liste en suspens puisqu’ils s’empressèrent tout deux d’y goûter quitte à se brûler un peu la langue.
« Tu crois qu’on va devenir un de ces couples qui font importer leur café d’ici et refusent d’en boire s’il ne sort pas tout droit d’une cafetière Moka ? » demanda-t-elle dans un sourire.
Au fond, elle savait très bien que non, en tout cas pour ce qui était du fait de refuser toute autre forme de café, notamment parce qu’elle ne saurait résister à un frappuccino du Starbucks mais elle devait bien admettre qu’il avait un goût fort agréable et qu’en ramener chez eux serait une excellente façon de se remémorer ce voyage. Bien que ça ne serait évidemment pas le seul.@Matthew Braithwaite

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" L'histoire d'un sale type qui violait et battait sa femme et leurs trois enfants. Un jour leur fille en a marre et fomente le meurtre du père aidée du reste de la famille. Ça s’est su et le pape a fait démembrer et décapiter tout le monde devant le château à l’exception du petit dernier qui a eu l’occasion d’assister à ça. Ça serait le fantôme de cette fille qui hanterait l’endroit. " WTF ? A l'entendre, ça lui donnait déjà froid dans le dos. Cette sensation de ne pas pouvoir contrôler un petit fragment de cette peur qui se rapproche de plus en plus de vous, se colle presque même contre votre dos... Le jeune homme fronça davantage les sourcils en écoutant cette histoire. Et ce depuis longtemps, Matthew croyait aux histoires communément appelées les histoires de fantômes. Petit, il en racontait beaucoup avec son frère Andrew*, sous la couette, seulement éclairées par une lampe de poche. Mais c'était surtout sa grand-mère qui lui en racontait et Matty adorait les entendre le soir, tous deux assit au fond d'un canapé avec que pour seul bruit, le crépitement du feu qui embrasait la cheminée. Alors entendre Robin dire ceci, le jeune homme était plus qu'intrigué. Il se demandait surtout à quel moment et par quel moyen le cerveau de ce type avait vriller..sans doute une maladie mentale ? une overdose de psychotrope ? ou une force malsaine un peu plus profonde ? Il ignorait la vérité mais sa curiosité était pas moins sollicitée.. Et la jeune femme voulait allez voir ce fameux Château le soir même alors qu'ils venaient à peine d'arriver. C'est qu'elle devait être autant intriguée que lui.. " Ok chérie, on ira ce soir ! Mais j'te préviens, tu m'fais pas la femme paniquée cette nuit en mode "Matty j'arrive pas à dormir. Matty ils sont partout. On est pas seul ici Matty" t'es prévenue.. " disait-il en ricanant tout en prenant une voix quelque peu plus aiguë. Il la taquinait on est d'accord mais c'était pas rare qu'il retrouvait Robin dans la cuisine, assise sur une chaise à fixer un point fictif alors qu'elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle n'était pas du genre à se plaindre c'est bien pour cela que Matthew avait tendance à exalter la situation en la taquinant.
Parce que retrouver Robin seule dans la cuisine, les yeux grands ouverts, la respiration lente, avec un visage presque inexpressif, ça ne lui faisait pas peur, non. Bien au contraire, il la croyait sur parole. Il avait cette autre ouverture d'esprit qui accueillait justement cette autre dimension, cet autre monde. Il la croyait, parce que Robin n'était pas du genre à fabriquer ses propres mensonges et que ses réactions parfois inexplicables justifiaient ce qu'elle pouvait bien ressentir dans une pièce. Chose que Robin pourra toujours être sur, Matthew serait toujours là pour elle. Que ce soit pour discuter calmement, la résonner si elle le lui demande, ou lui courir après en pleine forêt. Il la protègerait à sa manière, esprit ou pas, Matthew s'imposerait s'il le fallait..

Place grandement occupée par tous ces passants. Tous deux installés à cette table en bordure de la terrasse, planifiant alors sur cette serviette en papier les lieux cultes à visiter, et autres points importants à ne pas rater. Le monument le plus remarquable et dont Matthew ne voulait pas passer à côté, c'était bien la Fontaine de Trévi. Chose qu'il demanda rapidement à Robin d'écrire sur la serviette en papier. Rire cocasse en voyant tout ce qu'elle écrivait ensuite. Il se permis même de lui signaler qu'ils allaient forcément se rendre au Vatican, qu'elle n'avait donc pas besoin de tout détailler. Mais il la laissait faire, au moins ils seraient sur de ne rien oublier. Appréciant cette cigarette, le jeune homme contemplait par moment la place Navonne qui se bombait un peu plus de monde mais reposait toujours son regard sur Robin. Cafés désormais posés face à eux, le jeune homme plongea ses lèvres pour y gouter presque le premier. Un café italien, c'était juste un délice. Les saveurs se prononçaient d'autant plus qu'un simple café d'une machine à expresso. Et mélangé à la cigarette, Matthew profitait aisément de l'instant. Mais il voulait connaître l'avis de Robin, qui s'était elle-même empressée d'aborder ce café en l'attirant avec elle. Expirant rapidement sa nicotine, Matthew pouffa discrètement de rire, assit sur sa chaise alors qu'il se redressa légèrement. " Franchement ? Non. On rentrera simplement qu'avec quelques paquets de café. Sinon Celeste va nous en vouloir ! Je la vois déjà me dire " tu préfères le café des autres toi maintenant ? " en fait, nan, elle va surtout m'en vouloir à moi ! " Rire qui ne cesse de secouer sa cage thoracique. " C'est qu'elle me ferait limite peur ta soeur, tu sais ! " Sourire amusé qui s'évapore sur ses lèvres alors qu'il se jette à nouveau sur ce café italien. Des paquets de café, c'était sûr qu'ils en prendrait avant leurs retours mais Matthew n'allait pas non plus se fournir dans une entreprise romaine tout au long de l'année. Il ne souhaitait plus offenser Celeste..alors ce café italien, il le boirait simplement et en toute discrétion.. Grand adorateur de caféine, le jeune homme ne pourrait pas partir sans quelques paquets de grains dans ses poches. Ça, c'était sur.
Sourires aux lèvres, ils continuèrent alors à noter quelques gribouillis sur la serviette en papier que Robin rangea dans l'une des poches de son trench. Cafés terminés et mégot de cigarette jeté, Matty laissa un billet sur la table et du pourboire. Ils n'avaient pas franchement été de très bon clients ce soir là, mais les suivants le seront forcément.

Rome est une ville piétonne malgré que les taxi ne cessaient de faire grincer leurs pneus sur ces pavés irréguliers. Ville capitale et commerçante, les rues éclairées subissent le passage incessant des habitants et des touristes. Quoique à cette période de l'année il n'y avait pas énormément de touristes non plus. Après avoir quitter l'un des cafés de la place Navonne, les voilà marchant, bras masculin tenu par la fine main de Robin, dans les rues commerçantes de la ville en direction du Château Saint-Ange. Des boutiques en tout genre, quelques épiceries dont les vitrines étaient décorés du fameux alcool incontournable : le limoncello. Un pêcher mignon pour Matthew. Il s'empressa même de s'arrêter dans l'une des caves pour déguster leur véritable liqueur citronnée. Chose que le commerçant ne refusa pas une seconde. C'était comme ça chez eux, à offrir un verre de limoncello à tout passant qui souhait le déguster, sous réserve d'arriver à lui faire vendre ou une deux bouteilles, on est bien d'accord. Dehors devant cette cave italienne, sur le trottoir, Matthew tendit un verre quelque peu givré de limoncello à Robin. " Tiens ma puce, gouttes celui là.. " Elle récupéra son verre qui lui était dédié et le jeune homme quant à lui, engloutit de douces gorgées de cet alcool quelque peu fort. Ça n'avait strictement rien à voir avec le limoncello qu'on pouvait trouver dans une épicerie basique ou même au centre commercial, non. Le sucre se déposait sur les lèvres, adorateur de citron, c'était juste un pur plaisir pour le jeune homme. Petit ricanement qui laisse paraître sa dentition, mouvement de tête compliant, il regarde le fond de son verre vide. " J'pourrais m'enfiler la bouteille.. " Il rendit alors le verre au commerçant qui lui fit signe s'il pouvait le resservir. Main levée, Matthew fit un geste en lui disant qu'un seul verre suffirait pour ce soir mais qu'il passerait les prochains jours pour faire un énième plein.

