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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


depuis un an il essaye de la séduire, mais en vain !
Quand finira-t-elle par craquer et le laisser entrer dans sa vie ?

vous recherchez une famille ? les wilson attendent encore le reste de leurs membres
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 as you are (reira)

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MessageSujet: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyMar 27 Avr - 21:37


as you are
@reira tsvetkov

Enjambées vigoureuses pour faire le tour de la voiture récemment acquise, t'ouvres la portière de la voiture un sourire large jusqu'aux oreilles dessiné sur le visage, laissant sortir la princesse slave après une révérence. Surprise qui n'en était pas vraiment une, t'avais opté avec son accord pour une sortie qui vous changeait de sa maison ou des balades sur la plage pendant le déclin de l'astre brûlant. Type de sortie dont la russe avait perdu l'habitude, bâtiment à la nature singulière qui vous avait réuni, aussi. Sans aucune obligation, elle savait que tu ne la forcerais pas à faire rouler ses hanches sous les néons bigarrés; pas si elle n'en avait vraiment pas envie. Mirettes que t'avais appris à connaître et décoder grâce aux moitiés de semaines que tu passais chez elle dès que tu le pouvais, visage que tu croisais régulièrement devant la caserne accompagnée de son fidèle compagnon qui avait atteint sa taille adulte; dépendance à la chaire porcelaine de ta poupée aux yeux perses, tu voulais lui faire plaisir avant tout, lui permettre de renouer un peu avec ce qu'elle pensait perdu à jamais. Rythmique du corps pour suivre une harmonie donnée, tu savais que la danse faisait partie d'elle, et pourtant, tu sentais qu'elle se refusait à y goûter à nouveau. Princesse travaillée au corps pour réussir à la traîner dans le bar dansant où vous aviez déjà passé une soirée quelques mois plus tôt, maison connue qui vous avait bien plu et qui ne devrait pas la mettre mal à l'aise. « Je t'ai dis que tu étais très belle ? » Esquisse affectueuse au coin des lippes pendant que tu claques la portière derrière elle, et que tu verrouilles la voiture avant de te saisir de sa main accorte, fraicheur de sa peau dans la tienne pour l'emmener vers l'entrée du bar qui n'était plus très loin. Silhouette féline que t'avais pris goût à avoir à ton bras, les premières semaines de l'officialisation de votre liaison s'étaient plus ou moins bien déroulées. Pour vous, tout roulait parfaitement. Dessein tendre qui vous mènerait loin, axiome serein dont ce n'était encore que l'aurore, tu savais que tu voulais aller loin avec elle. Destinée qui s'était dessinée dans le ciel étoilé, dans ce climat chaleureux et apaisant qui vous entourait. Là où ça avait été plus compliqué, c'était pour Piotr, avec Maxyne, aussi. Amis qui n'appréciaient pas forcément votre rapprochement, pour différentes raisons qui pourtant se rejoignaient, un peu. Mais vous étiez adultes, avec Reira, et libres de vos choix, de vos erreurs, aussi. Même si au fond de ton palpitant, tu savais qu'il n'y avait plus d'erreur possible, chaleur de son derme complémentaire à la tienne, les âmes s'enchâssaient, se complétaient. T'étais redevenu un môme, souriant à chacun d'ses mots sans plus t'en cacher, poids de ce secret qui était tombé, révélé au grand jour et qui t'avait fait un bien fou. Des erreurs, t'en ferait des centaines pour la belle. Et tu les referais encore chacune cent fois. Parce que c'était votre destin, t'en étais sûr. « Si à un moment tu veux qu'on s'en aille, tu me le dis et on part dans la seconde, ça te va ? » Proposition que tu fais d'un ton doux en ouvrant la porte du bar pour vous permettre de vous y engouffrer, t'appuies ton regard un peu plus dans le sien, pour insister sur tes mots, promesse soufflée au bout des lèvres pour la rassurer sur le dénouement qui de cette soirée qui ne pourra pas être malheureux. C'était pour elle avant tout, même si sortir ce soir à ses côtés te faisait plaisir. T'avais attendu la fin de ta garde avec impatience toute la semaine en prévision de la soirée qui vous attendait. Parce que même rester au bar autours d'un verre, plonger dans l'océan de ses yeux, t'y perdre inlassablement pendant que ses éclats de rires te berçaient, que la douceur de son sourire t'emportait, te suffirait à passer une soirée parfaite. Et s'il fallait quitter le lieu dans une heure et finir la soirée sur la plage d'Island Bay à regarder les étoiles, alors ce serait bien aussi. Tant que ses lippes s'étiraient et que ses yeux brillaient, toi, ça t'allait. L'ambiance tamisée de la grande salle vous met immédiatement dans le bain et tes iris scannent les alentours, à la recherche d'une place où vous installer. Finalement c'est une table avec deux chaises qui s'offre à vous pas tout à fait à côté de la piste de danse; la place parfaite pour tâter le terrain, laisser la danseuse déchue renouer avec les rythmiques entrainantes et choisir son destin pour ce soir. Ombre que tu entraînes dans la plèbe pour vous installer, large sourire qui restait plaqué sur tes lippes alors que tu récupères la carte des boissons que tu iras commander au bar un peu plus tard. « Tu sais ce que tu veux boire ? »
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyJeu 29 Avr - 13:37

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Des remembrances d’une danse volée loin d’entraver la volonté du pompier d’entraîner la belle dans le bar dansant, elle avait fini par capituler sous ses prunelles amourachées de l’idée de voir les courbes se bercer des flashs billebarrés. Une part de sa propre envie s’y était mêlée lorsque la caboche encore meurtrie par l’incident s’est décidé à passer un pas, quatre long mois après la cession de la passion dévorante. Il a fallu être raisonnable sans devenir transie d’aliénation pour un mal qui continuerait de la ronger, quoi qu’il advienne. Il fallait aussi apprendre à vivre avec cette danse qui serait plus ponctuelle qu’à l’accoutumée, sans pour autant la rayer, car la russe sait bien que jamais elle ne pourra l’abandonner. D’abord anxieuse à l’idée de se faire embarquer aux milieux des symphonies entraînantes, trop envoûtantes pour l’âme dopée à cette félicité, les maux se sont vite dissipés lors que le beau se dessine comme prince charmant en la faisant sortir de son fidèle destrier métallique. La risette qui s’étire immédiatement sur les lippes colorées d’un vieux rose poudré pour rehausser les traits à peine peinturlurés, juste de quoi offrir un éclat différent de ce qu’il peut voir tous les jours, ou presque. Parce que le temps a filé depuis l’officialisation, des jours étalés entre bonheur, appréhension et crainte, parfois. Ils savaient bien que ce ne serait pas facile, plus pour leurs proches que pour eux, mais les tourtereaux ont su faire avec, s’enticher de cette bulle dorée pour en oublier le reste. Après tout, il n’y a pas de mal à jouer l’égoïste en fermant les écoutilles aux remarques déplacées quand le myocarde se complait dans la relation rêvée. Ça ne fait que trois petits mois, pas encore totalement pleins, et pourtant Reira a l’impression que la sérénité qu’il lui apporte s’étend sur des mois, des années, tant le sablier s’écoule à chaque fois de façon différente. Tantôt trop rapidement quand le bellâtre doit filer sauver des vies, tantôt lentement quand les corps se languissent des retrouvailles. Ça fait un bien fou au palpitant russe qui s’égare souvent dans de nombreuses considérations afin de ne pas décevoir le brun, éviter des pas de côté qui mettraient à mal la relation ; mais, il faut croire que l’amour porte sur plateau d’argent les efforts qui n’en sont même plus, attachement devenue addiction clamée quand le derme ne peut plus s’éloigner de son aimant adoré, de l’amant adulé. Si les mots magiques ont glissé à la Saint-Valentin, délicate mélopée enivrante, les sentiments n’ont fait que s’exacerber à mesure que les prunelles perses s’éprennent de sa beauté, de sa tendresse. Chance le magnanime, le bon, le doux, le précieux. Plus jamais elle ne le perdra, quoi qu’il en coûte. Le myocarde de brune manque d’imploser à la remarque exquise qui s’extirpe de ses lippes, les babines qui esquissent un large sourire quand les joues s’empourprent plus du compliment que du blush. Ricanement enfantin d’une adolescente qui reçoit ses premiers compliments, elle attend quelques instants que la voiture se verrouille avant que son corps ne coule contre le sien et que ses mots roulent jusqu’à sa cochlée. « Pas autant que toi. » glissent les replètes qui viennent se délester d’une dose d’amour en un baiser contre la mandibule du brun, narines s’embaumant de son odeur ambrée. Alors que les silhouettes s’avancent vers la porte du bar dansant prêt à les accueillir, Chance comme à son habitude est prévenant. Attention particulière envers la russe qui ne peut que tirer ce rictus serein qui ne s’étiolera pas avant un bon moment. Avec lui, elle se sent prête à braver tous les dangers, même si pour la danse il avait fallu se farder de quelques sorties au bord de l’eau pendant les doux jours d’été, des promenades dignes d’un vieux petit couple avant que la possibilité de festoyer ne fassent son chemin jusqu’à son cœur, et son cerveau. « Pas de soucis, mais ça va aller, je ne me fais pas de soucis, je suis avec toi. » dit la voix tempérée par la douceur éternelle de Chance qui berce son palpitant alors que les notes des musiques jouées dans le bar s’envolent dès que la porte s’ouvre et qu'ils s'engouffrent dans l’antre. Ça rappelle des souvenirs doucereux, ces mélodies excitantes, des mouvements qu’elle aimerait encore pouvoir faire mais qui ne se soldent que par une déglutition difficile quand ses mirettes se perdent sur la foule dansante. Un regard sur le pompier et la tension du myocarde disparaît pour laisser place à l’amour délicat qui trône en maître dans les lieux, tandis qu’ils se dirigent vers une table légèrement excentrée, choix idéal pour que les mirettes perses ne s’éprennent pas trop des courbes chaloupées des quidams qui s’amusent. Parfaitement installés, les iris de la russe s’adirent dans l’azur de l’océan élégant du brun, réflexion sur la boisson qui lui fait froncer les sourcils un instant. Rien de trop fort pour l’instant, juste pour se désinhiber un poil et peut-être tenter l’expérience de se laisser entraîner jusque sur la piste. « Je veux bien un Cosmo. » Récipient saturé mais pas très grand, parfait. Abîmes en lambeaux soudés par la mansuétude habituelle de Chance. Les rétines de la russe s’imprègnent dans lieux sans s’attarder sur ce qui lui fait le plus de mal, mais plutôt sur l’ambiance feutrée, la chaleur humaine qui se complait dans un large brouhaha camouflé par la musique. À croire que les bars dansants sont le lieu de prédilection du couple, nostalgie des moments passés qui modifient la moue en un sourire teintée d’alacrité. « Tu te souviens du Cameroun ? Tu comptes me faire les mêmes pas de danse ce soir ? Faut dire que ton talent improvisé par l’alcool m’avait bien conquise. » lâche-t-elle dans un ricanement malicieux pendant que les souvenirs affluent, délicieuse réminiscence d’une rencontre qu’ils n’imaginaient pas aussi significatives, un croisement des chemins qui les feraient ne plus se séparer : prémices des stigmates qui flâneraient dans leurs cœurs. « Si ça se trouve tu t’es même entraîné en douce… » articulent les badigoinces espiègles, imaginant totalement Chance capable de préparer un petit numéro pour lui en mettre plein les mirettes et lui tirer une risette à s’en faire péter les zygomatiques.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyLun 3 Mai - 23:07


