we are the greatest curse → sam

Pour quelqu’un qui clamait avoir renoncé aux activités criminelles, Iggy trempait quand même toujours dans des histoires un peu louches. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte : pour quelqu’un qui n’a pratiquement connu que les arnaques toute sa vie, cinq ans sans y toucher, c’est un très long moment. A ne rien faire d’autre, ou presque. Puisque ça ne serait pas demain la veille qu’Iggy se trouverait un travail honnête. Et puis quoi encore ? Il lui fallait donc trouver une occupation. Et de toute urgence étant donné que la cohabitation avec Charli devenait de plus en plus difficile. Pour quelle raison ? Elle n’en savait strictement rien ; ce n’était pas elle qui implorait sa fille de rester à la villa si sa simple vision lui inspirait tant de haine, bien au contraire. Mais bon, les choses étant ce qu’elles sont, il lui fallait sortir un peu. Pas pour se rendre chez Ash, non. Les morceaux avaient l’air de se recoller petit à petit avec lui, mais ça ne serait pas non plus demain la veille qu’elle ferait ses valises pour les déposer dans son entrée. Ce qui explique qu’un peu de recul concernant tout ça ne saurait lui faire de tort.

C’est donc ainsi qu’on se retrouve avec un vieil ami et la lourde tâche de voler l’un ou l’autre objet de collection. Des trucs trouvés dans un pyramide Maya. Pourquoi ? Vous demanderez-vous probablement. Ce n’était pas vraiment leur genre, ni à Sam, ni à elle – pas qu’elle sache en tout cas -, mais pourquoi pas, au fond ? Si les autres étaient trop bêtes pour s’y coller et récupérer le fric de leur revente, eux n’avaient pas peur de se frotter à une quelconque malédiction. Car c’était bien de ça qu’il s’agissait : une prétendue malédiction. Sur des objets sortis d’une pyramide. Comme c’est original. D’un pas décidé, ils marchaient en direction de la villa ultra moderne de cet historien et collectionneur. Un historien dans une villa moderne, voilà qui contrastait beaucoup.
« Je connais bien une des femmes de ménage qui travaille là. Elle m’a dit que les objets étaient entreposés dans ce qui sert de grenier. Elle m’a aussi dit qu’elle avait laissée la porte du garage ouverte, tu n’auras qu’à passer par-là le temps que j’agisse. »
Car le monsieur était chez lui. Mais ça sert d’avoir des relations puisqu’Iggy avait aussi appris que cet adorable pilleur de tombes avait souvent recours à un service d’escortes. D’où son accoutrement, car elle n’était qu’assez peu vêtue. Le temps d’avoir accès à son verre de cognac pour y verser quelques gouttes de narcotique et ils pourraient se mettre au travail.

Sam avait eu beau se dire qu'il ne toucherait plus jamais à cela, il le faisait quand même, car il s'apprêtait à faire un gros coup, enfin, pas le plus gros de sa vie, mais comparé à ce qu'il fait depuis son arrivée à la Nouvelle-Zélande, c'est le cas. À vrai dire, il a tenté de se convaincre qu'il allait arrêter, il ne l'a jamais crié sur tous les toits, mais pour lui, c'était pourtant clair. Pour être honnête, c'est peut-être juste l'occasion qu'il attendait pour se remettre dans le bain, car pour être honnête, cette routine lui manquait, bien au fond de lui, toujours à vouloir s'éloigner de la société merdique, de la vie quotidienne et des moutons du gouvernement. C'est pas mal ainsi qu'il voit le monde et il sait qu'il n'a pas tort, d'autant que son amie, Iggy pense la même chose, d'où les arnaques qu'ils font sans véritable remords. Alors, la pyramide Maya hein ? Pourquoi pas, à défaut de pouvoir la visiter, il pourra mettre la main sur une pièce de collection et la revendre. Sam n'est pas vraiment le genre à croire aux malédictions, des histoires pour faire peur aux enfants. Il aurait pu connaître cette enfance si sa tante ne l'avait pas élevé à Cuba, mais ce sont également des histoires pour les esprits les plus faibles qui veulent y croire, avoir peur et rester loin de ces objets. « C'est bon, je m'y colle et évite d'attraper froid d'ici ton retour. » Non, ça ne le gêne pas, il connaît bien les femmes de ce milieu, assez pour savoir que la séduction est un moyen d'arnaquer les gens et de prendre leur argent. Quoi qu'il en soit, Sam s'éloigne, même s'il espère que le grenier n'est pas infecté d'araignées ou d'autres bestioles. Il se glisse dans le garage, il referme la porte, vaut mieux éviter que les voisins décident de jouer les bons samaritains en venant sonner pour annoncer que la porte du garage était ouverte et qu'ils ont pris soin de la refermer.