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Sombre histoire que celle du château Saint-Ange, elle le savait bien. Comme souvent lorsqu’il était question de lieux hantés publics. Comprenez bien, tous les lieux sont hantés, comme tout le monde est médium, tout est une question de degrés. Certains endroits sont plus hantés que d’autres tout comme certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Est-ce que ça signifie pour autant que les endroits prétendument hantés de notoriété publique le sont plus que d’autres ? Probablement pas, mais l’imagination est un outil puissant et c’est surtout grâce à ça que la rumeur court. Et comme les gens ont peur des esprits, ils préfèrent les croire rattachés à une histoire des plus tragiques, leur prêtant des intentions vengeresses sous formes de possession, malédiction ou autres. Cependant, il n’en est pas toujours ainsi. Quoi qu’il en soit, Robin fut ravie de constater qu’elle avait réussi à piquer la curiosité de Matt et qu’il était d’accord d’en faire leur tout premier arrêt. Sous conditions toutefois. Celles-ci étant qu’il n’était pas question qu’elle se plaigne ensuite. Rien de plus qu’une blague étant donné qu’elle ne se plaignait pas souvent et pour ainsi dire jamais au regard de ses dons pouvant pourtant s’avérer parfois être plus une plaie qu’autre chose ; Robin avait dû apprendre à vivre avec depuis son plus jeune âge. Ce don de percevoir d’autres présences que celles des vivants tout autour d’elle, elle le possédait depuis toujours ou depuis aussi longtemps qu’elle se souvienne, en tout cas et si pour elle c’était quelque chose de naturel, à une époque de sa vie, ç’avait été très dérangeant. A l’adolescence, la jeune femme avait refusé catégoriquement de prendre une douche autrement qu’en maillot de bain et c’est alors qu’elle avait développé cette façon de dormir, recroquevillée sous sa couette afin d’être sûre que personne ne pouvait la voir sans qu’elle ait d’abord donné son accord qu’elle adoptait encore aujourd’hui dans ses moments d’insécurité totale. Et puis ça lui était passé avec le temps ; elle avait intégré l’idée que c’était le cas de tout le monde mais que l’ignorance les protégeait. Dès lors, elle n’avait plus eu qu’à faire comme si elle l’ignorait elle aussi. Donc oui, elle savait très bien que ce n’était qu’une plaisanterie et c’est bien pour ça qu’elle lui lança un regard clairement pas impressionné bien qu’elle ne puisse pas ne pas réagir.
« Tu veux dire que tu me laisserais me débrouiller toute seule si j’arrivais pas à dormir ? T’oserais ? »
C’est qu’il y avait de quoi s’occuper dans un lit quand on n’arrivait pas à trouver le sommeil à deux. Cependant, ça ne lui était pas encore arrivé de réveiller Matthew juste pour ça mais bon, en dernier recours, il ne faut jamais dire jamais.

Une fois installés, ils s’attelèrent à cette fameuse liste tout en savourant leur café à l’italienne. La réflexion concernant Celeste ne manqua pas de la faire rire. Sa sœur la terreur. Elle pouvait comprendre, Celeste n’avait pas toujours un caractère facile mais c’était incontestablement la personne avec qui Robin s’entendait le mieux dans sa famille. Sans doute parce qu’il fallait bien se serrer les coudes entre aînées ou encore parce que ça permettait à Robin de pouvoir vivre un de ses rêves par procuration depuis qu’Elliot était né. Quoi qu’il en soit, elle eut tôt fait de se recomposer un air des plus sérieux et hocha gravement la tête.
« T’as raison, faudrait pas l’énerver. Surtout en ce moment. »
Elle approchait tout doucement du terme et bien que sa grossesse ait été très particulière puisque ça ne faisait jamais que deux mois qu’elle s’en était aperçue, ça devait lui peser. Au sens propre comme au figuré. Ainsi fut donc convenu qu’ils ne feraient pas importer leur café, une complication de moins.

Ils terminèrent leur breuvage, réglèrent la note et se mirent en route pour le château. Sur le chemin, des commerçants faisaient goûter du limoncello. Et Matt l’y entraîna ; il a raison, toujours profiter de ce qu’on vous offre. Ce n’était pas la première fois qu’elle en buvait : le saké au restaurant japonais, le limoncello au restaurant italien autant d’étapes obligatoires pour elle mais étant donné qu’elle n’avait jamais beaucoup voyagé, elle ne pouvait que connaître le goût un peu plus fade de ces boissons que l’on trouvait par chez elle. Alors évidemment, après s’être emparée du verre qu’il lui tendait, sa dégustation lui arracha une petite grimace. Bon mais fort. Plus que dans son souvenir en tout cas. La jeune femme acquiesça, se laissa resservir et vida son verre d’une traite – sans doute pas la meilleure des idées si on prend en compte la fatigue du voyage, le décalage horaire et le fait de ne rien avoir avalé mais oh, ils pouvaient bien se le permettre. Puis elle se laissa guider au son des notes de musique jouées par un musicien de rue. Sûrement parce que les passants faisaient assez peu attention à lui alors qu’elle oui, le guitariste lui dédia sa chanson en rivant son regard au sien Ce dont Robin ne put qu’être flattée. Peut-être avait-il reconnu la musicienne en elle. Blottie contre son fiancé, elle attendit qu’il ait terminé sa chanson pour applaudir et, prise d’une inspiration soudaine, s’approcha en tendant la main pour voir s’il serait d’accord de lui prêter sa guitare le temps d’une chanson. Contre toute attente il accepta, visiblement curieux de l’entendre jouer. Robin aurait pu essayer de faire honneur au pays dans lequel ils se trouvaient en interprétant une chanson italienne mais sa connaissance de la langue était très mauvaise et pour être tout à fait honnête, la seule tarentelle qu’elle connaisse provenait tout droit d’une comédie musicale de Broadway. Autant dire qu’on a connu mieux. Non, puisqu’elle avait décidé de jouer publiquement, autant miser sur cette valeur sûre qu’est My Sweet Lord de George Harrison le meilleur de tous les Beatles, son joli timbre de voix résonnant sur le pavé de la place.@Matthew Braithwaite

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Bien que ce ne soit pas récurrent chez Robin d'être victime d'une insomnie ou tout simplement de ressentir quelques présences autour d'elle, en pleine nuit.. Matthew trouverait toujours le moyen de l'attirer contre lui, et ce même s'il devait réduire son propre sommeil. Il ne pouvait pas vraiment partager ce don, ni cette capacité qu'elle détenait mais il lui offrirait - quoiqu'il arrive - sa protection, sa présence et tout son écoute pour la soutenir dans ce qu'elle pouvait bien ressentir.. Alors en l'entendant, il se mit à ricaner en la suivant de près. " Bien sûr...que non ma puce ! J'trouverai toujours le moyen de t'épuiser tu sais bien ! " Parce que oui, ils trouveraient toujours un bon moyen pour se distraire, passer du temps ensemble et s'endormir l'un contre l'autre.. Une habitude qu'il avait d'ailleurs apprit depuis son arrivée en Nouvelle-Zélande. Mais c'était surtout une habitude qu'il aimait..la sentir contre elle, respirer son parfum - jouant même parfois avec quelques mèches de ses cheveux - avant de tomber dans le sommeil.

Attablés sur la terrasse de ce café italien, la liste s'allongeait sur cette simple serviette en papier. Heureux d'être ici avec elle, Matthew pouvait se détendre sur cette chaise qui supportait le poids de son corps. Conversation qui bifurqua sur l'une des soeurs de Robin, Celeste. Première soeur d'ailleurs que le jeune homme avait rencontré par hasard peu de temps sa venue. Sa première impression d'elle avait été bonne et il ne se trompait que très rarement. Ayant la capacité de bien cerner les personnes qui l'entourait, Matthew s'amusait même parfois à taquiner un peu trop cette soeur. Qui aime bien châtie bien après tout, non ? Et heureusement que le jeune homme s'entendait bien avec le reste de la famille Wade, enfin à une exception près : Noah. Jeune homme qu'il n'avait pas encore eut l'occasion de rencontrer mais qui soulevait bien des soupires d'agacement à Robin. Et rien que ça, ça l'énervait.. Peu de temps après le Noël, Robin lui avait confier que Celeste venait bel et bien de découvrir qu'elle était enceinte...et de quelques bons mois. Chose pour laquelle Matty ne pu s'empêcher de penser. Et si un jour Robin tombait enceinte ? Surement un transfert que le jeune homme avait fait involontairement sur la femme qu'il aimait. Penser qu'un jour, elle pourrait être enceinte et porter leur enfant...l'excitait davantage.. Mais chaque chose en son temps..