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@reira tsvetkov

Compliment oublié par la cochlée, elle était le centre de ton attention ce soir, portée de princesse à reine, génie dans sa lampe qui exaucerait chaque vœux. Prêt à tout pour lui permettre de passer une belle soirée, la voir sourire suffisait à te remplir le myocarde, fourmillement ailé dans les bide. Tu savais la soirée appréhendée par les mirettes cérulées, rêve qui semblait s'être à jamais étiolé entre ses doigts fins. L'esprit amoureux s'en voulait de ne pas pouvoir faire grand chose pour vaincre sa peine, tu ne pouvais que l'encourager à vivre comme elle l'aurait fait, en oubliant la passion qui s'écoulait comme le sable fin entre ses doigts. Sans être danseuse, t'étais presque sûr que la princesse slave aurait quand même passé des dizaines de nuits sur une piste de danse, à laisser s'écouler ses hanches au rythme d'une musique sous la valse nocturne des néons. Juste retour des choses, elle n'avait pas le droit de se priver, bonheur qu'elle méritait profondément même après l'accident qui lui avait coûté son rêve. T'es bien obligé d'insister pour qu'elle te prévienne si quelque chose n'allait pas, soirée qui serait aussitôt quittée si l'étoile n'arrivait pas à briller, esquisse tendre qui se forme à la commissure de tes lippes quand elle te répond. Présence qui rendait l'présent plus facile à supporter et la réciproque aussi. La brune adoucissait l'quotidien, annihilait la douleur de l'âme, nuits plus calmes depuis que tu l'avais dans ta vie. La slave au bras, t'entres dans le bar qui vous accueillerait pour ce soir, ambiance tamisée qui contrastait avec les lumières bigarrées qui illuminaient le centre et quelques points stratégiques; une table bien vite trouvée pour accueillir les deux ombres qui regarderaient d'un oeil lointain, d'abord, ces silhouettes enlacées dans le camaïeu éclatant. Iris azurées que tu observes, œillades discrètes quand elle ne s'en rendait pas compte, tu vois le cristallin se voiler par instants. Sujet de la boisson qui ravira son œsophage pour la tirer de ses démons, risette innocente sur les lèvres alors que la vision de l'âme-sœur l'élargit un peu plus. T'étais ébloui, t'en revenais toujours pas, nuage sur lequel tu voguais avec la belle, observant l'horizon d'un oeil serein. Beauté de l'éden où tu te trouvais avec elle à tes côtés, sans aucune obligation d'en descendre tant qu'vous n'étiez pas prêts, sans obligation non plus d'faire face à l'horizon qui vous attendait, trotteuse en pause autant que vous le souhaitiez puisque ce n'était qu'elle, toi, et le monde après. Tu hoches la tête quand elle choisit. « Je vais nous chercher ça alors. Files pas en m'attendant, j'serais triste. » Fossette rieuse déployée, tu te lèves pour rejoindre le bar sans oublier de déposer un baiser au coin des lèvres la brune. Etoile qui brillait toujours même si ce n'était plus sur scène, nouvelles occupations qu'elle finirait bien par se trouver pour combler le gouffre, il finira bien par ne rester qu'un petit creux au fond de son palpitant, là où la danse aura toujours sa place, mais qui se remplira petit à petit par d'autres détails insignifiants de la vie, le temps, l'amour. Tu rejoins rapidement le bar pour commander son Cosmo et ton whisky, verre que tu ne rempliras peut-être pas à nouveau de ton côté, à moins de prendre une bière. Parce que tu devais garder un oeil sur l'état général de ta princesse, et qu'il fallait bien que l'un de vous conduise pour vous ramener. Accoudé au bar, les mirettes se perdent sur la piste déjà bien occupée, hanches qui voguaient au rythme des basses, les ombres se mélangeaient, silhouettes de ces inconnus dont la projection des ombres s'enlaçaient sur le mur en face. Retour aux sources de votre rencontre mais aussi de vos retrouvailles, couple naviguant au gré des marées qui se retrouvait enfin sur une étendue calme, avant la prochaine tempête. Mais maintenant que vos mains se tenaient, tu n'était pas prêt à la laisser s'envoler, prêt à t'accrocher à elle aussi fort qu'il le faudrait pour que la brise ne l'emporte pas loin de toi. Réveillé de tes projections par le barman qui te tend tes verres, tu retournes à ta table en évitant la plèbe qui se faisait plus nombreuse qu'à votre arrivée, quelques minutes seulement s'étaient pourtant écoulées. Fesses qui se posent enfin sur la chaise, souffle accompagné d'une moue, les yeux grands ouverts en lorgnant les verres qui seront vite descendus vous conaissant. Tu lèves le tiens, iris cobalt plantées dans les siennes. « A nous ? » Tintement des coupes, première gorgée qui vient brûler les papilles, sensation agréable dont tu n'avais pas profité depuis longtemps. Sourire aux lèvres à sa question, tes yeux se perdent là où les siens s'étaient figés à l'instant, pays qui symboliserait à jamais la rencontre des axiomes à la croisée des mondes. Petit rire en coin à sa remarque, t'aurais bien sûr pu t'entraîner mais t'en voyais pas l'intérêt, corps qui sera porté naturellement, bien que moins gracieux que l'ancienne danseuse.  « Bien sûr que je m'en souviens. » Souvenir qu'il fallait simplement réveiller et qu'elle avait sorti de sa boîte il y a un an, rencontre avec la russe à l'accent chantant bien plus prononcé qu'il ne l'était aujourd'hui, réminiscences de la chaleur de vos carnes enlacées qui s'étaient depuis retrouvées. Trace aujourd'hui impérissable, elle avait laissée une emprunte indestructible sur ta peau. « Je savais que t'avais adoré mon numéro de charme. Tu sais que c'était que pour toi, en plus ? Dès qu'on est entrés dans la boîte avec les mecs et que je t'ai vue, j'ai eu le coup de foudre. »  Large sourire qui dévoile les deux rangées de dents, vérité que tu n'avais jamais révélé à la slave, parce que ça n'avait jamais été vraiment remit au centre d'une discussion. C'est aussi parce qu'il t'avait fallut plus de cinq ans pour réaliser que ta place était ici, plus de cinq ans pour retomber sur la rose abîmée par le temps dont la fragrance t'avait hypnotisé. « T'étais lumineuse ce soir là, et tu l'es encore plus aujourd'hui. T'as fais un truc à ta coiffure depuis ? » Lippes pincées pour réprimer le sourire de la taquinerie, rétines qui scintillent quand même. « Mais non, j'avoue, j'me suis pas entraîné. Je danse déjà trop bien, je t'aurais ébloui.» Nouveau sourire alors que tu ne quitte pas la brune des yeux, pas de danse qui n'étaient pas catastrophiques mais qui ne frôlaient pas les partenaires qu'elle avait dû avoir en Russie, tu te débrouillais cependant comme tu pouvais, rythme qui embrassait le sang comme un loisir évènementiel plus qu'une passion.
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyMer 5 Mai - 12:05

as you are




Les commissures s’étirent, malicieuses, à la remarque qui a tout de l’ironie, lueur rieuse dans ses mirettes qui mettent du baume au cœur à la russe. Évidemment qu’elle ne filera pas, pour aller où ? Elle n’a envie d’aller nulle part sans lui, brun gardien de ses maux, de son cœur depuis trop longtemps. S’éloigner serait signer sa perte, égarement de la psyché dont la brune ne veut plus avoir à faire. Parce qu’elle a trouvé le jardin d’Eden en compagnie de Chance, le paradis utopique qu’elle s’essoufflait à toucher du bout des doigts tandis que ses chimères lui dictaient le chemin à prendre. Ces viles créatures ne sont plus d’aucune utilité quand le phare le plus puissant peut éclairer sa mer tumultueuse. Et même dans ce bar aux néons dansants en rythme avec la crainte de devoir renouer avec quelque chose qui bouscule le myocarde, le pompier s’affirme comme pilier auquel elle peut s’accrocher corps et âme. Jamais elle ne l’abandonnera, douceur verbale d’ailleurs soufflé à son effigie tandis qu’il se montre aussitôt prévenant, précisant qu’à tout instant il est possible de s’éclipser. Trop tôt pour prédire la suite de la soirée, le palpitant russe peut déjà lui intimer que tout ira bien tant qu’il est là, elle n’ira pas s’échouer sur les rives ardentes d’un chagrin brûlant alors que ses phalanges peuvent s’enrouler aux siennes et lui faire sortir la tête de l’eau. Tout se passera bien, oui, elle le sait déjà alors qu’elle n’est qu’à son bras pour traverser la salve d’éclairs lumineux qui broient un instant les rétines avant que les pupilles ne s’attendent à la luminosité ambiante. Coulant sur une table légèrement excentrée, il n’y a qu’un minime voile qui obstrue les pensées de Reira, ce petit quelque chose qui, malgré tout, lui serre le cœur. Elle n’y peut rien, passion définitivement trop forte pour s’effacer en quelques semaines. Truisme frappant qui la secoue pendant que Chance s’éloigne chercher les boissons, baiser déposé au coin des lèvres qui tire aux prunelles perses une risette tandis que ses lippes s’allongent. Elle observe son berger s’éloigner de son rivage, songeant à tout ce qu’elle a pu perdre bêtement à cause de cette passion dévorante qui n’a laissé que des désillusions dans la caboche éreintée. Piotr, puis Chance. Par pur hasard, la danse les a également mis sur le chemin de l’autre, destins entrecroisés entre courbes chaloupées sur des sonorités rythmées, un fond de toile qui aurait pu être coloré si la vicieuse n’avait pas tout teinté de noir. Car la danse s’est montrée magnanime en surface, détruisant les rêves de l’intérieur et créant une psyché détraquée. Mais Reira se soigne, elle ne veut plus faire les mêmes erreurs que dans le passé, elle veut s’améliorer et s’y attarde tous les jours avec Chance. S’il n’est pas le premier auprès duquel elle doit se rattraper, il fait partir de ses âmes qu’elle a esquinté, alors ce n’est que juste paiement que de le caresser du miel onctueux de ses lèvres pour panser les plaies qui ne s’effaceront pas du jour au lendemain. Pourtant, Reira ne fuira pas, elle ne le fuira pas, elle le sait. Elle l’aime bien trop pour faire cela, et contrairement à sa décision d’adulte biaisée, rien n’occultera cet amour qui bat trop fort. Puis le pompier revient dans son champ de vision, attentif à ne pas s’éclabousser d’éthanol pendant qu’il traverse la foule soudainement plus dense. Aussitôt, un immense sourire retrouve les replètes carminées tout en se saisissant du verre tendu. « À nous, love. » soufflent le sucre doux d’un amour débordant avant que ses lèvres ne meurent dans le liquide rose, alcool décapant rapidement l’œsophage. Ses prunelles s’éveillent, iris azurées qui s’émerveillent des souvenirs. La question rhétorique du brun la fait ricaner, réflexion presque idiote que de se demander s’il s’en souvenait, c’était presque une évidence, même si les effluves de leur rencontre ne lui avaient pas sauté aux yeux à première vue. Sa langue pourlèche ses lèvres luisantes de sucre alcoolisé tandis qu’elle l’écoute se confier sur cette fameuse rencontre des âmes, communion des corps pour l’écriture du premier chapitre de leur vie à deux. Les mirettes curieuses s’animent en s’écarquillant. « Le coup de foudre, c’est vrai ? » Surprise qui se lit dans le o de ses lippes, myocarde étreint par la délicatesse de la confession partagée, une énième évidence manifeste quand on sait que la russe avait également flashé sur la belle trogne du militaire en permission. « Je mesure encore plus ma chance alors… » dit-elle d’un air amusé, jeu de mots improvisé qui secoue la cage thoracique. Non, ce n’était pas qu’une aventure sans lendemain, ça ne l’a même jamais été, malgré les années qu’il leur a fallu pour se retrouver sur ce bout de terre perdu au bout du monde. L’étonnement grandit dans ses mirettes tandis que ses lippes dessinent la risette flattée du compliment. Une lumière que Reira n’a plus l’impression de donner depuis que le Bolchoï lui a fermé les portes de son palais, une lumière qu’il a pourtant continué de porter. Et éclairer les songes de Chance est bien la plus belle source de sa coruscation. « Je crois qu’il était plus longs, plus foncés peut-être, je faisais des teintures noires cheap à l’époque. » qu’elle confie sur un air rieur. Beaucoup de choses ont changé depuis ses cinq passés loin de l’autre, beaucoup plus encore depuis un an sur le sol néo-zélandais. Il lui a offert le bien le plus précieux, félicité ultime qu’elle a ignoré pendant trop longtemps. « Quoi ? Tu t’es pas entraîné ! » Fausse allure de femme outrée, la main sur la poitrine avant de rapidement éclater de rire. « J’ai jamais douté de ton talent tu sais. Au Cameroun, chez moi, ou même ce soir. Tu m’éblouis toujours Chance. » Pas qu’avec la danse, avec tes mots, ta douceur, la bonhomie avec laquelle tu panses mes maux sans rien demander en retour, tu l’as fait alors même que je n’avais pas d’affection à t’offrir, enfermée dans ma cage dorée. Son sauveur érigée en égérie de sa vie, à même la peinture de ses lèvres gravées de l’amour porté, ses mirettes luisante de l’affection passionnée. « Tu crois que c’était écrit, tout ça ? » glisse le souffle sirupeux alors qu’elle reprend une gorgée de rose poudré à l’éthanol. Reira s’est souvent faite la réflexion, en observant son reflet dans les pupilles noircies par l’obscurité des nuits passées à discuter sous les draps. Et si c’était écrit… Quelle bonté d’âme du créateur que de la gâter d’une perle aussi raffinée. « En tout cas, moi je me remercierai jamais assez le destin de t’avoir mis sur mon chemin. Tu sais que… je suis même restée quelques jours de plus au Cameroun, en espérant te revoir ? » Vérité susurrée contre le coquillage de son oreille, discrètement, alors qu’elle s’était approchée pour l’affubler de sa sincérité, aveu soldé par un délicat baiser sur le haut de sa mandibule.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptySam 22 Mai - 2:47