Il fait une petite inspection, pas de caméra ici, tant mieux, maintenant, il attend le signal pour pouvoir pénétrer à l'intérieur et se faufiler jusqu'au grenier, une fois que c'est fait, Sam sursaute, ce n'est pas un rat qui le surprend, mais une poupée géante qui ressemble vachement à celle d'Annabelle et tout juste à côté, celui du film The Boy, mais putain, c'est soit un foutu sataniste, soit un collectionneur de poupées d'horreur ou d'objets de cinéma, il y a le choix. Sam décide de jeter un coup d'oeil aux objets présents, le temps qu'Iggy revienne avec la clé pour la vitrine, ça va éviter de la briser et d'attirer l'attention.

Rapidement, Iggy se rendit compte que tout ça lui avait beaucoup manqué. Il faut dire que ça représentait quasiment l’entièreté de sa vie car au fond, on peut dire que les forains sont eux aussi des escrocs et ce n’était pas étonnant qu’elle y pense comme à quelque chose coulant dans ses veines. Bien sûr, sa pause d’onze ans n’avait pas vraiment duré aussi longtemps. Il lui était arrivé de faire des petits coups – okay, parfois pas si petits que ça - à droite, à gauche, de continuer d’utiliser ses fausses pièces d’identité dès qu’elle en avait l’occasion, ce genre de choses. Car il ne lui semblait tout simplement pas envisageable de payer son caramel macchiato quand traînaient au fond de son sac plusieurs cartes stipulant que son anniversaire était aujourd’hui. Mais Iggy aimait par-dessus tout les casses ayant bien plus d’ampleur que ça – plus dans le genre de celui de ce soir -, son petit côté bling-bling, sûrement. Et puis elle aimait bien se remettre davantage dans le bain en compagnie de Sam. Comme au bon vieux temps. Elle rit à sa remarque mais opina tout de même du chef. Manquerait plus qu’elle chope la crève à cause de sa tenue.
« Bien sûr et fais attention à toi. »
Même si en théorie, tout devrait aller comme sur des roulettes de son côté. Ils se séparèrent et tandis que son ami se faufilait à l’intérieur du manoir par la porte du garage, elle alla sonner à la porte d’entrée. Evidemment, elle était attendue. Avant même qu’on lui ouvre la porte, Iggy était déjà dans son personnage. Une certaine Candy, un véritable sucre d’orge qu’on suçotait pour faire dure le plaisir. Et il était question de le faire durer aussi longtemps que possible car, bien que ça ne soit pas toujours possible, elle préférait s’abstenir de passer à l’acte avec la plupart de ces gars. Certains avaient vraiment le chic pour lui foutre la chair de poule. Elle minauda, se cambra, battit des cils à outrance, comme n’importe quelle femme objet mais n’oublia pas de réclamer qu’ils prennent un verre. Ensemble. S’il venait à la laisser boire seule, le plan tombait à l’eau. Mais Iggy était douée, elle parvenait toujours à obtenir des hommes ce qu’elle voulait. Normal en même temps puisqu’elle se modelait pour mieux répondre à leurs moindres désires. Des heures d’observation, des années de psychologie, voilà ce que ça demandait. Il ne se fit donc pas prier pour trinquer avec elle, elle lui servit son verre telle l’épouse parfaite des années soixante et moins d’une dizaine de minutes plus tard, commençait à piquer du nez. Tant et si bien qu’il annonça préférer s’allonger quelques instants. Excellente idée. Ça laissa le champ libre à Iggy de chercher la clef. Sauf qu’elle n’en trouva pas qu’une. Bon… S’emparant du trousseau, elle s’empressa de rejoindre Sam au grenier.
« La bonne nouvelle c’est qu’il se réveillera pas pendant un moment. La mauvaise, c’est que ce gars a l’air de se prendre pour le gardien des clefs de Poudlard. »

Quoi de mieux que choper des biens d'autrui ? En temps normal, cela ne serait pas du tout correct de penser ainsi, encore moins d'agir, mais là, on ne parle pas de deux gamins qui veulent faire leur premier casse. Eux, Iggy et Sam, ils sont expérimentés, ils savent ce qu'ils font et malgré cela, malgré le fait qu'il a déjà fait cela dans le passé -et ce, à plusieurs reprises quand même-, il est content, c'est carrément le jour de son anniversaire, enfin, pas vraiment, car il est né en décembre, mais on comprend le concept et l'excitation du retour sur scène. C'est simplement que Sam ne montre pas vraiment ses émotions, donc, ça ne se voit pas tellement, mais il sait que c'est comme faire du vélo, il n'a pas perdu la main, même s'ils en sont qu'au début, Iggy doit choper la clé après avoir endormi ou assommer le mec, va savoir l'humeur qu'elle aura en le faisant, mais qu'importe. Chacun à son rôle, étant donné qu'il se voit mal dans le rôle de la séductrice en petite tenue, il prend celui de la personne qui doit d'abord vérifier que personne ne les regarde à travers la lentille d'une caméra ou de plusieurs, car oui, dans ce genre de demeure, elles viennent par paquet de cinq ou de dix, s'il est parano. Bref, Sam avait installé un dispositif pour éviter qu'ils se fassent prendre, car inutile de dire que faire du tourisme dans le manoir à la recherche des caméras, c'est risqué et une perte de temps. Une chose est sûre, le propriétaire a mauvais goût concernant les décorations, enfin, des poupées quoi, ils doivent soit avoir une valeur sentimentale, soit valoir une petite fortune, soit c'est un détraqué. Sam regarde le coffre, puis les vitrines des objets de collection. Sa partenaire le rejoint finalement avec la clé, non, pas une, mais complètement un trousseau, se demandant à quoi elles peuvent bien servir. « Hum, je vois.. alors, voyons voir. » Sam prend le trousseau, il regarde la forme de la serrure, puis les clés, le truc, c'est que beaucoup se ressemblent, donc, probablement pour des portes, non pas pour un coffre ancien, il commence à essayer quelques-unes. « Au fait, c'est quoi l'historique de ces objets ? Ils sont maudits à quel point ? » Il ne s'attend pas à ce qu'un truc lui saute au cou, mais il est curieux.