Alcool citronné qu'ils dégustèrent devant une cave à vin. Un peu de sucre sur ses lèvres, un dernier coup de langue sur celles-ci, ils venaient de rendre leurs verres après avoir apprécié cette saveur.. Une chose de plus à noter sur cette serviette en papier : faire le plein de limoncello et autres alcools. Et ça, c'était sûr que Matthew n'allait pas passer à côté.
Capturée par cet air harmonieux, Robin attira Matthew devant ce musicien de rue qui jouait de sa guitare sèche, laissant par moment sa voix résonner autour de lui. Ce n'était ni le premier, ni le dernier qu'ils allaient croiser durant ce voyage. Connaissant quelque peu ce pays, Matthew faisait partit de ceux qui aimaient s'arrêter un instant pour profiter du spectacle. Bras autour de sa femme, main qui se perdait sur ses hanches, il profitait alors de cet instant musical. C'est que cet artiste de rue se débrouillait assez bien, que certains passants venaient à déposer quelques pièces, quelques petits billets dans cette boite métallique disposée quelques mètres devant lui. Des applaudissements quelque peu timides lui avait été offert alors que Robin s'avançait vers lui. Sourcils froncés, Matthew l'observait et comprit assez rapidement qu'elle allait prendre sa place dans la seconde qui suivait.. Mains cachées dans les profondes poches de son manteau, sourire dessiné sur ses lèvres, Matthew attendait de connaître l'air de la musique qu'elle avait décidé d'interpréter. "My Sweet Lord" : source sûre que le jeune homme connaissait par coeur. Les premières notes retentissaient, son timbre de voix se justifiait..Matthew en perdit le sourire. Prise de conscience qu'elle était talentueuse, elle suspendait à elle seule cet instant harmonieux auquel plusieurs passants s'arrêtaient pour l'écouter. Les paroles, Matthew les chantonnait au fond de lui, suivant le rythme et les mouvements de ses lèvres féminines. Des émotions s'en dégageaient.. Il aurait pu être nerveux, à sa place, alors qu'elle menait le son de sa voix sur les notes acoustiques que Robin réalisait avec ces cordes. Statique, pieds posés sur ces nombreux pavés, le jeune homme fut comme captivé par ce talent. Il l'a contemplait, excellant sur cette mélodie si bien interprétée.. Mais comment elle faisait pour le rendre aussi possédé d'elle ? Coeur masculin qui palpitait un peu plus fort dans sa poitrine, respiration qui se faisait en silence.. Il avait pourtant déjà entendu Robin jouer, à travers le téléphone - lorsqu'il vivait encore sur Londres - ou bien lorsqu'elle s'entrainait tout simplement..mais là, c'était si prenant que Matthew en oubliait le décor, les passants, les claquements des pièces qui résonnaient dans la boite métallique.. Arrêt sur image.
Surement l'une de ses meilleures interprétations.. Alors qu'elle prit fin, les passants qui s'était vivement regroupés applaudissaient un peu plus fort et ceux de Matthew en faisaient grandement parti. Sourire qui retrouva la couleur de ses lèvres, yeux brillants sous les éclairages des lumières artificielles...
Robin se mit à le rejoindre, alors que le jeune homme continuait encore à l'applaudir aisément. Sourire qui se faisait délibérément plus large. " Wow.. " Situation cocasse, Matthew se mit à s'exprimer haut et fort en la désignant de ses deux index. " Et c'est ma femme, hein ! Lei è mia ! " Il était loin d'être prétentieux mais là, il se devait de signaler la chance qu'il avait et d'en faire la traduction pour les plus curieux. Ricanement, il serra Robin dans ses bras et vint alors à lui susurrer quelques mots, au creux de son oreille vive. " Tu n'auras plus d'excuse pour me faire un concert privé.. " Etreinte complice, baiser attendrit.. Il était fier d'elle..

Quelques minutes de marche et les voilà sur la rive du Tibre, face au pont qui menait - si on le prenait - au Château Saint-Ange. Nuit tombée, toutes les lumières de la ville éclairaient les ruelles, les habitations, les monuments historiques. De là où ils se trouvaient, le Château - de son architecture imposante - était illuminé d'une certaine manière que la pierre qui le couvrait en était des plus belles. Dur de croire en la rumeur alors que ce monument semblait avoir toujours été paisible. L'une de ses mains passa dans le dos de Robin, rompant alors ce doux silence. " Tu ne veux pas t'approcher ? On pourrait juste passer de l'autre côté du pont et voir ça de plus près, non ? " La curiosité de Matthew grandissait, maintenant qu'ils se tenaient plus qu'à quelques mètres du bâtiment historique.

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quei momenti fra di noi

Come' bella c'e la luna brilla e' strette Strette como e' tutta bella a passeggiare Sott'er celo de Roma.

L’espace d’une seconde, Robin eut peur. Ou plutôt non, mais elle aurait pu le feindre car Matthew avait délibérément laissé sa phrase en suspens avant de la terminer de la manière dont elle le souhaitait. Et pas seulement parce qu’elle le souhaitait, soit dit en passant mais elle savait que c’est ainsi qu’il réagirait dans le cas susmentionné parce qu’il tenait à elle, qu’il la connaissait par cœur aussi. Et savoir ça lui faisait plus plaisir que vous ne pourriez l’imaginer. Bien qu’on puisse en avoir une vague idée rien qu’à voir le sourire éclatant qui illuminait son visage. Robin était vraiment aux anges d’être là mais encore plus d’être avec lui. Ç’aurait pu être n’importe où ailleurs sur terre, tant qu’elle était en sa compagnie, tout allait bien. Après avoir parlé un peu de sa sœur préférée – vous noterez qu’il n’y avait presque plus aucune trace de mélancolie dans sa voix lorsqu’elle évoquait la grossesse de Celeste. Presque car si elle s’y faisait progressivement, y penser lui faisait encore parfois un peu mal au cœur -, les voilà qui prennent la route sur l’insistance de Robin qui tenait à tout prix à aller voir le château Saint-Ange de nuit.

Sur le chemin, ils s’arrêtèrent deux fois : la première pour goûter de la liqueur, la seconde pour écouter de la musique. Plus qu’écouter en ce qui concerne la jeune femme puisqu’elle eut le culot de demander, après que le musicien eût terminé sa chanson, si elle pouvait lui emprunter son instrument. Comment ? Pourquoi ? Elle l’ignorait, ça lui était venu spontanément. Peut-être qu’elle avait envie de remercier son fiancé de l’avoir emmenée ici, tout simplement. Car non, contrairement à ce que laissait entendre les paroles, cette chanson n’était pas adressée à Dieu – vous pensez bien que Robin s’en fichait pas mal – mais bel et bien à Matt. Encore une fois, pas dans les paroles de la chanson mais ça ne change rien au fait que c’était pour lui qu’elle chantait et jouait, faisant abstraction des passants autour. Même lorsqu’ils lui laissaient une petite piécette. Ça ne la dérangeait en aucune façon de jouer en publique, premièrement parce qu’elle a connu pire en termes d’embarras et deuxièmement parce qu’elle ne voyait que lui. Lorsqu’elle en eut fini, elle salua brièvement son public et rendit sa guitare au musicien qui lui balança une ou deux phrases en italien qu’elle ne comprit qu’à moitié – l’essentiel étant qu’il n’ait pas l’air vexé -, puis elle s’empressa de retrouver son fiancé. Sa réaction la fit sourire de plus belle et elle se laissa bien évidemment entraîner dans cette étreinte.
« Ça sera avec plaisir que je te ferai tous les concerts privés que tu voudras. »
Parce qu’il est vrai qu’elle délaissait souvent la musique ; ses autres activités lui prenant la majeure partie de son temps. Mais si c’était Matt qui le demandait, elle ne pourrait pas le lui refuser. D’autant que ça lui permettrait de rester au niveau. Ils s’embrassèrent, sous le regard des passants et du musicien qui jouait une autre chanson et se remirent en route.
« D’ailleurs, tu m’avais jamais dit que tu parlais italien. C’est sexy. »
En même temps, Robin aurait pu le deviner toute seule ; ça semblait logique, pour un photographe de mode, d’avoir déjà séjourné en Italie. Notamment du côté de Milan qui devait incontestablement être une des capitales de la mode. Du moins c’est ce qu’elle avait souvent entendu dire car si elle aimait ça, elle n’irait certainement pas jusqu’à dire qu’elle était une spécialiste en la matière. D’ailleurs, elle était probablement un peu trop classique pour être qualifiée de fashion victim mais que voulez-vous ? Les intemporels, c’est la base.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent sur les bords du Tibre. Il était là, il se dressait fièrement devant eux : le château Saint-Ange, brillant de mille feux. Robin le trouvait magnifique. Encore mieux que dans les films. Au point de dégainer son téléphone pour en prendre quelques photos. Bien sûr, elles ne seraient jamais aussi réussies que si c’était Matt qui les prenait mais elle pourrait les poster sur son Instagram. Puis Matt lui demanda si elle ne voulait pas aller le voir d’un peu plus près. Il est vrai que maintenant qu’ils étaient là, il serait dommage de ne pas se rapprocher. C’est un sourire mutin qui étira ses lèvres cette fois, tandis qu’une lueur de défi s’allumait dans son regard.
« Tu crois ? Ça te fait pas peur ? »
Il n’avait bien sûr pas à avoir peur ; même si la légende disait vrai, Robin ne permettrait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Mais à peu près autant qu’il aimait l’asticoter, elle aimait en faire de même. Du bout du pied, elle toucha le pont. Un pas dans cette direction. Enfin, en quelque sorte. Puis elle s’avança encore de la gracieuse démarche d’un funambule jusqu’à se retrouver bien au-dessus du fleuve. Là, elle fit demi-tour.
« C’est bon, ça m’a l’air sans danger jusqu’ici. »
Stricte vérité. Elle sentait bien des déplacements d’air ou encore des ondes tout autour d’elle mais pas plus que d’habitude. Ou en tout cas rien de plus menaçant qu’à l’accoutumée. Paume refermée vers le ciel, Robin replia l’index pour lui faire signe de la rejoindre. Si elle était déçue ? Non, certaines histoires de fantômes – souvent celles qui traversent les âges -, sont inventées de toutes pièces par les vivants. Pour allez savoir quelle raison, les vrais fantômes font souvent moins parler d’eux.@Matthew Braithwaite