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@reira tsvetkov

Phonèmes que tu n'avais jamais prononcé avant, rappel du fantôme passé qui s'était réveillé quand tu avais ouvert les yeux sur le canapé de la russe, la première nuit que tu avais passé chez elle, le cerveau embrumé après la cuite mémorable dont elle t'avait sauvé, et qui n'avait rien de glorieuse. Silhouette féminine qui s'était dessinée dans l'obscurité bigarrée d'une boîte de nuit, mouvante au milieu de la faune qui était la même partout dans ce types d'établissement et qui avait tout de suite attiré les rétines azurées. Cette même silhouette que le soldat s'était mit en tête de conquérir, pour une nuit d'errance sans se douter que plus de cinq ans après il l'aurait retrouvé, elle et son accent chantant, linguale roulante sous le palais, et qu'il partagerait plus qu'un simple verre, plus qu'une simple soirée. Relation fondée sur la mémoire passée, les erreurs, mais surtout sur l'espoir; celui d'avancer ensemble, se relever si l'un trébuchait, tombait, s'échouait. Soldat damné qui serait toujours présent pour la ballerine déchue, quand bien même le destin décidait de vous séparer une nouvelle fois; parce que t'avais bien compris que même si l'étoile filait, elle ferait inlassablement partie de ton être, emprunte indélébile sur la carne vierge de toute encre. Elle était ton ancre, celle qui t'empêchait de dériver; esprit enchaîné à tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle dégageait, drogue divine, essence salvatrice qui ne cesserait jamais d'te combler. Les verres s'entrechoquent, toast intimiste porté pour vos cochlées, seulement. C'était elle et toi; toi et elle. Bulle céleste qui vous englobait, et dans laquelle on pouvait bien essayer d'entrer : incurvation des murs trop épais pour être détruits. Œillade amusée par la réaction surprise de la brune, grands yeux perses dans lesquels t'aimais lire l'écho des sentiments quand elle te regardait; sentiment qu'tu ressentais au fond de toi et que t'étais incapable de décrire tant il était puissant, tsunami revigorant qui s'abattait sur des terres arides. Risette étouffée dans une toux surprise à ton tour lorsque le jeu de mot rejoint les tympans, moue légère pour réprimer la réaction, souffle amusée qui sortait dans un rythme saccadé des narines. Hochement de tête après avoir repris ton sérieux -essayé. « Pourquoi t'es surprise ? Tu crois pas au coup de foudre ? » Haussement nonchalant des épaules, les yeux levés vers le plafond d'une manière assez exagérée. « J'avoue que moi non plus j'y croyais pas, mais maintenant je sais que c'est pas seulement parce que j'étais déjà un peu éméché, ce soir là. » Langue taquine sifflante entre les lippes, babine inférieure retenue par les dents dans un sourire farceur. Commentaire sur le changement évident de coiffure depuis le temps, d'humeur à amuser la brune par des bêtises pleines de clichés. Rappel physique de l'époque où vous vous êtes rencontrés, quand tes yeux n'avaient pas tant lorgné la manière dont elle se coiffait mais s'étaient plutôt entichés du son de sa voix, de son histoire.

Sourire discret qui se dessine sur le bout des lèvres, sincérité que tu sentais dans le timbre blagueur de la russe; celui-là même qui cachait d'autres mots qu'tu ne saurais entendre mais que tu pouvais ressentir rien qu'en regardant ses mirettes plongées dans les tiennes. « J'vais essayer de pas te décevoir alors. » Clin d'oeil léger tandis que tu portes ton verre à tes lèvres, écume malt pour réchauffer les papilles. La princesse slave faisait partie de ceux que tu ne voulais pas décevoir une nouvelle fois, place particulière qu'elle avait gagné au milieu de ton palpitant. Tu voulais tenir indéfiniment cette main tendue, ne jamais la lâcher et la protéger, la réchauffer, l'enlacer, inlassablement. Sourcil arqué à sa question, les rétines cherchent la réponse dans la foule dansante sur un air électro, dextre venant gratter ta nuque. La fortune, le destin, le hasard, les astres ou tout simplement la providence; peu importe comment on l'appelait, c'était là, et ça avait ouvert la voie pour que les âmes liées se rejoignent pour ne plus jamais se quitter. Rétines qui se reposent sur la fleur épanouie, sourire tendre au bout des lèvres. « Je sais pas si je suis superstitieux, mais je suis pas contre de l'être si c'est à ce sujet. » Risettes élargies, les fossettes s'étirent en croisant l'océan calme sur lequel ton radeau voguait, profondeurs rassurantes d'une mer qui t'abritait. Menton posé dans la paume de ta main, tu te perdais sur les traits doux de la russe, pure poupée de porcelaine que tu ne voulais pas bousculer. Ta langue passe sur tes lippes pour les humecter, bercé par le son de sa voix qui s'était rapproché de ton oreille, murmure de l'âme dont le buste s'était rapproché, penchée vers toi. Nouveau sourire tendre qui vient étirer les babines, pupilles scintillantes. Rictus à la fois taquin et ravis d'apprendre toi aussi l'uns de ces secrets qui étaient restés presque inavouables depuis votre seconde rencontre, celle qui avait tout changé. « Si j'avais pas été un abruti finit à l'époque, j'aurais récupéré ton numéro, un mail, ou quelque chose du genre. Mais peut-être que le fil du destin aurait changé, du coup. » Vérité en retour, si la superstition gagnait ton cœur dès qu'il s'agissait de la brune, tu ne pouvais pas ignorer qu'il suffisait d'un évènement pour que l'effet papillon s'écoule différemment. Avant que la figure porcelaine ne s'éloigne, les lippes viennent déposer un baiser vif sur l'arc de la mâchoire, maxille attrayante. « N'empêche, j'aurais bien aimé voir ce que ma vie aurait donné si t'avais été ma marraine de guerre. » Clin d'oeil malin, c'était une question que tu t'étais souvent posé. Est-ce qu'avec une attache supplémentaire tu aurais été différent ? Est-ce que correspondre avec la russe t'aurait ouvert les yeux plus tôt, sur l'importance de ta famille ? Malgré tout, tu savais que c'était une hypothèse faussée : soldat indépendant et solitaire, plongé dans sa bulle hypocrite; si la russe te laissait un souvenir impérissable aujourd'hui, ton esprit d'autrefois l'avait annihilée, reléguée à une place dont elle ne s'était émancipée qu'il y a un an, finalement. « En fait, j'ai mon emploi du temps du moi de mai et... je serais pas là le 17. C'est pile pendant ma garde. Mais je serais à toi pendant mes trois jours de congés, pour me faire pardonner !  » Ta main vient récupérer la sienne, caresse du pouce sur le dos du dextre; annonce qui viendrait sûrement ternir le tableau idyllique de cette soirée, tu préférais la prévenir tant que c'était encore frais dans ta mémoire, encéphale maladroit qui était capable d'oublier jusqu'au jour J.
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyLun 24 Mai - 9:40

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Le destin s’est interposé sur la lignée de vie bien tracée, presque trop terrible pour ne pas dire funeste, qui aurait périe plus vite que prévu si un soldat inconnu ne s’était pas placé en plein milieu pour stopper la cavale de la psyché en dérive. Ce ne fût qu’une nuit divine, un écho presque imperceptible dans la nuit noire de leurs passifs tragiques, la plus belle des étoiles du matin pour guider leurs pas. Dans les iris perses s’imprègnent l’immensité des sentiments peut-être bien présents depuis cette nuit en Afrique qui avait lié les âmes bien plus qu’ils ne pourraient aimer en rêver. Dans les lippes carminées pour l’occasion se dressent le château tendre dans lequel il trône en roi, le sceptre en main pour guider le myocarde russe jusqu’aux contrées chaleureuses, la couronne comme trophée pour les difficultés triomphées. Il mériterait le monde entier, la jouissance suprême d’une félicité continue. Et elle veut pouvoir tout lui donner, quitte à s’essouffler dans les efforts si de nouvelles rafales lugubres venaient à troubler la tranquillité de leur ciel bleuté. Parce qu’il n’y a rien d’aussi précieux que l’affection partagée, ce nouveau pan de l’amour qu’elle apprivoise chaque jour, à ses côtés, pour son plus grand bonheur. L’avenir radieux et ses risettes enjouées comme but à atteindre, Reira mesure effectivement sa chance dans le jeu de mots improvisé pour l’occasion, car c’est bien là, la vérité. Destinée préméditée ou non, le pompier aurait pu l’oublier, couper les ponts des sentiments emprunts de son myocarde, pour mieux se préserver. Cependant, il ne l’a pas fait, ou s’y est seulement essayé. Puis, l’accident s’est teinté de cette rencontre inattendue. Dans la plus difficile des étapes, il s’est paré de ce rôle de pilier auquel elle s’accroche de toutes ses forces, au moins autant que lui peut s’arrimer à elle. Désormais, ils peuvent compter l’un sur l’autre, se comprendre et s’épauler pour traverser ses champs de ruines surannées qui les hantent encore quand les sourires n’effacent pas les démons, et que les caresses n’annihilent pas les cauchemars. « Bien sûr que si j’y crois. » ricane-t-elle. « Enfin, j’avais des doutes, à l’époque, parce que ça ne m’était jamais arrivé. C’est quand je t’ai revu, ici, que j’ai compris. » Parce que la foudre l’a cognée une seconde fois, tout droit dans le cœur lorsque ses prunelles se sont perdues sur ses traits, en pleine prestation, puis quand son rire si particulier a bousculé la jeune femme dans la vénération de ces rencontres fortuites mais tellement salvatrices. Rêve éveillé qu’ils partagent, tous les deux, qu’ils découvrent comme des adolescents qui s’entichent de cet amoureux contre lequel on veut se lover à jamais, ce cocon protecteur où l’affliction n’existe plus dès que les bras s’emmêlent et que les âmes se parlent au cœur à cœur.

Le sujet de la danse pourrait blesser, esquinter cette peau encore brûlée par les remembrances des géhennes chantantes, mais rien n’y fait. Avec Chance, tout s’évapore pour ne laisser que le sourire solaire qui va jusqu’à faire rire les pattes d’oies des mirettes. Le voir danser, même si elle reste sur sa chaise suffira à la faire sourire jusqu’à en avoir mal aux zygomatiques ; le voir s’amuser, pour elle, suffira à l’amuser autant que si elle dansait avec lui. Et peut-être que sur un malentendu, elle ferait quelques pas main dans la main avec lui, comme ils le font depuis le début dès qu’il s’agit de braver un obstacle un peu trop embêtant. Peut-être seulement, incertitude qui ronge encore trop son péricarde pour savoir si elle en serait capable. L’alcool aidera sûrement, gorgée qu’elle reprend avant de s’étaler elle aussi en une confidence aussi gracieuse et mignarde que celles du brun. Le sourire de Chance a de quoi faire fondre son cœur veinard d’être trop épris de lui, cette tendresse luisante sur son visage, cette délicatesse dans leur relation céleste. Reira n’aurait définitivement pas pu rêver mieux. Pas totalement imperméable au concept de ligne tracée, elle y plonge encore plus volontiers quand il s’agit du bellâtre. La vérité exposée du cœur russe déjà imprégné de la beauté néo-zélandaise, du palpitant pur de celui qui n’avait pas encore fauté à l’époque parce que le chagrin ne lui avait pas encore fucké les méninges. Peu importe, même cabossé, Reira aurait été charmé, parce que c’était sûrement écrit et l’un ni l’autre ne peuvent changer la destinée trop bien ficelée. Le baiser délesté sur la douceur de son épiderme avant que la russe ne reprenne sa place, à moitié, car le buste penché a rapproché les corps s’égarant dans cette bulle grâce à laquelle le bar n’existerait presque plus. parce que quand ils sont tous les deux, les alentours s’étiolent dans les échos de leur amour. Léger haussement d’épaule à sa remarque, la moue des lippes esquissée en un large sourire moelleux. « Ça aurait été compliqué de communiquer, je pense. Entre tous mes changements de pays, de domiciles… » qu’elle confie doucement, comme s’il ne fallait pas le dire trop fort au risque de bouleverser leur tracé. Ses lippes s’étirent un peu plus à son questionnement rhétorique, à cette probabilité qui aurait pu se dessiner mais qui n’a jamais vu le jour. Est-ce que le coup de foudre se serait renforcé ou est-ce que tout aurait été différent ? Difficile à dire, ou même prévoir. Peut-être qu’elle aurait aimer l’être, parce qu’elle y songe avec sa psyché actuelle. À l’époque, elle n’aurait sûrement pas eu les épaules pour soutenir le soldat brisé. « Tu m’aurais écrit trop de lettres, t’en aurais oublié ton boulot. » Amusement des badigoinces qui étirent les mots avec facilité, possibilité qu’il est bien trop facile de proposer aujourd’hui, alors que le coup de foudre aurait pu dépérir à force de communication. En effet, la nouvelle rencontre et le second coup de foudre ont probablement été nécessaire à la liaison de leurs âmes. Jamais deux sans trois, un jour il y aura cet événement marquant qui les liera encore plus, jusque dans l’infinité de l’univers. Le sourire disparaît légèrement, sourcils qui se froncent quand il parle du 17, les liens qui ne se font pas de suite lorsqu’il évoque sa garde, les trois jours de congés pour se faire pardonner. Parce que l’anniversaire de la russe n’est qu’un jour comme les autres depuis sa fugue, qu’elle ne l’a jamais fêté, même jamais donné à ceux qu’elle a pu côtoyer, parce qu’elle ne voulait pas célébrer sa naissance, la naissance de cette fille qu’elle a voulu oublier. L’inquiétude de Chance et son hésitation dans ses syntagmes la font souffler de rire, délicate risette qui s’immisce sur les babines. « T’en fais pas, ça fait des années que j’ai pas fêté mon anniversaire. Je me demandais même pourquoi tu t’excusais de ne pas être dispo… » avoue-t-elle en un léger éclat de rire, ne préférant pas pleurer pour si peu. « C’est pas grave, t’inquiète pas, on pourra le fêter plus tard, c’est vraiment pas un souci. Surtout qu’on a autre chose à fêter… » lance la maligne et son petit rictus mutin qui gagne ses commissures. Un futur plus doux et complaisant maintenant qu’elle semble avoir trouvé chaussure à son pied pour remplacer la danse. « Tu te souviens de mon essai en mannequinat parce que mon vieil ami avait besoin d’une remplaçante en urgence ? Ça a plutôt bien abouti, si tu vois ce que je veux dire. » Silence qui traîne pour laisser le mystère gagner ses méninges et les connexions se faire, voir ses prunelles s’émerveiller aussi. « J’ai signé une sorte de contrat pour plus d’essais, je te l’ai pas dit de suite pour voir un peu comme ça se passerait, et maintenant, c’est le vrai contrat que je vais signer. » Un large sourire fend son visage, ravie de pouvoir se parer elle aussi d’un nouveau job, et voir leur destinée s’orner d’une certaine quiétude, toujours plus heureuse de partager ça avec lui. Parce qu’elle voudrait qu’il l’accompagne jusqu’à la fin, quand la vieillesse les aura rattrapé et qu’ils iront faire pousser des fleurs divines, ensemble.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyLun 31 Mai - 21:51


