my plush ! ☾ sam

L'été est on ne peut plus agréable cette année, à Wellington. Zoë est en congés quelques jours, et elle profite de ce temps libre pour se ressourcer pleinement et faire quelques activités qui sortent de l'ordinaire, un peu comme elle a fait à la Saint Valentin l'année passée. Elle était allée au laser game en solitaire et s'était même fait un copain sur l'instant ! Elle n'a malheureusement pas pu garder contact avec lui par la suite, mais au moins elle ne regrette rien, si bien qu'elle veut retenter l'expérience aujourd'hui. La fête foraine où elle ne s'est rendue que peu de fois pour y prendre des photos nocturnes et profiter des lumières colorées semblent tout indiquée avec ce beau temps !
Son indécrottable sacoche photo sur le dos, elle prend le bus sapée comme une adolescente sur le retour, direction la fête foraine. Zoë n'a proposé à personne de l'accompagner parce qu'il est plutôt difficile de partir en expédition avec elle : tout est susceptible de la faire s'arrêter pour une photo ! Et en général, c'est plutôt n'importe quoi... Elle ne compte pas créer des masses aujourd'hui, mais elle prévoit toujours de quoi faire, juste au cas où.
Le bus s'arrête non loin de l'entrée de la fête foraine. Zoë marche tranquillement pour ne pas trop se donner chaud ; le soleil tape comme jamais, et son chapeau seul ne suffira certainement pas à la tenir au frais ! Une fois entrée, elle décide de directement s'arrêter à un stand de boissons pour récupérer un granité à la fraise, histoire de pouvoir flâner en toute quiétude. Si elle ne commençait pas à avoir quelques rides d'expression, on pourrait vraiment croire qu'elle vient tout juste de sortir du lycée, tant son style d'aujourd'hui fait penser à une adolescente. La brunette passe d'un stand à l'autre en sirotant doucement son granité, jusqu'à arriver à un chamboule-tout, où une énorme peluche lui fait de l'oeil. Un homme est en train de s'inscrire, montrant d'ailleurs la peluche que Zoë a repérée. Un sourire narquois vient étirer ses lèvres alors que s'éveille en elle l'instinct de compétition. Elle avale d'un coup le reste de son granité -il ne lui restait que le fond, presque liquide-, jette le gobelet et la paille dans une poubelle proche puis rejoint le stand du chamboule-tout, mains sur les hanches. "Je m'inscris aussi !" clame-t-elle avant d'attraper son sac à dos bleu turquoise pour y attraper son porte-monnaie.

Mae, sa petite sœur voulait à tout prix que Sam se change les idées, qu'il sorte de la maison, pour éviter de devenir fou, mais ce n'est que la vision de celle-ci, puisqu'il n'est pas le genre à se mêler à une foule, à aborder le premier inconnu pour demander l'heure. Non, Sam est plutôt solitaire et honnêtement, cela lui convient parfaitement, il n'a pas vraiment besoin de plus que cela pour être heureux, il a déjà son chez soi, ses biens, sa moto et puis son chat. Néanmoins, il avait accepté de la suivre jusqu'à la fête foraine, elle et une amie, un peu ennuyant, il ne va pas le nier, mais il se contente de les suivre, de tendre l'oreille pour les écouter, levant parfois les yeux vers le ciel, des histoires compliquées de femme, des informations dont il se passerait bien. Quoi qu'il en soit, il se prend une gaufre au caramel, marchant vers une direction différente, après tout, elle est assez vieille pour ne plus avoir besoin d'une surveillance et surtout, elle n'est pas seule. Il se dirige vers le chamboule-tout, dire que ce jeu exige depuis le Moyen Âge. Il décide de s'inscrire, plus pour se défouler que le grand prix, mais il est seul, enfin, était, une jeune femme décide de s'inscrire, lui qui croyait pouvoir gagner aisément, mais cette idée ne disparaît pas, il ne compte pas perdre. Il termine sa gaufre, attrape sa serviette de table que l'on lui avait offerte à l'autre kiosque et il se nettoie bien les doigts, il prend une gorgée de sa bouteille d'eau et il se retrousse les manches. « Il n'existe pas un autre stand, un peu plus loin ? Je crois qu'il est libre. » Autant dire que c'est pour la faire partir, mais cette tactique ne fonctionne pas, il voit dans son regard qu'elle est déterminée, pas question pour Sam de partir aussi, d'abandonner, quitte à se retrouver avec une foutue peluche et l'offrir à sa sœur, c'est beaucoup plus son truc. L'employé du stand sépare les balles à part égale. Sam commence à lancer ses balles sur les boîtes de conserve.