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constellation

ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

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Moment suspendu sur cette place ornée de pavés par la mélodie et le timbre de voix de Robin. Titre de musique célèbre mais qui venait faire vibrer le coeur de Matthew dans sa poitrine alors qu'il la fixait du regard, et qu'elle le regardait, comme si elle s'adressait tout simplement à lui. Une prise de conscience incontrôlable alors qu'il l'entendait interpréter ces paroles, jouant des cordes acoustiques. Mais comme chaque chanson, elle avait une fin, générant une multitude d'applaudissements qui venaient à résonner autour d'elle. Fier de son talent, le jeune homme s'exprima grandement, la désignant même de ses deux index. C'était sa femme. Et quelques spectateurs maquillaient leurs lèvres d'un sourire comblé en les voyants partager cette étreinte complice. Matthew avait une très bonne mémoire, et ces paroles, il ne les oublierai pas. Petit sourire amusé porté à ses lèvres, il la serra un peu plus contre lui. " Dès notre retour alors. Et j'insisterai ! " Elle venait à peine de terminer à savourer ces quelques applaudissements que le voilà déjà en train de planifier un concert privé dans son duplex - qu'ils partageaient dorénavant ensemble-. Baiser attendrit, le musicien reprit son activité quotidienne, les passants continuèrent leurs chemins et le couple se mit à marcher en direction du Château Saint-Ange. " J'te l'avais jamais dis ? " Petit doute qui sommeil en lui. " On va dire que j'me démerde, assez pour assister à des conférences italiennes, mais pas assez pour draguer une italienne ! " Rire taquin et ravageur s'empara de lui dans le seul but, de l'attiser. Il connaissait les réactions de Robin par coeur mais il continuait et continuerait toujours à la charrier. Simplement pour son plaisir d'être un emmerdeur quand t-il le voulait même si au fond de lui, il n'avait d'yeux que pour elle. Et ça, elle ne l'ignorait pas. Mais cette fois-ci, il ne chercha pas à esquiver ni un coup de point ou autre et se mit à marcher près d'elle..

De l'autre côté du pont, se tenait cette immense bâtisse en pierre littéralement éclairée par ces lumières chaudes de la nuit. Spectacle admirable de là où ils se trouvaient. Une main dans son dos, il lui proposa alors d'aller voir ce monument d'un peu plus près. Il savait parfaitement qu'elle en mourait d'envie. Plissant ses yeux rivés sur cette ancienne construction, Matthew était plutôt serein. " Non, ma puce ça va t'inquiètes.. " Peur d'une légende ? Absolument pas. Même si au fond, il ne savait pas réellement où il mettait les pieds. Mais pour lui, la peur s'arrêtait simplement à l'obscurité et au large d'une étendue d'eau. D'ailleurs en parlant de ça, il était plutôt sceptique sur la ténacité du pont - malgré qu'il soit en pierre - car en-dessous ce trouvait de l'eau. Et allez savoir quel genre de poissons mutants vivaient là-dedans.. Statique, il regarda Robin partir et s'avancer sur le pont. Il ne la quittait pas des yeux, mains dans les poches de son long manteau, comme s'il se tenait à l'affut de tout ses faits et gestes.
Un couple d'italien s'avançait également sur ce pont, main dans la main. Voilà toute la différence. Ce couple lambda ne se doutait de rien, surement pas même l'ombre d'une rumeur ou d'un châtiment. Il errait paisiblement sur le pont pour le traverser. Alors que Robin elle, était déjà sur le pont à inspecter chaque déplacements d'air. Matthew observa ce couple en question jusqu'à reposer ses yeux sur sa femme. Elle lui faisait signe de venir et il s'empressa de la rejoindre, puisque quoiqu'il arrive, ils finiraient de traverser ce pont ensemble. Tout comme ce couple lambda. Mais cette différence lui plaisait et c'est ce qui comptait.

Arrivé devant Robin, prit d'un élan, Matty ne pu s'empêcher de l'embrasser un brin langoureux encerclant son visage de ses deux mains. Ses doigts caressant le bout de ses deux oreilles. Aucune explication à cela. Lèvres retirées, il plongea ses yeux dans les siens. " Traversons ce pont.. " Aussitôt dit, aussitôt fait, le pont venait d'être traversé.

Les voilà alors un peu plus proches de ce château qui avait de part sa hauteur vertigineuse une certaine prestance. Ils le longèrent sur l'un des côtés afin de le contourner. Chaque muraille formait un cercle et était subtilement bien éclairée. De l'autre côté, dans une ruelle que très peu empruntée, Matthew s'arrêta un instant, les yeux rivés sur la pierre. " Tu crois qu'ils font des visites nocturnes ? Tiens, regardes..la porte en bois là-bas à l'air ouverte.. " Sans aucune réponse de Robin, ce dernier se tourna vers elle, attrapant sa main dans la sienne. " Ça va ? " Mais il croisa assez rapidement son regard et comprit très vite l'idée qui lui traversait l'esprit. " Non, Rob'. Tu sais qu'je t'aime mais là... " il regarda à nouveau la porte en bois entrouverte " ..c'est du délire !.. " Les yeux posés sur la porte, il avait la nette impression de se faire aspirer par celle-ci.. Comme si une petite voix lui disait d'y rentrer, simplement pour visiter.. Un aboiement vint alors à le sortir de ses pensées, détournant le regard sur une personne âgée qui tentait au mieux de promener son chien de type bichon blanc, et non le contraire. Il la regarda passer près d'eux, la fixant même dans les yeux. Elle non plus ne lui inspirait rien de bon... Regard détourné à nouveau sur Robin, le jeune homme soupira en reprenant dans un chuchotement. " Faudrait encore qu'on passe la grille, tu te sens d'le faire ? " Chance pour eux qu'ils soient tous les deux des personnes assez grandes en taille, même si Matthew frôlait les un mètre quatre-vingt douze. Nul besoin de mot, il comprit dans son regard qu'elle était autant tenter que lui de passer la grille et de s'engouffrer par la porte en bois. Derniers regards de chaque côté : personne. La ruelle n'était que très peu éclairée et aucune voiture ne daignait passer à cet instant. Aucune video de surveillance, du moins pas sur ce côté là de la bâtisse. Il fit alors la courte échelle à Robin l'aidant à passer de l'autre côté de la grille. Une fois passée, il la regarda et se mit à ricaner discrètement. " Qu'est-ce qu'il faut pas faire.. " Ils étaient tout simplement fou de s'engouffrer en pleine nuit dans cette ancienne demeure. Mais c'était si excitant.. Dernier des derniers regards autour de lui, Matthew ne voulait pas spécialement tomber sur la police italienne et finir son séjour derrière les barreaux. Il se propulsa alors rapidement en haut de la grille et passa de l'autre côté.