Une chance que Sam s’y connaisse un peu en clefs sans quoi ils auraient été bons pour toutes les essayer dans la serrure, ce qui aurait pu prendre un temps fou. D’autant qu’elle sait parfaitement que pratiquement n’importe quelle clef entre dans n’importe quelle serrure pour peu qu’elles soient de la même taille. Ce qui fait qu’elles ouvrent une porte ou non sont les dents. Quelque chose qu’elle n’avait compris qu’en cherchant une vidéo explicative sur comment crocheter une serrure. Pour le fun. Pour pouvoir dire qu’elle sait comment on fait, car ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de s’introduire par effraction chez quelqu’un. Non, elle trouvait plutôt le moyen de se faire inviter, c’était ça, son truc, la manipulation. Bref, pendant qu’il faisait le tri, son ami lui demanda à quel degré étaient censés être maudits ces objets. Bonne question. Iggy haussa les épaules et tâcha de se l’imaginer.
« J’imagine que c’est un truc comme les malédictions des pyramides égyptiennes ? La mort et la maladie frappent les gens qui osent dérober ces objets ? »
D’ailleurs, elle se demanda si cette malédiction était censée continuer de frapper les gens qui continuaient d’en hériter au fil du temps, ou bien si ça ne concernait que les pilleurs de tombe à proprement parler. Parler de tout ça était bien loin de lui faire peur.
« Je comprends pas pourquoi personne d’autre que nous n’a voulu de ce job. Ça me donne l’impression d’être Lara Croft mais sans le mini-short et les Heckler & Koch. »
Dommage, soit dit en passant, car ces deux flingues étaient drôlement badass. Qui sait ? Peut-être qu’un jour, elle franchirait le cap et prendrait des cours de tir comme elle en avait toujours eu envie ? Ça serait sans doute très utile sachant que toute sa fortune ne reposait pas sur un compte en banque mais bien sous son matelas… Il suffirait que quelqu’un ait la bonne idée de la cambrioler et la voilà sans le sou. Heureusement qu’elle était connue dans le milieu et que personne n’oserait lui faire ce coup-là… Quant à une possible malédiction qui pourrait les tuer… Allez, ils n’étaient pas dans un roman d’aventure non plus, ça ne serait pas ce soir qu’elle verrait l’ombre géante d’un quelconque dieu Maya lui fondre dessus pour l’embarquer dans son enfer. Elle n’y croyait pas une seule seconde. Iggy se pencha ensuite sur le trousseau.
« Besoin d’un coup de main ? »
Peut-être qu’en en détachant quelques-unes du trousseau pour qu’elle les essaye de son côté, ça irait plus vite ?

Elle ne semble pas connaître l'origine de cette rumeur sur la malédiction des objets qui se trouvent dans ce coffre et ce n'est pas plus mal. Sam ne recherche pas de sensation forte, enfin, pas ce genre là, à traquer les objets maudits, mais s'il est là, c'est bien parce qu'il avait envie de les voir en personne et pouvoir en tirer profit. D'ailleurs, certaines personnes aiment bien ce type de collection, ils se sentent uniques quand ça se retrouve entre leurs mains, alors qu'ils n'ont rien fait pour les obtenir et de deux, ils pensent avoir une collection hors du commun, alors qu'en faisant quelques recherches, ils ne sont pas seuls. Quoi qu'il en soit, il continue de trier les clés, mieux vaut partir rapidement, il n'aime pas s'attarder. « La mort et la maladie, rien que ça. » Non, il n'y croit pas, encore des mythes, ce n'est pas la première fois qu'il entend des histoires sur des artefacts maudits et il est toujours là. « Il y a des collectionneurs pour ça, mais ils ne sont pas assez courageux pour les dérober, juste assez fou pour les acheter. Et franchement, ça me convient parfaitement. » Après tout, il est là pour l'argent, pas pour se retrouver avec un vase qui pourrait potentiellement être dangereux et encore, ça, c'est s'il était le genre à y croire. Il ne va pas le nier, il n'est pas là pour les plantes. Quoi qu'il en soit, il sépare le trousseau avec Iggy, ce n'est qu'au bout de quelques minutes supplémentaires qu'ils peuvent enfin ouvrir le coffre, hallelujah, c'est fait. Sam se relève, lui qui s'était littéralement emparé du plancher avec toutes les clés sur le sol pour trouver l'élue. « Mais ce truc-là, il a une tête d'extraterrestre, c'est normal ? » Il prend l'artefact en question, même une seconde tête sous la tête d'alien, deux yeux ronds, un bec, un peu comme le masque de la peste noire, les mains vers la gueule, bref, carrément étrange, heureusement, il n'en veut pas dans sa maison. Il le repose et il prend des photos de la collection maudite. « Bref, mieux vaut se dépêcher. » Ils vont avoir tout le loisir de regarder cela, une fois qu'ils auront quitté les lieux.