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Le coup de foudre, c'est un sentiment qu'on ne peux pas décrire. Terrassement chimérique dans les méandres de la psyché bouleversée par l'arrivée extatique d'une autre âme, foudroiement sur place qu'embrasait le myocarde, dès le premier regard, chaleur incandescente qui s'éveillait dans tout le corps, parcourait chaque parcelle de la chaire, frissons électrisants qui ne s'arrêtaient plus de courir sur le derme. Tes souvenirs étaient flous, oubliés dans certains abysses que tu ne saurais déterrer; de cette soirée là, tu n'avait que la mémoire visuelle. Le soldat avait oublié quand l'amant cherchait à se rappeler, creusait le gouffre béant pour déterrer les souvenirs qui s'étaient effacés. Sensations oubliées, tu te souvenais cependant de la chaleur qui s'est propagée dans tout ton être quand tu l'as recroisée dans ce bar où elle dansait, soubresaut électrique qui s'était éveillé quand t'as posé tes prunelles sur la silhouette féline, mécanique de ses hanches envoûtantes qui t'avaient déjà eu dans ses filets une première fois, cette sensation de déjà-vu qui t'avait retourné l'estomac. Est-ce que c'est ça, le coup de foudre ? Incertain de l'avoir un jour connu, tu savais cependant que la russe avait trouvé une place libre au milieu de ton endocarde, corde sensible qui n'attendait qu'à être occupée par la funambule agile qui n'était pas prête à tomber pour laisser sa place. Sentiments que vous partagiez à ce sujet aussi, soldat hypnotisé par l'étoile russe depuis que tu l'avais revue; si le coup de foudre n'existait pas, alors t'étais incapable de mettre un nom sur ce qui t'avait hanté pendant un an. Soirée vouée à laisser la danseuse déchue renouer avec cette passion presque abandonnée à son rythme, tu ne voulais pas la brusquer. Piste de danse que vous rejoindrez quand elle sera prête et seulement si elle le voulait; peut-être avec un coup de pouce, une main tendue vers elle pour l'aider à se lever et des pas soigneusement exécutés pour la guider là où la pente serait raide. T'étais pas certain que l'idée soit excellente, mais elle avait le mérite de tenir, même si peut-être bancale. La pression loin des esprits, rester assis à cette table serait bien aussi, et s'il s'avérait que la brune ne veuille pas danser, alors il n'y aura pas danse; toi, ça t'allait. Prêt à revenir autant de fois qu'il le faudrait si elle en avait envie, la laisser réapprivoiser les sensations qui devaient lui manquer, laissant un vide immense au milieu de sa poitrine. Semblant de promesse au sujet de tes talents de danseur, tu t'entichais de son sourire que tu aimerais voir rayonner comme ça tous les jours. Dernières semaines qui n'avaient pas été des plus joyeuses pour l'étoile filante, la mélancolie avait parfois toqué à sa porte et envahi son canapé, ne la quittant qu'après quelques jours, quand t'essayais de lui apporter un semblant de bonne humeur. Et puis, elle s'est débarrassée de son attèle et de ses béquilles, remise sur pied pour être à nouveau libre de faire ce qu'elle voulait, sans pour autant l'être vraiment. Parce que la russe avait comprit, cette fois. Qu'elle ne pourrait plus redanser comme avant, virevolter et vriller; son genoux n'en était plus capable, c'était la fois de trop. Et la douleur s'était intensifiée; l'avoir à portée de main sans pouvoir y gouter une dernière fois comme elle le voudrait. Ton rôle à toi, c'était d'essayer de lui faire oublier, lui permettre de rêver d'ailleurs.

Le destin vous avait joué un joli tour, magie qui avait réveillé les sentiments endormis en vous remettant sur le chemin de l'autre par le plus grand des hasards. Dessein que tu n'avais pas prévu, t'offrais une risette permanente à la russe depuis qu'elle faisait partie de ta vie. L'esprit ne pouvait pas s'empêcher d'exposer l'idée de changer ce destin. Et si vous étiez restés en contact, où en aurait été votre relation, aujourd'hui ? Est-ce qu'elle aurait quand même fait partie de ta vie ? Fils sur lesquels il ne fallait pas tirer et qui pouvaient tout dérégler, t'avais peur que votre heureux hasard en fasse partie. Mais ça n'était que des "et si", soldat qu'avait déjà été incapable de garder contact avec sa famille, qu'avait perdu le sourire de sa petite sœur et déçu ses parents. T'aurais pas su garder contact avec Reira non plus, inconscient de l'importance qu'elle aurait pour toi quand tu l'as rencontrée. Elle n'était qu'une jeune femme comme tu en avais déjà rencontré en boîte de nuit, âme dont tu t'étais épris une nuit, que t'avais écouté, qui t'avais touché. Elle était là, sa singularité, à Reira. Et pourtant, tu t'en rendais compte qu'aujourd'hui, en regardant l'écho de ce passé qui rayonnait dans ses iris perses. T'affiches une moue accordée avec elle quand elle précise que ça n'aurait pas été simple. Parce que toi aussi, t'avais bougé; nombre de campements militaires que t'avais fais en dix ans. Une des principales raisons qui ont fait que t'as arrêté de recevoir des lettres de ta famille, à partir du moment où t'as arrêté de leur dire où tu étais envoyé. Ta langue vient flirter avec tes incisives alors qu'elle annonce que t'aurais sûrement délaissé l'armée pour elle.  « Peut-être, qui sait ? » Eventualité que t'aimerais imaginer. Si Reira avait fait partie plus tôt de ta vie -vraiment partie-, peut-être qu'elle t'aurait ouvert les yeux. Peut-être que t'aurais compris que tu devais rentrer, ne serait-ce que pendant tes permission. Envoyer des lettres ou téléphoner. Envoyer des mails, merci la technologie. Peut-être que ça se serait mieux passé. Peut-être. Parce qu'elle était un tournant de ta vie, point d'ancrage particulier qu'aurait permit au soldat de se réveiller, réparer les erreurs tant qu'il en était encore temps. Ta main vient trouver la sienne, sujet de son anniversaire qui avait été vaguement évoqué il y a quelques semaines et pour lequel tu n'étais pas certain d'être là. Maintenant que tu avais la confirmation que tu ne serais pas disponible, tu préférais la prévenir. Sourire soulagé quand elle t'annonce que ça n'était pas très grave, t'aurais quand même voulu être là, ne serait-ce que pour passer la journée avec elle, même si c'était la passer devant Netflix sur son canapé. Son sourire malicieux te fait plisser les yeux, intrigué par ce qu'elle allait te dire. « Autre chose à fêter ? » Sans lâcher sa main, un rictus se forme sur tes lippes pendant qu'elle avouait ce qu'elle avait au bout de la langue. Sourcils haussé, à la fois de surprise et de joie, tu la laisse continuer sans ouvrir la bouche autrement qu'avec un "o" de surprise. Sans la danse, la brune n'avait plus rien; elle avait dû démissionner et ses journées étaient vides. Mais elle avait évoqué à plusieurs reprises le mannequinat, avec un photographe qu'elle a connu en Russie. Projet vers lequel tu la poussais à s'ouvrir, t'étais heureux que les nouvelles soient si bonnes. « Sérieusement ? Mais c'est génial. J'suis content pour toi. Ça veut dire que tout s'est bien passé ? » Commissure élargie jusqu'aux oreilles, voir le bonheur se dessiner sur le visage de Reira rendait le tient encore plus grand. Elle méritait d'avoir de nouveaux rêves, vie qu'elle commençait à peine et qui lui réservait encore pleins de surprises, tu l'espérais. De ton autre main tu récupères ton verre, pour le cogner discrètement contre le sien, tintement des verres cristallins. « A cette bonne nouvelle, alors. Tu vas tous les éblouir, je le sais, et j'ai hâte de te voir sur les affiches publicitaires des plus grands buildings. » Sourire taquin qui pourrait révéler une certaine malice, t'en pensais chaque mot. Elle avait le potentiel des plus grandes, silhouette féline qui faisait chavirer les cœurs, son regard hypnotisant pouvait te transporter par un cliché seulement. « Faudra que tu me montre les photos que vous avez fait, vu que j'ai visiblement des choses à rattraper ! » Œillade amusée, tu ne lui tenait pas rigueur pour ne pas t'avoir prévenu plus tôt, jardin secret qu'elle avait bien le droit de garder sans que tu ne lui en veuille, pas certain de tout lui raconter non plus. Le tympan perçoit une mélodie connue au rythme chaloupé qui débutait; mirettes scintillantes, tu vides ton verre d'une traite avant de te lever, sa main que t'enserres un peu plus. « Pour la peine, est-ce que tu accepterais de venir danser avec moi ? »
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyMar 1 Juin - 21:14