Aucun bruit.
La porte en bois n'était pas surveillée et Robin l'ouvrit davantage avant de rentrer à l'intérieur.. " Et si y a des caméras à l'intérieur, on fait comment ? " dit-il en chuchotant à nouveau avant de rentrer à son tour. Ils venaient de pénétrer dans une pièce totalement faite de pierre et humide où l'obscurité avait tout à fait sa place. Matthew ne se tenait pas très loin de Robin, sait-on jamais..

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Come' bella c'e la luna brilla e' strette Strette como e' tutta bella a passeggiare Sott'er celo de Roma.

L’enthousiasme de Matthew faisait vraiment plaisir à voir. Sûrement parce que sa passion suscitait un brin d’admiration ; ce qui n’était pas toujours évident dans un milieu où il y avait d’autres artistes. Dans sa famille, l’artiste en chef c’était Noah. Il fallait toujours le féliciter de ses prouesses, que ça soit en comédie, en chant, en danse. Sinon il se mettait inévitablement à piquer sa crise. Alors la musique, c’était peu à peu devenu son domaine. Ce qui laissait à Robin l’art. Peinture, sculpture et ainsi de suite. Sauf qu’elle ne créait pas, elle ne faisait que remettre à neuf. Un travail de longue haleine et tout ce qu’il y a de plus minutieux mais dont tout le monde se fiche. Bien souvent quand elle annonce être restauratrice, les gens pensent qu’elle cuisine. Donc, rien à tirer de ce côté-là, aussi douée soit-elle. En revanche, lorsqu’il lui arrive de mettre son trop plein de modestie de côté, alors ça donne ça : une jolie voix posée sur quelques accords de guitare bien exécutés. Mais Robin ne courait pas non plus après la gloire, le fait que ça plaise à son fiancé était amplement suffisant.
« Promis. Je brancherai même l’ampli si tu veux. »
Oui parce que la guitare sèche c’est bien beau mais on peut faire tellement plus de choses avec une guitare électrique. Puis elle s’interrogea alors quant au fait qu’il parle italien. Peut-être bien qu’il lui en a déjà parlé mais elle ne croit pas car elle n’en a pas souvenir, aussi se contente-t-elle de secouer la tête en écoutant la suite. Légère grimace suivie d’une petite bourrade ; si c’était uniquement pour draguer une italienne, alors il n’aurait plus besoin d’en apprendre plus, désormais. A moins bien sûr qu’ils ne décident un jour de venir s’installer ici.

Une fois arrivés sur les bords du Tibre, Robin aurait tout à fait pu se contenter d’en rester là pour ce soir. Prendre quelques photos puis revenir plus tard, de jour, une fois que ça serait ouvert au public mais puisqu’ils étaient là… Bien sûr qu’elle avait envie de traverser le pont. Mais pas de faire prendre un risque insensé à Matt. D’où son test. Certains pourraient trouver ça idiot, surtout en voyant le couple qui la dépassa en toute sérénité mais elle, elle trouvait du sens à tout ça. Et ce n’est que lorsqu’elle fut assurée qu’il n’y avait rien de nocif pour eux qu’elle fit signe à Matt de la rejoindre. Il ne se le fit pas dire deux fois et prit son visage entre ses mains pour l’embrasser sans crier gare. Le genre de petites attentions que Robin adorait ; pas la moindre raison apparente, juste parce qu’ils en avaient envie. Ce qui avait le don de la faire chavirer à chaque fois. En cet instant, il aurait pu lui demander d’aller sur la lune qu’elle aurait dit oui. Une chance pour elle, il ne voulait que traverser le pont. Ce qu’ils s’empressèrent de faire. Robin avait toujours l’impression de se sentir toute petite au pied de ces édifices, ce qui était littéralement le cas, bien sûr, mais ça l’impressionnait toujours un peu. Les yeux levés sur le sommet de la bâtisse, elle n’avait pas remarqué la porte ouverte sur laquelle Matt attira son attention. Des visites nocturnes… hum, possible. Sans doute pas pour les gens normaux mais possiblement pour des gens qui avaient les moyens de privatiser le château le temps d’une soirée. A moins que, et cette idée lui plaisait bien plus, quelqu’un ait tout simplement oublié de verrouiller cette porte. Il faut croire qu’elle y pensait si fort que son fiancé était capable de voir les rouages de son cerveau tourner à plein régime sous son crâne puisqu’il comprit très bien où elle voulait en venir sans qu’elle ait besoin de le formuler à voix haute. Elle esquissa un sourire tandis qu’il lui disait que ça serait du délire. Oui, certes, mais à supposer que quelqu’un ait bel et bien oublié de fermer cette porte en partant, s’ils laissaient passer cette chance de se faire leur propre visite, combien y aurait-il de chances qu’une opportunité pareille se repointe ? Proche de zéro, c’était certain.
« Allez viens, on va juste voir. Si on entend qu’il y a des gens à l’intérieur, on ressort aussi sec. »
Mais d’abord, il leur fallut laisser à cette vieille dame et son roquet le temps de s’éloigner un peu. Nouveau petit sourire aux lèvres, elle acquiesça quand Matt lui demanda si elle se sentait capable de passer par-dessus la grille. Dans son adolescence, très rares avaient été les fois où Robin avait fait le mur. Ou une quelconque bêtise, soit dit en passant. Elle se sentait trop responsable du reste de sa famille pour ça mais maintenant qu’elle était libre, c’était différent. Alors non, bien sûr qu’elle n’allait pas tout à coup se mettre en enfreindre les règles à tour de bras mais quand l’occasion se présentait, mieux valait la saisir. Avec l’aide de Matt, elle passa donc par-dessus la grille et attendit qu’il la rejoigne pour ouvrir la porte et pénétrer dans ce qui ressemblait à une cave. Ou un cachot. Pas de lumière, ce qui lui fit donc hausser les épaules.
« Je suis pas sûre qu’ils aient équipé la cave de caméras à infra-rouge. A quoi ça pourrait bien leur servir ? »
Elle l’ignorait et comme elle n’en était pas sûre, elle ne pourrait donc pas en jurer. Bof, au pire, ils se feraient arrêter par les Carabinieri, sermonner et on les laisserait repartir. Ils n’étaient pas là pour dérober quoi que ce soit puisque le château était un musée. Comme elle travaillait dans l’un d’eux, elle pourrait peut-être même avancer cette excuse, s’il le fallait vraiment. C’était peut-être une vision optimiste des choses mais comme leurs casiers judiciaires à tous les deux étaient vierges, il n’y avait pas de raison qu’ils s’en sortent avec autre chose qu’un blâme dans le pire des cas. Bref, si elle n’osa tout de même pas chercher d’interrupteur, elle alluma la lampe de poche de son téléphone histoire de s’y retrouver un minimum. Leur système de sécurité était visiblement aux fraises, n’importe qui aurait pu entrer – la preuve – et voler des œuvres d’art valant des millions. Robin finit par trouver un escalier qu’elle n’hésita pas à emprunter pour monter à l’étage supérieur. Pas plus sécurisé. Hé ben dis donc, les italiens n’ont peur de rien, faut croire.@Matthew Braithwaite

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Se montrer insistant, Matthew savait parfaitement en être capable quand le jeu en valait le coup. Bien sûr qu'il aimait entendre Robin gratter ses cordes acoustiques quand le temps lui permettait, mais avoir pour lui seul, un petit concert privé, c'était un honneur. Lui, n'avait pas la fibre musicale mais le jeune homme était toujours absorbé quand t-il était question de guitare, allez savoir pourquoi.. Il appréciait les musiciens en tout genre mais affectionnait particulièrement les interprétations de sa fiancée, qui - depuis leur première rencontre - venaient à le transpercer au fond de ses entrailles. Alors si elle devait même sortir l'ampli pour faire vibrer ses murs et les grandes baies vitrées de leur duplex, le jeune homme ne refuserait pas.. Petit brin d'ambition qui se dessinait sur ses lèvres souriantes, en s'imaginant déjà l'écouter jouer une nouvelle fois. " Ouh, il me tarde.. " Mais Matthew allait devoir se montrer encore un peu patient, car pour l'instant, ils erreraient sur Rome encore quelques jours.