Iggy pouffa. La mort et la maladie, oui. C’est à une malédiction que l’on avait attribuée diverses morts suspectes ayant suivi la découverte de la tombe de Toutânkhamon ; l’imagination un peu trop fertile de certains écrivains en rajoutant une couche alors que la cause de toutes ces maladies et ces morts n’étaient probablement dues qu’à une moisissure s’était un peu trop emportée. Oui, tout de suite, c’est moins romanesque, c’est sûr.
« Tu connais les gens et leur imagination débordante. »
Pas plus qu’elle ne croyait au fait que le tournage de l’Exorciste et que l’équipe d’archéologie qui a ouvert le tombeau du célèbre Pharaon aient été maudits, elle ne croyait que ces objets puissent l’être. La raison de sa présence ici en d’autres mots. De leur présence, même, car à l’évidence, Sam n’y croyait pas plus qu’elle. Ils préféraient y voir une aubaine, finalement, car selon ses dires, ce genre d’articles trouvait facilement preneur. A la bonne heure ! Le temps c’est de l’argent et c’est bien pour cette raison qu’elle lui proposa son aide ; ils se répartirent les clefs du trousseau et quelques minutes plus tard quand même, bingo ! Ce fut la bonne. Iggy se pencha ensuite sur le contenu du coffre, histoire de voir un peu ce qu’elle s’apprêtait à voler. Des masques matrimoniaux comme dans Ocean’s Eleven, peut-être ? Mais non, rien de tel ; au lieu de quoi, une espèce d’artefact bizarre ressemblant à une tête d’alien. Car elle le voyait aussi. En guise de réponse, elle hocha la tête.
« Si ça se trouve, ils les ont vraiment vus. Les aliens. Et peut-être que c’est pour ça que leur calendrier s’arrêtait en 2012, peut-être qu’ils étaient censés revenir nous chercher. Ou nous détruire… »
Et dans ce cas, peut-être sont-ils tout simplement en retard d’une dizaine d’années. Pour eux, ça doit être équivalent à un retard d’une dizaine de minutes. Ah, ce qu’il est bon d’y croire ! Même si elle opterait plutôt pour la seconde possibilité. L’humanité… Telle qu’elle est aujourd’hui ? Juste bonne à être anéantie. Avant de quitter les lieux, Iggy promena son regard sur les autres objets se trouvant dans ce grenier, histoire de ne rien oublier, si jamais ils pouvaient se faire un petit extra, et celui-ci accrocha une petite grenouille en or massif avec des yeux en émeraudes. Possiblement maya aussi, elle n’en savait trop rien. Toujours est-il qu’elle devait valoir une petite fortune et qu’elle s’en empara, la glissant dans une des poches du sac de Sam au passage.
« C’est bon, on décampe ! »
Ils redescendaient avec l’intention de sortir par la porte principale, cette fois, lorsque la lumière s’alluma soudain et Iggy eut tout juste le temps de pousser son ami dans la première pièce qui se présenta avant que ne déboule une domestique. Pas celle qu’elle connaissait, malheureusement. Celle-ci la dévisagea un instant et, voyant son accoutrement, lui demanda ce qu’elle fichait là. Selon elle, elle n’avait pas le droit d’errer ainsi dans les couloirs. Rendant facilement les armes, elle se laissa gentiment raccompagner à la porte après avoir rassemblé ses affaires.