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Bagatelles d’un passé suranné qui tombent comme des petits pains comiques sur leur discussion, les tourtereaux s’imaginent dans un univers parallèle, là où leurs chemins se seraient arrêtés plus tôt. Tout aurait pu être différent, trop différent sûrement. L’idée tire une risette aux replètes de Reira qui ricane en plaisantant, bien qu’au fond elle se demande si ce qu’ils ont aujourd’hui existe parce qu’ils ont vécu tout ce qu’ils ont vécu et qu’ils se sont retrouvés au bon moment. Le désavantage carabiné à l’avantage monstrueux du destin est qu’ils ne le seront jamais, resteront plutôt ancrés dans ce badinage songeur qui laisse couler sur les lippes des sourires délicats. Parce que c’est beau d’y croire. Quoi qu’il en soit, dans le myocarde russe chante la cantilène entichée du culte des âmes sœurs. Si Reira n’a jamais connu l’amour, et que cette première aventure est sûrement aussi symbolique que forte, elle a l’intime sensation que ce n’est pas que la faute au premier amour si les papillons dansent la samba jusqu’à n’en plus finir dans son ventre. Pour sûr, une place dans son cœur est réservée à cet amour inconditionnel qui s’étale sous ces mains bienfaitrices qui construisent ensemble un futur radieux. Même dans les moments doutes et les cauchemars ambulants se dessinent l’avenir étincelant, car en suivant la plus belle des étoiles nichée au creux des iris néo-zélandaises, elle ne peut se tromper de voie. Rien ne semble plus capable de détrôner le ciel bleu qui s’amuse au-dessus de sa tête, oiseaux piaillant jérémiades et marivaudages, pas même l’annonce du pompier qui, à cause de sa garde sera contraint de s’absenter le dix-sept Mai. Néanmoins, la date n’a que peu d’importance dans la caboche russe, un jour comme un autre qui la couronne taureau là où elle aurait pu être gémeaux ; l’anniversaire a perdu de son goût sucré depuis 2012 sans que le sens disparaisse totalement. En effet, peut-être que Chance aurait pu lui permettre de retrouver cette saveur disparue, et il le fera d'ailleurs très certainement, même avec quelques jours de décalage. Car il a dans les paumes l’onguent secret capable de panser ses plaies, la pierre précieuse qui éveille les verrous secrets même les plus impénétrables. En tout cas, la russe le rassure sur cette soirée manquée, profite de l’occasion pour rebondir sur les nouvelles et leur offrir une bien meilleure chose à fêter qu’une stupide année de plus. La maligne a les prunelles qui dansent à la lueur des flammes des grands événements, les roulements de tambours fictifs avant que l’annonce ne tombe. L’essai évoqué, la consécration jusqu’au contrat signé. Du bout du pouce, l’épiderme russe vient cajoler la sienne d’un air tendre tandis qu’elle apprécie la surprise sur ses traits. La déformation adorable, l’étincelle joyeuse qui se dévoile dans le champ de myosotis comme un soleil qui embaume les fleurs. C’est qu’il serait presque plus heureux qu’elle à ce train-là, réflexion amusante qui lui échappe en un ricanement complice destinée au bien-aimé. Parce que forcément, elle a le palpitant qui s’échauffe sous la joie de le voir à ce point illuminé par la nouvelle. Son premier fan, grâce à qui la confiance se révèle à nouveau, celui qui l’a poussée à tenter si l’occasion se présentait ; tout cela, c’est grâce à lui. « Ça avait été un peu compliqué quand, dans la précipitation, l’équipe a oublié que j’étais pas super enjouée à l’idée de montrer mes cicatrices, mais on a trouvé une solution et tout s’est ensuite bien passé ! » qu’elle dit avec un sourire jusqu’aux oreilles. Reira n’avait pas évoqué tous les détails, par craindre de trop s’exciter et de titiller le karma qui aurait pu décider de laisser le château de cartes fragile s’écrouler. Mais maintenant, tout était certain alors elle peut se laisser aller. Les verres se cognent dans un tintement divin avant qu’elle ne déguste une nouvelle gorgée du cocktail. « Des grands buildings ? » Œillade accordée, sourcil haussé de la russe qui détaille Chance d’un air aussi diverti qu’interloqué. « Je pense que tu peux attendre quelques années avant ça quand même… » Loin de s’imaginer devenir la nouvelle mannequin des années 2020, elle préfère à nouveau garder les pieds sur Terre afin de ne pas s’enticher d’un nouveau rêve qui lui filera entre les doigts dans quelques années. Toutefois, son sourire ne disparaît pas, trop omniprésent grâce à la présence de son rayon de soleil. Son autre paume vient se loger sur leurs doigts entrelacés. « Je te montre ça à la maison ! Je les ai transférées sur mon ordi histoire de pouvoir mieux les admirer. J’peux même te les filer si jamais pendant ta garde t’en as marre de voir la tête de tes collègues. » qu’elle rajoute, ironique, les babines entrouvertes.  Puis tout s’accélère quand elle le voit tirer un trait sur son verre en quelques gorgées puis se relever avant un large sourire et la main tendue. Les mots ne font pas tous leur chemin jusqu’à ses méninges ; seul le verbe cogne contre sa cochlée. Danser. Elle se crispe malgré elle, parce que depuis l’incident elle n’a jamais vraiment osé bouger, se contentant d’onduler seulement du dos sans jamais utiliser les jambes. La déglutition se fait soudainement pénible mais l’océan bleutée de ses iris calment les ardeurs de la nervosité qui tenteraient de s’emparer d’elle, bien que ses poings tendus se referment sur eux-mêmes. Un soupir lui échappe, le lourd qui étripe le cœur en cacophonie. Hésitante, elle prend le temps de se lever, sentant ses jambes flageoler sous son poids qui semble avoir pris trois tonnes. Ses doigts glissent contre la paume de Chance, contact salvateur qui l’enveloppe d’un tourbillon providentiel jusqu’à faire revenir la risette sur ses lèvres légèrement carminées.  « C’est bien parce que c’est toi… » qu’elle glisse, couleurs retrouvées des joues contractées par le sourire malicieux. Encore vacillante, sa main libre capture le cocktail pour aussi le vider et laisser l’éthanol causer pour elle. Doucement mais sûrement, sa carcasse se traîne jusqu’à la piste de danse où les quidams n’existent plus depuis que sa main s’est amourachée de celle de Chance. Hélas, le corps se bloque, incapable de se laisser bercer par la mélodie chaloupée, regard fuyant de honte parce qu’elle brise l’envie du cher et tendre. « Est-ce que… tu crois que. Non, rien. » qu’elle se reprend après avoir buté sur les phonèmes teintés d’un trop gros accent russe à cause de la panique. Lèvres humectées, cervelle réarrangée avant de tenter le coup une nouvelle fois. « Tu crois que je pourrais poser mes pieds sur les tiens ? Comme les petites filles avec leur papa… Parce que j’suis pas sûre de réussir à bouger mes jambes par moi-même… désolée. » Pas de raison de s’excuser, et pourtant elle le fait, parce qu’elle ne veut pas le décevoir, malgré l’incompétence de ses membres inférieurs à enclencher le mode automatique. Moue presque suppliante qu’elle lui lance, douce risette qui s’immisce avec fébrilité sur ses lippes.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyLun 14 Juin - 19:00


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La complicité des âmes éveillée depuis plusieurs mois se ressent encore plus quand tu plonges tes iris dans les siennes, âme sœur enfin retrouvée après des années d'errance, entre l'être et le paraître, entre la vie et la mort, plongeon dans cet entre-deux-mondes avec cette main inconnue qui te gardait immergé, te gardait comme si tu lui appartenait. C'est comme si Reira avait été cette dernière bouffée d'air que tes poumons gardaient précieusement, celle que tu gardais jusqu'au dernier moment, celle qui t'a donné la force nécessaire pour que la main te lâche et te laisse remonter. Cette bouffée d'air que t'as laissé s'échapper avant de l'inspirer à nouveau, immédiatement, déjà en manque. Elle était comme l'oxygène qui t'avait manqué tout ce temps, poumons vidés en recherche constante de quoi combler leur manque, annihiler l'oppression qui te serrait la poitrine et pulsait dans le crâne. T'aurais probablement mis plus de temps, sans elle, à ton retour. Son sourire t'était communicatif, la main qui t'avait tenu sous l'eau si longtemps n'existait plus, et elle disparaissait même de tes pensées dès que tu la regardais et que sa risette entraînait la tienne dans un échange muet, où seule la lueur dans les mirettes trouvait à s'exprimer, rayonner en écho à l'autre. T'écoutes les confessions professionnelles de ta princesse slave, nouvelles plus que bonnes puisqu'elle allait signer un contrat; renaissance pour l'ange aux ailes brisées qui ne pensait pas pouvoir revoler un jour. Mais en trichant, c'était toujours possible, et Reira n'avait jamais eu besoin d'ailes pour voler, aura transportant qui l'emmenait déjà aux cieux, lui permettant de réussir là où elle n'aurait jamais imaginé. Visage providentiel aux mille facettes, elle rendait bien dans la lunette de l'appareil, et encore mieux encrée sur un papier baryté. Tu hoches la tête, évocation des cicatrices qui la hantaient, marques que tu n'voyais jamais sur ses échasses effilées, et qu'elle devait être la seule à remarquer vraiment. Mais t'avais décidé de ne pas te battre avec la russe à ce sujet, subjectivité bien connue des complexes des uns et des autres, tu préférais lui dire qu'elle était belle, même avec et que toi, tu ne les remarquais pas, sans trop t'attarder sur le sujet, corde encore sensible qui dénotait. Trinquant à cette signature opportune qui avait effacé du tableau l'anniversaire que tu manqueras avant de te rattraper quelques jours après, tu l'imaginais déjà sur les affiches publicitaires qu'on voyait partout, collée sur les bus, les façades des immeubles, les vitrines de magasins. La linguale se faufile entre les incisives, risette amusée à sa réponse; t'avais l'air de plus y croire qu'elle. Mais c'était normal après tout, oeil loin d'être objectif, t'avais quand même ce regard extérieur qui la poussait à s'envoler, déployer les ailes rafistolées par quelques mains habiles. « Quelques années ou quelques mois, tu sais pas ! Peut-être qu'une grande marque va te faire décoller. » Clin d'oeil adressé aux iris perses qui pouvaient t'emmener dans un nouvel univers rien qu'en y plongeant un instant de trop, tu préférais jouer la carte de l'optimisme, lui souhaiter le bonheur et la réussite qu'elle méritait enfin. Curieux de pouvoir voir ces photos, tu acquiesces quand elle te propose de les voir chez elle. Rictus taquin au bout des lippes, plaisanterie de bon goût que la brune avait lancé. « Ils sont déjà jaloux quand tu passes avec Blacky pendant les pauses, ça serait que remuer le couteau dans la plaie. » Lèvres pincées entre elles pour empêcher le sourire qui se dessinait de dévoiler tes dents, l'ancien soldat préférait garder les photos pour lui, précieusement, comme le trésor qu'elle était à tes yeux. « Mais du coup évidemment que tu vas me les envoyer. Ma mère va finir par me demander des photos de toi, il faut que j'en ai en stock. » Nouveau clin d'oeil, t'aimais l'embêter au sujet de ta famille; elle conaissait déjà Loreleï, mais n'avait jamais rencontré tes parents. Mais pour ça, tu savais que vous prendrez le temps qu'il faudra, préférant profiter de la jeunesse de votre couple avant de rentrer dans l'officialisation familiale. Un coup d'oeil sur ton verre presque vide que tu termines d'un trait, tu te lève rapidement, tendant ta main à la russe qui te regarde avec ses grands yeux azurés. Rictus malin au bout des lippes, tu lui proposes simplement de t'accompagner, danser avec toi, raison pour laquelle vous étiez venu ce soir. Sans pour autant la forcer, tu essuieras un refus en te plongeant dans ses iris -et dans un verre pour passer le temps-, buvant ses paroles pour lesquelles ta soif ne sera jamais assouvie. Tu t'attendais à réitérer la questions plusieurs fois dans la soirée avant qu'elle ne se lève pour prendre ta main et t'accompagner sur la piste. Rétines surprises quand elle te fait, tu te ressaisis, regard plus confiant que tu lances à la brune, serrant tendrement la main qu'elle glisse dans la tienne. « Je suis flatté. » Tu souffles à son orillon avant de déposer un baiser sur le haut de sa joue. La laissant finir son verre, tu la guide ensuite doucement, serpentant entre les tables et le peuple dansant, l'entraînant là où vous aurez assez de place pour être assez à l'aise et qu'elle se laisse aller au rythme qui serait le sien. Chaleur du whisky qui commençait à te monter au crâne, le sang éjecté par le battant dansait déjà dans les veines, emportant discrètement ton corps avec lui au rythme chanté par les basses, sans lâcher la brune des yeux. Ses lippes s'éveillent, balbutiements interdits de l'ange incertain. C'était comme si la confiance qu'elle avait acquis au sujet de son contrat venait être occultée par les spots lumineux qui clignotaient, éteignaient son âme. Tu te rapproches d'elle, posant une main sur sa taille. « Si tu veux on retourne s'asseoir, t'es pas obligée. » Tu voulais pas la forcer, Reira. T'étais ici pour elle, lui permettre de faire un pas de plus dans sa guérison, celle qui l'aiderait à avancer un peu plus. Coup de main pour l'y pousser, tu ne la précipiterais jamais dans le vide, ou alors, tu sauterais avec elle. Elle se reprend, oeil discret qu'elle glisse dans les tiens. T'inclines d'abord la tête, amusé par sa question; tu ne t'y attendais pas. Puis t'hoches la tête, prend chaleureusement ses deux mains dans les tiennes et rapproches tes pieds des siens; t'attends qu'elle place ses mains autours de ta nuque avant d'entourer sa taille des tiennes, la retenant. C'est là que ses pieds se posent sur les tiens, toujours hésitants. « Comme ça ? » Tu demandes pour la détendre, rapprochant ton visage du sien. Tu joins ton nez au sien, l'effleure, contact électrisant destiné à l'apaiser et lui faire oublier tout ce qui pourrait la gêner, commençant à suivre le rythme plus lent qu'imposait la musique qui retentissait dans le bar.
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyMar 15 Juin - 13:36

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Le sourire qui s’immisce sur les badigoinces rieuses, une tendresse touchante qui perce le myocarde enflammé de l’amante au contact du bien-aimé, elle a l’âme qui vacille sous les éclairs bienfaiteurs d’un Chance aux premières loges d’une ascension qu’il lui promet vertigineuse. Parce qu’il la voit déjà en tête d’affiche sur les plus gros et grands buildings de la ville, qu’il pense que ça ne prendra pas forcément beaucoup de temps, qu’il ne suffira que d’une grande marque pour décoller jusqu’aux cieux. C’est qu’il semble presque plus pressé qu’elle de la voir s’envoler, là où elle reste encore trop terre à terre, trop anxieuse et nerveuse à l’idée qu’un malheur puisse arriver à nouveau tandis qu’elle tente de s’éprendre d’une nouvelle passion. Mais c’est ce dont elle a besoin, ce dont ils ont besoin tous les deux, que l’un tire l’autre vers le sommet, loin des erreurs passées et de la déchéance surannée. Et, Reira, elle y croit toujours quand les mots sortent de la bouche de Chance, elle s’y noie même. Il est le roc sur lequel elle peut se reposer en toute quiétude, le soleil qui redore sa peau blafarde, le zéphyr délicat qui lui berce les mèches brunes et la lune apaisante qui sécurise le caisson du palpitant. D’un tout sûrement écrit depuis longtemps, voilà ce dont est composé Chance. Jour après jour, elle l’aime pour tout ce qu’il lui apporte, elle vénère ces instants passés à deux et les soucis auxquels elle dit adieu. Certains viendront probablement se placer au travers de leur chemin, mais en attendant, elle prie pour que jamais la félicité ne s’étiole. L’humour n’aide pas les babines à se relâcher alors qu’elle propose même de lui envoyer pour qu’il passe ses journées à l’admirer, une taquinerie lancée sans se douter qu’il en serait véritablement capable. La réplique du brun la coupe un instant, surprise qui prend possession des lippes avant qu’elle ne laisse échapper un éclat de rire. « Ils sont sûrement plus jaloux de Blacky que de moi, les animaux volent toujours la vedette. » Des passages rapides pendant les promenades du chien, car la caserne est dans son quartier, et qu’un petit bonjour ça ne fait pas de mal, en plus de l’entraîner à côtoyer les collègues de Chance, bientôt ses proches. En parlant de ça, elle manque de s’étouffer lorsqu’il évoque sa mère. La taquinerie est de bonne guerre, après les boutades de Reira quant au paternel russe qui risquerait de faire passer milel et une épreuves au petit néo-zélandais. Quelques semaines plus tôt, une crainte perfide se serait insinuée dans son esprit, des balbutiements auraient sûrement fait leur apparition, à cause du petit malin qui connaît la faiblesse de la russe quant aux présentations. Parce qu’elle se souvient, avec trop d’amertume, de sa réaction lorsque le pompier a voulu lui présenter sa meilleure amie, et surtout, elle se remémore les conséquences. Sauf que le sablier a laissé son sable s’écouler, balayer les frayeurs d’une gamine trop ancrée dans le mensonge pour se dévoiler dans la réalité, si bien qu’aujourd’hui, Reira n’est plus tant effrayée que ça. En effet, la peur de rencontrer les beaux-parents s’est transformée en appréhension, à l’idée de leur plaire ou non. « Parce que tu n’en as pas déjà en stock ? » Sourcil haussé, ton amusé qui s’étale au milieu du brouhaha du bar, elle ricane doucement. Elle ose même se demander s’il n’a pas déjà montré des photographies d’elle à sa mère… Peu importe en réalité, puisqu’ils restent sur leur lancée calme d’un temps qui s’écoule à leur rythme, sans rien précipiter.