De l'autre côté du pont, la bâtisse du Château Saint-Ange faisait son effet, et l'idée de s'y insérer engendrait en quelque sorte une petite pointe d'adrénaline. Passer la grille semblait plutôt simple à faire en effet. La porte en bois les avait incontestablement attiré à l'intérieur de celle-ci. Désormais, après avoir ouvert entièrement la porte, ils s'étaient tous deux engouffrés dans cette sorte de cave humide et où l'odeur de la moisissure avait tout son droit. L'idée des caméras lui semblait tout à fait justifiable vu que c'était un musée. Mais en entendant Robin, Matthew se mit à ricaner discrètement alors qu'il allumait à son tour, la lampe torche de son téléphone tactile. " Surement à choper des visiteurs intrépides comme nous.. " En zieutant sur les hauteurs de la cave, aucun point lumineux ne désignait une caméra de surveillance ou tout autre système. Elle avait donc raison, pas de caméra à l'intérieur de ce lieu, du moins pas pour le moment. La cave semblait plutôt vide, quelques tonneaux étaient posés là sans qu'aucune odeur de vin s'émane. Ce n'est surement pas ici qu'ils viendraient entreposer les bonnes bouteilles du musées au vu de la porte en bois qui était bel et bien restée ouverte. De près, le jeune homme suivait sa fiancée alors qu'elle prit l'initiative de monter à l'étage en empruntant un escalier de pierre aux marches irrégulières. Montant à l'étage, Matthew se permit de rajouter quelques mots, et ce en toute discrétion tout de même. " Plutôt glauque comme endroit pour un musée.. " Pas faux, mais après tout ils n'étaient pas encore en train de errer dans les galeries où oeuvres d'art et sculptures se tenaient sur leurs présentoirs..

Arrivés à l'étage, l'escalier déboucha sur une porte métallique que le couple s'empressa de pousser à deux. Vieux bruit de ferraille qui se mit à résonner grâce au grincement de la porte qui s'ouvrit lourdement sous l'effet de leurs forces réunies. Quelques pas de plus, et les voilà à l'intérieur d'un long corridor traversé par de grandes fenêtres dont de grosses pierres d'époque établissaient leurs encadrements. Seules les lumières de leurs téléphones venaient à éclairer une partie de ce corridor alors qu'ils avançaient davantage pour errer parmi les murs. La visite nocturne pouvait commencé. Sur le flan gauche de cet immense couloir, quelques portes semblaient fermées alors que des plaques en bronzes explicitaient surement l'intérieur de ces dernières. Curieusement, Matthew s'arrêta devant une porte, lisant alors la plaque qui annonçait "Salle des cendres". Le jeune homme n'était pas un professionnel de l'histoire mais il connaissait une partie du passé de ce Château Saint-Ange, ou du moins ce qu'il avait pu entendre de lui.. Première fois qu'il mettait les pieds dans ce monument, et surtout de nuit, il semblait alors intrigué part le mot "cendre". De ses souvenirs, Matthew repensait à l'histoire de l'Empereur Hadrien : attiré par les lettres grecques et poète qui avait parcourut presque tout l'Empire Romain pendant des années et ce, durant une partie de son règne. Quelques informations qu'il avait gardé de ce philosophe. Regardant Robin de son air curieux, Matthew ne pu s'empêcher de pousser la porte en tournant la poignée de bronze. Et cette dernière s'ouvrit.. odeur ancienne et poussiéreuse s'en dégage alors que le jeune homme ne tarde pas à s'y engouffré. Eclairage procuré par la lumière de son téléphone, Matthew s'avança de quelques pas pour faire face à la statue d'Hadrien : buste en pierre, main droite posée en direction du coeur, pierre taillée méticuleusement bien, les traits de son visage étaient reconnaissables malgré que la pierre ait subit quelques dégâts au niveau des cavités nasales. Pour sur, cette statue était emblématique et totalement magnifique. Mais derrière la statue, se tenait encore des grilles qui venaient à emprisonner un coffre métallique, orné de feuilles de laurier. Coffre qui devait surement enfermer quelques vestiges de l'Empereur. Matthew contourna la statue de pierre pour rejoindre Robin, se tenant alors près d'elle, regard qui se pose sur les traits de son visage. Devant eux, posée à côté de la statue d'Hadrien, se tenait cette urne funéraire. Amateur d'histoire, Matthew replongea dans ses lectures. " Sabine. C'était le nom de son épouse.. Triste mariage si j'me souviens bien.. Elle l'accompagnait dans tous ses voyages mais il lui portait que très peu d'attention. J'crois même qu'il était plutôt attiré par les jeunes hommes et autres femmes mariées. Pas d'enfant, elle meurt avant lui.. " Pas franchement consolant ni enthousiaste pour le coup, mais le jeune homme ne pu s'empêcher de récupérer la main de Robin dans la sienne. Bien sur qu'il ne s'identifiait pas dans cette histoire romaine, et contrairement à cet Empereur, Matthew savait pertinemment pourquoi il avait demander Robin en mariage. L'amour. Sentiment qu'Hadrien n'avait surement pas connu, peut être trop préoccupé par ses voyages et autres avancées culturelles et religieuses qu'il tentait de mettre en place.. Mais ce qui était sur, c'est que Matthew lui, l'aimait.. Il serra alors délicatement sa fine main dans la sienne pour venir l'attirer contre lui. Le monde à évolué, certaines histoires appartiennent désormais au passé.. Alors se tenant devant cette statue, le jeune homme ne pu s'empêcher de déposer ses lèvres contre celles de Robin..prouvant ainsi le paradoxe, l'amour qu'il détenait pour elle..

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quei momenti fra di noi

Come' bella c'e la luna brilla e' strette Strette como e' tutta bella a passeggiare Sott'er celo de Roma.

Choper des visiteurs intrépides comme eux, voilà qui la fit éclater de rire… enfin, pas trop fort non plus, des fois qu’il y ait des gens au-dessus de leurs têtes. Oh, Robin ne doutait pas le moins du monde qu’elle puisse se montrer intrépide en certaines occasions. Et elle doutait encore moins que son fiancé le soit dans sa nature ; ce dont elle doute en revanche, c’est que beaucoup de gens essayent de s’introduire dans cet endroit. En dehors de possibles voleurs, toujours. Si Robin revenait une fois de plus là-dessus, c’est précisément parce qu’elle avait épaulé un policier dans une affaire de vol de tableaux il y a peu. Et quoi qu’en dise ce fameux policier, elle était convaincue que le vol d’art était d’abord et avant tout une affaire d’initiés. Avant de se lancer tête baissée dans une entreprise pareille, il fallait d’abord avoir quelques connaissances en la matière. Combien ça pouvait se revendre, approximativement ? A qui refourguer tout ça ? En théorie vous trouverez moins facilement preneur en ce qui concerne des toiles que pour des lingots, par exemple. Ou des diamants. Quoique… Ça ne doit pas non plus être super simple de trouver des diamantaires véreux non plus, c’est vrai. Ou disons surtout que ça ne se trouve pas à tous les coins de rue en tout cas. Mais tout s’achète en ce bas monde, absolument tout. Tout ça pour dire qu’elle doutait aussi qu’on ait posé des caméras à cet endroit. Peut-être plus haut.

Elle grimpa donc les escaliers inégaux d’abord quatre à quatre avant de très vite renoncer à cette folie, le souffle à moitié coupé tandis que Matt lui faisait remarquer que c’était glauque pour un musée. En un sens, c’était normal car cet endroit n’était pas voué à devenir un musée mais bien un mausolée. Un peu comme le Taj Mahal, oui. Un tombeau, rien de moins. Mais dans le cas du Taj Mahal, il y avait tout de même une dimension romantique qui plaisait bien à Robin car cet empereur avait fait construire un somptueux palais à sa défunte femme. Tout l’opposé du traitement qu’on réservait aux femmes en Inde depuis… sûrement des siècles. Alors qu’en ce qui concerne le château Saint-Ange, le mausolée n’avait été construit pour personne d’autre. Démarche purement égoïste de la part de cet autre empereur-là. Elle opina solennellement du chef.
« Ça reste un tombeau malgré tout. »
Il n’y a pas à dire, l’histoire de cet endroit devait être sponsorisée par Prozac. Ou l’équivalent du Prozac en ce temps-là. Bref, ils poussèrent une porte qui grinça horriblement. Si personne n’était encore au courant qu’ils se trouvaient là alors c’est qu’il n’y avait vraiment personne. Ou bien que ces gens étaient sourds comme des pots. Derrière cette porte, une sorte de dédale. Avec des fenêtres, certes, mais également des portes avec des petites plaques expliquaient brièvement ce qui se trouvait de l’autre côté. Robin avançait de porte en porte : ce qu’elle voulait surtout voir, c’était tout ce qui se trouvait principalement aux troisième, quatrième et cinquième niveaux, même si elle pourrait bien sûr prendre le temps de visiter chacune de ces salles, ça lui faisait quand même l’effet de se trouver dans un donjon. Un donjon-tombeau de nuit. Non, elle n’était pas effrayée, bien qu’elle aurait toutes les raisons de l’être à cet instant mais elle n’avait pas peur : Matt était là, tout près d’elle. Pas de raison d’avoir peur.