Finalement, tout ce qui compte, c'est qu'ils puissent se faire du blé avec ces objets, qu'ils soient maudits ou non, même si selon lui, ils ne le sont pas, mais là encore, c'est une question de croyance. Il préfère penser à ce qu'il va pouvoir en tirer, plutôt que de sauter par la fenêtre en étant paniqué. Non, non, ils ne sont pas là pour profiter de la grande maison pendant que le propriétaire est dans les vapes, surtout qu'il aurait fallu s'occuper de tous les employés pour cela. En tout cas, la bonne nouvelle est qu'ils peuvent enfin découvrir le contenu de la boîte magique. Pour être honnête, il s'attendait à des trucs basiques, enfin, rien qui ressemble à des objets d'alien, si c'est ça la malédiction, ça veut dire que dans les prochains jours, il va se faire enlever et qu'ils vont jouer du Barry White comme fond pendant qu'ils font des expériences sur lui ? « Je me demande si c'est authentique et surtout, on va faire fortune avec les collectionneurs. » Et peut-être faire beaucoup de bruits auprès du gouvernement, si jamais cela se savait, on sait tous qu'ils adorent masquer la vérité. Encore une fois, ce n'est pas pour y croire, mais il pense tout de même qu'ils ne sont pas les seuls à vivre dans la galaxie, mais très peu de chance qu'ils aient déjà visité la terre. Pour dire, c'était peut-être juste un type à la forme de tête bizarre et un autre humain a cru apercevoir une créature maléfique. Quoi qu'il en soit, ils peuvent en débattre longtemps, mais il n'en a pas du tout envie.

« Joli la grenouille ! » Quand il y a des pierres précieuses à portée de main, pourquoi se priver. Il vérifie la fermeture du sac et ferme le coffre, puis ils peuvent sortir de là, enfin, pas tout à fait, car ils se font surprendre et Iggy le pousse dans une pièce, c'est vrai que ça serait encore plus louche un homme, plus un sac qui semble bien garni. Il se retrouve dans une pièce avec des têtes d'animaux morts, pas du tout malaisant. Il grimace un peu, mais il arrive à trouver une sortie, une porte menant à une autre, il manque de se faire surprendre par une domestique dans les cuisines et il sort finalement par la fenêtre, il en tombe même, pas le temps de s'en faire, il retrouve Iggy au loin. « Il s'est passé quoi ? Il y a des employés partout en plus. »

Elle était pratiquement certaine que les pièces qu’ils étaient en train de voler étaient authentiques, oui. Quant à savoir si les personnes ayant sculpté, gravé ou encore dessiné ces illustrations ont vraiment vu un jour des petits hommes verts qu’elles représentent en revanche… Rien n’était moins sûr. Ou pas en fait, Iggy n’avait pas tellement d’avis sur la question, il lui fallait déjà bien trop se préoccuper des êtres humains pour pouvoir donner ne serait-ce qu’un peu de son attention aux aliens. Mais elle aimerait beaucoup qu’il s’agisse d’art alien, en revanche. Ça serait une découverte unique en son genre et qui dit « unique » dit également « de valeur ». Avec une petite moue appréciatrice, elle haussa les épaules.
« Authentiques ou non, tu peux faire croire que oui, non ? Et trouver des pigeons prêts à débourser des sommes mirobolantes pour ça, j’en suis sûre. »
Les gens, et surtout les riches, ne réfléchissent jamais beaucoup, voilà ce qu’Iggy avait conclu de ses longues années d’expérience. Dans ce cas, comment se faisait-il qu’ils parviennent à garder leur fortune ? Vous demanderez-vous certainement et l’une des explications les plus plausibles et qu’il n’existe pas tant que ça d’escrocs, d’arnaqueurs, de voleurs. Bref, de gens comme eux.

Hochant la tête, elle se demandait si elle n’allait pas la garder pour elle, cette grenouille puisqu’elle ne faisait pas vraiment partie de la liste. Mais ça serait idiot, elle n’avait pas besoin d’un bibelot de plus que son homme de ménage – car elle en avait récemment changé - devrait dépoussiérer. Là-dessus, il était grand temps pour eux de mettre les voiles. Mais ça, c’était sans compter sur l’irruption d’une domestique et, le sentant venir, Iggy crut préférable qu’ils se séparent avec Sam, le poussant dans une pièce qu’elle espérait safe. Qu’on la trouve en train de se balader dans les couloirs, elle, n’était pas encore trop étrange puisqu’elle était là et qu’elle ne s’en cachait pas, mais lui… Meilleur moyen pour que tout le monde appelle la police et ils n’avaient clairement pas besoin de ça. Ne se doutant pas qu’il y en avait d’autres partout, elle se contenta d’occuper celle-ci, le temps qu’elle la raccompagne jusqu’à la sortie une fois qu’elle eut rassemblé chacune de ses affaires. Ou comment se faire gentiment mettre à la porte. Comme si elle en avait quelque chose à faire. Elle s’éloigna de quelques mètres et sortit une cigarette de son paquet tout défoncé au fond de son sac. Elle la porta à ses lèvres et l’alluma en attendant Sam. Qu’elle vit littéralement tomber d’une fenêtre bien qu’elle ne se trouve déjà plus à côté du manoir.
« Tout va bien ? »
Puis elle lui expliqua ce qu’il s’était passé :
« Elle m’a juste mise dehors en me sermonnant comme si j’étais une gamine de quinze ans prise sur le fait. »
Puis elle secoua la tête ; elle ne savait pas qu’il y aurait tant de monde à cette heure.
« Bon, au moins le pire est passé. »
A peine avait-elle terminé sa phrase que le roulement du tonnerre retentit lourdement juste au-dessus de leurs têtes et qu’une pluie torrentielle s’abattit sur eux, éteignant sa cigarette au passage. Aurait-elle parlé trop vite ?