Devant le vraisemblable refus de cet homme de l'affronter, Zoë sent son esprit de compétition s'éveiller. "Peut-être, mais moi, c'est cette peluche que je veux !" clame-t-elle en montrant d'un doigt déterminé le butin de ses rêves. "Et l'autre stand un peu plus loin n'a pas l'air d'avoir la même..." ajoute Zoë en fouillant dans son sac à dos à la recherche de son porte-monnaie de la même couleur turquoise. Un peu inquiet de se retrouver devant un tel affrontement, le teneur du stand en vient même à proposer à Zoë de regarder dans sa réserve, des fois qu'il ait une autre peluche comme celle qu'elle convoite. "Mais faites, faites !" répond-elle férocement, soucieuse de ne pas réussir à mettre la main sur son petit porte-monnaie. "Ah, enfin !" s'exclame-t-elle une fois qu'elle l'a récupéré. Elle en sort quelques pièces après avoir regardé le prix du plus grand nombre de tentatives possibles et somme d'un regard empreint de férocité au teneur du stand de lui donner les balles en mousse auxquelles elle a droit. L'autre participant a l'air d'avoir déjà bien commencé, mais il n'a pas encore réussi à faire tomber la totalité des boîtes de conserve. "C'est parti..." souffle la photographe, une fois qu'elle a bien calé son sac à dos sur ses deux épaules, quitte à avoir l'air ridicule avec deux sacs dans le dos ; l'un contenant ses affaires personnelles et l'autre, plus conséquent, une petite partie de son matériel photo. Elle commence à lancer les balles et renverse directement plusieurs des boîtes de conserve de la pile loin devant elle, ce qui ne manque pas de la ravir. "Vous êtes tombé sur une adversaire coriace, je vous préviens !" nargue-t-elle d'un air féroce, avant de rire. "Mince, à me vanter je rate mon coup..." Il ne lui reste plus que trois balles, et il reste encore plus de la moitié des boîtes à renverser. Zoë est partie pour payer un second tour...

La tranquillité, c'est bien un truc que Sam recherche, pourtant, il se retrouvait là, dans une fête foraine et il ne va pas nier, il se trouve un peu trop vieux pour ce genre d'endroit. Il accompagne sa sœur, alors qu'elle n'en a pas besoin, mais il est là pour elle, néanmoins, il refuse de se laisser entraîner dans la grande roue, d'un ennui mortel selon lui et plus, il a encore moins envie d'entendre leurs histoires et les regarder prendre des photos comme des touristes. Quoi qu'il en soit, le voilà devant un jeu pour le divertir, mais surtout pour que le temps passe plus vite à ses yeux, ce qui honnêtement ne va sûrement pas arriver. Voilà qu'une gamine, car elle semble avoir l'âge de sa sœur, se pointe pour le défier, pour se mettre à travers de sa route, alors que lui, techniquement il s'en fiche de la peluche, mais vous savez ce que la compétition peut parfois faire: des conneries comme accepter de gagner un ourson. Sam secoue légèrement la tête, ils doivent sûrement en avoir une autre, non ? Mais en même temps, ce n'est pas comme si tout le monde arrivait à l'obtenir dès l'ouverture de la fête foraine. Quoi qu'il en soit, la partie peut enfin commencer et c'est son adversaire qui commence, même si Sam était le premier arrivant, mais il paraît que les femmes d'abord ainsi que les enfants ou vice-versa, qu'il en soit ainsi alors. « Vous ne croyez quand même pas que je suis un simple amateur. » Le sport n'a peut-être jamais été son point fort, il ne pratiquait que les arts martiaux en Corée du Sud, mais cela ne l'empêche pas de savoir bien visé et pour appuyer cette pensée, il joue à son tour, on aurait pu appeler cela un abat, s'ils jouaient aux quilles. « Hum, raté. On fait cela en trois manches ? Encore deux chances. »