Vent anxiogène qui s’abat sur sa carne, des frissons qui lui parcourent l’échine quand le malheureux ose parler de la danse, lui proposer de danser, Reira a soudainement l’envie de fuir jusqu’à ce que le contact du derme de Chance vient calmer les ardeurs de ses angoisses. Elle sourit, tendrement, abdique délicatement sous le poids de la douceur dont il fait preuve. Elle y va pourtant à reculons, malgré sa main dans la sienne, parce qu’il y a tout le climat joyeux des danseurs acculés au milieu de la piste qui la prend aux tripes. Et, elle ne sait pas si elle en a véritablement envie, ni même si elle est prête. Le psychologue lui a dit de s’écouter, mais aussi de se forcer, parfois, pour faire sauter les blocages. Quoi de mieux que d’être accompagnée de Chance pour ça ? Les doigts emmitouflés contre les siens, elle se laisse guider jusqu’à l’ornière de la piste avant de s’arrêter. Blocage nette des membres inférieurs qui refusent de faire un pas de plus, une panique croissante s’amuse à jouer avec son cœur alors qu’elle tente de broder une solution avec ses bredouillements. Le prince se veut rassurant, prêt à abandonner sa quête pour favoriser une soirée assise plus tranquille. Mais Reira refuse, secoue légèrement la tête avant de réussir à articuler sa pensée. Danser avec lui, sans véritablement le faire, le laisser danser, pour elle. Il est déjà son cœur, il peut être ses jambes. Aussitôt, il s’exécute, porte aux nues l’avènement d’une danse à retrouver petit à petit. La danseuse déchue se laisse guider par ses gestes, se fait déposer doucement sur ses pieds tandis qu’elle enlace sa nuque, transpose son poids sur ses épaules plutôt que d’écraser impunément ses pieds. Puis elle hoche lentement de la tête à sa question, se mordille même légèrement la lèvre inférieure d’un air enfantin. Un petit rire qui s’échappe, juste là, quand leurs nez se côtoient dans une danse gracieuse. « C’est parfait… Merci. », qu’elle souffle, vent sirupeux qui joue avec les lippes du brun desquelles elle n’est qu’à quelques centimètres. Retour en enfance, là où son père avait pour habitude de la faire danser comme ça, avant de la faire tournoyer dans les airs en suivant les rythmes de la musique classique. Elle a le cœur qui se détend, les géhennes qui s’apaisent sous le flot lent d’une eau salvatrice. « Ça me rappelle mon enfance. C’est comme ça que j’ai commencé à danser. Mon père me mettait comme ça sur ses pieds, alors que je savais à peine marcher, et il m’apprenait déjà quelques pas de valse. » Sourire mélancolique sur les lippes, elle profite du calme pour lever le voile sur cet instant du passé qui reste précieux à son palpitant, réminiscence sempiternelle du début de la passion. Tout était plus simple avant que l’innocence ne se fane. La russe se laisse bercer par les gestes de Chance, véritable maître du moment, il dicte à ses sens les sensations à éprouver. Ils sont sûrement à contretemps par rapport aux autres danseurs, mais peu importe, ils sont dans une bulle trop précieuse pour que le moment ne se brise. Elle vient poser sa tempe contre son épaule, égarer son nez dans le creux de son cou pour y humer la douceur ambrée de son épiderme. Elle se sent bien, terriblement bien. « Je crois que je préfère danser comme ça, en fait. Ça demande moins d’efforts. » dit-elle en riant doucement. « Tu sais que tu es un bon partenaire ? » Phonèmes lancés sans percuter la dimension que ces simples mots peuvent avoir : partenaire de danse qui se distingue par le contexte, partenaire de vie qui émerge dans l’inconscient. Il l’est, définitivement, dans les deux domaines. Reira n’imaginait plus la vie sans la danse, désormais c’est bien Chance qui a pris ce trône.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyJeu 17 Juin - 13:31


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T'étais sûrement l'un de ses premiers admirateurs, peut-être le premier; amoureux de tout ce qu'elle dégageait, les débuts de la danseuse déchue dans le monde du mannequinat étaient pour toi comme une évidence. Elle avait ça dans la peau, et elle avait mit plusieurs années avant de s'en rendre compte; il avait fallut qu'un malheur arrive pour que la belle élargisse ses horizons professionnels. C'était sûrement une seconde nature pour les danseuses, elles savaient utiliser leur corps, que ce soit devant un public, un appareil ou une caméra. Elles étaient taillées pour ça, savaient se tenir, elles représentaient une certaine grâce qui ne les quittait jamais, parce qu'elles y avaient été habituées. La prestance de la russe était sans faille, et tu en venais parfois à te demander ce qui l'avait conduite à revenir vers toi. Elle te tirait vers le haut, mais toi, qu'est-ce que tu faisais ? T'essayais juste, toi. De faire au mieux, d'être présent, de l'épauler. La complimenter, l'encourager; t'étais bon qu'à ça, au final. Est-ce que ça lui suffisait ? Elle, c'était une princesse russe. Une vraie princesse. Du genre à avoir un père qui déplacerait une montagne seulement parce qu'elle cachait le soleil. Toi, t'étais pas un roi, ni un comte; juste un ancien militaire, qu'essayait de retrouver une vie normale, rattacher les bouts comme il pouvait. Tu rigoles un peu avec elle, la taquine au sujet de ces photos, conversation pleine de légèreté qui apaisait probablement le corps tendu dans le bar qui ne faisait plus partie de ses terres à elle; c'était sur un champ de mine que tu l'avais conduite, et elle devait éviter les bombes sur lesquelles toi tu marchais allègrement, trop confiant, parce que tu savais qu'elles ne t'atteindrait pas. Pour Reira, c'était différent; tout ici devait lui rappeler ce qu'elle avait perdu il y a quelques mois. Alors se laisser porter par les rires, s'oublier quelques instants, c'était peut-être une bonne chose. « Si t'as envie de croire ça... » tu hausses les épaules nonchalamment avant une œillade taquine, laissant en suspend le sujet pour évoquer celui de ta mère, là encore une lueur maligne dans l'oeil. Les mirettes scannent le visage de la russe qui se décompose légèrement avant de reprendre assez vite ses belles couleurs; t'allais pas forcer les choses, rencontre qui se fera quand elle le voudra, quand toi tu le voudras aussi. Pour l'instant, tu voulais encore profiter des moments privilégiés que vous passiez à deux, sans avoir à vous interroger sur le prochain repas de famille. Sa question te fait prendre un air innocent, éviter son regard un instant. « J'vois pas de quoi tu parles. » Large sourire qui dévoile les canines, tu plonges tes iris dans les siennes, soutenant l'océan dans lequel tu pouvais te perdre inlassablement. « Bon, d'accord, j'en ai quelques unes... Mais c'est du genre que je garde pour moi, t'es folle. » Tu laisses échapper un ricanement étouffé, presque un souffle, lorgnant la mine de la beauté russe.

T'aurais pu ne rien lui proposer, et la laisser elle venir. Mais tu commençais à la connaître, Reira; et elle ne se serait jamais levée pour te demander de l'accompagner danser. T'étais là pour lui tendre la main, la pousser un peu avant qu'elle ne déploie ses ailes parce qu'elle y était obligée. C'est comme ça que ça fonctionnait après un traumatisme, toujours. Il fallait être accompagné, se sentir suffisamment en sécurité pour se laisser tomber dans les vide, dans les bras de cette personne. Il n'y avait que là qu'on peut commencer à tourner la page, qu'après cette chute qu'on peut penser à s'envoler, seul. C'est un sourire discret qui se dessine sur tes lèvres quand elle accepte, touché qu'elle ait assez confiance en toi pour te suivre sur la plaine minée. Elle devrait suivre tes pas, les reproduire à l'identique si elle ne voulait pas que ça explose; et tu savais qu'elle en était parfaitement capable : peut-être même qu'elle n'attendait que ça, inconsciemment. La voir paniquer te fait soudain douter, tu lui propose d'arrêter là, de retourner s'asseoir : si ce n'était pas ce soir, ça serait pour une autre fois. Parce qu'elle n'était pas pressée Reira, elle n'était obligée à rien, surtout pas avec toi. Qu'elle refuse te fait grimacer. Tu ne voulais pas qu'elle se force juste pour toi, en pensant que ça te ferait plaisir. Parce que toi, tu faisais ça pour elle, ça ne t'importait pas vraiment que vous dansiez ou non. Ce qu'elle te propose te fait sourire, manière assez originale de danser ensemble. Tu te fichais bien des regards curieux qui pourraient vous regarder, tant que tu soulageais la russe d'un poids, ça t'allait. Alors t'accepte, la laisse s'installer tout en la soutenant, visages étroitement proches qui viennent se lier alors que vos nez de frôlent.  Courbes des hanches épousées par les paumes, tu souris quand elle te répond, guidant la danse d'un rythme un peu hésitant, mouvements brimés par les corps qu'une danse n'avait jamais fait être aussi proches. Esquisse tendre qui s'exprime quand elle te donne un détail de son enfance, innocence d'un moment qui semblait la soulager. « Petite, tu devais savoir mieux danser la valse que moi aujourd'hui alors ! » Lèvres pincées, les rétines roulent; t'étais pas un grand adepte des techniques de danse, laissait plutôt tes membres guider ton corps au rythme que ta psyché captait. T'étais pas du genre à rentrer dans les codes, ni même à faire très attention aux pas. T'avais d'ailleurs jamais vraiment su enchaîner les pas de ces danses populaires comme le Maddison : tu commençait assidument, avant d'abandonner au bout de quelques répétitions pour amuser la galerie. Heureusement que vous n'étiez pas dans uns de ces bars aux musiques spéciales pour les danses de type tango. L'air faussement choqué quand elle te fait part de sa préférence, tu lèves les yeux vers le plafond aux lueurs bigarrées. « Parle pour toi, c'est sacrément compliqué de coordonner mes pas, on dirait que j'suis un robot. » Bout du nez que tu viens coller contre celui de la russe, signifiant bien que tu la taquinais et que t'étais parfaitement heureux d'être là, avec elle, même avec des gestes mécaniques. « Un bon partenaire, tu trouves ? Disons que je me débrouille. » Tu souris, le cœur imbibé de toute la tendresse que t'avais pour elle. Tu pourrais danser comme ça pendant de longues minutes, si c'est ce qu'elle attendait toi;, jusqu'à t'en choper des crampes, même. Intensément dévoué aux beaux yeux de ta princesse, t'espérais au moins que ça puisse arranger les choses, et entamer sa réconciliation avec la danse.