Il est quasiment certain que ce sont des pièces uniques, voire très rare, ce qui veut dire que cela va leur rapporter beaucoup, avec le bon acheteur, le mieux est quand même que cela soit vendu à une seule personne, voire deux, pour éviter de répéter la même histoire à chacun et de se mêler dans les mensonges. Il est rare que les personnes demandent la provenance des objets, mais certains le font et Sam raconte rarement la vérité, le lieu n'a pas d'importance pour lui, mais l'argent au bout du compte, oui, préférant le liquide aux chèques, soi dit en passant, mieux vaut ne laisser aucune trace. Quoi qu'il en soit, Sam trouve le chemin de la sortie, ce n'est pas la première fois qu'il fait face à une telle situation ou à des portes fermées, bien que très chiant de devoir trouver une autre issue, il sait assez bien se débrouiller pour sortir de ce genre de situation. Une fenêtre, c'est ce qu'il y a de mieux, quitte à devoir faire gaffe pour ne pas tomber du toit ou de la gouttière. Il rejoint Iggy et hoche la tête. « Nickel et toi ? » La réponse devait sûrement être positive, sauf si elle l'attend pour lui annoncer que la domestique a décidé d'appeler les flics, en aucun cas cela serait une bonne nouvelle, ça va de soi. Sam secoue légèrement la tête, gloussant à son histoire, lui arrachant un sourire des lèvres, car il s'imagine bien la scène malgré tout. « On va discuter ailleurs ? » À peine qu'il avait terminé de prononcer ces mots qu'une pluie s'abattit sur eux et si la situation n'avait rien de drôle, cela n'empêchait pas Sam de se mettre à rire. « Oh, non, la malédiction a commencé. » Il paraît qu'il vaut mieux en rire que pleurer, en tout cas, direction la voiture, malheureusement, celle-ci a décidé de ne pas réagir, pourtant, elle n'a rien d'usagé cette bagnole. « Génial, tout fonctionnait il y a une heure et maintenant, on fait quoi ? Je ne peux pas laisser ma voiture là. Tu t'y connais en mécanique ? » Peut-être que ce n'est rien, simplement une coïncidence, pas question de croire à quoi que ce soit d'autre. Et puis quoi, il va se mettre à pleuvoir des corbeaux et des grenouilles, peut-être ? Il préférait que ce soit de l'argent.

Juste avant que le déluge ne s’abatte sur eux, Iggy eut tout de même le temps d’acquiescer à la proposition de Sam. Oui, elle voulait bien qu’ils aillent discuter ailleurs car ça serait tout de même un peu bête de ne rester qu’à quelques mètres de la maison qu’ils venaient tout juste de voler pour le faire. Mais la pluie choisit cet instant précis pour les interrompre et ça les fit rire tous les deux tandis qu’elle jetait sa cigarette trempée et donc gâchée dans la rigole. Inutile de tâtonner pour en rallumer une tout de suite, il était trop probable qu’elle subisse le même sort. Elle attendit donc de regagner la voiture de son ami pour ça. Enfin presque, puisqu’elle attendit aussi qu’il mette le moteur en marche pour baisser sa fenêtre afin de ne pas empuanter tout l’habitacle. Mais le moteur refusa tout net de s’allumer. Ah, tiens, voilà autre chose ! Sam lui demanda alors si elle s’y connaissait en mécanique mais il s’avérait qu’à part pour en rouler, non, pas vraiment.
« Pas du tout, j’ai horreur de mettre les mains dans le cambouis. »
Mais elle avait également horreur de se sentir aussi inutile, aussi chercha-t-elle une solution. Peut-être une connaissance qui, elle, saurait quoi faire dans un cas pareil.

Au lieu de son paquet de cigarettes, c’est son téléphone qu’elle sortit d’une poche, faisant défiler les très nombreux noms que comptait le répertoire de son téléphone personnel. Quelques noms se détachèrent des autres et elle les appela tous, un par un, mais ne tomba jamais que leur messagerie.
« C’est fou, on dirait que tout le monde a disparu de la surface de la planète. »
Au bout du cinquième numéro composé où elle tomba sur la boîte vocale, Iggy finit par hausser les épaules.
« Bon, j’imagine qu’on n’a pas d’autres choix que d’appeler un dépanneur. Le point positif, c’est que si c’est un homme qui aime les femmes, j’aurais aucun mal à nous avoir ses services gratuits, habillée comme ça. »
Par chance, elle avait encore du réseau… Ou pas, car elle le perdit au même moment que la foudre s’abattait à quelques mètres de là…
« Ah… Je crois que c’est à cause de l’orage mais j’ai plus de réseau. T’en as, toi ? »
Non parce que l’idée de déambuler dans les rues jusqu’à la prochaine station-service alors que la foudre venait juste de tomber ne l’enchantait pas des masses.