Zoë n'aurait clairement pas dû se vanter. A vouloir vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, elle va se retrouver à devoir enquiller sur plusieurs manches d'affilée pour tenter de battre son adversaire et empocher la grande peluche qui lui fait méchamment de l'oeil. C'est juste un caprice et un jeu d'enfant, mais Zoë reste tout de même désireuse de gagner pour prouver ses dires. Même si sa dernière balle en mousse lui rit au nez, presque autant que le teneur du stand. Une moue ennuyée vient tirer les traits de son visage quand son adversaire lui propose de faire la partie en trois manches. Elle qui pensait pouvoir réussir en une seule... "D'accord. Que le meilleur gagne ! C'est reparti pour aller chercher son portefeuille. Il ne reste pas énormément de monnaie à Zoë, et elle se voit mal faire un aller retour jusqu'au distributeur le plus proche pour récupérer de quoi jouer... Tant pis, si l'argent vient à manquer, Zoë n'aura qu'à s'asseoir sur la peluche qu'elle convoite ! La deuxième manche peut commencer une fois que le teneur du stand a redonné tout autant de balles en mousse à l'une et l'autre joueurs. Zoë prend l'initiative de commencer car c'est à elle qu'il reste le plus de boîtes de conserve à faire chuter. En un seul coup, elle parvient à en faire tomber deux et rattrape donc son adversaire, contre toute attente. Pour ne pas continuer de mettre la charrue avant les boeufs, elle décide de s'arrêter quelques secondes pour observer l'autre joueur et, peut-être, apprendre de lui s'il a du talent à revendre. "Eh bien, on peut dire que vous savez viser !" se permet de commenter Zoë, admirative. A force d'être trop bonne joueuse, elle va se faire dépasser et perdre, c'est certain !

Non, il ne passe pas son temps à flâner dans les fêtes de foraine et à jouer à ces jeux, mais il est plutôt doué pour ce genre de jeu, à chercher quoi faire à Cuba, autre que la plage et commettre de petits vols pour le compte de sa tante, il devait bien passer le temps comme on dit. Quoi qu'il en soit, il n'allait pas perdre et ce, même s'il se fiche bien de cette peluche, mais il a l'impression qu'on est venu péter sa bulle, qu'on a piétiné sur son terrain, même si ce n'est pas volontaire. Sam doit avouer qu'il a parfois une âme de compétiteur, mais pas à l'extrême non plus, il ne va pas tout casser s'il venait à perdre, ni jurer, mais il serait déçu, comme à peu près tout le monde qui se voit perdre un défi, un jeu, qu'importe quoi. D'ailleurs, il venait d'en faire la preuve, de l'homme qui est bon joueur, il lui laisse une autre chance de se rattraper en proposant de faire deux autres manches pour déterminer le gagnant. Si ce n'est pas de la bonne volonté, il ne sait pas de quoi il s'agit. Bref, la jeune femme accepte sa proposition et la partie continue, c'est à nouveau le tour de celle-ci. Sam sourit légèrement face à son compliment, enfin, c'est ce dont cela avait l'air, ce n'est pas le genre à être ainsi, mais il apprécie. « Vous vous débrouillez pas mal aussi. » C'est au tour de Sam, il ne reste plus beaucoup de boîtes de conserve, mais assez de balles pour réussir son coup. Il ferme les yeux un court instant, non pas pour se donner de la confiance, mais plutôt pour se concentrer, car c'est plutôt bruyant. « Allez. » Il balance sa balle et celle-ci chamboule tout, c'est-à-dire qu'une chose entraîne une autre et fait tomber les boîtes restantes des deux côtés. Il fronce les sourcils un court instant en se demandant comment cela a bien pu arriver. « Vous avez pensé à vérifier la seconde peluche ? »