Elle le suivit alors à l’intérieur d’une salle bien particulière. Sans avoir besoin de lire la plaque annonçant qu’il s’agissait de la salle des cendres, elle comprit bien vite qu’ils se retrouvaient face à une urne funéraire. A côté du buste. Pourtant, pas de concentration particulière autour d’eux, ce qui la confortait dans son idée que les âmes ne restaient pas scellées à leurs tombes. Un sourire se peignit sur ses lèvres en entendant le ton un peu professoral de Matt en train de lui conter l’histoire de Sabine. Elle trouvait que ça lui allait bien. Mais un peu de concentration, s’il-vous-plaît. Robin écouta, ne pouvant retenir un commentaire sur la fin.
« La pauvre... »
Bien sûr, on parlait là d’une tout autre époque ; les mariages d’amour n’étaient que pure folie. Ce qu’il fallait surtout viser, c’était le pouvoir. Toutes les femmes ou presque étaient donc vouées à être cocues. Et sûrement que la réciproque était vraie mais elles encouraient un risque bien plus grave si jamais ça venait à trop s’ébruiter. Il ne faisait pas bon être une femme en ce temps-là. Encore maintenant, vous me direz mais il y a tout de même un mieux. Comme quoi, ce mausolée n’avait pas été bâti uniquement pour l’empereur mais ça ne sonnait tout de même aussi romantique qu’en ce qui concerne son collègue des Indes. Son fiancé lui prit alors la main, comme s’il voulait lui assurer que ça ne se passerait pas comme ça pour eux. De toute évidence non. Robin ne supporterait jamais ça : il y avait bien une raison si elle était restée seule aussi longtemps avant de le rencontrer. Parfois, il vaut tout simplement mieux être seul que mal accompagnée. Même quand on a du mal avec la solitude. D’ailleurs, il semblerait que ça soit le propre de tous les humains. Toujours est-il qu’il faut se respecter un minimum. Il coupa court à ses réflexions en l’attirant à lui pour échanger un baiser. Une sorte d’affront au sale type qu’avait pu être cet Hadrien. Et qui aurait pu durer longtemps si le bruit de vieille ferraille de la porte qu’ils avaient poussée tout à l’heure n’était pas venu les interrompre. Quelqu’un. Se détachant de Matt, Robin parcourut les quelques mètres qui la séparaient de la porte de leur salle et jeta discrètement un regard dans le couloir. Le faisceau d’une lampe-torche en balaya le sol Elle aurait pu paniquer mais le sifflotement qu’elle entendit au même instant eut tôt fait de la rassurer. Tout en délicatesse elle referma la porte sur eux et se mit à chuchoter.
« C’est le gardien mais il a pas l’air de savoir qu’on est là. On va se planquer au cas où et attendre qu’il ait fait sa ronde. »
@Matthew Braithwaite

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Un tombeau. Matthew prend à peine conscience qu'ils sont dans un tombeau, qu'une simple question commence à le turlupiner : Robin va t-elle ressentir la présence d'âmes ? Si oui, et ça pourrait forcément être le cas à un moment donné, il espérait simplement que ces âmes errantes non contrariées les laisse poursuivre paisiblement leur visite nocturne. En tout cas, ce qui était sur c'est que la jeune femme préviendrait Matthew si elle ressentait ne serait-ce qu'une étrange sensation. Et la connaissant, il n'aurait pas non plus de mal à le remarquer sur son visage. Il arque tout de même un de ses sourcils, légèrement inquiet et ne préfère aucunement s'éterniser sur le sujet.

L'Empereur Hadrien : une histoire que Matthew n'avait pas franchement suivi de près mais le peu d'intérêt qu'il avait donné à son épouse, l'avait cependant quelque peu marqué. Ce n'est pas qu'il s'identifiait à ce fameux Hadrien, bien au contraire, le jeune homme n'aurait jamais pu comprendre comment il avait oser agir ainsi. Epouser une femme pour s'intéresser à d'autres, voire même à des hommes. Curieux mais pas forcément émouvant. A vrai dire, cet Empereur était tout à fait différent de Matthew, qui lui, épouserai volontairement Robin, femme étonnante, inspirante et mystérieuse. Et même lorsqu'elle serait définitivement sienne, Matthew ne saurai l'ignorer. Il ne pourrai ni l'éloigner de lui, ni mépriser sa personne et encore moins la désestimer.. Faut croire que certaines valeurs ont également bien évolué au fil du temps. Alors oui, Robin avait bien raison de définir cette épouse ainsi. Léger sourire provocateur, il ne pu s'empêcher de récupérer sa main dans la sienne dans le seul but de la rapprocher contre lui pour venir l'embrasser tendrement. Sans doute un affront face à ce buste de pierre, oui. Mais un baiser partagé qui fut toutefois coupé par ce grincement métallique qu'ils avaient tout deux provoqué quelques minutes plus tôt. Froncement de sourcil, Matthew ne s'attendait pas à avoir de la visite, du moins pas encore. C'était bien trop tôt, ils n'avaient pas encore visiter toutes les salles du Château. Alors que Robin s'avance pour vérifier un éventuel individu dans le long corridor, Matthew reste silencieux, coupant même presque sa propre respiration. Ce qui était sûr, c'est qu'il y avait bien des gardiens à l'intérieur de ces murs de pierre. Et pour choisir, Matthew préférait largement faire face à des gardiens – qu'ils pouvaient éviter facilement - que des caméras de haute surveillance. Suspens...il fixe Robin qui se tenait encore dos à lui et s'avance également de quelques pas. La jeune femme opte alors pour refermer délicatement la porte en le prévenant qu'un gardien était en pleine ronde. S'approchant d'elle pour mieux chuchoter discrètement, Matthew rétorque alors. " Tu crois qu'il inspecte toutes les salles ? " Pour sur qu'ils allaient tout de même se planquer. Nervosité qui vient à contracter sa mâchoire, mais petite poussée d'adrénaline, Matthew ne pu s'empêcher de ricaner en cherchant en vain une soit-disante cachette. " On va quand même pas se planquer dans une urne, si ? " Regard vif, le jeune homme se mit à chercher une planque. Un chuchotement de plus. " Viens avec moi.. " Alors qu'il attrape Robin, une main sur sa nuque, il l'emmène avec lui tout en se déplaçant vers cette brèche assez large dans un des murs de pierre. Espace un peu étroit pour deux mais formellement invisible si on venait à les chercher, Matthew se retrouve face à Robin, éteignant pour plus de sécurité le flash de son téléphone. Respiration quelque peu intriguée, le jeune homme sent le souffle de Robin contre son cou.. Planque resserrée autour deux, le jeune homme s'apprête à rajouter quelques mots, sourire amusé que Robin ne pouvait pas visualiser mais coupé par l'arrivée du gardien dans la salle, il se raidit subitement, perdant son sourire. Qui aurait cru que le gardien rentrerait dans cette salle.. Allait-il vraiment toutes les contrôler ? Coeur qui rate un battement, respiration qui se coupe à nouveau, le jeune homme cherchait Robin du regard...
La lumière induite par la lampe-torche du gardien vient à éclairer quelques parcelles de l'urne, du buste, y comprit le fond de la pièce, là où ils se trouvaient..plaqués l'un contre l'autre.. Mais grâce à cette lumière, il croise enfin le regard de sa fiancé et lui lance un clin d'oeil. Main masculine qui se pose subitement sur l'une de ses cuisses, s'amuse à remonter alors que ses lèvres dessinent un « chut » lancinant.. Voulait-il s'amuser de cette situation ? Peut être. Probablement. Tout en sifflotant, le gardien inspectait les environs tout en s'arrêtant à certains endroits. Comme si l'idée de s'instruire venait de s'emparer de lui...
Main qui remonte encore un peu, passant sous le trench de la jeune femme, puis sous son haut pour venir se balader entre ses deux seins. Bouche qui se colle pratiquement à son oreille, chuchotement presque inaudible. " Va falloir rester silencieuse ma puce.. " Toujours amusé, Matthew riait intérieurement alors qu'il provoque cette fine peau en effleurant son cou de ses lèvres. Déposant doucement son souffle chaud à l'intérieur de celui-ci alors que ses doigts se glissèrent sous son soutien-gorge.. Dents pointues qu'il décide de planter aisément dans cette peau.. Excité, il espère tout simplement que le gardien ne les surprennent pas, tous deux camouflés dans cette brèche rocheuse.