Sam n'est pas le plus doué concernant la mécanique, enfin, il préfère largement laisser cela entre les mains d'un expert, mais ils auront un peu de mal à expliquer ce qu'ils font avec des objets de valeur, enfin, encore faut-il reconnaître la valeur de ceux-ci. À son tour, il regarde dans son téléphone, mais honnêtement, il garde rarement le numéro des gens, à moins d'avoir une certaine connexion et amitié pour la personne ou pour les acheteurs tout simplement. Quoi qu'il en soit, il tente le coup, mais rien, un numéro indisponible, comme si la personne n'avait jamais existé, alors que c'est tout récent, un homme qu'il a rencontré dans une boutique d'antiqué qui semblait bien s'y connaître avec les voitures, vous vous en doutez, il n'a gardé le numéro que pour pouvoir lui vendre des choses dans un avenir proche. Bref, c'est peut-être qu'une coïncidence tout ça, c'est forcément ça. « Je préfère éviter le dépanneur, à moins de tomber sur un idiot qui ne va pas poser de questions sur les objets. » Il est vraiment plus discret comme personne, mais si c'est vraiment la dernière solution, alors, il n'aura pas d'autre choix que d'accepter de le faire, enfin, si le réseau veut bien se rétablir, car même lui, il n'arrive à rien avec son portable, comme s'ils étaient retournés dans les années deux mille, avec la mauvaise connexion des téléphones. « Non, mais là, tout de suite, j'ai moyennement envie de sortir, mais je me demande vraiment si c'est sécuritaire de rester à l'intérieur de la voiture. » Ils pourraient retourner à l'intérieur de la maison, mais c'est risqué de revenir sur le lieu du vol, erreur à ne pas commettre, surtout si le propriétaire est en train de se rendre compte des objets perdus. Sam tente à nouveau de faire démarrer la voiture, qui fonctionne, avant de s'arrêter nettement, soupirant face à l'échec de démarrage. « Bon, tentons de faire appel au dépanneur, si on arrive à avoir du réseau. Sinon.. » Il pointe une maison pas très loin, avec une pancarte à l'avant avec écrit: À vendre. « On peut se réfugier dans cette maison. »

Une malédiction ? Celle des objets qu’ils viennent tout juste de voler ? Iggy n’y croyait pas du tout. C’est qu’elle en avait volé des choses comme des gens et si quelqu’un avait vraiment voulu la maudire – bien qu’elle ne doutât pas que beaucoup l’ait souhaité -, ça serait arrivé depuis bien longtemps. Or, la chance continuait de lui sourire. Quant à ce qui était en train de se produire, ce n’était jamais qu’un malheureux concours de circonstances. Et pour ce qui était de Sam, il n’avait pas l’air plus impressionné qu’elle. Mais il n’avait surtout pas l’air chaud pour appeler un dépanneur. Si le dépanneur en question s’attardait sur ce qui se trouvait dans la voiture et non pas sur elle, alors ça voudrait soit dire qu’elle avait perdu la main – impensable -, soit qu’elle avait pris un sacré coup de vieux. Bien moins impossible, à l’aube de la quarantaine. Soit, elle voulait bien comprendre que ce n’était pas idéal. Là-dessus, son ami se questionna au sujet de si c’était bien prudent de rester dans la voiture. Alors, oui et non :
« En ce qui concerne l’orage, oui, c’est safe ; les pneus nous protègent de la foudre. Si une voiture de flics passe par-là, en revanche… C’est interdit de dormir dans son véhicule. »
Et qu’on ne lui demande pas pourquoi, elle n’avait jamais trop compris. Tout ça pour dire que non, ça ne la dérangeait pas le moins du monde de passer la nuit là, surtout que ça lui rappellerait sa jeunesse aussi bien que sa famille toujours sur la route, mais qu’il valait quand même mieux ne pas attirer l’attention.

Quoi qu’il en soit, Sam accepta de tenter l’appel au dépanneur. Enfin, à condition qu’ils aient de nouveau du réseau, cela allait de soi. Dans le cas contraire, il désigna une maison dont le panneau planté devant annonçait que celle-ci était en vente. Iggy l’examina quelques instants et estima qu’elle avait l’air vide.
« Ouais, ça pourrait le faire ! Elle n’a pas l’air trop abandonnée, en plus. »
Disons en tout cas qu’elle ne ressemblait pas à la maison hantée et barricadée car le bon père de famille a un jour carrément disjoncté et trucidé sa femme et ses gosses avant de se pendre à l’arbre qui se trouve dans le jardin. Toutes les villes ont une maison comme ça avec une histoire de ce genre. Son portable à la main, elle l’allumait de temps à autres histoire de voir si le réseau revenait mais rien. Et la pluie ne cessait de tomber. Au bout de quelques minutes, elle décréta :
« Je crois que c’est peine perdue, allons-y, le voisinage va commencer à se poser des questions si on reste là. »