Zoë ne fait pas partie des plus maladroits de ce monde ; du moins pas avec ses mains. Elle n'en est pas moins étonnée lorsqu'elle réussit à faire tomber deux boîtes d'un coup de son côté et choisit de laisser son adversaire la rattraper potentiellement. Sauf que la balle qu'il lance juste après elle vient, plus que de la rattraper, la dépasser carrément, et de très loin ! Toutes ses boîtes de conserve restantes tombent et, à la grande surprise de Zoë, entraînent également les siennes dans leur chute. La stupéfaction est de mise. Zoë regarde son adversaire, sourcils froncés, comme lui. Comment les départager, maintenant ? "Euh..." fait-elle. Le teneur du stand s'éclipse donc quelques secondes pour revérifier sa réserve de peluches, sous l'oeil médusé de Zoë. "Vous avez un sacré coup de main, là plus aucun doute ! Je pensais qu'il allait nous faire rejouer, simplement, mais vous avez dû l'effrayer, le pauvre..." fait-elle en gloussant, main devant la bouche. Le forain revient très vite, avec la même peluche entre les bras, ce qui élève donc leur nombre à deux. "Oh, parfait ! Comme quoi, quand la pression est là..." vocifère-t-elle en récupérant la peluche entre ses bras, vexée qu'il ne l'ait pas vue lorsqu'elle-même l'a demandé un peu plus tôt. "Des remerciements s'imposent, je crois..." fait Zoë, désormais tournée vers son adversaire.

Si cela avait été des sacs de poches, il est évident que cela ne serait clairement pas produit, les poches sont un peu plus lourdes, pour tout dire, elles ne peuvent pas rebondir et elles retombent aussitôt. Bon, il faut aussi dire que les boîtes de conserve sont assez proches, puisque le kiosque n'est pas si grand non plus et qu'habituellement, il n'y a qu'un joueur à la fois, il suppose en tout cas, car l'employé semblait assez surpris de voir cette petite compétition, d'autant qu'il n'arrivait pas à trouver une seconde peluche, ce qui vient confirmer ses suppositions à ce sujet. Bref, il n'avait pourtant pas lancé si fort que cela, juste assez pour tenter de faire tomber ses propres boîtes restantes, non pas ceux de l'adversaire et pourtant, ils se retrouvaient là, avec une égalité. Pour être honnête, Sam n'est pas certain de vouloir recommencer, même si ce n'est pas très cher, cela sert à rien d'y passer la soirée, en plus, vouloir à tout prix cet ourson, c'est un peu bizarre pour un homme de son âge,  s'il avait eu un enfant, cela aurait été une bonne justification, or, ce n'est pas le cas. Sam pouffe légèrement en secouant la tête. « Heureusement que la balle l'a épargné. » Là, il aurait eu raison d'avoir peur de Sam, même s'il y a rien de volontaire dans cette scène. Finalement le pauvre homme revient vers eux avec la seconde peluche, elle devait être bien cachée, mais elle est là. Sam attrape la sienne, maintenant qu'il a cette chose entre les mains, il se sent ridicule. « C'était.. spécial. » Il ne sait pas quel mot employer pour ce qui vient de se passer, mais celle-ci semble contente d'avoir sa peluche. « Je dois t'avouer que je ne jouais pas spécialement pour la peluche.. » Que voulez-vous qu'il en fasse ? Maintenant, il va falloir qu'il se pose la question. Il regarde la peluche et fronce légèrement les sourcils.