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Pas de caméras, c’est une chose. Après tout, le château était un monument historique, la présence d’une quelconque technologie récente viendrait tout gâcher. Mais dans ce cas, il y avait forcément un autre système de surveillance. Robin n’avait pas tort de le croire et ce système de surveillance n’était autre qu’un bon vieux veilleur de nuit. Peut-être plusieurs car elle ne pouvait croire que cette seule présence puisse dissuader qui que ce soit. A moins qu’ils n’utilisent des rayons lasers. Pas impossible, bien qu’elle n’en ait pas vu la trace jusqu’ici. Après tout, qui voudrait voler ou saccager un buste et un tas de cendres, hm ? Quelle qu’en soit la valeur, elle aurait bien du mal à comprendre. Bref, pas de chance que ce type passait par-là pile au moment où eux aussi car ils auraient aisément pu faire toute une visite et lui sa ronde sans qu’ils se croisent ne serait-ce qu’une seule fois tellement c’était grand ici. Mais ça n’aurait pas été drôle. Et puis tant qu’il n’entrait pas pour inspecter cette salle en particulier, alors tout irait bien.
« Non, je crois pas. Les gardiens c’est pas supposé faire de l’excès de zèle, si ? »
Cependant, comme il s’agissait là d’une possibilité tout de même, mieux valait se trouver une cachette. A la proposition de Matthew, Robin fit très franchement la grimace.
« Je préférerais encore me planquer dans le coffret avec les reliques. »
Là on pourrait parler de souplesse ! Soit, c’était pas vraiment le moment de plaisanter. Enfin pas trop parce que mine de rien, ç’avait un petit côté excitant toute cette histoire. Elle se laissa entraîner par son fiancé qui, de toute évidence, avait l’œil plus aiguisé que le sien étant donné qu’il leur avait trouvé une planque. Ils s’insérèrent dans une espèce de cavité, une brèche dans le mur tout juste assez large pour qu’ils puissent y tenir tous les deux debout. Heureusement qu’aucun d’eux n’était claustrophobes. Et bien sûr, il fallait qu’ils tombent sur le seul veilleur qui poussait le vice jusqu’à vérifier toutes les salles une à une. Incroyable. En l’entendant ouvrir la porte, elle éteignit la lampe de son portable et retint presque sa respiration. Toute son attention était à présent focalisée sur le gardien et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle serra les fesses au moment où il fit jouer le faisceau de sa lampe au niveau de leur cachette. Comme si ça pouvait la rendre invisible, Robin détourna aussitôt le regard pour le reporter sur Matt. Clin d’œil complice, main sur sa cuisse, elle comprit bien vite que cette position lui donnait des idées. Et dire que ce n’était pas son cas à elle serait un éhonté mensonge.

Elle ne saurait dire ce qui lui plaisait dans cette idée. Pourtant, ce n’était pas vraiment son genre. Batifoler dans des lieux insolites, pourquoi pas ? Elle avait prouvé qu’elle en était tout à fait capable sur la plage mais il y avait une différence de taille : personne pour les surprendre. Robin pouvait parfois se montrer pudique. L’unique exception étant son fiancé, bizarrement. Il n’y avait jamais eu de gêne avec lui. Pas même la première fois, elle s’était toujours sentie à l’aise. Sans émettre le moindre son, ses lèvres formèrent l’onomatopée lui intimant de garder la silence au moment où elle pinçait les siennes. Et pendant que la main de Matt se promenait allègrement sur son corps, s’attardant ici et là, le gardien, quant à lui, avait décidé de camper là, semblait-il. Là, tout de suite, elle le maudissait. Lui qui paraissait tellement tenir à démontrer qu’il faisait bien son travail, ne pouvait-il tout simplement pas reprendre son tour et les laisser en paix ? De toute évidence, il n’était pas au courant qu’il pouvait déranger quelqu’un d’autre que les morts mais quand même, c’était bien leur veine qu’il ait décidé de faire un break précisément dans leur salle. Quoi qu’il en soit, aucune résistance de sa part ; la jeune femme se délectait de ses mains qui s’étaient peu à peu frayé un chemin jusqu’à sa poitrine, de son souffle effleurant sa peau alors qu’il lui susurrait qu’il lui faudrait rester silencieuse. Elle le promit d’un mouvement de tête en ayant ce réflexe idiot de vouloir remonter sa main sur sa nuque tout naturellement, comme s’ils n’étaient pas encerclés par des murs de pierre. Ce qui eut pour résultat de lui faire se cogner le coude et c’est tout juste qu’elle retint un juron. Ou même une simple exclamation. En revanche, elle renonça bien vite à cette idée pour se contenter de frotter son corps contre celui de son fiancé qui, de son côté, laissait ses lèvres élire domicile dans son cou. Et pas que ses lèvres, d’ailleurs. Rapide coup d’œil en direction du gardien, celui-ci semblait toujours aussi fasciné par ce qu’il était en train de lire. Peut-être même avait-il fini par s’endormir debout, allez savoir.@Matthew Braithwaite

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Gardien en vue. Tôt ou tard, malgré le volume gigantesque de ce Château, c'était sûr qu'ils finiraient tous deux par tomber sur un gardien. Chacun son boulot après tout. L'idée de se cacher dans une urne était quelque peu...utopique. Le gardien n'irait pas jusqu'à ouvrir l'urne pour découvrir un visiteur mais fallait-il encore pouvoir rentrer à l'intérieur de celle-ci. Pour le coup, Robin avait raison, autant se planquer avec un mort, autant se planquer dans ses reliques. Petit rire discret qui vient à affirmer ses paroles alors qu'il l'emmène avec lui. Brèche rocheuse qui leur sert de cachette, obscurité qui les entoure, adrénaline qui fait son chemin, le silence venait alors à stimuler tous les autres sens que la vue. Occasion pour Matthew, de venir chatouiller Robin sur ces quelques zones sensibles, s'amusant lui même de cette affaire. Alors que le faisceau lumineux de la lampe-torche faisait elle aussi sa ronde, ce dernier permettait au jeune homme de pouvoir apprécier ce qui se tenait devant lui, contre lui..Robin. Main intrépide qui se balade sous ces quelques vêtements, lèvres qui viennent glisser sur son cou, chaleur corporelle qui monte d'un cran. Petit amusement. Stimulation des hormones mâles et femelles. Pour le coup, Matthew était bien trop concentré sur sa future femme que sur la présence du gardien. C'était assez excitant de la taquiner ainsi alors qu'elle ne peut plus tellement bouger à sa guise et encore moins s'exprimer tout naturellement.. Dents qui creusent la peau, bouche humidifiée qui finit par remonter contre ses lèvres, Matthew l'embrasse. Femme qu'il désire.. Baiser qui ne s'attarde pas alors que le gardien semble faire tomber sa lampe torche. Bruit sourd et qui résonne à l'intérieur de ce tombeau, Matthew se redresse, cessant toute activité échaudée. Sourcils qui se crispent un bref instant, il daigne discrètement passer sa tête en dehors de la brèche voyant alors que le gardien décide enfin de quitter la salle..

Porte qui se referme avec fermeté, noir qui envahit à nouveau la pièce, il s'empresse alors de récupérer son téléphone pour en activer le flash. Chuchotement qu'il réitère, juste par précaution. « J'pense qu'il s'est barré.. » Regard qu'il dépose à nouveau dans celui de Robin, voyant alors la descente de ses hormones qu'il avait su réveiller quelques secondes plus tôt. Léger rictus amusé qui se dessine dans le coin de ses lèvres. Mais sans attendre, il s'extirpe de cette cachette et s'avance directement contre la porte de la salle. Porte qu'il ouvre délicatement, tête qu'il extériorise pour vérifier l'état du long corridor. Nouveau chuchotement. « La voie est libre.. » Robin l'avait suivit de près. Il se retourne, la regardant tendrement. Une main posée sur la porte, il l'ouvre un peu plus lui laissant alors l'occasion de sortir la première. « Si madame veut bien s'donner la peine...la visite est loin d'être terminée ! » Petit ricanement qui s'empare de ses côtes flottantes, mais pensées érotiques qui le gagne à nouveau.. Envie certaine de venir claquer sa main sur son derrière alors qu'elle passe devant lui, mais envie qui ne s'applique pas par peur que ce claquement résonne et suscite la curiosité du gardien éloigné. Visite qui doit se poursuivre, ils sortent alors de la salle et longent le corridor pour s'enfoncer davantage dans le Château Saint-Ange.

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