« Je veux bien être ton guide pour les musiques où c'est possible, mais là... Ça devient chaud de suivre. » Tu ris avec elle, te stoppant dans le rythme qui n'était plus du tout harmonieux avec les gestes que tu essayais de faire; changement trop brutal d'une mélodie à une autre, le DJ avait décidé de lancer une mélodie plus rythmée. « On retourne à notre table ? » Question innocente, t'étais ouvert à tout : elle pouvait aussi bien vouloir reprendre un verre que rester là un peu, essayer de suivre les basses. Et toi, tu la suivrais, où qu'elle aille.
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyJeu 17 Juin - 18:07

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Des âmes perlent un nectar divin qui panse les plaies des cœurs éreintés par le temps des blessures surannées, des lèvres sirupeuses s’étirent les phonèmes bienfaitrices qui brossent les psychés d’un onguent délicat. La seule présence du brun suffit à Reira pour s’égarer dans un cosmos à la dynamique parfaite, aux contours tendres et aux étoiles scintillantes. Elle veut se perdre dans ce nid iridescent jusqu’à la fin des jours, se noyer dans les bras de Chance jusqu’à oublier le sablier en train de s’écouler. Mais n’est-ce pas déjà le cas ? Dans les iris azurées du pompier, elle y distingue tous les moments passés, cette complicité dévoilée par les myocardes devenus plus bavards qu’avant. Les phalanges enlacées, les carnes amourachées, et les éclats de rire partagés, voilà le tableau bucolique qui se peint quand la russe s’évade dans ses mirettes. Parce qu’ils sont les meilleurs artistes pour s’accorder une félicité en trois dimensions, et qu’un jour, ils exposeront leur art aux yeux du monde entier, seulement quand ils se seront lassés de clamer leur amour en privé. Et dans leur univers mordoré de la soirée, Reira réalise à quel point elle peut l’aimer, vénérer la bienveillance avec laquelle il la couvre, la douceur par laquelle il la guide. Il est ce soutien indéfectible qui l’accompagne sans la juger, toujours pour la conseiller. Comme il a d’ailleurs pu le faire avec Piotr, en lui rappelant qu’elle n’est pas une mauvaise sœur, que tout va bien se passer et qu’il suffit aux ressentiments de couler sous les ponts. Face à l’adversité, la russe comprend tout l’intérêt de ne pas s’enfermer dans la solitude, de s’accorder le droit d’aimer et d’être aimé. Cette nuit, il y a cinq ans au Cameroun, lui a permis de lever un premier verrou. Ce soir, il lui permet d’en lever un nouveau, et lui permet d’en faire sauter un peu plus chaque jour. Son psychologue lui vanterait très certainement les bienfaits de cette relation assurément saine, ce qui a de quoi gonfler un peu plus son cœur du filet grenat qui le fait palpiter. Ainsi, avec tout cela, Reira n’est plus si effrayée que ça quand Chance évoque sa mère, une prochaine étape à marquer mais pour laquelle ils prennent leur temps. À raison, après les difficultés passées, il est plus raisonnable pour tous les deux de patienter jusqu’à ce que les psychés soient véritablement prêtes. Surtout pour Reira, elle a l’impression qu’au moindre pas de travers, c’est le gouffre qui l’attend. Mais ça viendra, petit à petit, elle n’en doute pas. En réalité, ce qu’elle redoute le plus c’est que lui, il rencontre sa famille. À en croire la réaction de son petit frère, le reste des Tsvetkov pourrait mal vivre cet amour vécu à des kilomètres de la terre mère, à des années-lumière de son départ. Ça la rendrait malade de les voir blâmer Chance pour un mal qu’il n’a pas commis, d’autant plus quand il ne lui apporte que du bien. Toutefois, ces considérations seront pour plus tard. En effet, à cet instant précis, elle préfère s’égarer dans l’innocence des paroles dévoilées et des risettes amusées. Reira lui offre d’ailleurs un regard malicieux en l’écoutant parler des photographies à conserver précieusement rien que pour lui. Dans ce bar, ils ressembleraient presque à un couple d’adolescents qui découvre pour la première fois la vie à l’extérieure, et à deux. Peut-être que c’est ce qu’ils sont au fond, des âmes pures qui boivent l’innocence d’un amour vécu à l’unisson.

C’est bien pour ça que la belle danseuse déchue accepte de s’enfuir jusqu’à la piste de danse. Elle se bloque, oui, malgré la bonne volonté et l’envie de s’envelopper dans une danse vivifiante avec le bienaimé. Cependant, elle n’abandonne pas pour autant, s’entête à vouloir se battre parce qu’elle peut, parce qu’elle le veut, aussi. À ses côtés, elle est invincible. Après tout, n’a-t-elle pas vaincu sa peur bleue des hôpitaux grâce à lui ? Néanmoins, la russe sent bien que ses jambes ne lui répondent plus. Alors pour compenser, elle se hisse sur la pointe des pieds de Chance qui les lui prête bien gentiment. La technique ne lui est pas inconnue, la pratiquant depuis toujours avec son paternel, elle retombe en enfance rien qu’avec ces gestes et ces sourires échangés. Malheureusement, cette façon de faire n’est pas spécialement conçus pour les bars, leurs néons bariolés et leurs musiques rythmées ; mouvements saccadés et hésitations dans la plante des pieds, l’ancienne professionnelle ne juge pas la qualité de la prestation, apprécie seulement le moment de liesse accordé. Reira a les prunelles qui se teintent d’une délicatesse tendre d’une enfance dépassée par la réalité morbide, une mélancolie touchante qui voile les iris perses. « Tu sais danser la valse toi ? », demande-t-elle non sans un sourire amusé. Aucun jugement, simplement un réel questionnement, pour savoir si ce sont le genre de choses qui s’apprennent chez toutes les familles. Et puis, la brune est bien intéressée de connaître l’étendu de l’éventail du danseur improvisé. Enjôleuse, elle se love, mielleuse contre son épaule pour glisser les verbes sucrés de son bonheur acidulé aux côtés du brun. « T’es un parfait robot alors. » Les mots roulent sur sa langue, coulent jusqu’aux lippes de Chance qu’elle effleure de son souffle tandis que leurs nasaux se croisent. « Bon, tu aurais peut-être besoin de quelques cours, mais franchement, j’ai vu pire. » Malice dans les propos et ironie amusée, parce qu’il est parfait, sur tous les plans. Elle pourrait passer la soirée à danser sur ses pieds, sentir son cœur s’envoler à chaque pas, la confiance se parer d’une couronne à peine retrouvée. Ça revient, petit à petit, sauf que la prestation se termine trop tôt, quand le morceau est changé par le DJ. Reira s’oserait presque un râle de mécontentement ; à la place, elle se contente de se retirer des pieds de son prince charmant qui ne peut plus assurer la cadence. Pour sûr, les basses se sont intensifiées rendant impossible cette alliance des corps. Hélas, le danseur veut plier bagages et retourner à table. Moue triste sur la trogne, la russe ne sait plus ce dont elle a envie après cette interlude apaisante. Peut-être qu’elle pourrait essayer, avec lui, de se dandiner par elle-même. Justement doucement, pour voir. « Peut-être qu’on peut rester, un peu ? », ton suppliant des prunelles qui papillonnent. « Je dois bien pouvoir bouger de gauche à droite par moi-même… » Dans le fond de ses abysses grognent l’âme qui veut renouer avec les rythmes endiablés, la crainte d’avoir tout perdu se manifeste aussi. « Viens. » qu’elle ordonne tendrement en liant ses phalanges aux siennes pour l’entraîner un peu plus au milieu de la piste, ses jambes accentuant de franchir la frontière imprenable il y a quelques minutes. Elle a besoin de s’envoûter de l’ambiance dansante, s’offrir des petites roulettes, juste au cas où elle ne saurait plus pédaler. C’est alors que ça vient, soudainement, dans les bras qui s’élèvent, avant que les gambettes se décident à se dandiner. Rien d’extravagant, un déhanché simple qui lui vaut un éclat de fierté dans le rire qui lui fend le visage. « J’y arrive Chance ! Regarde ! C’est grâce à toi ! Merci. » Embrassade méritée, elle s’accroche à son cou quitte à bousculer la cadence de leur corps, parce que le remerciement à sceller dans un baiser est plus important.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyVen 25 Juin - 19:57


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@reira tsvetkov

Danser avec la brune faisait ressurgir dans ta mémoire l'histoire de votre relation, partie de quelques pas de danse dans une toute autre ambiance que celle-ci. Pourtant, t'avais presque l'impression de faire un bond en arrière, te retrouver cette nuit là au Cameroun, au milieu d'une foule chaleureuse en faisant du rentre dedans à une jeune russe plutôt réceptive. Une histoire d'une nuit qui s'est transformée depuis peu en une histoire de six ans, comprenant une trop longue pause de cinq années. Pourtant, votre histoire avait bien commencé là, et tu ne pouvais pas faire comme si ces années n'avaient jamais existées, comme si il n'y avait pas eu tout ces mois entre vous. Il vous avait fallut du temps, trop et pourtant c'était le temps qu'il vous fallait pour vous réveiller de vos cauchemars mutuels, retrouver vos âmes, ressusciter quand tout aurait voulu que vous y restiez. Votre histoire, c'était un fleuve de sentiments dont la source remontait et qui se jetait en une cascade éternelle dont la force de chute serait capable de te couler, toi qui n'avait pas encore failli, toi qui t'étais retrouvé au bord du gouffre sans jamais tomber réellement, t'accrochant aux parois du monde pour retenir ta chute; mais à contrario, elle t'élevait plus encore, te donnait la force qu'il te manquait. Te retrouver là à danser avec Reira évinçait tout ce qui pouvait imprégner ta psyché, déstabiliser ton âme, tout ce qui te faisait mal, ce qui te blessait. Tu ne voyais plus rien d'autre qu'elle, princesse déchue qui avait trouvé sa place dans un monde loin de son royaume, avec toi pour prince charmant.

T'avais rien d'un danseur professionnel, loin du niveau qu'avait Reira avant son accident, et sûrement loin du niveau de son père. Pour toi, la danse, c'était festif, uniquement. Tu ne connaissais pas grand chose aux pas de danse que tout le monde apprenait, laissant tes pieds être emportés par le rythme qui résonnait dans ta cochlée. Mais tu savais te débrouiller, t'étais pas un dieu, mais pas mauvais non plus. Tu secoues la tête, sourire aux lèvres. « Absolument pas, c'est bien pour ça que je te dis ça. C'est pas bien compliqué d'être plus doué que moi. » Linguale que tu tires à la russe, taquinerie que tu laisses en suspend; mais au final, tu savais que déjà gosse, elle était douée, Reira. T'avais bien compris que la danse faisait partie de sa vie depuis sa plus tendre enfance, que la perdre avait été la plus grosse épreuve de sa vie, et qu'elle avait perdu une partie d'elle avec; cette partie d'elle, tu ne la connaissais pas totalement, parce qu'elle en avait déjà égaré une en chemin avant votre rencontre, à son premier accident. Pourtant, tu pouvais bien l'imaginer, ta danseuse, ton étoile, quand elle brillait encore de tout son éclat, qu'elle n'avait pas entamé sa chute dans la voie lacté de sa vie. Mais l'imaginer ne voulait pas dire connaître; tu l'avais rencontrée déjà brisée partiellement, tout comme elle t'avait rencontré différent de celui que tu étais avant de t'engager. Il vous manquait à chacun une partie de la vie de l'autre, mais vous en aviez déjà deux chacun, au moins. Pas plus mécaniques qu'à l'ordinaire, on ne te décernera pas une médaille de danse aujourd'hui. Tu souris avant qu'elle n'approche ses lèvres des tiennes, effleurement des nez. C'est à sa nouvelle remarque que tu roule exagérément des rétines. « Faudra que tu m'en donne alors, au moins pour que je puisse apprendre la valse. » L'air innocent que tu prends est vite remplacé par un éclat de rire quand tu loupes un pas, trébuchant légèrement avant de te rattraper. La transition musicale se fait brusque, passant d'une danse qu'on pouvait faire à deux à des basses bien plus fortes se rapprochant des musiques qui passent en boîte de nuit. Ça ne t'aurait pas gêné en temps normal, mais Reira avait visiblement besoin de tes pieds pour danser, et t'étais pas sûr d'être capable de tenir la cadence. Tu lui propose de vous rassoir, espérant quand même qu'elle veuille rester un peu, même si tu comprendrais qu'elle ait assez danser pour ce soir : après tout, c'était la première fois depuis son accident. Tu plisses les yeux à son air suppliant, rictus taquin qui se glisse sur tes babines. Qu'elle insiste élargie un peu ton rictus, pendant que tu essayes de le cacher, moue légère qui se dessine sur ton visage. « On peut, moi je te suis. » Tu hausses les épaules, restant près d'elle avant qu'elle ne t'entraine au milieu de la plèbe en embarquant ta main. D'abord surpris, tu te laisse guidé; t'allais pas aller contre l'étoile qui renouait avec ses envies et son corps. Jambes qui se mettent à suivre le rythme imposé par les basses, tu restes discret, préférant garder à l'oeil la russe qui commençait à se laisser aller en harmonie avec les mesures rythmiques. Son éclat de rire te fait t'arrêter net, les rétines brillantes de fierté de la voir s'amuser, de la voir heureuse en dansant. Comme elle, t'étais plus sûr que ce soit possible, plus sûr qu'elle puisse dépasser sa blessure; mais elle venait de vous prouver qu'elle en était capable, que le temps réparait tout, même les esprits les plus brisés. Ses bras s'élancent à ton cou et tu la réceptionne, mains sur ses hanches, lippes prêtes à accueillir le baiser qu'elle y dépose. « J'y suis pour rien, c'est toi qu'a tout fait. » Esquisse discrète, tu gardes le corps de la brune près de toi encore un peu, délectation de ce sentiment qui l'imprégnait et qu'elle te transmettait sans le vouloir en te souriant simplement. Les corps reprennent leur danse timide, tantôt en duo, tantôt en solo. Les musiques passent, le temps s'écoulent, et l'alcool vient à manquer à vos corps assoiffés. Quelques pas pour te rapprocher d'elle, glisser jusqu'à son oreille. « Je vais chercher un verre, tu veux la même chose que tout à l'heure ? » Réponse qu'elle te donne rapidement, tu t'éclipse, slalomant entre les corps épris d'éthanol. Arrivé au bar, tu commandes rapidement, un oeil vers ta danseuse qui n'avait pas l'air perturbée par ton absence. Le sourire au lèvre, t'adorais la voir comme ça, bulle de bien-être qui l'habitait; tu repensais à toutes ces fois où vos corps s'étaient enlacés au battement singulier d'un morceau de musique. Tu détournes les yeux un instant pour récupérer vos verres et te retourne, chemin tout tracé pour la rejoindre. Mais ton sourire disparaît aussitôt que tu remarques une main qui n'avait strictement rien à faire sur le corps de la russe; tu déposes les verres sur la première table devant laquelle tu passes avant de t'élancer, le pas lourd.
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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptySam 26 Juin - 11:51