Zoë est ravie de ce moment passé en compagnie de son adversaire. Finalement, la compétition débouche sur une sympathique complicité qui ne manque pas de la faire pouffer avec délice. Elle aurait été vexée de perdre la peluche qui lui faisait envie, mais avec le recul cela n'aurait pas été si grave... Sa frustration lui serait vite passée.
Son énorme animal tout doux entre les bras, Zoë sent qu'elle a clairement l'air d'avoir dix ans de moins que son âge réel. D'ailleurs, son adversaire semble bien plus mal à l'aise qu'elle, à ce sujet... "Ah bon ? Tu jouais pour quoi alors ?" demande-t-elle en retour, un sourcil levé. "Pourtant je t'ai vu la montrer du doigt, quand je suis arrivée tout à l'heure !" Dans un geste taquin, elle tapote le bout de son nez avec son doigt, l'air de signifier à son adversaire qu'il est carrément en train de lui mentir. "Au fait, je m'appelle Zoë. Maintenant que nous ne sommes plus de féroces adversaires, on peut être un peu plus cordial l'un envers l'autre !" finit-elle par déclarer en souriant.

Sam fronce légèrement les sourcils, pourquoi voudrait-il d'une peluche ? Ceci est complètement absurde, tout en sachant qu'il n'en possède aucune à la maison et que même durant son enfance, ce n'était pas ce qu'il souhaitait avoir comme divertissement. Non, il avait plutôt droit à de petites voitures au style cubain, puisqu'il a été élevé une partie là-bas, sinon c'était des mangas et il regardait des animes coréen, son pays d'origine. Finalement, c'était peut-être juste de l'humour ou alors, elle vit dans un monde où elle croit que les hommes cachent ce genre d'objet à la maison, même à la proche de la quarantaine, ce qui est très bizarre. Bref, finalement ce que l'on peut dire c'est que cela a pu lui faire passer le temps, plutôt que d'attendre sur un banc ou de suivre sa cadette à travers la foire, même si cela fut rapide et court. « Seulement pour passer le temps. » Mais bon, il n'aime pas vraiment se justifier, c'est son côté mystérieux ou plutôt l'habitude de rien divulguer, ne sachant jamais à qui il s'adresse, en vrai, il n'est pas vraiment le genre à aimer se dévoiler, plutôt introverti. Quoi qu'il en soit, celle-ci se présente et même s'il peut partir sur un faux prénom comme il l'a toujours fait dans le passé, ici, c'est Sam, il n'est pas assez bête pour se mélanger et croiser une autre personne avec un autre nom. « Sam. » Il se passe une main dans les cheveux, il jette un coup d'œil autour d'eux, pas de sœur, personne qu'il connaît non plus. « Et tu es là uniquement pour la peluche ou tu avais prévu autre chose ? Si tu as le temps pour une pizza déjà préchauffée ou une barbe à la papa. » C'est ça qu'ils servent ici, du réchauffé ou des sucreries.

"Oh, d'accord." Zoë est quelque peu déçue de cette réponse. Elle pensait que son adversaire s'amuserait de cette question, mais il n'en est rien. Il semble beaucoup plus rustre qu'il n'y paraît... Plutôt que s'avouer vaincue, la photographe se présente et reprend de sa verve. Elle apprend dans la foulée que son adversaire s'appelle Sam. "Enchantée, Sam !" répète-t-elle, dans un nouveau sourire un peu plus léger cette fois-ci. Au moment où Zoë allait lui demander s'il était venu seul à la fête foraine, Sam reprend la parole en la questionnant sur la raison de sa présence ici, glissant une proposition de l'accompagner pour un bout de pizza ou une barbe à papa. "J'essaie de sortir de ma routine et de faire des activités dont je n'ai pas l'habitude," répond la brune en toute honnêteté avant de hocher la tête. "Miam, une pizza industrielle réchauffée... On ne peut pas rêver mieux !" fait-elle non sans un regard malicieux. "C'est un oui, en tout cas," précise toutefois Zoë. Ils se mettent donc en route à la recherche d'un stand qui leur plairait à tous les deux, et cette fois-ci la photographe se permet de poser sa question, tout en remettant son chapeau correctement sur sa tête. Il a été quelque peu éprouvé avec la féroce bataille qui l'a menée vers Sam. "Tu es venu tout seul, toi aussi ?"