Ce n'est pas vraiment quelque chose qui dérange Sam de rester toute la nuit dans la voiture, mais ils peuvent également trouver refuge dans l'une de ces maisons et il est également certain que ce n'est pas en sortant de la bagnole qu'ils vont se prendre un coup de foudre dans la tronche. Il est persuadé que cela n'arrive qu'aux malheureux qui ont peu de chance dans leur vie, ce qui n'est pas son cas et cela ne semble pas l'être aussi du côté d'Iggy. Bien sûr, ils n'avaient pas de réseau, avec un véhicule qui n'est pas en mesure de démarrer, mais ce n'est rien, ce sont que des obstacles auxquels ils peuvent faire face. D'ailleurs, elle accepte de s'abriter dans une maison vide qui est toujours en vente. Bien que cela puisse ne pas être idéal, si c'est la journée des visites. Bref, il prend une grande respiration, il attrape les clés de sa voiture, pour éviter de devoir casser la vitre à leur retour, puis quitte la voiture, la porte qui claque, pile au moment d'un coup de tonnerre, simple coïncidence bien sûr. Sam demande à son amie de faire le guet, le temps de crocheter, des portes, des coffres, bref, les serrures n'ont pas de secret pour lui, alors, une simple porte comme celle-ci, c'est du gâteau. Il range les épingles qu'il avait prises dans son coffre avant de sa voiture et il pousse la porte. Sam gigote légèrement, quelques frissons lui parcourent la peau à cause de la pluie, avec le temps qui commence à se rafraîchir, il n'a pas envie de tomber malade, ce qui l'a bien évidemment encouragé à faire vite pour crocheter la serrure. « Hé bien, c'est loin d'être une maison campagnarde. » Elle doit être plutôt chère, c'est peut-être pour cela qu'elle est toujours sur le marché, tout le monde n'a pas les moyens. Sam essuie les gouttelettes qui perlent sur son visage, il sort son téléphone, toujours pas de réseau. « Habituellement, je préfère les maisons avec des objets de valeur à l'intérieur, mais je vais me contenter de celle-ci. » Lance Sam pour plaisanter un peu, bien que ça ne soit pas faux, car il n'y a aucun intérêt à entrer à l'intérieur d'une demeure vide.

Iggy avait un jour entendu parler d’un homme, un ranger dans un parc aux Etats-Unis s’étant fait frapper par la foudre plusieurs fois, au point qu’il avait fini par déclarer qu’il avait l’impression qu’elle le suivait, qu’elle lui en voulait personnellement, alors elle se disait aussi que c’était pas parce qu’ils prenaient le risque de sortir dans une rue même pas trop bordée d’arbres qu’ils risquaient quoi que ce soit. D’autant qu’il valait encore mieux se faire foudroyer, sachant qu’on peut en réchapper, que de risquer un contrôle de police. Ils sortirent donc et personne ne se fit électrocuter ; en revanche, ils firent le tour pour ne pas avoir à crocheter la porte d’entrée ce qui, à coup sûr, finirait par se remarquer mais puisque le petit portail n’avait pas été fermé à clef, lui, autant passer par la porte du jardin. Ce n'est qu’ensuite qu’ils se retrouvèrent dans la cuisine de la maison en question. Elle avait beau fréquenter les riches depuis des années, Iggy ne s’y connaissait toujours pas en architecture, en styles, ni quoi que ce soit de ce genre. Mais elle était tout de même capable de repérer où ça puait le fric et où ce n’était pas le cas. Et là, à en juger par les comptoirs en marbre et les éviers gigantesques, tout le monde ne pourrait pas se payer cette baraque. Elle sourit à la remarque de Sam.
« On aurait dû passer plus tôt, avant qu’ils ne la vident entièrement. »
Comme si elle venait de l’acheter, elle s’amusa à visiter chacune des pièces du rez-de-chaussée – le tout en évitant bien sûr de passer devant les fenêtres -, y allant de son petit commentaire de temps en temps.
« Je pensais que toutes les maisons de riches avaient leur propre piscine. Quel est l’intérêt de posséder une maison aussi chère si y en a même pas ? »
Peut-être au sous-sol ? Ou au moins un jacuzzi ! Et dans ce cas, peut-être que la baignoire à l’étage faisait aussi bain à remous. Ne trouvant pas la porte menant à la cave – ne la cherchant pas vraiment non plus parce que bon, qui a envie de descendre à la cave pendant un orage, hein ? Pas elle, en tout cas -, elle se dirigea vers les escaliers qu’elle s’apprêtait à emprunter au moment où un craquement se fit entendre au-dessus de sa tête. Ç’aurait pu être juste le parquet, le bois qui travaille, tout ce que vous voulez mais Iggy aurait juré que ça ressemblait à des pas.
« Hé oh, y a quelqu’un ? »
Puis, se tournant vers le dernier endroit où elle avait vu son ami, et en baissant quand même un peu la voix :
« Sam, je crois qu’on n’est pas seuls ! »