as you are




Pas de problème à ce que l’amant trébuche, s’emmêle les pinceaux tandis qu’il tente de dessiner de ses pieds une danse à la hauteur de sa bien-aimée, Reira l’aime dans sa totalité rien que pour l’effort qu’il fait, pour cette danse par procuration qu’il lui offre. Il trouve en lui le plus beau des cadeaux à lui faire. Élan de surprise dans les lippes qui s’entrouvrent avant qu’elles ne peignent la plus douce des risettes, il veut des cours, tout du moins, des conseils pour la valse. Myocarde baigné dans un bassin de calme et de ferveur délicate, la belle sourit niaisement, car ça ne peut que lui faire plaisir de voir celui qu’elle aime s’intéresser à la danse. Ça dessine d’ailleurs dans sa psyché un tableau bucolique où les amants dansent au milieu des champs impressionnistes, et ça l’enveloppe d’une coquille rassérénante où la danse quitte sa cape ténébreuse pour des traits à nouveau séraphins. Comme si, en réalité, il ne lui manquait que Chance pour ne plus voir sa damnation comme un fardeau mais plutôt comme une façon de recommencer, de reprendre d’un nouveau point sans pour autant tirer un trait sur l’ancien. C’est probablement pour ça que les âmes s’emmêlent si bien, tout simplement parce que les bouts manquants sont parfaitement complétés par l’autre, que les démons se tassent contre les parois, étouffés par l’immensité de l’affection affable. « C’est vrai ça ? Tu veux apprendre la valse ? » Le sourire de la russe s’étend un peu plus sur ses badigoinces, le genre de sourire qui fend tout le visage d’une lueur éclatante. « Ce serait avec grand plaisir. » Les pas ne sont pas bien compliqués, il peut y arriver aisément, et elle aussi, peut forcer ses gambettes à tracer des cercles lents. La valse se joue plus dans la tête que dans les jambes, tournis qui peut arriver trop vite et faire tomber les partenaires comme des quilles.

La soirée défile, les musiques aussi pendant que les néons bariolés tamisent les dermes de ses couleurs variées. Reira n’a pas envie de retrouver sa chaise. Même si elle n’a plus les pieds de Chance pour danser, il est trop tôt pour s’arrêter. Elle hésite, évidemment, doute quant à ses capacités de se tenir sur ses propres jambes, parce que c’est trop difficile. Ou pas. Finalement, elle se lance. Chemin trop entamé, ce serait lâche de tourner le dos à la lumière qui se tient au fond de la sinuosité de ses tourments. Elle peut y arriver, elle le sait ; et tant que le pompier sera à ses côtés, elle n’a pas à s’inquiéter. D’autant plus que personne ne l’oblige à prodiguer un spectacle digne du Bolchoï, il ne s’agit là que de s’agiter en rythme et en s’amusant. Oui, elle en est définitivement capable. Alors elle entraîne son prince, du bout des phalanges entremêlées, au milieu de la piste car elle a besoin de se sentir ses ailes repoussées autour de danseurs enjoués, entendre les basses pulsées dans sa cage thoracique et capter les rires des fêtards. Les mouvements viennent lentement mais sûrement, jusqu’à ce que l’ange déchu récupère ses forces, bras virevoltant au-dessus des cieux avant qu’elle ne se perde dans un éclat de rire libérateur qui meurt contre le visage de celui sans qui elle ne sera pas là aujourd’hui. Un remerciement mérité, soufflée contre ses lippes qu’elle capture dans un baiser qui en dit tellement plus. Enlacés, les tourtereaux glissent dans leur bulle inconditionnelle. « Tu rigoles ? C’est toi qui m’as poussée à aller danser, c’est TOI qui m’as fait danser… Sans ça, je ne pense pas que j’aurais tenté d’aller sur la piste. » qu’elle dit d’un ton doux, amour sirupeux contre ses lèvres qu’elle noie à nouveau contre celles du brun. Elle pourrait le remercier, encore et encore, sans jamais se lasser. Mais quitte à profiter de cet élan dansant à peine retrouvé, autant le faire à fond. Le duo se laisse alors bercer par quelques autres morceaux avant que Chance n’interrompe leur spectacle pour une pause rafraîchissement. La russe n’avait pas remarqué que la soif s’était installée dans sa bouche, trop occupée à se laisser dominer par l’euphorie de la soirée. Elle hoche la tête à sa question, se contentant du cocktail sucré comme boisson, ni trop ni pas assez d’alcool, le sucre la booste en prime, c’est le bon compromis. Elle a un pincement au cœur quand il s’éloigne, ses prunelles qui ne quittent pas sa silhouette tandis que ses lèvres gardent l’esquisse souriante précieusement. Son rythme se ralentit avant que la nouvelle musique ne la réveille un peu plus. L’habitude revient rapidement, pour le plus grand plaisir de la danseuse qui ferme les yeux pour s’imprégner de ces sensations qu’elle a cru perdues à jamais. Parce que pour Reira, il était hors de question de danser à nouveau.  Naïve dans les limbes d’une passion de toujours, elle ne ressent que la musique, et malheureusement pas le malin qui, avec son rictus malsain, s’approche pour draguer les courbes. Ce n’est que lorsque Reira rouvre les yeux qu’elle voit Chance revenir sans verres et la démarche assurée, sourcils froncés qui semblent l’observer. Confusion dans l’océan céruléen russe, ça la tire automatiquement de sa rêverie, main baladeuse qu’elle sent aussitôt, ce qui la crispe aussitôt. Les réflexes de l’époque où elle se produisait dans les bars reviennent bien rapidement, phalanges intruses qu’elle attrape avec force pour les dégager de sa carne, avant qu’elle ne se retrouve vers le fêtard totalement imbibé d’éthanol qui lui offre un jeu de sourcil beauf à souhait. « Espèce de… », qu’elle jure en russe, sourcils froncés qui durcissent son regard glacial. Elle devrait lever la main pour le gifler, mais au même moment Chance arrive à son niveau, et elle sent qu’une bagarre pourrait éclater si le brun se fait véhément ou que l’abruti se pense invincible. Ainsi, la main de Reira se pose, providentielle, sur l’épaule du petit-ami. « Attends Chance, il n’en vaut pas la peine. Il est totalement bourré. » souffle-t-elle, doucement sans être certaine qu’il l’entende avec le brouhaha alentour. Loin de défendre le malotru, elle souhaite simplement éviter que les choses ne dérapent trop.


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MessageSujet: Re: as you are (reira) (#)   as you are (reira) EmptyDim 27 Juin - 17:05


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La valse ou une autre, tu t'en fichais un peu de quelle danse tu pourrais apprendre, tant que ça te faisait passer encore un peu plus de temps avec Reira; si c'était elle ta professeure, alors c'était encore mieux. Si ton choix s'arrêtait sur la danse traditionnelle autrichienne, c'est parce qu'elle semblait avoir une place particulière dans le cœur de la belle russe, et que tu voulais partager ses passions. T'as toujours été du genre à te donner a cent pourcents pour quelqu'un. T'assistais aux compétitions de natation de Maxyne, quand tu le pouvais, que ce n'était pas trop loin. Tes parents t'ont même autorisés à monter à Auckland une fois, pour elle. Tu trouvais l'idée du carnet de bord de Loreleï un peu enfantine, et pourtant, t'as quand même écris. Tous les jours, pendant dix ans. Alors tu pouvais bien apprendre quelques pas d'une danse qui n'avait pas l'air si compliquée que ça, pour voir la lueur éclater dans les yeux perses de l'étoile. Si t'oubliais l'essentiel, les petits détails comptaient pour toi; ces petites attentions qui permettaient aux cœurs de battre, aux souvenirs d'étinceler. En voyant la risette sur les lippes charnues de la brune, tu peux pas t'empêcher de déposer un baiser sur sa pommette, douceur séraphique discrète.

Que la russe se laisse porter par la mélodie, laisse ses membres aller au rythme qui était le sien, te remplissait de joie. Ailes chimériques que tu pourrais presque voir lui pousser dans le dos, la colombe essayait d'user de ses plumes opalines pour s'envoler, appel de la liberté qui n'attendait qu'à être saisit. Mais t'avais rien fais, tu n'étais que ce coup de vent, cette légère brise tant attendue qui l'avait poussée, sur laquelle elle avait rebondit pour mieux se déployer et décoller. Baiser qui vient sceller ses remerciements, tu te dédouane, seule actrice de sa vie, il n'y a que parce qu'elle le voulait bien, que ses jambes se sont laissées aller. Ce n'était qu'un premier pas, un tout petit premier pas, qui méritait cependant des félicitations méritées. « On va dire que je t'ai juste donné un coup de pouce, alors. » Esquisse timide au coin des babines, tes iris se plongent dans les nébuleuses, camaïeux de ton oasis, celle qui étanchait ta soif, reposait ton âme et pansait tes maux. Utopie de ton monde, voir l'âme-sœur heureuse te suffisait à accepter tous les remerciements de l'univers.

Le palpitant tambourine au rythme imposé par les basses qui résonnaient dans la cochlée, faisaient vibrer les dermes; il accompagnait torrent tumultueux qui s'abattait sur la rive, emportait avec lui les branches et coquillages paisiblement installés sur la plage, que rien ni personne n'aurait dû venir déranger. L'oasis s'effondrait, laissait place à la tempête qui s'éveillait à peine. Le regard noir, tu t'avances vers le quidam qui se pensait invincible, la sève écarlate ne faisant qu'un tour dans tes veines. L'alcool que tu avais dans le sang n'aidait pas à apaiser tes pensées, ni même à réfléchir calmement. Tu ne voyais que les mains maladroite d'un homme à la vision brouillée par l'éthanol. Mais ça ne l'excusais pas, et l'impulsivité du môme refait surface. T'as toujours foncé tête baissé comme tu le faisais ce soir, brisant le cocon apaisant qui s'était dessiné jusqu'ici. La voix de la russe rejoins l'orillon, langue méconnue de l'encéphale qui cernait l'agacement dans le timbre cristallin. Elle se défait de l'emprise sous les protestations lourdes du badaud alors que tu t'approches, les sourcils froncés, sans quitter des yeux celui qui avait posé ses mains sur celle qui devrait être à toi. Mais est-ce qu'elle l'était vraiment, à toi, Reira ? Colombe qui quelques minutes avant s'envolait, libre comme l'air, que t'enfermais à présent dans la cage de tes bras. Cellule vouée à la protéger quand elle ne faisait que la paralyser. La silhouette pivote, te rejoins, ombre que tu vois passer à côté de toi, mais tu restes obnubilé par l'autre qui ne quittait pas des yeux la brune envoûtante. T'étais bien placé pour le savoir. Elle tente de t'apaiser, voix de la raison qui ne réussit pas à avoir ton attention puisque l'autre en rajoute une couche, prétend ne pas être bourré, appelant avec insistance Reira qui voulait jouer la carte de l'ignorance. « Elle veut pas danser avec toi, vas plutôt t'échouer sur le trottoir retrouver tes potes les rats. » Grognement guttural qui s'échappe de ta gorge alors que tu lui somme de laisser tranquille ta copine, lui n'en démord pas. C'est quand il fait un pas, la main prête à attraper Reira par les épaules que t'abat ton poing sur sa mâchoire. C'est que ça te démangeait. Hésitation palpable, tu ne savais pas si le bougre tanguait au point qu'une pichenette le mette à terre ou si ton crochet du droit était plus puissant que tu ne l'aurais imaginé; mais le mec s'est échoué sur une table, peinant à se relever. Les yeux écarquillés en regardant quelques clients du bar s'amasser autours de lui, tu prends Reira par la main pour l'emmener avec toi. Passant devant vos verres déposés sur une table, tu prends le tiens pour le descendre d'une traite, adrénaline pulsant dans les veines. Tu regardes la brune, risette que tu essayais de réprimer, en vain. L'oeil vif, tu vois un barman s'approcher de vous : tu savais déjà ce qu'il allait vous demander, et avant qu'il ne vous rejoigne, tu souffles à l'oreille de la brune : « Faut qu'on file, ou je vais avoir des problèmes. »
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