Sam ne voyait pas l'intérêt de s'attarder sur la question, c'est tout à fait vrai, il est là pour passer le temps, car selon sa petite sœur, il ne sort pas assez souvent, mais pour Sam, ce n'est pas un problème de rester à la maison, de regarder des films ou encore se rendre seul dans un restaurant. Bien évidemment, elle ne connaît pas ses activités, bien que depuis quelque temps, c'est plutôt calme et qu'il ne cherche pas forcément à faire un gros coup, il possède assez d'argent pour se permettre d'arrêter les manigances, mais aussi, avoir ce qu'il veut, actuellement, il désire seulement se remplir l'estomac et peut-être qu'il s'installera devant un film en rentrant ou qu'il s'amusera à battre ses records sur les arcades que Sam possède dans sa maison dans le South Bay. Bref, tout cela pour dire qu'il n'est pas obligé de rentrer dans l'immédiat, personne l'attend chez lui, il peut donc encore rester, surtout si c'est pour manger un bout. Il secoue légèrement la tête et rit, certes, ce n'est pas l'idéal, tout réchauffé, mais ils sont tout de même à une fête foraine, pas dans un restaurant cinq étoiles, puis peut-être qu'elle sera meilleure que la dernière fois qu'il est venu, ce qui remonte à un peu plus d'un an. « Non, avec ma sœur cadette et son amie, c'est surtout pour cette raison que je me retrouve ici, puis j'ai réussi à m'éclipser pour faire autre chose que les écouter parler des mecs et du dernier bit-lit en vogue. » Elle connaît la suite, ils se sont rencontrés et les voilà en train de bavarder. Il pointe du bout du doigt un stand, Crazy Willie's. « Ils doivent sûrement avoir de la pizza. » Ils font la file, car malgré l'heure, il y a encore pas mal de gens, vivement que cela soit leur tour.  

Sa grosse peluche désormais entre les bras, Zoë se laisse guider par son nouvel acolyte en direction d'un stand de nourriture. Elle ne s'attend pas à une pizza digne d'un restaurant italien, mais elle n'est pas assez difficile pour refuser d'en manger. D'autant plus qu'elle est très gourmande, et que le granité qu'elle a avalé avant de jouer au chamboule-tout ne lui a pas rempli l'estomac comme il aurait dû le faire. Sur le chemin, Zoë choisit de faire la conversation plutôt que de marcher dans le silence, même si le dénommé Sam ne semble pas être quelqu'un de très loquace. "Oh, comme je comprends..." Elle hoche la tête d'un air grave. Elle aussi, abhorre ce genre de conversations. Elle les trouve d'un ennui mortel, et les rares fois où elle a dû y faire face au travail ne l'ont pas convaincue, bien au contraire. "Tu fais accompagnant, ou ta soeur n'en a plus besoin ?" renchérit Zoë dans un sourire taquin.
Ils s'arrêtent au même moment devant un stand qui a attiré l'oeil de Sam. "Sûrement, oui !" Zoë se penche quelque peu, une fois qu'ils se sont mis dans la file, afin de constater la longueur de cette dernière. Elle soupire sans s'en cacher et serre un peu plus sa peluche contre elle. "Heureusement que je suis gourmande et que ça ne me dérange pas d'attendre mon dû..." Elle observe le stand de loin et repère la liste de ce qu'ils proposent. Ils pourront aisément la lire, depuis l'endroit où ils se trouvent. La file avance d'ailleurs en même temps, ce qui leur facilite la tâche et réduit à quatre le nombre de personnes à servir avant eux. "Mmmh... Il y a une pizza avec plein de fromages... Je pense que je vais prendre ça, les parts sont à un prix raisonnable !" commente Zoë, yeux plissés pour être sûre de bien lire les chiffres.

Sam est surpris par le fait qu'elle puisse comprendre sa situation, car pour tout dire, il l'imagine bien être ainsi, mais après tout, il ne connaît pas assez Zoë pour en être certain. Cela dit, tout de même content de savoir qu'elle partage son avis, il n'y a rien de plus chiant à écouter, les histoires dramatiques des jeunes filles. Bref, il apprend au moins une bonne chose de sa part. « Il paraît que je ne sors pas assez de chez moi et que je ne m'amuse pas, donc, plus pour lui faire plaisir que par simple envie. » Inutile de mentir à ce sujet, il n'était pas là pour s'amuser, mais bon, il a trouvé tout de même de quoi se divertir, enfin, le temps de quelques minutes, à vrai dire, il pense avoir passé l'âge de jouer dans les parcs d'attractions, surtout seul, c'est moins drôle, plus déprimant. En revanche, ce qui est moins dépressif, c'est de manger de la nourriture et ça, hé bien, Sam est assez doué, ce qui ne paraît pas, à cause de sa taille, en même temps, on ne va pas nier, c'est dans ses gênes, personne n'a un problème de poids dans sa famille et cela l'arrange, dans le sens, qu'il n'a pas vraiment besoin de se priver, si ce n'est que d'éviter de faire du diabète. Il baisse légèrement la tête et rit. « Oui, c'est la seule raison d'attendre, je suis bien d'accord. » Bon, il préfère largement les buffets, car c'est à volonté, mais il va attendre, en espérant que les personnes devant eux se dépêchent. Sam relève la tête, il plante son regard dans le menu qui se trouve en face d'eux et il commence à lire dans sa tête, les mets qu'on y sert, beaucoup de friture, mais rien d'étonnant dans une fête foraine. « Hum.. je ne dirais pas non à des patates frites et des hot-dogs. » L'odeur lui monte aux narines, difficile de faire un seul choix, puis tant pis, il ne va pas s'en empêcher d'y goûter. Quoi qu'il en soit, c'est à eux de commander et Sam commande de quoi remplir un bon plateau et il paie. « On va s'installer à la table, là-bas ? » Dit-il, une fois qu'ils ont la nourriture avec eux et ça lui semble être la seule place libre dans son champ de vision, autant la prendre avant qu'une famille décide de l'utiliser.

"Elle veut peut-être que son grand-frère partage un peu de ses passions..." élude Zoë, dans un air pensif, alors qu'elle et Sam s'insèrent dans la file d'attente du stand. Elle qui est fille unique n'a aucune idée de ce que peuvent ressentir des enfants issus d'une même union. Est-ce vraiment un lien qu'on ressent au plus profond de soi, ou est-ce seulement l'habitude d'avoir évolué et grandi ensemble ?
Plus Sam et Zoë se rapprochent du stand de fast-food, plus la délicieuse odeur d'une nourriture plus grasse que nutritive vient chatouiller leurs narines, ce qui n'est pas sans faire saliver Zoë. Elle fait bien moins attention à son poids qu'à son portefeuilles et se retient donc de prendre deux desserts, lorsque c'est à son tour d'énoncer sa commande. Une fois ses deux parts de pizza au fromage sur un petit plateau avec un soda, la photographe suit son acolyte du jour en quête d'une table. Il en repère bien vite une, et ils prennent tous deux place avant de se la faire piquer. "Alors, Sam, tu fais quoi dans la vie ?" demande machinalement Zoë, curieuse de savoir quel métier peut bien exercer un homme aussi énigmatique.